par Abyme
le 28/07/16
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Chanson que j'ai composée et enregistrée en 2008, en français exceptionnellement car la plupart de mes chansons sont en anglais.
Enregistrée entièrement chez moi en une nuit, piste par piste, entièrement en acoustique, avec — pour les connaisseurs — la guitare accordée en "open-tuning" (DGDGGD), et avec un bootleneck pour le solo.
Le long de l'eau
le temps qui coule
Le long de l'eau
le temps qui coule
Poussière d'étoiles
où est ta rive ?
Toi l'éphémère
ne vois pas de rive
car toujours une derrière
Le vie, la mort le bien, le mal
Le vie, la mort le bien, le mal
Elève l'âme qui te répare
Elève l'âme qui te prépare
à la Compréhension
Regarde le monde qui te regarde
Regarde le monde qui te regarde
Cette mère d'où tu émerges
Cette terre où tu te terres
est poussière d'univers
Voie furtive de la naissance
Voix futile de l'espérance
Poussière d'étoiles tu te proclames
Toi l'éphémère te proclames
Roi de l'Univers !
Mais n'es-tu pas l'Univers ?
Juste une poussière d'étoiles ?
(final : ) Nous ne sommes que poussières
Filo
Extrait du final d'un concert solo à Toulouse en 2009 (à toute vitesse ! ) :
(à partir de 1'05" )
https://www.youtube.com/watch?v=y7Qw6Zz3hKw
.
Enregistrée entièrement chez moi en une nuit, piste par piste, entièrement en acoustique, avec — pour les connaisseurs — la guitare accordée en "open-tuning" (DGDGGD), et avec un bootleneck pour le solo.
Le long de l'eau
le temps qui coule
Le long de l'eau
le temps qui coule
aï....... illusion
Poussière d'étoiles
où est ta rive ?
Toi l'éphémère
ne vois pas de rive
car toujours une derrière
Le vie, la mort le bien, le mal
Le vie, la mort le bien, le mal
aï....... illusion
Elève l'âme qui te répare
Elève l'âme qui te prépare
à la Compréhension
Regarde le monde qui te regarde
Regarde le monde qui te regarde
aï......... illusion
Cette mère d'où tu émerges
Cette terre où tu te terres
est poussière d'univers
Voie furtive de la naissance
Voix futile de l'espérance
aï......... illusion
Poussière d'étoiles tu te proclames
Toi l'éphémère te proclames
Roi de l'Univers !
Mais n'es-tu pas l'Univers ?
Juste une poussière d'étoiles ?
(final : ) Nous ne sommes que poussières
d'univers
d'étoiles
d'étoiles
Filo
Extrait du final d'un concert solo à Toulouse en 2009 (à toute vitesse ! ) :
(à partir de 1'05" )
https://www.youtube.com/watch?v=y7Qw6Zz3hKw
.
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Suggestion
Par : #
Le pauvre garçon, triste et sans espoir
racontait ses malheurs, auprès
d'un voisin de comptoir
sur qui il s'épanchait :
"J'ai beau avoir envie
de batifoler un peu,
toutes les donzelles me fuient
et me laissent malheureux."
Son pote de beuverie,
ému par ce triste constat
lui proposa alors, fissa
de voir du pays.
"Crois-tu, en ton for intérieur
que le fait de voyager loin,
me sortira de tout ce foin
et suffira à mon bonheur ?"
"Bien sûr, crois-moi sur parole !
il te faut aller en Autriche
si tu veux avoir du bol
et tâter de la belle miche."
Intrigué, le godelureau demanda
pourquoi il lui fallait ainsi
tenter sa chance au radada
si loin de chez lui.
"Aies confiance, tu n'as qu'à y aller,
les donzelles viendront à toi
et pas une n'osera détaler,
car c'est bien connu : "à Vienne, queue pourra !"
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Par : KAPA🅒•••🔺rt
Depuis les années 1970, Olivia De Berardinis donne à decouvrir des œuvres qui célèbrent la féminité sous toutes ses différentes formes. Née à Long Beach en Californie, elle a grandi sur la côte est des États-Unis. Après avoir étudié à la New York School of Visual Arts entre 1967 et 1970, Olivia s'est installée à Soho, New York, où elle a commencé à créer des peintures minimalistes.
Elle se fait remarquer lors de l'exposition "Contemporary Reflections" de 1972-73 au Aldrich Museum of Contemporary Art dans le Connecticut. Elle se fait sa place et côtoie alors des artistes établis tels qu'Eva Hesse, Agnes Martin et Frank Stella.
Néanmoins, en 1975, pour des raisons "alimentaires", elle se tourne vers des créations plus commercialles, exploitant ses compétences acquises dès son plus jeune âge en peignant des femmes. Elle créer alors des illustrations pour la presse magazine, pour les éditeurs de livres de poche, pour la publicité et crée des des affiches de films. C'est à cette époque qu'elle commence qu'elle explore artistiquement les fantasmes érotiques pour des magazines pour hommes. Ces créations "alimentaires", elle ne les envisages que comme moyen temporaire de subvenir à ses besoins et n'aspire pas à travailler durablement dans le domaine.
Pourtant, sa capacité à capturer et retranscrire la sensualité féminine est rapidement reconnu dès 1985, Olivia contribue régulièrement au magazine Playboy, où ses illustrations pin-up sont souvent accompagnées de légendes écrites par Hugh Hefner lui-même. Olivia se met à allier érotisme et art, une fusion qui a caractérisé une grande partie de son travail dans ce qui devient une vraie démarche créative.
Parmi ses créations, certaines offre une interprétatio fétichiste, une tendance qui s'exprime dans les postures ou les tenues. Ces œuvres ne se contentent pas de célébrer la forme féminine ; elles invitent également à une réflexion sur la nature du désir et de la sensualité.
