nyctophobie

Dans le noir Parfois ça m'angoisse ce conditionnement qui n'appartient qu'à nous, le triangle (et pas trio j'y tiens !) dont la mécanique silencieuse se refuse à être verbalisée pour une compréhension générale.Les mises en garde balancées, le devoir de réassurer l'audience, les sursauts de chien de garde que j'ai pu avoir de loin en loin. Les corrections réflexes que je me suis vu adopter.Parce que je navigue dans le flou moi aussi. "Ah non c'est pas mon maître, j'appartiens à eux deux, je suis le petit animal de compagnie !" (c'est mon nouveau truc pour expliquer rapidement). Et le besoin viscéral de bien signifier que c'est Linsoumise la patronne, un pic de culpabilité à chaque fois et de merde j'ai pas envie de faire un schéma de l'intuitif du fluide et de ce qui encore une fois n'appartient qu'à nous.Pas envie de justifier que je suis votre groupie, de justifier que j'ai juste mal sous vos impacts, de justifier que non y a pas de carresse après, qu'on pourra me retrouver solo dans le coin d'une pièce le regard un peu dans le vide, que je me suis laissée bouffer le cerveau. Que j'ai peur du temps d'après sans vous.Que rien jamais n'aura la même saveur.Ne sera aussi captivant que de pouvoir évoluer sous votre couple.Alors je continue de penser chaque rencontre comme notre dernière, je continue vainement de m'accrocher à l'idée que je maitriserais la fin et comme une camée je viens prendre ma dernière dose à chaque fois.Et chaque fois "après t'arrêtes ! ils vont en avoir marre ça y est.!"Et chaque fois je réalise que tout m'a échappé depuis longtemps.Peut-être pour ça que je reste, vous n'avez pas essayé de me rassurer la dessus, de me retenir ou me faire changer.Que tu sois là où pas, nous on bougera pas.A toi qui tiens jamais les liens.En voici un que tu ne pourras pas modeler à ta convenance, en voici un que tu ne pourras pas rendre foireux, et en voici un qui ne donnera jamais raison à toutes tes certitudes bloquantes."Écris que t'es plus forte."Tu dis oui machinalement.Peut-être qu'il oubliera.C'est quoi encore cette piste foireuse.Je vais pas vous servir la soupe à l'élévation et l'évolution à vos côtés.Ça n'a aucune conscience chez moi.Je ne pense pas ça.Je ne vis pas ça.Il fallait parler de votre main, de vos doigts de marionnettiste. J'y arrive pas. Je sais que vous voulez dépecer chacun de mes silences.(des miettes à disperser ou mieux recoller ?)Je réclame un peu plus de temps.Oui je sens votre empreinte à tous les deux ça reste fugace, parfois éphémère. Oui ça bouge à l'intérieur.Mais j'ai toujours peur dans le noir...