Quatuor
#0
Qu'en est-il de la sodomie, du côté des hommes, du côté des femmes, du côté des autres ?
Au travers de cette question, je voudrais pointer un sujet qui relève des rapports sexuels en rapport avec la jouissance et la procréation.
Pour faire simple, la sodomie me paraît être (avec la fellation) le seul type de rapport sexuel déconnecté de la procréation mais aussi libéré de la différentiation sexuelle. Donc relevant de la seule jouissance. De l'autonomie des corps.
La sodomie serait à mon sens l'acte sexuel libre par excellence. Une jouissance qui n'aurait pour objet qu'elle même.
La sodomie comme exigence de liberté, pour tout dire.
J'aimerais vos avis, vos expériences, vos désirs...
Quatuor
Thèmes: sodomie
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Abyme
#1
Particulièrement adepte, je ne suis pourtant pas d'accord avec ton constat, Quatuor, sur le point de la procréation du moins (sur la libération de la différenciation sexuelle à la rigueur).
La séduction, l'attirance et le sexe sont certes conçus et prévus au départ par la nature pour nous inciter à procréer, mais comme pour les animaux, il aurait pu se limiter à un acte coïtal quasi-hygiénique. L'humain l'a développé, perfectionné et étalé à tout un ensemble de plaisirs, du plus simple au plus complexe (dont la douleur, l'exhib/voyeurisme, les insertions d'objets, les fétichismes, etc) impliquant tous les sens et même l'imagination, dont la sodomie n'est qu'un élément parmi une multitude. On y attache plus d'importance, avec la fellation, sans doute car c'est une pénétration, mais en terme de "jouissance qui n'aurait pour objet qu'elle-même", ou comme "exigence de liberté", même si les formules sont belles, je n'adhère pas.
Dernière modification le 17/08/2016 17:23:57 par Abyme.
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#
#2
Le plaisir n'a rien a voir avec la procréation. Le plaisir trouve parfois des formes étranges, la jouissance prend des chemins détournés, même autre que fellation, coït, sodomie ou même masturbation, le cerveau étant une zone érogène devenue importante chez l'humain. Le tantrisme est un autre exemple de jouissance pure, sans pour autant être désincarnée. On peut atteindre un orgasme en se faisant lécher un orteil ou un sein. Pas de procréation ici non plus. Le premier sodomite aurait-il pénétré le mauvais endroit par erreur ou a t il souhaité explorer une autre voie possible ? Le plaisir né aura alors prouvé que plaisir et procréation ne sont pas nécessairement liés.
Dernière modification le 21/08/2023 16:01:04 par BDSM.
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Quatuor
#3
Je dois être bien dépourvu d'espérance pour ne pas vraiment croire que nous soyons autre chose que ce pourquoi nous sommes faits. En d'autres termes pour reconnaître la puissance de l'injonction à procréer...
Pour en revenir au sujet, si j'admets volontiers tous les plaisirs divers et variés que nous nous sommes donnés la peine d'inventer pour gentiment dévier du sujet, j'ai l'intuition que la sodomie jouit d'un statut particulier. Intuition confortée par toutes les condamnations qu'elle a systématiquement subie.
La sodomie est une effraction. Et elle a été condamnée pour cette raison.
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#4
je trouve votre sujet très intéressant Quatuor, mais la suite gagnerait à ce que vous précisiez ce que vous offrez comme discussion."La sodomie qu'en est-il du côté des hommes, du côté des femmes"
est un sujet qui m'interesse beaucoup.

Sexualité et procréation est un autre sujet (qui ne m'interesse pas).
Freud puis Lacan avancèrent que l'homme est un être de culture et non de nature, du fait que le langage (impliquant la métaphore) le sépare de l'accès à l'instinct. Et Freud voulu montrer que la perversion est le propre de l'humain et sortir de cette moralité dangereuse quant elle réfère à "la nature". Pour exemple : toute pratique érotique qui n'a pas pour but la procréation serait donc déviante, et Freud nous propose que toute pratique sexuelle humaine est déviante Happy
Rouler une pelle, sucer,..
De plus avec les contraceptifs, le coït n'est plus un acte de procreation. La jouissance à fumer une clope, prendre de l'heroïne, etc...montre bien que nous ne sommes pas des êtres d'instinct mais de pulsions. Nous tirons jouissance à des choses "inutiles" voire toxiques.

