La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM. Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices. Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Par : le Il y a 6 heure(s)
La mer n'avait pas changé. Sa rumeur et son odeur étaient les mêmes, les vagues allaient et venaient comme celles de jadis. Vingt ans plus tôt, Juliette avait contemplé l'océan depuis cette même plage en songeant à la vie qu'elle avait devant elle, et à présent. Elle sentait le sable râpeux sous ses pieds et la brise iodée emmêler ses cheveux. Elle inspira profondément et ferma les yeux. Le noir derrière ses paupières l'aidait mieux que celui de la nuit à se perdre dans le passé pour éviter de penser à l'avenir. En ces derniers jours du mois de mai, le fonds de l'air était encore frais, et son chemisier et sa jupe de coton ne lui tenaient pas très chaud. Elle croisa les bras sur sa poitrine pour se réchauffer, en pensant, cependant, que ses frissons étaient une réaction appropriée aux souvenirs de cet été désormais si lointain qui revenaient en trombe. Les souvenirs qu'elle avait de lui, jeune écrivain d'une force et d'une précocité monstrueuses. Vingt ans durant, elle avait essayé de l'effacer de sa mémoire, pour se retrouver, de retour sur la plage de Donnant, tout aussi incapable de l'oublier qu'elle l'avait toujours été. Elle leva le visage, et la brise repoussa ses cheveux en arrière. Elle ouvrit la bouche pour l'avaler et s'en régaler. L'odeur iodée emplit ses narines et enveloppa sa langue, saisissant son esprit comme s'il s'agissait d'une friandise. Elle était stupide et trop âgée pour croire aux contes de fée. Et les voyages dans le temps n'existaient pas, il n'y avait aucun moyen de retourner en arrière, aucun moyen, même de rester simplement au même endroit. Son seul choix, le seul choix que quiconque avait, c'était d'aller de l'avant. Cette pensée en tête, elle avança. Un pas, puis un autre. Ses pieds s'enfoncèrent dans le sable et elle se tourna pour regarder la terrasse de sa maison et la bougie solitaire qui y luisait. Un coup de vent agita la flamme et la fit vaciller, et Juliette s'attendait à ce que cette frêle lumière s'éteigne, mais celle-ci résista vaillamment derrière sa cloche de verre. La maison se trouvait pratiquement isolée à l'époque, se rappela-t-elle, tandis qu'à présent, il fallait supporter la joie bruyante des enfants et celle des surfeurs en herbe osant affronter les rouleaux de Donnant. Elle avait découvert à son arrivée la villa tapageuse de trois étages construite juste derrière la maison centenaire, aussi nouvelle pour elle que les dunes tachetées d'algues, inexistantes vingt ans plus tôt. Cependant, au mois de mai, les vacanciers n'avaient pas encore pris leurs quartiers d'été, et, à l'exception d'un bungalow au loin dont elle voyait les fenêtres éclairées, les autres habitations acadiennes semblaient vides. Envahie de bonheur, elle jouissait de cette solitude sauvage.   Elle fit encore un pas. La mer était trop froide pour nager, sans compter que le reflux risquait d'être puissant. Pourtant, poussée par les souvenirs et le désir, elle ne résista pas à son envie d'avancer vers les flots. L'océan lui avait toujours donné une conscience aiguë de son corps et de ses cycles. Les marées soumises à la force d'attraction de la lune, lui avaient toujours paru un phénomène très féminin. Elle n'avait jamais été une grande nageuse, mais lorsqu'elle se trouvait au bord de la mer, Juliette se sentait plus vivante et plus sensuelle. Elle avait connu les eaux chaudes des Bahamas et les vagues froides de la côte bretonne, la douce houle du golfe du Morbihan, mais aucun de ces lieux ne l'avaient autant ensorcelée que ce bout de terre et les eaux qui le baignaient. Belle île en mer était unique dans la cartographie de sa mémoire. Et vingt-ans après, de façon heureuse, le charme était plus fort que jamais Elle sentit sous ses pieds le sable compact et humide que la dernière vague venait de lécher. L'écume blanchissait ici et là le rivage, mais l'eau ne touchait pas encore sa peau. Elle avança avec précaution en tâtonnant avec ses orteils pour ne pas trébucher sur un rocher ou se couper avec un coquillage. Un pas de plus, et elle sentit le sable plus mouillé, doux et fuyant. Elle rouvrit la bouche pour aspirer les gouttelettes invisibles que l'air charriait, et les savoura comme elle l'avait fait avec la brise. Avant qu'elle ait fait un autre pas, une nouvelle vague échoua sur ses chevilles et la tiédeur enveloppa ses mollets en éclaboussant ses jambes nues. Juliette s'accroupit lentement et les flots embrassèrent son corps tel un millier de baisers, l'écume trempant son short. Elle frissonna de plaisir, et se laissa aller en arrière pour que l'eau couvre son visage de sa volupté iodée. Elle contint sa respiration jusqu'à ce que la vague se retire. Elle ouvrit les bras, mais l'océan ne se laissait pas étreindre, et elle referma les paupières, ses yeux la brûlaient à cause du sel de la mer et du soleil. Ils avaient fait l'amour sur cette plage, leurs cris couverts par la clameur de l'océan. Il l'avait caressée et embrassée jusqu'à la faire trembler. Elle avait guidé son sexe en elle, croyant lier leurs corps pour toujours. Elle s'était fourvoyée. Peu importait qu'ils aient vécu un été de passion, leur histoire n'avait pas tenu.   Dans ma mémoire, j'ai souvent cherché à me rappeler comment avait raisonné pour moi sur ce rivage, entre lande et sable, le nom de cette passion, encore incertaine alors dans sa forme que j'avais mal distinguée, et aussi quant à sa signification, en somme de ces vagues et de ses rochers, quand ce nom était devenu le lieu de ces sentiments les plus doux. Sans ces périodes de basse eaux de l'existence, on ne mesurerait pas son étiage. Sentir le vide autour de soi, la solitude, cela a l'effet bénéfique d'un bon élagage. On a toutes les chances de mieux reverdir. Le plaisir était éphémère, elle le savait, et tout avait une fin. Elle commença par se caresser. Le sable érafla sa peau lorsqu'elle pressa ses seins. Juliette écarta ses cuisses pour que la mer lèche son sexe et elle souleva ses hanches, nostalgiques du poids qui répondait à son mouvement, autrefois. Les eaux se retirèrent, laissant son corps exposé à l'air froid de la nuit. D'autres vagues bercèrent son corps. Cela faisait très longtemps qu'elle ne s'était pas donné du plaisir, si longtemps que ses mains semblaient appartenir à une autre femme. Il n'avait pas été son premier amant, ni le premier homme à la conduire à l'orgasme. Il n'avait même pas été son premier amour. Mais il avait été le seul à la renverser rien qu'avec un sourire, et le seul à la faire douter d'elle-même. Son immense talent littéraire et sa grande modestie. Pour lui, la vie était un roman. C'était un personnage de roman. C'était avec lui qu'elle avait plongé au plus profond de la passion, pourtant elle ne s'y était pas noyée. Pourquoi cet amour d'une saison continuait-il à l'habiter ? Ce n'avait été qu'un chapitre dans le livre de sa vie, à peine quelques pages. Elle avait passé plus d'années sans lui qu'avec lui, beaucoup plus. Mais rien de cela ne comptait. Lorsqu'elle se caressait, c'était à son sourire qu'elle pensait, à sa voix murmurant son prénom, à ses doigts enlacés aux siens. La main qui saisit sa cheville était aussi tiède que l'eau, et le temps d'une seconde, elle pensa qu'il s'agissait d'une algue. Le poids d'un corps, un poids solide, la recouvrit. Elle ouvrit la bouche et ses lèvres rencontrèrent un vrai baiser. Elle aurait dû crier et se défendre de cet inconnu qui arrivait de nulle part, sur la plage de Donnant dans le noir. Mais ses mains ne lui étaient pas inconnues. Ce n'était qu'un fantasme, une simple chimère, mais peu lui importait. Elle s'ouvrit à lui comme elle s'était ouverte à la mer. Demain, lorsque le soleil se lèverait sur sa peau écorchée et rougie par le sable, elle aurait le temps de se traiter de folle, mais, cette nuit, l'appel du désir était trop fort pour s'y soustraire, son corps la poussait à céder. Elle sentit ses mains puissantes s'enfoncer dans ses cheveux, il l'attira contre lui pour s'emparer de sa bouche. Sous elles, elles pouvait sentir le relief de ses vertèbres. Les vagues allaient et venaient, mais la marée baissait et les flots ne les couvraient plus. La mer le lui avait ramené, et elle accepta ce don sans se poser de questions. Tout ce qui venait de se passer lui sembla irréel à la lumière du jour, et tant mieux. Alors elle se relèverait pour quitter la plage de Donnant et regagner son lit. Mais ce moment qui n'avait pas existé, lui sembla aussi réel que le ciel et le sable, elle ne voulut plus penser à rien d'autre de peur que tout disparaisse à jamais.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Par : le Il y a 6 heure(s)
