Lorsqu'elle s'éveilla, le soleil déjà haut dans le ciel, s'était engouffré dans la chambre et la
transformait peu à peu en étuve. Juliette rejeta les draps humides entortillés autour d'elle.
Le radioréveil lui indiqua qu'il était plus de onze heures. Tout le monde avait dû partir au
travail maintenant. Une journée comme les autres commençait dehors. Elle avait mal dormi.
Elle se mit à trembler de façon nerveuse, elle savait qu'elle jouait gros maintenant, il lui aurait
été facile de couper court à cette relation de soumission et de poursuivre sa vie de femme
d'affaires à laquelle rien ne résistait, mais son estomac se serra, la chaleur du désir l'envahissait,
l'irrésistible envie de découvrir un univers totalement inconnu pour elle, celui de l'abnégation.
En s'habillant, toutes les bonnes résolutions de la nuit s'étaient envolées. Elle rendit les armes.
Lorsqu'elle arriva à son bureau, Juliette portait un de ses tailleurs classiques qu'elle affectionnait
particulièrement avant que Chloé ne lui impose des tenues provocantes; celui-ci, gris anthracite
était composé d'une jupe droite lui arrivant juste au dessus des genoux et d'une veste croisée
sur un chemisier blanc au col entrouvert, mettant en valeur un collier de perles fines; sous ce
chemisier, un soutien-gorge balconnet transparent aux baleines rigides, rehaussant ses seins
aux larges aréoles brunes; comme l'avait exigé sa nouvelle maîtresse, sous sa jupe, rien qu'une
paire de bas fins noirs, un porte-jarretelle de la même couleur, et un plug anal destiné à l'élargir.
Elle sentait l’étau se resserrer sur elle, et pourtant cet étau, c'est elle qui l'avait mis en place, elle une femme de
pouvoir, fière et crainte de tous, une femme de décisions, froide en affaires, distante avec ses subordonnés.
Laurence avait exigé d'elle qu'elle séduise Chloé, la jeune stagiaire que Juliette venait d'embaucher. Elle y
parvint facilement car cette jeune fille, sous ses apparences innocentes, était en fait une jeune femme très
libérée qui avait compris tout l'intérêt qu'elle pourrait tirer de la situation. Bien que n'étant pas lesbienne, elle
accepta cette relation inédite, mais elle se rendit vite compte que Juliette, sous ses attitudes hautaines avait
des comportements qui laissaient deviner qu'elle était d'une nature soumise, alors elle décida de la tester.
Juliette se sentant prise à son propre piège, se retrouvait maintenant à quarante-deux ans à la merci de ces deux
gamines de vingt-trois et dix-neuf ans, mais paradoxalement de ce piège démoniaque elle jouissait, son esprit rejetait
cette situation mais son corps la demandait. C'était une femme qui avait beaucoup de classe, se tenant très droite,
toujours habillée avec élégance, ses cheveux châtains souvent coiffés en chignon; sportive elle avait gardé un corps
ferme et bien proportionné avec une poitrine superbe. Arrivant au bureau son sang se glaça quand elle vit Laurence
souriante dans le hall qui discutait avec Chloé, un café à la main.
- On va aller à ton bureau on a des choses à te dire.
Tremblante elle les précéda, les deux jeunes femmes s'assirent, Juliette allait s'asseoir quand Laurence la stoppa.
- Reste debout.
- Ecoutez, j'en ai assez de tout ça, on est allé trop loin, je ne vous en veux pas mais restons en là, je vous prie, je
reconnais que c'est un jeu excitant mais je ne veux pas que ça interfère dans ma vie professionnelle.
- C'est justement de ça que nous discutions avec Laurence, ne t'inquiète pas, nous n'en voulons pas à ton argent,
tout ce qui se passe et qui se passera entre nous est strictement privé, on veut juste te faire comprendre qu'une femme
comme toi n'est qu'une femme ordinaire, tu te crois supérieure ? Alors on va te faire comprendre la vie, tu m'as souvent
humiliée, traitée comme une moins que rien mais en vérité, tu es juste une salope.
- Je t'avais prévenue, je t'ai demandé si tu savais à quoi tu t'engageais en acceptant de m'appartenir, tu as dis oui il me
semble... Alors, tu es à moi, point final.
- Tu es une salope, dis-le.
- Je... Je suis une salope.
- Voilà au moins c'est clair, alors écoute bien ce que je vais te dire. J'en ai mare de toi, j'ai plus envie de te voir, maintenant
tu es devenue une vraie gouine et j'aime pas les gouines, je préfère les bites bien dures, alors je te donne à Laurence, c'est
une brave fille mais elle a envie de s'amuser un peu avec toi, donc tu l'écouteras comme si c'était moi. Ok ?
- À toi de jouer, Chloé.
Le lendemain matin lorsqu'elle arriva à ses bureaux, Chloé étant à l'accueil, lui fit un clin d'oeil, Juliette détourna le regard
faisant mine de n'avoir rien remarqué. Cinq minutes plus tard, on frappait à la porte de son bureau.
- Oui entrez.
Chloé entra et referma la porte.
- Tu m'ignores ?
- Non Chloé, mais nous sommes au bureau ici, c'est différent.
- Différent de quoi ? Tu me prends pour une imbécile ? Tu veux que j'appelle Laurence ?
- Non ne fais pas ça, je ne veux pas me facher avec elle et puis tu es une amie maintenant, je te prie de m'excuser,
je ne voulais pas te vexer.
- Ton amie ? Je vais te montrer si on est juste amies.
Chloé s'approcha d'un pas vif et l'embrassa à pleine bouche fourrant sa langue au plus profond de sa gorge, puis lui
mordit les lèvres. Juliette, les mains posées sur son bureau, crispa les papiers qu'elle avait sous les mains. Chloé lui
lui saisit la main droite et la lui fourra entre ses cuisses.
- Vas-y branle moi.
Juliette était morte de peur et résista.
- Tu veux que je te le dises plus fort ? Ça ferait mauvais effet non ?
Juliette céda, Laurence jouissait de la situation, elle sentait que sa patronne cédait à ses caprices.
- Plus vite, mieux que ça.
Chloé, pendant ce temps malaxait la poitrine de Juliette, par dessus son chemisier puis elle lui saisit sa main et la
fourra sous son string.
- Tu sais très bien où il faut caresser, je n'ai plus envie de te le demander, je veux un orgasme.
Elle s'appliqua sur son clitoris, puis au bout d'un moment, Chloé lui prit la main fermement et l'amena sur le canapé en
cuir du bureau, elle la positionna la tête sur un accoudoir, puis elle écarta les cuisses et se positionna à cheval au dessus
de sa tête.
- Vas-y suce moi, et fais le bien.
Juliette lui suça le clitoris, Chloé s'accroupit un peu plus de façon, à ce que sa patronne ait la bouche et le nez fourrés
dans sa vulve, puis la jeune fille se retourna, se baissa et lui mit ses fesses au niveau de sa bouche puis elle écarta ses
cuisses avec ses deux mains, sa position était inconfortable, mais ça valait le coup.
- Suce moi le cul, Laurence m'a dit que tu le faisais bien.
Pendant ce temps, Chloé se caressait le clitoris et Juliette, elle aussi se caressait le sien. Rapidement elles jouirent toutes
les deux puis Chloé se releva et se retourna vers elle.
- Laurence avait raison, tu es une vraie salope, mais avec moi tu vas l'être encore plus, d'abord quand on aura des
relations, je ne veux plus que tu te caresses, tu te caresseras quand j'aurais fini et je te surveillerai. Ton but ce sera de me
faire jouir, moi je m'en fous de toi, tu auras le droit de te caresser, après toute seule. C'est ok ?
- Maintenant, enlève tout ce qui te reste. Mets-toi toute nue, couche-toi à plat ventre, croise les chevilles et mets les mains
dans le dos. Allez. Exécution.
Tandis que, s'étant agenouillée, Juliette obéissait en silence, elle entendit Chloé sortir de son sac un objet qui tintait de
façon métallique.
- J'ai acheté quelque chose pour toi. Un beau jouet. Tu vas adorer, j'en suis sûre. Donne-moi tes bras.
Deux claquements secs et les poignets de Juliette furent pris dans les collets d'une paire de menottes. Chloé la poussa
à plat ventre, lui plia les jambes à l'équerre et emprisonna ses chevilles de la même manière.
- Ce ne sont pas des menottes ordinaires, espèce de chienne. Tu vois, il y a quatres bracelets accrochés au même
anneau. Voilà ce qui s'appelle être pieds et poings liés. Cela te plait ? Si je voulais, je pourrais être vraiment cruelle
avec toi, Juliette. Contrainte ainsi, je saurais bien te faire hurler en te fouettant jusqu'au sang. Mais tu aimerais trop.
Dans le fond, ça t'excite beaucoup d'être soumise ainsi. C'est parfait, tu vas voir, on va bien s'amuser ensemble.
Puis Chloé se dirigea vers la porte et avant de sortir se retourna pour contempler Juliette.
Le lendemain matin, lorsque elle arriva au bureau, elle était vétue de son tailleur gris anthracite, classique, jupe très au
dessus des genoux, chemisier blanc, chaussures à talons hauts. Chloé, quand elle la vit arriver lui fit un clin d'oeil, elle lui
répondit par un petit sourire géné. Cinq minutes plus tard, on frappait à sa porte, sans attendre de réponse, Chloé entra et
referma la porte puis vint s'asseoir sur une chaise en face de Juliette.
- Bon, je suis contente de toi, je vois que tu commences à t'y faire, on va passer à l'étape suivante, tu vas aller chercher
des cigarettes mais ensuite tu t’assiéras à une table et tu commanderas un café, je ne serais pas loin de toi mais on fera
comme si on ne se connaissait pas, je vais t'appeler, tu mettras un écouteur à l'oreille, on sera en ligne et je te donnerai
des instructions. Rassure-toi, on est dans ton quartier et je ne te demanderai pas des choses extravagantes.
Juliette fit un geste de la tête pour montrer qu'elle avait compris. Elle arriva donc dans le bar-tabac et acheta les cigarettes
puis elle alla s'asseoir au fond de la salle et commanda un café. Ce jour-là elle avait opté pour une jupe classique noire au
dessus des genoux et une veste cintrée grise. Sous cette veste, elle portait un chemisier blanc en satin. Tenue tout à fait
classique sauf que Chloé lui avait interdit de porter un soutien-gorge, la poitrine de Juliette était ferme de sorte qu'on
devinait bien les pointes à travers le chemisier, vu la taille généreuse de cette poitrine, lorsqu'elle marchait, elle ne pouvait
empêcher un balancement de ses seins.
Cela ne dura pas longtemps, une habituée de la brasserie qui l'avait observée depuis le début se dirigea vers elle pour lui
demander l'heure, puis lui demanda si elle pouvait s'asseoir à sa table. Accepte, entendit-elle dans l'écouteur. La femme
qui devait avoir une trentaine d'années portait un jean et un tee-shirt, elle était séduisante, avec des cheveux coupés courts;
elle commanda un café, puis souriante, commença à lui parler de tout et de rien, observant d'une manière très peu discrète
sa poitrine entre sa veste entrouverte. Juliette rougit de cette situation, elle n'avait pas l'habitude de parler à une inconnue.
Enlève ta veste, entendit-elle dans son écouteur. Hésitant un moment elle finit par obtempérer. Bientôt, l'inconnue sortit un
mouchoir et s'essuya les lèvres, la poitrine de Juliette à travers ce léger chemisier satin était plus que devinable. Alors
prenant cela pour une invitation, elle s'approcha d'elle et lui glissa à l'oreille:
- J'habite à côté, tu viens ?
Elle entendit dans son écouteur:
- Accepte et surtout, céde à toutes ses exigences. Retire discrètement ton plug anal et donne le moi.
Je crois deviner ses fantasmes. Tu vas passer un bon moment avec elle. Elle aime l'anal et l'urolagnie.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Elle avait vingt-huit ans, elle connaissait une foule de gens, toujours élégante, physiquement attrayante,
intellectuellement stimulante. Elle avait fait une thèse sur Camus, avant de s'occuper de collections d'art
contemporain dans toute une série de fondations. Visiblement, Sarah savait ce qu'elle voulait. Elle était
tout le contraire de Patricia. C'est d'ailleurs elle qui l'a voulu, qui lui a laissé son adresse et son numéro
de portable à la fin de la soirée, en lui recommandant de ne pas hésiter à l'appeler, et Sarah qui s'est fait
désirer une bonne quinzaine de jours, avant de composer son numéro. Pourquoi l'a-t-elle revue ? Sans
doute parce qu'elle voulait la revoir. C'était moins de l'amour ou du désir, en tout cas, qu'un sentiment
étrange de vertige et de domination. Ce qui est sûr, c'est que passé la surprise de découverte chez cette
jeune femme cérébrale, assez guindée sur les bords, un tempérament sensuel qu'elle ne lui imaginait pas,
tout est allé très vite, probablement trop vite. Patricia s'est soumise, non sans restriction mentale de sa part.
Elles sont aussitôt parties vivre une année à Naples où Sarah faisait des expertises, tandis que Patricia
enseignait dans un collège français. Et il leur est arrivé là-bas ce qui arrive à tous les amants pressés qui
s'engouffrent dans le premier hôtel venu coincés dans l'ascenseur, ils sont toujours bloqués et ont épuisé
tous les sujets de conversation. Pourtant, les longs tête-à-tête, les nuits que l'on passe ensemble, les
promenades à deux pendant les premiers mois permettent normalement de pressentir la part de bonheur
ou de malheur que l'autre lui apportera. Et Patricia n'avait pas mis longtemps à deviner que la part de
légèreté dans l'abandon serait la plus lourde des deux. Mais elle a fait comme si. Par manque d'assurance,
par immaturité. Ce que la plupart des femmes recherchent dans toute leur vie, l'intelligence, la tendresse,
Sarah lui apportait sur un plateau, et on aurait dit qu'elle ne savait pas quoi en faire. Sarah la hissait en
révélant les abysses de son âme, en les magnifiant, la sublimant en tant qu'esclave en donnant vie à ses
fantasmes. Elle est aussi juvénile et éclatante, elle a les mêmes cheveux clairs encadrant ses oreilles, les
mêmes taches de rousseur, la même élégance, avec son T-shirt blanc sous une veste de soie noire.
Elles s'étaient déshabillées dans la salle de bain, avec la prémonition que quelque chose de terriblement fort,
de terriblement impudique allait se produire et que rien ne serait plus comme avant. Elles ne le savaient pas
encore. Sarah était totalement nue, avec ses fesses musclées hautes, ses seins aux larges aréoles brunes,
alors que Patricia avait conservé un tanga en soie rouge mettant en valeur son bronzage italien. Elle était
grande et possédait de longues jambes galbées. Elles étaient paisibles, enveloppées par l'atmosphère fraîche
de la pièce, et comme le plaisir les avait moulues, elles flânèrent encore un peu dans les draps, tandis que le
rythme emballé de leur cœur se ralentissait peu à peu. Mais beaucoup plus tard, à force d'insistance, Patricia
s'allongea docilement sur le dos, les bras le long du corps, accueillant le désir de Sarah mais sans le réclamer.
Et d'un seul coup le silence se fit. Sarah soulevée sur les coudes, Patricia la bouche appliquée sur sa peau,
descendant le long de son corps avec la lenteur d'un ballet aquatique. Le temps parut suspendu, la culmination
toujours retenue. Elles retrouvèrent spontanément les mêmes mots, les mêmes gestes, les mêmes procédures
intimes, sans doute car le sexe est toujours la réminiscence du sexe, avant de desserrer soudain leur étreinte et
de rouler chacune de leur coté, le corps épuisé. La nuit tomba, un courant d'air fit battre le ventail de la fenêtre.
Lorsque Sarah eut fini de se doucher, elle enfila un peignoir, les cheveux attachés au-dessus de la tête à l'aide
d'une pince, Patricia préféra la régaler d'un copieux petit-déjeuner sur leur balcon. Elles s'installèrent toutes les
deux, accoudées à la balustrade comme pour porter un toast au soleil levant et restèrent ainsi, à bavarder, à voix
basse, la peau hâlée et les sens à vif. Au sortir du lit, il leur arrivait parfois de se promener dans le vieux Naples.
La mer qui bougeait à peine, les pins immobiles sous le haut soleil, tout paraissait minéral et hors du temps. De
grands murs à droite et à gauche protégeaient des voisins; l'aile des domestiques donnait dans la cours d'entrée,
sur l'autre façade, et la façade sur le jardin, où leur chambre ouvrait de plain-pied sur une terrasse, au premier
étage, était exposée à l'est. La cime des grands lauriers noirs affleurait les tuiles creuses achevalées servant de
parapet à la terrasse. Un lattis de roseau la protégeait du soleil de midi, le carrelage rouge qui en couvrait le sol
était le même que celui de la chambre. Quand Sarah prenait son bain de soleil totalement nue sur la terrasse,
Patricia venait la rejoindre et s'étendre auprès d'elle. Il faisait moins chaud que de coutume. Sarah, qui avait nagé
une partie de la matinée, dormait dans la chambre. Patricia, piquée de voir qu'elle préférait dormir, avait rejoint la
plus jeune domestique. Ses cheveux noirs étaient coupés droit au-dessus des sourcils, en frange épaisse et droite
au-dessus de la nuque. Elle avait des seins menus mais fermes, des hanches juvéniles à peine formées. Elle
avait vu Sarah par surprise, en pénétrant un matin sur la terrasse. Sa nudité l'avait bouleversée. Mais maintenant,
elle attendait Patricia dans son alcôve. Elle eut soin à plusieurs reprises de lui renverser les jambes en les lui
maintenant ouvertes en pleine lumière. Les persiennes étaient tirées, la chambre presque obscure, malgré des
rais de clarté à travers les bois mal jointés. La jeune fille gémit plus d'une demi-heure sous les caresses de Patricia.
Et enfin, les seins dressés, les bras rejetés en arrière, serrant à pleine main les barreaux de bois qui formaient la
tête de son lit à l'italienne, elle commença à crier, lorsque Patricia se mit à mordre lentement la crête de chair où se
rejoignaient, entre les cuisses, les fines et souples petites lèvres. Patricia la sentait brûlante, raidie sous la langue,
et la fit crier sans relâche, jusqu'à ce qu'elle se détendit d'un seul coup moite de plaisir, mais encore demandeuse.