En 1977, avec son partenaire Joel Beren, Olivia a fondé O Card Company pour publier ses œuvres sous forme de cartes de vœux. Deux ans plus tard, le couple se marie et crée Ozone Productions, Ltd., pour vendre et licencier les créations d'Olivia. En 1987, ils déménagent de Manhattan à Malibu, en Californie, où ils résident actuellement.
Les œuvres d'Olivia ont été exposées dans des galeries d'art à travers les États-Unis et au Japon. L'artiste est également active sur les réseaux sociaux et sur son site web www.eOlivia.com où il est possible d'acheter certaines de ses oeuvres.
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Par : KAPA🅒•••🔺rt
Heinrich Lossow, artiste allemand du XIXe siècle, est reconnu pour son talent exceptionnel dans le domaine de la peinture et de l'illustration. Né dans une famille d'artistes, Lossow a hérité d'un sens aigu de l'art et a suivi une formation qui l'a préparé à devenir l'un des peintres les plus provocateurs de son époque. Sa capacité à explorer des sujets controversés avec un réalisme frappant et une sensibilité artistique a marqué les esprits et continue de susciter l'intérêt.
Parmi ses œuvres, "Die Versündigung/Le Péché", peinte vers 1880, occupe une place particulière et est souvent considérée comme sa création la plus transgressive. Ce tableau à l'huile s'inspire librement du thème du Banquet des Châtaignes, un événement entouré de légendes et associé à une orgie présumée organisée par le Pape Alexandre VI (Rodrigo Borgia) et son fils César Borgia à la fin du XVe siècle. Cependant, Heinrich Lossow transpose ce contexte historique dans une scène à la fois intime et provocante, illustrant un moine et une nonne engagés dans un acte sexuel à travers la grille d'une église.
Dans "Le Péché", Heinrich Lossow ne se contente pas de représenter une scène de désir charnel; il interroge également les notions de moralité, de péché et de culpabilité au sein d'institutions censées incarner les valeurs spirituelles et éthiques. La grille qui sépare le moine de la nonne symbolise les barrières physiques et morales que leurs vœux religieux sont censés imposer. Cependant, leur transgression souligne la lutte intérieure entre les désirs humains et les obligations spirituelles, un thème récurrent dans l'art et la littérature de l'époque.
La technique d' Heinrich Lossow, caractérisée par une attention méticuleuse aux détails et un réalisme saisissant, renforce l'impact de la scène. L'utilisation de la lumière et de l'ombre, ainsi que la précision avec laquelle sont rendus les expressions et les textures, contribuent à l'atmosphère chargée et à la tension émotionnelle de l'œuvre.
À sa présentation, "Le Péché" a provoqué une vive controverse, reflétant les tensions entre les valeurs traditionnelles et les courants plus libéraux de la société de l'époque. L'œuvre a été à la fois critiquée pour son audace et sa provocation, et admirée pour son audace artistique et sa capacité à défier les normes sociales et religieuses.
L'œuvre de Heinrich Lossow, en particulier "Le Péché", demeure un témoignage puissant de la complexité des relations humaines et de la perpétuelle confrontation entre les désirs individuels et les contraintes sociales ou religieuses. En choisissant de représenter une scène d'une telle intimité et transgression dans un contexte religieux, Lossow a non seulement mis en lumière les hypocrisies et les dilemmes moraux de son temps, mais a aussi ouvert la voie à une exploration plus libre et plus audacieuse des thèmes érotiques dans l'art.
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Par : Abyme
Après le feu
cratère
lunaire
dont la béance
indécente
pulse encore
Et tu dors
sous mon toit
sous toi le lit
sous le lit le sol
sous le sol
la terre
et le feu
Cratère
lunaire
je t'aime indécente
je te veux
encore
mais tu dors
Sur toi
je m'immisce
je survole
je m'envole
dans l'éther
je brûle
Cratère
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Par : Méridienne d'un soir
"Un jour je m'élancerai avec les proverbes des oiseaux, tard dans l'année, quand leur cœur, grain de grêle, est blanc. Einst flieg ich auf mit der Laubvögel Sprüche im späten Jahr, wenn ihr Herz, ein Hagelkorn, weiss ist. Le lac. Englouties les rives. Sous le nuage la grue. Miroitements blancs, les millénaires des peuples bergers. Avec le vent j’ai gravi le mont. C’est ici que je vivrai. Chasseur j’étais, mais l’herbe m’a retenu". Johannes Bobrowski (1917-1965) a longtemps semblé chanter seul sur sa steppe, lui l’allemand de l’Est, près des frontières baltiques. Pourtant certains d’entre nous avaient reçu en plein cœur, il y a bien longtemps, son roman "Le moulin de Levine", mais la plus belle part de son œuvre, ses recueils de poésie, n’étaient accessibles qu’en allemand. Puis enfin des traductions et la parution de l’anthologie "Ce qui vit encore", nous permettent d’accéder à ce poète considérable et secret. Il est temps de lui faire grande place parmi nous. Ses mots sont autant d’invocations à son enfance, aux herbes, au lac, et au fleuve. Imperméable au réalisme socialiste de la RDA, en résonance avec le dialogue avec la nature, le jadis du monde, Johannes Bobrowski dit le caché des choses. Laconique, il mélange une sorte de pensée magique à une langue moderne, elliptique. Sa poésie semble granitique, immédiate, fruit d’un long dialogue avec le réel, commencé depuis des temps immémoriaux. Il sanctifie presque "la pure présence des choses". Et donc au travers de son langage en éclats, Johannes Bobrowski approche au plus près bien des mystères, bien des fantômes reviennent dans une mémoire vacillante, dégarnie. Les lieux, les gens, les espaces, et les peuples, tout s’entrecroise chez lui. "Nuit, longtemps ramifiée en silence, temps, fuyant, amer, ainsi devenu de vers en vers: enfance. C’est là que j'ai aimé le loriot". Il semblait fait de noir et de peu de lumière, de chamanisme envers les forces obscures des arbres, des fleuves, des ombres. Son monde était celui de l’Europe de l’Est. Cet écrivain protestant, hanté par l’éthique et le remords n’était pas un écrivain réaliste. Et quand il évoque le sort des tziganes et des juifs, ce n’est que par des allusions déchirantes. Loin des réalités politiques de l’Allemagne de l’Est, il trouvait refuge dans la poésie et les romans, et surtout au sein de ses immenses forêts obscures qui cheminaient alors sans cesse dans sa tête. "Enseigne-moi la parole, herbe, enseigne-moi à être mort et à entendre, longuement, et à parler, enseigne-moi, pierre, à demeurer, eau, ne te soucie pas, ni toi, vent, de moi. Sur l’ample versant, sur la prairie, les clôtures, sur les poteaux, j’étais le vent et l’interminable parole, en bas, du fleuve, je suis venu avec des mains de roseau, j’étais, sans bruit, étendu dans l’herbe, la tempe ouverte, les grillons me laçaient les cheveux". Il vivait dans son monde imaginaire, là où la cruauté des contemporains et de l’univers nazi qu’il avait subi, ne pouvait l’atteindre. Mort très jeune à quarante-huit ans, il semblait reclus, silencieux, publiant très peu. Mais il aura, à mi-voix, hurlé à l’immense. Dans ses mots il y a de l’incantatoire, de l’invocation, de la prière païenne. Aussi les poèmes de Bobrowski sont parfois identiques et répétitifs, comme des formules magiques, ou des pans hantés de mémoire. Sorte d’appels envers sa Lituanie rêvée, des steppes entrevues, des loups et des vallées rencontrés. Ses mots sont forgés par son expérience et également par son vaste imaginaire entre monde magique et monde protestant. Sa conscience historique se mélange avec sa façon d’appréhender le monde au travers de sensations immédiates. Comme un grenier de mémoire des allemands de l’après-guerre, de leurs victimes, il est l’écrivain lyrique de l’Europe de l’Est. Celui qui se savait étranger, donc proche de tous les étrangers. Celui qui fut étranger dans sa propre patrie sous le joug communiste. "Je ne suis pas ici. Je cherche un lieu, pas plus large qu’une tombe, le petit mont au-dessus des prairies. De là je peux la voir, la rivière". Ses mots sont un effort de reconstruction des mémoires effacées, de ces temps où les polonais, lituaniens, russes et les juifs avaient vécu dans une précaire harmonie, excepté les pogroms sanglants. En un temps où les nationalismes étaient tapis sous la cendre. Il est un poète profondément humaniste, pour qui la vérité est fondamentale. Johannes Bobrowski est profondément un homme de l’Est et sa vie ne peut se comprendre que si le souffle du vent sur les arbres résonne en vous, si les oiseaux vous parlent, si les nuages de neige vous sont un manteau fraternel, si vous vous souvenez des ruines, de tous les massacres. "Quelqu’un, toujours, il m’accueille, il a volé au-dessus des vents, il a écouté la parole dans le sable des rives, où le froid brûle, sur ton œil s’est déposé le givre, la muette glace d’une fleur, une larme en plein midi". Sa vie se place face à l’éphémère, dans la crainte de la fin des temps qu’il a approchée pendant la guerre. Sa vie fut un passage discret, attentif aux êtres et aux choses, écrasée par le poids de l’Histoire. Il est né le neuf avril 1917 à Tilsit, en Prusse Orientale, très proche du monde baltique qui va le fasciner. Il est le fils d’un cheminot et sa mère est fille d’un fondeur de cloches. Ses ascendants paternels et maternels sont tous implantés depuis longtemps dans cette région qui se situe entre Vistule et Niémen, ils sont protestants. Il fait ses études à Meml (Niémen), et Königsberg, et séjourne souvent en Lituanie chez ses grands-parents pendant son enfance. Il passe ses vacances sur les rives du Niémen où il rencontre des tziganes et des marchands ambulants juifs venant de l’intérieur de la Lituanie, et qu’il célébrera plus tard. Membre d’une communauté protestante dès 1930, qui deviendra alors un mouvement d’opposition chrétienne au nazisme, il s’initie aux lectures bibliques. Il étudie l’orgue et l’harmonie, et la musique baroque. En 1937 ses parents s’installent à Berlin. Il est mobilisé de 1939 à 1945 dans l’armée allemande et il est envoyé sur le front polonais, puis sur le front russe, et il côtoie l’horreur et l’inhumanité des nazis. En 1942 il est envoyé sur le lac Ilmen, près de Novgorod en Russie. Il en gardera toute sa vie un profond souvenir et attachement. Il commence alors à écrire des poèmes. Ses études d’histoire commencées en 1941-1942 sont interrompues et il retourne auprès du lac Ilmen. En 1943 lors d’une permission il peut épouser Johanna Buddrus. Il est fait prisonnier sur le front russe et va travailler au fond des mines de charbon de Donetsk pendant quatre ans. Il survit et est libéré fin 1949, car allemand de l’Est, il pourrait contribuer à l’édification du futur paradis communiste. Donc près de douze ans de sa vie, si courte, auront été ainsi balafrés par la