Rien ne vaut l'exaltation de ces moments où il ne tient plus qu'à un fil qu'une secrète inclination ne soit découverte à la nuit tombante quand les corps baissent leurs gardes et que les regards des amants fusionnent, incertains encore de l'intensité de leurs plaisirs. Chacun son rôle. Un froncement de sourcils aussi bien qu'une épaule qui se dénude peuvent avec une complicité acquise faire saillir vices privés et vertus publiques avec une acuité inégalée. S'il est vrai que le désir se manifeste souvent par un état d'agitation des sens, et en dépit de mon emballement, il faut avouer malgré ma réserve que cette jeune fille aux yeux brillants et à l'air si dégingandé, dont la façon de me regarder m'avait fait échafauder les plus belles des perspectives, figurait parmi celles des plus vertueuses et qu'il serait difficile de la faire succomber à des plaisirs saphiques. Nous gardions de chaque rencontre, fruit de tant de hasards, une confiance dans la prédestination qui y avait présidé, mais en même temps ce destin qui avait instruit les conditions de ce rendez-vous fixé place Furstemberg pouvait avoir arrêté l'instant de notre rupture. Nous sentions que ni notre volonté, ni nos vœux n'y pourraient rien. C'était ce lien avec l'angoisse qui donnait tant d'intensité et de force à nos rencontres. Elles avaient ainsi un goût de première et de seconde fois. Nous savions que l'instant serait bref. Cette perspective de la séparation jetait sur nous son ombre mais aussi elle exacerbait notre soif de profiter du présent. Une exaltation inconnue aux couples qui n'ont pas d'obstacles à affronter. Charlotte ne me disait presque rien de sa vie. Elle ne me posait aucune question sur la mienne. Peut-être par crainte d'apprendre des choses qui auraient pu lui déplaire. Mon existence en dehors d'elle ne méritait pas que je la fisse souffrir avec des passades sans importance. Je ne vivais alors que dans l'attente d'un prochain rendez-vous. Où aurait-il lieu ? À Florence, à Rome, à Londres à Paris ? Aussitôt informée, j'imaginais la couleur de notre rencontre, sa lumière, son éclairage. Les horaires des trains et des avions me devenaient familiers: ils étaient les clés de ma nouvelle vie. En réalité, je passais plus de temps à imaginer Charlotte qu'à la voir. Et quand je la retrouvais, c'était à travers la brume de ce songe que j'avais construit autour d'elle. En était-il de même pour elle ? Elle m'écrivait de petites lettres brèves, quelques phrases denses comme des aphorismes, datées avec précision. Elle indiquait toujours l'heure et le temps qu'il faisait. Mais ces lettres n'entraient pas plus dans l'actualité que si elles avaient été écrites au XVIIIème siècle. C'était juste des instantanés de son cœur. Ainsi je n'appris que beaucoup plus tard qu'elle avait enseigné à la Sorbonne. Je menais une existence double. Ici et ailleurs. Nul ne le soupçonnait et à qui aurais-je pu en faire la confidence ? Souvent je pensais à Balzac et sa liaison avec sa comtesse polonaise. Vingt ans à correspondre, à s'aimer de loin, à se voir très peu, avec toujours l'espoir de se retrouver. Madame Hanska était ainsi peu à peu devenue en creux un personnage de "La Comédie humaine". Aucune héroïne ne lui ressemblait mais elle donnait à chacune un peu d'elle-même: une robe, un ruban ou un soupir. Évelyne qui allait devenir son épouse, pendant six brefs mois, avait tout pour devenir un rêve éveillé de Balzac. Elle était d'abors issue de cette aristocratie à laquelle ce petit-fils d'un paysan guillotiné pour assassinat a toujours rêvé d'appartenir. Butant sur cette impossiblité avec la même rage qu'il bute contre la réalité, il trouve dans cette liaison, puis le mariage morganatique, un ennoblissement symbolique. Il peut ainsi devenir le prince qu'il voulait être. N'a-t-il pas étendu son pouvoir sur tant de personnages, régné sur tant de provinces ? L'écrivain est à sa manière plus despotique que le tsar de toutes les Russies qui détient entre ses mains le sort de Madame Hanska. En plus du droit de cuissage avec ses héroïnes imaginaires qui le vengent de son échec avec la duchesse de Castries, il exerce sur eux un droit de vie et de mort. Madame Hanska est sa revanche. Il la rêve, ce qui le dispense de la voir. Cette femme séduisante, aussi sèche et cérébrale que son amant est généreux et puissamment instinctif, est snob à sa manière. Mécène et très courtisée, elle attendait le décès de son mari. Pour le romancier célébré, elle était devenue une véritable obscession, une immense partie de l'espace féminin étendu qu'il brûlait de couvrir.   La seule chose qui l'étonnait était qu'elle condescendtît à correspondre avec lui, tant le monde qui les séparait était vaste, lui le romancier vivant au-dessus de ses moyens et perclus de dettes, et elle, la très fréquentable comtesse polonaise, femme de lettres de surcroît. Il ne lui déplaît pas ainsi d'avoir à ses pieds un écrivain que l'Europe adule. Quand elle est enceinte et que Balzac exulte de bonheur, elle ne songe qu'aux moyens de faire une fausse couche. Elle était destinée à demeurer un rêve. Dès qu'il l'épouse, l'écrivain tombe malade. Tout est prêt pour l'accueillir dans l'hôtel de la rue Fortunée, quel symbole pour un écrivain criblé de dettes ! Tous ces meubles rares, bibelots précieux, tentures magnifiques qu'il a accumulés dans le seul but de l'éblouir, ne serviront qu'à être le décor de son agonie. Dans une lettre à sa sœur, Balzac montre à quel point ce mariage lui tourne la tête: "Ainsi épouser cette femme alliée à toutes les familles princières, n'est-ce pas une réussite aussi importante que d'avoir écrit "La Comédie humaine" ?" Est-ce le sort cruel qui m'attendait avec Charlotte ? Devrais-je patienter vingt ans pour qu'elle soit libre, et ne connaître le bonheur qu'à la veille de rencontrer la mort ? Je l'attendais mais j'ignorais la date exacte de son arrivée. C'était un après-midi chaud de juin. Je me promenais dans le jardin du Luxembourg avec une amie rencontrée quelques jours plus tôt, une ravissante blonde aux cheveux courts qui aurait pu être la sœur jumelle de Jean Seberg, vive et toujours souriante. Nous descendîmes la rue Bonaparte. Au moment de nous séparer, je l'embrassai. Ce baiser dégénéra plus que je ne l'eusse souhaité. Il devint une étreinte. Au fond de moi, même si le hasard m'avait entraînée, je sentais l'indélicatesse d'un tel geste dans ce lieu si symbolique de ma rencontre avec Charlotte. Le souvenir de son joli visage pâle et presque bleuté, le port de sa haute taille, dans sa démarche, et qui m'évoquait non sans raison, le charme de Jeanne Hébuterne, la compagne de Modigliani. Soudain pris d'appréhension, je me dégageai de cette étreinte. J'avais l'impression qu'on nous observait. Je tournai la tête: Charlotte, à quelques mètres de là me regardait. Son visage était d'une pâleur extrême. Je ne pus esquisser un geste. Déjà elle avait disparu. Je la vis entrer dans son hôtel au coin de la rue Férou. Je demeurai sous le choc. Que pouvais-je faire ? Je raccompagnai ma jeune amie à une station de taxis. Puis j'entrepris de retrouver Charlotte. Hélas, à l'hôtel, je ne pus obtenir aucun renseignement. Le réceptionniste me dit qu'elle était absente. Je laissai une lettre. Je rôdai autour de la place, attendant son retout. Je veillai une partie de la nuit. Sans succès. Le lendemain, je revins: le portier m'annonça qu'elle était partie la veille. Ce visage de Charlotte tandis qu'elle me fixait, avec son expression de tristesse, de stupeur et d'accablement, combien d'années faudrait-il pour que je l'oublie ? Il était sans cesse en moi. Dès lors je lui écrivis chaque jour: je lui demandai pardon, je la suppliai de me revoir, je l'implorai. J'essayais par tous les moyens d'obtenir sa grâce. Elle fut impitoyable. Parfois je pensais que le temps finirait par user sa détermination. Au bout de six mois, je compris qu'il n'y avait plus d'espoir. Dans les premiers temps d'une rupture, on peut espérer guérir les blessures d'amour-propre. Mais avec le temps, les hésitations cessent, la décision si fragile au début est devenue une résolution indestructible. Je pensai à notre amour. Il était mort. Soudain je sentis combien j'étais seule. Je retrouvai alors un vieil ami: le désespoir. Nous nous étions perdus de vue. Cela faisait longtemps qu'il ne m'avait pas donné de ses nouvelles. Il est vrai que pendant des années j'avais vécu absente de moi-même puisque j'étais amoureuse. La rupture avec Charlotte me renvoyait en face de la réalité. La vie me punissait. Je ne pouvais lui en vouloir. C'était dans l'ordre des choses. Je fréquentais alors des femmes égarées dans la vie, comme autrefois, mais je ne croisais que des ombres mortes. Je pensais toujours à Charlotte. Et chaque soir, j'avais la terrible impression non de la tromper mais de me trahir.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir. 
