Écrire un texte sans filtre sur deux mots qui Te qualifient : Masochiste et Exhibitionniste
Masochiste
Comment savoir si on est masochiste ?
Moi, la douleur Je pensais ne pas aimer ça, jamais, évidemment. Quelle idée aussi ! Mal au dos, mal aux dents, c’est bon Je connais…jamais de la vie, J’aime ça !!
Ok, en fait, là aussi, tant qu’on n’a pas expérimenté, est-ce qu’on peut dire qu’on sait ? sans doute pas…enfin, clairement, pas moi. On en parlait hier, se confronter aux choses pour savoir, c’est comme ça que Je fonctionne.
Une claque sur les fesses M’arrache un éclat de rire. C’était le premier contact. Ma réaction Me surprend. Un truc à aller chercher…un jour.
Et ce jour, Je Me le créé. Premiers contacts avec une ceinture. Rassurant. J’aime le contact avec le cuir, son odeur, son toucher. Ce n’est pas cinglant, ça chauffe.
Puis ce seront martinets, cravache, baguette. Une appétence certaine pour les martinets : leur capacité à chauffer la peau, à être doux, puis à monter en intensité.J’aime qu’ils soient lourds. Leurs longueurs différentes permettent à certains de venir s’enrouler à des endroits inattendus, prolongeant la morsure et laissant des marques plus profondes, plus tenaces.
Les marques, le signifiant du masochiste ?
Quel rapport étrange avec ces marques. Une putain de fierté. Signes d’appartenance, souvenirs de séances, points d’ancrage perdus au milieu de ma vie vanille…
Ces premiers contacts confortent Mon ressenti : J’aime ces moments où la douleur s’installe, obligeant à former une bulle, à M’abandonner, à Me laisser glisser. J’aime particulièrement quand Je Me sens contrainte, mains attachées au dessus de Moi. J’aime l’alternance de l’intensité, de la fréquence, des instruments. J’ai l’impression d’éteindre enfin Mon cerveau.
Je progresse. J’avance sur d’autres aspects. Mais ils Me manquent ces ressentis.
En discutant, Je ressens qu’il y a un truc, pas clair, avec le safeword. Je comprends son utilité, pour tout le monde. Je pense avoir rencontré des niveaux de douleur déjà importants pour Moi, mais Je ne l’ai pas utilisé jusque là. J’ai l’impression de ne pas en être capable.
Je trouve la personne adéquate pour tester le concept. Je le prononcerai ce jour-là. A quel prix ? Un peu d’humiliation, une cuillière en bois cassée, des marques… pour un moment…Mais un drôle de sentiment. Je crois maintenant que les marques sans appartenance ne Me sont d’aucun intérêt.
Et alors ce safeword ?
Alors…Je ne sais pas. Oui Je l’ai prononcé, oui J’en suis capable. Atteindre le safeword, Je conçois aujourd’hui que, pour Moi, ça signifie flirter avec des limites qu’on pourrait qualifier de virtuelles, dangereuses…Je sais, J’entends ce que Tu Me dis…Qu’ai-Je à prouver ici ? à qui ? On retrouve l’idée d’être à la hauteur, à Ma hauteur…
Aucune idée de l’endroit où elle se trouve, cette hauteur,, du pourquoi Je veux aller là-bas…Je sais juste que, là, Je veux encore. Qu’il y a un bout de Moi que Je ne peux atteindre que dans ces moments.
Je veux encore ces nouvelles découvertes : chambrière qui cingle, qui pique. Dont la douleur irradie sur quelques instants et pénètre le corps, dont l’extrémité libre joue à sa manière,
Fouet avec lequel Tu as commencé à M'effleurer. Lourd, puissant, large, enveloppant.
Je sais que J’ai des choses à aller chercher là. Des ressentis, des confrontations, de l’abandon, de la rage. Du plaisir.
Du plaisir.
Comme celui que Je ressens quand Tu pinces, tords Mes tétons. “Stop ou encore ?” “Attends…encore”.
Alors que ça fait mal, juste un truc de malade qui prend, qui prend tout. Rien n’existe à ce moment-là. Juste Tes mains, Tes doigts qui vrillent Ma chair, Tes poignets que Je saisis, “Attends”...respirer…”encore”.
Je comprends pas tout, Je ne comprends rien. Je sais juste que J’en veux encore.
#texteperso
#exerciceimposé
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PhatBrat
Très belle prose ... merci 

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2
24/04/25

emend69
j'aime moi non plus... encore et encore. Le désir est une boucle infinie...
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24/04/25

dame Éri de Sir Bruno
« Tant qu’on n’a pas expérimenté, peut-on dire qu’on sait ? » Je suis d’accord, et avec le temps, des choses que je ne pensais pas vouloir expérimenter… eh bien, il y a toujours une petite voix qui dit : tant que tu n’as pas testé, tu ne peux pas savoir.
Merci pour ce beau partage, le texte et la photo sont superbes 🪷
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4
24/04/25

