Je n'étais pas vraiment fragile mais pas très solide non plus, pas novice mais pas particulièrement expérimentée non plus.
J'ai toujours du mal d'ailleurs à me considérer comme une non-débutante ; certainement parce que je suis parfaitement consciente que j'avance lentement... Mais c'est un autre sujet, un jour peut-être j'arriverais à poser les mots sur cet aspect de ma "soumission", ça me trotte dans la tête depuis un moment...
Ce texte, ça fait aussi un moment que j'y songe...
Ici la grande majorité d'entre vous me connait en tant que masochiste, "soumise" comblée, joyeuse et espiègle de Beyourself, depuis quasiment 5 ans.
Seuls les plus anciens se rappellent peut-être celle que j'étais avant Lui : la râleuse, souvent triste, parfois fonceuse, parfois parfois peureuse, qui se cassait la figure régulièrement.
A cette époque, je partageais sur le mur mes expériences pourries (pas toutes, comme ici d'ailleurs, j'ai sélectionné), mes émotions contradictoires, mes ressentis. Je voulais vivre à tout prix mon masochisme, et parfois à n'importe quel prix. Alors j'y suis allée, après tout je voyais plein de Liens heureux et authentiques autour de moi, je méritais bien que ça m'arrive aussi.
Je pensais faire une sélection assez drastique : pas de publicitaires, pas de mecs qui me parlent de pratiques au bout de deux messages et demi, pas de mecs sans culture (oui je sais ça paraît bizarre dit ainsi mais c'est un de mes critère), pas de prétentieux, pas de Dominants "sévères mais justes " ^^ ... ...
En réalité, j'étais tellement aveuglée par l'envie de vivre ma " soumission ", je me mettais mes propres œillères. Loin d'apprendre de mes erreurs je répétais des choix improbables et on me prenait pour une conne. (En même temps, j'étais bien naïve...)
Ainsi, j'ai connu ce Dominant, son apprentissage des 12 règles et les je ne sais plus combien de positions de la parfaite soumise (quand on me connaît c'est cocasse quand même) jusqu'à cette séance d'impacts où sans prévenir il choisisse de me malmener avec la boucle de sa ceinture qui atterrit sur ma colonne vertébrale, sans excuse évidemment.
Naïve je l'étais oui, mais pas au point d'accepter l'inacceptable pour moi ; je mettais fin à cette relation regrettant de m'être donnée à un gros con. Gros con qui au passage fréquentait les munchs Montpelliérains... ...
Peu de temps après, je faisais connaissance avec un novice (quand on me connaît c'est cocasse bis) De quelles manières j'avais pu penser plus de 2 secondes que ça fonctionnerait entre nous, avec le recul, je ne sais pas...
Je m'étais certainement dit : " au moins il est honnête et il n'osera pas aller au-delà de mes limites personnelles lui. "
Quand je le rencontrais, j'étais ami avec un Dominant qui me connaissait bien et qui acceptait de le conseiller, l'aiguiller dans sa posture, dans les pratiques... En off et rapidement il me confirmait qu'il était effectivement très novice et que ça risquait d'être très compliqué de nous accorder. Bon, il ne m'apprenait rien d'exceptionnel, je le savais, mais moi j'avais quand même super envie alors... Je souminais un peu (comprendre : beaucoup) pour arriver à la dose de sadisme recherché. Oui, oui je sais, ce n'est pas bien, mais j'aimerais vous y voir vous en pleine frustration masochiste !
Bref, j'ai fini par lui faire peur ; avec peu de classe, il mit fin à la relation.
Ce qui fut encore moins classe, c'est mon pote qui en profita pour essayer de me choper. Cette fois-ci je n'y allais pas. L'amitié est une chose sacrée chez moi, aujourd'hui encore c'est le cas, même si je continue de me faire avoir parfois...
Alors sur le mur général je devenais chialeuse incomprise, " tous des cons " ; c'est certainement ce qui l'a touché ce dernier pseudo dominant. Je faisais petite proie fragile prête à se faire déglinguer par un dominant autoproclamé. Encore une fois j'y suis allée. On avait beaucoup échangé, moins fonceuse que les fois précédentes je m'étais assurée de voir si sa conception BDSM et ses pratiques étaient proches des miennes, s'il avait de l'expérience... ... ; tout collait ; ça aurait pu être parfait, c'était peut-être justement trop beau pour être vrai d'ailleurs. En réalité et malgré ses dires, je crois qu'il n'avait jamais manié le moindre ustensile d'impacts. Je m'emmerdais prodigieusement.
