Koï
#0
Suite à un début d'échanges entre @Bergamote83 et @Jide, je lance ce sujet.

A partir de la définition du terme et afin de se mettre d'accord sur le sujet, une définition extraite de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Processus de dépendance à des toxiques et à des situations.
L’addiction est un processus par lequel un comportement humain permet d’accéder au plaisir immédiat tout en réduisant une sensation de malaise interne. Il s’accompagne d’une impossibilité à contrôler ce comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives.
L’addiction peut être une dépendance, voire un esclavage, à un ou plusieurs produits toxiques, mais aussi à des comportements tels que le jeu pathologique, l’utilisation excessive de l’Internet, les troubles des comportements alimentaires ou le détournement de médicaments.
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Koï
#2
Oups...

A travers ce titre, je souhaitais juste faire un lien en rapport avec le bdsm.

Addiction tout court alors ?
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Koï
#4
Il me semble que l'addiction dans la vie amoureuse est courante.
Et qu'elle semble même naturelle.
Dans la vie bdsm également.

Je comprends que lier addiction et bdsm puisse heurter.
Alors je précise :

Bdsm ne signifie pas addiction.
Bdsm n'égale pas maladie.

C'est comme si je disais : Addiction et sport.

Je ne parlerai ici que d'addction à la passion. Il y a d'autres possibilités.


Quelques idées :

Je perçois cette addiction dans la passion entretenue pour une autre personne.

On dit que la passion est éphémère.
C'est également mon avis, car elle ne repose souvent que sur une projection que l'on fait de quelqu'un qui correspond ainsi à ce que nous souhaitons en voir.

Cependant, même si cette passion peut s'affadir et mourir de mort naturelle chez une personne l'éprouvant,
la difficulté à vivre sa disparition vient lorsque ce n'est pas encore le moment pour celle-ci.


Après un vécu de passions mortes non de leur fait, on se rend compte que certaines personnes continuent pourtant à la rechercher, se disant souvent que cette fois ce sera la bonne.
Et ce alors même que la douleur fut terrible, l'impression de ne plus avoir de raison de vivre et les conséquences sur le bien-être qui peuvent en découler.

Cela touche ainsi ( pour moi ) à un phénomène d'addiction :

'' une impossibilité à contrôler ce comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives.''

Quel rapport avec le bdsm ?

J'ai été interpellé en découvrant ce type de relations par la lecture de plusieurs personnes exprimant le fait que le bdsm se différencie de la vie vanille, ou le devrait, par une plus grande clareté dans les relations.
Que l'abandon d'une soumise serait pire que celle d'une partenaire vanille. Il doit donc y avoir une réalité qui fait que le lien entre addiciton et bdsm se pose, et semblerait même se poser d'une manière plus aigüe.

C'est ce point que j'aimerai ici voir développer.
Mais il n'est pas le seul
Voilà l'état d'esprit que j'ai en ouvrant cette discussion.
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Empire
#5
A n'en pas douter, pour nombres d'entre nous, le BDSM est bien une addiction.
Un besoin irrépressible qu'il nous faut assouvir "coûte que coûte".
Je ne connais personne qui ai pu sans avoir la sensation de se couper de lui même "renoncer" définitivement à vivre cette sexualité.
Mais il est vrai qu'une "addiction" à quelque chose de péjoratif, voir de "malsain" qui ne peut pas s'appliquer au BDSM.
Je crois que l'on peux dire que le BDSM est une "addiction" positive, qui épanoui et libère.
Une sorte d'addiction "thérapeutique"!! Smile
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Perséphone
#6
addiction !

Oui j'ai besoin d'endorphine, mais aussi d'eau et de nourriture. Suis je addict ?

ce qui fait la "limite" c'est bien la frontière intengible qui nous fait basculer dans le "pathologique".

Pour un maso, c'est de se taillader tout seul pour ce sentir bien, et peu importe les domage corporel, du moment qu'on s'appaise avec son endorphine.