Patricia enfonça alors son pouce dans l’anus bien lubrifié, elle le sentait à la fois récalcitrant et souple et elle savait
que la jeune fille n’était pas encore bien détendue et luttait inconsciemment contre cette intrusion exquise. Elle avait
la respiration saccadée et rauque, la bouche sèche; elle était dans cet état second où l'appréhension des gestes de
Patricia conjuguée au désir de l’interdit la laissaient totalement passive mais nullement insensible. Bientôt, l'autre
main alla s’aventurer dans l'autre voie déjà abandonnant, les lèvres acceptèrent la double caresse forçant avec
délicatesse le périnée, les doigts s'attardant sur le clitoris impatient. Elle était prête a subir l'insurmontable.
Elle se laissa aller à ces doubles caresses en retenant son désir de jouissance, en s'interdisant des mouvements
du bassin qui l'auraient trop rapidement extasiée. Patricia le devina et s'arrêta, puis s'éloigna. Alors elle s'accouda
et la chercha du regard. Elle était dos à elle, face au canapé. Lorsqu'elle se retourna, elle lui sourit et dans ses yeux,
la jeune fille avoua qu'elle était prête à rendre les armes en acceptant de se livrer totalement. C'était la première fois
mais de toutes ses forces, son corps et ses reins l'imploraient. Elle fit courir une main sur ses fesses et lui caressa
les épaules. La jeune soumise avait posé les bras le long de son corps et avait l’impression d’entendre tous les bruits
amplifiés de la pièce, jusqu’au moindre petit froissement de tissu. Lorsque trois doigts forcèrent son anus, elle serra
les dents avec un faible gémissement de douleur. Elle n'avait jamais accepté de pénétration dans sa partie secrète,
jusqu’à ce jour. Bientôt, ce furent quatre doigts délicats qui pénétrèrent son anus; la chair autour des phalanges
s’épousait parfaitement, l'anneau accepta l'intrusion. La jeune fille se caressait parfois la nuit par cette voie étroite.
Patricia admirait la jeune fille qui acceptait langoureusement en se détendant. Elle se saisit d'une paire de gants et en
passa un à sa main droite, puis elle retira ses doigts pour les remplacer par un large olisbos en verre transparent avec
une nervure qui s’enroulait autour, telle une liane sur un arbre. Elle enfonça alors l’olisbos puis arrêta la progression
et tira dans l’autre sens pour pousser une autre fois. Elle se laissait sodomiser en douceur et sentait toujours cette
vibration tapie au plus profond d’elle-même, grandissant inéluctablement. Elle pouvait maintenant retirer entièrement
le sextoy pour mieux le réintroduire encore un peu plus loin à chaque fois. La jeune fille avait l'anus bien dilaté et
Patricia écartait ses fesses pour mieux évaluer l’élargissement, son rectum avait toujours la forme d’un large cercle.
Le godemichet était intégralement entré ne laissant que le rebord évasé pour qu'on fût certain, que même au fond de
ses entrailles, il ne remonterait pas à l'intérieur de son corps. Il reflétait la lumière du plafonnier dévoilant leur nudité.
Le jeune corps soumis réclamait toujours davantage; le devinant, Patricia ôta lentement l'olisbos de son fourreau charnel,
pour bientôt le remplacer délicatement par ses doigts gantés; deux, trois, quatre et enfin cinq, les sphincters anaux étaient
étirés et le pertuis lubrifié s'élargit, acceptant l'introduction conique lente jusqu'au fin poignet de l'inconnue. Alors bientôt,
elle se laissa aller à des va-et-vient lascifs de son bassin en se cambrant; la décharge fut intense et l'orgasme violent.
Son âme n'était plus qu'un organe, une machine qui répondait à des mécanismes vitaux. Patricia sentit la jouissance
l'envahir par saccades, les contactions la lancèrent en la fluidifiant jusqu'aux premières dorsales. Elle l'empala de
son poignet encore plus profondément. Le cri résonna en écho. Les chairs résistèrent, s'insurgèrent puis craquèrent et
se fendirent en obéissant. Elle desserra les dents de son index meurtri, bleui par la morsure. Elle hurla encore une fois.
Sa jouissance fut si forte que son cœur battit à se rompre. Alors Patricia retira très lentement son poignet. Elle était
suppliciée, extasiée, anéantie mais heureuse, détendue. Elle avait lâché prise sans aucune pudeur jusqu'aux limites de
l'imaginable mais à aucun moment, elle s'était sentie menacée ni jugée. Au pays d'Éros, elle serait libre dorénavant.
Elle écoutait, toujours renversée, brûlante et immobile, et il lui semblait que Sarah, par une étrange substitution, parlait
à sa place. Comme si elle était, elle, dans son propre corps, et qu'elle eût éprouvé le désir, la honte, mais aussi le secret
orgueil et le plaisir déchirant qu'elle éprouva à soumettre ce jeune corps. Même évanoui et nu, son secret ne tiendrait
pas à son seul silence et ne dépendait pas d'elle. Patricia ne pouvait, en aurait-elle eu envie, se permettre le moindre
caprice, et c'était bien le sens de sa relation avec Sarah, sans s'avouer elle-même aussitôt, elle ne pouvait se permettre
les actes les plus anodins, nager ou faire l'amour. Il lui était doux que ce lui fût interdit de s'appartenir ou de s'échapper.
Elles décidèrent de retourner à Rome, pour oublier ce mensonge pour rien. Il lui sembla voir les choses reprendre enfin
leur place. Elles avaient devant elle, deux semaines de soleil, de bonheur et de Rome. Elles entrèrent dans un jardin
public. En un éclair, le monde se réorganisa alors et beaucoup d'omissions, longtemps obscures, devinrent explicables.
Durant dix ou quinze jours, au lieu de disparaître dans l'oubli, l'éclipse prit fin et elles ressuscitèrent cet amour sans fin.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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On ne peut pas mesurer nos vies à nos dernières années. De cela, j'en étais certaine. J'aurais dû deviner ce
qui m'attendait. Avec le recul, il me semble que c'était évident, mais les premiers temps, je trouvais que ces
incohérences étaient compréhensibles et n'avaient rien d'unique. Elle oubliait où elle posait ses clés, mais à
qui n'est-ce jamais arrivé ? Elle ne se rappelait pas non plus le nom d'un voisin, mais pas quand il s'agissait
de quelqu'un que nous connaissions bien. Elle réprima un certain sentiment de tristesse, espèrant un jour,
qu'il changerait. Il l'avait souvent promis et y parvenait en général quelques semaines avant de retomber dans
la même routine. Elle n'aimait pas en discuter avec lui, essentiellement parce qu'elle savait qu'elle lui disait la
vérité. Son travail était très prenant, aussi bien avant son agrégation de lettres. Elle longea une galerie d'art
sans presque la remarquer tant elle était préoccupée, puis elle tourna les talons et revint sur ses pas. Elle
s'arrêta une seconde devant la porte, étonnée en constatant qu'elle n'avait jamais mis les pieds dans une galerie
d'art depuis une éternité. Au moins trois ans, peut-être plus. Pourquoi les avait-elle évitées ? Elle pénétra dans
la boutique et déambula parmi les tableaux. Nombre des artistes étaient du pays, et on retrouvait la force présence
de la mer dans leurs toiles. Des marines, des plages de sable, des pélicans, des vieux voiliers, des remorqueurs,
des jetées et des mouettes. Et surtout des vagues. De toutes les formes, de toutes les tailles, de toutes les couleurs
inimaginables. Au bout d'un moment, elle avait le sentiment qu'elles se ressemblaient toutes. Les artistes devaient
manquer d'inspiration ou être paresseux. Sur un mur étaient accrochées quelques toiles qui lui plaisaient davantage.
Elles étaient l'œuvre d'un artiste dont elle n'avait jamais entendu parler. La plupart semblait avoir été inspirées par
l'architecture des îles grecques. Dans le tableau qu'elle préférait, l'artiste avait délibérément exagéré la scène avec
des personnages à une petite échelle, de larges traits et de grands coups de pinceaux, comme si sa vision était un
peu floue. Les couleurs étaient vives et fortes. Plus elle y pensait, plus elle l'aimait. Elle songeait à l'acheter quand
elle se rendit compte que la toile lui plaisait parce qu'elle lui rappelait ses propres œuvres. Nous nous étions connus
en khâgne au lycée Louis-le-Grand puis rencontrés par hasard sur la plage de Donant à Belle île en Mer un soir d'été.
Il n'a pas dû beaucoup changer: il avait à présent vingt-trois ans, il venait de réussir comme elle l'agrégation de lettres
classiques. Comme lui, j'avais conservé un air très juvénile, perpétuant mon adolescence; les visages en disent autant
que les masques. Les yeux noisette, des cheveux noirs, coupés très courts, presque à ras, et la peau hâlée au soleil,
épanouie, à moins de détecter quelques signes d'angoisse dans ce léger gonflement de veines sur les tempes, mais
pourrait être aussi bien un signe de fatigue. Je l'ai appelé, le soir. Nous avions convenu d'un rendez-vous chez lui.
Il m'a ouvert. "Tu es en retard" a-t-il dit. J'ai rougi, je m'en rappelle d'autant mieux que je n'en fais pas une habitude.
Je ne comprenais pas pourquoi ses moindres propos me gênaient ainsi. Il m'a aidée à ôter mon imperméable; il pleuvait
pour changer, mes cheveux étaient mouillés; il les a ébourriffés comme pour les sécher, et il les a pris à pleine main, il
m'a attirée à lui, je me suis sentie soumise, sans volonté. Il ne m'a pas embrassée, d'ailleurs, il ne m'a jamais embrassée,
depuis quatre ans. Ce serait hors propos. Il me tenait par les cheveux, il m'a fait agenouiller. Puis, il a retiré mon pull,
mon chemisier et mon soutien gorge. J'étais à genoux, en jean, torse nu, j'avais froid; quand je pense à nos rapports,
depuis, il y a toujours cette sensation de froid, il a le chic pour m'amener dans des endroits humides, peu chauffés. Il m'a
ordonné de ne pas le regarder, de garder le visage baissé. D'ouvrir mon jean, de ne pas le descendre. Il est revenu vers
moi. Il a défait sa ceinture, il m'a caressé la joue avec le cuir. C'est à ce moment-là que j'ai réalisé que j'étais littéralement
trempée. Je dégoulinais, j'avais le ventre en fusion et j'étais terrorisée. Il a fini de défaire son pantalon, et il m'a giflé,
plusieurs fois, avec sa queue, avant de me l'enfoncer dans sa bouche. Il était si loin, du premier coup, que j'en ai eu une
nausée. Il avait un sexe robuste, rectiligne, large à la base, plus grosse que mon poignet. J'ai commencé à aller et venir
de mon mieux. Je me suis dit que j'avais bien mérité de sucer ce membre épais. C'était comme un viol désiré. J'étouffais
un peu. C'était la première fois. Pour tout d'ailleurs, c'était la première fois. Quand il est passé derrière moi et qu'il m'a
descendu le jean à mi-cuisse. Qu'il m'a ordonné de me pencher, la tête dans les mains, les fesses offertes. Quand il m'a
pénétrée du bout des doigts, essayant la solidité de mon hymen, avant d'enfoncer ses doigts dans mon anus, trois doigts,
d'un coup, c'était juste avant qu'il me sodomise; pas un instant, à ce moment-là, je n'ai pensé qu'il pourrait me prendre
autrement. Il est revenu dans ma bouche, sa verge avait un goût acre que j'ai appris à aimer, mais là encore, il n'a pas joui.
Il le faisait exprès, bien sûr. Il a achevé de me déshabiller, il m'a fait marcher à quatre pattes, de long en large. Nous
sommes allés dans la cave, où il m'a fait allonger sur une table en bois, très froide; il y avait une seule lampe au plafond et
il m'a ordonné de me caresser, devant lui, en écartant bien les cuisses. La seule idée qu'il regardait mes doigts m'a fait jouir
presque tout de suite. Il me l'a reproché bien sur, c'était le but du jeu. J'étais pantelante, j'avais joui si fort que j'en avais les
cuisses innondées, bientôt, il s'est inséré entre mes jambes, les a soulevées pour poser mes talons sur ses épaules, j'ai
voulu le regarder mais j'ai refermé les yeux, à cause de la lumière qui m'aveuglait, et il m'a dépucelée. J'ai eu très mal, très
brièvement, j'ai senti le sang couler, du moins j'ai cru que c'était du sang, il a pincé la pointe de mes seins, durement, et
j'ai rejoui aussitôt. Quand il est ressorti de moi, il n'avait toujours pas éjaculé, il m'a dit que j'étais une incapable, une bonne
à rien. Il a dégagé sa ceinture de son pantalon, et il m'a frappée, plusieurs fois, sur le ventre et sur les seins. J'ai glissé à
genoux, et je l'ai repris dans ma bouche, il n'a pas arrêté de me frapper, le dos, les fesses, de plus en plus fort, et j'ai arrêté
de le sucer parce que j'ai joui à nouveau. C'était un affront pour lui. Il a saisi une tondeuse à cheveux et il m'a rasé la tête.
Sanglottante, il m'a dit de me rhabiller, tout de suite, sans me laver, le jean taché du sang qui coulait encore, le slip souillé
par son sperme. Je lui ai demandé où étaient les toilettes. Il m'y a amenée, il a laissé la porte ouverte, me regardant avec
intérêt, sans trop le monter, ravi de ma confusion quand le jet de pisse frappa la cuvette comme une fontaine drue. Il m'a
donné en détail, le protocole de nos rencontres. Les heures exactes, mes positions de soumission, le collier et la lingerie
que je devrais porter et ne pas porter. Il m'a ordonné d'aller tout de suite chez un sellier acheter une cravache de dressage
en précisant que le manche devait être métallique.
- Qu'est-ce que tu es ? M'a-t-il demandé ?
- Je ne suis rien.
- Non, a-t-il précisé, tu es moins que rien, tu es mon esclave.
- Je suis ton esclave, oui.
Cinq jours plus tard, nouveau rendez-vous, juste après les cours. J'ai apporté la cravache. La porte était entrouverte,
je suis entrée et je l'ai cherchée des yeux. Il ne paraissait pas être là. Je me suis déshabillée, et je me suis agenouillée,
au milieu du salon, les mains à plat sur les genoux en cambrant les reins, devant un lourd guéridon bas où j'avais posé
la cravache. Il m'a fait attendre un temps infini. Il était là, bien sûr, à scruter mon obéissance. Ce jour-là, il s'est contenté
de me frapper sur les reins, les fesses et les cuisses, en stries parallèles bien nettes en m'ordonnant de compter un à un
les coups. Ce fut tout ce qu'il dit.
À dix, j'ai pensé que ça devait s'arrêter, qu'il faisait cela juste pour dessiner des lignes, et que je n'allais plus pouvoir me
retenir longtemps de hurler. À trente, je me suis dit qu'il allait se lasser, que les lignes devaient se chevaucher, constituer
un maillage, et que ça ne présentait plus d'intérêt, sur le plan esthétique. J'ai failli essayer de me relever mais il m'avait
couchée sur le bois, et m'avait ligoté les poignets et les chevilles aux pieds de la table. Il s'est arrêté à soixante, et je n'étais
plus que douleur, j'avais dépassé la douleur. J'avais crié bien sûr, supplié, pleuré et toujours le cuir s'abattait. Je ne sais pas
à quel moment j'ai pensé, très fort, que je méritais ce qui m'arrivait.
Il s'est arrêté, il m'a caressée avec le pommeau métallique de la cravache, qu'il a insinué en moi, par une voie puis l'autre.
J'ai compris qu'il voulait entendre les mots, et je l'ai supplié de me sodomiser au plus profond, de me déchirer. Mais il est
d'abord venu dans ma bouche. J'avais les yeux brouillés de larmes, et je m'étouffais à moitié en le suçant. Me libérant la
la bouche, il s'est décidé à m'enculer, sans préparation, pour me faire mal. Il se retira pour me frapper encore cinq ou six
fois sur les seins en me meutrissant les pointes. Je me mordais les lèvres au sang pour ne pas hurler. Il m'a donné un
coup juste à la pliure des genoux, et je me suis affalée sur le sol glacé. Il m'a traînée dans un coin, et il m'a attachée avec
des menottes à une conduite d'eau qui suintait. En urinant sur ma tête rasé, il me promit de me marquer au fer lors de la
prochaine séance. J'avais de longues traînées d'urines sur le visage et sur les seins.
Au fond, c'était un pâle voyou qui avait fait des études supérieures. Et qui m'avait devinée dès le début. Il avait su lire en
moi ce qu'aucun autre n'avait lu. J'ai fréquenté, un temps, certains cercles spécialisés, ou qui se prétendent tels. Des
Maîtres, jouisseurs, toujours si affolés à l'idée que l'on puisse aimer la souffrance et les humiliations, capables d'élaborer
un scénario d'obéissance, où toutes les infractions sont codifiées et punies mais sans s'interroger jamais sur la raison ou
la déraison qui me pousse à accepter ces jeux. Car c'est alors que mon corps peut s'épanouir, se donnant à part entière.
C'est l'extase, la jouissance exacerbée par des rites souvent inattendus, l'abnégation de soi.
Il est peu probable que si j'avais su qu'un jour je devrais figurer nue dans un roman, j'aurais refusé de me déshabiller.
J'aurais tout fait pour qu'on mentionne plutôt mon goût pour le théâtre de Tchekhov ou pour la peinture de Bonnard. Mais
je ne le savais pas. J'allais absolument nue, avec mes fesses hautes, mes seins menus, mon sexe épilé, mes pieds
un peu grands comme si je n'avais pas terminé ma croissance et une jeune femme qui s'était entiché de mes jambes. À
cet instant, elle a les doigts serrés autour de ma nuque et la bouche collée sur mes lèvres. Comme si après une longue
absence, je retrouvais enfin le fil de mon désir. De crainte que je le perde à nouveau. Nous restâmes toutes les deux aux
aguets, tendues, haletantes, tandis que l'obscurité se répandait jusqu'au fond de la chambre. Elle voulut me dire autre
chose à propos de la chasteté, mais ce ne fut pas le moment alors elle me prit la main et nous demeurèrent silencieuses.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Tout à coup, je la regardais avec une sorte d'épouvante: ce qui s'était accompli dans cet être dont j'avais
tant envie m'apparaissait effroyable. Ce corps fragile, ses craintes, ses imaginations, c'était tout le bonheur
du monde à notre usage personnel. Son passé et le mien me faisaient peur. Mais ce qu'il y a de plus cruel
dans les sentiments violents, c'est qu'on y aime ce qu'on aime pas. On y adore jusqu'aux défauts, jusqu'aux
abominations, on s'y attache à ce qui fait de plus mal. Tout ce que je détestais en elle était sans prix pour moi.
