Lady Spencer
#0
A la suite du sujet "Forcée" , des questions m'ont été posée en privé ainsi que des observations intéressantes : je vous livre tout cela pour les partager avec vous
Certains parallèles ont été faits entre le viol d'une femme et le viol d'un homme : je sors totalement du récit "jeu de viol simulé" qu'a voulu vivre la soumise d'Abyme, ok ?
Là, les interrogations touchaient la réalité du viol chez l'homme : techniquement impossible pour certains, le viol n'existe pas chez l'homme pour d'autres, le mec est toujours consentant pour d'autres encore ......
Tout comme l'impact physique qui semble être différencié entre l'homme violé et la femme violée, la souffrance morale est là aussi, totalement séparée et se retrouve graduellement évaluée sur un vécu plus dramatique chez la femme que chez l'homme .
Ce qui me surprend beaucoup, est que le viol des hommes soit aussi méconnu : tant sur l'aspect technique et physiologique, que sur l'aspect psychologique laissant des séquelles difficilement réparables
Je n'évoque pas le coté légal car là encore, la complexité des dossiers rend les jurisprudences rares (et surtout, je n'ai pas les connaissances en droit )
L'idée faussée au départ, de dire qu'un homme ne puisse être violé, repose sur le constat : si un homme se sent forcé, vraiment forcé, il ne bandera pas donc pas de viol !
Techniquement, on ne peut s'empaler sur une queue molle , ok !
Mais certains hommes expliqueront peut-être se sentir violenter lorsqu'ils n'ont plus envie de leur compagne par ex, et qu'elles tentent de passer en force
L'autre aspect du viol chez l'homme, est le viol anal et là, on voit beaucoup de dégâts : anatomiques et psychologiques
Des viols d'hommes en milieu gay, ça arrive
Mais des femmes violant un homme en le sodomisant, j'en ai vu et soigné
Pour parvenir à leur fin, elles le droguent ou le neutralisent en l'assommant par ex, puis elles le sodomisent et le frappent violemment
Certes, c'est beaucoup moins fréquent que les viols de femmes, mais ça reste un délit et un véritable traumatisme plus difficile encore à révéler pour un homme
De plus, et là pour évoquer le plan purement technique, si un vagin peut "se remettre" (je mets bien les parenthèses car se remet-on jamais d'un acte contre volonté ?) d'une pénétration forcée, un rapport anal forcé avec violence, risque de rompre le sphincter anal et de rendre incontinent à vie, l'homme violé
Certaines chirurgies font parfois des miracles (!!) associées à de la rééducation longue donc, pas simple à vivre .
Quant au traumatisme psycho-émotionnel, il reste difficile à estimer et à prendre en charge
Dernière modification le 24/08/2017 15:13:11 par Lady Spencer.
5 personnes aiment ça.
#
#1
Très intéressant.Merci Lady . Je n'avais pas idée que les conséquences médicales du viol masculin puissent être aussi terribles...Je continue a chercher une comparaison du viol masculin et féminin (pas forcément versus d'ailleurs!) sur le plan psychologique .
J'ai trouvé un article assez bien renseigné sur la question. Le viol masculin est évoqué. L'article date un peu .Est-ce que les chiffres ont si évolué que ça?
Accueil La Revue Numéro 85 Viol masculin vs viol féminin
par Tiphaine Bressin - 2011
Le viol fait peur, rien que le mot. Le mot victime aussi — qui veut être une victime ? — personne. Pourtant, le viol est loin d’être abstrait. En France, ce sont 75.000 femmes par an qui sont violées, soit 93% des victimes. Ce qui nous laisse donc 7% de violés, 5.600 hommes. Le viol entraîne à sa suite un grand nombre de clichés, tous faux et tenaces.
A
peu près tous les pays qui reconnaissent juridiquement le viol s’accordent sur le fait qu’il s’agit d’une pénétration du violeur sur autrui, sans son consentement. Mais les législations diffèrent fortement: en France, le viol ne distingue ni le genre ni l’orifice ni même le type de corps qui a pénétré – pénis, objet ou autre. Ce n’est pas le cas dans beaucoup d’autres législations, aux USA, Royaume Uni ou en Suisse, qui ne reconnaissent explicitement le viol que comme la pénétration d’une femme, vaginalement le plus souvent, ce qui exclut d’emblée la sodomie du champ du viol. Et renvoie à d’autres articles de loi pour réprimer les crimes sexuels. La France semble être une des législations les plus avancées en la matière.