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Par : le Il y a 23 heure(s)
Nous avons fait, pour la sixième année, le Locktober.... décalé cette année : 22 Septembre, 23 Octobre.: aucune ouverture . La petite cage métallique avec cadenas extérieur que j'ai porté me convient, et plaît aux Dames de la maison : tout bon ! Mais arrive mon anniversaire... A nos âges, nous avons eu la possibilité , quasi , de nous offrir ce que nous voulions matériellement : il faut donc trouver ' autre chose". Au sortir de la douche, ce matin , ma Dame m'interpelle : " Ton cadeau devrait te plaire...en revanche, nous te voulons encagé jusqu'à là : le 18 " Retour donc en cage, comme toujours bien serrée : ma Dame a bouclé le cadenas. Comme un gamin... j'ai hâte !
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Par : le Hier, 14:38:41
La communication, c’est le secret qui rend le BDSM fun et pas effrayant. Ne suppose jamais – parle et écoute. Outils pour bien communiquer : Mots de sécurité (Safewords) : Choisis un mot simple comme « rouge » pour arrêter net, « jaune » pour ralentir, et « vert » pour continuer. Assure-toi qu’il soit facile à prononcer, même dans le feu de l’action. Discussions préalables : Avant chaque session, définis ta « liste rouge » (ce que tu ne feras jamais) et ta « liste verte » (ce que tu veux). Utilise des modèles comme la « Yes/No/Maybe List » qu’on trouve en ligne. Après-soin (Aftercare) : C’est la partie la plus importante ! Après le jeu, prends le temps de câliner, boire un verre ou parler. Ça aide à gérer le « sub drop », ce petit coup de blues post-euphorie. À éviter : le silence. Si tu ne parles pas, un malentendu peut briser la confiance.
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Par : le Hier, 14:24:48
Sans confiance, pas de BDSM. Elle se construit petit à petit, pas d’un coup. Conseil pratique : Commence par des discussions hors du lit. Partage ton histoire, écoute celle de l’autre. Pose des questions comme : « Quelles sont tes limites ? » ou « Qu’est-ce qui te fait te sentir en sécurité ? » Une vraie histoire : Une amie de la communauté m’a raconté comment sa relation D/s (Dominant/soumis) a commencé par des sessions « check-in » hebdomadaires. Deux ans plus tard, ils décrivent leur lien comme « plus solide que n’importe quelle relation classique ». Si tu as le moindre doute, arrête-toi. La confiance n’est pas négociable ; elle est essentielle.
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Par : le Hier, 14:19:54
BDSM, c’est l’acronyme de Bondage et Discipline (lien et discipline), Dominance et Soumission (domination et soumission), Sadisme et Masochisme. Ce n’est pas toujours une question de douleur ; ça peut être un simple jeu psychologique ou physique qui booste l’excitation et l’intimité. Pourquoi on est attiré ? Ça aide à se libérer des pressions du quotidien, à explorer ses limites personnelles et à tisser des liens profonds. Des études psychologiques (comme celles publiées dans le Journal of Sexual Medicine) montrent que les pratiquants de BDSM sont souvent en meilleure santé mentale, parce qu’ils gèrent leurs émotions en pleine conscience. Mais souviens-toi : chacun est différent. Ce qui t’excite peut ne pas exciter l’autre, et c’est parfaitement normal.
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Par : le Hier, 10:06:07
Silencieuse et invariable, elle semblait presque inexistante, mais sa ferme détermination à assouvir le moindre de mes fantasmes, tandis que je regardais dans la glace, comme de vains et fragiles agréments, les traces de fouet sur son corps désirable, emportait ma certitude. Il me fallait à tout prix effacer de l'esprit de Charlotte l'idée que je ne m'intéressais plus à elle et que je ne parlais plus d'elle qu'avec distraction seulement, et même parfois malveillance. Car en réalité, je cherchais à lui prouver ma satisfaction à la voir chaque jour davantage accepter avec joie et sans équivoque, l'idée d'être désignée comme mon esclave particulière, ce qui ne la dispensait pas parfois d'être offerte, comme il en avait été décidé avec elle. Même si rien ne lui serait imposé de force, elle continuerait à être outragée et fouettée, dans des lieux publics ou privés, et pour mon seul plaisir, bâillonnée, elle serait aveugle et muette de sa propre déchéance, sans dire à personne que je l'en avais sollicitée. Les choses qu'on cherche le plus à fuir sont celles qu'on arrive à ne pouvoir éviter. Et rien au monde ne pouvait me satisfaire autant que de la voir attachée, nue et brutalisée comme un objet informe et sans vie. J'étais glacée de honte. Je n'étais pas faite pour les liaisons monotones, il me fallait du danger, le souffle d'un abîme, la cuisante morsure d'une désillusion, le déchaînement de la reconquête, meurtrissures, brûlures et soies déchirées. Une recherche instinctive de la volupté, de réjouissance et de luxure. Jamais je n'avais eu avec elle l'attitude d'une amoureuse. Souvent, je la regardais froidement, et quand je lui souriais, le sourire allait rarement jusqu'à mes yeux. Mais aujourd'hui, j'étais prête à quelques concessions. Dès que je sortis dans la rue, je l'aperçus. Charlotte m'attendait dans une mini robe très courte rouge. J'allai vers elle. Je l'embrassai. Et soudain, quelque chose se brisa. Cette jeune fille que j'avais devant moi, c'était une autre, pas celle que j'avais rêvée. Certes, elle était éclatante, jeune, blonde, aimante, tendre comme l'autre, mais il lui manquait une qualité qui n'appartenait qu'à l'autre. Elle me demanda: "- préférez-vous que je vous laisse seule ?" Elle me sourit. Je la regardai avec une expression d'incrédulité mais je vibrais encore de la ferveur de ses mains. Le lendemain soir, elle vint chez moi. Tout alla très vite. Il n'y a que les femmes légères qui hésitent à se donner. Je l'aimais pour la gravité qu'elle mettait dans l'amour. Sa beauté, mais plus encore l'air de bonté qui émanait d'elle. Il était moins de minuit quand nous entrâmes rue Saint-Honoré à La Marquise et nous allâmes nous asseoir tous les trois dans un angle où un guéridon était encore libre. Vincent commanda du champagne et Charlotte s'installa à côté de Juliette. Le contraste entre les deux jeunes femmes avait de quoi bluffer un homme. Charlotte était blonde, avec la fragilité apparente de la porcelaine de Saxe et de grands yeux bleus pleins d'innocence. Juliette, brune aux cheveux courts, un fauve racé, très sportive, dévorant les jolies filles et la vie à pleines dents. Peu à peu, nos pupilles bientôt s'habituèrent à la pénombre qui régnait. L'endroit était frais, agréable, une musique anglo-saxonne en fond sonore, tout au fond de la salle, il y avait un grand rideau derrière lequel nous entendions par instants des éclats de rire et des exclamations. Autour de nuit, des couples flirtaient sans trop de retenue, Vincent leva son verre en direction de Juliette qui lui répondit avec un sourire. Ils étaient beaux tous les deux et très amoureux l'un de l'autre. Ils ne s'adonnaient désormais plus aux jeux échangistes qu'ils pratiquaient autrefois. Le champagne était délicieusement frais et pétillant. Bientôt, une jeune femme passa devant eux, attirant tout de suite l'attention de Juliette. Elle était ravissante, cheveux blonds coiffés en queue de cheval, longiligne, le visage souriant, bronzée. Sa silhouette élancée était mise en valeur par une jupe noire très courte montrant des bas qui luisaient langoureusement. Un charme fou, une distinction naturelle. La Marquise était un établissement dont l'organisation était sans défaut. On pouvait très bien rester dans la première salle et y boire un verre tranquillement dans une atmosphère ne dépassant pas le flirt un peu poussé. La jeune femme qui venait d'arriver s'était assise non loin d'eux et ils auraient juré qu'elle venait là pour la première fois. À la table voisine, un couple, lèvres soudées, s'étreignait passionnément et la main de l'homme était invisible sous la robe de sa compagne dont les jambes frémissaient par instants, s'ouvraient insensiblement, puis se refermaient comme sous l'effet d'un bref retour de pudeur. Leur patience semblait être à dure épreuve mais grâce à ce jeu érotique, ils pouvaient demeurer des heures sans s'ennuyer. Ce n'est pas à dire que la scène qui suivit causa à la maîtresse de Charlotte un grand plaisir.   