C'est bien de ce type d'addiction dont il est question ?
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Heartbeat
#7
La pratique du BDSM est addictive pour mon cas... J'ai toujours envie de prendre encore et encore, même quand c'est fini ! :'(
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Bergamote83
#8
Pour expliquer mon addiction, extrait de "la dépose du collier" - juin 2013

"Il faisait honteusement beau ce jour-là, un soleil brillant et chaud d’une indécence innommable.

MASTERLAU m’explique que, désormais on ne pourra plus se voir autant que jusqu’à présent, que je vais devoir me passer de lui, de ses appels, de ses messages, de nos entrevues à la caméra, mais qu’il me réservera un long moment, une fois par mois environ, que c’est ainsi car il l’a décidé et que je devrai l’attendre, sans broncher, ni souffrir, ni revendiquer…

Je l’ai regardé, mais pas trop, pas vraiment dans les yeux…

Je lui ai dit : « je suis accro à toi, comme une camée. Tu me proposes de fumer un produit d’exception une fois par mois, jusqu’à l’overdose alors que j’ai besoin de mon petit coup de sheet tous les jours. »

Je lui explique que je suis irraisonnable car je ne saurai pas gérer les crises de manque dans un long décompte à rebours du moment qui me sépare du produit d’exception, que je préfère « fumer de la merde » tous les jours et apprécierai quand même le « super produit mensuel », que sans ma dose quotidienne, je vais sombrer, douter, devenir parano, trembler, être acariâtre, pleurer, "m’introvertir", perdre tout repère, que je vais être malheureuse et que ce n’est pas ce que lui, mon Maître, veut pour sa soumise.

Il m’a regardée, il m’a comprise."

B
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Jidé
#9
Heartbeat a dit...

La pratique du BDSM est addictive pour mon cas... J'ai toujours envie de prendre encore et encore, même quand c'est fini ! :'(

Pitié, ne confondons pas plaisir et addiction !
Si le BDSM vous étez réellement addictif, vous passeriez votre temps et tous vos moyens à la recherche d'une "dose" !
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Jidé
#10
Huck a dit...

J'attends avec impatience la conclusion sur ce thème... Si conclusion il y a ... (sourire)

Une conclusion est qu'il y a un amalgame entre addiction (maladie grave) et recherche du plaisir (y compris d'un plaisir extrème), un amalgame entre addiction et dévotion.
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Bergamote83
#11
@Jide,

Je vous attendais sur ce fil, merci et bienvenu ! Smile

Je ne suis personnellement pas addictive au BDSM mais bien à mon Maître.

J'ai besoin de lui pour être, avancer et vivre tout simplement. Il m'est nécessaire comme l'eau que je bois et l'air que je respire.

Je sais aussi que cette addiction est réciproque et combien sa petite chienne manque à Masterlau lorsque nous sommes séparés.

Il ne faut pas avoir peur des mots, cher Monsieur. Pour tous, cela n'évoque pas forcément une douleur d'un vécu sur une autre forme d'addiction.

être addictif, c'est être dépendant de (quelqu'un ou quelque chose). J'en ai parfaitement conscience au moment où je l'écris ! pour avoir subi une rupture, je puis vous affirmer que j'ai vu la mort de près, comme un soulagement, une délivrance de ce manque insupportable !
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Jidé
#12
Bergamote83 a dit...

Pour expliquer mon addiction, extrait de "la dépose du collier" - juin 2013
[...]

Si c'est réellement le cas, c'est à dire que votre relation prime devant tout, y compris votre propre être et l'existence de votre maitre, alors j'en suis désolé pour vous car il s'agit en effet d'une addiction. C'est une pathologie, il faut la soigner.

Maintenant, pour avoir la certitude de l'état d'addiction : êtes-vous préte à séquestrer votre maitre afin d'obtenur votre dose quotidienne ?
Si la réponse est sincérement OUI, alors vous vivez en effet un addiction.
Si vous avez encore le controle de vous-même pour vous empécher d'aller à une telle extrémité, alors il ne s'agit pas d'une addiction, mais d'un intense plaisir qui vous semble addictif mais sans lequel vous pouvez encore vivre.
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Bergamote83
#13
Jide a dit...