Et mon seul bonheur, c'était le plaisir même; le mien, le sien, tous ces plaisirs du monde, camouflés la plupart
du temps sous de fugaces désirs, des amours passagères, des illusions d'un moment. Nous avions du mal à
parler. Il y avait un silence entre nous, fait de nos fautes et de nos remords. L'éclatement et l'évidence des
amours partagées, la simplicité qui jette les corps l'un vers les autres. Ce monde ambigu où les choses
s'interprètent et où nous leur prêtons un sens qui est rarement le sens, c'était l'insoutenable légèreté du
bonheur où le temps et l'espace n'étaient plus neutres dans l'amour et la soumission. Ils se chargeaient de nos
espoirs et de nos attentes, et le monde entier se couvrait ainsi d'un réseau de signes qui lui donnait un sens
parfois absurde. Si tout était là, la vérité serait à la portée de tous, à la merci d'un miracle, mais on ne peut
n'allumer que la moitié d'un soleil quand le feu est aux poudres. Qui n'a vu le monde changer, noircir ou fleurir
parce qu'une main ne touche plus la vôtre ou que des lèvres vous caressent ? Mais on est où nous le sommes,
on le fait de bonne foi. C'est tellement peu de choses que ce n'est rien. Mais on n'avoue jamais ces choses-là.
Juliette passa ses bras autour du cou de Charlotte. Elle l'enlaça à contrecœur tandis qu'elle posait la tête contre
sa poitrine. Elle l'embrassa dans le cou et se serra contre elle. Glissant la main dans ses cheveux, elle posa ses
lèvres timidement sur sa joue puis sur sa bouche, l'effleurant délicatement avant de l'embrasser de plus en plus
passionnément. Involontairement, elle répondit à ses avances. Elle descendit lentement ses mains dans son dos,
et la plaqua contre elle. Debout sur la terrasse, assourdies par le bruit des vagues, elles se laissèrent gagner par
un désir grandissant. Charlotte s'écarta de Juliette, la prenant par la main, l'entraîna vers la chambre. Ensuite, elle
s'écarta d'elle. La lumière de l'aube inondait la pièce, jetant des ombres sur les murs. N'hésitant qu'une fraction de
seconde avant de se retourner vers elle, elle commença à se déshabiller. Charlotte fit un geste pour fermer la porte
de la chambre, mais elle secoua la tête. Elle voulait la voir, cette fois-ci, et elle voulait qu'elle la voit. Charlotte voulait
que Juliette sache qu'elle était avec elle et non avec une autre. Lentement, très lentement, elle ôta ses vêtements.
Son chemisier, son jean. Bientôt, elle fut nue. Elle ne la quittait pas des yeux, les lèvres légèrement entrouvertes.
Le soleil et le sel de la mer avaient hâler son corps. Il venait d'ailleurs, de l'océan. Il émergeait des eaux profondes,
tout luisant de ce sucre étrange cher à Hemingway. C'était la fleur du sel. Puis Juliette s'approcha de Charlotte et
posa ses mains sur ses seins, ses épaules, ses bras, la caressant doucement comme si elle voulait graver à jamais
dans sa mémoire le souvenir de sa peau. Elles firent l'amour fiévreusement, accrochées désespérément l'une à
l'autre, avec une passion comme elles n'en avaient jamais connue, toutes les deux douloureusement attentive au
plaisir de l'autre. Comme si elles eu avaient peur de ce que l'avenir leur réservait, elles se vouèrent à l'adoration de
leurs corps avec une intensité qui marquerait à jamais leur mémoire. Elles jouirent ensemble, Charlotte renversa
la tête en arrière et cria sans la moindre retenue. Puis assise sur le lit, la tête de Charlotte sur ses genoux, Juliette
lui caressa les cheveux, doucement, régulièrement, en écoutant sa respiration se faire de plus en plus profonde.
Soudain, les lèvres de Juliette exigèrent un maintenant plein d'abandon. La communion ne put être plus totale. Elle lui
prit la tête entre ses deux mains et lui entrouvrit la bouche pour l'embrasser. Si fort elle suffoqua qu'elle aurait glissé si
elle ne l'eût retenue. Elle ne comprit pas pourquoi un tel trouble, une telle angoisse lui serraient la gorge, car enfin, que
pouvait-elle avoir à redouter de Juliette qu'elle n'eût déjà éprouvé ? Elle la pria de se mettre à genoux, la regarda sans
un mot lui obéir. Elle avait l'habitude de son silence, comme elle avait l'habitude d'attendre les décisions de son plaisir.
Désormais la réalité de la nuit et la réalité du jour seraient la même réalité. Voilà d'où naissait l'étrange sécurité, mêlée
d'épouvante, à quoi elle sentait qu'elle s'abandonnait, et qu'elle avait pressenti sans la comprendre. Désormais, il n'y
aurait plus de rémission. Puis elle prit conscience soudain que ce qu'en fait elle attendait, dans ce silence, dans cette
lumière de l'aube, et ne s'avouait pas, c'est que Juliette lui fit signe et lui ordonnât de la caresser. Elle était au-dessus
d'elle, un pied et de part et d'autre de sa taille, et Charlotte voyait, dans le pont que formaient ses jambes brunes, les
lanières du martinet qu'elle tenait à la main. Aux premiers coups qui la brûlèrent au ventre, elle gémit. Juliette passa de
la droite à la gauche, s'arrêta et reprit aussitôt. Elle se débattit de toutes ses forces. Elle ne voulait pas supplier, elle ne
voulait pas demander grâce. Mais Juliette entendait l'amener à merci. Charlotte aima le supplice pourvu qu'il fut long et
surtout cruel. La façon dont elle fut fouettée, comme la posture où elle avait été liée n'avaient pas non plus d'autre but.
Les gémissements de la jeune femme jaillirent maintenant assez forts et sous le coup de spasmes. Ce fut une plainte
continue qui ne trahissait pas une grande douleur, qui espérait même un paroxysme où le cri devenait sauvage et délirant.
Ces spasmes secouèrent tout le corps en se reproduisant de minute en minute, faisant craquer et se tendre le ventre et
les cuisses de Charlotte, chaque coup, le laissant exténué après chaque attaque. Juliette écouta ces appels étrangers
auxquels tout le corps de la jeune femme répondait. Elle était vide d'idées. Elle eut seulement conscience que bientôt le
soir allait tomber, qu'elle était seule avec Charlotte. L'allégresse se communiqua à sa vieille passion et elle songea à sa
solitude. Il lui sembla que c'était pour racheter quelque chose. Vivre pleinement sa sexualité, si l'on sort tant soit peu des
sentiers battus et sillonnés par les autres, est un luxe qui n'est pas accordé à tous. Cette misère sexuelle la confortait
dans son choix. Le masochisme est un art, une philosophie et un espace culturel. Il lui suffisait d'un psyché. Avec humilité,
elle se regarda dans le miroir, et songea qu'on ne pouvait lui apporter, si l'on ne pouvait en tirer de honte, lui offrir qu'un
parterre d'hortensia, parce que leurs pétales bleus lui rappelaient un soir d'été heureux à Sauzon à Belle île en Mer.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Clara ne me disait presque rien de sa vie. Elle ne me posait aucune question sur la mienne. Sans
doute par crainte d'apprendre des choses qui auraient pu lui déplaire. Aimer écrire, c'est coucher
des mots sur le papier, et non pas partager le lit de Madame de Staël. Mon existence en dehors
de la littérature ne méritait pas que je la fisse souffrir avec des passades sans importance. Elle ne
pouvait être jalouse de ma méridienne. Je ne vivais que dans l'attente d'un prochain rendez-vous,
de baisers volés, d'étreintes usurpées. Où aurait-il lieu ? En réalité je passais plus de temps à
imaginer Clara qu'à la voir. Et quand je la retrouvais, c'était à travers la brume de ce songe que
j'avais construit autour d'elle. Elle m'écrivait des lettres brèves, quelques phrases denses comme
des aphorismes, datées avec précision. Elle indiquait toujours l'heure et le temps qu'il faisait.
J'appris un jour qu'elle avait épousé un éleveur de chevaux. Elle était fière, aussi farouche que
les pur-sangs que son mari dressait dans sa propriété de l'Orne. Elle préférait ne pas s'interroger
sur le moment de folie qui, contre tous ses principes l'avait jetée dans ses bras. Cela lui semblait un
phénomène aussi bizarre que la foudre ou un tremblement de terre. Elle avait construit autour d'elle
un mur pour se protéger et se croyait à l'abri. Elle se sentait imprenable autant par dégoût des autres
que par un sentiment de fierté qui lui faisait juger les choses de l'amour soit comme un idéal impossible
soit comme un abandon bestial. Elle n'imaginait pas l'entre-deux. La vie devint pour elle, droite, sans
écart, maintenue dans son parcours par une main inflexible, faisant de la doctrine du Cadre noir de
Saumur sa ligne de conduite. " En avant, calme et droit ", la citation du général L'Hotte l'inspira.
Avait-elle lu le beau roman de François Nourissier ? Au milieu de la vie, elle voyait venir l'hiver. Elle
acceptait avec courage la solitude qui de plus en plus l'envelopperait dans ses voiles glacés. Clara
échappait à cette angoisse en demandant à la nature de lui offrir les plaisirs, les joies, les émotions
qui lui manquaient. Cette liberté de l'instinct débridé, l'ardeur des saillies, les montées de la sève et
l'allégresse reproductrice du monde végétal la fascinaient. Elle ne vivait plus que pour les chevaux,
les arbres et les fleurs. Elle habillait sa sauvagerie nouvelle d'un masque de mondanité provincial.
Bientôt elle m'invita chez elle et me présenta à son mari qui m'accueillit avec une diplomatique et
rigoureuse politesse. Nous étions dans un monde où tout se joue sur les apparences, où le soupçon,
les arrières-pensées étaient bannis. Un monde de civilité absolue où ce qui n'est pas montré pas plus
que ce qui n'est pas dit n'avaient droit à l'existence. Il m'emmena faire le tour du parc ainsi que de
manière immuable, il procédait avec ses hôtes et me tint les mêmes propos qu'il leur avait tenus à
tous pendant leur visite, propos qui certainement devaient être à quelques nuances près, ceux de
son père et de ses aïeux. Des chevaux gambadaient dans une prairie, d'autres travaillaient dans une
carrière. Tout était dans un ordre parfait. La maison du jardinier rutilait. La serre semblait aussi propre
et rangée qu'une salle d'opération. Un hommage digne à Monsieur de Buffon. Seul le cœur semblait
ne pas avoir de place. On le considérait comme un intrus. J'allais monter à cheval avec Clara. Nous
nous promenions dans les bois. Parfois nous rentrions avec le crépuscule, et cette demi-obscurité
jetait sur nous des ombres coupables. Son mari nous attendait impavide sur le perron. Sa distance,
son indifférence vis-à-vis d'une liaison qu'il ne voulait pas voir, étaient presque plus lourdes à supporter
que s'il nous avait attendues un fusil chargé à la main. Ce silence du non-dit pesait sur nous comme une
faute. Je regagnai ma chambre et dans cette atmosphère de crime, Clara se glissait contre moi. Elle
repartait à l'aube. Alors, souvent, en m'éveillant dans le lit vide, je me demandais si je n'avais pas rêvé.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Juliette passa enfin dans la salle de bain, se fit couler un bain, vérifia la température.
Tout en traversant la chambre en direction de la coiffeuse, elle ôta ses boucles d'oreilles
en or. Dans sa trousse à maquillage, elle prit un rasoir et une savonnette, puis se déshabilla
devant la commode. Depuis qu'elle était jeune fille, on lui disait qu'elle était ravissante et
qu'elle possédait un charme ravageur. Elle s'observa dans la glace: un corps ferme et bien
proportionné, des seins hauts placés et doucement arrondis, le ventre plat et les jambes
fines. De sa mère, elle avait hérité les pommettes saillantes, la peau toujours hâlée et les
cheveux blonds. Mais ce qu'elle avait de mieux était bien à elle, ses yeux, des yeux comme
les vagues de l'océan ou le ciel, d'un bleu azur, se plaisait à dire Ka-Sandra. Dans la salle de
bain, elle posa une serviette à portée de main et entra avec plaisir dans la baignoire.
Prendre un bain la détentait. Elle se laissa glisser dans l'eau. Quelle agréable journée. Elle
avait le dos crispé, mais elle était contente d'avoir terminé ses courses si rapidement. Elle
se couvrit les jambes de mousse et entreprit de les raser, songeant à Ka-Sandra, à ce qu'elle
penserait de son comportement. Elle le désapprouverait sans aucun doute. Elle resta encore
un moment allongée dans le bain, avant de se décider à en sortir. Elle se dirigea vers la
penderie pour se chercher une robe. La noire avec un décolleté un peu plongeur ? Le genre
de toilette qu'elle portait pour des soirées. Elle la passa et se regarda dans le miroir, se tournant
d'un coté, puis de l'autre. Elle lui allait bien, la faisait paraître encore plus féminine. Mais non,
elle ne la porterait pas. Elle en choisit une moins habillée, moins décolletée, bleu clair, boutonnée
devant. Pas tout à fait aussi jolie que la première, mais mieux adaptée aux circonstances. Un peu
de maquillage, maintenant un soupçon d'ombre à paupière et de mascara pour faire ressortir ses
yeux. Une goutte de parfum, pas trop. Une paire de boucles d'oreilles, des petits anneaux. Elle
chaussa des talons hauts que Ka-Sandra exigeait, comme elle exigeait qu'elle soit nue sous sa robe,
d'autant plus nue qu'elle était toujours intégralement rasée, lisse, offerte, ouverte à ses désirs ou
à ceux des inconnues auxquelles elle la destinait. Depuis son infibulation, elle ne portait plus
aucun sous-vêtement, la culotte la plus légère irritait sa chair et lui faisait endurer de véritables
tourments. Ka-Sandra l'obligeait à en porter lorsqu'elle n'avait pas été assez docile pour la punir.
Elle portait deux anneaux d'or sur ses petites lèvres, signe de son appartenance à sa Maîtresse, Ka-Sandra.
Les marques imprimées sur son pubis, étaient creusées dans la chair. Rien que de les effleurer, on pouvait les
percevoir sous le doigt. De ces marques et de ces fers, Juliette éprouvait une fierté insensée presque irraisonnée.
Elle subissait toujours les supplices jusqu'au bout, faisant preuve en toutes circonstances d'une abnégation totale.
Qu'une femme fût aussi cruelle, et plus implacable qu'un homme, elle n'en avait jamais douté. Mais elle pensait
que sa Maîtresse cherchait moins à manifester son pouvoir qu'à établir une tendre complicité, de l'amour avec
les sensations vertigineuses en plus. Juliette n'avait jamais compris, mais avait fini par admettre, pour une
vérité indéniable, l'enchevêtrement contradictoire de ses sentiments. Toujours docile, elle aimait le supplice, allant
jusqu'à regretter parfois qu'il ne soit pas plus long et plus féroce, voire inhumain. Mais sa nature masochiste ne
suffisait pas à expliquer sa passion. Elle aimait cette partie obscure qui faisait partie d'elle et que sa Maîtresse
nourrissait. Ka-Sandra la hissait, la projetait en révélant les abysses de son âme, en les magnifiant, la sublimant
en tant qu'esclave, en lui faisant accepter son rôle d'objet. Elle avait créer entre elles un lien indestructible.
Elle ne pourrait jamais oublier le jour de ses vingt ans. Ce jour-là, Ka-Sandra quitta tôt les cours qu'elle donnait à la
Sorbonne pour venir la chercher à la sortie de la faculté. La soirée s'annonçait douce et agréable. Juliette écoutait
le bruissement des feuilles, en songeant à la beauté naturelle du jour. La nature vous rend plus qu'elle ne vous prend
et ses bruits obligent à penser à son destin. Le grand amour vous fait cet effet-là. Les nuages traversaient lentement
le ciel du soir. Ils s'épaissirent un peu. Désormais, la réalité de la nuit et la réalité du jour seraient la même réalité.
Chez elle, Ka-Sandra lui demanda de se mettre nue, la regarda sans un mot lui obéir. N'avait-elle pas l'habitude d'être
nue sous son regard, comme elle avait l'habitude de ses silences. Elle l'attacha et lui demanda pour la première fois,
son accord. Elle voulait la fouetter jusqu'au sang. Elle lui dit seulement qu'elle l'aimait. Alors elle la battit si fort qu'elle
suffoqua. Au petit matin, Ka-Sandra était allongée près d'elle et elle ne pouvait penser à meilleure occupation que de
la dévorer des yeux. Le soleil du matin qui entrait par raies obliques entre les lamelles du store rehaussait le brun
luisant de son corps. Elle était assoupie sur le ventre; le haut de ses bras étirés au dessus de sa tête était bronzé
et ses aisselles blanches. Ka-Sandra glissa un doigt sur la courbe sinueuse de son dos et sa peau satinée se couvrit
d'un frisson. Elle était grande et très blonde. Une femme idéalement belle. Bientôt, son regard s'attarda sur ses
cuisses écartées et immanquablement, une tension sourde s'empara d'elle. De ses lèvres, elle lècha sa peau tout
en dessinant ses omoplates avant de laisser glisser le majeur jusqu'au creux de ses reins. Elle frôla l'œillet secret
qui déjà cédait aux effleurements. Les chairs se distendirent, pour se raffermir aussitôt comme brusquées.
Ses doigts contournaient les formes plissées qui sertissaient l'anus. Ils lissèrent les veinules lentement, les unes
après les autres, consciencieusement. Elle la vit approuver d'un mouvement de reins, une cambrure pour l'instant
étudiée, maîtrisée. Rien du domaine de l'abandon. Ils se confinaient encore dans la séduction. Ou en tout cas,
le crut-elle. L'amante ne trichait pas. Elle était sexuelle. Mais Juliette se l'imaginait elle, bien trop jeune pour le savoir.
Bientôt l'anus ne se défendit plus. Il rougit en acceptant, s'humidifia, larmoya une liqueur d'acquiescement, frémit au
moindre toucher et enfin sursauta. Elle ressentit la naissance d'une jouissance s'inscrire dans les va-et-vient de ce
ce trou qui appelait. La sève s'écoula et lubrifia l'orifice pour permettre le passage. Voilà, elle ne joue plus, elle le sait;
elle peut maintenant tout imposer, froidement, à ce corps qui ordonnait l'intromission. Elle supposa qu'elle aimerait être
capable de hurler les mots et les actes qu'elle attendait. Elle se rembrunit, chercha à dégager son visage d'entre les
draps. L'amante s'irritait parce qu'elle ne supportait pas l'affront d'un quelconque échec.