Sous ses cheveux noirs et la pointe mutine de son nez, Juliette souriait ironiquement, en mordant fortement dans tous les regards des hommes pris par des fureurs de lubricité, à tel point qu'il lui sembla acquis qu'elle était la seule vertueuse dans l'assemblée. Ils furent rejoints par une jeune femme totalement nue, au corps parfait et au visage délicat de petite fille sage, qui paraissait être à la limite de l'épuisement physique. Elle avait été désignée pour recevoir par tous les orifices prévus par la nature, la semence des hommes. Alors, ils la forcèrent, sans qu'elle puisse se défendre, lui arrachant des cris d'horreur et de douleur. Soudain, ils se levèrent et disparurent derrière le rideau rouge, sans doute pour rejoindre alors une alcôve. Juliette avait imperceptiblement changé d'attitude, Vincent la connaissait suffisamment pour deviner qu'elle avait envie de lui, mais plus encore, d'aller jeter un coup d'œil dans l'autre salle, de profiter ainsi de l'opportunité pour faire connaissance de la ravissante blonde. Une conquête facile et surtout agréable, d'autant que l'attirance paraissait mutuelle. Son maquillage était discret. Assurément sous son chemisier transparent, elle ne portait pas de soutien-gorge car on devinait ses seins libres et fermes. Sous des airs de jeune fille BCBG, elle devait avoir un tempérament de feu. Elle avait vingt ans. Même pas, dix-huit ans et demi. Un âge diabolique pour Juliette qui en a quinze de plus. Elle est distinguée, blonde, avec des yeux magnifiques, le visage encadré par une sage chevelure. Piquante, peu farouche, elle avait cette liberté des jeunes filles de bonne famille émancipées. Elle devait traîner tous les cœurs derrière elle. Elles décidèrent toutes les deux après avoir échangé quelques paroles anodines de rejoindre Charlotte et Vincent dans l'autre salle, derrière le rideau. Sur les banquettes garnies de coussins qui faisaient le tour de la pièce surchauffée, des couples faisaient l'amour sans retenue. Quelque part, s'éleva un long gémissement de plaisir. Juliette avait retrouvé ses ardeurs saphiques, dont Vincent avait l'habitude. Un inconnu contempla Charlotte, surpris de sa retenue, puis jeta un bref regard à Vincent, comme pour solliciter une autorisation. À La Marquise, tout le monde était bien élevé. Voyant qu'il n'y avait aucun refus, il se baissa alors vers Charlotte qui gardait obstinément les paupières closes et, la prenant par la taille, la redressa doucement jusqu'à ce qu'elle fût agenouillée devant lui. Puis il releva sa robe le plus haut possible dans son dos, défit lentement le tanga en soie jaune qui voilait ses hanches. Elle frémit quand il commença à caresser ses fesses nues qui s'offraient vers lui. Sans se l'avouer, elle adorait se faire prendre par un inconnu dont elle se refusait à voir les traits, ce qui devait combler son fantasme favori. Juliette avait conquis la ravissante blonde. Elle s'appelait Florence. Le désir n'a jamais l'épaisseur qu'il a dans le silence. Elles s'embrassaient amoureusement, les langues entremêlées. À genoux, la main de Juliette allait à la découverte des merveilles entrevues dans le décolleté de Florence. Ses seins tenaient juste dans la paume de sa main et avaient une fermeté remarquable. Le bout des doigts caressait, tour à tour, chaque auréole et elle sentait les pointes commencer à s'ériger. Elle la fit basculer pour l'allonger sur la banquette. Elle fermait les yeux mais sa respiration avait changé de rythme. Elle couvrit son visage de baisers, sur les lèvres, passant sa langue derrière son oreille, ce qui la fit frémir. Florence mordillait les pointes des seins de Juliette. Elles tanguèrent alors, ivres et muettes, au son d'une musique imaginaire très lente.   Dans l'état d'exaltation où elle était, il sembla à Juliette, toute pleine de râles précipités, prolongés et criards, être prise dans un vertigineux et merveilleux tourbillon, où elle allait savoir l'odeur, le goût qu'avait ce fruit rose inconnu, Elles s'entremêlent pendant des siècles, mourant d'envie de se jeter à terre. Après lui avoir ôté ses talons hauts, Juliette commença à faire glisser sa main le long de la jambe dont le galbe du mollet était parfait, sa main crissait sur les bas. Bientôt la main continua sa reptation au dessus du genou, vers l'entrecuisse de Florence. Juliette s'aperçut qu'elle ne portait que des bas. Florence riva son regard sur les doigts de Juliette qui parcouraient sa fente, tandis que son clitoris, décalotté, pointait tel un dard. Florence ne tarda pas à jouir. À peine risquait-elle une fiévreuse caresse, un élan passionné, que Florence entrait aussitôt dans des ardeurs trop vite maximales. Juliette freinait donc là où une femme devait pouvoir se lâcher. Elle se réservait toujours au lieu d'offrir sa confiance en même temps que son corps, ce qui on en conviendra rationne le plaisir. Elle avisa que le comportement de Florence, sans être insolent, allait à l'encontre des préceptes qu'il lui faudrait bientôt assimiler, pour la rendre docile, bien entendu, mais surtout, résignée à se priver d'orgasme, avec un respect infini et la langueur qu'elle attendrait d'elle. Dans une alcôve plongée dans la pénombre, une ravissante blonde aux cheveux courts, commençait à se déshabiller. Sa jupe flottait au gré de ses mouvements. Par moment, elle s’ouvrait sur le côté laissant apparaître la blancheur d’une cuisse nue jusqu’au niveau de l'aine. Elle attrapa le bas de la jupe et la fit voler, découvrant volontairement ses jambes au regard de l’assistance. Elle défit les boutons de son chemisier dévoilant son ventre en ondulant des hanches dans un balancement lascif. Bientôt, un homme s'enhardissant lui ôta. Le soutien-gorge descendu fit apparaître l'aréoles de ses seins. Que lui importait ? Il était clair à ses yeux que dorénavant au cours de la soirée, rien ne serait choquant, clair aussi que ses hanches minces, ses larges épaules, ses longues jambes, la fente de son ventre lisse, sa bouche et enfin et surtout l'étroit pertuis de ses reins devraient s'offrir sans pudeur. Se donner à l'amour, esclave et comblée. Elle s’exhibait sans retenue. Deux autres invités s’approchèrent, un dégrafa le soutien-gorge, libérant les seins qui étaient déjà fièrement dressés. Le premier les malaxa sans douceur. Le second attoucha ses fesses. Elle était maintenant nue. De nombreuses mains prirent alors possession de son corps offert, aucune partie ne fut oubliée. les doigts fouillèrent son vagin et son anus. Elle implora d'être prise. Un homme s’allongea sur elle, la pénétra tout aussi rapidement et commença des mouvements de va-et-vient. Un sexe s’approcha de sa bouche, elle happa le membre viril qui s'enfonça dans sa gorge. Juliette et Florence avaient choisi de profiter d'un recoin sombre de la salle pour s'abandonner de façon plus discrète. Elles étaient totalement nues maintenant. Étendue sur le dos, les bras rejetés en arrière, Florence se livrait sans pudeur. Juliette avait décidé de la dompter, de la soumettre durement, de la rabaisser, de l'anéantir presque. Mais le lieu ne s'y prêtait pas. Elle se jura en elle-même de parvenir à ses fins. Comme dans un rêve, sous ses caresses, elle entendit le feulement de Florence qui se cambrait de tous ses muscles. Un instant ses cuisses se resserrèrent convulsivement autour de la tête de Juliette puis s'écartèrent de nouveau dans un mouvement d'abandon. Juliette plongea ses doigts humides dans l'intimité moite, constatant fièrement, que Florence avait de nouveau joui. Les portant à sa bouche après, elle les lècha longuement entre ses lèvres, se délectant de l'éjaculat mêlé à la cyprine. Elle ne s'était pas trompé dans le jugement qu'elle avait porté sur la personnalité de Florence. Après un dressage strict, elle deviendrait certainement une parfaite soumise. En attendant ces réalisations après coup d'un rêve auquel elle tenait plus que tout, comme à un temps où elle ne connaissait pas Juliette, la jeune femme, à force d'imaginer des scènes impensables de lubricité, finit par les accepter comme très raisonnables.   Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir. 