Une conclusion est qu'il y a un amalgame entre addiction (maladie grave) et recherche du plaisir (y compris d'un plaisir extrème), un amalgame entre addiction et dévotion.


L'addiction nécessite un sevrage pour s'en sortir. A condition qu'il y ait une motivation participative du sujet. Or (je ne parle que de mon cas), même si je sais à quel point je suis dépendante psychologiquement et physiquement de mon Maître, j'ai le sentiment d'être atteinte d'une maladie dont je ne veux pas guérir. Je me complais dans cet état de dépendance. J'y suis confortablement épanouie (vous pouvez me croire). Cela est presque arrivé à mon insu ! à force de me perfuser de son essence de Maître, j'en suis devenue accro...mais j'aime ça ! c'est bon pour moi.

La recherche d'un plaisir extrême n'est pas mon but. Je vis souvent des extrêmes de plaisir par cette forme de sexualité débridée ou de situations D/S qui me galvanisent. Mais en rien l'addiction que j'ai pour mon Maître n'est liée à la recherche de plaisirs extrêmes, en ce qui me concerne du moins !

La dévotion est indépendante de l'addiction. Elle est la représentation et la preuve par le comportement corporel d'un asservissement volontaire. Cela n'a rien à voir. On peut être dévote sans être addict et vice-versa !
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Bergamote83
#14
Jide a dit...


Si c'est réellement le cas, c'est à dire que votre relation prime devant tout, y compris votre propre être et l'existence de votre maitre, alors j'en suis désolé pour vous car il s'agit en effet d'une addiction. C'est une pathologie, il faut la soigner.

Maintenant, pour avoir la certitude de l'état d'addiction : êtes-vous préte à séquestrer votre maitre afin d'obtenur votre dose quotidienne ?
Si la réponse est sincérement OUI, alors vous vivez en effet un addiction.
Si vous avez encore le controle de vous-même pour vous empécher d'aller à une telle extrémité, alors il ne s'agit pas d'une addiction, mais d'un intense plaisir qui vous semble addictif mais sans lequel vous pouvez encore vivre.


Vous semblez ne pas comprendre que si, vous, docteur Jide, vous m'estimez malade, et bien, je VEUX le rester ! vous ne pouvez pas forcer un malade à se soigner, c'est déontologique, ça, non ? Mon être n'est vivant que parce qu'il est nourri de cette addiction.

Séquestrez mon Maître au sens physique du terme, c'est interdit par la loi... En revanche, exercer une forme de séquestration mentale en me rendant addictive pour lui est un exercice inconscient que je pratique au quotidien. Et c'est bien ce qui me fait dire que l'addiction mutuelle que l'on se porte est réciproque. Masterlau le reconnaît volontiers. On n'a pas honte de notre état. On s'y complaît.

Sans mon Maître, ma vie n'aurait plus aucun sens. Il est le moteur de mon existence. Il me permet d'être ce que je suis. Il me porte à bout de bras grâce à cette magique drogue dont il m'abreuve.

Je sais, pour avoir sombré, après une rupture à quel point je suis descendue aux portes de l'enfer, en me laissant mourir de chagrin. Rien, ni personne, n'a réussi à me relever et je suis restée en vie car mon Maître souffrait de sa décision et nous faisait vivre des parenthèses enchantées...

Et pourtant j'avais conscience d'avoir un travail passionnant, une famille qui avait encore besoin de moi, la santé et une vie matérielle confortable...j'avais tout ! Mais je n'avais plus mon Maître.

Cela paraît aberrant, je l'admets... alors faites donc l'effort de penser qu'il puisse y avoir une autre vision de l'addiction que celle macabre que vous tentez de nous faire avaler !
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Jidé
#15
Bergamote83 a dit...

Vous semblez ne pas comprendre que si, vous, docteur Jide, vous m'estimez malade, et bien, je VEUX le rester !

