La Soubrette de la Tour d’Ébène
Dans les ombres lourdes du manoir de la Contessa Seraphina Nocturne, là où le temps semblait s’être figé dans un soupir de velours noir, errait une silhouette frêle, drapée de dentelle obscure. Elle se nommait Lysandre — la soubrette silencieuse, éternelle servante des désirs d’autrui, marquée d’un serment ancien gravé dans la cire de la nuit.
Ses pas glissaient sans bruit sur les dalles froides, son corset étroit l'étreignait comme une promesse. Chaque mouvement, chaque inclinaison de la tête, chaque regard baissé n’était que l’écho d’un ordre murmurant encore entre les murs. Les candélabres vacillants projetaient sur elle des ombres qui semblaient danser avec une vie propre — des spectres complices de sa servitude.
Ses mains gantées tremblaient parfois lorsqu’elle approchait la chambre haute, là où résidait sa maitresse — une présence ténébreuse, faite d’élégance et d’autoritée, aux yeux plus froids que les vitraux de la crypte. Elle se prosternait à ses pieds, non par peur, mais par un dévouement si profond qu’il en devenait presque liturgique. elle ne lui parlait jamais tendrement. elle dictait. Et elle acceptait.
Elle était soumise, non comme une esclave enchaînée, mais comme une prêtresse livrée à son culte noir. Chaque nuit, elle revêtait sa tenue d’ébène, le tablier blanc immaculé comme une insulte au péché, et s’enfonçait dans les couloirs avec l’assurance douloureuse de ceux qui savent qu’ils appartiennent à une volonté supérieure.
Et pourtant, dans un recoin de son regard baissé, brillait parfois une flamme — ténue, secrète, indéchiffrable. Était-ce un reste d’âme? Ou bien le reflet d’un plaisir trouvé dans l’abandon absolu?
Les murs du manoir, eux, ne disaient rien. Ils savaient. Et ils la gardaient.
Dans l'album: Les photos du mur perso de 🌹🎀Sabrina 🎀🌹
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450 x 675
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