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Par : le Hier, 07:29:59
Je crois… non, je pense, c’est une certitude : je l’aimais, cette femme. Pas d’un amour tiède, pas d’une tendresse d’habitude. Non. Je ne l’ai vue qu’une seule fois, mais je l’aimais vraiment. D’un amour entier, presque naïf, qui m’a traversé sans prévenir, et que je ne retrouverai sans doute plus jamais.   Aujourd’hui, je suis avec une autre. Il y a le corps, la chaleur, cette brutalité sadique qu’on pourrait confondre avec la passion. Mais ce n’est pas de l’amour. Rien ne me touche. Rien ne m’élève. Elle n’est qu’une présence physique, un refuge vide où je me perds plus que je ne me trouve.   Je me donne, sans me sentir lié. C’est brut, c’est charnel, mais c’est creux. Je touche sans ressentir. J’existe sans être vraiment là.   Et plus j’essaie d’y croire, plus je sens que je mens. Que je suis ailleurs. Coincé dans le souvenir de celle que j’ai aimée pour de vrai.   Peut-être qu’un jour, je trouverai une autre. Une qui puisse m’atteindre autant, me comprendre aussi bien, me rejoindre autant dans le corps que dans l’esprit. Mais pour l’instant, je reste entre deux mondes : celui que j’ai perdu et celui que je n’arrive pas à habiter.   Les sentiments, sont des éclairs, rares, éphémères, parfois destructeurs. Et quand ils ont vraiment existé, il ne faut pas les laisser s’effacer dans la pénombre de l’oubli. Car, quoi qu’on fasse pour oublier, ils restent là, gravés, encastrés dans l’esprit, comme une brûlure qu’aucun temps n’efface.  #photoperso Mr Xavier.
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Par : le 11/11/25
Cela faisait un mois que je connaissais mon Maître. Pour fêter ces trente jours de servitude, Mon Maître avait décidé de me faire découvrir la croix de Saint André. Mais avant, il me fallait une tenue adaptée pour son plaisir. Nous nous rendîmes donc dans une boutique qu’il connaissait bien. La clochette au-dessus de la porte émit un tintement discret. Quand nous entrâmes, les lumières étaient tamisées. C’était un lieu fait pour l’attente. Pour le silence. Pour l’obéissance. Mon Maître m’ordonna d’ôter mon manteau. Je posai le vêtement sur un cintre, mes doigts légèrement tremblants. Il s’approcha sans me toucher et me dit qu’aujourd’hui je ferai des essayages pour lui. La vendeuse s’effaça sans un mot. Je fus guidée vers une cabine isolée. Sur un petit fauteuil, une série de tenues soigneusement pliées m’attendait, des tenues très sensuelles. Il me demanda de commencer par la première Je sentis sa présence juste derrière, immobile. Je dépliai le vêtement. Le tissu froid glissa contre ma peau. J’imaginais ses yeux suivant chacun de mes mouvements. La cabine était étroite. Il me parcourut du regard. Puis il m’ordonna d’essayer la tenue suivante. La seconde tenue était composée d’un corsage rigide, une jupe très courte, un collier fin posé sur le tissu. Il me fit essayer encore d’autres vêtements. Une robe fluide. Une autre, plus stricte. Il choisit une robe courte, noire, dont le décolleté laissait deviner ma poitrine. Quand je ressortis, la vendeuse me tendit le sac, sans commentaire. je rentrai chez moi et je reçus un sms de mon Maître me donnant rendez vous chez lui le lendemain à seize heures, dans la tenue choisie. Le lendemain, je me rendis chez lui. Il admira la tenue qu’il avait choisie et me demanda de marcher afin de m’observer sous toutes les coutures. Après quelques minutes ainsi, il m'emmena dans la cave où se trouvait une sorte de croix. Là, il me fit me déshabiller entièrement, lentement. Je fis glisser la robe sur mon corps.  Il m’expliqua alors que la croix était une croix de Saint André qu’il voulait me faire découvrir. Il me fit placer pieds et mains contre la croix. Il m'attacha d'abord de face et je me retrouvai totalement immobilisée, bras et jambes écartées, totalement ouverte et impuissante. Le fait d'être entravée dans mes mouvements me mettait un peu mal à l'aise. Mon Maître me plaça alors un bandeau sur les yeux. J’étais un peu inquiète, ne sachant ce qui allait se passer, mais en même temps, je ressentais une certaine excitation comme une petite salope en chaleur. Il commença par me caresser la poitrine, malaxant mes seins de chienne et pinçant mes tétons qui durcirent assez rapidement. Ses mains furent ensuite remplacées par une sorte de fouet à plusieurs lanières. Il me donna quelques petits coups sur la poitrine et sur le ventre. La sensation était loin d'être désagréable et je commençai à mouiller. Toute crainte disparut alors. Puis il me caressa le clitoris avant d'y faire claquer le fouet très doucement. Une chaleur intense m'envahit alors et le plaisir monta. Il introduisit alors son sexe en moi, commençant par de petits mouvements lents puis de plus en plus rapides. Les premiers spasmes se firent alors ressentir et ma respiration devint haletante. Mais mon Maître se retira avant que je parvienne à la jouissance. Je ressentis un peu de frustration d'avoir été interrompue si près du plaisir. Mon corps réclamait de nouvelles caresses. Il me détacha pour me lier à nouveau mais de dos cette fois. Il me caressa les fesses, me donnant une petite claque sur chacune. Il reprit son fouet et m'en donna quelques coups sur ma partie charnue, la faisant rougir. La chaleur provoquée par le fouet me faisait mouiller encore plus. L'excitation était plus forte que la brûlure ressentie. Mon Maître me massa un peu l'entrée de mon anus et le caressa doucement, y entrant un doigt. Après quelques aller retour, son sexe remplaça son doigt. Il me pénétra par derrière avec douceur, puis amplifia petit à petit ses mouvements, entrant de plus en plus profondément. Ses mouvements s’accélérèrent de plus en plus, tout comme sa respiration, je sentis monter son plaisir : l'orgasme n'était pas très loin. Après quelques mouvements supplémentaires, il jouit longuement en moi. De mon côté, les spasmes se firent de plus en plus rapprochés et furent très intenses. Mon cœur battait la chamade. Mon Maître me donna alors la permission de jouir et je me laissai aller à la délivrance. Il me détacha ensuite et me permit de me rhabiller.    