guerre. Il s’installe à Berlin-Est en 1949. Il gagne alors sa vie comme lecteur et en 1951 il fait publier son premier recueil de poèmes "Le temps sarmate". En 1962 il obtient le prix envié du "groupe 47", celui que recevra aussi Ilse Aichinger. En 1964 paraît son chef-d’œuvre "Le moulin à Levine", hommage à son grand-père et livre inoubliable. Il est mort à Berlin Est le deux septembre 1965 d’une péritonite mal soignée, juste au moment où il commençait alors à être reconnu comme l’un des plus importants poètes de langue allemande de l’après-guerre. Rien de marquant dans sa vie, à part la plaie de la guerre au sein de la Wehrmacht. "Il m’a entendu. Je n’ai pas vu le pêcheur qui abaissait sa ligne, les femmes lavaient le linge depuis la barque, quand par le chemin de halage est venu l’autre avec ses chevaux, dans la fumée, et que par-dessus les clôtures passait le chant de deux appels, un qui sonnait clair et profonde la réponse, mais le soir elle s’est prise dans le vent". Mais il dégage alors une intériorité, une attention tendre et nostalgique vers aussi bien les humains que les arbres, que l’on retrouve dans ses écrits. Les mots de Johannes Bobrowski ont un éclat élémentaire, une clarté énigmatique et ils résonnent souvent comme un "tintement de grelots". La lumière se tient près de la vaste obscurité et une mémoire interminable semble remonter du seau de ses poèmes. Les tziganes déportés, les juifs massacrés, les pays dévastés, passent au milieu des fleuves et des forêts. Un appel des paysages de la Baltique, des longs chemins de glaise et de souvenirs, sont posés sur ses mots comme sur la tempe du poème. Et l’étranger, que nous serons tous un jour, est celui qui a vu sombrer le monde, celui vers qui porter son amour pour le sauver, pour nous sauver, ne serait-ce qu’un instant. Johannes Bobrowski est hanté par la nature de son enfance et il l’arpente avec "le chant des grillons dans les cheveux", des lumières dans ses vers. Le crépuscule est toujours aux portes, adossé aux clôtures, descendant de la montagne. Et ce crépuscule est celui des revenants. Souvenirs de la guerre, de son emprisonnement en URSS, de son emprisonnement moral dans l'Allemagne de l’Est communiste et totalitaire. Pour échapper à cela, il procède à une sorte de pensée magique dans ses mots. Quand il invoque l’oiseau, il est oiseau, quand il parle au fleuve, celui-ci lui répond. Il est rêves passant sur les plaines quand le vent se rappelle à lui. Profondément homme de l'Est, il vit du souffle des forêts, du feu et de la neige emmêlés. À ce stade de la fusion avec la nature, les mots n’ont plus cours, seule reste alors cette élégiaque tristesse qu’il porte à jamais en lui, et cette douleur de savoir qu’une goutte d’humanité, de tendresse l’aurait sauvé. Mais la tristesse étant inhabitable passent alors dans ses mots des éclats de tendresse: "Sur ta tempe je veux vivre ce peu de temps, sans bruit laissant errer mon sang au travers de ton cœur". "Ce que nous entendions: les crapauds, sombre, le vent montait sur la rive de roseaux, j’avais l’âge d’une fumée, entre matin et soir, roseau le matin, crapaud le soir, midi la route droite, l’arbre rassemble à son pied l’ombre". Lui le taciturne, complice du vol des oiseaux, avance sans parler au milieu de la création, brûlant, cherchant un peu d’eau dans les mots. Lui mort si jeune se sera demandé quel était son véritable nom ici-bas, et pour combien de temps il errerait à la lisière des humains et des forêts. Ses mots sont comme du sang qui murmure. Il est le poète de toutes les réminiscences, et viennent et reviennent ses amis proches: les bouleaux, les forêts, les plaines, le fleuve, les pierres, la lune, la neige, le vent et surtout la nuit. Dans ses poèmes il rend aussi hommage aux écrivains en qui il se reconnaît: Villon, Joseph Conrad, Dylan Thomas, Else Lasker-Schüler, Gertrud Kolmar, Hölderlin, Brentano, Mickiewicz, Klopstock surtout. Sa poésie est de forme classique, nulle révolution de langage, des mots souvent elliptiques qui se cognent les uns contre les autres, des images liées à la perte. La langue de Bobrowski est tout simplement une langue essentielle. Une langue sauvage aussi, portée par une pensée sauvage. Car Bobrowski est aussi un poète de la perte, perte de sa patrie, perte de ses espérances, et il s’enveloppe dans une sphère de tristesse et de mélancolie. Mais nulle froideur, nulle désolation, ses mots sont translucides, mais abrupts, rugueux souvent. La vie immédiate exige ainsi des mots immédiats. Et l’intercession des choses. L’herbe et la pierre lui apprennent à parler, car il leur parle aussi. Et le poète s’en échappe un feu, et vient la consolation de la neige. On voit donc qu’il fut à tous égards un homme des marges et des confins, ce qu’atteste son roman "Le moulin de Lévine". Né en Prusse-Orientale, longtemps assigné à un espace russophone, puis citoyen d’un État et d’une ville marqués en leur essence même par la division. Je rappellerai que ma présentation se termine par le mot "orée". "Devant la montagne, un vol d’oiseaux venait vers nous, blanche, la maison, avec la route s’approchait la forêt et se retirait, autour du marais courait le jour, un serpent, ruissellements à travers l’herbe. J’ai vu le marbre, une table sous les hêtres, nous sommes passés auprès, les chevaux s’effarouchaient, un coup a atteint la pierre, on en parle, on se montre la marque". L’essentiel