Guillaume
#0

Bonsoir !

Une question toute simple a piqué ma curiosité : comment une personne bâillonnée fait-elle pour signaler qu'elle a atteint ses limites ? Parce qu'un safe word c'est bien mais encore faut-il pouvoir parler...

Avec mes précédentes partenaires, je me contentais d'être vigilant au moindre comportement inhabituel... Mais c'est, de un, uniquement possible parce que nous nous connaissions très bien, et de deux, pas du tout robuste ! Je ne suis plus jeune et idiot - enfin, plus autant - alors j'aimerais ne pas avoir à me satisfaire de demi-mesures de sécurité.

Y a-t-il des méthodes canoniques éprouvées ? Ou bien chacun y va-t-il de sa petite technique ?

Dernière modification le 24/04/2025 23:00:40 par Guillaume.
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Tindalos
#1
D'accord avec Ekhko, pour préciser des méthodes éprouvées :
-toucher l'index, le majeur ou l'annulaire avec le pouce pour faire en équivalent du vert/orange/rouge;
-et privilégier un objet style grelot qui fera du bruit en tombant.
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Bonsoir,
Pour le moment avec ma soumise et les autres personnes de jeu, c'est du coup s'il y a baillon, un geste spécifique de la main, ou lors d'une simple "visite d'observation" un mouvement de tête après "même" problématique si avec certains accessoires la tête peut être "bloqué"
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Guillaume
#3
Top, merci pour les idées, vous assurez ;)
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Tindalos
#4
185442
Avec juste des gestes visuels on risque de passer à côté, si on est concentré sur autre chose.
Dans le judo, je parle du seul sport de combat que je connais en pratique, "l'abandon se manifeste par 2 (petites) tapes avec les mains ou à défaut les pieds sur le tatami, le partenaire ou soi-même." le fait de toucher son partenaire est un signal à la fois gestuel et tactile. Deux sens sont impliqués, vue, toucher.
 
Typiquement dans les jeux d'impact, attaché et baillonné, difficile de passer par le toucher. Mais ayant un passé dans les arts martiaux et pratiquant une forme de lutte BDSM, c'est bien la première règle de sécurité que j'ai apprise à ma soumoureuse.
 
Le tout est de trouver des mots, des gestes, des sensations (touché, sons...) qui dénotent suffisament pour alerter votre partenaire au-delà de sa concentration. C'est pour ça que choisir des signes ou mots de sécurité qui ne peuvent pas être délivrés par accident (comme "aïe", par exemple :D) est important, pour que ça soit sans confusion possible, remarquable. 
Nous c'est "Houston" pour "Houston, we have a problem".

 
Habituellement, je ne conseillerais pas de vous éduquer sur des films pornos. Mais certaines vidéo BDSM ayant pour thème des formes de breathplay documentent bien les gestes de sécurité utilisés.
Pour avoir subi pas mal de katas d'étranglement, je ne fais confiance qu'à mes décomptes pour le breathplay. Je sais que ça arrive sans prévenir, et j'ai peur que l'euphorie que ça peut provoquer liée à l'excitation causée par la situation n'entraîne une perte de repères chez ma partenaire. Je crois que c'est la pratique la plus directement dangereuse que j'ai dans mon répertoire.
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Lady Spencer
#5
Hors BDSM, j'ai vécu une expérience involontaire étonnante.
Pendant mes études, un copain a cru malin de mettre à profit ce que nous venions de voir sur l'anatomie du système ORL : il est passé derrière moi et a posé ses grandes mains autour de mon cou.
Il a commencé à serrer en riant, sans se rendre compte ni de sa force ni de ma faiblesse soudaine à ce moment. Plusieurs copines étaient en face, heureusement. Elles ont crié pour interrompre l'étranglement "pour jouer" et il a retiré ses mains immédiatement, tout penaud qu'il était.
Sauf que moi, j'étais partie. Où ? Je ne sais pas mais en qques secondes, tout est devenu flou puis noir, je suis devenue molle comme une poupée de chiffon et...absente. 
Ça n'a été que qques secondes et je suis "revenue" vite et sans désagrément ni séquelle,  mais avec cette impression d'absence et de non contrôle.
Quid si les copines n'avaient pas interrompu le truc ? Ce copain se serait-il il rendu compte des risques pris, impossible de le savoir. 
Je raconte cela juste pour montrer ce que l'on peut ressentir avec un étranglement qui était non désiré bien sûr, ni consenti, et totalement hors BDSM.
 