Même le novice s'était mieux débrouillé.
Plutôt que de couper court en pleine séance, je continuais, (oui bah oui quand je fais une connerie au cas où vous n'aviez pas remarqué j'y vais vraiment) lui aussi, et évidemment c'est juste après m'avoir baisé qu'il décida de mettre fin à la relation, la grande classe. (Il est revenu vers moi une fois en Lien avec Beyourself re-la grande classe puis par la suite il m'a bloqué sur le site re-re-la grande classe.)
" Tous des cons " je vous l'avais dit.
Oui mais c'est aussi moi qui leur avais permis de me traiter ainsi. Je l'ai mal vécu, très mal vécu pendant un moment, plutôt que de me remettre en question je préférais me victimiser c'était facilitant mais ça n'aidait pas à avancer.
Et puis je l'ai rencontré. On a mis du temps à bien se comprendre parfois, il m'a ouvert les yeux sur mes noirceurs, sur mes envies, sur mes conneries aussi. Il m'a secoué, il n'est pas toujours allé dans mon sens, loin de là, et je n'étais pas persuadée que ça le fasse entre nous (on s'était quand même bien pris la tête une fois ou deux) même si, sans illusion, je sentais un truc indéfinissable... Et ça l'a fait.
Tout cet écrit pourquoi ? Tout ça pour dire qu'on parle, on voit rarement les ratés dans ce monde, je ne pense pas être la seule à avoir eu des expériences catastrophiques qui m'ont appris à cheminer...
Et si certaines personnes me lisent en pensant " moi aussi je me suis déjà dit que ce n'était pas pour moi car je me casse la figure " tu n'es pas la seule et l'exceptionnel peut exister... ... (mais ne sois pas aussi naïve que moi stp.)
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Cinq ans,
Il m'aura fallu attendre cinq ans pour savoir qu'il continuait...
Au fond de moi je le savais, je l'avais toujours su, le problème ne venait pas de moi, il recommencerait. J'étais surprise de continuer à le voir ici ou là tout ce temps, sans heurts, sans vagues, sans fracas. Quoique... ^^
Sans soumise aussi, comme quoi...
Il paraissait apprécié, il continuait à partager quelques publications investies et originales, en pensées, en mots, en art. Il maniait les mots, beaucoup moins les maux, ou beaucoup trop...
"A l'époque" c'était déjà le cas, j'y suis allée, j'ai même foncé, la " tête dans le guidon", et l'esprit pédalant à vide, j'ai roulé dans le mur, je me suis cassée la figure. Patatra !
J'étais en pleine reconstruction, je reprenais confiance en moi après des moments de vie franchement très compliqués, je sortais d'une thérapie de quelques années, je pensais même que mes démons étaient dépassés. Enfin, je m'aimais.
Il m'a fait me re-détester.
Alors aujourd'hui, quand je lis et relis tous les parallèles, j'ai ce besoin viscéral d'écrire pour elle et égoïstement pour moi.
Si cinq ans après je prends la plume, c'est parce que je réalise que l'enfer était bien tout près, et en même temps c'est d'en sortir qui m'a appris à vraiment m'aimer.
...
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C'est sorti comme ça, entre mon premier carreau de chocolat de la soirée et ma énième clope de la journée : " J'ai peur. "
La peur est normalement un sacré levier chez moi, mais pas là, pas celle-la. Je l'avais déjà identifié il y'a quelques petites semaines, je pensais avoir peur d'avoir de nouveau mal, trop mal. Le comble pour une maso.
La peur de juste subir, d'encaisser, ne pas se dépasser (tiens ça devait déjà commencer à cheminer un peu...), la sensation affreuse "d'être dans le mal", cette expression avait pris tout son sens.
Je me rappelais cette fois où je ne l'avais pas pris avec moi justement, pas dans mon petit moi intérieur. Il était resté en surface, coincé dans des terminaisons nerveuses qui réagissaient... mal !
