ange de Vesper
par le 22/05/18
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Nous sommes un couple "normal", sans posture liée à un statut dans le quotidien. L'un comme l'autre peut être à l'initiative de moments d'intimité, sexuels ou tendres, selon nos désirs - pas de décalage. Quelques gestes ou usages ont été instaurés dans ce quotidien, mais ils ne sont que des clins d’œil, des jeux, des friandises sans implication ni commune mesure avec ce qui se passe dans l'intimité.
Le premier décalage évident apparaît après le déclenchement par l'un ou l'autre d'intimité. Elle me domine ou pas, non pas par convention mutuelle, mais parce qu'elle le peut, quand elle le veut. Dans les faits, ce que j'initie, tendresse ou sexe, reste tel quel (vanille) ou je me retrouve dominé ; ce qu’elle initie est de la tendresse ou de la domination.
Sa domination est sexuelle, sa sexualité est dominante, dans le sens où ces deux désirs sont liés, indissociables, se nourrissent l'un l'autre, se comblent l'un l'autre (plaisir).
Ma sexualité est sous contrôle, dominée. Mon désir sexuel se retrouve lié à sa domination, il est exacerbé par sa domination, utilisé par sa domination, comblé ou pas dans sa domination. Mon plaisir sous sa domination et mon plaisir sexuel sont par contre très dissociés et ne sont jamais comblés au même moment (ou frustrés).
Ces différences entraînent le deuxième décalage, le plus difficile, celui de l'après. certains appellent cela la descente mais je le ressens personnellement comme une remontée, quand elle ne me domine plus, ne me subjugue plus, ne me piétine plus, ne me soumet plus, ne m'enfonce plus (sub c'est en bas :)).
Il y a l'après immédiat, ses désirs comblés face à mon éventuelle frustration sexuelle et mon plaisir de soumission jamais rassasié (pas de phase réfractaire). Cette frustration fait encore partie de sa domination et j'ai "appris" à l'apprécier...
Et il y a l'après après. C'est de plus en plus compliqué avec le temps (7 ans) et la profondeur toujours plus grande de ma descente, de remonter complètement. Frustration, contrôle et emprise entraînent un état de désir sexuel ou de soumission quasi permanent, alors que ma compagne est légitimement "repue". Je me sens en attente, en demande, avec ce paradoxe dérangeant d'avoir envie d'imposer ma soumission, c'est à dire de faire ce qui me semble le plus artificiel dans les témoignages que je lis - deux individus se reconnaissant leur statut de soum et dom, et se mettant d'accord et respectant les désirs et besoins de chacun. Ce n'est pas ma conception de la domination mais dans ces moments là, j'aurais presque envie de brandir ma liste de courses et la charte des droits du soumis. Bref je me foutrais des baffes!
Avec le temps, ces moments difficiles sont donc de plus en plus forts. Parallèlement mon engagement progresse également, et me permet de résister tant bien que mal... avec comme conséquence de voir mon "appartenance" déborder hors du cadre intime et envahir mon esprit constamment. Troisième décalage ou emprise?
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ange de Vesper
Je sais que c'est assez loin du consensuel éclairé et des valeurs, codes et usages souvent évoqués pour justifier la bienveillance et l'épanouissement réciproque, mais oui, c'est bien de ce processus dont je parle 1f609.png. Une addiction dont je n'ai aucun désir de me sevrer, c'est ma participation au consensus.
J'aime 24/05/18
Autre hypothèse qui me vient (à la lecture de ton post, ce qui est un micro fragment), c'est que ce n'est une partenaire qui ne te convient que partiellement. Peut-être as-tu changé ou que jusqu'où tu es allé avec /grâce à elle, fait qu'un nouveau désir/besoin chez toi n'est plus en adéquation avec les siens. peut-être qu'avec une autre femme, ton désir de soumission serait repu, ou peut-être qu'en remontée imposer, exiger ta soumission serait trippant pour elle.. Pour ma part quand un mouvement m'intrigue (et est douloureux pour moi dans une relation) au-delà des discussions, compréhension, c'est une/des autres expériences avec d'autres partenaires qui me permettent de savoir ou je suis et ce qui se passe en moi. mon intellect m'emmène peu.
