le petit bonhomme

En suivant le post de #Diab j'ai un livre en cours... Voici le début ;-) Pré...ambule... L'amour est bien sûr dans le pré mais il faut le chercher, peut être sous une pierre... Cette histoire est peut-être la mienne, ou peut-être la vôtre, en tout cas peu banale. Les pierres que l’on croise, celles que l’on ramasse au bord du chemin ne peuvent qu’alourdir nos pas et nous ralentir. L’existence nous permet de croiser des personnes qui à un moment ou un autre influencent notre vie, nous marquent à jamais et peuvent nous entraîner dans un gouffre sans fond ou nous faire rebondir.Un jour j’ai ouvert un tiroir du bureau que j’avais offert à ma jeune compagne de l’époque, partie depuis. J’y ai trouvé des livres, quelques restes de bijoux dépareillés, des petites notes inutiles mais attachantes, et quelques petits cailloux qu’elle avait ramassés lors de sorties aussi solitaires que ses pensées du jour et que ses premiers pas dans la vie.Je suppose qu’elle avait oublié ces petites pierres au fond de ce tiroir en laissant derrière elle les souvenirs passés, sans savoir que ces cailloux sont moins fragiles et plus lourds que nos pas hésitants.Il y avait aussi des écrits jamais finis sur un vieux cahier d’écolier avec des pages arrachées. Des mots pour des maux, des pensées du moment comme si elle se parlait mais aussi à quelqu’un d’autre présent intemporel. Quelqu’un qui se cherche mais ne se trouve pas. Sauf que ce n’était pas pour moi. C’était pour elle, comme un fouillis de pensées, l’intérieur de son âme.Elle est partie loin. Sans savoir peut-être qu’elle ne trouvera pas ses réponses comme ça et partir ne résout pas les problèmes. Ces cailloux sont inertes et ne bougeront plus, déposés quelque part au bord de son chemin dans l'espoir que quelqu’un les ramasse peut être pour elle et qu'elle soit plus légère.Mes pensées ont suivi, pour trouver ma route et comprendre ce qui s’était passé, en retrouvant ces pierres après son départ.Il arrive que les personnes s’alourdissent elles-mêmes de pierres inutiles, mais elles sont toujours là et empêchent d’avancer. Elles sont immobiles, et si elles ne bougent pas c’est parce qu’on le veut bien. Il suffit de les déplacer et peut-être de les remettre où elles étaient avant, voir de les jeter. Il faut avoir vécu le pire pour apprécié le meilleur.Un jour, en lui faisant lire un projet d’écriture, une amie m’a dit : « Mais j’adore ramasser des pierres ! On ne ramasse que les pierres qui nous appellent, ce sont elles qui nous choisissent car elles nous apportent quelque chose dans notre vie. » J’ai remis en doute ma façon de penser et cela m’a mené à écrire quelques mots puis les lignes ont suivies. D’où ces mots. Ici.Il est toujours grisant de vouloir écrire au début. Un besoin parfois de sortir sa raison, ses échecs, ses douleurs ou ses bonheurs. Faire le point, essayer de comprendre ce qui vous tombe sur la tête. En général, les gens oublient ce qu’ils laissent derrière eux. Ils s’en souviennent plus tard, trop tard parfois voir souvent.Certains sont condamnés à ramasser ces pierres. Cayenne n’existant plus et ce ne sont pas les bagnards qui construisaient leur prison mais la punition demeure, et des fois elle se poursuit après. Je l’ai subie.Cette histoire vous plaira peut-être si vous avez des pierres à vous débarrasser. Les miennes sont sur ces mots et au fond de mon âme. J’ai croisé un jour dans ma vie un petit bonhomme sur un chemin. Il est peut-être vous, il est peut-être moi. Il est sûrement quelqu’un de nous deux. Ou peut-être les deux, qui sait ?Je n’avais pas prévu cette rencontre.Le petit bonhomme était sur le chemin, je l’ai donc croisé, je vous souhaite de le rencontrer, bonne lecture…