Vous faites erreur sur ma démarche, je veux comprendre. C'est tout. Je ne suis pas docteur en médecine et ne fais ici que preuve de logique en applicant une définition. Vous dites vivre une addiction et je cherche à comprendre si c'est le cas par rapport à la définition d'addiction. L'addiction étant une pathologie. Loin de moi l'idée de vouloir vous "guérir". (D'ailleurs, une personne souffrant d'addiction ne se considère pas malade et refuse toute aide).
Je ne tente pas de vous faire avaler une vision macabre de l'addiction. L'addiction est une pathologie définie comme la perte de contrôle et la poursuite du comportement malgré ses conséquences négatives. L'aspect négatif est inscrit dans la définition et il n'est pas lié au sevrage mais bel et bien à l'exercice du comportement addictif.
Une addiction est une dépendance telle que l'être qui la subi passe au second plan, la priorité allant à l'accomplissement du besoin addictif peu importe les conséquences sur lui-même ou les autres.

Vous le dites vous-même, vous n'étes pas préte à violer la loi pour vivre cette "addiction". Vous avez donc encore des limites. Ce que je comprend de votre relation, c'est que vous vivez un fort et puissant désir qui crée en vous une dépendance psychologique. Vous en connaissez les risques négatifs en cas d'interruption de la dépendance. Mais cette dépendance ne semble pas avoir d'effets négatifs sur vous, votre entourage. Donc ce comportement n'a pas de conséquences négatives.

Vous avez encore un certain controle sur votre comportement. Cette dépendance n'a pas de conséquences négatives nuisant à votre existence. Ce n'est pas une addiction. CQFD.

Cela n'enléve rien à la puissance de votre relation. Que vous soyez profondément dépendante de cette relation, je le reconnais. Que les conséquences de l'arrêt de cette relation puissent être désastreuses, je le reconnais aussi. Que vous la fantasmiez en addiction pour lui donner plus de force en positivant ce qu'est une addiction, c'est là aussi cela me semble évident.

Au lieu du terme "addiction", je vous proposerai plutot de "symbiose". Car dans une symbiose, l'un ne peut vivre sans l'autre et l'arrêt de la relation a des impacts catastrophiques pour l'un comme pour l'autre.


PS : je sais que je suis un extrémiste de la sémantique, mais c'est en galvaudant des mots bien précis que ceux-ci perdent leur sens. et qu'il devient alors possible de manipuler le langage et ceux qui l'utilisent (penser NovLang dans le 1984 d'Orwell...)
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Koï
#16
Jide a dit...

Au lieu du terme "addiction", je vous proposerai plutot de "symbiose". Car dans une symbiose, l'un ne peut vivre sans l'autre et l'arrêt de la relation a des impacts catastrophiques pour l'un comme pour l'autre.


Oui !
Voilà le mot qui manquait à mon vocabulaire amoureux. Merci infiniment Jide.

Et lorsqu'une personne vous porte un amour que vous ne souhaitez pas honorer, peut-on parler de parasite pour celle-ci ?
J'ai regardé ce qui était dit sur le sujet et j'ai trouvé dans un article sur la parasitologie humaine :

" 1.1.2.1 flagellés intestaux
1.1.2.2 Flagellés sanguicoles
1.1.2.3 Flagellés non pathogènes mais devant être connus pour éviter l'erreur de diagnostic"

Le bdsm se trouve vraiment partout Smile
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Korrigan
#18
Vaste débat, qui ne cessera de développer des avis complémentaires à mon avis... Happy

Ceci dit, l'addiction qui mènerait à une contrainte permanente,
me frustrerai sauvagement ! ! !

Du coup entre vivre dans la contrainte,
ou mourir de plaisirs (aussi addictifs puissent ils être Happy)...

bien moi j'ai déjà choisi, pas vous ? Happy

Nous empruntons plusieurs chemins,
mais n'avons nous pas le même but.... Le plaisir sous toutes formes ...
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Moi je pratique le BDSM ELECTROSHOCK et je suis accro car j'achète du matériel même quand je n'ai plus rien sur mon compte, bref j'adore les ELECTROSHOCK c'est mon kiff
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