En plus d’être un phénomène de société, dont personne ne parle, le viol revêt plusieurs échelles: un viol perpétré sur une personne est une chose différente que le viol utilisé dans les conflits armés, à grande échelle. Néanmoins, il semble que les ressorts à l’œuvre derrière le viol, féminin comme masculin, soient quasi semblables, à quelques nuances près. Et tiennent de l’ordre du mythe, du symbole, et de l’image qu’on a et qu’on se fait d’un homme dans la société.
Dans le détail, le viol est commis à 98% par des hommes en France, l’âge des victimes va de 2 à 85 ans, et les proportions avancées de viol d’hommes sont de l’ordre de 7 à 10% — les chiffres sont semblables dans d’autres pays. Les clichés les plus courants sur le viol sont le consentement plus ou moins tacite de la victime, la typologie de l’agresseur et une attitude sexuellement provocante de la part de la victime. Est également mis en cause dans le viol le manque de considération et de prise en charge des victimes par la police et la justice, la mise en doute de la crédibilité des violé-e-s. Une sorte de retournement pervers qui fait des victimes les coupables – combien de fois a-t-on entendu des policiers dire « Mais vous ne l’avez pas cherché un petit peu ? ».
Le viol individuel n’est reconnu comme crime que depuis 1980. Une baisse récente des plaintes pour viol a nourri un faux espoir: celui d’une diminution des actes. La réalité est bien différente car elle traduit plutôt le silence à nouveau croissant des victimes. Le viol est peu puni car il y a peu de plaintes de déposées et les procédures sont parfois requalifiées en délits et agressions, soi-disant pour éviter aux victimes une procédure longue et destructrice. Ceci est commun à tous les pays passés ici au crible, France, UK, USA et Belgique. On estime aussi qu’environ un viol sur dix seulement ferait l’objet d’une plainte, ce qui laisse apercevoir l’ampleur du phénomène dont on n’aperçoit qu’une toute petite partie émergée. Il est imprescriptible aux USA et en Grande-Bretagne, mais pas en France. C’est un cheval de bataille des associations d’aide aux victimes: rendre le viol imprescriptible en France.
Le viol suscite un étonnant silence. Ce n’est pas media-friendly. De même, toutes les victimes qui en parlent rapportent à peu près la même chose: la suspicion que l’on jette sur elles, de toutes parts, famille, amis, police et justice. C’est un cliché tenace: elles auraient eu une attitude ambigüe, provocante, qui laisserait supposer un consentement tacite.
Le viol isole et suscite des réactions binaires: soit on devient une victime à vie, sans le droit de se reconstruire, et on doit rester dans l’affliction en permanence, soit on n’a pas vraiment été violé, si on se relève, et on devient suspect.
Un autre cliché tenace tient à la typologie des victimes et des violeurs: les victimes seraient nécessairement des pauvres, issues des couches défavorisées, et les violeurs auraient tous le profil de marginaux surgis de l’ombre pour fondre comme des rapaces sur leur proie.
Tout prouve le contraire, en France comme ailleurs: le violeur est connu de la victime dans 60 à 80% des cas. Quant au profil des victimes, on ne parle que des affaires enregistrées, celles qui ont donné lieu à dépôt de plainte. Les classes plus favorisées ont plus à perdre, un nom, une réputation etc., et le dépôt de plainte y est moins courant, d’où les statistiques disponibles.
[.../....]
Autre cliché, plus spécifique au viol masculin. Daniel Welzer-Lang, seul chercheur français à s’être intéressé au sujet, rapporte dans nombre de ses travaux que le violeur qui agresse un homme se définit comme hétérosexuel. Poussant plus loin la recherche, il apparaît que c’est la question des rôles, et donc de la pénétration active, qui définirait l’hétérosexualité et, dans la tête des agresseurs, il ne fait aucun doute qu’ils sont hétérosexuels puisqu’ils sont actifs. Sont incluses toutes les pratiques, et pas exclusivement la pénétration, dans cette définition normative de l’hétérosexualité vue comme « active ». Celui qui se fait sucer, même de force, n’est pas homosexuel.
