Tressage

A 4 pattes chaussées hauts dans ton box, tu piaffes, tu renifles, restreinte tu cherches de l’espace, tes grands espaces, de ceux qui t’enivreront.Je passe ma main sur ta croupe, à rebrousse poils de ton sillon, tu frémis. Tes cavalcades ont laissée une feuille de houx entre les petites lèvres, J’apprécie, je presse, ses pointes te font gémir, tu te tords. Je souris.Je tresse ta crinière du fil d’une chambrière, nouée à l’anneau du crochet anal, ta gorge ploie, tu déglutis entre salive et gémissements. Je sens contre ton flanc ton rythme cardiaque, souffle court.Ta bride est courte, elle t’étrangle, j’aime cela, ton cul, ton cambre exposés au dressage, dans notre manège, tu rendras bave, larmes.Ton mors est mon étrier, j’écrase ton visage au sol, doigts écartés sur tes narines, tu renâcles, ta nuque s’allonge, tu t’adoucies. Ton débourrage commence, à distance rapprochée, tu as un besoin animal de sentir ton dresseur. Tu cherches à mordre, à sentir, tant pour te rassurer que pour te contenir. Tu flanches, je bande.Tes mouvements sont moins violents, moins bruyants, tes hanches sont sous emprise, ton pubis cherche, tes lèvres parlent du flux de l’abandon. Tu tournes le flanc, tu te colles, ta nuque se penche, tu cherches une main, une poigne, tu te caresses dans le sens du poil contre mes hanches. Tu souhaites être prise.Tu es prête à être montée, de pouliche de beau quartier, trotteuse respectable et regardée, je t’ai passée au fer de ma pointe, de grandes arabesques frisant ma marque. Ta robe profanée est ainsi mienne. Tu n’es plus distinctive, passée au fouet de ma violence, troublée de t’être laissée emportée aussi vite dans cette sensualité perverse.Je te laisse dans ton box à ton propriétaire, plus zèbre rayée de toutes parts que bai cerise, lassive et frustrée, craintive et épuisée de ta première mise en piste. Tu as tenu la longueur.