Il ne me pénétrait pas, pas réellement, il me pénétrait trop. Il prenait le dessus.
Habituellement, je le prends avec moi, en moi, je ne le laisse pas me prendre.
Je l'emprisonne dans mon être, je le développe, je le maîtrise, je le canalise, je le transforme, je le dépasse, j'en fais quelque chose de joli, de rassurant, de réconfortant, de déstabilisant aussi. J'en fais du plaisir tout simplement. Un étrange mélange de lutte et d'apaisement. Je le contrôle.
Parfois je combats, et il finit par abdiquer...
Jamais je ne l'avais laissé gagner.
Voilà j'ai peur, peur que ça se reproduise et peur de ma culpabilité pendant, et celle encore pire de l'après. (Personne n'en parle jamais d'ailleurs de cette maudite culpabilité.)
Coupable, je suis coupable d'avoir peur, pas ma peur habituelle qui me tiraille, celle qui laisse l'envie se mélanger au stress. Pas celle qui me transcende, qui me permet d'entrer dans une drôle de danse interne. Pas celle qui me fait m'interroger sur ce que je fabrique à aimer ça et ne pas fuir. Pas celle où je me demande si je vais vite contrôler la douleur ni comment ça va se passer...
Non, là c'est une peur qui paralyse, qui me paralyse. En fait, je n'ai pas peur d'avoir mal, j'ai peur de ne pas être à la hauteur.
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Elle est là, avec moi, depuis toujours...
Votre violence, ma violence, la nôtre...
Par les mots, par les gestes et par leurs absences, par les mots bordel, par les non-dits aussi, tous ces non-dits, toutes les phrases jamais prononcées et toutes celles trop entendues.
Est-ce que vraiment j'y peux quelque chose si violence et amour ont toujours été intrinsèquement liés ?
Anéantir l'estime de soi, pulvériser la confiance en soi, démolir tout amour-propre.
N'est-ce pas l'autodestruction à son paroxysme que de détruire ses propres enfants ?
Mon schéma familial il est là, loin du gentillet " qui aime bien châtie bien " ; il est plus proche du " qui fait mal, qui abat aime ".
Cercle infernal d'une violence qui exulte autant qu'elle bute.
Ne pas avoir mal c'est ne pas exister.
Ne pas souffrir c'est ne pas être aimé.
Je me sentais vivante quand vous me fracassiez (verbalement), je vous sentais vous aimer quand vous vous détruisiez (psychologiquement)
Forcément jeune adulte j'étais mal barrée (et pas mal barrée aussi^^), j'ai reproduit inlassablement des schémas autodestructeurs.
Ce qui est connu rassure.
Ma zone de confort c'était le mérite d'être mal aimée, pourvu que j'ai à endurer, pourvu que j'ai à souffrir, pourvu que j'ai à subir.
Je prenais mon plaisir à être blessée, à être à terre et souvent à ne pas être aimée du tout. Inconsciemment. (Oui, oui on peut se démolir sans le savoir)
A mes débuts dans le BDSM, je m'étais beaucoup interrogée sur le lien entre mon schéma familial, mon autodestruction et mon masochisme.
Mon masochisme avait-il un rôle cathartique, me permettait-il de reprendre le contrôle sur une partie de mes noirceurs, de mettre un cadre sain dans des choses déconnantes ? J'avais laissé de côté ces interrogations, certainement refroidie par l'assertion " le bdsm ne doit pas être une thérapie." (Mouais... bof... mouais... oui... mouais je ne sais pas trop...)
Quand mes parents sont morts, mon masochisme a fait d'immenses montagnes russes oscillant entre aucune envie, vraiment aucune, et trop d'envie, beaucoup trop d'envie.
Ça fait quasiment 3 ans maintenant que les deux sont partis, et il m'aura fallu tout ce temps pour verbaliser que mon masochisme a changé : moins intense, moins endurant, moins fou aussi en quelques sortes.
C'est comme si mes parents s'étaient enfui en me dérobant une partie de ma violence. Comme si ce qui nous avait toujours appartenu n'avait plus autant de raison d'exister, comme si mon masochisme n'était plus canalisateur mais devenait explorateur...