Le viol de masse
Parlons du viol de masse. Jusqu’alors « épargnés », les hommes sont aussi à présent la cible du viol de guerre, utilisé comme instrument politique. Les mêmes raisons que celles avancées pour les femmes président à expliquer ce récent changement. Loin d’être confiné à un continent, l’Afrique pour ne pas le nommer, le viol de guerre sur des hommes a aussi été rapporté plus près de nous, en Europe, dans les Balkans pour être précis. Ainsi, interrogée par Geneviève Grimm-Gobat, la jeune chercheur Carole Gerber a étudié le viol dans le conflit de l’ex-Yougoslavie. Elle a ainsi découvert qu’au-delà des « traditionnelles » victimes (hélas) des viols de guerre que sont les femmes et les enfants, une nouvelle arme de guerre venait de naître, le viol des hommes comme instrument politique. Peu de chiffres précis, 5 000 viols masculins rapportés sur une estimation entre 20.000 et 50.000 viols durant le conflit, soit 10% de violés en hypothèse basse. Décrit comme un phénomène social, le viol de guerre en Afrique et cette proportion reviennent dans d’autres conflits. Le New York Times rapporte ainsi qu’un pays tristement célèbre pour avoir institutionnalisé le viol de guerre, la République Démocratique du Congo, venait de franchir un cap et que des viols d’hommes y avaient été rapportés depuis peu et que cette tendance était en nette progression. De très nombreuses institutions, Nations-Unies, Amnesty, Oxfam, Human Rights Watch, et d’autres encore, toutes confirment ces faits.
En République du Congo tout particulièrement, les viols de guerre sont accompagnés d’actes de torture et de barbarie d’une cruauté insoutenable, frappant indifféremment hommes et femmes. Morceaux choisis: mutilation ou destruction des parties génitales, baïonnette, corde, couteau, fusil, yeux crevés, démembrements, brûlures de cigarettes, les « femmes-léopard », coups de couteau et blessures diverses, avortements provoqués par le piétinement des agresseurs, captivité en laisse attaché-e-s à des arbres jusqu’à en perdre définitivement l’usage des mains, privations de soins et de nourriture, viols répétés plusieurs fois par jour. À ces atrocités physiques s’ajoutent aussi des tortures psychologiques au-delà du supportable: viols devant témoins — comme, par exemple, ces trois hommes pygmées violés devant leurs familles suivi du viol de leurs enfants devant ces mêmes familles, relations incestueuses forcées, assorties le plus souvent de la mort en cas de refus, menaces sur les familles des victimes. Cette liste est hélas non-exhaustive. Tout cela dans l’indifférence quasi-générale.
Créer un climat de terreur
On le voit, les hommes violés sont soumis aux mêmes atrocités que les femmes — mutilations, intimidations, menaces, barbarie, avec les mêmes objectifs. Parmi eux, déstabiliser le camp adverse, en créant un climat de terreur et d’instabilité, que la peur soit perceptible, invisible mais présente. Il s’agit d’humilier les victimes, en les infériorisant, en les ramenant à un état de faiblesse qu’on attribue d’emblée aux femmes, assimilées à des victimes-nées. Les mêmes conséquences apparaissent aussi: le silence des victimes, de leur entourage, des autorités, des médias, de la population. De même que la marginalisation des victimes, réduites au silence, et souvent à l’exil, et le faible nombre rapporté de plainte — 7% sur des estimations de 43.000 victimes de viols entre 2004 et 2006 — et des crimes peu jugés, peu punis. Autre point commun, les violeurs sont en très forte majorité des hommes. Et les victimes se taisent, par peur de la honte, et du tabou liée à l’homosexualité.
Les points communs entre le viol individuel et de masse sont nombreux, exception faite de quelques spécificités pour chaque.
Dans tous les cas, le silence est la règle: le viol, on n’en parle pas, ni féminin, ni masculin.