La douleur vive s'était évanouie alors Ka-Sandra la vit qui hésitait: devait-elle reprendre le fil de ses paroles susurrées ?
Allait-t-elle l'accepter ? Elle désirait la faire oser pour elle, pour qu'elle puisse dérouler le fantasme d'une femme.
Une femme objet. Bien sûr, il est à craindre que pour une autre, cela ne se passerait pas comme cela. Elle se tairait.
Mais Ka-Sandra la voulait obscène, pour mieux la prêter. Elle la sentait brûlante, raidie sous ses doigts. Il courtisait ses
hôtes, il les choyait, savoureusement. Le giclement séminal accompagna les mots venus se fracasser comme une
éclaboussure. Le coeur s'était déplacé au fondement du corps. Il battit, se contracta et se rétracta comme l'aorte qui
donne vie. Son âme n'était plus qu'un organe, une machine qui répondait à des mécanismes vitaux. Ka-Sandra sentait
la jouissance envahir Juliette peu à peu. Le désir brûlait, et retombait, suspendu à la prochaine salve.
L'amante fut à cet instant forcément animale. Elle exigea tout, tout de suite. Elle écarta les doigts et en introduisit
subrepticement un troisième. Là, la femme soumise s'attendit à ce qu'elle eut exigé un quatrième puis un cinquième.
Elle se trompait. Mesurait-t-elle seulement combien, elle se trompait ? L'amante est toujours dans la force. La
prouesse n'est bien souvent qu'un détail. Elle l'empala d'un mouvement violent pour se caler en terrain conquis,
profondément. Le cri résonna en écho venant lécher les parois d'une chambre que l'on imaginait forcément sombre.
Les murs étaient d'un blanc clinique; un matelas flanqué à même le sol pliait sous les corps nus, brunis par le
soleil, soudés et parfaitement imberbes. Maintenant, Juliette allait supplier.
Les chairs résistèrent, se plaignirent, s'insurgèrent puis craquèrent, obéissantes. Elle desserra les dents
de son index meurtri, bleui par la morsure. La jouissance sourde venait de loin, d'un tréfonds dont elle ne
soupçonnait pas l'existence. Elle hurla. Qu'elle voulait le poignet. Qu'elle voulait plus encore. Qu'elle irait le
chercher, elle même si Sarah ne cédait pas. Elle vit la fureur s'emparer du corps, et le vriller, l'hystérie libérer
toute l'énergie de l'organisme. D'un mouvement brusque, le poignet venait d'écarteler ses reins, elle avait joui.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Elle me regarda longuement, puis eut un vrai sourire, dans lequel en faisant un effort,
on pouvait retrouver ce qui avait été sa féminité avantageuse mais qu'un nouvel élément
transformait en une sorte de féminité crispée, mais tout de même empreint de sérénité.
Patricia a eu raison bien à l'avance et je ne lui suis déjà plus loyale. Alors, je me sentis
mue par cette naïveté qui habite les cœurs encore jeunes, et je fus convaincue que ma
vie sentimentale ne pouvait abriter deux intrigues à la fois. J'étais poussée, en outre, par
je ne sais quelle intime impossibilité de lui mentir. Nous ne possédions rien ensemble.
Rien d'autre qu'un engagement mutuel, un collier et un lit. Rien, aucune activité sociale,
aucun contact avec d'autres êtres humains, les lumières du ciel ou de la ville. Il n'était
rentré dans notre relation que la vérité, crue et nue, de notre sexualité. Nous n'avions pas
eu à donner le change, pas plus à nous-mêmes qu'aux autres, et les subtils aménagements
ou glissements successifs vers le mensonge et l'omission qui s'opèrent entre amantes,
n'avaient pas pu amorcer le chemin qui mène très souvent, vers l'hypocrisie, le compromis
et le malentendu librement consenti. Nous n'étions pas des animaux sociaux. Le mensonge,
dès lors, ne servait à rien et nous n'y avions pas eu recours. Aussi, je me sentais tenue de
tout lui dire, sans même l'embrasser ou la caresser, mais je n'avais pas assez comptée sur
l'appétit que nous avions l'une de l'autre, et je lui fis d'abord l'amour, et le mal après. Sous
le fouet, elle ne réagit pas. Elle eut un bref pincement aux commissures des lèvres si promptes
habituellement au sarcasme et elle baissa la tête, puis elle la releva à peine troublée.
Patricia regarda Sarah sans pouvoir prononcer une parole. Elle prit une douche, et se brossa les cheveux.
Elle finit de se sécher et passa seulement un peignoir. Et tout en s'essuyant avec une serviette de bain, elle
se regarda dans le miroir, en contemplant les deux lettres S qui ornaient son pubis lisse, double signe de son
appartenance, mais surtout les cicatrices. Les coups de cravaches ou de fouet. Sarah la fouettait généralement
elle-même, mais il lui arrivait de la faire fouetter par une autre jeune femme. C'était une fille très mate de peau,
élancée et fine, les yeux bleus dévorant le visage, des cheveux noirs coupés droits au-dessus des sourcils, en
frange à la garçonne, Elle avait de petits seins fermes et frémissants, des hanches enfantines à peine formées.
À force de la battre, elle était tombée amoureuse de Patricia. Elle obtint le droit de demeurer près d'elle. Mais
Sarah lui interdit de la caresser, de l'embrasser fût-ce sur la joue, ou de se laisser embrasser par elle. Elle
attendait qu'elle arrivât à se soumettre sans avoir été touchée par les mains ou les lèvres de qui que ce fût. En
revanche, elle exigeait, puisqu'elle ne la quittait à aucun moment, qu'elle vît aussi bien Patricia caresser une
autre femme mais uniquement en sa présence et pour son seul plaisir. Peut-être Sarah avait-elle trop comptée
sur l'indifférence à la fois et la sensualité de Patricia par rapport aux jeunes filles. Jamais, elle n'avait eu avec
elle l'attitude d'une amante amoureuse. Elle la regardait froidement, et quand elle lui souriait, le sourire n'allait
pas jusqu'aux yeux. En admettant que Patricia fût avec elle aussi abandonnée qu'elle l'était avec Laure, ce qui
était probable, elle ne pouvait s'empêcher de croire que cet abandon ne l'engageait pas à grand chose ou rien.
Mais quel repos, quel délice le fouet qui balafre la chair et marque pour toujours, la main d'une Maîtresse qui
vous couche sur un lit de fer, l'amour d'une Maîtresse qui sait s'approprier sans pitié ce qu'on aime. Et Patricia
se disait que finalement elle n'avait jamais aimé Sarah que pour apprendre l'amour et mieux se donner, esclave
et comblée, à elle. Comme si elle avait deviné l'intensité de son plaisir, qu'elle dissimulait de son mieux sous les
râles et les spasmes. Elle apprit à aimer porter des pinces aux seins. Sarah disait d'elle qu'elle en profitait trop,
que le plaisir effaçait la douleur et que cela était scandaleux. Les lèvres de son sexe étaient en revanche très
sensibles, quels que soient ses efforts. Mais cette farouche volonté de ne jamais la décevoir lui permettait alors
d'assumer bien des sévices. Elle se concentrait de toutes ses forces pour oublier ses souffrances; parfois elle
parvenait à oublier la douleur lorsque brisant ses chaînes et la tension nerveuse qui la faisait trembler, Sarah
la fouettait et qu'elle se débattait entre ses mains, le visage durci par la peur et le désir. Elle cessait de se raidir,
aussitôt pressée contre le mur, saisie au ventre et aux seins, la bouche entrouverte par la langue de Sarah, pour
gémir de bonheur et de délivrance. La pointe de ses seins se raidissait sous les doigts et parfois même les dents
de sa Maîtresse. Elle fouillait si rudement son ventre qu'elle crut s'évanouir. Oserait-elle jamais lui dire qu'aucun
désir, aucune joie, aucune imagination n'approchait le bonheur qu'elle ressentait à la liberté avec laquelle elle
usait d'elle, à l'idée que Sarah n'avait aucun ménagement à garder; aucune limite à la façon dont, sur son corps,
elle pouvait chercher son plaisir. La certitude que lorsqu'elle la touchait, ce fût pour la caresser ou pour la battre.
Comme elle était là, plaquée contre le mur, les yeux fermés, les mains de sa Maîtresse montaient et descendaient
le long d'elle la faisant brûler chaque fois davantage. Cette nuit, Patricia passa une nuit agitée, et maintes fois la jeune
fille se réveilla en sursaut. L'aube fraîche apaisa son énervement; elle en conclut qu'elle n'avait plus l'habitude d'être
fouettée et quelques traces douloureuses sur ses reins la confirmèrent dans cette idée. Étendue nue sur son lit, elle
se remémora la soirée et seulement toute l'horreur de son abandon lui apparut. Elle frémit à l'idée qu'elle avait pu
s'offrir et se laisser ainsi sodomiser dans des poses d'une lubricité atroce par des inconnus; puis, peu à peu, le souvenir
de certaines émotions charnelles supplanta la vague de pudeur qui déferlait en elle; elle repensa à l'ardente virilité de
l'homme et trouva la vie plus belle que jamais. Elle se caressa dans la douce lumière du jour tamisée par les volets.
L'après-midi, elle retrouva Sarah et l'emmena chez Paul; vêtues toutes deux de blanc, elles avaient l'air de deux sœurs
et le miroir éclairé renvoya bientôt aux yeux de l'homme leurs intimités lisses et moites. Bientôt, les deux corps dénudés
se roulèrent sur le lit en une étreinte sauvage où Patricia exhala non sans passion sa volupté toujours puissante. Alors
Patricia abandonna son corps aux désirs sadiques de Paul. Il l'entraîna sur une table haute et l'allongea à plat-ventre,
jambes et bras écartés en lui liant les chevilles et les poignets fermement avec des cordes en prenant soin d'étirer ses
membres en position d'écartèlement extrême. Paul se saisit d'un martinet aux lanières en cuir et commença avec art à
flageller les reins qui s'offraient à lui; il commença doucement, visant le sommet des fesses tendues. Elle n'avait pas très
mal; chaque coup amenait seulement un sursaut, une contraction de ses muscles, mais peu à peu, une douce chaleur
irradia sa croupe, se propageant à son vagin. Une torsion légère des cuisses et de ses hanches donnait au corps un
balancement lascif. De la bouche de la soumise contrainte sortirent de longs soupirs. Paul, excité, commença à frapper
plus fort par le travers et les gémissements de Patricia furent plus profonds et la danse de la croupe s'accentua.
En même temps qu'elle entendait un sifflement, elle sentit une atroce brûlure dans les reins et hurla; l'homme la
flagellait à toute volée. Il n'attendit pas qu'elle se tût, et recommença cinq fois, en prenant soin de cingler chaque
fois, ou plus haut ou plus bas que la fois précédente, pour que les traces fussent nettes. Patricia crispa ses
poignets dans les liens qui lui déchiraient la chair, le sang monta à la tête. Alors Sarah s'accroupit près des
épaules de Patricia et lui caressa la tête, penchée sur elle, lui donnant de longs baisers qui grisèrent la soumise
éplorée. Paul frappa encore plus fort et les fines lanières claquèrent dans un bruit mat les fesses musclées.
La suppliciée se mit à gémir en hoquetant et en tordant son buste que sa Maîtresse maintenait tout en le
caressant; elle lui promit toutes les joies charnelles qu'elle voudrait sur son propre corps, mais lui demanda de
résister encore; parfois Patricia se tournait vers Paul dénudé, qui, tel un démon, les yeux fous de luxure, le
ventre tendu, la verge en érection, la flagellait avec une force inouïe. Alors les lanières léchèrent le sexe entre
les cuisses écartées et un long cri s'échappa des lèvres de la soumise douloureusement atteinte; elle voulut
fermer les jambes mais des cinglements plus vifs l'atteignirent sur leur coté. Mais la douleur devint trop vive.
Patricia laissa couler quelques larmes sur la main de Sarah qui fit signe à Paul de cesser la flagellation. On
la détacha de façon à lui permettre de pouvoir prendre du repos, mais cet intermède ne dura que peu de
temps; penchée sur le ventre ouvert de la soumise, Sarah posa ses lèvres frémissantes sur le sexe humide
et ardent, la faisant sombrer dans une indicible félicité; mais elle même, sentit monter en elle la plus violente
des jouissances sous la caresse précise de Paul qui, glissant sa langue entre ses reins, lapait la peau
satinée de sa voie étroite, tandis que des lèvres de Patricia s'échappait la plainte d'amour, s'éleva le
gémissement étouffé de la chair humide et palpitante de Sarah, jouissant de toutes ses forces. Paul dut
maintenir les hanches à deux mains, tant les sursauts du spasme furent violents et ininterrompus.
Quand Patricia eut repris ses sens, tous trois revinrent sur le lit; Paul fit prendre à la jeune soumise les
positions les plus indécentes, puis à son tour, il lui tendit sa verge en érection. Elle s'agenouilla et le masturba
lentement, en roulant sa paume tout autour du cylindre de chair avant de le prendre en bouche; avec violence le
phallus se contracta, manquant de ressortir de ses lèvres qui l'aspiraient pour le retenir. Il éjacula brusquement,
innondant sa gorge de sperme qu'elle avala mystiquement jusqu'à la dernière goutte.
Sarah posa son index sur l'anus de Patricia, et lentement l'enfonça dans les entrailles chaudes, jusqu'au bout.
Les yeux fermés, elle cherchait à imaginer, en sentant les contractions des sphincters intimes, la volupté ressentie
par un homme dont le membre était pris dans cette voie exiguë; doucement, elle agita son doigt dans l'orifice offert,
tandis que sa soumise redonnait de la vigueur à Paul, par le mouvement de sa bouche refermée et resserrée sur
le membre gonflé; elle comprit simplement qu'à son tour, il souhaitait frayer un chemin au plus étroit. Alors, bientôt
il se dégagea, se leva et, attirant par les reins Patricia, laissa son sexe se caresser au sillon des reins, que Sarah
avait laissé à regret; alors avec force, sans préliminaire, il enfonça son phallus, remontant et allant frapper au fond de la
cavité de l'orifice naturellement étroit. Dans un long gémissement, elle accepta cette chair qui distendait ses reins non
sans se débattre et sans être comblée de honte, mais à laquelle, elle ne se déroberait pas, même si cela lui semblait
sacrilège; elle gémit encore plus fort, quand elle sentit le membre caché, buter au fond de ses entrailles offensées.
Le membre lui sembla colossal. Elle frémit à l'idée de cette virilité qui s'enfonçait dans ses entrailles et une volupté
nouvelle vint s'ajouter à celle qui montait en elle. Paul, les mains aux hanches, poussa bientôt des reins, et le gland
amolli par la précédente jouissance se prêta aux replis de l'exiguë bouche; l'anus plissé s'ouvrit sous la poussée
continue, lente, inexorable, se distendit suivant le cône de chair qui s'infiltrait en lui comme l'épée dans son fourreau.
Paul sodomisa profondément ce jeune corps soumis, se regardant glisser hors de l'étui intime, se contracter et
distendre les bords plissés de l'anneau anal. Bientôt, l'excitation fut trop forte et il accentua la cadence, secouant la
croupe empalée. Patricia, elle même avivée par ce frottement intense dans ses entrailles forcées, s'abandonna
à son tour, tandis que l'homme lançait en elle, par saccades quatre jets de sperme visqueux et âcre. Elle se tordit de
jouissance et, dans une longue plainte, soupira, s'écroula, vaincue par un orgasme dont l'intensité la bouleversa.
Paul se retira, la libérant; Patricia voulut le prendre dans sa bouche pour le laver, mais dédaigneusement, il refusa.
Semi-consciente, elle pensa seulement qu'aucun orifice de son corps ne serait épargné, qu'elle devrait aussi accepter
d'être prise au plus étroit et savait que cette humiliation lui serait infligée par la volonté de la maîtresse qu'elle aimait.
Elle était là pour que Sarah assouvisse ses plus bas instincts, ses plus vils fantasmes; au fond d'elle même, elle était
décidée à ne pas la décevoir. En fut-elle délivrée ? Chaque jour et pour ainsi dire rituellement salie de sueur, de salive,
et de sperme, elle se sentait comme un réceptacle d'impureté. Cependant les parties de son corps les plus souvent
offensées lui paraissaient, malgré elle, plus belles, comme anoblies. Sa liberté serait pire que n'importe quelle chaîne.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Obstinément, Patricia gardait son front contre la vitre. Le soleil et le silence la brûlaient.
La campagne, comme une peau bien morte, s'étirait sous ses yeux. Un grand morceau de
cette peau, à chaque kilomètre, s'arrachait d'elle-même et la laissait désespérée, mais vive.
Elles avaient l'air invincible, chacune dans une armure et un rocher. Si l'on regardait de plus
près, leur visage était décomposé par le désir, l'envie ou le bonheur. Sarah, c'était le besoin
de s'affirmer comme une femme, capable de faire souffrir. Patricia ne parvenait pas à affadir
son amour pour elle. Il ne faut pas reprocher aux gens, d'être un peu faibles. Ils ont tort de le
montrer, voilà tout, avait dit Sarah. Les traces, sur le corps de Patricia mirent quinze jours à
s'effacer. Encore lui resta-t-il, aux endroits où la peau avait éclaté, une balafre un peu blanche,
comme une ancienne cicatrice. Mais aurait-elle pu en perdre le souvenir; qu'il lui aurait été
rappelé par le comportement de sa Maîtresse. Elle attendit longtemps, se demandant si elle
la surprendrait en pleine nuit, si elle viendrait seule ou accompagnée. Elle souhait qu'elle
vienne pour provoquer des marques nouvelles. Si Sarah poussait Patricia au paroxysme de
l'épuisement et de la souffrance physique lors de séances très éprouvantes, l'amenant à la
limite de la rupture psychologique, il lui suffisait de lire dans son regard la satisfaction pour
prendre conscience de son plaisir et cela pouvait décupler ses forces. La crainte de la
décevoir par un refus la poussait parfois à accepter certaines humiliations qui pourtant la
révulsaient, mais qui attestaient de son appartenance à elle. Donner ce bonheur, obéir, se
soumettre, endurer et tout accepter d'elle était la seule préoccupation de Patricia. Elle savait
aussi que les raisons de provoquer ces traces pouvaient disparaître. Sarah pouvait-elle un
jour l'abandonner en rompant le lien qui les unissait. Bouleversée, elle regarda son pauvre
corps mince où de fines balafres blanchâtres faisaient comme un quadrillage au travers des
épaules, des cuisses, du ventre et des seins. En quelques endroits, un peu de sang perlait.
