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par le 21/04/16
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Morgane m'a décerné son bonnet d'âne. Elle a coupé le cordon, d'un coup de fil,
sans âme. M'a asséné ce coup de grâce, ce coup dans la face, d'une voix sereine.

Je n'ai pas tenté de rallumer la flamme. J'ai consenti, épousé la trame.
Son amour qui décline, elle le déclinera désormais au passé.

Je respire. Je ne suis pas vivant. Prenez mon âme. Torturez-la, comme elle me torture.
Piétinez-la ; faîtes qu'il n'en reste rien. Mais ne la damnez pas. L'Enfer ne survivrait
pas au mien.
Prenez aussi ma peau. Ecorchez-la, brûlez-la ; faîtes qu'il n'en reste rien. Mon amour
s'est compté à rebours. Je ne veux plus être touché. Je ne veux plus toucher.

Je souffre. Je n'en meurs pas. Un amour, sans coeurs battants, tape, cogne dur. Alors,
souffrez tous, brûlez tous. Qu'il ne reste rien.

Le temps s'est arrêté. Pourtant du temps est passé. La vie est passée. Je ne l'ai pas
vécue. Mon âme soeur fraternise ailleurs. Elle suit sa ligne de vie. Sa remembrance me
démembre.

Je ne pense pas avoir jamais versé une larme. Je ne pense pas avoir jamais pensé verser
une larme. Il est peut-être là, le drame.
L'adage se trompe ; on peut être seul, et mal accompagné.
Soyez la première personne à aimer.