Ensuite, les victimes sont assimilées à des êtres faibles, par nature ou par induction: qu’on les viole n’a donc pas beaucoup d’importance. Celles qui parlent sont très réticentes, et voient leur parole systématiquement mise en doute, voire instrumentalisée. Les moyens manquent, les structures aussi, pour prendre en charge ce phénomène, même si de notables améliorations ont été entreprises.
Autre point commun, autre cliché tenace: le caractère sexuel du viol, souvent présenté comme une pulsion. Faux. La plupart du temps, les témoins et professionnels rapportent souvent plus la perception qu’il s’agit d’une question et de domination, de montrer sa force, aussi bien dans le viol individuel que de masse.
On voit aussi que dans tous les cas, le viol est peu rapporté en justice, fait l’objet de peu de plaintes et, en l’espèce, semble toucher entre 7 et 10% d’hommes. Il suscite invariablement la méfiance et le rejet, la mise en doute de la victime.
Dans le cas du viol de guerre, il y a parfois des composantes magiques ou mystiques qui entrent en jeu, telles que s’approprier l’invulnérabilité — aussi appelée kilemba — en violant un homme ou décupler sa richesse future en violant une victime la plus jeune possible, au Katanga par exemple. Une spécificité du viol de masse est son usage pour souder les troupes de combattants.
La place des faibles
Pour finir, quelques points théoriques sur le viol: il nous interroge à la fois sur la place faite aux femmes et aux faibles dans la société. Amalgame écœurant qui conduit à renverser la culpabilité en faisant des victimes les coupables, au prétexte imaginaire qu’elles « seraient plus faibles », donc de peu d’utilité, enclines à « se faire bouffer » dans la société, par les plus forts justement, et partant ne jouiraient pas des mêmes droits ni même de la propriété de leur corps.
Dans le viol, indifféremment du genre, il y a quasiment toujours quelque chose de l’ordre de « ramener (sa victime) au rang de femme », voire même de « sale femme », c’est-à-dire un être inférieur, rapporté à sa fonction et à son utilité: procréer, pour assurer la perpétuation de l’espèce, en donnant naissance à une descendance, mâle de préférence, et jouet sexuel vivant pour assurer le « repos du guerrier », au propre comme au figuré.
Autre point, et c’est là le plus dérangeant: le viol comme fantasme.
Ça peut paraître étrange, mais il faut l’admettre. La pornographie regorge de scènes de viols simulés, et de mythes comme le snuff — ces soi-disant films regorgeant de violences sexuelles forcées finissant par le meurtre des victimes. La moindre recherche sur Google images, en tapant le mot viol ou rape vous renseignera mieux que ces lignes sur le viol comme fantasme. (Attention, NSFW.)
Une recherche analogue sur des sites plus spécialisés comme des sites de sex-shops ou de studios de l’industrie du porno produira des résultats analogues.
Pas convaincus que le viol fait fantasmer ? Alors repensez à ces publicités de marques qui ont commencé par mettre en scène des viols collectifs de femmes par une escouade de bellâtres, avant de décliner le concept au viol masculin stricto sensu en offrant en pâture un jeune modèle à une armée de mâles virils et visiblement sexuellement agressifs.
Toujours pas convaincu ? Alors repensez à Guantanamo et Abou Graib: quelles tortures a-t-on infligées aux prisonniers de guerre pour les faire craquer ? Vous y êtes: des sévices sexuels et des simulacres de viol.
Le viol interroge le sexisme. Plus encore, le viol masculin interroge le rapport à l’homosexualité et, une fois de plus, à l’assimilation scandaleuse qui en est faite avec la féminité, synonyme de faiblesse et d’infériorité. Le plus scandaleux dans tout ça étant bien sûr que : ça n’existe pas. On n’en parle donc ça n’existe pas. Le viol masculin, on n’en parle pas. Le viol masculin, ça n’existe pas.
Tiphaine Bressin
4 personnes aiment ça.
Abyme
#2
En effet pour moi le viol d'un mâle avec pénétration ne peut se résumer qu'à la sodomie.
