La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM. Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices. Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Par : le Il y a 5 heure(s)
Y compris les temps modernes... Ouvrez vos cuisses mesdames. Ne vous touchez pas. Écoutez ma voix. Elle va vous pénétrer.  Oui  vous allez jouir comme jamais. Voilà,  votre clito se dresse. Pas besoin de pénis. Vos chattes s'ouvrent. Mes mots vous donnent du plaisir. Mes eructations vous donnent des secousses dans les reins.  Votre jouissance arrive. Elle vous tetanise et explose en vous. C'est le bonheur total, l'extase.  Ouvrez vos bouches d'en bas mesdames.  Personne ne peut voir ce qui se passe sous vos jupes. Laissez votre cipryne couler sur vos cuisses. Laisser le plaisir monter à nouveau dans vos reins. Laisser les orgasmes se succéder. Ne retenez rien.  Voilà  nous faisons l'amour en public.  Vous êtes en transe,  vos ventres sont brûlant de plaisir, et pourtant personne n'en sait rien. Tout juste vous voit on crier. Tous croient que vous êtes d'ardentes supportrices. Mais vous et moi savons que nous faisons l'amour.  
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Par : le Il y a 6 heure(s)
"J’ai besoin de changer d’atmosphère, et mon atmosphère, c’est toi. Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? Ce môme là, c'est un courant d'air, là où il passe, les gens s'enrhument. Guitry l'envoyait voir les pièces des autres. Lui ne pouvait pas les voir, il jouait. C'est ainsi qu'elle lui avait récité par cœur le premier acte de "Fric-Frac", en ne l'ayant vu qu'une seule fois ! Quelle mémoire prodigieuse !". L’avantage au cinéma, c’est qu’on peut écrire n’importe quoi sur presque n’importe quoi. Le cinéma se tient tout entier dans ce presque. La station Goncourt devrait s’appeler Faubourg du Temple. Ce faubourg, c’est presque tout ce qu’il reste du Paris du XIXème siècle d’avant Haussmann, d’avant l’invention du cinéma et du métro. Edmond de Goncourt, qui disparut bien après Jules, quelques semaines après la première projection du cinématographe, n’a pas eu le temps de comprendre le pouvoir de l’image qui aurait raccourci les mots de son journal à deux têtes. Goncourt, c’est aussi le canal Saint-Martin et l’Hôtel du Nord. Fétichisme du cinéma. Le faux canal, le faux hôtel de cinéma furent construits loin de là, par Trauner. Des lieux vrais magnifiés par le faux qui, aujourd’hui, suintent le faux. On appelle ça le paradoxe d’Arletty. L'impératrice des faubourgs avec sa gouaille inimitable et l'œil qui frise, fait partie du patrimoine cinématographique français des années trente. Tour à tour muse, chanteuse, actrice, elle fascinait par son indépendance d'esprit. Issue d'un milieu populaire, la môme de Courbevoie, adulée avant guerre, brebis galeuse à la Libération, solitaire aveugle, ne s’est jamais départie de sa jovialité. Belle et intelligente, elle séduit les hommes qu’elle collectionnera en femme libre. Elle aura également une relation avec une femme au lendemain de la seconde guerre mondiale. Autodidacte à l’esprit vif, mannequin puis meneuse de revue dans les années folles, la jeune femme séduit son monde. À commencer par les artistes pour qui elle pose, de Marie Laurencin à Kees van Dongen, Moïse Kisling et les compositeurs qui la font chanter et les réalisateurs qui vont dévoiler son immense talent dans des films majeurs. "Hôtel du Nord" en 1938, "Le jour se lève" en 1939 et "Les visiteurs du soir" en 1942, de Marcel Carné dont les deux derniers sont dialogués par Jacques Prévert. Arletty avec son accent "titi parisien" et son sens de la repartie unique, entre de son vivant dans la légende du Paris populaire. Mais sa carrière est suspendue à la fin de la seconde guerre mondiale, lorsqu'elle est arrêtée et emprisonnée pour sa liaison affichée avec Hans Jürgen Soehring, un officier allemand. Peu sensible à la calomnie, elle balaiera d'un revers toutes les critiques. "Si mon cœur est français, mon cul, lui, est international". À la fin de sa vie, elle s'engagera en soutenant activement l'Association des artistes aveugles. "Cacher son âge, c'est supprimer ses souvenirs".   "Fermer les maisons closes, c'est plus qu'un crime, c'est un pléonasme ! Gaulliste ? m'avait-on demandé un jour. J'aurais pu alors répondre: "Peut-être , sans doute, oui, mais, rien de très heureux. J'ai dit simplement: non. Gauloise". Puis, un jour, elle rencontre Paul Guillaume, l'homme qui imposa l'art nègre et le cubisme. Il lui conseille alors de tenter sa chance au théâtre. Afin de la pistonner, il lui donne une lettre de recommandation pour le directeur du théâtre des Capucines, qui l'engage comme petite femme de revue. En souvenir d'une héroïne de Guy de Maupassant, on décide de l'appeler Arlette. Elle rajouterra un “i” au bout, puis transformera le i en y pour faire plus chic anglais, up to date. En 1930, le cinéma parlant commence à s'imposer en France, Arletty avait refusé de tourner dans les films muets, accepte un petit rôle dans le film "La Douceur d'aimer". Elle ne s'apprécie pas mais continue de tourner dans quelques films, "Un chien qui rapporte" (1931), "Une Idée folle" (1932), "Mademoiselle Josette", "Ma femme" avec Annabella, "Je te confie ma femme" (1933) et "Pensions Mimosa" (1934) entre autres. En 1938, elle est dirigée dans un film qui l'impose comme vedette, "Hôtel du Nord" avec Annabella et Jean-Pierre Aumont. En 1939, Jacques Prévert la révèle sous un jour différent en lui composant le rôle de Clara du "Jour se Lève" (1939) avec Jean Gabin. Elle tient à diversifier son style de composition. Elle tourne alors dans deux comédies, "Fric-Frac" et "Circonstances atténuantes" (1939). En 1941, Arletty tourne dans le célébrissime "Madame Sans-Gêne". Elle interprète si bien son rôle qu'il semble être spécialement écrit pour elle. En 1942, ce sont dans "Les Visiteurs du Soir" où elle s'impose finalement malgré son âge. En 1943, "Les Enfants du paradis" avec Pierre Brasseur l'immortalise dans ce chef-d'œuvre. Cependant le tournage rencontre des difficultés et le film ne verra le jour qu'au début de 1945 alors qu'Arletty est en résidence surveillée. Pendant quatre ans, Arletty se fait discrète afin d'éviter tout problème avec la guerre en France. Le vingt-cinq mars 1941, à dix-huit heures, à l'invitation de son amie Josée de Chambrun, fille de Pierre Laval, Arletty assiste à un concert. Ce soir-là, on joue les œuvres d'Emmanuel Chabrier. Mais pour Arletty, l'essentiel n'est pas là. Derrière elle, un jeune et bel officier allemand aux yeux bleus, de dix ans son cadet, sanglé dans un magnifique uniforme gris de la Luftwaffe. Cet Allemand n'est pas un inconnu pour Arletty, qui l'avait déjà croisé le onze mars, lors d'un dîner chez les Chambrun. Pour Arletty, le coup de foudre est immédiat. Elle, qui mettait son indépendance et sa liberté au-dessus de tout, capitule sans conditions face à la beauté toute aryenne de l'officier. Peut-être, pour la première fois de sa vie, Arletty tombe réellement amoureuse. Le nom de ce bellâtre qui fait tourner la tête de la plus célèbre actrice française est Hans Jürgen Soehring. Parfait francophone, et ardent francophile, son aspect physique est une affiche de propagande pour le IIIème Reich triomphant. Sportif accompli, seul un accident l'a empêché in extremis de participer aux jeux olympiques de Berlin en 1936. Doué d'une solide culture classique, il est capable de réciter des pages entières des auteurs grecs, comme des romantiques allemands et français. "Ma franchise, je me la garde. Si je dois être hypocrite, je préfère me taire, et à force de combiner, d'inventer des mensonges, on a le visage qui se déforme. Ceux qui combinent ont tôt ou tard la gueule de traviole"   "Certains ne sont jamais seuls, ils sont toujours accompagnés de leur connerie. On connaît les succès de Don Juan mais on ne dit pas combien de fois il s'est cassé la gueule". Il s'engage dans la Luftwaffe, à Paris, pendant l'occupation siège comme assesseur au conseil de guerre de la Luftwaffe, ce qui lui permet de circuler comme bon lui semble dans la capitale française. La journée du dix-sept janvier 1942 est à retenir. Ce jour-là, Hermann Goering en personne est en visite dans la capitale française après avoir rencontré le maréchal Pétain à Vichy, et le tout-Paris intellectuel et artistique se presse pour voir l'homme fort du Reich, successeur putatif d'Hitler. Dans l'ambassade d'Allemagne, parmi une foule compacte, Arletty est de la partie et est présentée au maréchal. Goering est le chef suprême de la Luftwaffe, et donc celui de Hans Soehring. Après le débarquement, Arletty a refusé l'offre qui lui a été faite par Otto Abetz de gagner l'Allemagne. Lors de sa dernière permission à Paris, en juillet 1944, "Faune", surnom de Soehring s'était montré également partisan de cette solution. Mais rien n'y fait, Arletty ne veut pas quitter Paris. Le vingt août, les fenêtres de son domicile du quai Conti sont mitraillées dès les premières heures du soulèvement de la capitale. Prise de panique, Arletty juge plus prudent de quitter son domicile. Ensuite, elle trouve refuge chez la comtesse de Broglie. Le vingt septembre 1944, lasse d'attendre, Arletty retourne dans la capitale et loge à l'hôtel Lancaster. À l'accueil du palace, elle se fait enregistrer sous son nom de scène. Pour la discrétion, il y a mieux. Depuis toujours, la police surveille les fréquentations des hôtels et des garnis. La localisation d'Arletty est désormais inéluctable. Dans cet établissement, occupé par des membres du gouvernement provisoire, l'actrice loue la chambre cinquante-six au cinquième étage. Mais Arletty au Lancaster, reçoit de mystérieux appels téléphoniques et des menaces à peine voilées. Le six octobre 1944, elle essuie la visite d'un policier des renseignements généraux. Le vingt octobre 1944, les inspecteurs Alexandre Martignac, Jean Soirat et Raymond Bigot peuvent enfin procéder à l'interpellation d'Arletty. Une fois l'actrice dans le fourgon de police, le convoi prend enfin la direction du dépôt à la Conciergerie. Pour Arletty, le temps des épreuves est arrivé. Le lendemain, les choses sérieuses commencent. À l'un des policiers qui l'interroge: "Comment ça va ?", elle répond: "Pas très résistante". Interrogatoires, onze nuits dans un cachot, puis transfert au camp d'internement de Drancy. Contrairement à la légende, Arletty ne sera jamais tondue. Elle est libérée quelques semaines plus tard et assignée à résidence au château de la Houssaye, en Seine-et-Marne. Avec interdiction de tourner. Finalement, le six novembre 1946, le comité national d'épuration la condamne à un blâme. Le grief reproché: "A connu un officier allemand en 1941, liaison amoureuse avec ce dernier. "Tout dans la vie est une question de savoir-rire. L'amour, l'amitié, c'est surtout rire avec l'autre. C'est rire que de s'aimer. Je n'ai jamais voulu avoir d'enfants, de peur de faire un petit soldat. On n'est jamais sûrs".   "Ceux qui combinent ont tôt ou tard la gueule de travers. On peut dire d'une femme qu'elle est belle. On peut même le répéter toute une soirée, mais aussi penser: Elle en tient une sacrée couche ! Le rat, ça me domine. Pas les hommes mais les rats, parce qu'ils sont très fortiches, eux. Un homme que je méprise vient de faire fortune. Il n'a que ce qu'il mérite". Les juges ne croient pas si bien dire. Ils l'ignorent, bien entendu, mais, en cet après-guerre, l'idylle avec l'officier allemand se poursuit secrètement. Les lettres passionnées exhumées aujourd'hui le prouvent. Sitôt son horizon judiciaire éclairci, elle saute dans un train gare de l'Est et rejoint son amant en Bavière. Ils passent Noël 1946 ensemble. Soehring la demande en mariage. Refus, la comédienne plaçant toujours son indépendance au-dessus de tout. Six mois plus tard, la pestiférée du cinéma français se retrouve de nouveau face à une caméra, celle de Carné, pour "La Fleur de l'âge". Le tournage emmène l'équipe à Belle-Île-en-Mer. Arletty rêve d'y jouer les Robinson avec son amant allemand. Quand elle débarque pour la première fois sur l'île bretonne, en mai 1947, c'est après une traversée mouvementée sur la vedette des Ponts-et-Chaussée qui a bravé la tempête pour atteindre Le Palais. Malgré ces conditions dantesques, l'actrice s'y sent tout de suite très bien. Se promenant entre deux prises de vue, elle découvre une petite maison de pêcheur à vendre, à un jet de pierre de la plage de Donnant. Modeste demeure qui correspond exactement à ce qu'elle recherche, un havre de paix dans lequel elle puisse se réfugier entre deux tournages. Si possible aux côtés de Hans-Jürgen Soehring, l'officier allemand de la Luftwaffe, dont elle est tombée folle amoureuse. "J'ai acheté pour toi, avant de quitter cette île, une petite maison bretonne." Pas de dépenses somptuaires, Arletty aime quand les éléments sont déchaînés. Las, le Faune n'y mettra jamais les pieds. Les deux amants se retrouveront bien, en 1949, à Paris. Mais l'intuitive Arletty sent qu'une autre femme est entrée dans la vie de l'Allemand. Leur passion s'éteint doucement. Certes, lorsque Soehring est nommé consul à Luanda, c'est Arletty qui va récupérer ses chaussures chez un bottier parisien, pour les lui envoyer en Afrique. Les lettres se font plus rares, pourtant. Entre-temps, l'ancien officier de la Luftwaffe a été nommé ambassadeur de RFA à Léopoldville au Congo où, il se lie d'amitié avec Claude Imbert, futur fondateur du Point. Le neuf octobre 1960, il part se baigner dans le fleuve Congo, avec son fils de onze ans. Soudain, il est emporté par le courant et disparaît dans les eaux limoneuses. Ne surnage hélas que son chapeau. Son corps ne sera jamais retrouvé. Fin romanesque. Arletty est sonnée. Elle lui survivra trois décennies, s'éteignant en 1992, aveugle, à quatre-vingt-quatorze ans. "Soehringuisée" à tout jamais. Après le Faune, cette femme au tempérament de braise n'a plus eu le moindre amant. Ni français ni international. Toute sa vie, nombreux sont ceux qui voulaient pourtant lui passer la bague aux doigts, mais cette femme convoitée tenait à sa liberté. Elle aura d’ailleurs eu beaucoup d’aventures et aura aimé des femmes, telle que Colette, l’écrivaine française. Et quand on lui demandait de parler de ses amantes, elle répondait: "Je ne peux rien dire, je suis une gentleman". Une vraie femme libre et moderne au destin contrarié. Elle est incinérée au Père Lachaise, ses cendres sont inhumées dans le caveau de la famille Bathiat du cimetière des Fauvelles à Courbevoie.    Bibliographie et références:   - Philippe d'Hugues, "Arletty" - Christian Gilles, "Arletty ou la liberté d'être" - Claudine Brécourt-Villars, "Les Mots d'Arletty" - Denis Demonpion, "Arletty" - Michel Souvais, "Arletty, confidences à son secrétaire" - Robert de Laroche, "Arletty, paroles retrouvées" - Gianni Lucini, "Arletty" - Jérôme Dupuis, "Le beau nazi d'Arletty" - Marie-Béatrice Baudet, "Arletty, une passion coupable" - Laurent Joly, "La délation dans la France des années noires" - Marc Dupperoy, "Arletty ou la liberté de vivre" - Florence de Luzy, "Arletty, un destin hors du commun"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le Il y a 8 heure(s)
"Ce qui est cinéma, c'est ce qui ne peut être raconté, mais allez donc faire comprendre cela à des gens déformés par trente siècles de bavardages. Les prises de vues et de sons dites "en extérieur" sont destinées aux scènes qui exigent un décor qu'il serait trop difficile ou trop coûteux de reconstituer au studio. Le cinéma est fait pour tous ceux dont la curiosité est le plus grand défaut. Si on a du génie, on ne fait pas de cinéma, on écrit un grand livre". Le nom de René Clair (1898-1981) fut l'un des plus prestigieux du cinéma français. À travers ses comédies et ses écrits, il a construit une œuvre d'une grande rigueur, où la nostalgie du cinéma muet prépare la politique d'un auteur. Dans le monde entier, René Clair aura longtemps occupé le rôle qui devait être repris par François Truffaut. Celui d'un esprit même du cinéma français, qui en résumait le système de valeurs et la plus haute histoire. Surtout, bien avant ses fils prodigues de la nouvelle vague, il s'était construit tout entier comme un homme-cinéma, pratiquant d'un même élan la critique et la création, se voulant à la fois "l'enfant du siècle qui attend un film" et celui qui va s'identifier au mouvement futur du septième art. D'où, dès le départ, le choix d'un pseudonyme où se conjuguent renaissance et clarté. À première vue, son profil intellectuel ne le distinguait pourtant guère de ses collègues. Issu d'une bourgeoisie commerçante du ventre de Paris, il a connu les charmes finissants de la Belle Époque, les raffinements d'un symbolisme fané, la fracture enfin d'une grande guerre qui renvoie la littérature à une certaine stérilité. Dans cette désillusion, il rejoint les Delluc, Gance et autres L'Herbier qui embrassent avant lui la carrière cinématographique, mais il n'est pas moins proche du dadaïsme,ou d'un pré-surréalisme qui privilégie le cinéma comme contre-culture, ou expression pure de l'inconscient. À vingt-septans, Alfred de Musset avait donné le meilleur de son œuvre, tous les chefs-d’œuvre de son théâtre, les grands poèmes inspirés et son roman autobiographique, "La Confession d’un enfant du siècle". Les vingt ans qui lui restaient à vivre firent de lui un notable des lettres, l’académicien mondain qui laissa une image de poète de charme. "Mort à trente ans, il eût été le Rimbaud de sa génération", écrit René Clair dans l’étude qu’il lui a consacrée. Quand il parle ainsi de Musset, on croit voir pétiller son regard, signal de cette ironie si familière dont il constituait la cible privilégiée.   "Ah, le cinéma. Qu'est-ce que ce serait s'il n'y avait pas la caméra. Ce serait merveilleux, tout simplement". Moins précoce, néanmoins, mort à trente-cinq ans, René Clair aurait été célébré pour ce qu’il était alors, le plus français des cinéastes, le plus grand cinéaste français reconnu à l’époque, en France, et hors de France. Figée dans la gloire de sa carrière fulgurante, de son combat de théoricien et de militant du cinéma d’auteur, sa statue se dresserait alors encore aujourd’hui au cœur de l’histoire de notre cinéma, indégradable et peut-être encombrante. René Clair n’est pas mort à trente-cinq ans. Il a vécu jusqu’à quatre-vingt-deux ans. Assez longtemps pour pâtir des légitimes mutations du regard et du goût, mais aussi des modes volatiles, des guérillas subalternes, des mémoires négligentes. Bien assez longtemps pour enrichir son palmarès d’œuvres nouvelles où les éclats de sa jeunesse se transmuaient alors en un "classicisme mis en cause par la modernité". En 1896, un premier enfant naît au foyer de Marius et Marie Chomette, commerçants aux Halles. C’est un garçon que l’on baptise Henri. Deux ans plus tard, Henri apprend que ses parents lui ont commandé une petite sœur. C’est déjà décidé, elle s’appellera Jeanne. Un soir, branle-bas de combat au magasin familial. La caissière emmène le petit Henri. Il passera la nuit chez elle. Au matin, retour à la maison. Henri retrouve son père qui le prend par la main: "Viens voir la petite Jeanne". Il monte à l’appartement, au troisième étage, et découvre le joli nouveau-né qui ouvre sur lui de beaux yeux étonnés. Henri Chomette évoque la scène, quarante ans plus tard, dans un texte autobiographique inachevé. Il continue: Je lui dis: "Bonjour, petite Jeanne". Longtemps, j’ai été vraiment persuadé que cette image était vraiment celle de ma seule entrevue avec ma petite sœur. Plus tard, j’ai reconnu, en voyant une photo de René à cet âge, que ma mémoire avait superposé les tableaux. Il faut dire aussi que le marchand s’était trompé, qu’au dernier moment il avait envoyé un petit frère à la place de la petite sœur tant désirée. Son erreur était excusable, et René devait conserver longtemps un fin visage féminin. On ne renonça pas si vite à la fillette attendue. En manière de transaction, on lui laissa pousser les cheveux longs, on l’appelait souvent "ma petite fille". Enfin, René Clair, de son vrai nom René Lucien Chomette, nait le onze novembre 1898 à Paris.   "Le cinéma, c'est l'écriture moderne dont l'encre est la lumière. Le cinéma, c'est du théâtre en conserve". Fils d'un savonnier, il grandit dans le quartier des Halles à Paris. Il est élève au lycée Montaigne. Le cursus scolaire de René Chomette se poursuit à Louis-le-Grand de 1911 à 1916 sans incident majeur. Rêveur et peu discipliné, il passe en conseil de discipline en troisième. Ses résultats sont moyens ou médiocres, sauf pour tout ce qui touche la langue et l’écriture, où il excelle. Cette polarisation de ses qualités et de son intérêt s’intensifie en seconde où son professeur de français, Charles-Gustave Amiot, remarque alors ses dispositions et les encourage. Amiot est un romancier dont la petite réputation au début du siècle fut balayée par la révolution proustienne. C’est surtout un éminent spécialiste du XVIIIème siècle, très au fait de la vie littéraire, qui entretient volontiers une relation privée avec ses élèves d’exception. Les livres d’Amiot avaient depuis longtemps disparu des librairies quand José Corti publia, en 1979, un petit roman resté inédit jusqu’alors, "La Duchesse de Vaneuse", élégant hommage à "La Princesse de Clèves". Dès 1914, mais longtemps après sa scolarité, René Chomette rendra visite à son ancien professeur, ou correspondra avec lui, lui confiant projets et ambitions, sollicitant conseils et appuis. Amiot avait contribué à élargir la relation de René avec la littérature en donnant le goût du Grand Siècle et des Lumières classiques à un élève qui réservait jusqu’alors ses enthousiasmes aux poètes et romanciers du XIXème siècle. Un élève qui ne s’intéresse plus guère qu’à son territoire d’élection, la littérature, et plus spécialement la poésie. Le onze novembre 1918 au soir, son père propose au jeune homme d’aller errer dans Paris. "On ne manque pas une fête pareille", lui dit-il. "Je n’osais refuser. Je craignais de paraître un monstre. Puis, somme toute, dans ma frénésie de malheur, il ne me déplaisait pas de voir la joie des autres". Tel est l’état d’âme que Radiguet prête à son héros, cette nuit-là, aux dernières pages du "Diable au corps". Il est probable que c’est dans un état d’esprit voisin que René Chomette accepta la même invitation que lui fit son père, au soir d’une journée alors historique. Ce même soir aurait dû alors avoir lieu la première, aux Bouffes-Parisiens, d’une petite opérette de Willemetz et Christiné, "Phi-Phi", qu’il a fallu reporter au lendemain à cause d’un retard dans la livraison des tuniques grecques. Le douze novembre, cet opéra de quat ’sous, d’une dérision enjouée, qui va connaître ainsi quarante-cinq mille représentations dans le monde entier, ouvre avec entrain ce qu’on appellera alors plus tard les années folles.   "Le documentaire est au cinéma ce que l'archéologie est à l'architecture. Cinéma, un des seuls métiers où l'on puisse arriver à être célèbre en n'étant ni intelligent ni joli ni bon comédien ni distingué ni instruit. On comprend qu'il y ait tant de demande". Le temps s’approche, pour le "Bateau ivre" de René Clair, de s’amarrer au continent enfin découvert de son avenir et de sa vocation. L’Europe aux anciens parapets lui propose la révolution d’une nouvelle écriture qu’il peut adopter sans renier ses premiers serments. Laissons-le s’expliquer lui-même sur cette conversion. " Mes exploits d’acteur n’allèrent pas plus loin. Ce métier me plaisait de moins en moins. Mais pendant que je l’avais pratiqué sans le prendre au sérieux, j’avais commencé à prendre au sérieux le cinéma. L’écran venait de s’ouvrir aux films qui venaient d’Amérique, de Suède ou d’Allemagne. J’avais vu la première œuvre de Griffith et Charlot soldat m’avait bouleversé. Qu’un homme éloigné de la guerre ait réussi à en donner une image en quelque sorte surréelle et aussi juste que bien des récits authentiques tenait du miracle. Et si d’autre part un geste, un regard pouvaient éveiller l’émotion ou le rire plus vivement que les phrases, c’était un nouveau langage qui se créait, c’était pour l’art dramatique une révolution. Le climat de l’époque se prêtait à cette idée de révolution. Après 1918, la littérature et le théâtre contemporains me paraissaient parfois appartenir à un âge vermoulu. Mais le cinéma se montrait alors comme le moyen d’expression le plus neuf et le moins compromis par son passé". En 1917, il est mobilisé comme ambulancier. En 1918, il devient alors journaliste à "L'Intransigeant" sous le pseudonyme de René Després. Il écrit par ailleurs des paroles pour la chanteuse Damia, sous le pseudonyme de Danceny. Il obtient ensuite des rôles dans divers films: "Le Lys de la vie", "Le Sens de la mort", "L'Orpheline","Parisette" et choisit pour cette occasion le pseudonyme de René Clair. Il devient directeur du supplément cinéma de la revue "Théâtre et Comœdia illustré". En 1922, il s'essaie à la réalisation en devenant l'assistant de Jacques de Baroncelli sur deux films. Cette même année, il commence la rédaction du scénario du "Rayon diabolique" qu'il tournera en 1923 et qui sortira en 1925 sous le titre "Paris qui dort". Le ballet "Relâche", dont Francis Picabia a écrit le livret, doit être monté entretemps au Théâtre des Champs-Élysées dont le directeur, Jacques Hébertot, est également celui de "Théâtre et Comœdia illustré". Picabia souhaite qu'on projette un film à l'entracte. C'est René Clair qui sera choisi pour le réaliser. C'est le début d'une longue carrière qui le mènera au sommet du cinéma.   "Ma vie, ma lecture, tout tourne autour du cinéma. Pour moi, le cinéma c'est la vie, et vice-versa. La photographie, c'est la vérité et le cinéma, c'est vingt-quatre fois la vérité par seconde". Le film d'inspiration dadaïste, "Entr'acte", auquel participent également Marcel Duchamp et Man Ray, fera scandale et assurera sa notoriété. Il enchaîne divers films avec un goût prononcé pour un certain fantastique. "Paris qui dort", "Le Fantôme du Moulin-Rouge" et "Le Voyage imaginaire" qui imposent Albert Préjean, "La Proie du vent" avec Charles Vanel et Jean Murat, et la comédie "Un chapeau de paille d'Italie", d'après Eugène Labiche, "Les Deux Timides", tout en s'adonnant alors à l'écriture. "Adams" sort chez Grasset en 1926. En 1929, il participe à l'écriture du scénario de "Prix de beauté", qu'il devait, initialement, également réaliser, mais qui sera tourné par Augusto Genina, avec Louise Brooks dans le rôle principal. C'est avec son premier film parlant, "Sous les toits de Paris" (1930), qu'il acquiert très vite une réputation internationale avec des admirateurs prestigieux, dont Chaplin et Eisenstein, et fixe une certaine image de Paris. Le succès se confirme avec "Le Million" (1930) et "À nous la liberté" (1931), satire utopiste de la société industrielle. En 1936, sort "Les Temps modernes" de Chaplin. La Tobis, société allemande qui produisit "À nous la liberté", et qui entretemps (1935) était passée sous le contrôle de Goebbels, décide alors d'attaquer Chaplin pour plagiat et contrefaçon. Clair s'oppose à cette action, considérant le film de Chaplin, qu'il admire, comme un hommage indirect au sien. La Tobis continuera à poursuivre Chaplin. Après l'échec du "Dernier Milliardaire" (1934), René Clair accepte l'offre qui lui est faite d'aller travailler à Londres. Il y renouera brièvement avec le succès public pour "Fantôme à vendre" en 1935, mais son film suivant, "Fausses Nouvelles" (1937), remake anglais de "Le Mort en fuite", sorti l'année précédente en France, déçoit. De retour en France fin 1938, il commence à tourner "Air pur" en juillet 1939. Le tournage est interrompu par l'ordre de mobilisation de septembre qui envoie à la guerre divers membres de l'équipe de tournage et le film ne sera jamais terminé. Fin juin 1940, René Clair quitte la France avec femme et enfant, gagne l'Espagne puis le Portugal, et s'embarque pour New York. Le gouvernement de Vichy le déchoit de la nationalité française puis, quelque temps après, annule cette décision. Sacré "chef de file du cinéma français", René Clair voit se retourner contre lui l’honneur dont on l’accable: français, si français, trop français, son cinéma, disent les augures, ne pourra franchir les frontières, ni être compris à l’étranger. Étrange prédiction. Clair est alors déjà, à cette époque, le cinéaste français le mieux connu dans le monde. L’exceptionnelle carrière internationale du "Million" va alors hisser ce prestige à son zénith, car le triomphe du film est général, public et critique accordés.   "Cinéma: muet de naissance. Pour l'homme ignorant, le cinématographe représente une prodigieuse économie d'effort intellectuel. Les citations sont à la lecture ce que les bandes annonces sont ainsi au cinéma". "Le Dernier Milliardaire" est sorti sur les écrans le douze octobre 1934. Le prochain film français de René Clair sortira en mai 1947. Le cinéaste le plus représentatif du cinéma français aura été absent plus de douze ans des studios français. Une rupture radicale intervient dans la vie et la carrière d’un homme dont l’inspiration, la culture, la sensibilité semblaient si fondamentalement nationales, dont les œuvres respiraient si manifestement l’air de Paris. Rupture radicale, car, douze ans plus tard, le monde, les hommes, le cinéma auront changé. René Clair aussi. C’est une autre histoire qui commence. Cet espace de douze années marqué par deux exils de nature complètement différente, par des tentatives diverses, des choix difficiles et par six films tournés en Grande-Bretagne et aux États-Unis n’a rien d’un no man’s land. Evénements, réalisations s’y succèdent. Mais, rétrospectivement, on mesure combien le jeune cinéaste qui, en dix ans, a affirmé sa maîtrise et sa prééminence a été, jusqu’alors, au-delà du hasard et de la chance, maître de son destin et de ses décisions, metteur en scène de son propre parcours. Pour un temps au moins, cette période est révolue. Les contraintes professionnelles, économiques, familiales, mais surtout le désordre du monde pèseront d’un lourd poids sur ces années. La victoire anglaise du "Fantôme" trouve dès le début 1936 deux confirmations. À Paris, en février, où le film reçoit un très bon accueil, mais d’abord et surtout à New York en janvier. Les Clair embarquent sur L’Ile-de-France le dix janvier. Sa femme, Bronia se souvient encore d’un voyage de rêve, pour elle qui avait failli devenir pianiste. Il y a à bord, et qui donnent alors des concerts, trois des plus grands pianistes vivants: Alexandre Braïlowsky, Jan Smeterlin et Artur Schnabel. Dès l’arrivée, la présentation du film au Rivoli séduit public et médias. La presse acclame ce fantôme si critique à l’égard des américains sur le ton: "Regardez comme nous sommes beaux joueurs". Les propositions de Hollywood se multiplient. Clair durcit ses réponses: "C’est non, non et non. Vous n’êtes pas capables de m’offrir la liberté dont j’ai besoin, que j’obtiens en Europe". Retour euphorique. Mais maintenant, que faire ? L’apothéose de Fantôme à vendre, avec ce qu’implique la diffusion mondiale d’un film en langue anglaise, devrait ouvrir une période de stabilité et de créativité intense. C’est tout le contraire qui se produit. Avec de fréquents séjours à Paris et surtout à Saint-Tropez, les Clair vont garder Londres comme résidence principale pendant trente mois encore. Jusqu’en octobre 1938. Avec pour tout bilan professionnel un tout petit film. Et beaucoup d’incertitudes. Pour eux, une autre vie a déjà commencé.   "Le cinéma a trois fonctions vitales. Primo: divertir, et c'est une très noble entreprise. Secundo: faire réfléchir grâce à une fiction qui ne privilégie pas seulement le divertissement. Tertio: être un miroir de l'existence". Les aventures du citoyen René Clair pendant la guerre l'ont alors mené sur les terrains politique, juridique, voire militaire. Elles ne l'ont jamais entraîné vers les studios. Certes, René Clair, Français libre, n’oubliait pas qu’il était cinéaste, et c’est en cinéaste qu’il a voulu participer à la libération de la France. En cinéaste, mais sur le terrain, avec l’armée, dans la réalité de la guerre, en expert de l’organisation cinématographique. En revanche, il a refusé de tourner un film de propagande, comme le firent par exemple Renoir avec "This Land is Mine" ("Vivre libre") ou Duvivier avec "The Imposter" ("L’Imposteur"). Pour lui, de tels films devaient relever d’un mode strictement réaliste qu’il ne se sentait pas capable d’assumer, ignorant les réalités quotidiennes et matérielles de la France occupée. Ces scrupules furent en partie justifiés par l’accueil qui fut fait en France, après la guerre, à la plupart de ces films de résistance américains. Il faut dire qu’ils étaient conçus pour un autre public, dans un autre climat. Alors qu’il prépare "Dix Petits Indiens", René Clair écrit à son ami Robert de Saint-Jean, trois semaines avant la libération de Paris: "D’autres projets ? Non. Je ne veux plus m’engager à quoi que ce soit après ce film. Je veux être libre de voyager. Vous me comprenez". L’espoir de rentrer en France n’est pas formulé. Non pour le dissimuler à des yeux ou des oreilles hostiles. Mais parce que le rêvele plus violent doit rester non-dit pour n’être pas profané. Dès ce moment, la priorité des priorités sera le retour. Celui-ci signifie autorisation et moyen de transport. En octobre, René Clair écrit à Henri Huppenot, représentant du gouvernement provisoire de la République française à Washington: "En décembre 1941, le gouvernement de Vichy demandait à certains de mes confrères et à moi-même de rentrer en France au plus tôt. Ni mes confrères ni moi-même n’avons acquiescé à cette demande. Quel que fût mon désir d’exercer ma profession dans mon pays, il ne m’échappait pas qu’un tel retour en de telles circonstances aurait donné l’impression d’une soumission volontaire au règne imposé par les allemands et que mes collègues restés en France étaient contraints de subir. Je ne voudrais pas que le long séjour en Amérique qui a été la conséquence de ce refus de rentrer en France fît croire que je néglige les intérêts du cinéma français".   "Les films devraient être distribués par ceux qui aiment le cinéma, c'est-à-dire par les auteurs eux-mêmes. Le cinéma est un soleil noir inlassablement attractif. Il est la vie, l'amour et la mort". Après guerre, les multiples activités de René Clair n’empêchent pas que sa priorité demeure la création cinématographique. Mais leur diversité contribue au ralentissement du rythme de production du cinéaste. Ainsi, les premières démarches préparatoires pour "La Beauté du diable" datent de mars 1948, et le film sortira en mars 1950. Sans doute des difficultés particulières, liées notamment à la coproduction avec l’Italie, expliquent-elles en partie ce délai. Toutefois, ce nouveau rythme va marquer la dernière période de création du réalisateur. "Du Silence est d’or" à "Tout l’or du monde, René Clair tournera six longs métrages en quinze ans. Nous sommes loin des films en rafale du cinéma muet et des cinq films en cinq ans des premières années trente. Ce ralentissement dit quelque chose du cinéma de René Clair. Jusqu’au départ de France, tout est simple, direct, primesautier en quelque sorte. Un film comme "14 Juillet" donne l’illusion d’avoir été écrit pour être tourné d’un trait. Ce cinéma a pris du poids : celui de l’âge (cinquante ans en 1948) et des moyens de production. Des ambitions également:intellectuelles ("La Beauté du diable") ou dramatiques ("Les Grandes Manœuvres"). Champion de la comédie légère, Clair devient un cinéaste des "grandes formes". Cela ne se court pas à la même allure. Octobre 1952- octobre 1955. Trois années séparent la sortie des "Belles de nuit" de celle des "Grandes Manœuvres". Le temps pour René Clair de se livrer à cent activités ? Sans doute. Pourtant, il serait à peine abusif de dire que ces trois années ont été consacrées essentiellement à la préparation de son prochain film. Parce qu’il est solitaire, intime, et laisse peu de traces, le travail d’écriture est peu étudié chez les auteurs de cinéma. En 1960, il est élu à l'Académie française. C'est la première fois qu'un cinéaste en tant que tel y fait son entrée. Au même moment, la nouvelle vague bouleverse les règles d'un cinéma de studios dont il était devenu le représentant le plus prestigieux. La même année, il dirigea l’épisode "Le Mariage" du film à sketches "La Française et l’amour", brève description de la vie conjugale d’une française en 1962, avec Blasetti, Berlanga et Bromberger, il participe à un autre film de ce type, "Les Quatre Vérités", avec "Les Deux Pigeons", adaptation d’une fable de La Fontaine. L’avant-dernier long métrage de Clair, "Tout l’or du monde", est une parabole sur l’argent à travers l’opposition entre un monde paysan et la civilisation technologique.   "L'on peut prévoir le jour où, le phonographe et le cinéma étant devenus les seules formes d'impression en usage, les poètes auront une liberté inconnue jusqu'à présent. La femme qui, au cinéma, se place au centre d'une rangée court deux chances; celle qui se place à une extrémité ne court qu'un risque". Après "Porte des Lilas", nous sommes entrés dans la période des ruptures. Ruptures propres à René Clair, découlant de son aventure personnelle. Ruptures à lui imposées par le mouvement du monde, de la société, du cinéma. Le processus académique qui s’est déclenché constitue une de ces ruptures personnelles. Académicien, René Clair est en mesure, et il va en profiter, de pousser plus loin sa réflexion et ses activités dans des territoires divers (écriture, théâtre, télévision, poésie) dont il a toujours eu la curiosité. Autre rupture personnelle, pénible celle-là. Les proches qui vous quittent. Le même jour, le vingt-cinq novembre 1959, meurent Gérard Philipe et Jean Grémillon. Les liens qui l’unissaient à l’acteur s’étaient encore renforcés, au début de l’année, lorsque Clair avait monté, avec Gérard Philipe, "On ne badine pas avec l’amour" au Théâtre national populaire. Dirigerce grand petit frère dans le texte magique du cher Musset constituait une entreprise non seulement artistique, mais aussi affective, d’un prix exceptionnel. Les deux hommes y ont renforcé leurs liens. René Clair a suivi l’évolution rapide de la maladie qui a emporté Gérard Philipe, et dont il était, avec Anne Philipe, le seul à partager le secret. Appelé à son chevet, c’est lui qui ferme les yeux de l’acteur. Clair accompagne le cercueil de Gérard Philipe jusqu’au cimetière de Ramatuelle. Au même moment, on enterre à Saint-Sulpice-de-Favières, en Ile-de-France, un ami de longue date, Jean Grémillon. Où en sommes-nous avec le mystère René Clair ? L’histoire de sa vie révèle des pistes nouvelles qui éclairent le personnage et l’enrichissent sans vraiment résoudre le problème de l’homme. Celui-ci n’est plus pour nous un inconnu. Mais, en soulevant son masque, nous avons alors trouvé d’autres masques. Nous portons aujourd’hui un regard plus lucide sur un homme plus complexe. René Clair est mort dans l’appartement de l’avenue de Madrid, à Neuilly, le quinze mars 1981, à l'âge de quatre-vingt-deux ans. Sur la façade de l’immeuble, une plaque signale la longue présence de "René Clair, écrivain et auteur de films". C’est Bronia Clair qui a souhaité cette formulation, fidèle à la définition que son mari avait de longue date donnée à son activité. Écrivain d’abord, écrivain de cinéma, par les mots et les images, romancier en images, poète en chansons. Et non pas cinéaste, ni metteur en scène. Dans le sens moderne du terme, il fut sans doute le premier grand auteur du cinéma français. Il repose au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine. Son épouse, Bronia, dernier amour secret de Raymond Radiguet, le rejoint en 2004.   Bibliographie et références:   - Gabriel Dauchot, "René Clair" - Denise Bourdet, "René Clair" - Barthélémy Amengual, "René Clair" - Claire de Beaucamps, "René Clair" - Olivier Barrot, "René Clair" - Françoise Prat, "René Clair" - Marc de Luzy, "René Clair" - Pierre Billard, "Le mystère René Clair" - Noël Herpe, "René Clair" - Emmanuelle Toulet, "René Clair, le cinéma à la lettre"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le Hier, 14:56:38
Je suis libertin depuis de nombreuses années et j'y ai fait de nombreuses rencontres, toutes plus enrichissantes les unes que les autres. Mais depuis quelques années, mes envies ont évolué, elles vont de plus en plus vers le milieu bdsm sans pour autant oublier mon côté libertin. J'ai déjà rencontré des couples candauliste mais toujours avec des hommes hétéros. Mais depuis quelques temps, je souhaite découvrir et passer du temps avec un couple Hbi actif pour assouvir leurs envies sans gènes et tabous. À proprement parler, je ne suis pas attiré par les hommes ou la pénétration mais plus par une situation. Ce qui m'excite dans cette situation, serait de ne pas avoir le choix... De me retrouver à genoux nu devant vous, inférieur. Dans l'attente d'un ordre ou d'une action de votre part. Que ce soit l'humiliation verbale, crachats, fouet, attaché, anulingus, face-sitting, fellation forcée, pet play, uro ainsi que jeux de sperme. Pénétration diverses et variées (Mr et sextoys), mais dans mes limites et le respect. Car malgré toutes ces envies, j'imagine que cela se fera dans une ambiance conviviale, où chacun aura sa place naturellement et l'espace de ces instants, nous ne ferons plus qu'un. Je rêverais que cette relation soit dans l'idéal suivie pour passer d'autres moments intenses ensemble. Si ce récit vous a plu, inspiré et donné envie, n'hésitez pas à me contacter car je souhaite qu'il ne reste pas un fantasme mais qu'il devienne réalité.