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Par : le 11/11/25
A genoux ! A genoux ! Dans cette position d’humilité… d’abnégation…   je sais que tu le fais pour me satisfaire obéir à mes désirs ça te fait mouiller et plus je t’humilie te rabaisse te rejette au sol et plus tu mouilles prête à en jouir (il n’est pas encore temps)   A genoux… au sol… mains sur la tête… les reins cambrés… cuisses écartées… tu fais saillir ta croupe… A chaque ordre, tu obéis… tu rectifies la position… Tu sais ainsi que tu es : accessible : tes trous, tes orifices, ta bouche, ta chatte, ton cul… je vais les investir… les remplir… les fouiller… Tu es accessible, mais surtout : vulnérable… Dans cette position d’infamie… je vais te corriger… A la cravache et au fouet… chacun dans une main… tu vas subir… je vais te corriger, te cravacher, te fouetter… pauvre chose…   Pauvre chose dont je fouille la bouche de mes doigts… pour vérifier ta docilité… parce que tu n’aimes pas ça… mais sentir sous mes doigts ta langue douce, chaude, humide… vaincre tes réticences… vaincre tes haut-le-cœur quand mes doigts s’enfoncent… te gifler pour bien te faire comprendre qui est le Maître… te gifler pour bien te faire comprendre que tu n’as pas le choix… te gifler parce que ça me fait bander… Avant de t’embrasser peut-être… en me penchant sur toi… être sur ton dos pour empoigner tes seins… me réjouir et les faire souffrir en les pressant, les écrasant, en pinçant les pointes… je veux te faire couiner… te travailler au corps en empoignant tes courbes… doigter ta chatte pour vérifier que tu en mouilles… faire mon salaud en te faisant monter… non, tu ne jouiras pas !... pas tout de suite… pas maintenant… finir entre tes fesses… les écarter… pour mater ton ignominie… ouvrir ton trou parce que je sais que aimes ça… être enculée… et peu importe ce que j’enfile dans ton cul… alors deux doigts… ça suffira… pour te mettre dans cet état de désir… Maintenant tu es bonne… maintenant tu es prête… je vais te corriger…   Que les coups pleuvent ! Et te cinglent ! Le fouet d’abord… sur ton dos et sur tes reins… Le fouet !... cette lanière de cuir qui vient te saisir… la douleur aiguë, cuisante qui irradie… se propage… inonde… Il va te falloir l’accepter… la dompter… l’apprivoiser… jusqu’à la désirer… Le fouet… puis la cravache… sur tes seins… les envoyer valser… oh ! ce plaisir ! Non ! tu ne dois pas baisser les bras ! tenter de te protéger ! Malheureuse !... j’ai fait exprès de ne pas t’attacher… pour que tu subisses… volontairement… Alors vite : la cagoule ! Cette cagoule que j’ai fabriquée… un simple morceau de cuir très souple qui enveloppe ta tête… attachée sur la nuque par des ficelles… et puisque que c’est comme ça : y attacher aussi tes poignets… La cagoule : comme une délivrance… parce que tu aimes ça : ne pas voir, ne pas savoir… ça aussi ça te fait mouiller… Alors tout recommencer… le fouet… la cravache… le fouet… l’un après l’autre… ou en même temps… sur ton dos, tes reins, tes seins… le fouet qui claque et tes seins qui valsent… te travailler au corps… pauvre chose… Jusqu’à ce que…   C’est l’heure de jouir ! De te foutre… de te remplir… Brutalement te pencher… la tête au sol… les cuisses bien ouvertes… je vais me faire tes trous… te niquer, te tirer, te baiser, t’enculer… te foutre par la chatte et par le cul… te remplir et te fourrer… avec ma bite, mes doigts, des godes… te faire jouir… et te faire jouir encore… jusqu’à ce que tu sois au bout… que tu n’en puisses plus… pantelante… liquéfiée… essorée…
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Par : le 11/11/25
Mon Maître vient à moi. Je suis touchée et émue.  Et j’ai peur aussi, de ne pas être à la hauteur.   Je crains de le perdre.   Telle Héloïse, je perds toujours tout ! Il est là. Il est doux en apparence. J’aime cette façon enthousiaste de m’accueillir chaque fois. Mais je sens cette distance qui jaillit pour me tenir à ma place. C’est à la fois intimidant et excitant.  Soumise, chose, chienne…  Il me touche dans la voiture, alors que nous roulons vers le donjon. Et j’ai envie de retenir sa main pour la garder entre mes cuisses. Je suis jalouse de la route qui monopolise, à raison d’ailleurs, son attention à laquelle j’aspire, à laquelle tout mon corps aspire.  Je suis enfin à lui, dans l’intimité de son sanctuaire. Il se montre directif et me malmène un peu, attrapant mes cheveux pour mieux guider ma bouche sur son intimité . Puis il me tourne et me prend sauvagement, virilement et j’aime cela. Tellement. Il me redonne vie.  J’aime particulièrement le sexe de mon Maître. J’aime le toucher, le caresser de mes doigts et de la bouche. J’aime le goûter et le déguster. Et j’aime le sentir en moi, m'emplir et me signer. Je portais le collier lourd qu’il m’a posé ce jour-là. Le sentir peser ainsi, retomber en un petit claquement sur mes clavicules au moindre mouvement, me procure un intense sentiment d’appartenance. Et c’est pure jouissance de mon âme lorsqu’il me tient en laisse, qu’il m’attire, m’attrape, me pince le bout des seins, maintenue par ce fil d'Ariane qui toujours me ramène à lui. Lorsqu’il stimule tour à tour, puis dans le même temps toutes ces parties niées de mon corps, m'obligeant à la « démaîtrise » de moi. Enfin.  J’ai découvert ce moment de panique qui m’envahit lorsque mon Maître me ligote de ses cordes. Et pourtant j’ai envie qu’il m'encorde encore. J’ai envie d’être à lui totalement. À sa merci. Le corps offert, ouvert et tendu vers lui. Je fais confiance à mon Maître, il saura me conduire à ma destination.  
