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D'ailleurs, pour compléter ma réponse :
- Je n'ai pas grand chose contre la pornographie en général (j'ai même une admiration énorme pour certaines porn star comme Katsuni par exemple), mais le porno BDSM m'a toujours paru aux antipodes de la réalité, encore plus que dans la plupart des productions vanilles, qui si elles sont parfois très exagérés, ne me semble pas aussi déconnecté de son propos de base.
Le porno BDSM dépeint des scènes souvent très extrême (j'ai déjà vu des choses passés qui me semblait plus ressembler à de la torture qu'autre chose, mais d'ailleurs le mot torture porn existe), et surtout dans des relations qui sont, la majorité du temps, extrêmement froide. Le Maître ou la Maîtresse ne transperce en règle général d'aucune complicité avec leur soumis.e, et se contente de leur faire mal, puis de les baiser à tort et à travers. C'est impersonnel, c'est de la consommation d'image choquante et extrême, et pour moi, c'est à des milliers de km de ce qu'implique une relation BDSM
Une relation BDSM implique de la confiance, de la communication, de la complicité. Alors on est bien d'accord que ça ferait beaucoup moins vendre que "Fessées ultra hard puis sodo violente", mais ce qui est montré via le prisme de la pornographie à de toute façon plus vocation à être réaliser par des professionnels pour faire fantasmer que pour s'appliquer dans la vie réelle.
Et c'est bien pour cela que c'est un métier, d'ailleurs. Les hardeuses donnant dans le BDSM sont spécialisés, et tout est millimétrée pour que ce soit sécurisé. Mais là encore, rien à voir avec la spontanéité d'une vraie relation.
Mais reprenons plutôt l'exemple que vous avez cité plus tôt : Un Maître punie sa soumise au cachot pendant une semaine. Bon, j'outre passerai du fait que je doute que quiconque ayant une vie "normale" et toute les contraintes que ça implique voudrais bien, et partirai donc du principe que cela est fait de manière consentenante.
Imaginons, la soumission est choisie, mais la personne à un métier, une vie, bref, des choses à faire en plus de sa vie BDSM. Logiquement, les deux parties devraient en avoir parlé avant pour organiser ces 2 semaines aux cachot. Peut être que la soumise prendrait deux semaines de congés. Le Maître devrait lui rembourser ? En soit elle est tout de même payé par sa boîte... Et surtout, elle choisit de consacrer son temps à sa relation. C'est bien cette relation de don qui est au coeur de la dynamique, et notamment le don de son temps (et pour extrapoler et pinailler, on va dire que le temps, c'est de l'argent...). Alors oui, peut être qu'il serait bienvenu de la part du Dominant de payer les courses qui serviront à nourrir la prisonnière. Mais la dédommager de quoi en dehors de ça ? De son consentement ? De sa soumission ? De sa dévotion ? Parce que consentante ou pas, 2 semaines dans un cachot, faut avoir de la volonté... Si j'étais dans ce cas précis, je me sentirais presque insulter qu'on me propose de me payer ; tout comme je me sentirais insulter qu'on me paie après une relation sexuelle...
Je précise aussi que pour moi, on parle ici d'une relation déjà bien établi et d'un couple D/S qui se connait et qui évolue ensemble. Parce que faut effectivement être un peu fou pour se laisser enfermer par quelqu'un sans le connaître.
A moins d'y trouver un intérêt financier, effectivement. Et du coup de se laisser faire par quelqu'un pendant quelques temps. Cela n'enlève rien au consentement bien sûr. Mais les motivations ne sont clairement pas les même. On est pas dans une volonté d'éducation, de construction de relation etc...
Bref, c'est un pavé, mais fallait que ça sorte x)
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