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Par : le Hier, 10:59:14
« Tu sais Paul, tout est possible dans la vie » 20 ans, j'avais 20 ans... Donc il y a 19 ans... Cela faisait plusieurs semaines que j'échangeais avec une certaine Christine sur un site gratuit de tchat aux thèmes très généralistes. Christine avait 18 ans de plus que moi, mais j'adorais l'idée de pouvoir peut-être arriver à séduire une femme plus âgée. En tout cas je la faisais rire et ça j’aimais beaucoup :).  Nos échanges étaient basés sur nos passions, nos vies, nos rêves, nos aspirations, mais se sont aussi dirigés très vite vers la sexualité. Je lui soufflais beaucoup de mes fantasmes et envies, sa réponse était très souvent : « Tu sais Paul, tout est possible dans la vie". Je lui demandais toujours de me décrire ses tenues, la couleur de ses sous-vêtements, son maquillage, l’odeur de son parfum car elle changeait très souvent… Une sorte de relation épistolaire 2.0 avec une inconnue qui habitait à 30 minutes de mon petit studio de jeune travailleur.  Jusque- là j'avais seulement eu des petites amies de mon âge avec qui je n'avais pas du tout évoqué des sujets tels que : les sex toys, les matières de vêtements, les lieux, les jeux de rôle, les sensations, les scénarios, et puis assez rapidement aussi mon attirance pour les femmes soumises... Après 2 mois de discussions quotidiennes, Christine a accepté mon invitation. Nous allions nous rencontrer, enfin nous voir, entendre le son de nos voix et pouvoir nous sentir… Le rdv était fixé un soir d'été sur un parking de grande surface à Strasbourg. J'étais très excité à l’idée de la rencontrer, il n'y avait eu aucune photo partagée et aucun indice concernant le physique. Il est 20h, j’ai 30 minutes d'avance quand j’arrive sur le parking dans ma petite Polo Volkswagen en attendant que Christine me rejoigne. J’ai le coeur qui bat à mille à l’heure, des papillons dans le ventre, mon imagination qui fuse et un tas de questions. Est-ce qu’elle va venir, est-ce que c’est vraiment une femme, est-ce qu’elle s’appelle Christine, est-ce que je vais lui plaire…? Comme prévu, à 20h30 pile, un 4x4 Mercedes gris arrive doucement et se gare à côté de moi. Une femme brune aux cheveux mi-longs,  me fait signe de la rejoindre à travers sa fenêtre ... Me voilà assis à côté de Christine qui m'intimide terriblement, son parfum, sa voix et son regard me déstabilisent complètement. Le jeune homme fougueux derrière son écran était tout d’un coup moins bavard, timide et un peu fébrile. Christine était très fine, petite de taille, avec des yeux et une bouche magnifiques. Je lui avais demandé de venir en jupe mi-longue, talons, collants sans rien en dessous, et avec un bustier. Christine a suivi mes instructions au pied de la lettre et l’idée de savoir que son sexe était peut-être en contact direct avec le nylon de ses collants me rendait fou… Il faisait très chaud dehors et dans la voiture encore plus. Après nos bonjours et lui avoir dit que j'étais très heureux de pouvoir enfin la rencontrer et de pouvoir mettre un visage sur son nom, Christine est restée les yeux fixés sur moi sans rien dire, le sourire aux lèvres pendant de longues secondes. C’était très étrange comme sensation, finalement c’est comme si on se connaissait déjà très bien. J’ai senti en moi ce quelque chose que je recherchais depuis longtemps, cette confiance dans le regard de l'autre et un dévouement certain. J'ai pris mon courage à deux mains, posé 2 doigts sur sa bouche en voulant l’effleurer. Christine a ouvert très grand ses lèvres, a pris tous mes doigts d’une main, les a léchés, trempés de salive et enfoncés très loin dans sa bouche en faisant des va-et-vient et en me regardant droit dans les yeux. Mes doigts mouillés par sa salive et ses yeux qui commençaient à briller m'ont fait bander en un quart de seconde..  C'est là que tout a basculé... Je lui ai demandé d'aller à l'arrière du véhicule, de se mettre à quatre pattes et de remonter sa jupe sur ses hanches. Elle s’est exécutée en disant "très bien, tout ce que tu voudras".. Je lui ai mis une belle paire de fessées et arraché ses collants au niveau de l’entre jambe puis l’ai déchiré jusqu’au dessus de ses petites fesses maigres et musclées... Elle n’avait effectivement rien mis sous son collant...  Christine m’a regardé en le disant " Tu vois Paul, je t'avais dit que tout étais possible..." Ce moment-là, j'en avais rêvé des dizaines de fois, et me voilà devant cette femme cambrée, le collant arraché, la chatte brillante de plaisir. Je lui ai demandé de se caresser et de ne pas faire de bruit, à chaque gémissement trop fort mes mains claquaient de plus en plus son cul.  Elle était toute rouge, je faisais couler de la salive entre son cul, plus elle se touchait le vagin, plus son anus se dilatait. Christine a joui de cette manière en très peu de temps... Elle est restée là cambrée, la tête contre le fauteuil en reprenant son souffle. Je lui ai glissé 2 doigts, puis 4, elle était  tellement trempée et large que ma main aurait pu rentrer, j'ai fait de même dans son cul qui était encore rempli de ma bave, elle était très ouverte et dégoulinait sur la banquette. Des lumières de phares de voiture éclairaient de temps à autres nos silhouettes, mais cela rendait le moment encore plus fou et excitant. J'avais amené avec moi une petite bouteille de champagne pour l’occasion. Christine m'a demandé de la baiser avec, je n'étais vraiment pas préparé à cela et n'ai pas su ou eu le courage de le faire, pourtant j’en mourais d’envie. Christine s'est assise sur la banquette, a relevé ses jambes et appuyé ses talons sur le dossier du fauteuil avant. Elle m'a demandé la petite bouteille de champagne et l’a enfoncée dans sa chatte en fermant les yeux, j’étais littéralement dans un rêve. Son collant ne ressemblait plus à rien, son bustier était à moitié ouvert et craqué, nous étions trempés de transpiration. Pendant qu’elle se pénétrait avec la bouteille, je me suis placé au-dessus d'elle devant sa bouche pour lui enfiler mon sexe bien au fond. Christine a joui très fort une deuxième fois... Je lui ai demandé de me lécher les couilles et elle s'est mise à me bouffer le cul, je n'avais jamais vécu ça auparavant, j’ai éjaculé d’un coup partout sur son visage et dans ses cheveux. Je me suis excusé et elle a rigolé encore… J’étais complètement gêné… Christine à ouvert la portière arrière de la voiture pour faire rentrer un peu d'air mais il faisait une chaleur à crever. Elle a débouchonné la bouteille  et m'a dit " Tiens, à toi l'honneur et à ta santé... « Nous sommes restés là à rien dire, allongés sur la banquette à siroter la bouteille au goulot. Christine m’a fait un bisou sur la joue en me glissant dans l’oreille « Enchanté Paul ». J’ai revu Christine à plusieurs reprises pendant une année, à son domicile, au restaurant, à l’extérieur, à son travail… Comme quoi, tout peut est possible dans la vie :) Merci d'avoir pris le temps de me lire. P    
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Par : le Hier, 10:10:57
"Certains diraient que Jim est un tombeur de femmes. Je dis que c’est un tombé par les femmes. Vous, Gertrude, Odile, vous l’avez choisi avant qu’il ne vous choisisse. Le temps passait. Le bonheur se raconte mal. Il s'use aussi, sans qu'on perçoive l'usure. la lecture est une amitié. Gilberte et Jim s'étaient rencontrés peu après leurs vingt ans. Ce fut tout d'abord une attirance de caractères, une amitié amoureuse. Tacitement ils avaient fait une entente contre l'amour-passion. Jules n'aurait plus cette peur qu'il avait depuis le jour où il connut Kathe, d'abord qu'elle le trompât, puis seulement qu'elle mourût, car c'était fait". Henri-Pierre Roché (1879-1959) est surtout connu à travers ses romans "Jules et Jim" et "Deux anglaises et le continent", tous deux adaptés au cinéma par François Truffaut. S’il a peu publié, en dehors de ses nombreux articles pour les journaux, il a été en revanche un épistolier très prolifique et a correspondu avec environ deux cents personnalités du monde intellectuel et des arts. Il a rédigé ainsi consciencieusement, et pendant presque soixante ans, ses "Carnets", autrement dit son journal intime, représentant un total d'environ sept mille pages d'informations biographiques sur ses très nombreuses aventures sentimentales et sur ses relations avec les artistes, les marchands et les intellectuels de son temps. Sa participation à l'actualité artistique s'étend sur une longue période allant du cubisme au début du siècle, à l'art informel dans les années cinquante. Il est connu pour avoir aménagé la rencontre de Picasso avec Gertrude Stein en 1905, pour avoir entretenu une importante relation avec Marie Laurencin, dont il a été l'amant et le mentor des 1906. Il a participé, aux côtés de son futur meilleur ami Marcel Duchamp, à l'histoire du mouvement dadaïste à New York, ville où il a vécu entre 1916 et 1919. De retour à Paris, Henri-Pierre Roché a joué le rôle de conseiller auprès du célèbre collectionneur américain John Quinn, lui donnant accès aux ateliers de ses amis artistes et surtout l'occasion d'enrichir considérablement sa collection d'art moderne ("La bohémienne endormie" du Douanier Rousseau ou le "Cirque" de Seurat). Dans les années vingt et trente, il a assuré la protection de nombreux artistes peu connus dont il a acquis un très grand nombre d'œuvres et a effectué une mission de conseil auprès du Maharajah d'lndore, acquéreur de plusieurs sculptures de Brancusi. Apres la seconde guerre mondiale, il a permis à certains talents exceptionnels, comme son ami Wols notamment, d'être reconnus par le milieu de l'art, et a ainsi participé alors à la naissance de l'art brut auprès de Jean Dubuffet.   "Jules dit à Kathe: -Ta maxime est: dans un couple, il faut que l'un des deux aux moins soit fidèle: l'autre. Il dit aussi: - Si l'on aime quelqu'un, on l'aime tel quel. On ne veut pas l'influencer car, si on réussissait, il ne serait plus lui. Il vaut mieux renoncer à l'être que l'on aime que le modifier, en l'apitoyant, ou en le dominant. C’est un homme qui aurait dû faire une grande carrière, mais il n’y tenait probablement pas. Je me sens flottant, sans unité d’action, trop spectateur de tout. De même que mon œil a un défaut qui ne permet pas de suivre avec aisance et certitude les lignes diagonales des fous aux échecs, de même j’ai une confusion dans les avenues de ma vie". Henri-Pierre Roché était, selon sa propre expression, un "curieux de profession". Il fut à la fois homme de lettres, traducteur, collectionneur, critique et marchand d’art, professeur, et en même temps rien de tout cela. Il laissa quelques articles et surtout deux romans largement autobiographiques, écrits à soixante-dix ans passés: "Jules et Jim", puis "Les Deux Anglaises et le Continent", qui devaient, grâce aux adaptations qu’en réalisa François Truffaut, le faire fugitivement sortir de l’anonymat. "Roché est resté toute sa vie un dilettante, écrit Truffaut, car à sa propre œuvre il préférait celle des autres". Celle de Picasso, qu’il fit connaître aux américains, et surtout qu’il présenta à Gertrude Stein en 1910; celle de Marie Laurencin, de Braque, de Max Ernst, qu’il côtoya tous. Mais surtout celle de Marcel Duchamp, dont il fut, sinon le premier, l’admirateur le plus actif et le plus dévoué. Roché hésita un temps à embrasser une carrière diplomatique, ce qui le conduisit pendant la première guerre mondiale aux États-Unis, auprès du haut-commissariat français à Washington. Duchamp avait de son côté quitté Paris pendant la guerre, tout à fait inconnu, saisissant une invitation à New York où l’exposition du "Nu descendant un escalier" à l’Armory Show (1913) avait fait grand bruit. Les deux hommes font connaissance à New York en 1916, lors d’un dîner au Brevoort Hotel organisé par les Arensberg, couple de collectionneurs qui a protégé et aidé Duchamp toute sa vie. Roché se montre immédiatement captivé par un jeune homme déjà devenu, à son insu, un personnage, et qui lui apparaît alors, écrit-il, "avec une auréole faite de limpidité, d’aisance, de rapidité, de désintéressement de soi, d’ouverture à tout ce qui peut être neuf, de spontanéité et d’audace. Sa présence était une grâce et un cadeau, et il l’ignorait, bien qu’entouré par une foule de disciples". Duchamp devient alors pour Roché "Victor", prénom qui évoque à la fois le cliché du Don Juan français et les "victoires" qu’intuitivement il lui accorde aussitôt, vite transformé en "Totor", surnom que Duchamp, dans un jeu de miroir qu’ils poursuivront toute leur vie, lui attribue également en retour. Ils partagent un temps à New York, au dire de Duchamp, une "bohème un petit peu dorée".   "Un soir, tard, Kathe pria Jim d'aller lui chercher un livre à l'auberge. Quand il revint la maison dormait. Kathe l'accueillit dans la grande salle à manger rustique, sentant bon le bois ciré. Elle était vêtue d'un pyjama blanc et avait poudré sa figure lisse. Il l'avait espérée toute la journée. Elle fut dans ses bras, sur ses genoux, avec une voix profonde. Ce fut leur premier baiser, qui dura le reste de la nuit. Kathe et Jim étaient dans le linceul de l'eau, non enlacés par extraordinaire, ils étaient morts parce qu'ils s'étaient désenlacés". La correspondance aujourd’hui publiée, qui vient compléter "Affectt Marcel", où figuraient déjà quelques-unes de ces lettres, témoigne en premier lieu de cette amitié, "on serait tenté d’écrire de leur liaison", qui dura jusqu’à la mort de Roché en 1959. C’est d’ailleurs grâce à la manie archiviste de ce dernier, qui ne recevait pas une lettre de Duchamp sans la classer et l’annoter, y indiquer point par point les réponses qu’il allait lui apporter et les réactions qu’elle lui inspirait, que ces documents ont pu être conservés. Le contenu de l’ensemble est souvent trivial. Chacun donne quelques rapides nouvelles de la famille et des amis, évoque, de manière très factuelle, ses rencontres, ses voyages, ses occupations, "la routine de la vie pseudo-moderne", et, à mesure que le temps passe, le désagrément des maladies ou, toujours brièvement envisagée, la perspective de la mort. On s’envoie des colis, des caleçons d’hiver, des chaussures pour enfant. Les questions d’argent, face auxquelles Duchamp a toujours affiché le plus grand détachement, sont omniprésentes. Qu’il s’agisse de prêts que Roché lui consent, de ristournes ou de commissions, elles sont toujours traitées sans aucun détour. On se demande à qui vendre des œuvres, notamment celles de Brancusi, "la Reine-mère de l’impasse Ronsin", rachetées par les deux amis lors de la succession du collectionneur Quinn et qui leur apporteront, au fil des années, des revenus substantiels. Mais aussi de Picabia, ainsi que des dessins et tableaux de jeunesse de Duchamp lui-même. On se demande surtout à quel prix les vendre, à quel moment et aussi par quels intermédiaires. "Je n’attache aucune importance éthique à ces considérations", écrit Duchamp, ce qui ne l’empêche pas de prévenir la susceptibilité de son ami et de ne pas vouloir paraître lui imposer des conditions "usuraires". On cherche aussi à échapper au fisc. Duchamp n’est jamais si sérieux que quand il demande à Roché de détruire les lettres où il mentionne des transactions qu’il n’a pas l’intention de déclarer. Roché, quant à lui, prend à cœur de défendre l’œuvre de son ami, de la faire connaître et apprécier. Il rédige des notices, multiplie les démarches pour organiser expositions, publications, puis hommages et rétrospectives, ce dont Duchamp, qui se donne en revanche beaucoup de mal pour ainsi promouvoir l’œuvre de Brancusi, le remercie tout en déclinant ses propositions les unes après les autres. Cependant, le ton est toujours courtois et très amical.   "Ils ne parlaient pas, ils s'approchaient. Elle se révélait à lui dans toute sa splendeur. Vers l'aurore ils s'atteignirent. Elle avait ses jolis orteils nus dans des sandales, une longue cape noire, un grand chapeau de paille bleu foncé genre armée du salut. Elle leva vers eux son visage transparent, encadré de sa chevelure blonde, et leur envoya un rire". La publication de cette correspondance permet donc de poursuivre en creux, à travers la relation qui l’a uni à Duchamp, le portrait de Roché en homme à la nonchalance légendaire, "non seulement détaché mais préservé", qui a "l’air d’exister d’ailleurs", semble avoir glissé sur la vie ou avoir réussi à toujours passer entre ses gouttes. Une vie de "célibataire" dans tous les sens du terme, de "déraciné" ou encore de "locataire": une "vie à crédit". Henri-Pierre Roché naît le vingt-huit mai 1879 à Paris. Son père décède alors qu'Henri-Pierre n'est âgé que d'un an. Sa mère l'élève seule et décide alors de lui inculquer une éducation rigoureuse. Après son baccalauréat au Lycée Louis-le-Grand à Paris, Henri-Pierre Roché s'inscrit en 1898 à l'École libre des études en sciences politiques, tout en suivant parallèlement des cours de peinture dans un atelier de l'Académie Julian. Même s'il ne deviendra jamais peintre, il acquiert une connaissance de l'art qu'il mettra à profit dans ses nombreuses fonctions ultérieures et s'introduit ainsi dans le milieu artistique parisien. Henri-Pierre Roché fréquente les ateliers d'artistes et les lieux de rencontres intellectuels de Montmartre à Montparnasse, où il se lie d'amitié avec de nombreux artistes, écrivains, poètes, peintres, sculpteurs, musiciens et fait la connaissance de grands collectionneurs. Intime de certains artistes, dont l'art avant-gardiste n'est pas encore connu du public, Roché va jouer l'intermédiaire afin de les introduire auprès des grands collectionneurs et marchands d'art. Il amènera ainsi dans l'atelier du jeune Picasso, Gertrude et Léo Stein en 1905 et en 1911, il présentera la jeune artiste Marie Laurencin à Wilhem Uhde. À partir de 1915, Henri-Pierre Roché commencera sa propre collection. En 1916, il rencontrera le couturier et grand collectionneur Jacques Doucet, qui deviendra un ami. Pendant la première guerre mondiale, Roché qui souhaite depuis toujours devenir écrivain, écrira trois ouvrages. En 1916, la commission de l'industrie américaine lui proposera un poste d'attaché au haut-commissariat français aux États-Unis.   "Elle avait une expression de jubilation et de curiosité incroyables. Ce contact parfait, le sourire archaïque accru, tout enracinait Jim. Il se releva enchaîné. Les autres femmes n'existaient plus pour lui. Un après-midi, ils marchèrent loin, seuls, dans la plaine neigeuse. Un nuage de corbeaux planait. Jim dit à Jules de s’envelopper dans sa longue pèlerine brune, de baisser le capuchon et de courir en clopinant, et en tombant tous les vingt pas, un moment immobile, comme un animal mourant. -Ta maxime est: dans un couple, il faut que l'un des deux aux moins soit fidèle: l'autre. Il dit aussi: - Si l'on aime quelqu'un, on l'aime tel quel. On ne veut pas l'influencer car, si on réussissait, il ne serait plus lui. Il vaut mieux renoncer à l'être que l'on aime que le modifier, en l'apitoyant, ou en le dominant". Il acceptera sans hésiter et traversera l'Atlantique. Durant son séjour aux États-Unis, il fera la connaissance de Marcel Duchamp chez les Arensberg en 1916. Duchamp l'introduira à son tour dans le milieu artistique américain et deviendra l'un de ses meilleurs amis. Roché gardera cette admiration pour Duchamp durant toute sa vie. En 1917, il rencontrera le grand collectionneur américain John Quinn, pour lequel il deviendra, de 1919 à 1924 le conseiller depuis Paris, achetant pour lui des œuvres d'artistes français tels que Picasso, Matisse, Derain, Braque, Segonzac, Rouault, Dufy et Brancusi. Très actif dans le milieu de l'art jusqu'en 1940, Roché se retirera dans le sud de la France durant la première guerre mondiale. Il commencera à y écrire en 1943, son livre "Jules et Jim" relatant les moments vécus avec son ami Franz Hessel et son épouse Helen, dont Roché sera profondément épris. L'ouvrage sera publié par Gallimard en 1953 mais aura peu de succès. Son deuxième ouvrage "Les Deux Anglaises et le Continent" paraîtra en 1956 et recevra en revanche une assez bonne critique. La disparition de Brancusi en 1957 va beaucoup le marquer. Après la guerre et la naissance de nouvelles galeries comme celles de Jeanne Bucher ou de René Drouin, Roché participera avec Jean Dubuffet à la "Compagnie de l'Art Brut". À partir des années cinquante, Roché vieillissant se séparera progressivement de toute sa collection d'œuvres qu'il revendra, afin d'aider les projets de son fils Jean-Claude. Il meurt à Sèvres le huit avril 1959, à l'âge de soixante-dix-neuf ans.   "Jules joua bien ce rôle. Jim s’était caché à quelque distance. Il vit les corbeaux former un grand disque tournoyant et suivre Jules. Le centre de ce disque s’abaissait et prenait la forme d’une trombe, dont la pointe descendait vers Jules qui ne la voyait point. Qu’ai-je fait ? Accumulé une vaste expérience dans des domaines nombreux comme les lignes de la main. En tresserai-je un jour un beau câble unique ? Je n’en désespère pas si je vis, et si je me fais ermite assez tôt". Roché a eu une relation extrêmement forte avec sa mère avec laquelle il a vécu, même si les pièces étaient séparées, boulevard Arago, "en Arago" comme il disait, comme on dit en Aragon, à Paris dans le XIVème arrondissement. C’est sa mère qui l’a élevé puisque son père est mort quand il avait un an, lequel père était pharmacien et cette blessure initiale, cette espèce de frustration qui consiste en l’absence de la figure du père, a été certainement, fondamentale sinon fondatrice de son acte d’écrivain et de collectionneur. Et cette rencontre des deux processus créatifs lui a permis de surpasser, de combler, d’une certaine manière, ce manque qui l’a accompagné au fil de sa vie. Quand Roché était enfant, son premier acte de collectionneur, c’était de ramasser des cailloux, dans ses promenades, comme lorsqu’on ramasse des petits morceaux de bâton, des coquillages amusants, des choses surprenantes auxquelles on donne un sens. Il les rassemblait, les mettait dans sa chambre, et avant de s’endormir, il les mettait au fond de son lit, il se glissait dans son lit, et, avec ses pieds, il essayait d’identifier, de reconnaître chacun des cailloux. De ses écoles, Pierre Roché gardera le souvenir des heures d'ennui passées contrit derrière son pupitre. Il en décrira l'atmosphère d'homosexualité refoulée et la tartufferie dans une nouvelle, "Le Pasteur". Il lui en restera le souci constant d'une éducation nouvelle qui veille à l'épanouissement de l'enfant, en particulier par le sport. C'est une préoccupation sociale qu'il partagera avec son camarade de lycée Henri Wallon, futur théoricien de la genèse du psychisme infantile. Voulant faire de son fils un diplomate et lui faire pratiquer les langues, sa mère l'emmène à Heidelberg durant l'été 1894, surmontant ainsi son sentiment revanchard et la réprobation de ses voisin. À l'été 1900, il retrouve deux anglaises à Hergiswil-am-See au sud de Lucerne. L'échec, face à l'opposition successive des deux veuves, Emma et Clara, du projet de "mariage international" trois ans plus tard est décrit dans le roman autobiographique "Les deux anglaises et le continent". Parallèlement à ce projet de famille bourgeoise qui se joue durant les vacances, Pierre Roché mène durant ses études dans un Paris frivole, entre 1898 et 1900, une double vie au cours de laquelle il enterre sa vie de garçon avec une rouerie systématique en abusant d'annonces matrimoniales. C'est alors qu'il inaugure le procédé double de l'échange des partenaires, de ses trois maîtresses successives, et du compte rendu épistolaire, amants et amantes, très souvent à leur insu, manipulation sentimentale qui restera une constante tout au long de sa vie.   "Soudain elle fut proche, et le nuage forma un tourbillon bas, prêt à s’abattre sur Jules. Jim eut crainte pour lui  il l’imagina couvert par ces bêtes, soulevant son capuchon, et piqué aux yeux.- Je demande trop aux femmes et je n’obtiens rien. - Et Magda ? dit Jim. - Elle voulait me changer et m’adapter à elle. Vous obtenez les femmes, mais elles vous ont. - Oui, dit Jim, et c’est justice, mais qui possède le plus une femme, celui qui la prend ou celui qui la contemple ?". Il semble que ce soit là sa façon de se distancier tel un voyeur, par le ravalement de l'objet d'amour à un objet d'échange d'une part, à un objet d'étude d'autre part, de la duperie de la passion en même temps qu'une tentative de ressusciter sinon de réenchanter par l'écriture des fantasmes que leurs réalisations ont galvaudés. Après deux brefs retours houleux auprès de sa mère, fin février et début mai, Pierre Roché part vivre, à partir du dix mai 1902, dans une cité ouvrière de l'East End, au centre social de Toynbee Hall. Il s'y rachète une conduite en donnant des cours et en participant avec les étudiants oxfordiens aux patrouilles de nuit organisées par la paroisse pour venir au secours des sans-abri et des foyers en détresse. Il rejoint le continent en juillet 1902. Débute pour le jeune homme à peine majeur un travail de double deuil. En rédigeant un "Journal de la séparation", par convention tenu parallèlement par la jeune femme pendant une année, il enterre son amour en août. Pour prendre du recul par rapport à sa passion amoureuse, il commence à rassembler avec l'aide de ses deux anglaises, qui s'installeront en Ontario quelques années plus tard, leurs correspondances et journaux intimes respectifs. Il a déjà en tête de faire un roman de leur histoire triangulaire, projet d'écriture qui ne sera conduit que cinquante et un ans plus tard et aboutira à "Les deux anglaises et le continent". Inscrit à l'Académie Julian dès 1897 parallèlement à ses études universitaires, Pierre Roché n'y persévère pas plus, moins convaincu de son talent ou de son ardeur que de ceux de génies tel Picasso qu'il va visiter dans son nouvel atelier du Bateau-Lavoir à l'automne 1904. Il choisit, en cela un des premiers avec Berthe Weill, de s'intéresser à l'"art féminin". À l'automne 1905, il initie alors Gertrude et son frère Leo Stein à l'art moderne et leur fait acquérir des tableaux de Picasso permettant à celui-ci de sortir d'une estime impécuniaire. Lui-même achète selon ses moyens, des œuvres non encore cotées tels des dessins de Picasso non signés. En mai 1906, alors que Margaret Hart de passage à Paris est venue tenter, vainement, de renouer, il devient après quarante jours de cour l'amant-Pygmalion de la toute jeune Marie Laurencin dont il est également le premier collectionneur-mécène. C'est par Roché que Marie Laurencin fait alors la connaissance, cette même année 1911, de la sœur du couturier, Paul Poiret, Nicole Groult, qui deviendra sa fidèle amante.   "Il sauta hors de son trou et tira. Les corbeaux hésitèrent à peine. Il courut et tira encore. Les corbeaux, à regret, remontèrent. Le temps passait. Le bonheur se raconte mal. Il s'use aussi, sans qu'on perçoive l'usure. Ils s'étaient aimés avec tact, en secret, sans y mélanger amis, ni curiosités, ni questions matérielles, dans un minuscule logis haut perché avec un vaste panorama, loué par Jim à cet effet, et où ils se rencontraient tout un jour par semaine". Pierre Roché trouve en Franz Hessel, qui comme lui a échoué dans ses études mais dispose d'une fortune bien plus grande, un nouveau "Jo Samarin". Franz Hessel a suivi à Munich trois années universitaires de philologie puis trois années de "nuit de Walpurgis à Schwabing", titre d'un de ses poèmes. Au printemps 1907, il y organise pour son complice un séjour, à la découverte des femmes dont il a été amoureux sans retour, Fanny zu Reventlow, Margaretha Moll et Luise Bücking, tandis qu'il devient lui-même, resté à Paris, l'amant de Marie Laurencin. Hébergés pour les fêtes de fin d'année par la mère de Franz, Kurfürstendamm à Berlin, les deux amis, dans une double quête du plaisir et de la connaissance du plaisir, jouent à s'échanger femmes et impressions sur elles, chacun aimant différemment une part différente de la même. À partir de ce moment, en 1908, la vie des deux inséparables Franz Hessel et Pierre Roché, qui sont par ailleurs l'un et l'autre d'une affabilité extrême dans leurs relations avec autrui, devient un tourbillon de voyages, de nuits au bordel, de conquêtes féminines échangées, que le suicide de l'une d'elles, après que son mari eut découvert son inconduite, n'arrête pas. Pierre Roché aura une unique expérience de l'éther mais, contrairement à la mode de l'époque, ne prise pas les "Paradis artificiels". Toujours entretenu, à l'âge de trente-trois ans, par les rentes familiales, il fait la bombe, au sein de la bande à Picasso, Max Jacob, André Salmon, André Derain, Marie Laurencin, Guillaume Apollinaire et Marie Vassilieff nouvellement installée à Paris. Toutes aussi erratiques que paraissent les "expériences" qu'il conduit dans le champ féminin, sa vie sentimentale reste structurée entre sa maîtresse, la belle Luise Bücking, et Germaine, sa future femme. Mobilisé en avril 1915 malgré une blessure d'adolescence au genou le rendant inapte au front, il trouve, par relation, à être employé à Paris comme secrétaire d'état-major. À l'arrière, il continue la même vie de bohème, poussant alors durant l'automne 1915, avec la complicité du peintre Jeanne Vaillant, jusqu'à la débauche.   "C'est beau de n'avoir ni contrats, ni promesses, et de ne s'appuyer au jour le jour que sur son bel amour. Mais si le doute souffle, on tombe dans le vide. Ils étaient encore repris à fond par les remous de leur amour, mais cet amour portait à la nuque deux banderilles: Gilberte et Paul. Se voyant peu, ils ne se donnaient que le plus fin d'eux-mêmes. Lucie et Jules eurent ensemble une semaine paisible. Elle lui abandonna ses pieds nus à sécher quand elle sortait du bain". Fin octobre 1916, Pierre Roché est missionné à Washington et à New York pour le compte de l’American Industrial Commission qu'il a guidée dans sa tournée d'inspection en France, et par le haut-commissariat de la république française aux États-Unis, chargé de faciliter l'entrée en guerre des États-Unis. Il fait la connaissance d'Edgard Varèse, Gaston Gallimard, John Covert, Thea Sternheim, Man Ray, Jean Crotti, Gabrielle Buffet, Francis Picabia et Marcel Duchamp dont il devient l'intime. Les deux hommes fondent avec Béatrice Wood en avril 1917 une éphémère revue Dada, intitulée "The Blind Man". Au début des "années folles", les rentes immobilières étant au plus bas et le pseudo diplomate devant se reconvertir, il trouve à être dépêché par L'Excelsior pour couvrir la conférence de paix d'où sortiront le traité de Versailles et la SDN et commence à recevoir chez lui des acheteurs de tableaux, tel André Gide. Il reste l'ami de Marcel Duchamp, plus pour les femmes que les arts, des peintres cubistes, des anciens de la section d'or, de Juan Gris, de Pablo Picasso, pour lequel il négociera inlassablement malgré l'exclusivité de Kahnweiler, de Francis Picabia, de Constantin Brâncuși, Sonia Delaunay, Georges Braque, Serge Férat et Irène Lagut avec lesquels il passe des nuits entières au café l'Oriental près de leur atelier du boulevard Raspail, mais aussi de Marie Laurencin, le groupe des six, Jean Cocteau, Erik Satie. En juillet 1920, il entreprend avec Claire et Yvan Goll un voyage d'affaires de plusieurs mois en Allemagne. Fin août, il rejoint les Hessel et leurs deux enfants à HohenSchäftlarn près de Munich, où ceux ci louent depuis quelques semaines une maison de vacances. La femme insatisfaite de son ami allemand, Helen, n'a retrouvé le foyer conjugal que deux mois plus tôt. Le trio scandalise le village. Pierre se voit remettre une amende pour avoir été vu nu dans le poulailler et Helen pour s'être promenée en tenue masculine. Il connaît avec elle une expérience amoureuse et érotique intense mêlant poésie mystique et interprétation des rêves freudienne, qui provoquera la rupture avec Luise Bücking et l'achèvement, avec l'aide de ses maîtresses, de "Don Juan" dont il envoie un exemplaire à Freud.   "Gilberte et Jim s'étaient rencontrés peu après leurs vingt ans. Ce fut d'abord une attirance de caractères, une amitié amoureuse. Tacitement ils avaient fait une entente contre l'amour-passion. Ils s'étaient aimés avec tact, en secret, sans y mélanger amis, ni curiosités, ni questions matérielles, dans un minuscule logis. Jules et Jim se virent tous les jours. Chacun enseignait à l’autre, jusque tard dans la nuit, sa langue et sa littérature. Ils se montraient leurs poèmes, et ils les traduisaient ensemble". Le projet de vie polygame de Pierre Roché se réalise alors pleinement entre les voyages, le foyer de sa mère, celui d'Hélène et celui de la mère de sa maîtresse, Germaine, qui, transcendant ses incartades, lui était restée fidèle depuis leur rencontre en janvier 1903 et vers qui il était toujours revenu. La découverte en juillet 1927 de son journal par Germaine ayant fait prendre conscience à celle-ci de la profondeur de la duplicité de l'homme de sa vie ou celle de son propre aveuglement, elle exige le mariage qui se fait en secret le vingt-deux décembre 1927. En mars 1929, Pierre Roché perd sa mère avec qui il avait toujours vécu boulevard Arago à Paris. Le lendemain, à côté de la chambre mortuaire, il inaugure alors une relation avec une troisième maîtresse "en titre", de quinze ans sa cadette, Denise Renard, venue en amie l'assister dans les funérailles. C'est de Denise qu'il a enfin un fils longtemps désiré, Jean Claude, dit Jean. Né hors mariage le onze mai 1931 dans la clandestinité après une grossesse cachée à Bellevue, l'enfant est officiellement abandonné à la naissance pour être aussitôt adopté par sa mère de façon à laisser Germaine, l'épouse officielle, dans l'ignorance. Dans cette maison du quartier chic de Meudon achetée par Pierre Roché pour elle, Denise continue les liaisons secrètes qu'elle entretenait déjà auparavant avec deux hommes mariés. À l'automne 1940, réfugié avec Denise et Jean à Melun dans la maison de Bala, il traduit la documentation du projet urbain d'Indore conduit par Le Corbusier entre autres. À l'hiver, il se rend à l'autre maison de Bala, à Villefranche-sur-Mer et y envisage un scénario pour Fernandel dans l'espoir d'être introduit dans le cinéma par ses amis Abel Gance, Jean Cocteau et Jean Renoir. En avril 1941, alors qu'il est venu en mars à Grenoble voir le maréchal Pétain dans l'espoir vain de l'approcher et lui soumettre son projet de nouvelle Marseillaise, son ami Fred Barlow lui fait découvrir à quelques centaines de mètres du centre de Dieulefit, dans les Alpes dauphinoises, la "république des enfants" qu'est le pensionnat de Beauvallon. Son appartement du boulevard Arago et la maison de Sèvres ayant été réquisitionnés par les allemands. La guerre se termine pour Pierre Roché par un engagement "douteux" qu'il regrettera longtemps.   "Ils causaient, sans hâte, et aucun des deux n’avait jamais trouvé un auditeur si attentif. Les habitués du bar leur prêtèrent bientôt, à leur insu, des mœurs spéciales". En novembre 1947, la galerie René Drouin, financée par Pierre Roché, donne asile dans son sous-sol de la place Vendôme au Foyer de l'Art brut de Jean Dubuffet dont il a acheté après guerre les premières œuvres. Cette revanche d'un art que les nazis qualifiaient alors de dégénéré, soutenu par André Malraux et Jean Paulhan bien qu'invendable, crée une certaine rupture avec l'avant-garde d'avant-guerre. Germaine étant décédée le vingt-quatre février 1948, il régularise sa situation avec Denise en l'épousant le trois avril. Il se rendra souvent sur la tombe de sa première épouse, à Thiais, pour lui tenir de longues conversations. En avril 1953, après onze années de réécriture, "Jules et Jim" est enfin édité par Claude Gallimard, qui a rechigné pendant neuf ans. C'est en cette occasion qu'il adopte le pseudonyme d'Henri-Pierre Roché. En novembre, le jury du prix Goncourt, malgré le soutien actif de Jacques Laurent, préfère à son "Jules et Jim" "Les Bêtes" de Pierre Gascar. C'est alors qu'il commence la rédaction d'un second roman, "Deux sœurs", qu'il termine deux ans et demi plus tard, en mars 1956, et que Claude Gallimard renomme "Les Deux anglaises et le continent". À l'été 1956, François Truffaut, qui n'a alors pas encore épousé la carrière de cinéaste, est invité à le rencontrer à Meudon à la suite d'une critique cinématographique. Le "tourbillon de la vie" qu'est l'œuvre, tant vécue qu'écrite, de Roché correspond au désir de Truffaut d'un cinéma de la vie qui éclipsera, sous le nom de nouvelle vague. Le futur cinéaste ayant découvert l'immense œuvre inédite de l'écrivain, obtient de celui-ci de pouvoir faire dactylographier, dans l'espoir d'une édition, les presque huit mille pages des Carnets et composera à partir des différents écrits autobiographiques trois chefs-d'œuvre, "Jules et Jim" en 1961, "Deux Anglaises et le continent" en 1971, "L'Homme qui aimait les femmes" en 1976. Denise Roché et Hélène Hessel témoigneront de leurs vivants de la fidélité du récit cinématographique à l'esprit de ce qu'elles avaient vécu avec Henri-Pierre Roché. L'écrivain collectionneur meurt doucement cinq jours plus tard à l'âge de soixante-dix-neuf ans dans sa maison de Sèvres alors qu'il reçoit un traitement injectable. Les cendres d'Henri-Pierre Roché, "L'Homme qui aimait les femmes", incinéré au Père-Lachaise, reposent à Saint-Martin-de-Castillon (Vaucluse).   Bibliographie et références:   - Manfred Flügge, "Le tourbillon de la vie" - Xavier Rockenstrocly, "Henri-Pierre Roché" - Scarlett Reliquet, "Henri-Pierre Roché, l'enchanteur collectionneur" - Philippe Reliquet, "Henri-Pierre Roché" - Sophie Basch, "Henri-Pierre Roché, l'auteur de Jules et Jim" - Carlton Lake, "Henri-Pierre Roché" - Catherine du Toit, "Don Juan, un séducteur surmené" - François Truffaut, "Henri-Pierre Roché revisité" - Helen Hessel, "Journal d'Helen" - Didier Schulmann, "Henri-Pierre Roché" - Henri-Pierre Rochés Tagebuch, "En attendant la liberté" - Beatrice Wood, "The autobiography of Beatrice Wood"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 16/09/24
O....était assis sur le canapé, nu, uniquement équipé de sa cage de chasteté, les bras croisés sur sa poitrine. V....revenant de la chambre se tenait devant lui, vêtue d'une nouvelle tenue qui renforcait  sa position de dominatrice. "Oh wow, c'est une nouvelle tenue" dit O...avec enthousiasme. "Tu aimes?" » demanda timidement V..... "absolument!" , s'est exclamé O.... L'attitude de V... a changée rapidement et elle l'a regardé froidement, "tu sais que tu mérites ce que tu vas avoir, peut-être que si tu n'avais pas été ce petit idiot à deux balles, je n'aurais pas à devoir te discipliner". O... baissa les yeux sur le sol. "O..., deux semaines que nous nous sommes pas vus. Normalement, comme je ne t'ai pas donné d'autorisation,  tu n'as pas eu d'orgasme depuis deux semaines", dit-elle. "Je sais V.... Ça me manque." "Eh bien, j'ai réfléchi." "à propos de quoi?" "sur la façon dont nous pouvons pimenter les choses aujourd'hui. Tu as été un bon garçon, n'est-ce pas ?" "Oui, V. Biensûr." "Je pense qu'il est temps de faire preuve d'un peu de créativité." "avec quoi?" "avec une punition, bien sûr." " un châtiment?" "Oui, O..... Je pense qu'il est temps d'introduire un nouvel élément dans nos jeux." "À quoi penses-tu?" "Je pense qu'il est temps que tu apprennes à plaire à une vraie dominatrice." "que veux-tu dire?" "Je veux dire, je vais t'apprendre à me plaire. Et si tu peux faire ça, alors peut-être, juste peut-être, je te laisserai avoir un orgasme." "vraiment? Ça me plairait vraiment" "Je veux dire, tu vas encore devoir apprendre à être un bon petit soumis. et si tu peux faire ça, alors je te laisserai avoir un orgasme. Évidemment je contrôlerai la façon dont tu jouiras." "comment?" "Eh bien, d'abord, tu vas devoir continuer à apprendre à me plaire. Je vais t'apprendre de nouveaux trucs." "Quel genre de trucs ?" "Eh bien, d'abord, tu vas apprendre à manger de la chatte correctement. Je sais que le fait de t'abstenir de jouir fait de toi un mangeur de chatte plus avide, mais c'est plus qu'un simple empressement. et je ne parle pas seulement de lécher mon clitoris. , non plus. Je veux dire, tu vas devoir apprendre à me manger correctement. O... pensa que V... était en fait relativement satisfaite de ses talents de bouffeur de chatte, mais elle qu'elle voulait renforcer sa domination ce qui n'était pas pour lui déplaire. "d'accord." "Et puis, tu vas aussi devoir apprendre à me baiser avec le gode-ceinture. J'adore l'idée de ta bite encagée balottant entre tes cuisses pendant que tu me pénètre avec le god ceinture, tu peux faire durer le plaisir jusqu'à ce que je jouisse. Et si tu me baise assez bien, alors je te laisserai avoir un orgasme. "d'accord." V...était super excité à l'idée de jouir et de faire n'importe quoi pour elle. "Mais d'abord," dit-elle, "je pense que nous devons travailler sur ton attitude. Tu as été un peu trop arrogant ces derniers temps." "Je suis désolé, V...." "Non, tu ne l'es pas. Tu dois apprendre à garder ta place. Ce n'est pas toi qui commande ici." "Je sais, V.... Je suis désolé." "Bien. Maintenant, commençons." V...a remis à O...une paire de menottes en cuir. « Mets-les à tes poignets. J'ai besoin que tu sois un bon petit soumis, et cela signifie que tu vas devoir apprendre à obéir à chacun de mes ordres. "Oui Maîtresse." "Bien. Maintenant, je veux que tu t'agenouilles sur le sol." O... a fait ce qu'elle lui a dit. V.... s'est assise sur le canapé avec les jambes écartées "maintenant, viens ici." O... rampa vers elle en déplaçant a genoux, ses mains verrouillées derrière son dos. Il pouvait maintenant sentir sa douce chatte humide. "Ne t'inquiète pas, je ferai en sorte de te guider. J'ai juste besoin que tu sois un bon soumis et que tu m'écoutes." "d'accord, je ferai de mon mieux." "Tout d'abord, commençons par un peu d'honnêteté, dis-moi pourquoi je veux contrôler ta bite!" dit-elle sévèrement. "Oh, ahh, parce que j'ai un petit pénis… et je jouis trop vite" dit O..., pensant avoir la bonne réponse. " voilà une parole lucide. maintenant, écarte un peu les jambes ». O... bougea un peu pour écarter ses jambes alors que tout son poids reposait sur ses genoux. V... a mis un doigt sous son menton et a incliné la tête pour la regarder dans les yeux. elle lui ensuite taquiné du pied les couilles depuis sa position assise sur le canapé. la surprise s'est répandue dans tout le corps d'O.. V... a attrapé ses épaules et l'a redressé. "là, ça doit te rappeler que c'est moi qui commande, et tu vas devoir m'écouter si tu veux pouvoir." dit-elle d'un ton neutre. "Ok, je comprends." "Bon garçon. Maintenant, je veux que tu commences par honorer mes seins." elle attrapa sa nuque et pressa son visage contre sa poitrine. O... fit ce qu'elle lui demandait, prenant un de ses petits seins coquins dans sa bouche et le suçant. "Maintenant, lèche-moi doucement les mamelons." dit-elle. O... sentit ses tétons devenir durs sous sa langue. Après quelques minutes V... repoussa la tête d'O.. "OK c'est bon, passons à un autre exercice, ta langue sur ma chatte. je veux que tu me lèches la chatte de la meilleure façon que tu penses être. N'ai pas peur d'utiliser ra langue partout. et quand tu auras fini, je veux que tu suces mon clitoris. O... hésita un instant avant de prendre une profonde inspiration et de plonger. V... gémit pendant qu'il lui léchait la chatte. elle aimait la sensation d'avoir le contrôle. "C'est ça, ma petite salope. Continue comme ça. je vais jouir dans une minute." O... a continué à lécher et à sucer, se sentant plus en confiance à chaque coup de langue. il pouvait sentir les gémissements de V... devenir de plus en plus forts et  pouvait sentir son corps se rapprocher de plus en plus de l'orgasme. V...a attrapé les cheveux d'O... et l'a éloigné de sa chatte. Elle s'est ensuite retournée avec ses genoux sur le canapé et le visage de John juste près de ses fesses. "OK c'est assez. maintenant, il est temps pour toi de me baiser avec le gode-ceinture. V... a aidé O... à remettre le harnais et à attacher le gode. "J'aime son épaisseur et sa longueur. Regarde ta petite bite en dessous, elle n'est certainement même pas comparable. Maintenant, baise-moi avec." V...s'est retournée et a ordonné à O... de se lever pour qu'il puisse la baiser en levrette avec ses mains attachées derrière son dos. O... a mis le gode-ceinture dans la chatte de V...et a commencé ses va-et-vient. Il est allé lentement au début, mais à mesure, il a commencé à accélérer le rythme. il remarqua que depuis cette position, il pouvait éviter que sa bite ne la touche alors qu'il s'enfonçait à fond. "c'est ça. baise-moi fort. Des coups complets jusqu'au fond, bon sang, tu deviens bon dans ce domaine" O... la baisa durement, sa queue tendue sous le harnais. cette fois, il s'était engagé à ne pas avoir d'orgasme jusqu'à ce que V...lui en procure de la manière qu'elle choisira. "bon soumis. tu fais ça très bien. oh j'aime la façon dont tu me baise ! je pense que je suis prêt à jouir… ohhh putain", gémit V..  O...a lentement retiré le gode de la chatte trempée de V... . V...se retourna, enleva le harnais d'O.. mais le laissant menotté. "Je pense que tu es prêt pour un orgasme." V... s'est mise à genoux devant O...,  lui enleva délicatement la cage de chasteté et ensuite, une main s'enroulat autour de sa queue pendant que l'autre malaxait ses couilles à la base. Elle se pencha alors avec hésitation comme si elle était sur le point de lui sucer la bite. O... gémit par anticipation. Elle a commencé à faire semblant de lui donner une fellation, mais au lieu de mettre sa bite dans sa bouche, elle faisait une pipe au gode ceinture. Elle lança ensuite à O... un regard perplexe puis moqueur. "haha, il n'y a aucun moyen que tu jouisses de cette façon. en fait, je ne sais pas encore, quand, et surtout, si, je te ferais jouir ainsi." dit-elle en riant. V... s'est levée et a dit à O... de se retourner et de se pencher en avant, la tête sur le dossier du canapé et à genoux sur l'assise toujours les mains liées derrière le dos.  C'est à ce moment-là qu'il réalisa qu'ils faisaient tout ça juste devant la fenêtre avec les stores levés. Quiconque présent dans les appartements d'en face pouvait voir leur débauche. V... caressa la  bite d'O... en s'assurant qu'il bandait bien, mais pas assez pour atteindre l'orgasme. Elle a ensuite enfilé un gant en latex en regardant O.. qui ne pouvait pas deviné ce qui se passait. "Es-tu prêt?" » demanda V.... "Oui s'il te plaît, je veux jouir!" s'exclama O.... "Bien. eh bien, pour te récompenser de m'avoir bouffé la chatte et  baisé avec le gode ceinture, voyons de quel moyen je  pourrais  te faire jouir. O.... était confus mais aveuglé par son besoin de jouir. il a tout oublié de la fenêtre et de ce que pourraient voir les voisins.  V... lui glissa à l'oreille "Je sais que plus je me refuse à toi, plus tu es excité, ce qui est idéal pour ton entraînement de bonne petite salope à sa maîtresse." "Essayons maintenant une autre forme d'entraînement." dit V...affichant un sourire menaçant.  "Oui s'il vous plaît maîtresse, tout ce que vous voulez, je ferai n'importe quoi" plaida O.... "bonne réponse, je me souviendrai de ce que tu as dit". V... a ensuite posé une petite quantité de lubrifiant sur un de ses doigts gantés et l'a enfoncé délicatement dans le trou du cul serré d'O.... "Oula, qu'est-ce que tu fais" balbutia O.... "Tais-toi, petite salope, je ferai ce que je veux de ton corps" repondit sèchement V.... tout en  enroulant son doigt pour frotter la prostate d'O.  "Je vais te faire jouir mon petit soumis, tu ne le veux pas?"  demanda V.... pendant qu'elle caressait encore plus fort la bite de sa victime. "Oh mon Dieu, ta bite est si dure, je savais que tu apprécierais ça", nota V.. avec enthousiasme. O...était perdu, et ne savait pas quoi penser. mais il l'était tellement excité et avait besoin de jouir qu'il était prêt à tout accepter. V.. continua à branler d'une main la bite d'O en continuant avec l'autre de s'occuper de son anus. O.... commença à gémir, oubliant toute idée d'humiliation d'être doigté par sa maîtresse, le plaisir lui embrouillait l'esprit et le rendait singulièrement concentré sur sa soumission à la volonté de V.... "Il est temps pour toi de jouir ma petite salope" cria V.... elle accélérera le rythme de son doigt et de sa main. O... sentit une chaleur monter en lui. il gémit une dernière fois puis sa queue se vida de son sperme. C'était bien mais différent, un peu incomplet. il n’a pas explosé comme il en avait l’habitude. "bon garçon." dit V.. d'un ton rassurant. " Elle ajouta:  "Cela s'appelle une traite, et si tu as de la chance, je veillerai à ce que tu en profite davantage pour vous éviter d'être trop frustré". V...a déverrouillé les menottes et a aidé O... à se relever. "Je suis fier de toi, O.... Tu as fait un excellent travail."