Luxurésens
C'est beau ton cheminement, tu avances en prenant le temps, en analysant, en ressentant, en vivant et en posant les mots. J'adore 😘
Je reviens juste sur ton safeword, je suis désolée je vais comparer à moi car je ne connais que ça, et si je tombe à côté je m'en excuse. Ne vois pas dans le fait de le dire la défaite. L'échec de ta résistance, de ta capacité à encaisser ou de ta capacité à offrir une souffrance que le sadique apprécie. N'y vois pas une faiblesse, un manque de force.
On a tous des limites, on sait pas forcément où mais elles sont là et un jour tu y tomberas dessus. N'ai pas peur de le prononcer, c'est faire preuve de force que de le dire, que d'admettre que là on est au bout 🌺
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3
24/04/25

Tindalos
Le safeword ça n'est pas un échec mais un outil de communication.
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24/04/25

Ossaum
Je le sais que c’est loin d’être une défaite…bon entre le savoir et l’intégrer il va Me falloir un peu de temps… merci à tous les deux Luxurésens et Tindalos. Un travail qui se vit et se fait à deux …. Sourire.
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24/04/25

SweetJulie
Bonjour Ossaum, c'est un très beau post et une très belle photo. J'ai rebondi aussi sur la même chose que Luxuresens et Tindalos. Le safeword est juste un outil qu'on utilise ou pas, mais qui a la vertu d'exister. Je pense que son utilisation dépend des relations que l'on a avec son partenaire. Si on a des relations éphémères avec seulement des séances, le Dominant ne vous connaissant pas bien, il est, à mon avis, très important pour recadrer les limites en cas de besoin. Mais dans une relation de couple/trio D/s, il me semble que ce safeword aura peu d'importance passé les premiers mois. Plus votre Dom vous connaitra et plus il saura arrêter, contrôler les impacts, les jeux, avant de dépasser vos limites (limites souvent qu'on ne perçoit plus soit même quand on est dans l'action). Mais même pour lui, j'imagine que ca doit etre rassurant de savoir, que s'il n'a pas bien compris où étaient vos limites, vous serez capable de lui dire... pas pour détruire son ego, mais pour justement se connaitre mieux et aller encore plus loin ensemble.
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8
24/04/25

Tindalos
Dans des contextes où les "non" sont parfois des "oui", où les limites sont faites pour être titillées et où les pleurs sont parfois l'objectif, c'est même notre seul outil à nous, les exécuteurs des basses œuvres, pour savoir que nous allons dans la mauvaise direction.
"C'est quoi déjà mon safeword ?", c'est la phrase qui m'a permis de savoir que je pouvais me lâcher...
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5
24/04/25

Caresseferme
Bonjour Ossaum, très beau texte, le safeword est là pour définir les règles, la sécurité, et bien sûr la limite de l’intensité que l’on peut recevoir, ce n’est pas une honte ou une faiblesse de le prononcer pendant une séance, cela montre aussi au dominant comment orienter les séances, définir son approche et connaître mieux sa propriété. Beaucoup de soumises sont dessus par les dominants car des fois trop tendre, des fois trop hardcor ou tt simplement des faux semblants, des personnes qui en disent beaucoup mais quand le jour arrive il devienne des petits anges alors que l’on s’attend à un démon. Moi, je voulais savoir si le dom a respecté le safeword, et ce qui c’est passé après l’avoir prononcé? Bonne journee
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24/04/25
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Ossaum
SweetJulie Je te rejoins sur la connaissance de notre Dhom. Effectivement Il lit mieux Mon corps que Moi. Merci pour ton message
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1
24/04/25
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Ossaum
Merci Caresseferme. Oui le dominant c'est arrêté immédiatement, et heureusement J'ai envie de dire, puisque déjà c'était l'objectif de cette séance en one shot.
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24/04/25

Caresseferme
L’objectif de la séance était la prononciation de ton safeword? , ah d’accord, un réel sadique alors lol
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24/04/25

Ossaum
On pourrait dire ça, mais c'était une demande de ma part : savoir que j'avais les capacités de me protéger et de dire stop. Il avait pris de temps de me connaitre au mieux avant. On discutait depuis des mois
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24/04/25

Caresseferme
C’est la meilleure façon de faire, la vitesse ou la précipitation d’une relation est rarement signe de continuité
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24/04/25

🪶Phœnix
Tout un paradoxe entre la douleur que l'on choisit et celle que l'on subit ... Un écrit imposé très réussi. Merci pour ces réflexions et pensées.
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4
24/04/25