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Par : le 11/11/25
Elles avaient toutes deux oublié au fond de leur mémoire le mépris de la chasteté et le souvenir de passables galanteries par de louables règles, capables sans doute de s'infléchir, mais leur ayant jusqu'à ce jour gardé de tout caprice qui les eut plongé dans le remord. Elle se tut. Elle-même savait trop bien autour de quelles paroles dangereuses elles tournaient toutes deux, mais peut-être le silence les sauverait-elles. Il ne fallait gâter ni cette journéee, ni cette nuit. Elle était belle, cette nuit, toute chancelante et ornée de musique, pleine des bruits innombrables des hommes et des bêtes, et encore tiède avant l'automne. Son empreinte me brûle, quoi que j'aie pu tenter de m'y soustraire. Elle reste inextriquablement tissée dans la texture même de mon être. La première fois que j'avais voulu l'embrasser, j'attendais des transports ou une gifle. J'eus droit à des rites un peu slaves, des signes cabalistiques, de longs gants noirs enlevés lentement, des doigts en grille sur ma bouche, des lèvres chaudes qui se moquaient de moi. Dès le premier soir, tout était déjà inscrit. Les choses ne sont jamais fatales, sans doute mais précisément parce qu'elles ne le sont pas, elles ne se libèrent jamais du passé qui les fait grandir, des regards et des silences qui les font surgir. Elles naissent à chaque instant de l'instant qui les précède. Chaque parole échangée entre nous trace et définit d'avance les courbes de la relation. Les sentiments n'ont jamais l'épaisseur qu'ils ont dans le silence. Le temps qui s'écoule entre l'évènement et le récit leur prête tous les reflets, toutes les réfractions du souvenir. Pour ne jamais mentir, il faudrait vivre seulement. Mais les projets secrets, les desseins du cœur et les souvenirs brisent souvent cette simplicité impossible. Béatrice disparut de ma vie. Ne recevant aucune réponse aux lettres que je lui adressais, je cessai de lui écrire. Elle ne ne demeurait pas moins présente. Je m'éveillais le matin avec un sentiment d'abandon. Je ne pouvais concevoir qu'un amour aussi intense ait pu achopper sur ce qui m'apparaissait plus comme une indélicatesse que comme une trahison. Je croyais naïvement qu'elle reviendrait. Je demeurai trois mois ainsi dans l'incertitude. Je sursautais en entendant la sonnerie du téléphone, j'attendais le courrier avec angoisse. J'imaginais son existence à Rome. Je vivais comme un automate. J'accomplissais le rituel de la vie quotidienne, je voyais des amis, je faisais l'amour, mais ces gestes restaient extérieurs à moi-même. Mécaniquement, je ne m'y impliquais pas. Une maladie intérieure me minait. Personne autour de moi ne se doutait du drame que je vivais. À qui aurais-je pu en faire la confidence ? Personne ne connaissait l'existence de Béatrice. Il ne me resterait aucune trace de cet amour. Cette idée m'effrayait parfois. Qu'un être ait pu remplir à ce point ma vie et s'effacer sans laisser aucun signe. La première fois que je la rencontrai au vernissage d'une exposition Giacometti au Musée Rodin, je fis tout pour attirer son attention. Emma ne m'adressa pas un regard. C'est un paradoxe littéraire. Plus on décrit les gestes de l'amour, plus on les montre, plus la vision se trouble. Il y avait dans son regard comme une colère retenue, une condescendance moqueuse. Elle n'était pas bavarde, mais imprévue et subtile. Son intérêt la portait là, où précisément, je n'étais pas. Est-ce cette froideur qui m'intrigua ? Quand je lui adressai la parole, elle ne m'écouta qu'autant que la politesse l'exigeait. Elle arborait l'air résigné que les victimes de la mondanité réservent aux fâcheux, aux raseurs. Elle était aussi insensible à l'enthousiasme que je lui manifestais que peut l'être une statue en marbre du sculpteur. Quand je lui demandai son numéro de téléphone, elle me toisa avec une expression offensée. Eût-elle exprimé un peu plus d'urbanité qu'elle aurait moins piqué ma curiosité. La froideur de cette inconnue m'aguichait. Les contraires s'attirent. Sa présence me gênait. Elle s'interposait entre mes rêves et moi. Elle m'empêchait même de songer à elle. Notre rencontre avait du piquant. Le soin extrême qu'elle prenait pour afficher une élégance toute détachée m'intriguait. Une indifférence courtoisie m'eût découragée avec plus d'efficacité. Qu'avais-je fait pour la mériter ? Je n'eus pas le loisir de lui en demander l'explication car elle disparut en me tournant le dos. Le lendemain, je lui fis porter un bouquet de tulipes Bianca à son hôtel, accompagné d'une carte amicale. Je ne reçus aucune réponse. Je n'en fus pas étonnée. Espérant la rencontrer, j'allai bientôt me poster à la porte du Bristol, son hôtel. Je l'attendis sur le trottoir de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Enfin, je la vis apparaître. Dans les reflets de la porte à tambour, elle me parut plus grande, plus élancée, plus altière que jamais. Plutôt réservée, je n'avais pas pour habitude d'accoster une inconnue. Mais sa beauté exacerbait mes sens, fut-ils sans certitude. Elle sembla hésiter sur sa direction. Elle tirait en moi une irrésistible inconduite.    Le désir cherchait avec une impatiente convoitise l'interprétation de la beauté de son regard qui maintenant lui souriait et semblait alors la posséder. La jeune femme y rêva toute la soirée, qu'elle alla, comme elle le faisait chaque jour, passer au cimetière du Père-Lachaise, parmi les dalles grises et les tombeaux de marbre blanc. On prétend que parfois, au moment même où il disparaît, jaillit alors un rayon blanc, que la jeune femme n'avait jamais contemplé de ses yeux, mais qu'elle attendait naïvement chaque soir. Elle m'observait. Je n'en menais pas large. Je devais représenter un spécimen un peu nouveau pour elle. Je me flatte volontiers d'une absence de sentiments. Il m'arrive pourtant d'avoir ainsi des faiblesses qui trouent, malgré moi, mon indifférence et ma facilité à vivre. Cette incertitude l'humanisa à mes yeux. Sans hésiter, je m'approchai d'elle. Quand elle m'aperçut, elle eut un soudain mouvement de recul. Je lus dans son regard noir la lueur de blâme que l'on réserve aux extravagances d'une folle. "- Encore vous", soupira-t-elle. Notre conversation fut aussi cordiale qu'un échange de coups de pistolet, le matin, à l'aube, entre deux duellistes. Malgré mon sourire avenant, et ma fausse innocence, la partie semblait perdue. Je pensais à cette citation de Vigny: "Au lieu de leur dire bonjour, on devrait leur dire pardon". "- Pourquoi ne me laissez-vous pas le temps de m'expliquer ? N'aimez-vous pas les tulipes ? - Je n'ai aucune envie d'entendre vos explications. - Pourquoi ne pas accepter le dialogue amical ? Avez-vous peur de votre propre faiblesse ?" Je vis passer une flamme assassine dans ses yeux. Une femme ne pouvait-elle pas offrir des fleurs à une autre femme ? "- Vous n'êtes pas de nature à m'en inspirer. - Pourquoi cette brutalité ? Pourquoi toujours imaginer le pire ? Que faites-vous de l'amitié ? - Me croyez-vous à ce point naïve ? Avec vous, je sais très bien à quel type de femme j'ai affaire. - C'est mal me connaître et me faire un procès d'intention. Je ne suis pas une amazone. - Prenez-le comme vous voudrez. Mais laissez-moi, vous perdez votre temps, je suis pressée. - Puis-je vous déposer quelque part ? - Non, c'est inutile, je reste dans ce quartier. - Avez-vous l'intention de déjeuner ? - Oui, mais pas avec vous. - Je vous propose un pacte amical. Nous déjeunons ensemble et je vous promets de ne plus tenter de vous revoir. Parole de femme, honneur de femme." Elle me regarda d'un air dubitatif. Balle au centre. "- Puis-je accorder le moindre crédit à quelqu'un qui se comporte comme vous ? - Je vous répète, je vous donne ma parole d'honneur. Je la sentis vaciller. La situation tournait à mon avantage. La victoire était proche. Restait à traverser le pont d'Arcole. - Votre parole d'honneur, répéta-t-elle en haussant les épaules, je ne me fais aucune illusion sur vous. Mais je suis plus que lasse de votre insistance et de votre folie. Alors, je vous accorde vingt minutes. Pas une de plus." Elle pensa alors à toutes les ombres éphémères qui l'avaient entourée. Etait-ce le malheur et la franchise qu'elle apporterait sans cesse avec elle ? Cette rencontre avait un sens symbolique. Au fond, elle m'initiait à la distance. Eût-elle voulu jouer les énigmatiques, elle eût pu y trouver une satisfaction. J'étais en train de lier à elle, dans ce monde plein de sensualités et de menaces, tout le bonheur que