D'autre part je ne partage pas votre vision des choses comme quoi la sodomie serait condamnée car du côté de l'effraction. Chez les romains l'homosexualité passive était condamnée à mort, tandis que l'homosexualité active était bien vue.

Mon avis est que la sodomie (passive)est vue négativement car c'est une féminisation. Qu'y a t il de plus dégradant et dégradé dans notre société qu'un homosexuel ? une femme.
Les insultes pour les hommes renvoient à de la féminisation.

Je pense que la sodomie est condamnée en ce qu'elle renvoie en la possibilité d'être pénétré pour un homme. Il y a eut ici un sujet :"un dominant peut-il être pénétré analement ?" N'est-ce pas curieux comme question ?! comme si être pénétré faisait perdre ..la virilité.
Les soumis (hommes) sont très mal vue socialement. Chez certains adolescents "soumis !" a remplacé "pédé" ou "enculé" comme insulte suprême.

(soyez indulgent si je suis confuse il est 7h :-p)
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Heartbeat
#5
j'adore ça <3
Mais en fait, j'ai beaucoup de mal à faire ça "sentimentalement", avec quelqu'un que j'aime. Ou d'une manière tendre, délicate...
Allez savoir pourquoi...
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Quatuor
#6
Heartbeat a dit...

j'adore ça <3
Mais en fait, j'ai beaucoup de mal à faire ça "sentimentalement", avec quelqu'un que j'aime. Ou d'une manière tendre, délicate...
Allez savoir pourquoi...

Merci de votre réponse, Heartbeat.
Si je comprends bien, vous aimez la sodomie mais dans un rapport strictement sexuel, sans dimension affective importante et, disons, "rude" ?
Quatuor
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Quatuor
#7
paprika a dit...

Quator, la sodomie fut dépénalisée en France au début des années 80, aujourd'hui c'est l'homophobie qui devient un délit. Bien sûr il reste des scories de l'ex pensée dominante. Mais la société a malgré tout tant évolué, que l'acte sexuel, quel qu'il soit, se trouve déconnecté de toute idée de procréation.
Bien sûr, on peut toujours renouveler en son esprit des interdits afin de jouir de leurs transgressions. Mais la transgression n'est que la dernière étape avant l'autonomie vis à vis de ces morales imposées, et déjà obsolètes.
Je vous souhaite de pratiquer la sodomie, active ou/et passive, pour elle même, pour le plaisir, le votre, celui des partenaires, en oubliant les affres du passe.

Paprika,
Je fais le distinguo entre les lois, les moeurs, les normes, la psychologie, etc. Une loi ne change pas nécessairement tant de choses et toutes les régressions sont possibles, il suffit de comparer ce que l'on entend aujourd'hui à ce qui se disait dans les années 70. Quant au passé, nous en sommes les dépositaires, non ?
Soyez la première personne à aimer.
Quatuor
#9
Chez les grecs, la sodomie n'était pas considérée comme une féminisation, d'après ce que j'en sais. Sans être systématiques, les relations sexuelles entre un éphèbe et un homme plus âgé ne relevaient pas de l'homosexualité, mais sans doute plus d'un rapport de supériorité du second sur le premier. Mais cela relevait davantage d'une question touchant à la beauté (la masculine étant considérée comme supérieure à la féminine) et à l'éducation (le plus âgé ayant la responsabilité morale du plus jeune).
Les rapports avec un éphèbe et parallèlement avec une femme ne devaient pas, en principe, entrer en concurrence. L'homosexualité vécue comme telle était, elle, méprisée.
Mais pas l'amour d'un Achille envers son Patrocle. Or si il y a bien quelque chose de fondateur dans la culture grecque, n'est-ce pas la fureur d'Achille à la mort de son amant et le massacre d'Hector ?
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Hector
#10
Sévice a dit...

Et il me semble que le sort réservé aux homos (hommes) dans notre société est bien pire que celui des femmes. L’homo masculin est-il perçu comme une sous femme (et non un sous homme)?

C’est l’homosexualité homme qui pose problème, jamais celle des femmes ?

L’homosexualité féminine est-elle plus facile à vivre ? Plus acceptée socialement ?

Quel est le discours basique des femmes sur l’homosexualité (masculine et féminine) ?



L'idéologie féministe ambiante fait effectivement se focaliser les gens toujours d'abord sur les problèmes des femmes, mais effectivement, comme vous le dites, "le sort réservé aux homos (hommes) dans notre société est bien pire que celui des femmes". Il n'y a même pas de comparaison possible. La femme jeune et jolie est même l'idéal-type de notre société, celle à laquelle tout le monde (femme et homme) veut ressembler. Cette société de l'image et de la consommation est taillée pour elle.

