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Louve Solidaire Tu as retiré ton collier. Tu l’as retiré sans fuir, ce n’est pas une fugue, pas une révolte. C’est un rite de respect envers toi-même. C’est pour sentir de nouveau l’air sur ta peau sans anneau, pour te rappeler que tu es d’abord à toi. Le cuir porte encore ton odeur, et ma paume la brûlure de ta chaleur. Je n’ai pas tremblé, je n’ai pas douté. Dès le premier instant je t’ai vue entière : indomptable, non soumise par essence, flamme lucide que l’on ne peut qu’accueillir sans chercher à l’étouffer. Tu dis ne pas m’appartenir. Je réponds calmement : tu es à moi dans ce que tu refuses de céder, par reconnaissance. Un être comme toi ne se possède pas mais il se protège, il se garde, il se regarde avec contemplation. Le lien qui nous traverse dépasse les protocoles, les cadres établis et les mots. Il est plus brut. Toi le chaos créateur et moi l’ancrage. Je ne t’offre ni sauvetage ni romance creuse. Mais nous nous sommes reconnus, et cela ne s’efface pas. Ton souffle est sacré. Ma main ne cherche pas à t’attacher elle reste tendue, ouverte, pour t’accueillir si un jour tu choisis de revenir. Tu ne reviendras pas esclave, pas propriété, mais Louve, si tel est ton désir. Il existe des colliers de métal et ceux que l’âme seule porte. Je n’ai pas besoin de boucle pour savoir que tu restes liée. Tu peux rire, mordre, hurler, poser les dents sur ma gorge mais je resterai celui qui connaît tes silences, tes ombres, l’éclat cru de ta vérité. Les mots que d’autres prendraient pour outrage « connasse », « salope » deviennent dans ma bouche sceaux et blasons. Gravés s’il le faut, non en punition, mais en or brut sur le cuir. Aujourd’hui, si je ne suis plus ton Maître, je demeure ton guetteur. Trappeur à la lisière, veillant pour que la Louve puisse courir libre dans sa clairière, sans craindre l’ombre. La porte ne se ferme pas. Je t’ai reconnue, Louve, et je te reconnaîtrai toujours. Avec mon calme et mes semelles comme seules intermédiaires entre moi et mes racines vastes et profondes, je me poste en garde forestier pour assurer l’équilibre de ta biosphère. Tu ne le mérites pas, mais je te l’offre. Je m’offre. Suis l’exemple sale pute :)