de son œuvre proprement poétique a été publié, en présentation bilingue, par les éditions Atelier La Feugraie, dans des traductions de Jean-Claude Schneider. On goûte ses proses, et dans ses proses, on s'attache au roman intitulé "Le moulin de Lévine", ainsi qu’à un certain nombre de "récits" très brefs ("Erzählungen"), qui ne sont d’ailleurs pas proprement narratifs. On est d’emblée frappé par une sorte de polarité dans son style, lequel semble paradoxalement unir deux caractéristiques qui pourraient être alors parfaitement contradictoires, et que l'on pourrait qualifier d’"ellipse" et de "radotage". Le roman se situe d’emblée dans une sorte d’abyme, où l’auteur s’interroge sur le processus d’écriture, sur la question du "comment et par où commencer". Et assez rapidement vient sous sa plume. "Donc la première phrase". Quatre pages plus loin on pourra lire. "C’est donc là la deuxième phrase". Le mot "Satz" présente bien des sens, qui peuvent se rendre en français par "phrase", mais aussi par "proposition", par "thèse". Il peut encore désigner un mouvement dans une œuvre musicale, divers types de séries, un set au tennis, le mot anglais set n’étant d’ailleurs jamais que la version anglo-saxonne de Satz. Or, la difficulté, le charme aussi de la lecture tiennent à ceci. Que chaque Satz est en fait une scène, un tableau. Mais que Bobrowski se garde bien de les relier expressément entre eux. Il s’agit de sortes de flashs successifs, d’ouvertures de diaphragme discontinues, en pointillé. À charge pour le lecteur de suppléer alors, d’imaginer et reconstituer les maillons manquants, ce qui n’est pas dans chaque cas une tâche aisée. Le style de Bobrowski est volontiers bavard. Il se présente plus exactement comme quelqu’un qui cherche ses mots, hésite, trébuche, tâtonne, se rectifie, retouche sans cesse l’affirmation précédente, reprend pour apporter une infime modification. "Mais la forêt s’ouvre en bas aux prairies et aux champs, une route va, toute droite, l’arbre a abattu l’ombre à son pied, et contre la montagne vient s’allonger, respirant les brises, avec les trains de bois, et la voile le soir, l'aveugle, le fleuve". D’où cette impression de "radotage", ou de "ravaudage", mais qui est l’une des séductions de sa manière. Il y aurait peut-être là comme la transcription directe d’une oralité, celle d’un vieux conteur au coin du feu qui nous fait assister à ses improvisations, qui nous prend à témoin du surgissement non apprêté de sa parole. Bobrowski réussit ce tour de force de promouvoir le non-dit par le bavardage et du sein même du bavardage. On pourrait même soutenir qu’il y a peu de textes où le non-dit, le latent soit à ce point insistant, jusqu’à devenir explosif, où le pouvoir de suggestion indirecte soit plus puissant. En littérature, il n'y a pas de nom pour cette admirable figure de style inversée, qui flirte peut-être avec l’antiphrase. Bobrowski l’a tout simplement inventée. Parler à la fois pour ne rien dire, et pour dire tant. La traduction trahit toujours Bobrowski, car, même s’il n’est pas toujours facile à lire, sa syntaxe et son lexique sont à tout instant d’une simplicité absolue, dictés par un désir de retour à l’élémentaire, ou par un effort pour en sortir. Mais c’est pour lui la même chose. Il use sans cesse de ces petits mots, adverbes, prépositions, particules, souvent mono- ou dissyllabiques, dont seul l’allemand a le secret, et qui lui permettent. Le français, alourdit toujours, délaie, il intellectualise aussi. L’écriture de Bobrowski est discontinue. Manifeste dans "Le moulin de Lévine", elle se monnaie autrement dans ce que sont des proses brèves. Après tout, le roman pourrait s’appréhender comme une rhapsodie de proses brèves. La frontière entre le silence et la parole, l’affleurement du verbe hors du silence sont l’un des thèmes de prédilection de tout poète. Toutes raisons de considérer Johannes Bobrowski comme de part en part poète, jusques et y compris dans sa prose. Lisière ténue entre silence et parole. "Lourd, je m’agrandis par le bas, j’étale des racines dans le sol, les eaux de la terre me rencontrent, montent, je goûte à l’amertume, tu es sans fin, un oiseau pour les airs, léger de plus en plus dans la lumière, seule ma peur encore te retient dans le vent terrestre". "Moise Trumpeter est assis sur le tabouret dans le coin de la boutique. La boutique est petite, et elle est vide. Sans doute parce que le soleil, qui y entre toujours, a besoin de place, et la lune aussi. Elle aussi entre toujours quand elle passe. La lune donc aussi. Elle est entrée, la lune, par la porte, la sonnette ne s’est agitée qu’une fois, et seulement tout bas, cependant peut-être pas du tout parce que la lune est entrée, mais parce que les petites souris courent et dansent de-ci de-là sur les minces lames du parquet. La lune est donc venue, et Moise a dit bonsoir, Lune, et maintenant ils regardent tous deux. Mais chère Lune, dit Moise, il s’en faut de beaucoup que ce soit tout, voici qu’elles ont encore, comme ça, un petit corps, et tout ce qu’il y a dedans. Mais peut-être que, ça, tu ne peux pas le comprendre, et en plus, il n’est pas du tout vrai que ça change chaque jour, au contraire, c’est toujours exactement la même chose, et c’est justement ça, je crois, qui est si étonnant. La vérité sera plutôt que c’est toi qui changes chaque jour, bien que tu passes toujours par la même porte et qu’il fasse