Aujourd'hui, dans la vision commune, l'anus de la femme, c'est sexe, c'est bien, c'est un organe sexuel supplémentaire à utiliser (voire à mettre en valeur avec un rosebud, comme on met en valeur la bouche avec un rouge à lèvre).

L'anus de l'homme, pourtant tout à fait semblable, reste perçu très différemment.

De même, l'homosexualité féminine est beaucoup mieux acceptée que son pendant masculin, plus dérangeant socialement.
Dernière modification le 27/08/2016 23:11:03 par Hector.
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Quatuor
#12
Eyo, vous devriez écrire plus souvent sur le coup de 3h du matin.
Sans flagornerie, votre texte est très beau. Plein de doutes, de temps, de sensations.
Et vous avez raison, les rapports physiques ne le sont que très peu, finalement.
Vous anoblissez ce dont je ne me lasse.
Merci
Quatuor
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partygirl
#14
Personnellement j'aime beaucoup la sodomie; je me sens complètement donnée à mon partenaire. Avec un peu de douleur cela pimente la chose mais cela doit rester agréable. Brutal ou plus doux; mais toujours dans le respect
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Switcher
#15
@brigitte Bernard
Vous dites : “Un soumis
Ce que je cherche
on cherche, nous en couple, un homme bi ou gay pour une partie à trois sous mes ordres.
vous cherchez donc un soumis pour le sodomiser, il y a donc dans la pénétration anale une domination et une humiliation, partygirl dit avec un peu de douleur cala pimenté la chose.
Pour un homme se faire enculer c’est une soumission psychologique et une douleur physique, mais étant switch pourquoi ne pas essayer ?
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#16
@Lupa "Mon avis est que la sodomie (passive)est vue négativement car c'est une féminisation. Qu'y a t il de plus dégradant et dégradé dans notre société qu'un homosexuel ? une femme.
Les insultes pour les hommes renvoient à de la féminisation. 
Je pense que la sodomie est condamnée en ce qu'elle renvoie en la possibilité d'être pénétré pour un homme. Il y a eut ici un sujet :"un dominant peut-il être pénétré analement ?" N'est-ce pas curieux comme question ?! comme si être pénétré faisait perdre ..la virilité.
Les soumis (hommes) sont très mal vue socialement. Chez certains adolescents "soumis !" a remplacé "pédé" ou "enculé" comme insulte suprême." Vous dites être switch, donc en tant que dominatrice vous devez apprécier de soumettre un homme, donc de le sodomiser avec un gode pour le féminiser.
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LuckyS
#17
Afin d'apporter ma pierre a la discussion, je vais essayer de vous partager la manière avec laquelle je vis passionnement la sodomie
Déja en tant que soumis, je ne connais que la "sodomie passive", même si je n'aime pas ce terme car je ne suis pas passif; au contraire je participe activement à l'acte (ex: je peux m'empaler de moi meme quand cela m'est ordonné, j'accompagne les mouvements au rythme imposé par ma Domina, etc.).
Ce n'est pas pour moi une feminisation mais un echange D/s fort; la soumission est totale et mes sentiments sont puissants et multiples envers ma Domina  (sentiment amoureux, sentiment de domination, sentiment de reconnaissance envers ma Domina de me procurer autant de plaisir, etc.).
J'attends de ma Domina lors d'une sodomie respect, attention, echange, partage du plaisir à l'unisson. 
Ma jouissance ne concerne en rien une quelconque ejaculation (de toutes les manières, je ne peux le faire que si j'en ai l'autorisation), ni une excitation du point P (Point P que personne n'a encore reussi à trouver chez moi), ma jouissance est purement mentale et emotionnelle... et extremement puissante, a tel point que je ne concois plus une relation D/s sans pratique de  sodomie :))
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#18
Je suis hétéro, mais j'aimerais qu'une dominatrice  m'impose une relation "forced bi" avec un homme , fellation et sodomie passive avec préservatif.
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#19
@ partygirl 24/03/19 Personnellement j'aime beaucoup la sodomie; je me sens complètement donnée à mon partenaire. Avec un peu de douleur cela pimente la chose mais cela doit rester agréable. Brutal ou plus doux; mais toujours dans le respect. Je ne sais pas si j'aime la sodomie passive mais si une domina me l'impose même un peu brutale jedois l'accepter.
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