Et là il y a plusieurs cas de figure, bien que sur homme adulte ce soit si rare par rapport aux viols de femmes.
Mais il y a les viols de jeunes garçons, qui entrent donc dans le domaine de la pédophilie, qui ne se résume pas toujours hélas à de simples attouchements, caresses et fellations. Des jeunes garçons sodomisés, ce serait j'imagine la forme la plus répandu de viol sur mâles avec pénétration.
On en parle plus rarement pour deux raisons : la première c'est que c'est bien plus rare que le viol féminin, la seconde c'est que notre société patriarcale et machiste a tendance à provoquer encore plus de honte pour un garçon que pour une fille de s'être fait pénétrer de force, et que c'est donc encore plus facilement passé sous silence.
Tout cela c'est ce que je suppose, car je ne suis pas renseigné sur le sujet.
3 personnes aiment ça.
Lilas
#3
Je vous invite d'ailleurs surtout en étant en "couple hétéro" dans sa vie quotidienne et étant papa de trois enfants comme moi à vous rendre en pleine nuit dans un commissariat de police afin de porter plainte pour viol alors que vous êtes dans un état émotionnel particulièrement tumultueux et d'observer comme vous y êtes accueillis et surtout quels type de question on vous pose :
Vous êtes gay ? Vous aimez les hommes et les femmes ? Mais pourquoi coucher avec des hommes si vous êtes en couple avec une femme ? Pourquoi vous vous maquillez ? Pourquoi vous portez des vêtements féminins ? Vous aimez qu'on vous trouve joli ? Etes vous sur que vous n'avez pas envoyé les mauvais signaux ? Vous avez dit à voix haute que vous ne vouliez pas ? Votre femme est au courant ? Mais c'est vous qui êtes venu à eux pourquoi avoir refusé ensuite ? Monsieur, est-ce que vous êtes sur que vous nous dites la vérité ? Mais vous venez pour quoi au juste ?
Les commissariats sont blindé de mec cis/hétéro/exclusifs et sont d'ailleurs gérer en grande partie par eux. Une de mes amies proches a vu sa plainte refusé quand elle a été retenu de force dans le domicile d'un particulier car elle n'avait pas de preuve et qu'à priori "elle avait peut être mal compris les intentions de l'homme". Le viol des hommes est soumis aux même contingences que celui des femmes. Cela n'intéresse pas les gens et personne ne veut se soucier des singularités derrière nos vécus traumatiques. Car les personnes qui nous écoutent n'y connaissent rien et ne sont même pas formé pour ça. Et sont d'ailleurs pile poil dans l’archétype des violeurs : bref ce sont des mecs quoi.
1 personne aime(nt) ça.
Sisyphe_44
#4
Là, les interrogations touchaient la réalité du viol chez l'homme : techniquement impossible pour certains, le viol n'existe pas chez l'homme pour d'autres, le mec est toujours consentant pour d'autres encore ......
Je l'ai vécu en 2002 dans le cadre d'une relation tarifée.
Ca pique aux yeux !
1 personne aime(nt) ça.
Lady Spencer
#5
Lors d'une réunion dans les années 2000 sur la création d'une association de lutte contre la maltraitance des personnes âgées et des personnes handicapées, un médecin généraliste a dit :
"le viol n'existe pas chez l'homme : il (le viol) n'a aucune réalité, puisque l'homme est TOUJOURS consentant"
A la question : "et un homme subissant des actes sexuels de force par un autre homme ?"
Réponse du praticien : "en cas d'homosexualité, il s'agit alors de dérives sexuelles très rares, ne justifiant pas que l'on s'y attarde, dans un cadre pathologique pervers qu'est cette maladie (l'homosexualité)"
Les mentalités évoluent, heureusement, pas assez rapidement certes, mais elles évoluent .
2 personnes aiment ça.
#
#6
Très souvent le violeur d'un autre h adulte ne se considère pas comme homo car il est actif et pénètre l'autre; c'est l'autre , passif, qui est l'efféminé, la femmelette, la lope,..., bref : la femme.
Ça en dit long sur la volonté de soumettre l'autre et de le dominer, et sur l'infériorisation de la femme.Si un homme a été violé , c'est qu'il n'est pas tout à fait un h ( ...donc plutôt une f! ). Et là les clichés sur le genre refont surface en un rien de temps.