L'un des plus grands bonheurs de sa vie était de se débarrasser des tabous qui l'habitaient.
Sa fierté à sa soumission dans l'abandon lui procurait une exaltation proche de la jouissance.
Elle se disait aussi que tout était bien, car Patricia était heureuse d'aimer en elle son esclave.
Il lui suffisait d'y songer, d'entendre simplement parfois sa Maîtresse lui dire qu'elle l'aimait.
Après une route qui lui parut interminable, elle arriva dans la ville. Des carrefours sans âme et des feux se
succédèrent jusqu'à ce que la voiture s'engageât dans une ruelle si étroite qu'elle lui fit penser à une espèce
de coupe-gorge où elle n'aurait jamais osé s'aventurer seule. Elle avait si peur qu'elle se mit à trembler. Sarah
arrêta la voiture devant un portail austère où un homme à l'imposante stature les attendait. Le temps de réprimer
son angoisse, elle se retrouva, les yeux bandés face au colosse. Sa Maîtresse lui attacha les mains derrière le
dos. Une poigne brutale et soudaine enserra ses bras frêles et la conduisit dans une pièce minuscule plongée
dans l'obscurité totale, une sorte d'antichambre où elle attendit un long moment, dans un état d'angoisse et
d'excitation extrême. Une présence se manifesta bientôt en l'arrachant de sa torpeur. On la poussa dans un
escalier qu'elle devina tortueux. L'odeur de la terre humide emplit ses narines. Au bas de l'escalier, une cave.
L'inconnu, qu'elle n'osait toujours pas regarder, demanda alors, après avoir passé la main sur ses seins et le
long de ses reins, qu'elle écartât les jambes. Sarah la poussa en avant, pour pour qu'elle fût mieux à portée.
Cette caresse, qu'elle n'acceptait jamais sans se débattre et sans être comblée de honte, et à laquelle elle se
dérobait aussi vite qu'elle pouvait, si vite qu'elle avait à peine le temps d'en être contrainte, il lui semblait sacrilège
que sa maîtresse fût à ses genoux, alors qu'elle devait être aux siens, elle sentit qu'elle n'y échapperait pas.
Elle gémit quand les lèvres étrangères, qui appuyaient sur le renflement de chair d'où part la fine corolle inférieure,
l'enflammèrent brusquement, le quittèrent pour laisser la pointe chaude l'enflammer davantage. Elle gémit plus fort
quand les lèvres la reprirent. Elle sentit durcir et se dresser le membre qui l'étouffait, qu'entre les dents et les lèvres,
une onde aspirait, sous laquelle elle haletait. L'inconnu la quitta d'un brusque arrachement et lui aussi cria. Dans un
éclair, Patricia se vit délivrée, anéantie, maudite. Elle avait accomplit la fellation avec un recueillement mystique.
Elle comprit enfin que le membre qui la pénétrait était un olisbos dont Sarah s'était ceint la taille. Avec un vocabulaire
outrageusement vicieux, elle exigea d'elle qu'elle se cambre davantage, qu'elle s'offre totalement pour qu'elle puisse
être remplie à fond. Elle céda à l'impétuosité d'un orgasme qu'elle aurait voulu pourvoir contrôler; c'était la première
fois qu'une femme la possédait par la seule voie qui soit commune avec un homme. Sarah parut subitement échauffée;
elle s'approcha d'elle, la coucha sur un lit, écarta ses jambes jusqu'au dessus de son visage et exigea qu'elle la lèche.
Ses cuisses musclées s'écartèrent sous la pression de sa langue. Elle s'ouvrit davantage et se libéra violemment dans
sa bouche. Patricia ne sentait plus que le collier, les bracelets et la chaîne, son corps partait à la dérive.
Des mains glacées se posèrent sur sa peau et la firent tressaillir. Ce premier contact l'avait surprise mais elle s'offrit
avec docilité aux caresses qui devinrent très vite agréables. On lui fit savoir que plusieurs personnes étaient venues
assister à son dressage. Chacune d'entre elles allait lui donner dix coups de fouet. Elle se préparait à cette épreuve
en se concentrant sur la volonté dont elle allait devoir faire preuve. Elle fut mise à nue et attachée sur la croix de Saint
André. Elle reconnut immédiatement les coups de fouet appliqués par sa Maîtresse. Elle a une méthode particulière,
à la fois cruelle et raffinée, qui se traduit par une sorte de caresse de la cravache ou du martinet avant le claquement
sec toujours imprévisible et judicieusement dosé. Patricia sait mieux que quiconque la dresser. Après le dernier coup,
elle caressa furtivement ses fesses enflammées et cette marque de tendresse lui donna le désir d'endurer davantage.
On lui ordonna de se mettre à quatre pattes, dans la position sans doute la plus humiliante pour l'esclave, mais aussi
la plus excitante pour l'exhibitionniste que sa Maîtresse lui avait appris à être, en toutes circonstances et en tous lieux.
Elle reconnut à leur grande douceur des mains de femme qui commencèrent à palper son corps. Avec un certain doigté,
elles ouvrirent son sexe. Peu après, son ventre fut investi par un objet rond et froid que Sarah mania longtemps et avec
une extrême lubricité. Les Maîtres décidèrent alors qu'elle devait être reconduite au premier étage.
On lui débanda les yeux et elle put connaître le visage des autres invités de cette soirée mémorable. Elle découvrit
ainsi que Laurence était une superbe jeune femme brune aux yeux clairs, avec un visage d'une étonnante douceur
dégageant une impression rassurante de jovialité. Elle se fit la réflexion qu'elle était physiquement l'inverse d'une
dominatrice telle qu'elle l'imaginait; elle fut mise à nouveau dans le trou aménagé dans le mur, où elle avait été
contrainte la veille. Pendant que l'on usait de tous ses orifices, un inconnu exhiba devant elle son sexe congestionné
qu'elle tentait de frôler avec ses lèvres, puis avec la pointe de sa langue dardée au maximum.
Mais l'homme, avec un raffinement de cruauté qui acheva de l'exciter, se dérobait à chaque fois qu'elle allait atteindre
sa verge, l'obligeant à tendre le cou, la langue comme une véritable chienne. Elle entendit quelques commentaires
humiliants sur son entêtement à vouloir lécher la verge de l'inconnu; ces injures, ajoutées aux coups qui ébranlaient
son ventre et aux doigts qui s'insinuaient partout en elle, lui firent atteindre un orgasme dont la soudaineté la sidéra.
Elle avait joui, comme fauchée par une rafale de plaisir que rien n'aurait pu retarder. Sa Maîtresse l'avait pliée à toutes
ses fantaisies, l'avait façonnée à sa mesure, avait exigé et obtenu d'elle les complaisances les plus outrageantes.
Patricia n'avait plus rien à livrer qu'elle ne possédât déjà. Du moins, elle le pensait. Mais elle était infiniment heureuse.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Une voix qui répète qu'elle vous aime et, derrière cette voix, imaginez ce qu'il vous plaira,
car elle dira rien d'autre. Les silences tendres, les mots échappés, tout cela vous importe
peu. Cette voix vous accable. Vous voudriez la chasser. Hélas, Patricia, avec ses belles
mains fines, était là, toujours là. Elle se multipliait au long des semaines, monotone et
identique. On ne se sauve que par l'excès, se disait-elle. Elle ne précisait pas devant quoi
elle se sauvait. Elle avait entre les reins une terrible dureté, dont on abusait trop souvent.
Elle n'avait pas besoin de bonheur. La souffrance, qu'elle savait parfaitement se procurer,
l'avait rendue presque sensible à l'existence des autres filles qui comme elle étaient livrées.
Dire que dès la seconde où sa Maîtresse l'eût quittée, elle commença de l'attendre, est peu
dire. Elle ne fut plus qu'attente et que nuit dans l'abstinence de ses supplices. Tout le temps
qu'elle demeura dans la salle de bain, elle se regarda dans le miroir, incapable de retenir
l'eau qui s'échappait de son corps. Il faisait plus chaud que d'habitude. Le soleil et la mer
l'avaient déjà dorée davantage, ses cheveux, ses sourcils et la très fine toison de son ventre.
Il y aurait beaucoup de choses à lui dire, mais d'abord, celle-ci, que je crains de deviner en elle de la légèreté.
Elle aimait la légèreté des choses, des actes, de la vie. Elle n'aimait pas la légèreté des êtres, tout ce qui était
un peu au-dessus du niveau semblait heurter Patricia. Elle ne recherchait pas à s'attribuer beaucoup de mérites
en ce monde ni dans l'autre, celui de l'abandon. Un sentiment d'insécurité pour son corps sans cesse meurtri. Elle
était bien jeune et ne savait même pas si elle possédait un peu de lumière. Sarah était arrivée quand elle était
dans l'ombre, et maintenant, il fallait arranger les choses. Tant pis pour elle. Les souvenirs qui ont su être poètes
de sa vie, c'est à dire dans le désordre, plaisir et enivrement de l'imagination. Mais dans la moindre de ses paroles,
raisonnable douce-amère, ce cadeau imprérieux du ciel, le lot avait oublié sa jeunesse, l'allégresse avec laquelle
elle devait accepter l'insistance, la mauvaise grâce, et la maladresse. Comme le fouet et les doubles fenêtres pour
que l'on ne l'entende pas hurler. Ses mains s'agrippaient aux colonnes du lit, où Sarah les assujettissait à l'aide de
fines cordelettes qui lui sciaient les poignets. Des sangles passaient dans les bracelets de ses chevilles. Elle était
allongée sur le dos, de telle façon que ses jambes surélevées et écartelées laisse à Sarah toute la fantaisie de la
fouetter. Elle était debout à coté d'elle, un martinet à la main. Aux premières cinglades qui la brûlèrent aux cuisses,
Patricia gémit. Mais elle ne voulait pas demander grâce, même quand sa Maîtresse passa de la droite à la gauche.
Elle crut seulement que les cordelettes déchireraient sa chair, tant elle se débattait. Mais Sarah entendait marquer
sa peau de traces nobles et régulières et surtout qu'elles fussent nettes. Il fallut subir sans souffle, sans troubler
l'attention de Sarah qui se porta bientôt sur ses seins. Elle allait retrouver sa considèration en s'accomodant de son
statut d'esclave et non pas de soumise. Et il n'était pour elle de plus grand bonheur que de se savoir appréciée.
L'amour mais avec un arc-en-ciel d'émotions vertigineuses en plus rayonnait toujours chaque parcelle de son corps.
Patricia n'avait pas très mal; chaque cinglement amenait seulement un sursaut, une contraction de ses muscles
fessiers, mais peu à peu, une douce chaleur irridia sa croupe, se propageant à son vagin. Une torsion des cuisses
et de ses hanches donnait au corps un balancement lascif. De la bouche de la suppliciée sortirent de longs soupirs,
entrecoupés de sanglots. Sarah, excitée, commença à frapper plus fort par le travers et les gémissements furent
plus profonds. En même temps qu'elle entendait un sifflement, elle sentit une atroce brûlure sur les cuisses et hurla.
Elle la flagella à toute volée sans attendre qu'elle se tût, et recommença cinq fois, en prenant soin de cingler chaque
fois, ou plus haut ou plus bas que la fois précédente, pour que les traces fussent quadrillées. Patricia crispa ses
poignets dans les liens qui lui déchiraient la chair, le sang monta à sa tête. Alors Sarah s'accroupit près des épaules
de Patricia et lui caressa le visage, penchée sur elle, lui donnant de longs baisers qui grisèrent la soumise éplorée.
Mais elle recommença, frappant plus fort, les fines lanières s'écrasèrent dans un bruit mat sur la pointe des seins.
Patricia laissa couler quelques larmes. Alors Sarah arrêta de la flageller. Elle ne la détacha pas de ses liens,
mais la laissa ainsi exposée, le reste de la soirée, deux longues heures, cuisses ouvertes et relevées sur le lit.
Elle ne cessa de souhaiter refermer ses jambes. Penchée sur le ventre offert de sa soumise, Sarah posa ses
lèvres frémissantes sur le sexe humide et ardent, la faisant sombrer dans une indicible félicité, tandis que de
sa bouche s'échappait la plainte d'amour, des gémissements étouffés de la chair humide et palpitante, elle céda
à la jouissance. Sarah dut maintenir ses hanches à deux mains, tant les sursauts du spasme furent violents et
inintérrompus. Elle se consuma; sans doute, ce ne fut pas là seulement la sensation du plaisir mais la réalité
même. Penchée au-dessus d'elle, Sarah tenait à la main une bougie. D'un geste lent, le bougeoir doré s'inclina sur
sa peau, la cire brûlante perla ses seins en cloques blanchâtres et incandescentes. Son martyre devint délicieux.
Le fantasme d'être brûler vive augmenta son excitation. Elle perdit la notion du temps et de la douleur. Elle aimait
l'idée du supplice, lorsqu'elle le subissait elle aurait trahi le lien qui l'unissait à Sarah pour y échapper, quand il était
terminé elle était heureuse de l'avoir subi d'autant plus épanouie qu'il avait été plus long et plus cruel. Sa Maîtresse
ne s'était pas trompée à l'acquiescement ni à sa révolte, et savait parfaitement que son merci n'était pas dérisoire.
Patricia ne se lassait de sentir le satin de ses caresses, de haut en bas et de bas en haut. C'était toujours comme
pour la première fois qu'elle éprouvait le bonheur dans la forme la plus belle de la soumission, celle de l'abnégation.
De la souffrance qu'elle aimait subir, elle n'en éprouvait aucune honte. Se laisser fouetter, s'offrir à des inconnues,
être toujours accessible, aimable et nue. Elle ne se plaignait jamais. Pour l'amour qui faisait battre son cœur, on ne
la forçait jamais. On était fâché contre elle parce qu'on ne lui connaissait pas de rébellion. C'était de la discrétion.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Elles descendirent le long du lac. Quelques fiancés se promenaient sur le sentier qui le longeait. Elles les croisaient et s'embrassaient quand elles étaient seules. Une brume froide et blanche les enveloppait. Partout, le calme et l'absence, un paysage lunaire, une vie désertique, des branches mortes, des lumières glacées dans la nuit qui commençait à venir. Sarah tournait son visage vers le sien. D'elle, elle voulait savoir quelque chose et n'apprenait rien. Patricia demeurait silencieuse. Quelle peur des êtres ou quel ennui l'enfermait à l'intérieur de cette armure. Qu'avait-elle fait ? Elle serra les lèvres, demeura une seconde immobile. Elle ne voyait rien, mais elle souriait. Quand elle avait le courage, ou plutôt le cœur, d'accepter cette insensibilité, elle lui parlait tendrement, comme on parle à un fantôme. Elle avait toujours envie de lui demander: "Pourquoi acceptes-tu de souffrir ? Pourquoi aimes-tu être fouettée ?" Mais, elle disait seulement: "Cela n'a pas d'importance, je t'aime." Patricia avouait son amour dans la soumission et la douleur. Sarah la croyait. La brume l'aidait à supporter cette idée. Dans la brume, parfois tout est vrai. Il y avait d'assez jolis reflets sur le lac. Les yeux extasiés de Patricia, sa voix douce, chavirée, son air de marcher sur les nuages, en apesanteur, son succès, tout montrait la vérité. Comme les traces nettes que laissait le fouet sur son corps de bronze. Elle n'avait pas le droit de se plaindre, elle avait parfois l'autorisation de jouir. Sur un lit blanc, elle avait rencontré sa Maîtresse. Sarah avait pris ce visage entre les mains, elle l'avait regardé de toutes ses forces. Elle s'était allongée sur elle. Quel plaisir nouveau ce fut quand Patricia la remercia de l'avoir fouettée. Sa bouche refermée sur son sexe, les pointes de ses seins constamment froissées, les cuisses écartelées sur le chemin de son ventre, labouré à plaisir quand à sa fantaisie, Sarah imitait l'homme, ceinte d'un olisbos, chaque jour, de plus en plus large, l'élargissait. Le spectacle constant de son corps toujours offert, mais aussi la conscience de son propre corps. Patricia en était éclairée comme par le dedans, et l'on contemplait en sa démarche le calme, et sur son visage l'impalpable sourire intérieur que l'on devine dans les yeux des soumises. Tu as commencé à te taire. Tu as voulu m'aimer. Sans doute la vie n'est-elle pas faite pour les adolescentes. Elle lui demandent la lune, elle ne peut offrir que la juste densité de la terre. La vie, elles la supportent, les outrages et les châtiments corporels. Elles l'aiment parfois tant qu'elles ne la connaissent pas, elles l'inventent pour la rendre semblable à elles mais l'illusion est brève. Patricia rêvait. Lorsque Patricia s'apercevra que sa vie rêvée est en rupture de réalité, pour la plupart des dons qu'elle réclame d'elle, elle sombrera dans la mélancolie. Il n'est ni plaisant de changer de peau, d'autant moins que la mue des femmes s'accomplit à contresens, du papillon à la chenille, et que la perspective de perdre ses ailes et d'apprendre à ramper sous le fouet n'est pas exaltante. Alors on refuse, on se cogne contre les barreaux de sa cellule. Tu te heurtes depuis trop longtemps aux contours aigus de la réalité, il fallait qu'enfin, tu te résignes car rien n'est plus triste que le regard d'une recluse. Ah, comment l'aurait-elle oublié ? Elle était la main qui lui bandait les yeux, le cuir qui lui tannait la peau, la chaîne au-dessus de son lit, et parfois des inconnues qui lui mordaient les seins, et toutes les voix qui lui donnaient des ordres étaient sa voix. Se lassa t-elle ? Non, à force d'être battue, il semble qu'elle aurait dû s'habituer aux coups, à force d'être caressée, aux caresses, sinon au fouet à force d'être flagellée. Une ignoble satiété de la douleur et de la volupté dût la rejeter peu à peu dans un monde irréel. Mais au contraire, le harnais qui la tenait droite, les liens qui la gardaient soumise, le bijou anal qui l'élargissait, le silence, son refuge y étaient peut-être pour quelque chose, comme le spectacle fréquent des jeunes femmes livrées comme elle. Je te comprends d'avoir voulu rester de l'autre côté de cette muraille mais c'était une mauvaise idée de tenter de m'entraîner avec toi. cela s'appelle de la désobéissance. La soumission heureuse est une invention d'intellectuels. Aucune soumise adolescente n'a exprimé autre chose que l'incertitude, la difficulté d'être, le trouble et le désespoir et c'est seulement à partir d'un certain niveau d'abnégation, qu'elles se font les poétesses du fouet, comme du charme du blé en herbe. La même réflexion vaut pour les amours passées. C'est vrai qu'elle était si belle et sans doute bouleversante avec son corps inachevé et la simplicité peureuse qui donne tant de velouté aux âmes à fleur de peau des adolescentes. C'est vrai que le premier soupir arraché l'une à l'autre est inoubliable. Tu l'as oubliée. Alors, tu veux ça, tu veux vraiment ce que je t'ai promis ? Ton visage se retourne vers mon sourire. Te taire, tu dois te taire. Nous en avons convenu ainsi. Tu devras t'efforcer de ne pas crier quand je te fouetterai jusqu'au sang. C'est la règle du jeu. Si tu désobéis, ce sera l'arrêt irréversible du jeu. Tes longs cils recourbés de siamoise, la fente de tes pupilles. Tes yeux rieurs. Sarah sait ce qu'elle veut. La fouetter, oui mais plus pour son plaisir. Elle va y prendre goût. Comme la semence des hommes. Elle s'en délecte maintenant. Déjà par dessus la nuque glisse le harnais en cuir. Ton corps supplie. Toujours de dos, nue à mes genoux. Bientôt, mes doigts simultanément, à gauche, et à droite, ont glissé, les lanières de cuir sur tes épaules et dans la fente de ton sexe. Les épaules de papillon, tes omoplates, ont frissonné. Les reins soudain cambrés par un flux de désir. Mon souffle effleurant le profil de tes seins érigés avec cette envie de toi qui tangue, cette envie de tout arrêter, cette envie de suspendre les gestes. Je t'attrape par le cou. Je te renverse sur le grand lit. Je te mords. Tu te rebelles. Tu me supplies. Patricia n'a pas de honte à exposer son corps asséché de plaisirs. Tout était évident. Tu es allongée. Au-dessus de toi, la caresse est légère presque rêvée, précisant l'ondoiement sur l'entrejambe à peine ouvert. Ton désir est envahissant. Tu écoutes les lèvres de ton sexe. Tu cèdes enfin, je ranime les flammes. Tes mains renversées, abandonnées, la paume en l'air, haletante de bonheur. Le feu envahit tes reins. Tu es foudroyée. Tu me fuses au visage les vagues de ton plaisir. L'orgasme est à nouveau proche d'enfler ton ventre. Il te pénètre. Mes doigts profondément en toi pour t'avoir encore de plus près, pour te fouiller encore plus loin, pour t'empêcher de te dérober à l'extase qui nous unit. Nos cris meurent en un baiser sauvage et cannibale, brutal comme la secousse qui nous bascule. Un baiser fou qui exacerba chaque gouttelette de jouissance. Bienheureuse soirée pareille à nulle autre, jamais Patricia ne l'accueillit avec autant de joie. Elle avait joui sans le fouet. Le temps cessa d'être immobile. Sarah lui défit les bracelets et le collier qui la tenaient captive. La nuit tomba sur elles. Bonne lecture à toutes et à tous. Méridienne d'un soir.