toujours sombre, avant que tu aies pris place ici. Mais maintenant, tiens-toi coite, et fais bien attention. Lorsque nous sortîmes de la forêt, le silence se fit. Derrière nous dans la forêt, les oiseaux continuaient à chanter, à coup sûr, mais ici, en rase campagne, le silence régnait. La forêt serrait ses chansons, pour qu’elles ne s’envolassent point dans les champs. Les arbres tendaient par devant leur feuillage comme un manteau tressé de mille fois mille feuilles, les chansons y étaient cachées, préservées comme quelque chose de précieux. Ici, dans les champs, c’était le silence. Voilà que le coucou s’était mis à crier, de manière lointaine, mais nette et tout à fait régulière, et il avait déjà une bonne avance lorsque nous nous avisâmes de compter ses cris au fur et à mesure. C’est ainsi que nous commençâmes simplement à dix-sept, et puis continuâmes". Dix-huit, dix-neuf, vingt, vingt-et-un, quarante-huit. Que devions-nous attendre pendant soixante-sept ans ? Comme le dit l’adage. Peut-être d’être devenus adultes ? Lire les vers de Johannes Bobrowski, c'est ouvrir son esprit et sa respiration aux plaines de l'Europe de l'est, de la Lituanie, de la Pologne, aux grands hivers, aux oiseaux et aux fleuves. Si la poésie contemporaine s'est éloignée peu à peu de la pure nature libre, celle du grand poète allemand, mort en septembre 1965, lui est restée profondément fidèle. Bibliographie et références: - Laurent Cassagnau, "Les Pianos de Lituanie" - Véronique Donnât, "Noir et peu de lumière" - Ralph Dutli, "Ce qui vit encore" - Luc de Goustines, "Le Moulin à Lévine" - Maryse Jacob, "La poésie de Bobrowski" - Antoine Jaccottet, "Johannes Bobrowski" - Fernand Cambon, "Johannes Bobrowski" - Gil Pressnitzer, "Johannes Bobrowski" - Jean-Claude Schneider, "Signes du temps" - Arnaud Villani, "Johannes Bobrowski" - Klaus Wagenbach, "La poésie de Bobrowski" - Ernst Wiechert, "L'élève Bobrowski" Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : Faltenin
A A.
Je m'incline devant toi
Fière conquérante
Je ploie le genou face à toi
Grande victorieuse
Bride la chienne
Dénonce la sorcière
Attache-moi au bûcher
Tes larmes brûlent ma peau
Et ta douleur cisaille mon coeur
Mais ta joie serre mes entrailles
Et ton sourire dévore mon allégresse
Je t'en supplie, sèvre la fanatique
Crève-moi les yeux pour qu'il disparaisse de ma vue
Transperce mes tympans sensibles à ses inflexions
Ligature mes narines qui cherchent son odeur
Cautérise mes cordes vocales pour étouffer mes sanglots
J'abhorre l'éclipse de cet astre
Ses incursions dans mes rêves
L'air qui change de couleur sur son passage
La chaleur qui me saisit
Le chaudron qui chavire
L'aura de mes dagydes s'altère
Les images de cire sont défigurées
Tu ressens la peur de le perdre
J'endure la peine d'y renoncer
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Par : Varuna-6
Mais oui "qui suis-je ?"
"Qui sommes nous, vraiment ?"
Et bien ...
Je suis l'énergie incandescente du Feu,
Je suis le pragmatisme et la résilience de la Terre,
Je suis virevoltante et insaisissable comme l'Air,
Je suis le calme mêlé à la force de l'Eau,
Je suis, pour finir, doté d'un Esprit comme tout à chacun.
Je suis de celle qui s'extasie à la vue d'un oiseau, posé sur les pierres de la rivière.
Je suis celle qui hurle à plein poumon dans la forêt.
Je suis celle qui regarde plus qu'elle ne voit, celle qui écoute plus qu'elle n'entends.
Je suis celle dont le doute s'insinue avec perfidie dans ses pensées, tissant ses toiles d'araignée.
Je suis celle qui rie comme une enfant, savourant les moments de bonheur.
Je suis celle qui se méprise, celle incapable de fixer son reflet qui la dégoûte.
Je suis l'animal qui se fît à son instinct, qui sent et qui ressent.
Je suis la petite fille qui court faire un bonhomme avec les premières neige sans mettre de gants.
Je suis là Brat qui va taquiner jusqu'à faire perdre la tête.
Je suis le monstre, froid, cyniques et insensible qui méprise.
Je suis celle qui donne sans compter, dont la loyauté n'est plus à démontrer.
Je suis la louve tapis dans sa tanière, où l'éclat des crocs percent par l'interstice de ses peurs.
Je suis de celle qui rend les armes et qui s'apaise dans les cordes.
Je suis ce cerveau qui à besoin du paradoxe de Fermi, du Bozon de Higgs, de l'allégorie de la caverne pour être stimuler.
Je suis de celle qui s'oublie pour savourer le regard heureux de ses proches.
Je suis la soumise, à genoux, qui attend patiemment, dans la confiance et l'abandon.
Je suis franche et directe à en faire grincer des dents.
Je suis douce et fragile à en faire pleurer les pierres.
J'ai, comme vous, 1001 masque. Mille et une facette.
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Par : KAPA🅒•••🔺rt
Sveta Shubina, l'artiste à l'univers bien distinctif dans le style Pin-Up, est originaire de Rostov-on-Don, dans le sud de la Russie, où elle a vu le jour et a grandi. Elle réside toujours dans cette ville qui a façonné sa vie et son art.
La passion de Sveta pour le style Pin-Up est née de son intérêt général pour l'histoire, en particulier pour l'art graphique du milieu du siècle dernier. En 2011, elle et son mari ont lancé le projet "HOBO AND SAILOR", où ils créaient des vêtements ornés de motifs inspirés de la publicité vintage, des bandes dessinées et de l'animation, en utilisant également l'esthétique Pin-Up. Ce projet a été le point de départ de sa fascination pour ce style.