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Tindalos
#6
Il y a deux types d'étranglement, les respiratoires (trachée) et les sanguins (carotide).
Les étranglements sanguins sont les plus dangereux, ça veut dire plus d'approvisionnement en oxygène de manière quasi-instantanée, et des informations que j'ai pu en avoir (je ne suis pas dans le médical, Grande Papesse du BDSM de France et de Navarre Lady Spencer, tu pourras confirmer), à partir de 6 secondes on peut déjà avoir des dégâts aux cerveau. Il suffit de quelques secondes pour provoquer un évanouissement.
Les étranglements respiratoires permettent de "temporiser", puisque l'oxygène du sang fait tampon. Donc l'évanouissement met plus longtemps à arriver. Il faut par contre faire attention à ne pas causer de dommages aux voies respiratoires.
Je privilégie l'étouffement avec la main qui couvre la bouche et le pouce qui bouche le nez. Ça permet de moduler le filet d'air et de jouer avec ça. On peut donner une sensation d'étouffement sans forcément bloquer complètement la respiration. Pas plus de dix/quinze secondes, plus ou moins, et pour moi l'évanouissement est un échec.
Je n'ai jamais eu de problème, ce qui ne veut pas dire que je n'en aurai jamais. Après, n'ayant pas d'autres bagages que ma formation premiers secours, je n'envisage pas de pousser plus loin la pratique. J'aimerais bien essayer la noyade, par exemple, mais ça demande au moins deux personnes supplémentaires plus quelqu'un avec les connaissances nécessaires pour réagir en cas de problème.
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#7
Hors BDSM, j'ai vécu une expérience involontaire étonnante. Pendant mes études, un copain a cru malin de mettre à profit ce que nous venions de voir sur l'anatomie du système ORL : il est passé derrière moi et a posé ses grandes mains autour de mon cou. Il a commencé à serrer en riant, sans se rendre compte ni de sa force ni de ma faiblesse soudaine à ce moment. Plusieurs copines étaient en face, heureusement. Elles ont crié pour interrompre l'étranglement "pour jouer" et il a retiré ses mains immédiatement, tout penaud qu'il était. Sauf que moi, j'étais partie. Où ? Je ne sais pas mais en qques secondes, tout est devenu flou puis noir, je suis devenue molle comme une poupée de chiffon et...absente.  Ça n'a été que qques secondes et je suis "revenue" vite et sans désagrément ni séquelle,  mais avec cette impression d'absence et de non contrôle. Quid si les copines n'avaient pas interrompu le truc ? Ce copain se serait-il il rendu compte des risques pris, impossible de le savoir.  Je raconte cela juste pour montrer ce que l'on peut ressentir avec un étranglement qui était non désiré bien sûr, ni consenti, et totalement hors BDSM.  
Si vous m'y autorisez, je vais vous expliquer les étranglements tels qu'on les pratique en judo et autres sports de combats. Il y a l'étranglement qui empêche de respirer en bloquant les voies respiratoires et il y a les étranglements sanguins qui compriment les carotides et provoquent l'asphyxie du cerveau et une perte de connaissance en quelques secondes, ce qui a l'air de vous être arrivée. Dès qu'on relache cet étranglement la victime retrouve rapidement ses esprits.
Dans un étranglement en "serrant le cou", l'air ne passe plus par les voies respiratoires et un bourrin peut arriver à casser le larynx. Ce sont là des jeux dangereux et je peux évoquer mon cas particulier. Suite à une fracture nasale, je n'ai qu'une narine qui fonctionne et je suis sujet aux sinusites. Si dans un jeu, vous me baillonnez alors que j'ai le sinus obstrué, vous pouvez tout simplement me tuer...
En tous cas, faites gaffe !
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Maître SADE
#8
En sus d'une procedure particulière de safeword, ma soumise a toujours en main un petit jouet qu'elle peut fair "couiner"....(type petit jouet pour chien).
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Silla
#9
Petite anecdote : je suis du genre à me crisper totalement, limite tétanie (jusqu'aux machoires serrées). Je suis tombée une fois dans les pommes avec mon maître, en gardant fermement en main ce qui s'y tenait. 
Ce n'est peut-être pas le cas le plus courant, mais à vérifier avant de compter sur l'efficacité du jouet que la personne soumise laisse tomber 😅
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Tindalos
#10
C'est pour ça que "chacun son BDSM", ça n'est pas qu'un mantra pour dire qu'on fait ce qu'on veut, c'est aussi une façon de dire que nous sommes tous différents avec nos envies, nos limites et qu'il faut s'y adapter.
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