Rappelons , pour rebondir sur les homophobes ( anti tout ce qui n'est pas hétéro en général!), qu'un nouveau traitement pour "soigner l'homosexualité" est apparu aux USA les thérapies de conversion ( soins psy!). La religion ne doit pas être très loin derrière le psy! Dans les années 60, on la soignait aux électrochocs!
L'homosexualité n'est plus une maladie depuis 1992 selon l'organisation mondiale de la santé (OMS) et n'est dépénalisée que depuis 1982 en France.
Le viol masculin adulte pose le problème de la reconnaissance de l'agression par le judiciaire.David Arcas pose bien le problème en imaginant un dépôt de plainte. Je place à part la pédophilie qui pose, entre autre, la question de la confiance et du lien.
Concernant le viol des femmes, au XVIII ième siècle, il fallait que la femme se soit débattue , devant témoins(!) , pour que la plainte soit recevable; sinon c'est qu'elle était consentante!
Petit bémol et note d'espoir David Arcas, l'un des derniers attentats antiflic sur les Champs Elysées a montré au grand jour que l'agent tué était en couple homo, et secundo , peut-être que les femmes étant de plus en plus nombreuses dans les commissariats , cela va faire évoluer les mentalités...rêvons!
2 personnes aiment ça.
Bonjour Lady, pour répondre je préfère commencer par la définition que je donne de la relation forcée "du viol" : je définis le viol comme un acte de violence par lequel et au cours duquel une personne non consentante est obligée, contrainte, à des relations sexuelles.Le viol est donc un acte commis sous la menace ou l'utilisation de la force contre une personne qui n'est pas consentante.
A ce stade je suis incapable de faire un distinguo entre le viol d'une Femme, ou le viol d'un Homme. Je rencontre régulièrement des personnes qui ont été victimes d'un acte commis avec violence, très majoritairement des Femmes.
Un point particulier est le cas de l'homme violé, qui est susceptible de présenter des traumatismes physiques plus intenses que la femme.
un second point c'est que l'homme n'exprime pas ses émotions de la même façon qu'une femme...
et enfin l'homme signale plus difficilement que la femme le viol.
Lorsque j'étais étudiant j'ai choisi de faire partie des "écoutants" sur SOS Femmes battues et SOS Homme battus : statistiquement 75 à 85% des violences débouchent sur un viol, c'est une donnée. Il faut avoir vécu ces expériences pour se rendre compte des traumatismes vécus mais aussi de la différence qui existe entre les signalements lorsqu'il s'agit d'une Femme/ lorsqu'il s'agit d'un Homme.
Pour faire un parallèle, je discutait avec une magistrate "écoutante" comme moi qui me disait la chose suivante : "ne soyons pas dupes peu de Femmes "osent" parler de ce qu'elles ont vécu... mais c'est encore pire chez les Hommes me disait-elle ! en moyenne 5 à 10% chez les Femmes, 2% chez les hommes !"
Cette magistrate continuait en disant : le problème, c'est que la magistrature est globalement une profession très majoritairement exercée par des Femmes... il résulte deux choses des ce constat
1) un homme n'osera jamais défendre sa cause et faire valoir la violence à une Femme
2) les magistrats -et peut être surtout nos collègues magistrats "homme"- ont tendance à estimer de façon purement subjective que l'acte de violence ne peut être produit par une "Femme" et que "l'homme" s'en remet mieux et plus vite...malgré les diagnostics graves signalés parfois par les médecins et les psychiatres...
Pour "reglobaliser" ma réflexion, on "découvre" aujourd'hui -notamment grâce aux statistique de l'ONDRP- que la violence féminine a été très longtemps sous estimée, et que si elle est effectivement moins "fréquente" (rapport entre nombre de délinquants/délinquantes) la délinquance féminine est souvent beaucoup plus brutale et surtout totalement déconnectée de "l'affecte" qui peu exister chez un délinquant homme....
Je vous laisse imaginer ce que peuvent affronter les urgentistes...
1 personne aime(nt) ça.