Vers 2015, Sveta a commencé à dessiner ses propres personnages de manière plus active, découvrant ainsi toute une sous-culture autour du mouvement Pin-Up. Pour elle, le processus créatif de choisir un personnage, un style, une mise en scène et un contexte est souvent spontané, tirant son inspiration de diverses sources, des films aux événements politiques. Elle se laisse guider par sa créativité et ne se fixe aucune limite, affirmant que l'art n'a pas de limites.
Sveta Shubina baigne dans le monde de la peinture depuis aussi longtemps qu'elle s'en souvienne, commençant dès l'âge de quatre ans. En plus de ses études à l'école, elle a suivi des cours à l'école d'art. Après avoir obtenu son diplôme, elle a intégré l'Université d'Architecture et des Arts, ce qui a renforcé son lien indéfectible avec la peinture.
Parmi les artistes qui l'ont inspirée, on retrouve principalement ceux des magazines Playboy et Humorama des années 50 et 60. Elle apprécie la légère satire présente dans leurs œuvres, ainsi que la manière dont ils représentent la beauté du corps féminin à travers la plasticité de leurs lignes.
Certaines de ses oeuvres sont donc teintées de fétichisme. Il est possible d'acheter des tirages papier sur la boutique Etsy de Sveta.
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Par : Abyme
L'idée de ce poème m'est venue un jour en écoutant le groupe Ange, sur l'album "Guet-Apens" : la chanson "Réveille-toi", géniale dans sa composition et dans son interprétation par Christian Descamps recelait la métaphore "un chorus vagabond" pour dire une éjaculation. Je m'en suis inspiré pour ce texte-métaphore où la femme est transposée à l'image d'une guitare de rock, avec quelques allusions hermétiques au milieu, comme "Cry Baby" qui est une marque de pédale wahwah (celle qu'utilisait Hendrix je crois), ou le larsen, etc.
Lorsque j'avais publié mon recueil de poésie en 2008, j'avais joint au livre un CD du même titre que l'ouvrage (Eloge de la limite) où je lisais quelques-uns de mes textes, mis en musique. Hot Chorus en faisait partie. Dans cette interprétation, l'intonation joue ostensiblement sur une articulation virile et autoritaire.
Le passage où on entend des gémissements féminins provient de l'enregistrement authentique d'une ex pendant l'acte.
La progression entre la première partie plutôt calme, et la seconde très dynamique correspond à l'acte amoureux, avec les préliminaires, la montée, et l'apothéose finale. Le côté "gainsbourgien" est assez volontaire.
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Par : Abyme
Le groupe Genesis, mené par Peter Gabriel de 1967 à 1975 en tant que leader, fondateur, chanteur, flûtiste et auteur, connut son apogée artistique en 1972 avec son album "Foxtrot". La suite "Supper's Ready" en constituait toute la face B, en 23 minutes.
Gabriel quitta le groupe en 75 après le génial double album "The Lamb Lies Down on Broadway" et s'engagea dans une carrière solo, et fut remplacé au chant par Phil Collins le batteur, qui assurait déjà auparavant les chœurs. Le guitariste Steve Hackett partit également deux ans plus tard, ce qui marqua vraiment la fin du son et de "l'esprit Genesis" apprécié par les fans, pour laisser place à une musique beaucoup plus commerciale et radiophonique, qui eut plus de succès auprès d'un public plus large et moins "intellectuel". Aujourd'hui le groupe est ainsi plus connu pour sa période commerciale avec Phil Collins au chant, alors qu'à mon avis les meilleurs albums sont tous ceux qui l'ont précédée, notamment "Trespass", "Foxtrot" et "The Lamb Lies Down on Broadway".
Voici la traduction des paroles de la suite "Supper's Ready", dont le lien ci-dessous montre une interprétation live alors que le groupe était encore plus ou moins soudé et au complet.
Ce texte est absolument délirant et surréaliste, voire épique, mais évoque de façon sous-jacente une lutte entre le bien et le mal. La musique, riche et variée (principalement composée par Tony Banks, clavier, comme la plupart des plus beaux morceaux du groupe) est devenue emblématique du rock progressif parmi les connaisseurs.
SUPPER'S READY (album: Foxtrot)
https://www.youtube.com/watch?v=QVyfj7-mHqs
LE SOUPER EST PRÊT
I. LE SAUT DE L'AMANT
Je traverse le salon, et j'éteins la télévision
Je m'assieds à côté de toi, je te regarde dans les yeux
Alors que le bruit des voitures s'évanouit dans la nuit
Je jure avoir vu ton visage se transformer, il ne m'a pas semblé vraiment bien...
Et alors : "bonjour ma belle aux yeux protecteurs si bleus
Eh ma belle, ne sais-tu pas que notre amour est vrai ?"
Alors que nos regards se rapprochent, une distance empreint nos deux corps
Dehors dans le jardin, la lune semble très lumineuse
Six hommes en saint-suaire traversent lentement la pelouse
Le septième marche devant et brandit bien haut une croix
Et alors : "Eh ma belle, ton dîner t'attend
Eh ma belle, ne sais-tu pas que notre amour est vrai ?"
J'ai été si loin d'ici
Si loin de tes bras chaleureux
C'est bon de te sentir à nouveau
Ça faisait bien longtemps, n'est-ce pas ?
Aaaaah aaaah
II. LE CONCESSIONNAIRE A PERPETUITE
Je connais un fermier qui s'occupe de la ferme
Avec une eau limpide, il s'occupe de toute sa moisson
Je connais un pompier qui s'occupe du feu
Vous, ne voyez-vous pas qu'il vous a tous trompés ?
Oui, il est encore là, ne voyez-vous pas qu'il vous trompe tous ?