J'aime 26/05/18
ange de Vesper
Ouh j'ai vraiment dû perdre la main en écriture (manque de pratique) si j'ai pu laisser penser que j'étais en souffrance et que je cherchais à en sortir 1f609.png. Nos moments hauts émotionnellement sont eux, toujours en phase et à ma grande surprise, toujours plus forts. D'où le contrecoup difficile qui lui, peut être en décalage du fait de l'asymétrie de notre mode de fonctionnement. Nos plaisirs sont très différents, la domination implique une manipulation du mien avec des conséquences qui débordent sur le quotidien. Mais il faut remettre les choses dans l'ordre. Nos pratiques ne sont pas des expériences qui auraient créé un lien et des places dans une relation particulière (BDSM). Notre relation (tout court) est le siège de notre épanouissement (j'allais dire bonheur mais c'est un gros mot 1f642.png). Cette relation nous permet de vivre une intimité particulière faite de plaisirs particuliers. Autrement dit, je suis dominé dans mon intimité par ma compagne, je ne suis pas en couple avec une domina et je ne cherche pas à me soumettre ou à me réaliser dans la soumission 1f609.png
J'aime 27/05/18
tu n'as absolument pas laisser penser que tu cherchais à en sortir. J'ai cru comprendre que tu souffres fortement lors de tes remontées (et exclusivement à ces moments-là), mais en fait tu écris "moments difficiles". et c'est de mon fait et non de tes écrits que vient mon point de vue.
J'aime 28/05/18
ange de Vesper
Disons qu'il y a un décalage^^ entre mon ressenti et ce que j'ai réussi à exprimer...
J'aime 28/05/18
ange de Vesper
Il y a un peu de ça mais "savoir s'oublier" ça ne me parle pas. Je ne cherche pas à oublier mes désirs pour satisfaire les siens en raison d'un statut choisi. Ses désirs s'imposent dans le sens où ils submergent et balaient les miens. Il n'y a aucune frustration de ce côté là, ses désirs deviennent miens. Ça explique pourquoi je ne me reconnais dans aucun témoignage de soumis qui ont des désirs de soumission à assouvir (la fameuse liste) ou qui s'oublient pour plaire à une potentielle domina ou pour correspondre à l'image qu'ils se font de leur statut, ou qui expliquent que se soumettre est un acte qui demande de l'abnégation, de l'apprentissage, du sacrifice, de la douleur, du don de soi... Tout ça ne me parle pas, je n'ai rien choisi, ni sacrifié. Je n'ai pas non plus changé de comportement ou de posture pour endosser un rôle. La frustration vient d'une dépendance parce que je suis au centre tant que ses désirs sont actifs. Dès qu'ils sont assouvis je me retrouve un peu perdu parce que la soumission n'a pas de phase réfractaire, je ne veux pas remonter
J'aime 11/02/19 Edité
ange de Vesper
Quant à la vraie soumission qui serait dans l'attente du désir de l'autre... ça ferait de beaucoup de vanilles de vrais soumis^^
J'aime 11/02/19
FemmeFemelleEsclave
Ouaouu. J'ai découvert votre texte par hasard et mon seul commentaire sera "oubliez les codes, la doxa, les usages" et même le "consentement éclairé". Votre façon de vivre votre soumission, "qui (vous) permet de vivre une intimité particulière dans laquelle (vous êtes) dominé dans (votre) intimité par (votre) compagne, sans chercher à vous soumettre dans la vie ou vous réaliser dans la soumission" est forte, puissante et visiblement vous convient à tous les deux. Alors, persévérez. Et, si cela peut vous rassurer, j'adhère totalement à ce que vous écrivez : "Ça explique pourquoi je ne me reconnais dans aucun témoignage de soumis qui ont des désirs de soumission à assouvir (la fameuse liste) ou qui s'oublient pour plaire à une potentielle domina ou pour correspondre à l'image qu'ils se font de leur statut, ou qui expliquent que se soumettre est un acte qui demande de l'abnégation, de l'apprentissage, du sacrifice, de la douleur, du don de soi... Tout ça ne me parle pas, je n'ai rien choisi, ni sacrifié. Je n'ai pas non plus changé de comportement ou de posture pour endosser un rôle". Nous sommes donc au moins deux à ne pas aimer les listes :smile:
J'aime 14/04/21 Edité
ange de Vesper
Je persévère... depuis 10 ans^^. Même si je ne suis pas sûr que persévérer soit le bon terme. Ce mot résonne chez moi comme un effort à fournir, alors que je n'ai pas plus l'impression de faire d'efforts que de sacrifices ou d'abnégation.
J'aime 14/04/21
Le maître des fouets
tres interessant , je me retrouve, en partie, aussi bien dans votre article que l'echange avec FemmeFemelleEsclave.... , est il utile de repondre a des codes, des idées, des regles d'autres ages ? la domination/soumission peuvent se vivre naturellement... dans l'osmose... et c'est probablement là, la pierre d'achoppement !
J'aime 10/05/21
A.L.
Je lis rarement, les articles.. Mais vous avez une belle relation ! C'est beau 1f642.png
J'aime 12/07/21