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Par : le 16/09/24
"Et d'ailleurs, Monsieur, vous avez été dans ma vie une obsession charmante, un long amour; il ne faiblit pas. Je vous ai lu durant des veillées sinistres et, au bord de la mer sur des plages douces, en plein soleil d'été. Je vous ai emporté en Palestine, et c'est vous encore qui me consoliez, il y a dix ans, quand je mourais d'ennui dans le Quartier Latin. L'avenir nous tourmente, le passé nous retient, c'est pour cela que le présent nous échappe. La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles". Pour avoir du talent, il faut seulement être convaincu qu'on en possède vraiment". De l'homme, on retient en général l'image de la fin, celle du normand solide, aux moustaches tombantes et au crâne dégarni, le regard aux yeux cernés de l'ermite de Croisset, un viking, mieux, un Sicambre dont la stature "hénaurme" trône au centre de notre littérature. De l'écrivain, on loue le style. Images convenues de Flaubert, entré en littérature comme on entre en religion, souffrant mille morts pour terminer une page, et faisant subir à ses textes la fameuse épreuve du "gueuloir", car "une bonne phrase de prose doit être comme un bon vers, inchangeable, aussi rythmée, aussi sonore". On a pu lui reprocher son style trop soigné, trop recherché et trop travaillé, au point parfois de "sentir l'huile". Étrange spécimen d'écrivain qui travaille plus pour gagner moins, lui, "l'obscur et patient pêcheur de perles plongeant dans les bas-fonds et qui revient les mains vides et la face bleuie". Pour faire bonne mesure, on a alors vanté le style spontané, vivant et direct de sacorrespondance. Flaubert s'y livrerait en personne, sans fard. Ces "idées reçues" sur l'écrivain ne sont pas entièrement fausses, bien sûr, mais, trop "scolaires", elles risquent de figer l'image que nous avons de lui et de nous faire manquer le reste de cet homme qui "se perd en arabesques infinies". L'homme et l'écrivain méritent qu'on en approfondisse un peu le portrait, d'autant plus que, comme Flaubert lui-même l'a écrit à propos d'Hugo dont il lui est pourtant arrivé de railler la sottise," plus on le fréquente, plus on l'aime". Il refusait qu’on publie une photo de lui, évitait les journalistes,effaçait sa personne dans ses romans. Le romancier rejetait la célébrité, et a réussi l’entreprise de toute une vie: être connu pour ses livres seulement. Milan Kundera de nos jours, pousse la discrétion jusqu'à imposer à ses admirateurs un peu trop fervents, un code téléphonique spécial avant toute demande d'interview. Pourfendeur de la médiocrité et de la bêtise, Gustave Flaubert reste la figure à part de la littérature française du XIXème siècle. Son héroïne Madame Bovary a donné son nom au comportement psychologique consistant à fuir dans le rêve l'insatisfaction éprouvée dans la vie: le bovarysme. L'écriture, pour Gustave Flaubert, est le fruit d'une enquête minutieuse et d'un labeur acharné. Maître bien malgré lui du mouvement réaliste et inspirateur des naturalistes, il suscitera l'admiration de Proust, l'intérêt de Sartre et influencera jusqu'au nouveau roman. Né à Rouen le douze décembre 1821, il est issu d’une famille de médecins. Le père, grand bourgeois sévère, est chirurgien-chef à l’Hôtel-Dieu. Très jeune, l’enfant a décidé d’écrire. Il a trouvé un sujet, qu’une vie d’écrivain ne suffira pas à épuiser: la bêtise. Ainsi, se manifeste déjà le goût du sarcasme, de l’ironie et de la dénonciation. Rapidement, Il est délaissé en faveur de son frère aîné, brillant élève admiré par la famille, prénommé Achille comme son père, à qui il succédera comme chirurgien-chef de l'Hôtel-Dieu. Gustave Flaubert passe une enfance sans joie, marquée par l'environnement sombre de l'appartement de fonction de son père à l'hôpital de Rouen, mais adoucie par sa tendre complicité avec sa sœur cadette, Caroline, née trois ans après lui. Adolescent aux exaltations romantiques, il est déjà attiré par l'écriture au cours d'une scolarité vécue sans enthousiasme comme interne au Collège royal, puis au lycée de Rouen. Flaubert enfant a déjà dans ses tiroirs une production considérable.   "D'où vient donc cette haine contre la littérature? Est-ce envie ou bêtise? L'un et l'autre, sans doute, avec une forte dose d'hypocrisie. Comme ils sont rares les mortels tolérables, mais Vous, Princesse, vous êtes indulgente. L'élévation de votre esprit fait que vous regardez de haut la sottise; moi, elle m'écrase, étant, comme vous savez , un homme faible et sensible. La vie n'est supportable qu'avec une ivresse quelconque. Si tu pouvais lire dans mon cœur, tu verrais la place où je t'ai mise. Rien n'est sérieux en ce bas monde que le rire. La manière la plus profonde de sentir encore quelque chose est d'en souffrir". Son baccalauréat une fois obtenu, le jeune homme entame sans enthousiasme des études de droit à Paris. Il fréquente surtout les milieux artistiques et se lie d’amitié avec Maxime Du Camp, homme de lettres mondain qui prétend le patronner. Mais son idéalisme blessé tourne au dégoût de la vie, au refus de l’action, à la dérision générale du réel. Après ses réussites aux examens, ses parents lui financent alors un voyage dans les Pyrénées et en Corse, que Flaubert relatera dans l'ouvrage de jeunesse publié de manière posthume sous le nom de "Voyage dans les Pyrénées et en Corse" ou dans certaines éditions des "Mémoires d'un fou". Le premier événement notable dans sa jeunesse est sa rencontre à Trouville-sur-Mer, durant l'été 1836, d'Élisa Schlésinger qu'il aimera d'une passion durable et sans retour. Il transposera d'ailleurs cette passion muette, avec la charge émotionnelle qu'elle a développée chez lui, dans son roman "L'Éducation sentimentale", en particulier dans la page célèbre de "l'apparition" de madame Arnoux au regard du jeune Frédéric et dans leur dernière rencontre poignante. Il a treize ans et demi, il voit alors sur la plage de Trouville, une "pelisse rouge avec des raies noires", laissée sur le sable par une femme partie se baigner, qui va être trempée par les vagues montantes. Il déplace la pelisse. Plus tard, dans la salle à manger de l'hôtel, quelqu'un le remercie alors, c'est la baigneuse. "Je vois encore, écrira Flaubert, cette prunelle ardente sous un sourcil noir se fixer sur moi comme un soleil". Il vient de tomber amoureux d'Élisa Schlesinger, il l'aimera toujours. Deux ans plus tard, à quinze ans et demi, l'auteur décide d'écrire son propre "Werther", sa propre "Confession d'un enfant du siècle": il va y raconter la rencontre, brève et alors sans suite d'Élisa. Il appelle le livre les "Mémoires d'un fou", peut-être en hommage à quelques lignes de Werther, où Goethe écrit que, dès qu'un homme accomplit alors "un geste généreux et inattendu", les témoins crient qu'il est fou. "Mémoires d'un fou" n'est pas le premier écrit de Flaubert. À neuf ans, il a publié, par les soins d'un avocat de Rouen, Albert Mignot, un "Éloge de Corneille" et il a mis en sous-titre: "Œuvres choisies de Gustave F". À onze ans, il donne des critiques dramatiques dans le journal "Art et Progrès". Puis ce sont des livres d'histoire, ou mystiques, le "Moine des Chartreux", la "Peste à Florence", "la Dernière Heure". Lorsqu'il écrit sa rencontre avec Élisa, Flaubert est l'auteur déjà de près de trente œuvres. Dispensé de service militaire grâce au tirage au sort qui lui est favorable, Flaubert entreprend sans conviction, en 1841, des études de droit à Paris, ses parents souhaitant qu'il devienne avocat. Il mène une vie de bohème agitée, consacrée à l'écriture. Il y rencontre des personnalités dans le monde des arts, comme le sculpteur James Pradier,et celui de la littérature, comme l'écrivain Maxime Du Camp, qui deviendra son ami, ainsi que l'auteur dramatique Victor Hugo. Il abandonne le droit, qu'il abhorre, en janvier 1844 après une première grave crise d'épilepsie. Il revient alors à Rouen, avant de s'installer en juin 1844 à Croisset, en aval de la Seine, dans une vaste maison que lui achète son père.   "N'avaient-ils rien autre chose à se dire ? Leurs yeux pourtant étaient pleins d'une causerie plus sérieuse; et, tandis qu'ils s'efforçaient à trouver des phrases banales, ils sentaient une même langueur les envahir tous les deux. C'était comme un murmure de l'ãme, profond, continu, qui dominait celui des voix. On peut juger de la beauté d'un livre à la vigueur des coups de poing qu'il vous a donné et à la longueur du temps qu'on est ensuite à en revenir. J’éprouve le besoin de sortir du monde, où ma plume s’est trop trempée et qui d’ailleurs me fatigue autant à reproduire qu’il me dégoûte à voir". Le jeune Flaubert nourrit un idéal élevé, des romans approchant la perfection stylistique. Et il sait que même avec les plus grands de la littérature, le jugement peut être sévère. À l’entrée "Célébrité" de son "Dictionnaire des idées reçues", où il a recensé pendant une trentaine d’années les lieux communs les plus bêtes de son époque, il écrit: " Dénigrer quand même les célébrités, en signalant leurs défauts privés. Musset se soûlait. Balzac était criblé de dettes. Hugo est avare". Fils d'un champenois et d'une normande, il joint en lui les traits des deux races. Ainsi, auphysique il est un pur viking. Il en a la taille haute, le regard, l'opiniâtreté et l'esprit d'indépendance. Mais il doit à son père, professeur de clinique et chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu, après avoir été un des plus brillants élèves de Dupuytren, sa méthode d'analyse scrupuleuse, sa précision scientifique. Il rechercha, en clinicien, la vérité sous les faux-semblants. Il la décrira avec une objectivité qui lui sera reprochée comme si elle était une marque d'insensibilité, alors qu'il conservera toute la vie un cœur d'ingénu. Il a grandi dans un hôpital, joué, dans un petit jardin, sous les fenêtres d'un amphithéâtre d'anatomie. Il a connu la souffrance et la mort dès ses premières années. Mais la mélancolie d'un tel lieu était tempérée par la douceur d'un foyer familial très uni, où l'on aimait rire. De ces contrastes sont venus sans doute et sa tendance à latristesse et son besoin de grosse gaieté, son goût des farces, et cette invention d'un personnage fictif, "Le Garçon", auquel ses camarades et lui, lui surtout, et jusqu'à la fin de sa vie, prêtent les propos cyniques les plus extravagants, les mieuxfaits pour effaroucher les bourgeois qu'il prend en horreur. À côté de cela, Gustave Flaubert a grand besoin de tendresse,et le montre dans ses lettres à sa mère, à sa sœur de trois ans plus jeune que lui. Il allait la perdre le vingt mars 1846, trois mois après la mort de son père. Ces deuils répétés, la présence au foyer d'une enfant dont la venue avait coûté la vie à la très jeune mère, une maladie nerveuse épileptiforme, mais qui vraisemblablement ne fut pas, comme on l'a trop souvent à tort dit, l'épilepsie vraie, assombrirent encore son destin, inclinèrent davantage son esprit vers le pessimisme. Sa santé fragile l'obligea à interrompre ses études de droit, ce qui fut plutôt un soulagement, car il ne concevait pas, étant encore sur les bancs du lycée, qu'il pût être autre chose qu'un grand écrivain. Le destin de "Madame Bovary" vient de loin.   "Surpris d'étonnement à cette suavité nouvelle, ils ne songeaient pas à s'en raconter la sensation ou en découvrir la cause. Les bonheurs futurs, comme les rivages des tropiques, projettent sur l'immensité qui les précède leurs mollesses natales, une brise parfumée, et l'on s'assoupit dans cet enivrement, sans même s'inquiéter de l'horizon que l'on n'aperçoit pas. Tout ce qui l'entourait immédiatement, campagne ennuyeuse, petits bourgeois imbéciles, médiocrité de l'existence, lui semblait une exception dans le monde, un hasard particulier où elle se trouvait prise, tandis qu'au delà s'étendait à perte de vue l'immense pays de félicités et de passions". La famille de Mme Flaubert était du pays d'Auge. Le docteur Fleuriot, installé à Pont-l'Evêque, avait épousé une demoiselle Cambremer de Croixmare, dont il eut une fille, la mère du romancier. Ses biens ramenaient chaque été les Flaubert à Trouville, où les parents champenois venaient les rejoindre. Trouville n'était encore qu'un village de pêcheurs. Mais la beauté du site attirait nombre d'artistes, et ce fut là que le collégien fit, au vrai, son éducation sentimentale. Une idylle ébauchée avec une amie de sa sœur, une fille de l'amiral anglais Collier, servit de prélude au grand roman d'amour, à la passion du romancier pour Mme Schlésinger, rencontrée à Trouville en 1836. Cette passion est à l'origine d'un des chefs-d'œuvre de la littérature française: "L'Éducation sentimentale". Il est remarquable que, dès sa jeunesse, Flaubert ait été attiré par les sujets qu'il devait développer plus tard dans la pleine maturité. On trouve dans les écrits de l'enfant et de l'adolescent l'embryon de ce qui allait alors devenir "La Tentation de Saint-Antoine". En 1835: "Voyage en enfer", en 1837: "Rêve d'enfer", en 1839: "Smarh". De même trois versions de"L'Éducation sentimentale" précèdent le roman de 1869. En 1836 les "Mémoires d'un fou", puis à vingt ans, alors qu'il était étudiant à Paris, "Novembre", et en 1843, une première "Éducation sentimentale", qui n'a de commun que le titre avec le texte définitif. Alors les frères Goncourt ont dit avec raison que certaines pages de "Novembre" étaient un réel chef-d'œuvre, ce qui n'empêchera pas le jeune auteur d'attendre encore treize années avant de rien livrer au public. Lorsque, obéissant à la mode littéraire, il écrit, en 1837, "Une leçon d'histoire naturelle: Genre commis", l'imprime dans"Le Colibri", cette "physiologie" balzacienne préfigure "Madame Bovary" et "Bouvard et Pécuchet", avec plus d'éclat. Gustave Flaubert s'était lié sur les bancs de l'école de droit avec un autre étudiant, comme lui fils de médecin, Maxime Du Camp. Malgré quelques orages, leur amitié fut durable, bien que refroidie par la hâte de Du Camp à se pousser dans le monde, et l'indifférence de Flaubert, qui, aux objurgations de son ami, répondit: "Être connu n'est pas ma principale affaire. Je vise à mieux: à me plaire, et c'est plus difficile. Le succès me paraît être un résultat et non pas le but. J'ai en tête une manière d'écrire et gentillesse de langage à quoi je veux atteindre". Cela fut écrit en juin 1856,avant même que fût alors achevé le roman qui le tenait occupé depuis 1851, son chef-d'œuvre, "Madame Bovary".   "Elle retenait sa douleur, jusqu'au soir fut très brave mais dans sa chambre, elle s'y abandonna, à plat ventre sur son matelas, le visage dans l'oreiller, et les deux poings contre les tempes. Mais elle, sa vie était froide comme un grenier dont la lucarne est au nord, et l’ennui, araignée silencieuse filait sa toile dans l’ombre à tous les coins de son cœur. Elle confondait, dans son désir, les sensualités du luxe avec les joies du cœur, l'élégance des habitudes et les délicatesses du sentiment". Au début de l'année 1846, meurent, à peu de semaines d'intervalle, son père, puis sa jeune sœur, deux mois après son accouchement. Gustave prendra la charge de sa nièce, Caroline. Son père laisse en héritage une fortune évaluée à cinq cent mille francs. Il peut désormais vivre de ses rentes et se consacrer entièrement à l'écriture. Il décide, en compagnie de Du Camp, de parcourir à pied la Touraine, la Bretagne et la Normandie, en longeant la côte, de la Loire à la Seine, au printemps de 1847. En avril 1848, il a encore le chagrin de perdre un de ses intimes, Alfred Le Poittevin, dont la sœur était la mère de Guy de Maupassant. Puis, comme pour se consoler en traitant un sujet longuement mûri avec lui, il se met à rédiger "La Tentation de Saint-Antoine", après avoir mis au net les notes rapportées de son voyage en Bretagne. Celles-ci devaient former un volume, "Par les champs et par les grèves", dont les chapitres impairs sont de Gustave Flaubert, les pairs de Maxime Du Camp. Il se rend à Paris avec son ami Louis-Hyacinthe Bouilhet pour assister à la Révolution de 1848. Légaliste, il lui porte un regard très critique que l'on retrouve dans "L'Éducation sentimentale". "La Tentation de Saint Antoine" tient Flaubert jusqu'en septembre 1849. Les médecins lui prescrivent, son état nerveux s'aggravant, un séjour dans les pays chauds. Il avait décidé de partir avec Du Camp pour l'Orient, mais il voulait avant achever sa tâche. Il se mit en route pour l'Orient le vingt-neuf octobre 1849, parcourut avec Du Camp l'Égypte et remonta le Nil, visita l'Asie Mineure, la Turquie, la Grèce, et revint par l'Italie. Il y fit provision de souvenirs qui trouvèrent leur emploi dans "Salammbô", dans "Hérodias", ainsi que dans les versions ultérieures de "La Tentation de Saint-Antoine". Ce long voyage se réalisa entre 1849 et 1852. Dès son retour, il reprend alors sa relation avec la poétesse Louise Colet. Liaison traversée de bien des disputes, de ruptures momentanées, de replâtrages. Jusqu'à leur rupture, il entretient avec elle une correspondance considérable dans laquelle il développe son point de vue très personnel sur le travail de l'écrivain, les fines subtilités de la langue française et ses opinions sur les rapports entre hommes et femmes.   "Il n’avait plus, comme autrefois, de ces mots si doux qui la faisaient pleurer, ni de ces véhémentes caresses qui la rendaient folle ; si bien que leur grand amour, où elle vivait plongée, parut se diminuer sous elle, comme l’eau d’un fleuve qui s’absorberait dans son lit, et elle aperçut la vase. Étourdissons-nous avec le bruit de la plume et buvons de l'encre. Cela grise mieux que le vin. Ils se connaissaient trop pour avoir ces ébahissements de la possession qui en centuplent la joie. Elle était aussi dégoûtée de lui qu’il était fatigué d’elle. Emma retrouvait dans l’adultère toutes les platitudes du mariage". Retiré à Croisset, près de sa mère, n'ayant guère de distractions que les soins donnés à l'éducation de sa nièce et quelques voyages à Paris, Flaubert vécut en solitaire. Quelques passades, mais surtout un échange épistolaire assidu avec des amis et amies de choix, lui suffirent. Ses œuvres, peu nombreuses, ne comportent que trois grands romans, trois contes brefs, un "mystère", si l'on s'en tient à ce qui fut publié de son vivant. Il faut y ajouter une pièce de théâtre, "Le Candidat", qui subit un échec au Vaudeville le onze mars 1874, une féérie, "Le Château des cœurs", écrite avec Bouilhet et d'Osmoy, et quine fut pas représentée, un roman posthume, "Bouvard et Pécuchet", inachevé, et surtout cette "Correspondance"qui forme aujourd'hui treize gros volumes, et qui est peut-être le paradoxal chef-d'œuvre d'un écrivain dont le credo artistique tenait en ce seul article. "Le premier venu est plus intéressant que le nommé Gustave Flaubert", signifiant clairement que l'écrivain doit demeurer toujours absent de son œuvre, comme Dieu reste invisible dans la création. Sa vie, après son retour d'Orient, se confond alors avec l'histoire de ses livres. "Madame Bovary", en 1856, avait commencé de paraître dans "La Revue de Paris", fondée par Du Camp au retour du voyage en Orient, et, à cause de son libéralisme, mal vue du pouvoir, on prit prétexte de quelques scènes du roman pour engager des poursuites contre la revue et l'écrivain. Une habile plaidoirie de Maître Sénart provoqua l'acquittement, le sept février 1857, malgré le réquisitoire d'une sévérité inique du substitut Pinard. En avril, le volume paraissait chez Michel Lévy, et le procès maladroit servit grandement à le lancer. La presse fut d'ailleurs très louangeuse, avec Sainte-Beuve, et Baudelaire, mais les journaux de droite dénoncèrent l'immoralité de l'auteur et déplorèrent alors son acquittement.   "N'importe! elle n'était pas heureuse, ne l'avait jamais été. D'où venait donc cette insuffisance de la vie, cette pourriture instantanée des choses où elle s'appuyait ? Quand le soleil se couche, on respire au bord des golfes le parfum des citronniers. Puis, le soir, sur la terrasse des villas, seuls et les doigts confondus, on regarde les étoiles en faisant des projets. Il lui semblait que certains lieux sur la terre devaient produire du bonheur, comme une plante particulière au sol qui pousse mal tout autre part". Qu'avait-il fait cependant ? Goncourt rapporte ce mot de Mgr Dupanloup: "Madame Bovary ? un chef-d'œuvre, monsieur. Oui, un chef-d'œuvre pour ceux qui ont confessé en province." Une œuvre morale, en tout cas, car l'histoire d'Emma Bovary n'offre rien qui puisse être regardé comme une apologie du vice. Victime de ses rêves, de ce triste penchant à toujours vouloir ce que la vie ne peut alors raisonnablement lui donner, dédaignant ce qu'elle tient, poursuivant de chimériques espoirs, Emma souffre de la médiocrité provinciale. Mariée à un officier de santé, elle étouffe dans le village où son mari exerce la médecine. Un hobereau du voisinage n'a pas de mal à en faire sa maîtresse, puis se lasse vite d'elle. Déçue, elle manque mourir de chagrin, prend sa revanche avec un clerc de notaire, signe des traites pour se faire belle, et, acculée à la ruine, entraînant son pauvre niais de mari dans les pires embarras, elle se fait donner de l'arsenic par le garçon du pharmacien Homais, et s'empoisonne. On ne peut résumer un livre où chaque détail a sa valeur, où tout est ordonné avec un art de composition admirable, où chaque caractère est d'une vérité qui en fait un "type" demeuré vivant, et dont le nom est passé dans la langue. Quand on demandait à Flaubert quel avait été le modèle de Madame Bovary, il répondait: "C'est moi !" Et cela est exact. Il a pu dire également: "Ma pauvre Bovary, à cette heure, souffre et pleure dans vingt villages de France !" Elle restera vraie tant qu'il y aura des êtres pour ainsi rêver et pour souffrir.   "Avant qu'elle se mariât, elle avait cru avoir de l'amour ; mais le bonheur qui aurait dû résulter de cet amour n'était pas venu, il fallait qu'elle se fut trompée, songea-t-elle. Et Emma cherchait à savoir ce que l'on entendait au juste dans la vie par les mots de félicité, de passion et d'ivresse, qui lui avaient paru si beaux dans les livres. Un livre est une chose essentiellement organique, cela fait partie de nous-mêmes. Nous nous sommes arrachés du ventre un peu de tripes, que nous servons aux bourgeois. L'artiste doit être dans son œuvre comme Dieu dans la création, présent partout et visible nulle-part". Le premier septembre 1857, Flaubert entame la rédaction de "Salammbô", roman historique évoquant la "guerre des Mercenaires" à Carthage, conflit s'étant déroulé entre les première et seconde guerres puniques. Polybe lui fournit les données historiques, avec la "guerre des Mercenaires". Patiemment, il entreprit d'immenses lectures pour donner un fondement acceptable à l'histoire de Salammbô, fille d'Hamilcar Barca. Il alla sur les lieux voir les paysages historiques. Le nom de l'héroïne est un de ceux que les Phéniciens donnaient alors à Vénus. Quant le roman parut, l'archéologue Froehner en critiqua la vraisemblance historique. Citant ses sources, Flaubert leconfondit, et il se trouve aujourd'hui que les récentes découvertes, très loin de ruiner ses hypothèses, les confirment en général, comme c'est la cas pour les enfants immolés à Moloch. Le succès fut aussi grand que celui de "Madame Bovary" lorsque le livre parut en novembre 1862. Il avait coûté près de six ans passés dans les "affres du style". Deux ans plustard, le premier septembre 1864, Flaubert entreprend enfin la version définitive de "L'Éducation sentimentale", roman de formation marqué par l'échec et l'ironie, avec des éléments autobiographiques comme le premier émoi amoureux ou les débordements des révolutionnaires de 1848. Le roman est publié en novembre 1869. Mal accueilli par la critique et les lecteurs, il ne s'en vend ainsi que quelques centaines d'exemplaires. Flaubert continue sa vie mondaine. Il rencontre l'empereur, reçoit la Légion d'honneur en 1866 et resserre ses liens avec George Sand qui le reçoit à Nohant. En juillet 1869, il est très affecté par la mort de son ami Louis-Hyacinthe Bouilhet. Rien ne permet d'affirmer qu'il ait été l'amant de la mère de Guy de Maupassant, sœur de son ami d'enfance, Alfred Le Poittevin. Quoi qu'il en soit, il sera très proche du jeune Maupassant qui le considérera comme un père spirituel. Leur correspondance témoigne de cette proximité.   "La conversation de Charles était plate comme un trottoir de rue, et les idées de tout le monde y défilaient dans leur costume ordinaire, sans exciter d'émotion, de rire ou de rêverie. Quand je regarde une des petites étoiles de la Voie lactée, je me dis que la Terre n'est pas plus grande que l'une de ces étincelles. Et moi qui gravite une minute sur cette étincelle, qui suis-je donc, que sommes-nous ? Ce sentiment de mon infirmité, de mon néant, me rassure. Il semble être devenu un grain de poussière perdu dans l'espace, et pourtant je fais partie de cette grandeur illimitée qui m'enveloppe". La guerre interrompit alors la composition de "La Tentation de Saint-Antoine", qui ne put paraître qu'en 1874. Avec ce livre, l'écrivain dotait la littérature française d'un ouvrage sans analogue, dont la portée rappelle celle de Faust. En 1875, Commanville, mari de sa nièce, est ruiné et menacé de faillite. Avec un dévouement extrême, Flaubert se dépouille pour le sauver. En vain, il n'y parviendra pas, et sera d'ailleurs payé d'ingratitude. Ses amis l'aident. George Sand lui offre d'acheter Croisset et de l'y laisser sa vie durant. Il croit pouvoir se passer de cette aide. Et George Sand meurt six mois plus tard. Il a mis en chantier un autre grand roman qui doit être le récit des déceptions éprouvées par deux anciens commis, qu'un héritage affranchit du labeur quotidien, et qui, installés à la campagne, se mettent en tête d'entreprendre ce qu'ils sont mal préparés à mener à bien, échouent piteusement dans leurs essais d'agronomie, puis d'archéologie, de médecine, puis de littérature, et, écœurés, se remettent, de guerre lasse, à "copier comme autrefois" pour alors passer la vie. On a dit que "Bouvard et Pécuchet" faisait le procès de la science, c'est une grossière erreur. C'est le procès du manque de méthode que fait Flaubert, la critique de ceux qui croient savoir et n'ont même pas appris à apprendre. Leçon très haute et par cela même destinée à n'être que difficilement comprise, et d'autant moins que le livre est inachevé, et que nous ignorons ce que devaient copier les deux personnages, dont le choix constituait évidemment la preuve de leur enrichissement spirituel, car, Flaubert le dit, ils avaient appris dans toutes leurs expériences à souffrir, comme lui-même, de la bêtise universelle, au point de ne plus la tolérer. L'œuvre sera publiée en l'état dans l'année 1881, un an après sa mort.   "L’humiliation de se sentir faible se tournait en une rancune que les voluptés tempéraient. Ce n’était pas de l’attachement, c’était comme une séduction permanente. Il la subjuguait. Elle en avait presque peur. Les soupirs au clair de lune, les longues étreintes, les larmes qui coulent sur les mains qu’on abandonne, toutes les fièvres de la chair et les langueurs de la tendresse ne se séparaient donc pas du balcon des grands châteaux qui sont pleins de loisirs, d’un boudoir à stores de soie avec un tapis bien épais, des jardinières remplies, un lit monté sur une estrade, ni du scintillement des pierres précieuses et des aiguillettes de la livrée". Pour obéir au vœu de George Sand, qui lui reprochait de toujours "travailler dans la désolation", sans jamais écrire rien de consolant, il entreprit "Un cœur simple". Ces souvenirs d'enfance à Trouville, à Pont-l'Evêque, groupés autour de sa servante Félicité, joints à "La Légende de Saint Julien l'Hospitalier" et à "Hérodias" forment les "Trois Contes inspirés", le premier d'un vitrail, le second d'un tympan de portail de la cathédrale de Rouen, entraînant ainsi le lecteur en plein Moyen Âge de la "Légende dorée", et puis en Judée, à l'Orient de la mer Morte, dans la citadelle de Machaerous. Hérode Antipas, Tétrarque de Galilée, pour obéir à Salomé qui, ayant dansé devant lui, lui avait plu, ordonna au bourreau de trancher la tête de Jean-Baptiste et de l'apporter à la jeune fille sur un plateau. Trois récits de couleur si variée que tout son art se trouve résumé dans cette opposition des paysages et des nuances psychologiques. Les dernières lettres publiées dans sa "Correspondance" nous montrent Gustave Flaubert "las jusqu'aux moelles", terrassé par le chagrin et le travail. La mort vint le prendre le huit mai 1880, à l'âge de cinquante-huit ans. Il avait eu avant de mourir la consolation d'assister au triomphe de son disciple Guy de Maupassant dont "Boule de Suif" était saluée comme un chef-d'œuvre. Son enterrement au cimetière monumental de Rouen se déroule le onze mai 1880, en présence de nombreux écrivains importants qui le reconnaissent comme leur maître, qu'il s'agisse de Zola, de Daudet, de Théodore de Banville ou de Guy de Maupassant, dont il avait encouragé la carrière depuis 1873.   "Le devoir, c'est de sentir ce qui est grand, de chérir ce qui est beau, et non pas d'accepter toutes les conventions de la société, avec les ignominies qu'elle nous impose. Mais elle, sa vie était froide comme un grenier dont la lucarne est au nord, et l'ennui, araignée silencieuse, filait sa toile dans l'ombre à tous les coins de son cœur. Je suis doué d'une sensibilité absurde, ce qui érafle les autres me déchire. Personne, jamais, ne peut donner l'exacte mesure de ses besoins, ni de ses conceptions, ni de ses douleurs. Les bonheurs futurs, comme les beaux rivages des tropiques, projettent sur l’immensité qui les précède leur mollesse natale, une brise parfumée, et l’on s’assoupit dans cet enivrement sans même s’inquiéter de l’horizon que l’on n’aperçoit pas". En 1850, Balzac meurt. Flaubert, en voyage à Constantinople, l’apprend. La succession est ouverte. "Je crois que le roman ne fait que de naître, il attend son Homère". En 1857, cet Homère fait l’objet d’un procès au terme de sept années qui métamorphosent alors le roman français, et aboutissent à la tentative de censure bourgeoise. Procès d’une femme, ou procès d'un roman ? Quand Flaubert se met à sa table de travail et dans le "gueuloir" de Croisset, il entame l’expérience de la contrainte généralisée. Contrainte du sujet et du combat qu’il génère, contrainte du genre romanesque, contrainte du style et de l’écriture. Sans doute se résolvent-elles moins dans l’achèvement du livre, parfait système clos, que dans la récurrence, la structure, l’organisation du texte. Si l’on a pu parler de "machine romanesque", c’est que Madame Bovary pose d’une façon magistrale l’économie du genre, en définit les enjeux et combine avec une remarquable efficacité les impératifs de l’écriture. Continuateur de Stendhal et de Balzac, Flaubert ancre le roman dans la tradition française du réalisme. À ce titre, il ouvre la voie à plusieurs générations de disciples, qui retiennent son exigence de vérité et d’observation à travers la doctrine du naturalisme. Mais l’auteur ne renonce jamais à l’héritage romantique de Chateaubriand, parfois de Hugo, deux écrivains qui ont ainsi déterminé ses débuts en littérature. Toute son œuvre, jusqu’à sa correspondance intime, porte la marque de tentations contradictoires. Celle d’un bourgeois en rupture avec la classe sociale dominante et celle d’un esthète de la rigueur pris dans le vertige de l’imagination. La quête inlassable de l’unité nourrit un culte du style. La beauté, selon Flaubert, résulte de l’accord du mot et de l’expression avec la pensée. La figure de l’écrivain s’efface alors devant celle d’un ouvrier laborieux, qui inspirera ainsi le XXème siècle, de Proust au nouveau roman.   "Sa vie était froide comme un grenier dont la lucarne est au nord, et l’ennui, araignée silencieuse, filait sa toile dans l’ombre à tous les coins de son cœur. Tout ce qui l'entourait immédiatement, campagne ennuyeuse, petits bourgeois imbéciles, médiocrité de l'existence, lui semblait une exception dans le monde, un hasard particulier où elle se trouvait prise, tandis qu'au delà s'étendait à perte de vue l'immense pays des félicités et des passions. Elle confondait, dans son désir, les sensualités du luxe avec les joies du coeur, l'élégance des habitudes et les délicatesses du sentiment". La poésie est une plante libre qui croît toujours là où on ne la sème pas. Le poète n'est pas autre chose qu'un botaniste patient qui gravit les montagnes pour aller la cueillir. Si le visage est le miroir de l'âme, alors il y a des gens qui ont l'âme bien laide. La morale de l’art consiste dans sa beauté même, et j’estime par-dessus tout d’abord le style, et ensuite le vrai. Je crois avoir mis dans la peinture des mœurs bourgeoises, dans l’exposition d’un caractère féminin naturellement corrompu, autant de littérature et de convenances que possibles, une fois le sujet donné, bien entendu". Pour Flaubert,"l'Idée n'existe qu'en vertu de sa forme", et cette forme doit approcher une perfection dont il faut fonder les lois à force de reprises minutieuses. Il rêve d'un style "qui serait rythmé comme le vers, précis comme le langage des sciences et avec des ondulations, des ronflements, des aigrettes de feu, un style qui vous entrerait dans l'idée comme un coup de stylet". Le style est "à lui seul une manière absolue de voir les choses" et "les grands sujets font les œuvres médiocres". Flaubert, en passant du "débraillé" de Saint Antoine au "boutonné" de Madame Bovary, a tenté, à partir d'un sujet terre à terre, d'écrire un "livre sur rien". La précision du vocabulaire, l’équilibre de la ponctuation, le contrôle des assonances et la maîtrise du rythme atteignent avec Flaubert un degré d’harmonie absolu. Dans la solitude de la maison familiale de Croisset, l’auteur corrige ses brouillons, multiplie les versions de ses textes et les soumet à l’épreuve du "gueuloir", une pièce réservée où il peut les lire à haute voix, ou même les crier, pour mesurer l’effet qu’ils produisent. À travers les échecs, les crises et les périodes de doute, il s’apparente à un sacrifice. Sceptique et désabusé devant l’existence et les hommes, le romancier envisage l’écriture comme un martyre, guidé par la seule foi dans la perfection. L’ambition ultime de Flaubert est l’effacement de sa personne au bénéfice de son œuvre. "L’artiste doit s’arranger toujours à faire croire à la postérité qu’il n’a jamais vécu. Je ne peux rien me figurer sur la personne d’Homère, de Rabelais, et quand je pense à Michel-Ange, je vois alors, de dos seulement, un beau vieillard de stature colossale, sculptant la nuit aux flambeaux".   Bibliographie et références:   - Juliette Azoulai, "L'âme et le corps chez Flaubert" - Maurice Bardèche," L’Œuvre de Gustave Flaubert" - Pierre Barillet, "Gustave et Louise" - Pierre-Marc de Biasi, "Flaubert, l'homme-plume" - Roland Biétry, "Gustave Flaubert, un destin" - Paul Bourget, "L'Œuvre de Gustave Flaubert" - Michel Brix, "Flaubert et les origines de la modernité littéraire" - Jacques-Louis Douchin, "L'absurde chez Gustave Flaubert" - Henri Guillemin, "Flaubert devant la vie et devant Dieu" - Yvan Leclerc, "L’Éducation sentimentale" - Guy de Maupassant, "Étude sur Gustave Flaubert" - Marthe Robert, "En haine du roman, Étude sur Flaubert" - Michel Winock, "L'œuvre de Gustave Flaubert"   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le 15/09/24
V... M'a envoyé un texto dès qu'elle a stationné son auto. Elle aime m'avertir, non seulement pour s’assurer que je serais prêt lorsqu'elle franchira la porte, mais aussi pour me laisser réfléchir sur ce qu'elle m'a réservé aujourd'hui. Va-t-elle être dur ou douce ? Va-t-elle me faire chercher le fouet et vais-je jouir ? Elle prends son temps dans les escaliers, sachant que je l'attend, tendu, excité. quand elle ouvre la porte, je suis exactement là où elle me l'a demandé. Agenouillé, habillé selon ses consignes et ma bite enfermée dans la cage de chasteté. Elle me dit bonjour avec affection et passe ses doigts dans mes cheveux pendant que je lui tend le collier. Elle me le met autour du cou en se penchant sur moi, puis m'embrasse doucement en ordonnant: "Va chercher mon harnais."
