Elegeia

J’ai l’impression d’avoir vécu pas mal de vies… enfant sage, ado torturé, jeune fougueux et idéaliste, étudiant zélé en journalisme, chômeur, petits boulots plus ou moins gratifiants. Surtout une quête jamais accomplie de soi-même, en dehors de tout dogme, quels qu’ils soient. Je suis profondément athée, et ne crois qu’en la science. La démonstration. Les faits. Zététique, TMTC (Mais, c’est un dogme, ça ! - Rho, zut)… J’ai cherché à comprendre en faisant de la socio. Récemment, j’ai enfin réussi à appréhender la physique, notamment quantique et relativiste : Si j’affronte avec plus ou moins de succès la perspective de mon statut éphémère, j’ai du mal à imaginer que toute vie consciente pourrait un jour disparaitre. Mine de rien, la relativité du temps, ça aide.

J’ai beaucoup exploré le BDSM. J’étais dom depuis 15 ans. Et ça me satisfaisait, j'aimais être dans le rôle de celui qui apporte. Mais depuis le passage de la quarantaine et quelques rencontres amicales, je m’aperçois que mon propre plaisir est carrément passé au second ordre... Les soumises que j'ai connues était très souvent bottom. Et il m'est apparu que pour apporter du plaisir à quelqu'un, il faut aussi en prendre soi-même. (Rajoutons une réflexion perso sur l'aspect potentiellement malsain du dom mâle cis hétéro). Puis il y a eu un échange textuel avec une demoiselle, un scénario, ou de temps en temps elle prenait le lead, et ça a été un peu une révélation. L'égalité était là ; la responsabilité du plaisir était partagée. J'imagine que je reste principalement dom, je ferais surement le malheur d'une sadique. Mais je ne veux plus faire semblant d’avoir la maîtrise de la situation ; je cherche moi aussi l’abandon.

Hétéro