Bethsabée
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Objet de fantasme chez l’homme, moyen de séduction pour la femme, la jarretelle est un ruban boutonné à un corset, une guêpière ou à une ceinture porte-jarretelles qui maintient le bas grâce à une attache, l’empêchant ainsi de retomber sur le genou. La jarretelle apparaît dans l’antiquité. En effet, dans la Grèce antique, la jarretelle était utilisée par les demoiselles pour éveiller l’intérêt de la gente masculine. La jarretelle trouve son origine dans la jarretière, dont l’étymologie renvoie au mot « jarret » (partie de la cuisse située derrière le genou). La jarretière était alors portée par les hommes pour maintenir les bas ou chaussettes sur la cuisse. La jarretière obtient ses lettres de noblesses au XIVe siècle, avec la création de « l’ordre de la jarretière » par le roi Edouard III d’Angleterre. Aujourd’hui, la jarretière n’est plus utilisée que lors des mariages, où la coutume veut qu’elle soit conquise par le plus offrant. Le porte-jarretelles, contrairement à la « légende urbaine » qui prête la paternité de ce bout de tissu à l’inventeur Gustave Eiffel, doit son invention au français Féréol Dedieu, en 1876 (ou 1878, selon les sources). Le porte-jarretelles avait alors un objectif médical, éviter les problèmes de circulation sanguine dues aux élastiques que les femmes mettaient pour maintenir leurs bas qui leurs compressaient les cuisses. D’abord boudé en France à cause de son aspect déplaisant, ce système se répand en Angleterre et aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle. Le porte-jarretelles connaît le succès dans les années 1930 grâce au couturier Paul Poiret. Son emploi se généralise après la Seconde Guerre Mondiale, le corset étant peu à peu abandonné. Dans les années 60, le collant supplante le porte-jarretelles, plus pratique à porter avec les mini-jupes, très à la mode. Le porte-jarretelles devient alors le signe de reconnaissance des prostituées. Il faut attendre la fin des années 70 pour que des créatrices, comme Chantal Thomass, le remette au premier plan. Jusque dans les années 1960, avant l’apparition du collant, le porte-jarretelles a une fonction pratique. La femme porte des jarretelles par utilité et non par esthétisme. Mais depuis les années 80, il est devenu un symbole de féminité, les femmes le portent dans un but de séduction, de charme, d’élégance ou de sophistication. Il devient source de fantasmes, de désir, voire même de fétichisme chez certains hommes. Le cinéma s’est aussi emparé de ce bout de lingerie dans des films comme l’Ange Bleu, qui démocratisa le porte-jarretelles en 1930, Marlène Dietrich apparaissant à l’écran dans une posture provocante, vêtue de porte-jarretelles. Plus tard, en 1992, c’est Roman Polanski qui filmera Emmanuelle Seigner en talons aiguilles ; bas et porte-jarretelles recouverts d’un imperméable, dans le film Lune de Fiel. La légende populaire veut que le porte-jarretelles ait été inventé par Gustave Eiffel. L’architecte de la tour Eiffel aurait même conçu sa structure métallique comme une jambe habillée de jarretelles. Tout cela est évidemment faux, le porte-jarretelles étant l’œuvre d’un autre français, Féréol Dedieu. Mais comment cette légende a-t-elle pu prendre corps ? Pour cela, il faut revenir au début des années 1980. Jacques Lob, écrivain et dessinateur pour le magazine « Pilote », se voit confié en 1983, la rédaction en chef d’un numéro hors-série du magazine « L’Echos des Savanes » consacré à l’histoire des sous-vêtements. Dans un éditorial consacré au porte-jarretelles, Jacques Lob, sur un ton très sérieux, affirme que la paternité de cet accessoire prisé par les pin-up revient à Gustave Eiffel. Jacques Lob écrit alors qu’il « avait coutume de plaisanter son épouse sur ses bas qui ‘tirebouchonnaient’ de façon disgracieuse autour de ses jambes. Agacée par les remarques de son mari, Madame Eiffel lui dit un jour : ‘Eh bien ! Mon ami ! Toi dont le métier est d’inventer (...), que n’inventes-tu donc quelque nouveau système pour faire tenir mes bas ?’ L’ingénieur piqué au vif (...) se livra à quelques équations savantes (...). Le porte-jarretelles était né ! ». Il dit alors avoir trouvé cette information dans le livre Petites et grandes inventions françaises, publié aux éditions Bousset. Mais ce livre n’a jamais existé, pas plus que la maison d’édition. Mais ce qui n’était qu’une blague allait vite devenir une rumeur persistante, reprise comme vérité dans les livres, les journaux et même dans des jeux radiophoniques. Jean Solé, dessinateur et proche de Jacques Lob dira, plus tard : « un jour, j’écoutais un jeu radiophonique, dans le genre « Jeu des Mille Francs », la question : Qui a inventé le porte-jarretelles ? Le candidat sèche. L’animateur donne la réponse : Gustave Eiffel ! La blague de Lob était devenue une vérité !». Des livres très sérieux reprennent alors l’information, certains utilisant quand même le conditionnel, montrant qu’un doute persistait. Les dessinateurs Solé et Gotlib, amis de Jacques Lob confieront que ce dernier collectionnait les apparitions de son canular, quel que soit le format, parfois même, avec l’aide des deux dessinateurs. Le BAS Aussi surprenant que cela puisse paraître, à l’origine des bas étaient les collants, ou plutôt leur ancêtre… En effet, jusqu’au milieu du 16è siècle, l’histoire des bas et collants nous apprend que les hommes et les femmes portaient une sorte de caleçon long, qui enveloppait le pied et qu’on appelait un « bas« . Ces collants unisexes pouvaient être en lin, en laine, en soie ou en coton. Ils étaient généralement blancs, chinés ou à motifs et n’étaient pas extensibles. A l’époque, on portait des bas essentiellement pour se protéger du froid et personne n’aurait pensé qu’il deviendrait un accessoire vestimentaire des plus sensuels, voir érotiques… La jarretelle est une modernisation de la jarretière, pièce de vêtement très ancienne : au XIVe siècle, il existait un Ordre de la Jarretière ; plus récemment, dans certaines régions, il existait une tradition de la jarretière de la mariée. Initialement, la jarretelle a été créée en 1876 par le corsetier Féréol Dedieu pour des raisons médicales. Par plaisanterie, certains humoristes ont dit que Gustave Eiffel était l'inventeur de la jarretelle et qu'il avait conçu la tour Eiffel pour représenter une jambe de femme à l'envers. L'image de Marlène Dietrich en porte-jarretelles assise à califourchon sur une chaise est restée dans l'histoire. C'est l'un des symboles de la période d'avant-guerre de l'Allemagne. Cette image provient du film L'Ange bleu de 1929. A l’origine, c’est un sous-vêtement masculin, portés par les Scythes et les peuples orientaux. On trouve sa représentation sur des bas-reliefs de Persépolis et c’est un des cadeaux favoris offerts aux souverains de l’empire dès le VIe siècle av. J.-C. Au fil des années, au gré des mentalités et des moeurs, la lingerie est apparue et s'est transformée, d'abord utilitaire. Au moyen-Age la gorgerette se porte en complément d'une grossière tunique en coton ou en lin qui fait guise de sous-vêtement. A la Renaissance, les basquines (ancêtres des corsets), les culottes longues en coton et parfois en dentelle. C’est en 1554 que les premiers véritables bas firent leur apparition sous la forme qu’on leur connaît aujourd’hui, lorsqu’un anglais du nom de William Rider eut l’idée de séparer le haut du bas des collants pour rendre leur usage plus pratique et plus raffiné. Le Roi de France Henri II fût le premier à porter des bas, à l’occasion du mariage de sa sœur Marguerite, en 1569. Quelques années plus tard, aux alentours de 1589, les premiers bas tricotés mécaniquement font leur apparition grâce à l’invention du métier à tricoter. En 1685 les bas en fil de coton apparaissent. On les appelle alors « bas de Barbarie » et sont de couleur blanche ou chinés. Meilleur marché, ils remplacent peu à peu les bas en laine ou en soie. Après la révolution, on leur préfèrera des bas noirs. La même année, Pierre Nissolle commence à vendre les premiers bas de soie pour hommes sur les foires et marchés de Nîmes et Montpellier. Le Porte Jarretelles : En 1876, Féréol Dedieu, corsetier, remet au goût du jour un système d’attache de bas très a la mode sous Louis XIV, pour des raisons médicales. En effet, les jarretières posaient des problèmes de circulation du sang à certaines femmes. Jugé inesthétique, il fut tout d’abord boudé. Lorsque la mode imposa le corset qui s’ornait de jarretelles pour soutenir les bas, ce furent tout d’abord les Anglaises qui l’adoptèrent à partir de 1893. 1932 : Le bas jarretelle, ultime arme de séduction féminine : La jarretelle, qui sert à maintenir le bas en position haute sur la cuisse, à été brevetée par M. Féréol Dedieu, corsetier, vers 1878. Elle a été inventée dans le but de remplacer les jarretières et de permettre une meilleure circulation du sang dans les cuisses. Rapidement, les jarretelles sont adoptées par les femmes et cousues aux corsets et autres guêpières pour supporter les bas de soie. Dans les années 1920, les bas féminins sont tissés en rayonne, qu’on appelle aussi viscose, une matière opaque et chaude qui est une copie grossière de la soie mais bien meilleur marché. C’est à partir de 1932 et depuis l’apparition de Marlène Dietrich en porte-jarretelles et en bas de soie noirs dans « L’ange bleu« , un film de Joseph Von Sterneberg, que les femmes se sont appropriées les bas jarretelles pour les utiliser comme une véritable arme de séduction… A cet époque