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Sujet: Gilets jaunes
Le sujet visiblement ne passionne pas les foules et ça ne semble pas anormal sur un site consacré au bdsm (lequel au passage témoigne déjà par sa seule existence de l’évolution de nos sociétés). Pourtant le forum s’appelle « expression libre » et normalement, on peut y parler de tout.
Il se trouve en outre que c’est un sujet que nous avons souvent abordé avec mon Maitre, en partageant peu ou prou la même analyse.
Difficile de qualifier un mouvement sorti de nulle part, sur une revendication au départ incompréhensible pour nous (lui et moi), a savoir la hausse du prix de l’essence. Maxime a une voiture de société et ne connais même pas le prix de l’essence et moi je prends le métro (parfois) un taxi le plus souvent.
Un mouvement complètement hétéroclite en plus, composé à la fois de « braves gens » sympathiques, de casseurs, sans leaders ni programme, que l’extrême gauche comme l’extreme droite ont tenté en vain de récupérer et désormais de plus en plus noyauté, grâce aux algorithmes des réseaux sociaux, par l’ultra droite (à la droite du front devenu rassemblement national)
Une révolution ? Non, je ne pense pas, nous ne sommes ni en 89 ni en 17. (Point de désaccord avec Maxime, au début il trouvait aux gilets jaunes des relents de 1848. Moi (et la suite) l’ont fait changer d’avis)
Révolte, jacquerie : par certains aspects, oui, sûrement, les réseaux sociaux en plus.
Plus profondément crise de la démocratie représentative telle que nous la connaissons, par suite du « dévoiement » de nos institutions (analyse sur laquelle nous sommes cette fois en plein accord avec Maxime).
Pour résumer, la constitution de 58, dans sa version initiale, avant le quinquennat, offrait des soupapes de sécurité, avec un président élu pour 7 ans, en charge de la « vision », un premier ministre responsable devant l’assemblée élue elle pour 5 ans, en charge du « quotidien ». Ce système permettait, avec l’alternance, de changer de gouvernement et donc de politique en préservant le President, en charge de la durée (ça, c’est l’aspect technique, le droit constit, mon rayon. Maxime ajouterait que dans la tradition gaullienne, sur les enjeux importants, le Président remettait à chaque fois sa légitimité en cause en utilisant le référendum -62, 69. Mais ça c’est Maxime, son côté romanesque, son goût de l’épopée. J’ai beau lui expliquer que c’est fini, que de Gaulle est mort et qu’après lui plus personne n’a eu ce courage de partir parce qu’il n’avait plus la confiance de ceux qui l’avaient élu, il y revient sans cesse. Mais c’est aussi avec ce côté là de sa personnalité qu’il m’a séduite!)
La réaction du gouvernement ? Au départ sceptique, pas à la hauteur, réponse de technocrates manipulateurs. On n’a pas le courage de dissoudre l’assemblée (de Gaulle, 1968, rappel légitime de Maxime) ou de faire un référendum (techniquement possible) donc on fait une demi mesure, avec ce pseudo grand débat qui ne débouchera sur rien vu l’heterogeinete des demandes qui en sortiront. C’est toujours mon avis, Maxime, lui, pense qu’il peut se passer « quelque chose » (nouveau point de désaccord)
Le rôle des réseaux sociaux, Facebook en l’occurence ? Intéressant du point de vue technique et sociologiquement, en permettant de mobiliser des individus sur des thématiques données jusqu’à déboucher sur des mouvements sociaux majeurs. Mais in fine nuisible, au vu de la quantité de fake news diffusées à cette occasion (mon analyse, complètement partagée par Maxime). Ce commentaire ne vaut évidemment pas pour bdsm.fr.
Voilà. Désolée de vous avoir infligé ce pensum, mais je trouve triste des fils laissés sans réponse. Et je crois aussi qu’on peut vivre intensément une relation bdsm et se sentir concernée par le monde qui nous entoure.
Laure, parisienne (intramuros), csp+ par son éducation, son mode de vie, en résonnance malgré tout avec le monde qui l’entoure, et qui apprécie de pouvoir échanger avec son Maitre sur toutes les thématiques, en n’oubliant jamais de lui donner le plaisir qu’elle lui doit.
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