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Cette nuit-là, Sarah voulut l'observer dans son sommeil. Patricia reposait sur le ventre, les mains
sous l'édredon, recroquevillée en position fœtale. Elle se leva, s'assit dans un fauteuil et se surprit
même à retirer les draps jusqu'à ses chevilles pour mieux la contempler. Ses traits si parfaitement
réguliers qu'on en venait à espérer le hiatus qui bouleverserait cette harmonie, glaçante à force
d'équilibre. Ses cheveux courts qui annonçaient déjà tant de détermination dans le caractère et la
ferme intention de ne pas s'encombrer de préoccupations superflues. Sa peau laiteuse que l'on
eût crue encore en enfance si le travail du fard ne l'avait rendue diaphane. De sa tête, seul son
regard se dérobait à l'exploration, et pour cause; mais les yeux fermés, tout en elle paraissait si
limpide qu'on lui voyait l'âme. Y compris cette éternelle insatisfaction subtilement manifestée à la
commissure des lèvres. Son corps ferme et gracieux, refusant de tricher malgré la finesse de ses
hanches, ses seins superbes et ses paupières closes. Elle ne ruserait pas et demeurerait à jamais
solidaire de tous ses âges, du moins c'est ce qu'elle prétendait, consciente qu'une telle attitude est
plus aisée à soutenir avant quarante ans qu'après. Tout de même, depuis deux ans que Juliette
avait pénétré par effraction dans sa vie, elle ne pouvait éviter de comparer les deux femmes en
toutes choses, à commencer par la plus intime, et elle savait où se trouvait la grâce. L'une était la
règle constatée parmi tant de compagnes: une âme active dans un corps inoccupé. L'autre était
l'exception observée chez tant d'amies de cœur: l'ineffable trinité du corps, de l'âme et de l'esprit.
L'une était en charge, elle gérait et assumait, avec elle ça fonctionnait, pour reprendre ses affreux
mots. L'autre avait le don des larmes. Sarah aurait voulu découvrir Patricia comme si elle la regardait
pour la première fois. La désirer avec le même élan. Mais, ainsi penchée vers elle, surgie de la
pénombre, les coudes sur les genoux, elle semblait plutôt veiller une morte. Depuis une dizaine
d'années qu'elle partageait la vie de Patricia, elle s'interrogeait pour la première fois sur ce qu'elle
était vraiment, comme s'il s'agissait d'une étrangère rencontrée la veille dans un train de nuit.
Elle savait des choses que nul ne savait mais ne voyait pas ce que tout le monde voyait. Elle croyait tout
connaître d'elle, mais rien de plus. Jamais elle n'avait autant ressenti ce manque qu'en cet instant précis,
à la faveur de cette relation si anodine aux yeux des autres mais capitale aux siens. Fallait-il qu'elle ait un
désir charnel intact pour choir dans un tel gouffre existentiel au bord vertigineux du lit. Se sentait-elle un
peu vulnérable depuis le choc subi lors de la première séance de soumission, la facilité avec laquelle elle
s'était donnée. Mais non, ça ne pouvait pas être cela, pas uniquement. Pour la première fois en une dizaine
d'années, elle remettait en question ce qu'elle savait de Patricia. Une phrase l'obsédait: "Êtes-vous vraiment
sûre d'elle ?." La question avait été posée par le dermatologue qu'elle avait consulté un jour de démangeaison
inexpliquée, au lendemain d'une étreinte fugace et violente dans la cage d'escalier de la Faculté avec une
collègue de travail qui lui était apparue soudainement irrésistible: "Probablement une mycose superficielle,
vous auriez dû prendre le temps de vous renseigner, mais êtes-vous vraiment sûre d'elle ?", lui avait répété le
médecin en se penchant sur son cas avec la curiosité primesautière d'un mycologue en cueillette aux confins
de la forêt de Fontainebleau. Mais de qui est-ton vraiment sûre quand on ne l'est même pas de soi ? Sarah
ne l'était plus de sa propre compagne. Plus, elle la méditait, plus le bloc de mystère se durcissait. Indéchiffrable,
celle qu'elle l'avait toujours crue si lisible. Le soupçon avait instillé le doute. Elle la regardait dormir tout en se
demandant si elle dormait vraiment. Une énigme que cette belle gisant dans leur lit. Elle la regardait dormir et
la jugeait. Rien ne semblait pouvoir troubler le sommeil de Patricia. Mais quelle Patricia observait-elle dans la
pénombre de leur chambre: la compagne, l'amante, la soumise ? Elle les aimait toutes à travers celle qu'elle
était devenue. Mais comment prétendre aimer quelqu'un à qui l'on ment sur l'essentiel ? S'installer dans cette
contradiction, c'était déjà y répondre. Tant de choses avaient eu lieu et tant de paroles avaient été échangées,
souvent si regrettables mais jamais regrettées. Elles avaient déjà éprouvé de la haine mais jamais encore de
l'indifférence, qui est son stade ultime. L'oubli étant essentiel à la survie, elles étaient capables d'oublier.
Chacun son rôle. Ça tenait presque à rien. C'est pourquoi nulle n'était prête à y renoncer si facilement. Sarah
avait rencontré Juliette. Le contraire idéal de Patricia, son négatif dans la soumission et dans la vie. Patricia
était brune, Juliette était blonde, le teint toujours hâlé, un corps superbe où tout était parfaitement en place
dans les quantités recommandées par les magazines féminins et les proportions suggérées par les magazines
masculins, le rire adorablement mutin, qui donnait le change avec brio mais qui semblait se moquer de tous les
enjeux. Des signes d'une nature insoupçonnée, secrètement scellée par une complicité acquise par le fouet et
en se chevauchant dans un lit. Après, quoi qu'il advienne, on ne se regarde plus de la même manière. On est
conniventes pour toujours puisque, en toutes choses, et plus encore en amour, on oublie jamais les premières
fois. Leur intimité avait façonné un monde de souvenirs communs. Les volets tirés, la chambre obscure, malgré
des raies de clarté à travers les bois mal jointés, Juliette gémit plus d'une heure sous les caresses de Sarah,
et enfin les seins dressés, les bras rejetés en arrière, serrant à pleine main les barreaux qui formaient la tête du
lit baldaquin, elle commença à crier lorsque Sarah se mit à mordre lentement la crête de chair où se rejoignaient,
entre les cuisses, les fines et souples petites lèvres. Sarah la sentait brûlante et raidie sous sa langue, la fit hurler
sans relâche, jusqu'à ce qu'elle se détendit d'un seul coup, moite de plaisir, épuisée mais heureuse.
Le lendemain, Sarah l'avait vue sourire, si curieusement qu'elle se demanda ce qu'elle avait imaginé sur l'instant.
Juliette ne portait qu'un corset, la serrant à la taille, dont l'armature dessinait la poitrine, les seins largement offerts,
ligotant durement le sexe par le cuir des lanières. Sarah tira ses bras, l'un après l'autre, pour les tendre davantage.
Les chevilles et les poignets entravés par des bracelets, Juliette sentit bientôt ses jambes s'élonger. Puis Sarah
lui caressa le visage. Aux premiers coups de cravache qui lui brûlèrent le haut des cuisses, elle gémit. Sarah
passa de la droite à la gauche, s'arrêta puis continua. Juliette se débattit de tout son corps. Elle crut que le jonc
la déchirerait. Elle ne voulut pas supplier, demander grâce. Mais bientôt, elle céda aux cris et aux larmes. Sarah
ne s'arrêta qu'au quarantième coup. Juliette s'offrit sans réserve en ressentant sa première jouissance cérébrale
de femme soumise à une femme qui l'obligeait à souffrir. Quelque chose d'indéfinissable sembla avoir pris le
contrôle de son cerveau en commandant à son corps de jouir de cette souffrance fulgurante magnifiée par son
obéissance servile. Ce fut une révélation prodigieuse pour elle que de parvenir à se libérer. Elle était si clair de
joie, et de cheveux que sa peau hâlée ne semblait pas marquée. Elle remercia Sarah perdue dans sa double vie.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Elle en était là, à cette simple mais ferme conviction: une femme comme elle ne pouvait
pas la faire souffrir volontairement. Pas après avoir déjà pris la mesure de cette douleur.
Elle ne pouvait y trouver ni plaisir ni intérêt. C'est donc qu'il y avait autre chose. Ce ne
pouvait être que l'ultime scénario envisagé, celui qui aurait dû s'imposer en tout premier,
n'eût été ce délire qui pousse tout amoureux à se croire le centre du monde de l'autre.
Depuis, de Juliette, elle attendait tout mais n'espérait rien, du moins le croyait-elle. Le
sujet avait été évacué. Il y aurait toujours cela entre eux. Puisqu'elle l'avait fait une fois,
pourquoi n'en serait-elle pas capable à nouveau ? Son esprit et son corps la comblaient,
mais elle nourrissait des doutes sur la qualité de son âme. Rien ne démentait en elle une
mentalité de froide amante dominatrice. Après tout, leurs deux années de vie commune
dans la clandestinité la plus opaque qui soit, non pour cacher mais pour protéger, les
avaient fait passer maîtres dans l'art de la dissimulation. Charlotte était bien placé pour
savoir que Juliette mentait avec aplomb, et vice versa. Elles s'adaptaient différemment
à la déloyauté, et cloisonnaient leur existence avec plus ou moins de réussite. Mais jamais
elles n'auraient songé à élever la trahison au rang des beaux arts. Puisqu'elle lui mentait,
et par conséquent au reste du monde, Charlotte pouvait supposer qu'elle lui mentait aussi.
Juliette avait-elle échaffaudé ce scénario pour s'évader de tout et de tous avec une autre.
L'amour impose le sacrifice et le privilège de l'être aimé. Il leur fallait se reconquérir, alors
tous les matins seraient beaux, les lèvres dessinées en forme de baisers, frémir de la nuque,
jusqu'au creux des reins, sentir le désir s'échapper de chaque pore de la peau, la tanner
comme un soleil chaud de fin d'après-midi, et la blanchir fraîchement comme un halo de
lune, que les draps deviennent dunes et que chaque nuit devienne tempête. L'indifférence
prépare admirablement à la passion; dans l'indifférence, rien ne compte; dans la passion,
rien ne compte non plus, sauf un seul être qui donne son sens à tout. Seul est pur l'élan
qui jette les corps l'un contre l'autre, les peaux désireuses d'un irrésistible plaisir. Un lit où
l'on s'engouffre, un rêve où l'on s'enfouit, des doigts soyeux, un arpège harmonieux.
Refaire sa vie ailleurs, là où on est rien pour personne. Sans aller jusqu'à s'installer à Sydney, combien de fois
n'avait-elle pas rêvé à voix haute de vivre dans un quartier de Paris ou une ville de France où elle ne connaîtrait
absolument personne. Un lieu au cœur de la cité mais hors du monde. Un de ces Finistères ou Morbihans où elle
ne représenterait rien socialement, n'aurait de sens pour personne, ni d'intérêt pour quiconque. Où elle ne serait
pas précédée d'aucun de ces signes qui préméditent le jugement, vêtements, coiffure, langage, chat. Une parfaite
étrangère jouissant de son anonymat. Ni passé, ni futur, sérénité de l'amnésique sans projet. N'était-ce pas une
manière comme une autre de changer de contemporain ? Une fuite hors du monde qui la ferait échapper seule
à la clandestinité. À tout ce qu'une double vie peut avoir de pesant, de contraignant, d'irrespirable. Vivre enfin à
cœur ouvert. Ce devait être quelque chose comme cela le bonheur. Un lieu commun probablement, tout comme
l'aventure intérieure qu'elle avait vécue avec elle. Mais souvent hélas, la vie ressemble à des lieux communs.
Une mécanique perverse fait que le corps s'use durant la brève période d'une maturité dont nul n'ignore qu'elle
est un état instable. Rien de plus menacé qu'un fruit mûr. Des mois précèdent cet instant de grâce. Des semaines
accomplissent l'épanouissement. Entre ces deux évolutions lentes, le fruit se tient, l'espace d'un jour, à son point
de perfection. C'est pourquoi la rencontre de deux corps accomplis est bouleversante. Juliette en était là. Charlotte
aimait la retrouver parce que, en elle, elle se retrouvait. De ce qui n'était qu'un grand appartement sans âme, elle
en avait fait un refuge à semblance: lumineux, paisible, harmonieux. Les chambres qu'habitèrent des générations
de gens sans goût dont la vie morne avait déteint sur les murs, Juliette les avaient meublées de couleurs exactes
et de formes harmonieuses. Le baroque engendre souvent la tristesse et le confort l'ennui lorsqu'il se résume à
une accumulation de commodité. Chez elle, rien n'offensait ou n'agaçait. C'était un endroit pour états d'âme et
étreintes joyeuses. Elle avait crée chez elle un microclimat privilégié fait d'un confort invisible qui se haussait
à la dignité de bien-être et de cette forme supérieure du silence, le calme. Les yeux de Charlotte la voyaient telle
qu'elle était. Juliette la dominait mais en réalité, c'est Charlotte qui devait veiller sur elle et la protéger sans cesse
de ses frasques, de ses infidélités. Elle ne supportait mal d'être tenue à l'écart. Avec une patience d'entomologiste,
elle avait fait l'inventaire du corps de Juliette et souhaitait chaque nuit s'en régaler. Elle s'arrêtait pas sur ce qui,
dans le corps, atteignait la perfection. La ligne souple du contour de son visage, du cou très long et de l'attache de
ses épaules, cette flexibilité qui fascinait tant Modigliani en peignant sa tendre compagne, Jeanne Hébuterne.
Charlotte avait connu la révélation en pénétrant pour la première fois dans l'appartement de celle qui allait devenir
sa Maîtresse et l'amour de sa vie. Elle n'avait ressenti aucune peur, elle si farouche, en découvrant dans une pièce
aménagée les martinets pendus aux poutres, les photos en évidence sur la commode de sycomore, comme une
provocation défiant son innocence et sa naïveté. Juliette était attentionnée, d'une courtoisie qu'elle n'avait jamais
connue avec les jeunes femmes de son âge. Elle était très impressionnée à la vue de tous ces objets initiatiques
dont elle ignorait, pour la plupart l'usage, mais desquels elle ne pouvait détacher son regard. Son imagination la
transportait soudain dans un univers qu'elle appréhendait sans pouvoir cependant en cerner les subtilités. Ces
nobles accessoires de cuir, d'acier ou de latex parlaient d'eux-mêmes. Ce n'était pas sans intention que Juliette lui
faisait découvrir ses objets rituels. Elle savait qu'elle fuyait plus que tout la banalité. Elle avait pressenti en elle son
sauvage et intime masochisme. Les accessoires de la domination peuvent paraître, quand on en ignore les dangers
et les douceurs d'un goût douteux. Comment une femme agrégée en lettres classiques, aussi classique d'allure
pouvait-elle oser ainsi décorer son cadre de vie d'objets de supplices ? L'exposition de ce matériel chirurgical,
pinces, spéculums, anneaux auraient pu la terroriser et l'inciter à fuir. Mais bien au contraire, cet étalage la rassura
et provoqua en elle un trouble profond. Juliette agissait telle qu'elle était dans la réalité, directement et sans détours.
Instinctivement, Charlotte lui faisait confiance, cédant à la curiosité, recommandant son âme à elle. Elle ne marchait
plus seule dans la nuit éprouvant un véritable soulagement d'avoir enfin trouver la maîtresse qui la guiderait. Malgré
le cuir, l'acier et le latex, elle est restée avec elle ce soir-là. Elle n'a plus quitté l'appartement et elle devenue l'attentive
compagne de Juliette. Car, en vérité, si elle avait le goût de l'aventure, si elle recherchait l'inattendu, elle aimait avant
tout se faire peur. Le jeu des situations insolites l'excitait et la séduisait. Le danger la grisait, la plongeait dans un état
second où tout son être se dédoublait, oubliant ainsi toutes les contraintes dressées par une éducation trop sévère.