j'attendais de cette rencontre. Le présent de l'amour ressemblait au négatif d'une photographie argentique. Il fallait attendre le développement pour en avoir le cœur net. Parfois, il réserve bien des surprises. L'ennui, c'est que ce genre de difficultés est difficile à dire. Un restaurant nous tendait les bras à l'angle de la rue du Cirque. Je l'y conduisis. Pendant le déjeuner, elle resta fidèle à elle-même. Sur la défensive, hautaine, éludant toute question personnelle, ne m'offrant que l'armure d'une personnalité bouclée dans les conventions et le dédain. La glace contre le feu. Pourtant quelque effort qu'elle fît pour être désagréable, elle ne parvenait pas à me déplaire. Je sentais en elle, derrière la Ligne Maginot qu'elle m'opposait, un attirant tumulte de contradictions qui n'était pas sans charme. Au moins, elle ne ressemblait à personne. En vérité, il faut bien reconnaître que moi aussi. Le café bu, elle se leva et, sans se départir de son air farouche, elle prit congé. Pendant quelques instants, cette femme m'avait paru précieuse. Je n'attendais plus d'elle que l'ultime cadeau qu'elle pouvait me faire: s'en aller. "- Maintenant que j'ai eu la faiblesse d'accepter votre déjeuner, j'espère que vous allez tenir votre promesse. Merci pour les tulipes. Adieu." Elle disparut laissant derrière elle un sillage glacé comme un blizzard. Je tins parole. Pendant dix jours. Puis je l'appelai dans sa propriété non loin de Bordeaux, dans les vignobles. "- Et votre promesse, s'exclama-t-elle. En plus, vous êtes parjure." Le ton de sa voix n'exprimait qu'un courroux de façade purement formel. Ce qui était un progrès. Et puis n'avais-je pas évité le pire, elle n'avait pas raccroché. "- J'ai promis de ne plus vous voir, pas de ne pas vous téléphoner. - Vous êtes bien française", dit-elle en ciselant ce qualificatif pour marquer un mépris. Alors je m'inclinai, rêvant de lui baiser la main. Elle riait de me voir transformée, comme dans un bal masqué.   Mais je dus éviter son regard quand, en un coup d'œil pénétrant, elle sembla me dénuder totalement pour me prendre, et trompée par l'illusion d'être possédée toute entière, et pleine de désirs sensuels, un sourire illumina mon visage. Que son expression suffise à fléchir mon incontrôlable emballement et à faire croire à un abandon en rase campagne était inimaginable, tant il y a des cruautés, des cynismes qui ne résistent pas plus à l'épreuve que certaines complaisances, certaines générosités. Le soir tomba enfin, le soir tant attendu. Le ciel devint noir, des ombres se profilèrent longuement. Le paysage était devenu un peu vert, avec des arbres, des vallonnements gracieux, pendant une demi-heure, le temps d'une vie. Elle se sentait maintenant légère ainsi qu'elle voulait l'être pour vagabonder sans un mot, d'un sourire à un lit. Les choses se passaient, hélas, avec une inconsistance, un flou qui se durcissait ensuite en sentiments, en convictions, en images, mais qui semblaient nés d'abord du hasard, d'un kaléidoscope dérisoire hâtivement secoué. Maintenant que l'amère habitude de ses amabilités était prise, je prenais un certain plaisir à la voir décocher ses flèches. "- Quand venez-vous à Paris ? - Que vous importe puisque vous m'avez juré de ne pas chercher à me revoir. - Je sais par l'une de mes amies, que vous serez après-demain à un dîner chez les Moras. - Vous ne me donnez pas envie de m'y rendre. "J'attendais de cette rencontre quelque chose de confus, une issue possible. J'étais pleine d'espoir. Mais une pensée surtout me troublait. Pourquoi cette femme était là et non une autre ? Quelle suite de hasards, d'agissements fortuits, de contretemps, d'obligations, de retards avaient tissé les fils de cette rencontre à la fois prodigieuse et dérisoire ? Quand elle raccrocha, je conservai un instant le combiné muet à la main. Pourquoi insister ? Oui, pourquoi ? Par jeu ? Il y a des rencontres qui, comme celle-ci, ne commencent pas précisément par de forts encouragements. Si elle avait ressenti un coup de foudre pour moi, elle le dissimulait bien. Peut-être n'aimait-elle pas partager son lit avec une femme ? Tout simplement. Mais alors, pourquoi ne pas me l'avouer ? Il y a des vérités qui ne méritent aucune contestation. Mais alors, pourquoi n'avoir en tête que cet horrible mot de réciprocité La réciprocité en amour est un calcul bourgeois. Pas d'investissement du capital sans un rendement substantiel. Cette femme, sans doute mariée, avait beau me rabrouer, elle me plaisait. sapiosexuelle exigeante, bisexuelle très pratiquante. Elle m'attirait pour une raison que je ne cherchais pas à m'expliquer. Mais après-tout exige-t-on de Dieu qu'il vous donne des preuves de réciprocité. Et puis parfois, en amour, on a l'impression sans vraiment savoir pourquoi, qu'en dépit des obstacles, le destin a déjà gravé notre avenir. Calculer la somme des probabilités qui amène deux personnes à se parler, puis à s'aimer, est une opération effrayante. Surtout si l'on considère que du silence, il peut résulter une passion, fruit d'une accumulation exponentielle de hasards. Et cette histoire aussi était probablement déjà écrite dans un mystérieux livre qu'hélas je n'avais pas lu. Comme se serait simple de pouvoir consulter le livre des destinées avant d'offrir un bouquet de tulipes à une femme. On éviterait tant d'impairs, de temps perdu, de malentendus, mais on passerait aussi à côté de la vie et de ses surprises. Elle vint à Paris. Je me trouvai au même dîner qu'elle. Elle m'accueillit avec son habituelle mansuétude. Après le dîner, elle tenta de s'éclipser mais je la rejoignis dans l'escalier, abandonnant mon amie Béatrice. L'immeuble donnait sur le jardin du Luxembourg. Il y avait dans l'air je ne sais quel parfum de printemps. Nous fîmes quelques pas en silence. Quelle nuit réelle me donnerait autant d'émotions, de feu dans le cœur ? Vivre m'amusait, j'étais jalouse, sentimentale, elle était indifférente, cynique. Il me semblait choisir sur des coups de dés, dont j'ignorais toujours si je les jetais moi-même. Un silence doux et reposant comme une paix. Elle avait une voiture anglaise, comme elle. Elle était née à Londres mais elle vivait à Bordeaux. Je lui demandai de me raccompagner. Elle accepta en poussant un soupir. Elle gara sa voiture en bas de chez moi. Elle semblait avoir épuisé ses ressources d'agressivité. Je tentai alors de l'embrasser en posant une main audacieuse sur sa cuisse nue. Elle ne me repoussa pas. Au contraire, elle répondit à mon désir avec tant de fougue que j'en fus presque déconcertée. Une grande bataille est celle que l'on remporte avec une résistance farouche. Je la dévêtis contre le mur. La découverte de son porte-jarretelles me troubla. Elle ne pouvait exprimer plus clairement ses intentions. Ainsi, elle s'était armée pour l'amour. Rien n'avait été laissé au hasard. La seule chose qu'elle avait abandonnée au jeu des circonstances, c'était le choix de la partenaire. Avais-je même été choisie ? Cette dérision me parut tragique. Bientôt, je me ressaisis. Après tout pas de raison de se lamenter à propos d'un porte-jarretelles. Nous accomplîmes tous les rites que nous attendions l'une de l'autre. L'angoisse avait disparu. Le silence se chargea du reste. Dès lors, elle bascula, comme une statue bascule de son socle. Nous nous retrouvâmes chez moi. Et ce fut comme si, de toutes ses forces, elle tenait à démentir l'indifférence qu'elle m'avait manifestée. Nous nous aimâmes dans une douce ambiance de paix conclue, sur un lit d'armes abandonnées et de sensualité débridée. Déshabillée de son agressivité et de sa pudeur, elle demeurait menaçante comme une tempête apaisée. Ses refus donnaient un prix mystérieux à son doux abandon. Je l'admirais comme une belle énigme. Avais-je véritablement une femme devant moi qui avait cédé à une pulsion saphique ou l'incarnation d'un phénomène météorologique ? Son corps était celui d'une femme aimante, mais les ressorts de son âme paraissaient aussi inaccessibles que les déchaînements d'une tornade. Loin de me sentir maîtresse de la situation, il me semblait que je n'avais été que l'exécutante d'un jeu qui me dépassait. Emma entra dans ma vie au même moment où Béatrice en sortit. Une nouvelle vie, un nouvel amour. Je me retrouvai telle une femmes égarée. Je les fréquentais, mais je ne croisais que des ombres. Je pensais toujours à Béatrice. Chaque nuit j'avais l'impression amère, non de la tromper mais de me trahir.    Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.  
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