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par le 21/07/16
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Sonia..

Depuis quelques jours, j’avais quitté mon Bordelais pour m’installer dans notre petit pied-à-terre de Meudon. J’avais besoin d’un peu d’air et c’est avec un certain soulagement que j’abandonnais mon épouse Dany, à ses amours avec sa nouvelle conquête ! Mais ceci est une autre histoire !
Je m’installais donc dans le petit appartement du second étage. Je flânais beaucoup, traînant mes guêtres, jusqu’au centre de la Capitale, vaquant nonchalamment à mes affaires, très calmes en ce mois d’août. Le quartier où j’habitais était ce que l’on appelle un quartier résidentiel, dont le "résidentiel" résidait surtout dans les prix exorbitants du moindre mètre carré !
Au cours de mes promenades, je remarquais assez rapidement une femme encore jeune, à l’allure un peu bizarre, mais toujours habillée avec soin, souvent en bottes malgré les fortes chaleurs de l’été. Elle ne regardait toujours droit devant elle, n’accordant apparemment aucune attention aux regards appuyés que je lui lançais. Je me rendis rapidement compte qu’elle occupait un appartement dans le même immeuble. Je ne pouvais m’empêcher de tenter de la surveiller. Pourquoi ? Vraiment je ne saurais dire. Elle n’était pas particulièrement jolie, mais sa lourde chevelure brune, entortillée en un chignon compliqué, son maquillage un peu trop forcé à mon goût, sa poitrine généreuse… Bref, elle avait des arguments qui ne pouvaient laisser un homme de mon âge indifférent ! Je lui lançais chaque fois que possible de retentissants bonjours. Au début elle ne répondait même pas. Puis un peu comme un animal en cours d’apprivoisement elle commença à répondre d’un mot bref à mon salut. J’accentuais la pression de quelques mots courtois. J’en obtins le droit de croiser son regard Yeux noirs cernés de noir. Vraiment cette femme se maquillait trop. J’avais noté qu’elle sortait régulièrement dès que la nuit arrivait, et que son retour ne s’effectuait qu’une fois le jour bien levé ! Je pensais donc que son activité était essentiellement nocturne ! J’avais des besoins de mâle. Une péripatéticienne serait la bienvenue pour me soulager ! Je pensais naïvement qu’il me serait fort agréable d’être servi à domicile plutôt que d’avoir à me rendre dans des mieux spécialisés. Aussi, au bout de quelques jours de notre petit manège, je l’abordais au sortir de la cage d’escalier, lui bloquant quasiment le passage, comme par inadvertance.
" Bonjour ! Belle inconnue du second… Vous rentrez au moment ou je sors… Ne pourrions-nous pas trouver un moment pour faire quelques pas dans le même sens ?"
Elle leva les yeux sur moi, et pour la première fois, me regarda en face… Je vis une infinie tristesse dans son regard, cela me fit un peu froid dans le dos…
"C’est vrai, Monsieur, que nos chemins n’auraient jamais dû se croiser… Nous ne sommes pas ni du même monde, ni du même milieu…
- Mais, vous savez, pour moi il ne s’agit pas de milieu, juste du plaisir de converser avec vous ! Moi c’est Dan, seriez-vous disponible pour une coupe de champagne, chez moi ce soir vers 19 heures ? Je crois que vous n’allez travailler que bien plus tard !
Elle me regarda longuement dans les yeux avant de répondre. Un léger frémissement agitait le coin de ses lèvres. Elle posa une main bien manucurée sur mon avant-bras.
" Je suis Sonia, vous faites erreur sur ma personne. Pas sur tout, mais sur le principal… Mais j’accepte votre invitation. Je vous raconterai qui je suis, et après, si vous en avez envie, vous me sauterez. Pour ça vous avez raison ! Je suis une pute, mais pas forcément au sens ou vous l’entendez, Dan !"
Sur ce, elle força le passage. Elle ne prit pas l’ascenseur et j’entendis le bruit de ses bottes résonner dans l’escalier.
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