et aujourd’hui encore, par on ne sait quelle magie, apercevoir par accident le haut de la jarretière ou un bout des jarretelles d’une femme en robe ou en jupe relève du comble de l’érotisme… Même si le bas n’est qu’un élément qui participe à un ensemble de sous-vêtements que les femmes utilisent dans leur quête du pouvoir de séduction, ils est l’accessoire vestimentaire érotique par excellence… Il faudra cependant attendre l’invention du nylon par Wallace Carothers, employé chez Dupont de Nemours, le 28 février 1935, pour que les premiers véritables bas nylons puissent être fabriqués quelques années plus tard. Le 25 septembre 1938, la firme Dupont dépose le brevet du nylon et ce sont tout d’abord des brosses à dent en fil de nylon qui furent fabriquées et commercialisées grâce à ce nouveau matériau 1940 : La révolution du bas nylon Le 15 mai 1940, les 4 premiers millions de bas nylons à coutures transparents sont mis en vente aux États Unis. Bien qu’ils soient d’abord fabriqués uniquement de couleur beige, leur succès fût immédiat… Leur finesse, leur légèreté et surtout leur solidité, par rapport aux bas de soie qui sont fragiles et filent très facilement, les ont rendus populaires auprès de la majorité des femmes. On vendit 64 millions de paires de bas nylon dans tous les États Unis dès la première année !L’histoire des bas jarretelles Alors que les ventes de bas nylons explosent, la seconde guerre mondiale provoque l’interruption momentanée de leur fabrication et de leur commercialisation, en raison d’une pénurie de matières premières. Il devient très difficile de se procurer des bas nylons. Les derniers exemplaires de véritables bas nylon se vendent à prix d’or au marché noir, alors que la plupart des femmes se badigeonnent les jambes avec du maquillage dilué et tracent une fausse couture au crayon gras pour faire illusion… Dès la fin de la guerre, la fabrication reprend et les bas jarretelles en nylon rencontrent à nouveau le même succès, provoquant d’incroyables files d’attente devant les magasins ! Désormais, l’univers de la mode féminine passait définitivement de l’opacité morose à la transparence frivole des bas jarretelles en nylon : les femmes commençaient à montrer leurs jambes… 1950 : Les femmes montrent leurs jambes : Durant des années 1950, des pinups ultra-sexy telles que Betty Page, Rita Hayworth ou Betty Grable s’illustrent en incarnant l’idéal féminin aux yeux de la plupart des hommes. La Pin'up, aussi appelée « cheesekake » (gâteau au fromage), est rarement nue car elle est très prude mais elle laisse entrevoir une partie de son corps (généralement ses jambes)… Posant devant l’objectif de façon provocante et exhibant leurs magnifiques jambes voilées de bas nylons, elles s’afficheront aussi bien sur les néons des lieux branchés que sur la carlingue des avions de l'US Air Force. Dans le même temps, juste après la seconde guerre mondiale, les progrès technologiques permettent de fabriquer des bas sans coutures de plusieurs finesses et de différentes couleurs, tout en réduisant les coûts de fabrication.Le bas sera populaire jusqu’au début des années 1960, mais l’apparition des collants qui permettent de porter la mini jupe qui fait un grand succès , sera laissé en marge. Pourtant, les bas sont souvent liés à la luxure et aux femmes séductrices. Ils redeviendront dans les années 1980, l’accessoire du raffinement avec les photographes Helmut Newton et Jean loup Sieff. C’est alors que Chantal Thomass crée une collection où les bas et le porte-jarretelles apparaissent comme sexy et sophistiquée pour les femmes élégantes. Les femmes qui portent alors des bas semblent avoir la volonté de séduction et d’élégance. Le serre-taille et la guêpière sont deux déclinaisons du porte-jarretelles. Depuis lors, il est porté dans un but de séduction ou d’érotisme et est devenu un puissant symbole de féminité. De nos jours, les femmes qui utilisent le porte-jarretelles sont généralement reconnues pour leur charme, leur élégance, leur raffinement, voire leur sophistication. Associé à la volonté de séduction de celles qui le portent, le porte-jarretelles est l’objet de fantasmes, voire de fétichisme de la part de beaucoup d’hommes. Les bas nylon devinrent accessibles au plus grand nombre et en 1965 la consommation des bas sans coutures connaîtra son apogée. En 1967, dans le film « Belle de Jour » où elle tient le rôle d’une prostituée occasionnelle, épouse d’un riche médecin, Catherine Deneuve joue deux scènes en petite tenue. A cette époque, la plupart des femmes portent des bas jarretelles mais la même année, la mode de la mini-jupe lancée par Mary Quant provoqua un retour massif aux collants, plus pratiques et plus discrets, surtout pour danser le rock en robe ou en jupe très courte !