A Lui qui m'accompagne pour expérimenter tout ça, loin de la destruction. Merci
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Je voudrais ranger tout le bazar que j'ai dans ma tête,
Que la pointe de mon crayon devienne pipelette,
Qu'elle aiguille les mots et fasse couler le mal,
De mes pensées discrètes qui s'emballent
Je voudrais que ma plume s'organise,
Qu'au scalpel elle incise mon bordel,
Qui en silence, hurle et m'appelle
Je voudrais que mon Bic sûr, se rappelle et classe,
Mes piqûres qui s'épèlent et s'effacent
J'ai peur de mes braqueurs de voix, de mes fantômes du passé, de mes voleurs de vous,
Qui viennent la nuit farfouiller mon cerveau qui devient fou, ma mémoire qui devient floue
J'ai peur de me réveiller un matin et que dans mon sommeil, vous m'ayez dérobé,
Dans un vacarme murmurant, mes réminiscences, mes souvenirs dispersés
J'ai peur que mes cris chuchotants, soient imperceptibles aux oreilles des vivants...
J'ai mal à mes pensées et mon stylo reste (presque) muet...
(Texte en évolution possible. Extraits modifiés d'un autre... ... ...)
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Dès le début de notre relation je lui avais confié que je ne jouissais jamais seule.
" Je ne jouis pas seule" je lui ai redit le week-end dernier quand il m'a demandé si j'utilisais mon wand en ce moment.
Je prends du plaisir, je lâche-prise aussi, parfois, rarement ; je déborde, mais je ne jouis pas, pas réellement. (Le fait de mouiller, de déborder n'a aucun rapport avec une vraie jouissance chez moi.)
On en a reparlé, une évidence connue est ressortie à nouveau : je ne jouis que dans la douleur. Manque de pot, je ne suis pas auto-maso. Pas la peine de vous préciser que l'interdiction de jouir ne m'a jamais été imposée.
Hier matin j'ai pris mon wand, évidemment j'ai repensé à notre conversation, alors j'ai tenté dans un premier temps d'appuyer plus, de laisser le wand en place quand ça commençait à être insupportable, d'augmenter la vitesse, de la baisser, puis de faire le vide de mes pensées (vous allez voir ce point là a vraiment super bien fonctionné^^) :
" Arrête de cogiter, tu sais bien que plus tu vas chercher à jouir, plus tu vas passer à côté. " pour juste après songer " tiens si je pensais à des choses désagréables et qui me font mal, peut-être que j'y arriverais...
Ah merde j'ai oublié, je ne suis pas maso mentale...
Ah mais par contre je suis un peu cérébrale, je vais repenser à une séance de nous avec une douleur intense (le jour du match de rugby^^). Re-merde ça ne fonctionne pas, j'ai besoin d'éprouver le mal physiquement.
Je ne suis peut-être pas si cérébrale que ça finalement...
Ah, je sais je vais essayer de me faire mal physiquement comme au début, je ne suis pas auto-maso mais je suis peut-être auto-sadique. " Bon en vrai, là je n'y crois absolument pas mais au point où j'en suis autant tout essayé !
J'éloigne mon wand, je le remets, je l'éloigne de nouveau. " Bordel c'est vrai je n'aime vraiment pas la frustration ", du coup je le mets fort, fort, fort. Ça m'agace, ça me fait mal, je déteste. Et en plus à puissance maximale il fait un bruit de folie, je ne pense plus qu'à ça. Brrrrrrrrrr... Si brrrrr seulement brrrrr ce bruit brrrrr pouvait étoubrrrffer brrrrr mes pensées BRRRR...
" C'est franchement pas une chouette musique, je ne suis pas non plus auto-sadique. "
J'ai tout coupé. Stop le wand... Pas mes pensées. Évidemment je n'ai pas joui.
Je voulais écrire ce texte avant de retomber par hasard sur un autre où je mentionnais la violence du monde, mon inadaptation face au mal que les gens se font (Désolée pour le discours type Miss France là ^^)
Et je crois qu'il y a là un point clé de mon masochisme. J'ai besoin d'éprouver le mal physiquement grâce et par Toi pour arriver à canaliser et transformer une douleur, que dans la vie de tous les jours je ne sais pas apprivoiser, en plaisir.
Il n y a qu'avec mon Mâle et ton mal que j'arrive à jouir.
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