Ce double jeu lui permettait de libérer certaines pulsions refoulées. De nature réservée, elle n'aurait jamais osé jouer
le rôle de l'esclave jusqu'à sa rencontre avec Juliette. La fierté dans sa soumission lui procurait une exaltation proche
de la jouissance. Était-ce seulement de ressentir la satisfaction de la femme aimée ? Ou de se livrer sans condition
à un tabou social et de le transgresser, avec l'alibi de plaire à son amante, d'agir sur son ordre. Elle apprit à crier haut
et fort qu'elle était devenue une putain quand un inconnu la prenait sous les yeux de Juliette. Agir en phase avec son
instinct de soumise la faisait infiniment jouir. Étant donné la manière dont sa Maîtresse l'avait livrée, elle aurait pu
songer que faire appel à sa pitié, était le meilleur moyen pour qu'elle redoublât de cruauté tant elle prenait plaisir à lui
arracher ou à lui faire arracher ces indubitables témoignages de son pouvoir. Ce fut elle qui remarqua la première que
le fouet de cuir, sous lequel elle avait d'abord gémi, la marquait beaucoup moins et donc permettait de faire durer la
peine et de recommencer parfois presque aussitôt. Elle ne souhaitait pas partir, mais si le supplice était le prix à payer
pour que sa Maîtresse continuât à l'aimer, elle espéra seulement qu'elle fût contente qu'elle l'eût subi, et attendit, toute
douce et muette, qu'on la ramenât vers elle. Sous le fouet qui la déchirait, elle se perdait dans une délirante absence
d'elle-même qui la rendait à l'amour. On s'étonna que Charlotte fût si changée. Elle se tenait plus droite, elle avait le
regard plus clair, mais surtout, ce qui frappait était la perfection de son immobilité, et la mesure de ses gestes. Elle
se sentait désormais, au cœur d'un rêve que l'on reconnaît et qui recommence. Elle avait enfin reconquis Juliette.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Juliette n'était pas du genre à accepter l'échec dans quelque domaine que ce soit
surtout auprès des femmes. Elle avait le sens de la compétition, exacerbé par la
pratique de l'équitation qu'elle pratiquait encore régulièrement. Rien ne lui plaisait
plus que l'odeur des écuries, monter et démonter des barres en carrière au petit
matin, s'endormir dans le van au retour d'un concours de saut d'obstacles. Elle
avait fait la connaissance de Sarah dans un club. Depuis, elle n'avait qu'une idée
en tête, la pousser à se soumettre totalement à elle, corps et âme. Elle était déjà
son amante attitrée depuis leur rencontre. Sarah s'était révélée chaque nuit de
leur vie languissante toujours plus fougueuse dans leurs ébats d'alcôve. Toutes
les femmes amoureuses ont le même âge, toutes deviennent des adolescentes
exclusives, inquiètes, tourmentées. Sarah n'échappait pas à la règle. Mais cela
ne déplaisait pas à Juliette. Elle était intelligente, sentimentale et charmante.
Mais surtout, elle pressentait en elle, un réel potentiel de soumission. Guidée par la
confiance qu'elle lui porterait, Juliette obtiendrait tout d'elle, la forcerait à concrétiser
tout ce qu'elle désirerait, surtout ce qu'elle n'osait pas intimement s'avouer. Confiance
aveugle indispensable pour Sarah lorsqu'un bandeau de velours ou un masque de cuir
recouvrirait ses yeux, lors de séances de soumission, en des lieux et en présence
d'inconnus. Les humiliations, les sévices sexuels et le fouet l'épanouiraient. Mais en
respectant la sécurité. Tout être humain a ses limites, l'esclave a les siennes.
Elles étaient devant une porte, à double battant, une antichambre étroite. Dans sa main, Juliette sentait
les doigts anxieux de Sarah. Elle tremblait, non de froid, elle savait ce qui l'attendait de l'autre coté. Bientôt,
elle connaitrait la révélation en pénétrant dans la cave du manoir. Un mélange de curiosité et d'angoisse
surgissait en elle. L'inattendu est une arme de séduction. Le jeu des situations insolites l'excitait et le danger
la grisait en la plongeant dans un état second où tout son être se sentait autoriser à se dédoubler, libérant ses
pulsions refoulées. Elle portait une robe droite descendant sous le genou avec une fente arrière jusqu'aux reins,
resserrée à la taille mais un peu lâche à la poitrine. Dessous, seulement une paire de bas noire tenue par un
porte-jarretelle. Dans une des poches de sa Maîtresse, la laisse métallique qui lui était destinée lestait sa veste.
Sarah frottait nerveusement ses cuisses et ses genoux les uns contre les autres faisant crisser ses bas. Elle
semblait adorer l'appréhension qui précédait sa première mise à l'épreuve, excitée par la sensation d'être
préparée ainsi à son sacrifice telle une vestale. Elle aurait seulement préféré être nue sous une longue cape.
L’entrée passée, Juliette l'entraîna dans un petit salon dont l’un des murs était occupé par un grand miroir. Elle se
glissa derrière elle, et souleva sa chevelure. Elle fit glisser la fermeture Éclair de sa robe de la nuque, jusqu’au bas
de ses reins, dégageant ses épaules et sa poitrine. Son vêtement tomba à ses pieds. Elle ne portait plus que ses
bas et une paire de talons hauts. Puis, elle dégrafa ses bas et les fit glisser le long de ses cuisses. Bientôt le
porte-jarretelle rejoignit le reste de sa parure au sol. Juliette lui ôta ses chaussures. Elle était totalement nue.
Juliette sortit de son sac un rosebud orné d'une couronne en rubis. Elle le prit dans ses doigts quelques instants
pour le réchauffer. Sarah se pencha alors en avant en écartant ses fesses pour faciliter l'intromission. Il avait été
décidé qu'elle serait privée de bâillon, pour l'entendre crier mais qu'en revanche un bandeau l'interdirait de voir
ceux qui la fouetteraient ou ceux qui auraient envie de la posséder par tous les orifices naturels selon leur fantaisie.
Sa Maîtresse lui enserra le cou d'un collier et lui passa à ses chevilles ainsi qu'à ses poignets des bracelets.
Sarah se regarda furtivement dans le miroir avant que Juliette noue le bandeau sur son visage. Elle se trouva belle
dans le secret de sa nudité et la noblesse du cuir. L'esclavage, c'est un peu comme l'amour, le vertige en plus.
Le temps de réprimer son angoisse, la porte s'ouvrit. Elles reconnurent aussitôt Béatrice. Sa mince silhouette
était entièrement vêtue de noir, du col officier de son chemisier, jusqu’à ses bottes en cuir. Juliette lui tendit sans
hésiter la dragonne de sa laisse. Elle s'en saisit de ses mains gantées de cuir.
- La nudité te va bien. Tu as un corps superbe, fait pour le sexe et pour le fouet.
- Merci Madame, répondit Sarah.
Elle ouvrit les deux battants et la guida vers son sacrifice; le lien pendait entre elles deux. Elle ne la tira pas,
comme on mène un animal. Elle marchait derrière elle, les mains liées dans le dos, en se cambrant au maximum,
projetant sa poitrine en faisant saillir ses reins. Attachée, mais libre, elle s'offrait. Au fond de la salle, éclairée par des
projecteurs, l’attendait une croix de saint André. À coté d'elle se tenait une jeune fille brune aux cheveux très courts.
- Je m’appelle Claire.
- Et moi, Sarah, lui répondit-elle d’une voix respectueuse.
- Nous allons beaucoup te faire souffrir.
- Je sais que Juliette vous l’a demandé.
- Madame a décidé: nous irons au bout de ce qu’elle a choisi pour vous, mais vous connaissez le code du safeword.
- Je le connais et je suis prête.
Claire lui entrava les chevilles et les poignets en fixant aux bracelets des cordes maintenus à la croix par des chaînes.
Elle était écartelée, face à la salle plongée dans l'obscurité. Sarah savait que des yeux l'observaient, imaginant les
tortures qu’ils aimeraient faire subir à sa fière poitrine, ou à son sexe ouvert. Mais seul, le regard de sa Maîtresse lui
importait, en espérant qu'elle la trouve digne de lui appartenir. Atteindrait-elle le niveau de perfection qui sublimerait
leur relation périlleuse. Il était essentiel pour elle de se donner sans réserve, sans rien attendre en retour que de
mériter le rang et le titre d'esclave choisie parmi toutes, pour ne susciter aucun reproche, ou plus simplement par orgueil
ou par fierté. Donner cet immense bonheur à la femme qu'elle aimait était une préoccupation majeure, bien plus que la
concrétisation de ses fantasmes masochistes. L'une comme l'autre ne devaient pas se décevoir mais en respectant les
limites à ne pas franchir. Sarah avait ses limites, l'esclave qu'elle allait devenir aurait les siennes. Juliette ne l'ignorait pas.
Sur une table basse, un martinet à longues lanières en cuir, un fouet dont la mèche est tressé de deux cuirs différents,
et une fine cravache. Claire prit le fouet, et lança son bras. La lanière s’enroula autour de sa taille et le serpent la mordit
au centre de son ventre. Le coup fut doublé au même endroit par le martinet. Bientôt, ce fut le haut des cuisses qui attira
l'attention. Jamais auparavant, ces parties de son corps n'avaient été touchées même par Juliette. Et quand les lanières
s'attaquèrent à ses seins en lacérant leurs pointes, elle comprit qu'elle serait intégralement fouettée sauf au visage.
Puis c’est le haut de ses cuisses qui fut l’objet de leurs attentions. En écho, les lanières atteignirent son pubis mais avec
plus de délicatesse. Elle cria sa douleur, comme la femme qu'elle avait entendue dans le couloir. Elle aussi avait souffert,
nue et crucifiée comme elle. Plus Claire frappait fort et plus Sarah s'offrait. Elle souffrait, mais elle dominait sa souffrance:
le plaisir qui naissait insidieusement en elle la dépassait, la stigmatisait. Elle ressentait sa première jouissance cérébrale.
Claire recommença méthodiquement à la flageller, lentement, alternant fouet et martinet, descendant et montant de ses
épaules à ses cuisses, en quadrillant tout son corps, afin que les traces fussent nettes. La tête penchée sur le coté, elle
pendait au bout de ses bras crucifiés. Bientôt, la croix qui la soutenait fut basculée vers l'avant parfaitement à l'horizontale.
On lui ôta le rosebud puis une large olive métallique pénétra sans préparation son anus lui arrachant un cri de douleur.
C'était un crochet anal. Claire attrapa le lien de sa chevelure et le passa dans l’anneau de métal, elle tira, cabrant sa tête
en arrière. Une main adroite malaxa les pointes de ses seins pour les durcir avant de les prendre en étau par des pinces
dentelées. Les deux mâchoires mordirent sa chair. Tout cela était nouveau pour elle, mais elle se montrait courageuse.
Pas un instant, elle n'eut l'idée d'arrêter la séance en prononçant le code du safeword. Elle se découvrait plus masochiste
qu'elle ne le pensait. Pour Claire, il était grand temps de franchir une nouvelle étape dans la séance. Ce furent les brûlures
par une bougie. Les premières perles de cire brûlantes s'écrasèrent sur ses épaules. Bientôt les larmes de feu atteignirent
ses seins zébrés par le fouet. Enfin la brûlure gagna son périnée entre les deux voies intimes. Dans son esprit échauffé
par cette succession de peurs, de douleurs et de plaisirs entremêlés, des images fulgurantes de sacrifice déferlèrent en
elle. Elle se surprit à chuchoter "merci" à chaque nouveau coup alors même que sa chair se déchirait et que son sang
coulait. Elle allait gagner la considération de Juliette. Devenir esclave, digne de ce nom. C'était pour elle comme l'amour
avec une excitation vertigineuse en plus. La fin de la soirée s'écoula comme dans un rêve. Après avoir ôté le crochet anal,
on rétablit la croix de saint André à la verticale, pour la libérer de ses liens. Honteuse mais fière, elle avait joui des
traitements infligés par la seule volonté de sa Maîtresse. Juliette la rejoignit, recouvra ses épaules d'une cape et l'embrassa.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Il était moins de minuit quand nous entrâmes au Club 7 et nous allâmes nous asseoir tous les
trois dans un angle où un guéridon était encore libre. Xavier commanda du champagne et Marie
s'installa à côté de Juliette. Le contraste entre les deux femmes avait de quoi satisfaire un honnête
homme. Marie était blonde, avec la fragilité apparente de la porcelaine de Saxe et de grands yeux
bleus pleins d'innocence. Juliette, brune aux cheveux courts, un fauve racé, très sportive, croquant
la vie à pleines dents et les jolies filles. Peu à peu, nos pupilles s'habituèrent à la pénombre qui
régnait. L'endroit était frais, agréable, avec une musique anglo-saxonne en fond sonore; tout au
bout de la salle, il y avait un grand rideau derrière lequel nous entendions par instants des éclats
de rire et des exclamations. Autour de nuit, des couples flirtaient sans trop de retenue et Xavier
leva son verre en direction de Marie qui lui répondit avec un sourire. Ils étaient beaux tous les deux
et très amoureux l'un de l'autre. Ils ne s'adonnaient désormais plus aux jeux échangistes qu'ils
pratiquaient autrefois. Le champagne était délicieusement frais et pétillant. Bientôt, une jeune femme
passa devant nous qui attira tout de suite l'attention de Juliette. Elle était ravissante, cheveux blonds
coiffés en queue de cheval, longiligne, le visage souriant, bronzée. Sa silhouette allongée était mise
valeur par une jupe noire très courte montrant des bas qui luisaient langoureusement. Un charme fou
et une distinction naturelle. Le Club 7 était un établissement dont l'organisation était sans défaut.
On pouvait très bien rester dans la première salle et y boire un verre tranquillement dans une atmosphère
qui ne dépassait pas le flirt un peu poussé. La jeune femme qui venait d'arriver s'était assise non loin de
nous et nous aurions juré qu'elle venait là pour la première fois. À la table voisine, un couple, lèvres soudées,
s'étreignait passionnément et la main de l'homme était invisible sous la robe de sa compagne dont les jambes
frémissaient par instants, s'ouvraient insensiblement, puis se refermaient comme sous l'effet d'un retour de
pudeur. Soudain, ils se levèrent et disparurent derrière le rideau rouge. Marie avait imperceptiblement changé
d'attitude et Xavier la connaissait suffisamment pour deviner qu'elle avait très envie de lui et encore plus d'aller
jeter un coup d'œil dans l'autre salle. Juliette de son coté, avait entrepris de faire connaissance de la ravissante
blonde. Une conquête facile et surtout très agréable, d'autant que l'attirance paraissait réciproque. Elle avait de
belles mains. Manifestement sous son chemisier noir, elle ne portait pas de soutien-gorge car on voyait ses
seins se mouvoir sans entrave. Sous des airs de jeune femme BCBG, elle devait avoir un tempérament de feu.
Elles décidèrent toutes les deux après avoir échangé quelques paroles anodines de rejoindre Marie et Xavier
dans l'autre salle, derrière le rideau. Sur les banquettes garnies de coussins qui faisaient le tour de la pièce
surchauffée, des couples faisaient l'amour sans retenue. Quelque part, s'éleva un long gémissement de plaisir.
La douce Marie avait repris ses petits travers dont Xavier avait l'habitude. Un inconnu la contempla, surpris de
leur sagesse, puis jeta un bref regard à Xavier, comme pour solliciter une autorisation. Au Club 7, tout le monde
était bien élevé. Voyant qu'il n'y avait aucun refus, il se baissa souplement vers Marie qui gardait obstinément
les paupières closes et, la prenant par la taille, la redressa doucement jusqu'à ce qu'elle fût agenouillée devant
lui. Puis il releva sa robe le plus haut possible dans son dos et défit lentement le tanga en soie jaune qui voilait
ses hanches. Elle frémit quand il commença à caresser ses fesses nues qui se tendaient vers lui. Elle adorait
se faire prendre par un inconnu dont elle se refusait à voir les traits, ce qui devait combler son fantasme favori.
Juliette avait conquis la ravissante blonde. Elle s'appelait Sarah. Le désir n'a jamais l'épaisseur qu'il a dans le
silence. Elles s'embrassaient amoureusement, les langues entremêlées. À genoux, la main de Juliette allait à
la découverte des merveilles entrevues dans le décolleté de Sarah. Ses seins tenaient juste dans la paume de
sa main et avaient une fermeté remarquable. Le bout des doigts caressait, tour à tour, chaque auréole et elle
sentait les pointes commencer à s'ériger. Elle la fit basculer pour l'allonger sur la banquette. Elle fermait les
yeux mais sa respiration avait changé de rythme. Elle couvrit son visage de baisers par de multiples touches
délicates, sur les lèvres, les yeux, passant sa langue derrière son oreille, ce qui la fit frémir. Sarah pinçait les
pointes des seins de Juliette. Après lui avoir ôté ses talons hauts, Juliette commença à faire glisser sa main
le long de la jambe dont le galbe du mollet était parfait, sa main crissait sur les bas. Bientôt la main continua
sa reptation au dessus du genou, vers l'entrecuisse de Sarah. Juliette s'aperçut qu'elle ne portait rien d'autre
sous sa paire de bas. Sarah riva son regard sur les doigts de Juliette qui parcouraient sa fente de plus en plus
vite tandis que son clitoris, bien décalotté, pointait tel un dard. Pendant ce temps, Marie venait de jouir.
Dans une alcôve plongée dans la pénombre, une ravissante blonde aux cheveux courts, commençait à se déshabiller;
sa jupe flottait au gré de ses mouvements; par moments, elle s’ouvrait sur le côté laissant apparaître la blancheur d’une
cuisse nue jusqu’au niveau de l'aine; elle attrapa le bas de la jupe et la fit voler, découvrant volontairement ses jambes
au regard de l’assistance; elle défit les boutons de son chemisier dévoilant son ventre en ondulant des hanches dans
un balancement lascif; un homme s'enhardissant lui ôta; le soutien-gorge descendu fit apparaître l'aréoles de ses seins.
Elle s’exhibait sans retenue; deux autres invités s’approchèrent, un dégrafa le soutien-gorge, libérant les seins qui étaient
déjà fièrement dressés; il les caressa et les malaxa sans douceur; le second attoucha ses fesses; elle était maintenant nue.