Dernière modification le 24/04/2023 11:11:49 par BDSM.
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Ruban de Mobius
#1
Bel article, bravo ! Un sujet passionnant, délivré par ce qui semble être une passionnée...

Pour ma part un bien bel objet, élément d'un décorum des plus fascinant, voir hypnotique. Pour le Winnie que je suis, un parcours visuel et tactile vers le plus beau des délices.

Merci Bethsabée pour la référence à Belle de jour, vu lorsque j'étais enfant, la première scène du film m'accompagne encore aujourd'hui.
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Bethsabée
#2
merci Ruban de Mobius.

je suis de la partie professionnelle... couturière corsetiere...

je trouvais sympa de traiter un peu ce sujet simple...

le tightlacing autre sujet traité ici peut éclairer certains sur l'esthétique travaillé de certaines pin'up ...
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Bethsabée
#3
Pour moi le Bas auto-fixant n'est pas un bas ... mais je peux comprendre l'alternative pratique Smile
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Courtie
#4
Merci, super article.

Perso j'adore les bas et porte jarretelle même si sur le quotidien je porte plus facilement des bas autofixants. Fini les collants je les trouve peu confortable et franchement je suis d'accord même si ça ne se voit pas porter des bas se fait sentir très belle et sexy au quotidien.
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Mr Mano
#5
Merci pour ce cour d'histoire " sensuelle " ; intéressant . Une bonne initiative , bravo . Un sujet qui ne laissera pas grand monde indifférent et qui aura l'immense avantage de réunir jeunes et vieux , femmes et hommes , bdsm et vanille , bref , vous êtes l'ange réunificateur de de site ^^^
Un prochain sujet ?
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#6
Pour moi le Bas auto-fixant n'est pas un bas ... mais je peux comprendre l'alternative pratique :)
Pourtant, hélas, la société de consommation, est passée par là... Le Up a tué l'industrie du bas nylon, renfermant d'office la Femme, dans son côté pratique, "Chéri j'ai mis des Dim Up, viens, on va au Mac Do"...
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swanny33
#7
Merci pour cet article fort instructif. Votre activité est plus qu'un métier, c'est une passion semble t il. Merci de nous la faire partager.
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Fgamer78
#8
Bravo Bethsabée,
Superbe article.
Je suis'personellement fan di gue de porte jarretelles et bas coutures...
J'ai'un mal fou a ce que ma femme en porte, si'vous avez un tuyau a me donner ou un killing argument, je prends!
De plus les bas coutures sont souvent de petit deniers 10,15 20 (a part le 1945 de chez cervin) et elle prefert les bas quasi opaque.
Par contre la question que je me pose c'est la taille. Idealement le bas arriver a quelle hauteur de lentrejambe?
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Thutale
#9
@Fgamer78 : vous lui en offrez ! :smirk:
Mais vous avez déjà dû y penser.^^
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Fgamer78
#10
Thutale,
Bien sur que je l'ai deja fait. Et pas de la carabistouille.
Avec plusieur lingerie Aubade, mais l'année derniere un modele de chez cervin... avec plusieurs bas super qualité.
J'ai beau lui expliquer que bien mis avec la jupe/robe ad hoc cela ne se voit pas, mais cela ne la convint pas.
Elle s'imagine que tout le monde le voit et la prend pour une P-t-.
Avec les bas couture, cela se discute, mais je trouve cela tellement sexy... un peu retro peut etre.
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