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J’ai longtemps cru qu’il n’existait qu’une seule manière d’être un homme : solide, décidé, droit et presque indestructible. C’est ce que je montre au monde. C’est ce qu’on attend de moi. Alors je serre les dents, je me tiens droit et j’avance sans flancher. On me voit comme quelqu’un de sûr de lui, de volontaire, presque inébranlable.Mais cette version de moi n’est qu’une armure. Un rôle. Une façade utile, peut-être, mais pas celle qui raconte qui je suis vraiment.La vérité, elle se joue derrière une porte fermée, dans un espace que je ne partage qu’avec une seule personne : Maîtresse Elie. Avec elle, je tombe le masque, je lâche le contrôle et je me livre sans filtre. C’est là que je suis à nu, dans tous les sens du terme. C’est là que je deviens cet homme que je n’oserais jamais montrer à personne d’autre : dévoué, offert et entièrement tourné vers elle.Ce n’est pas de la faiblesse. C’est un besoin viscéral. Un ancrage. Une vérité que je ne partage avec personne d’autre. Je suis son homme, totalement. Je me donne à elle sans réserve, sans calcul et sans retenue. Elle est à la fois ma ligne de force, ma direction et mon centre de gravité. Je me sens vivant quand je m’abandonne à elle. Plus vivant que dans n’importe laquelle de mes postures de force.C’est là que réside le paradoxe : plus je me soumets à elle, plus je me sens entier. Plus je m’offre, plus je me retrouve. Avec elle, je n’ai plus à me conformer ni à jouer le rôle que la société colle aux hommes. Je n’ai pas besoin d’être indestructible. J'ai simplement à être vrai.Alors, oui, j’ai deux visages. Celui que le monde voit : l’homme volontaire, solide, impassible.Et celui qu’elle seule connaît : cet être profondément dévoué, intensément tourné vers elle et totalement assumé.Et au fond, je le sais. Le plus authentique des deux, ce n’est pas celui qui marche la tête haute dans la rue.C’est celui qui se met à genoux dans sa lumière