Partagez sa paix
Signez le bail
C'est un savant supersonique
C'est le concessionnaire à perpétuité
Regarde, regarde dans ma bouche, implore-t-il
Et tous les enfants perdus sur tant de chemins
Je parie sur ma vie que tu vas y entrer
Main dans la main,
glande dans la glande
Avec une cuillerée de miracle
C'est l'homme du sanctuaire éternel garanti
(On va te bercer, te bercer petit serpent
On va te garder à l'abri et au chaud)
III. IKHNATON ET ITSACON ET LEUR BANDE DE JOYEUX DRILLES
Nous portons nos sentiments sur nos visages alors que nos visages se reposent
Nous traversons les champs pour voir les enfants de l'Ouest
Mais nous avons vu une horde de guerriers à la peau sombre
se tenant encore debout sous la terre
En attendant la bataille !
Le combat a commencé, ils sont été dispersés
Ils tuent l'ennemi au nom de la paix... Bang bang bang
Bang bang bang...
Et ils m'ont donné une merveilleuse potion
Parce que je ne parviens pas à contrôler mes émotions
Et même si je me sens bien
Quelque chose me dit que je ferai mieux d'activer ma capsule de prière
Aujourd'hui c'est un jour de fête, l'ennemi a connu son destin.
L'ordre nous a été donné par notre seigneur de nous réjouir et de danser.
IV. COMMENT OSE-JE ETRE AUSSI BEAU ?
Errant dans le chaos que la bataille a laissé
Nous escaladons une montagne de chair humaine
Pour aller vers un plateau d'herbe verte et d'arbres verts luxuriants
Une silhouette jeune est assise tranquillement près d'une piscine
On lui a estampillé "Lard humain" avec un tampon de boucherie
(Il est toi)
Sécurité sociale, prend soin de ce gamin
Nous observons avec respect, lorsque Narcisse se transforme en fleur
En fleur ?
V. LA FERME DU SAULE PLEUREUR
Si tu descends à la Ferme du Saule Pleureur,
pour chercher des papillons, des pipallions, des papaillons
Ouvre les yeux, c'est bourré de surprises, tout le monde ment
Comme le renard sur les rochers,
et la boîte à musique.
Oh, il y a Papa et maman, et le bien et le mal
Et tout le monde est ravi d'être là
Il y a Winston Churchill habillé en travesti
Avant c'était un drapeau britannique, un sac en plastique, trop nul !
La grenouille était un prince, le prince était une brique
La brique était un œuf
L'oeuf était un oiseau.
(envole-toi, délicate petite chose, ils sont à tes trousses)
N'as-tu rien entendu ?
(ils vont te changer en être humain ! )
Oui, nous sommes aussi heureux que des poissons et aussi dodus que des oies,
Et superbement propres ce matin.
Nous avons tout, nous faisons tout pousser
Nous en avons dedans
Nous en avons dehors
Nous avons des trucs sauvages qui flottent tout autour !
Tout le monde, nous transformons tout le monde
Vous pouvez tous les nommer
Nous les aurons ici
Et les véritables étoiles doivent encore apparaître !
TOUT SE TRANSFORME !
Tu as senti ton corps se dissoudre
Maman en boue en gaga en Papa,
Papa bureau magique Papa bureau magique
Ça va pas bien chez vous.
Papa en digue en dingo en Maman
Maman lessive magique, Maman lessive magique
Ça va pas bien chez vous.
Laisse moi entendre tes mensonges, nous les réaliserons avec les yeux
Ohé ohé ohé ahhh Na-na-na
Môman je te veux maintenant !
Et alors que tu écoutes ma voix
A la recherche des portes dérobées, des sols propres, de plus d'applaudissements.
Tu étais là tout ce temps
Que ça te plaise ou non, aime ce que tu as
Tu es sous terre
(sous terre, sous terre)
Oui, profondément sous terre
(sous terre, sous terre, sous terre, sous terre)
Et donc nous allons terminer par un coup de sifflet et terminer par une détonation
et chacun de nous reviendra à sa place.
VI. APOCALYPSE EN 9/8
(AVEC LA PARTICIPATION DES TALENTS DELICIEUX DE GABBLE RATCHET)
Avec les gardes de Magog en formation tel un essaim
Le joueur de flûte emmène ses enfants sous terre
Un dragon surgit de la mer
Sa tête sage aux reflets argentés me regarde
Il fait descendre le feu des cieux
Tu peux être sûr qu'il sait y faire sur les humains avec son regard.
Il est préférable de ne pas faire de compromis.
Ce ne sera pas facile.
666 ne sera plus seul longtemps
Il retire la moëlle de ta colonne vertébrale.
Et les sept trompettes jouent du doux rock and roll
Qui va traverser directement ton âme.
Pythagore avec son miroir, qui reflète la pleine lune
Il écrit en lettres de sang les paroles du tout dernier tube.
Et c'est : "Eh ma belle, aux yeux protecteurs si bleus
Eh ma belle, ne sais-tu pas que notre amour est vrai"
J'ai été si loin d'ici
Si loin de tes bras aimants
Maintenant je suis de retour, et ma belle, tout va aller mieux.
VII. AUSSI SUREMENT QUE LES OEUFS SONT DES OEUFS
(QUI FONT SOUFFRIR LES PIEDS DES HOMMES)
Ne sens-tu pas nos âmes se consumer
Et porter des couleurs toujours changeantes dans les ténèbres de la nuit qui s'évanouit
Comme la rivière qui rejoint l'océan, comme le germe qui pousse dans la graine
Nous avons enfin été libérés pour retourner chez nous !
Un ange se tient debout dans la lumière du soleil, et crie d'une voix forte
"C'est le dîner du puissant"
Le Seigneur des Seigneurs
Le Roi des Rois
Est revenu pour guider ses enfants à la maison
Pour les mener vers la nouvelle Jérusalem !"
Texte : Peter Gabriel, 1972
Traduction : Filo
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