Cher Maître d’oeuvreSi je résume votre pensée, les soumises peuvent se rattacher à 3 grandes catégories : - les soumises psychologiques, pour lesquelles la relation repose sur « l’échange de pouvoir, l’un(e) a le pouvoir, l'autre se plie à ses volontés»- les soumises physiques, pour lesquelles la relation est « purement axée sur les sensations provoquées par des contraintes physiques, jeux de douleurs et ou de shibari »- et enfin les masochistes, qui ne peuvent aucun cas être considérée comme soumises, puisque c’est elle qui viennent « chercher la douleur» et non leur MaÎtre qui la leur impose. Je conçois bien qu'il soit tentant (qui que l’on soit d’ailleurs, homme, femme, trans, homo ou cisgenre, dom, soum, Maitre ou esclave) de vouloir se rattacher à telle ou telle catégorie et de mettre les autres dans telle ou telle case, parce que d’une certaine manière cela « rassure » tout le monde.Mais plus j’avance dans le bdsm, plus je me sens éloignée de ces « cases » dans lesquelles on voudrait me ranger. _______________Si je porte mon regard en arrière, et en reprenant votre typologie, j’aurais ainsi été successivement - soumise physique à l’adolescence- puis, à la fin de ma relation avec mon premier mec, soumise physique mais avec une part grandissante de soumission psychologique,- suivie d’une longue période de masochisme « chimiquement pur », puisque c’est moi qui exigeait de mes « Maîtres » qu’ils se comportent comme je l’avais décidé, - pour me retrouver finalement dans le chaos intégral d’une relation qui se révèle un cocktail variable de soumission psychologique et physique intégrant en outre des pulsions masochistes qui n’ont normalement pas leur place dans une relation dom/soumise (même s’il ne déplaît pas à mon Maitre de les satisfaire). Sans compter qu’il me faut rajouter à ce cocktail infernal un ingrédient additionnel, qui m'amènerait (presque) à me demander si Maxime lui-même ne serait pas un «soumis psychologique refoulé ». Que penser en effet d’un Maître qui plutôt que d’imposer ses désirs, ses exigences, son plaisir à sa soumise, décide parfois de les faire passer au second plan et de ne pas assumer le rôle qu’elle lui reconnaît pour se préoccuper exclusivement d’elle, de son plaisir de femme, en utilisant son corps à lui, sa langue, sa bouche, ses mains pour la caresser, l’exciter, la faire jouir en retenant son plaisir à lui jusqu’à l’extrême limite de ce qu’un homme peut supporter ?Certes, c’est lui encore dans ce cas qui « décide », mais son comportement n’en est pas moins à l’inverse de celui « normalement » attendu du « Mâle dominant ». Alors, et sans vouloir vous enlever vos certitudes, qui n’ont rien d'illégitime ou de choquant à mes yeux, pour moi, peu importe les catégories ou les cases dans lesquelles on me rangera, la seule chose qui m’importe c’est d’être moi, que ce « moi » corresponde aux désirs de mon Maître aujourd’hui et qu’il continue de se transformer au rythme de ce que nous voudrons être l’un et l’autre, l’un pour l’autre.
7 personnes aiment ça.