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Par : le 14/09/24
Les moyens sont habituels : 1- Marques (sujet que je développerai ultérieurement). 2- Collier et laisse dont je recommande le port régulier et fréquent. 3- Un training hebdomadaire intense (45 mn) : Une fois par semaine une longue séance d’obéissance à la prise de positions de soumises. Il faut obtenir l’obéissance immédiate même avec un soumis ou une soumise fatiguée. On peut utiliser des listes types de positions de soumises et ajouter des positions de yoga, l’important est de varier.  4- Un petit devoir quotidien à la maison (5 mn) : Le travail des positions de soumis-e chaque soir, nu-e ou en tenue adaptée. Il ne faut pas le négliger. La-le soumis-e pourra ainsi s’habituer effectivement à un petit changement dans son mode de vie quotidien, changement petit mais réel. 5a- Spécificité du premier couple : Pour s’appuyer sur des vécus antérieurs appréciés, un exercice hebdomadaire plus ou moins développé et plus ou moins long de féminisation – lingerie, maquillage, perruque, travestissement notamment. La Maîtresse peut juger bon de pratiquer à cette occasion le pegging. 5b- Spécificité du second couple : Pour préparer l’animalisation et s’appuyer sur une expérience antérieure réussie, une fois par semaine une séance de HuCow avec milking des seins et du clitoris, qui doit être brève (5 mn) mais intense.  6- La direction doit se faire à la baguette et à la voix. A ce propos nos soumises et nos soumises vont pouvoir profiter de l’automne et aller tailler de jeunes branches de noisetiers qui seront si utiles. Il y a aussi l’if et le houx. Les dresseuses devront essayer évidemment les 3. 7- Les sanctions elles peuvent se faire au martinet qui est un instrument dont les effets sont modulables à volonté et qui peut colorer et châtier presque toutes les parties du corps. Il est fortement recommandé pour ce type de soumis-e. Une règle de sécurité consiste à utiliser deux martinets, à savoir un léger sur les parties sensibles et un autre martinet plus long et plus lourd sur le dos et les membres antérieurs et postérieurs.  
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Par : le 14/09/24
Dans la cuisine ouverte de David, baignée par la lumière matinale qui filtrait à travers les larges fenêtres, Vanessa et David s'affairaient autour d'un petit-déjeuner copieux. Vanessa, encore enveloppée dans la douceur de leur matinée intime, versait le café dans deux grandes tasses. David, quant à lui, finissait de préparer des œufs brouillés onctueux. La table était déjà garnie de fruits frais, de viennoiseries diverses, d’une baguette dorée et de jus d'orange fraîchement pressé, disposant ainsi tout pour un début de journée parfait. Ils s'assirent face à face, échangeant des sourires complices et des regards chargés d'affection. Vanessa prit une bouchée de croissant au chocolat, le goût sucré dansant sur sa langue, tandis que David la regardait avec tendresse. « J'aurais aimé que ce moment ne s'arrête jamais, » souffla Vanessa, ses yeux reflétant à la fois le bonheur et la mélancolie de devoir bientôt partir. David saisit sa main sur la table, la pressant doucement. « Chaque moment avec toi est un trésor que je garde précieusement, » répondit-il, sincère. Ils continuèrent de petit-déjeuner, partageant anecdotes et rires, remplissant l'espace de leur complicité et de leur amour naissant. Cependant, l'heure avançait inexorablement, et Vanessa, le cœur lourd, réalisa qu'il était temps de partir pour rentrer chez elle se changer et se préparer pour le déjeuner en famille prévu de longue date qu'elle ne pouvait éviter. Elle en fit part à David et se leva à contrecœur. David l'accompagna à la porte. Avant qu'elle ne parte, il lui tendit un petit paquet cadeau soigneusement enveloppé. « Un petit quelque chose … pour que tu penses à moi … » dit-il avec un sourire mystérieux, l’embrassant ensuite à pleine bouche et l’étreignant avec ferveur. Surprise et curieuse, Vanessa prit le paquet, échangeant un dernier baiser avec David avant de sortir. Arrivée à sa voiture, elle ne put contenir son impatience et toute frémissante elle déchira le papier noir entouré d’un ruban doré qui enveloppait une petite boite en bois d’orme. À l'intérieur, elle découvrit deux sachets, l’un rouge carmin, l’autre bleu turquoise ;  ainsi qu’un petit mot manuscrit de David plié en quatre portant cette simple inscription « A Vanessa ». Le cœur battant, elle déplia le mot et lut. « Ma chère Vanessa, Lorsque j’écris ces mots à la lueur de la bougie, tu es là, endormie, rayonnante de beauté et de sérénité. La couette cache à peine ton corps voluptueux et envoutant … et j’ai du mal à quitter du regard cette vision féérique. Je voulais par ces quelques mots écrits à la hâte mais du fond de mon cœur et de mon âme te remercier pour les moments magnifiques que nous venons de passer ensemble. Tu es une femme absolument sublime : merveilleuse, attachante, belle, élégante, lumineuse, lubrique, enivrante, malicieuse, intelligente, adorable … Je suis pleinement sous ton charme. Et si tu le souhaites, j’aimerais que nous continuions à nous découvrir mutuellement. Te guider dans cette exploration que tu sembles appeler de tes vœux de ce monde de domination et de soumission sublimant notre relation. Je sais ton emploi du temps très rempli par tes activités professionnelles. Mais j’aimerais te revoir très vite si tu le peux, si tu le veux. J’aimerais être auprès de toi, même lorsque nous ne pouvons nous voir. Aussi trouveras-tu dans cette petite boite deux sachets. Dans le rouge, tu trouveras mes clés. Ces clés sont les tiennes, tout comme mon cœur. Elles ouvrent non seulement les portes de ma maison mais symbolisent aussi l'accès à ma vie et à mon âme. Prends-les comme le gage de ma confiance et de mon engagement envers nous. Je t'attends, quand tu le veux.   Dans le bleu, tu trouveras … de quoi parer ta sublime beauté et ne jamais oublier que je suis là … tout contre toi … même loin de toi … A très bientôt, ma Vanessa … je l’espère … Avec tout mon amour, Votre David. » Les larmes montèrent aux yeux de Vanessa, émue par la profondeur de son engagement. Tenant les clés serrées dans sa main, elle savait que ces simples morceaux de métal représentaient bien plus que l'accès physique à son espace personnel ; elles étaient l'invitation à débuter une relation profonde entre eux … Délicatement elle ouvrit le sachet bleu turquoise, intriguée par les mots de David. Lorsqu’elle aperçut le contenu, son visage s’empourpra … Elle leva la tête et regarda aux alentours si personne dans la rue ne la regardait. Des badauds flânaient dans cette rue commerçante en ce samedi matin ensoleillé. Pas l’endroit idéal pour regarder avec précision ces cadeaux très personnels que venait de lui faire David. Elle tira sur les cordons du sachet pour le refermer et le reposa dans la boite qu’elle déposa sur le siège passager une fois fermée. Tout en pensant à ce qu’elle venait de voir, elle fit vrombir le moteur de sa voiture, un sourire malicieux aux lèvres. Vanessa ne mit qu’une vingtaine de minutes à arriver chez elle. Il était déjà presque midi et elle était attendue chez son frère pour une heure pour les 90 ans de leur grand-mère maternelle. Pas question d’être en retard. Il ne lui restait qu’une petite demi-heure devant elle pour se préparer. Elle se précipita à l'intérieur de sa maison, traversant le hall avec une hâte qui trahissait son impatience de se préparer. Vanessa se dirigea directement vers sa chambre et la salle de bain attenante, délaissant ses vêtements sur le sol de sa chambre, et jetant son sac à mains et la boite en bois d’orme de David. Une fois nue, elle ouvrit le robinet de la douche et ajusta la température de l'eau pour qu'elle soit agréablement chaude. Alors que l'eau coulait sur sa peau, Vanessa ferma les yeux, laissant la chaleur envelopper son corps. L'eau glissait le long de ses épaules, dévalait la courbe de son dos et caressait ses hanches avant de s'écouler le long de ses jambes. Chaque goutte semblait effacer la tension résiduelle de la matinée, laissant derrière elle une peau vibrante et un esprit qui s'éclaircissait lentement. Le jet d'eau pulsait contre sa peau, massant doucement ses muscles tendus, un plaisir simple mais profondément sensuel. Après avoir fini sa douche, Vanessa s'enveloppa dans une grande serviette douce et se dirigea vers sa chambre pour s'habiller. Elle ouvrit son armoire et choisit une robe élégante, échancrée juste ce qu'il faut pour révéler la naissance de sa poitrine. La robe, d'un bleu profond, mettrait en valeur ses yeux et contrasterait joliment avec sa peau encore légèrement humide et rosée par la chaleur de la douche se dit-elle. C’est alors que ses yeux tombèrent sur la boite en bois d’orme de David. Encore nue, juste recouverte de sa serviette rose pale, elle se dirigea vers la boite. Elle en sortit le sachet bleu turquoise, les doigts tremblants légèrement d'excitation et de nervosité. Elle tira doucement sur les cordons, libérant le contenu qui semblait à la fois mystérieux et prometteur. À l'intérieur, le premier objet qu'elle découvrit fut un pendentif en or, orné d'une pomme éclatante, symbole classique de tentation et de désir. La pomme, soutenue par une élégante chaine en or, soutenait deux paires de chaînes en or délicates, chaque paire se terminant par des serre-tétons élégamment décorés d’une petite feuille suspendue. L'artisanat était exquis, chaque détail finement travaillé pour une élégance subtile mais audacieuse. En explorant plus avant le contenu du sachet, Vanessa trouva un bijou intime dont la forme et la fonction n'étaient pas immédiatement évidentes pour elle. Elle le tourna entre ses doigts, admirant la façon dont la lumière se reflétait sur le bleu saphir profond d’une longue goutte ronde et légèrement courbée et sur la dorure du serpent qui l'enlaçait. Ce n'est que lorsque la réalisation de son véritable usage lui frappa l'esprit qu'elle sentit ses joues s'empourprer. C'était un bijou conçu pour orner son puits d'amour, un bijou pour le moins intime, fait d'une goutte de saphir entourée d'un serpent doré, attachée à de fines ficelles agissant comme un string. Les sensations qui la traversaient en tenant ces objets étaient un mélange complexe d'émotion et de désir. Elle était touchée par la profondeur de la pensée de David et par l'intimité de ces cadeaux. La nature à la fois artistique et érotique des bijoux faisait écho à la nature de leur relation naissante, pleine de beauté, de confiance et d'exploration mutuelle. Décidée à embrasser pleinement ce que ces cadeaux représentaient, Vanessa choisit de les porter immédiatement, après les avoir nettoyer d’une gel hydro-alcoolique. Chaque pièce, en trouvant sa place sur son corps, lui rappelait les mots de David, son engagement envers leur connexion profonde. Elle commença par attacher délicatement le pendentif autour de son cou, la pomme reposant contre sa peau, un rappel subtil du fruit défendu qu'elle était prête à partager avec lui. Ensuite, avec des mains légèrement tremblantes, elle attacha les serre-tétons ; toute à son excitation, elle n’eut nul besoin de les faire se dresser : ils l’étaient déjà, fiers et superbes ;  la sensation froide du caoutchouc les enlaçant la fit frémir de plaisir ; chaque ajustement des chaînes était un frisson qui parcourait son corps, un rappel de ce que ces bijoux symbolisaient dans leur relation. Finalement, elle se saisit du bijou clitoridien et vaginal. Elle le glissa avec facilité dans son intimité humide, soupirant de plaisir, et ajusta les ficelles autour de ses hanches. Le poids du saphir contre son puits d'amour massait délicieusement son clitoris. Ce bijou était bel et bien un rappel constant de la présence de David, de son désir pour elle, et de son contrôle voluptueux et tendre sur son corps et son esprit. Elle entendit la cloche de l’église gothique du coin de sa rue sonner la demi-heure de midi. Zut, elle allait être en retard. Devant son miroir, Vanessa se maquilla rapidement mais avec soin, appliquant une légère couche de fond de teint pour unifier la texture de sa peau et un rouge à lèvres qui rehaussait la douceur naturelle de ses lèvres. Un trait d'eyeliner noir souligna son regard, lui donnant une profondeur et une intensité qui reflétaient, pour elle seule, les émotions complexes et diverses de la matinée. Ses cheveux roux, coiffés en de douces ondulations, encadraient son visage, lui donnant un air à la fois sophistiqué et accessible. Elle enfila rapidement sa robe qui tomba avec élégance sur son corps et une paire d’escarpins noirs. Une fois habillée, avec les bijoux cachés sous sa robe élégante mais osant à peine trahir leur présence à quiconque autre que elle, Vanessa se sentait comme transformée. Elle était à la fois une femme élégante en route pour un déjeuner familial et une amante secrète portant les marques visibles et invisibles de son engagement envers David. Vanessa jeta un dernier regard dans le psyché qui trônait à côté de son lit : elle se trouvait belle, pleinement satisfaite de son apparence. Avec ces pensées et ces sensations enveloppant son esprit et son corps, Vanessa quitta sa maison, prête à affronter la journée avec une nouvelle assurance et un secret délicieusement intime qui ajoutait une étincelle à ses yeux et un sourire mystérieux à ses lèvres. En pénétrant dans sa voiture, elle saisit son téléphone portable. « Vous êtes diabolique … Je vous aime … Merci … » écrivit-elle à David.   (A suivre) Source de l’illustration : création de Sylvie Monthulé
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Par : le 14/09/24
Cela remonte à un moment déjà, bien avant que je prenne conscience de mon penchant pour la domination, bien avant que j'apprenne l'existence même du terme bdsm. A l'époque, un tchat assez populaire, permettait de rencontrer des partenaires du coin assez rapidement. C'était simple et efficace. On tombait parfois sur des Escorts qui monnayaient leurs services et ma réponse était toujours la même : "Désolé mais je n'ai pas besoin de payer pour avoir une relation" Là où c'est devenu un peu marrant un jour, c'est quand je retombais systématiquement sur la même Escort qui changeait régulièrement de pseudo, à force de se faire éjecter du site. A un moment donné, je la reconnaissais, même avec un pseudo différent, je devançais ainsi ses avances et on a fini par en rire. Jusqu'au jour où nous avons un peu discuté et le fait de voir que je ne craquais pas et restais ferme sur ma position a commencé à lui plaire... Je vous passe les détails mais à un moment donné, nous avons convenu de se voir. J'avais sans le savoir à l'époque déjà des kinks sur la tenue notamment : Elle devait porter une jupe ou robe et rien dessous. Elle a accepté très facilement la proposition. Le jour J, elle m'avait donné rdv devant son lieu de travail et elle m'avait dit plus tôt par sms, que son collègue avait bavé toute la journée à la voir dans cette tenue et qu'elle avait pris du plaisir à l'allumer ainsi, d'autant plus qu'il ne la touchera jamais ! Une vraie petite garce...sourire. j'ai compris quand je l'ai vu ! Une robe d'été moulante, courte...sur de longues jambes perchées sur des talons et un corps magnifique !! Elle était vraiment canon et très belle ! On s'est retrouvé devant son boulot et elle me demandait de patienter un peu, elle avait bientôt fini sa journée. Elle est revenue comme prévu et je l'ai suivi en voiture jusqu'à chez elle. En arrivant dans sa résidence, elle me montre d'un signe de la tête une voiture garée sur le parking intérieur de la résidence : "C'est ma voiture..." Une Porsche...rien que ça ! Elle ouvre la porte et m'invite à rentrer chez elle, je vise un peu l'appartement et vais me poser tranquillement sur le canapé. Je ne sais plus si elle m'offre un verre ou pas mais en passant devant moi, elle me décoche un "Je ne sais pas si ça va le faire, je suis plutôt attirée par les mecs du style rugbyman d'habitude..." C'est sûr qu'avec mon gabarit d'asperge effilée sur mes grands échasses, je suis mal barré mais au moment où elle dit cela en passant devant moi, j’attrape spontanément son poignet. Je suis assis sur le canapé, elle s'est arrêtée, debout face à moi. Au même moment, je lui demande : "Sinon pour la tenue, tu portes bien ce qu'on a dit ?"...tout en caressant sa cuisse et en remontant ma main le long de celle-ci. Très vite, j'ai ma main entre ses cuisses et je la caresse, elle commence à mouiller très vite cette petite chienne !! "Faut pas faire ça, sinon je vais très vite exploser", me dit-elle...sans pour autant bouger, ni m'empêcher de continuer à la caresser. "Tant mieux, c'est le but !!" S'en était terminé de sa résistance et de ces pseudos rugbymen. On avait déjà évoqué ce qu'on ferait quand on serait ensemble alors quand je me suis mis debout, après l'avoir retournée face à moi, et que j'ai commencé à dégraffer mon jean, spontanément elle s'est mise accroupie sur ses talons, ses longues et belles jambes bien écartées et elle a commencé à me sucer. Elle m'a proposé ensuite d'aller dans sa chambre pour y être plus confortablement installés. Elle était à poil, c'était pas difficile, il lui a suffit d'enlever sa robe ! J'étais nu, allongé sur le lit, le dos appuyé contre le mur et elle s'est mise à 4 pattes perpendiculairement à moi, pour continuer à me sucer. Elle avait gardé ses talons et je trouvais çà très excitant ! Elle était juste sur ma droite et j'en profitais pour la caresser et la doigter bien comme il faut. Très vite j'ai commencé à bander très dur, elle suçait vraiment bien cette petite salope et prenait du plaisir à se l'enfoncer pleine gorge avec un rythme soutenu...je savourais !! Au bout d'un moment, je lui ai demandé où elle préférait recevoir mon foutre et elle me répondit très naturellement : "J'aime beaucoup sur le visage !" Je ne répondis rien, je l'attrapais juste par les cheveux pour lui signifier de poursuivre ainsi, ce qu'elle fit docilement et en silence ! Quand j'ai senti que l'éjaculation approchait, j'ai posé légèrement ma main sur sa tête pour lui faire comprendre qu'elle ne devait pas bouger, elle a continué à sucer jusqu'à ce que je remplisse sa bouche, elle s'est délectée de ma semence jusqu'à la dernière goutte avec grand plaisir. Quand elle a fini, spontanément, sans réfléchir, ça m'est venu comme ça : "Maintenant, si tu veux une faciale, tu sais ce qu'il te reste à faire..." Elle m'a regardé droit dans les yeux, elle a souri et, sans un mot, elle a recommencé à me sucer ! Bien évidemment, c'était encore plus long cette fois-ci et elle prenait toujours autant de plaisir cette petite pute. Quand le moment de la récompense est arrivé, j'ai tenu ma promesse et me suis répandu sur son visage... Elle adorait clairement ça ! Ensuite je l'ai baisé...   J'ai compris quelques années plus tard, que cette expérience a fait partie de mon envie de bdsm par la suite. J'ai compris que je pouvais être directif, voir humiliant, sans pour autant être un salop, un gros connard ou dans la violence et que cela pouvait plaire à certaines femmes d'être traitées ainsi comme une belle chienne à baiser et à dresser.
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