De nombreuses mains prirent alors possession de son corps offert, aucune partie ne fut oubliée; les doigts fouillèrent son
vagin et son anus; elle demanda à être prise; un homme s’allongea sur elle, la pénétra tout aussi rapidement et commença
des mouvements de va-et-vient; un sexe s’approcha de sa bouche, elle happa le membre viril qui s'enfonça dans sa gorge.
Sarah et Juliette avaient choisi de profiter d'un recoin sombre de la salle pour s'abandonner de façon plus discrète. Elles
étaient entièrement nues maintenant. Étendue de tout son long sur le dos, les bras rejetés loin en arrière, offerte, Juliette
avait décidé de la dompter, de la soumettre totalement, de la rabaisser, de l'anéantir presque. Mais le lieu ne s'y prêtait pas.
Elle se jura en elle-même de parvenir à ses fins. Comme dans un rêve, sous ses caresses, elle entendit le feulement de
Sarah qui se cambrait de tous ses muscles. Un instant ses cuisses se resserrèrent convulsivement autour de la tête de
Juliette puis s'écartèrent de nouveau dans un mouvement d'abandon. Juliette plongea ses doigts humides dans l'intimité
moite, constatant non sans fierté, que Sarah avait réellement joui. Les portant à sa bouche après, elle les lècha longtemps
entre ses lèvres, se délectant de l'éjaculat mêlé à la cyprine. Elle ne s'était pas trompé dans l'analyse qu'elle avait faite
sur le comportement de Sarah. Après un apprentissage sérieux et continu, elle deviendrait une parfaite soumise.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Une sibylle est une prophétesse, une femme qui fait œuvre de divination. Le culte des sibylles
serait né en réaction contre les prêtres d'Apollon devenus trop puissants. On cite en général
plusieurs sibylles qui vivaient à Délos, Delphes, mais la première sibylle fut très probablement
Cassandre. On attribuait les oracles sibyllins à la reine Saba, la sibylle de Cumes en Italie, qui
les auraient reçus des dieux et apportés au roi Tarquin, qui fonda des collèges destinés à leur
conservation au Capitole. D'Apollon, elle avait reçu le privilège de vivre un nombre d'années
égal à celui des grains de sel que pouvait contenir sa main. Elle vécut si longtemps qu'il ne lui
resta plus que le son de sa voix. L'oracle de Dodone avait été institué par la volonté de Zeus
qui y envoya une colombe dotée du don de la parole qu'il avait offerte à la ville de Thèbes en
Epire. L'oiseau s'arrêta dans la forêt de Dodone et transmit le désir du dieu aux habitants. La
sibylle de Dodone interprétait le bruit d'une fontaine qui y coulait, ou celui de vases d'érain
s'entrechoquant autour d'une statue du même métal qui les soutenait.
Mais en général, les prophêtesses demeuraient dans les temples et, avant de rendre l'oracle, absorbaient des
herbes possédant des vertus spécifiques ou inhalaient des vapeurs d'origine volcanique, qui les mettaient dans
un état de transe. Ainsi, le devin de Lébade commençait par se purifier dans une source, puis il se penchait sur
un gouffre en tenant des galettes de miel destinées au démon qui s'y cachaient. Violemment précipité dans cet
abîme, il était au bout de quelques minutes, projeté à l'extérieur, inconscient et, en reprenant ses sens, décrivait
les visions prophétiques qu'il avait eues et que des prêtres interprétaient.
Calchas, le devin qui interprétait le vol des oiseaux, vit un jour, un serpent dévorer des oisillons et leur mère avant
d'être changé en pierre et prédit la durée du siège de Troie: dix ans. Il devait mourir s'il était dépassé par un autre
devin, et ce fut le cas lorsque Mopsos résolut des énigmes qu'il n'avait pu résoudre. Consultés par les gouvernants
et les chefs militaires, les sibylles et les devins, qui avaient dominé le monde hellène en entier, firent preuve de tant
de partialité qu'ils perdirant tout crédit.
Dans la mythologie grecque, la sibylle est une prêtresse qui personnalisait la divination et prophétisait. Elles le
faisaient dans un langage énigmatique permettant de nombreuses interprétations, ce qui les mettait à l'abri de
toute contestation ultérieure. Fameuse est sa prophétie orale pour un soldat "Ibis redibis non morieris in bello". Si
une virgule est placée avant le "non", la phrase devient "Tu iras, tu reviendras, tu ne mourras pas en guerre", mais
si la virgule était placée après le "non", la phrase est "Tu iras, tu ne reviendras pas, tu mourras en guerre".
Cette pratique, ainsi que l'ambiguïté de leur apparence, a donné le qualificatif de "sibyllin" qu'on attribue à des
écrits ou des paroles obscures, énigmatiques, mystérieuses ou à double sens. La sibylle figure l'être humain élevé
à une dimension surnaturelle, lui permettant de communiquer avec le divin et d'en livrer les messages, tels le
possédé, le prophète, l'écho des oracles, l'instrument de la révélation. Les sibylles furent considérées comme des
émanations de la sagesse divine, aussi vieilles que le monde, et dépositaires de la révélation primitive: elles seraient
à ce titre le symbole même de la révélation. Aussi n'a-t-on pas manqué de rapprocher le nombre des douze sibylles
de celui des douze apôtres et de peindre ou de sculpter leurs effigies dans des églises.
Au Ier siècle avant J.-C., on dénombrait douze sibylles. la sibylle d'Érythrée, aussi appelée Hérophilé, vient de la ville
d'Ionie. Hérophilé a la particularité de donner ses prédictions en vers. Elle a vécu au temps des Argonautes et de la
guerre de Troie. Elle est décédée à l'âge de cent-dix ans et est enterrée à Troade. Mais certains disent que cette
Sibylle d'Érythrée serait la même que de Cumes. La sibylle tiburtine ou Albunéa, la sibylle hellespontine, la sibylle
phrygienne, la sibylle persique. Elle est la fille de Berosos et d’Erymanthé et on la nomme parfois Sabbé. La sibylle
libyque, fille du dieu Zeus et de la fille de Poséidon, la nymphe thessalienne Lamia. La sibylle cimmérienne, celle de
Delphes, la sibylle samienne, la sibylle Agrippa, la sibylle de Marpessos et enfin la sibylle de Cumes, près de Naples.
Elle a vécu en même temps qu’Énée. Le poète Ovide raconte dans ses Métamorphoses qu’Apollon, épris des charmes
de la sibylle de Cumes, offrit de réaliser son vœu le plus cher en échange de ses faveurs. Feignant d'accepter sa
proposition, elle lui demanda autant d'années de vie que sa main contenait de grains de sable. Mais, elle n'honora pas
sa promesse. Or elle avait omis de formuler son vœu de manière à conserver toujours la fraîcheur de ses vingt ans et
sa main contenait un millier de grains au moment de son vœu. Apollon l'exauça à la lettre, changeant ainsi le souhait
en malédiction. Elle se mit à vieillir progressivement au fur et à mesure de son interminable existence, jusqu'à demeurer
toute recroquevillée dans une bouteille suspendue au plafond de sa cave.
Les Romains conservaient pieusement dans le temple de Jupiter, les Livres sibyllins, qui auraient été vendus par une
vieille femme, peut-être la Sibylle de Cumes, à Tarquin le Superbe, au sixième siècle av. J.-C. Celle-ci se rendit auprès
du roi avec neuf livres oraculaires, et lui en demanda une énorme somme. Il se moqua d'elle et la renvoya; elle brûla
trois des livres, et lui offrit les six restants pour la même somme. Tarquin refusant toujours de payer, elle en brûla trois
autres, et lui offrit les trois derniers, toujours au même prix. Cette fois-ci Tarquin consulta un conseil de prêtres, les
Augures, qui déplorèrent la perte des six livres et lui conseillèrent d'acheter ceux qui restaient.
En réalité, la Sibylle est un être imaginaire, sans âge, dont l’existence se passe en quelque sorte hors du temps, sans
être attachée à quelque lieu ou époque que ce soit. Cependant elle se manifeste dans des écrits prophétiques. Àpartir
du troisième siècle avant J.C., le personnage de la Sibylle devient si populaire qu’il se multiplie. Ainsi, Varron, au premier
siècle avant J.C., compte déjà trente personnages de Sibylle différents et les range selon une classification thématique
et géographique, si bien qu’apparaissent dix Sibylles quasi-officielles. Un exemple montre particulièrement la popularité
de cette croyance. les Pères de l’Eglise, Irénée et Origène ont tout simplement repris des prophéties sibyllines et donc
païennes dans leurs œuvres annonçant l’arrivée du Messie.
Bibliographie et références:
- Sabina Crippa, "La voce et la visione"
- J. Schmidt, "Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine"
- Virgile, "Les Bucoliques"
- Virgile, "Enéide"
- J. Pigeaud, "Les Sibylles"
- J.M Roessli, "Vies et métamorphoses de la Sibylle"
- M. Galley, "La Sibylle, de l'Antiquité à nos jours"
- F. Lecocq, "La Sibylle Europa"
- L. Gérard, "La Sibylle et Salomon"
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Ce fut un coup frappé à la porte qui la réveilla, deux heures plus tard. Déjà, le désir parcourait son corps.
La persévérance signifiait qu'il prenait très au sérieux les sentiments qu'il éprouvait pour elle. Mais en même
temps, toutes les attentions qu'il lui prodiguait la déstabilisaient. Elles ne lui laissaient pas le temps de souffler
et rendaient plus difficile encore la possibilité de lui résister. Charlotte songea à s'enivrer avec le champagne.
Ainsi elle n'aurait pas à réfléchir ni à prendre de décision. Elle porterait le bandeau. Tout ne lui serait pas infligé
à la fois, elle aurait le loisir de crier, de se débattre, mais de jouir aussi, tant il prenait plaisir à lui arracher ces
indubitables témoignages de son pouvoir. Il n'était pas dans ses habitudes de fuir les responsabilités.
Elle avait découvert la subtilité et la délicatesse du jeu des relations entre le maître et son esclave. Elle devait
savoir indiquer à l'inconnu les limites à ne pas franchir. L'autorité absolue est un savant jeu d'équilibre, le moindre
faux pas romprait l'harmonie et au-delà briserait la considération qu'ils se porteraient l'un à l'autre. Toute femme
a ses limites, elle a les siennes. Il ne pourrait aller au delà des limites acceptées, moralement ou physiquement.
Toute dérogation à cette règle serait dangereuse. En cela, elle s'accorderait du plaisir et une nuit d'amour car il
avait la générosité de ne pas la priver d'orgasme. Charlotte devrait lui accorder les privilèges de sa fonction. Lui
procurer le bonheur grisant de la dominer tout en se préservant quelque indépendance, car alors la punition qui
s'ensuivrait serait source de plaisir pour l'un et l'autre. Se soumettre, endurer, désobéir et jouir dans la contrainte.
Elle avait pris conscience de son pouvoir sur l'homme. Car c'est une évidence qu'ignorent les non-initiés à cet
univers qu'elle pénétrait, marginal et si envoûtant. Il ne serait jamais celui que l'on croit. En réalité il serait en état
de dépendance totale vis à vis d'elle. Il existerait et ne trouverait sa place ou sa justification que par rapport à elle.
Par ce jeu subtil de rapports de force, elle serait certainement celle qui exercerait le véritable pouvoir dans leur
relation. Même s'il la pousserait certainement au paroxysme de l'épuisement et de la souffrance physiques lors
de séances très éprouvantes. Elle l'accepterait tout de lui pour autant qu'il n'abuse pas trop de la situation de
dépendance engendrée par l'amour qu'elle lui portait en la forçant à accepter des épreuves trop humiliantes.
Elle se pencha au-dessus des lis, huma leur parfum. Elle aimait les fleurs fraîches, le champagne, le déshabillé
et le symbole des menottes. Mais qui ne les aimerait pas ? Cela ne signifiait pas qu'elle était prête à succomber
à la requête de l'inconnu. Et toutes ces attentions. Elle ne savait pas ce qu'il pensait vraiment d'elle. Elle avait
voulu le séduire, mais en réalité, il l'avait soumise. Sur la terrasse de la suite, elle avait désiré être sodomisée et
elle avait joui mais ensuite dans le reflet de la lumière de la chambre, attachée, l'homme l'avait fouettée avec sa
ceinture. Les traces sur son corps la rendaient fière. Elle souhaita seulement qu'il fut également heureux, si le
le supplice était le prix à payer pour que son amant continuât à l'aimer. Pour s'engager plus avant, elle aurait
besoin de savoir qu'il l'aimait. Mais comment pouvait-il le lui prouver ? Lui avait-elle, à dessein, assigné une
tâche impossible ? Avait-elle aussi peur qu'il le pensait ? Charlotte portait un collier de soumission mais elle
n'avait pas les clefs, encore moins celles des chaînes de leur relation amoureuse.
Elle se sentait incapable de répondre à toutes ces questions. Elle prit la paire de menottes et le bandeau. Elle fit
glisser ce dernier entre ses doigts. Devait-elle poursuivre leur relation et offrir une chance à ce lien si fort qui les
unissait ? Elle n'aurait su le dire mais secrètement elle l'espérait. Son corps l'exigeait. Alors que dix-neuf heures
approchait, elle se doucha, et s'habilla. Une simple robe légère, et en dessous une paire de bas tenue par un
porte-jarretelle; porter des sous-vêtements aurait été maladroit. Elle noua le bandeau sur ses yeux. Les cinq
minutes passèrent trop vite et lorsqu'on frappa à la porte, elle se sentit la gorge sèche. Elle l'entendit rentrer.
Sa voix profonde, sensuelle, fit courir un frisson le long de son dos et naître aussitôt le désir au creux de ses reins,
de son ventre. Déjà, ses seins se dressaient, pressant la soie de son décolleté. Très vite, elle compris qu'elle
avait pris la bonne décision. Et qu'importe ce qu'il adviendrait ensuite, elle était prête à vivre tous ses fantasmes.
- Il y a une chose qu'il faut que vous sachiez si vous me prenez en charge ce soir.
- De quoi s'agit-il ?
- Je ne porte pas de lingerie. Par conséquent, je suis nue sous ma robe.
- J'aimerais beaucoup voir.
Les doigts tremblants, elle saisit l'ourlet et fit remonter le tissu le long de sa cuisse. Jamais elle ne s'était sentie aussi
indécente et elle adorait cela. Elle écarta légèrement les cuisses. Elle se sentait déjà humide, prête pour lui. S'il ne la
touchait pas très vite, elle allait s'évanouir. Il laissa un doigt glisser vers l'intérieur de son entrecuisse, puis il effleura
son clitoris. Charlotte frissonna, le corps parcouru de sensations délicieuses.
- Nous n'allons pas faire l'amour ?
- D'abord, nous allons poursuivre votre apprentissage. Avez-vous aimé la séance d'hier ?
- Oui, je vous aime quand vous me dominez.
Elle se sentait rassurée. Il lui ordonna de se déshabiller totalement et de se débarrasser de ses talons hauts. Il glissa
quelque chose de doux et de soyeux autour de ses poignets et l'attacha. Elle testa ses liens. Elle pouvait bouger de
quelques centimètres. Ce qu'elle fit, et dans la position où elle se trouvait, le désir crût soudain dans ses reins. Alors
il décida de la contraindre, les bras maintenus dans le dos à l'aide de la paire de menottes métalliques.
- Je voudrais vous fouetter, et cette fois, je vous le demande. Acceptez-vous ?
- Vous connaissez la réponse, je vous aime.
Il lui enchaîna les mains au dessus de sa tête, à l'anneau fixé au plafond qui soutenait le lustre de la chambre. Quand
elle fut ainsi liée, il l'embrassa. Lorsqu'elle reçut le premier coup de fouet, elle comprit qu'il s'agissait d'un martinet souple
utilisé de façon à lui chauffer le corps avant d'autres coups plus violents. Puis, du martinet, l'homme passa à la cravache.
Elle en devina la morsure particulière au creux de ses reins. Cela devait être une cravache longue et fine, d'une souplesse
trompeuse et d'un aspect presque rassurant. Maniée avec précision et nuance, chaque coup reçu lui semblait différent,
selon que la mèche de cuir la frappait à plat, ou au contraire sur toute la longueur de la tige. Charlotte oublia toutes ses
résolutions pour se mettre à crier sous la morsure intolérable des coups. Le tout avait duré une dizaine de minutes. Il
s'arrêta. Elle ressentit un apaisement. L'inconnu lui ôta le bandeau qui la rendait aveugle.
Quand il la prit dans ses bras, le coton de sa chemise lui agaça la pointe des seins. Il l'embrassa, l'étendit sur le lit, se
coucha contre elle, et lentement et tendrement, il la prit, allant et venant dans les deux voies qui lui étaient offertes, pour
finalement se répandre dans sa bouche, qu'ensuite il embrassa encore. Elle trouva la force de lui répéter qu'elle l'aimait.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Elle prit l'ascenseur, les paumes moites, le cœur battant à tout rompre. Pour accompagner son
string, elle s'était offert un soutien-gorge très pigeonnant, dont le voile léger couvrait à peine ses
seins. Et la caresse de son corsage sur leur pointes dressées ajoutait encore à son excitation. Un
porte-jarretelles assorti et une paire de bas noire. Tout ce qui restait à savoir, c'était le rôle qu'elle
allait jouer, l'assistante ou la soumise ? À cette perspective, un désir violent assaillit ses reins.
Au creux de ses cuisses, la dentelle du string était déjà humide. Des réactions dont Juliette ne
saurait rien. Ses doigts serrèrent la poignée. Les pensées se bousculaient dans son esprit, de
plus en plus confuses. Peu importaient les risques. Elle s'aimait trop en femme audacieuse pour
s'arrêter en si bon chemin. Pensait-elle à elle au moins ? Sa Maîtresse était passionnée et ne
vivait que pour sa passion: le sadomasochisme. Cette philosophie représentait à ses yeux un
mode de vie idéal. Elle adorait alterner les douleurs et les langueurs, les délices et les supplices.
Charlotte est très masochiste. Juliette peut tout obtenir d'elle, la forcer, concrétiser tous ses
fantasmes. Un mélange de curiosité et de détresse surgissait en elle mais le jeu des situations
insolite l'excitait trop pour se dérober. Ce soir, elle s'offrirait en esclave sexuel docile et insatiable.
À peine la porte franchie, une voix lui ordonna de se présenter, ce qu'elle fit instantanément. Pour que tous les
spectateurs puissent apprécier son obéissance, elle se retourna lentement. Des voix emplissaient l'espace sans
qu'elle fût capable de dire à combien de personnes elles appartenaient. Six ou huit, peut-être davantage. Un doigt
força brusquement ses reins avec violence. Surprise par la douleur, elle réagit avec insolence en tentant d'échapper
à l'index qui continuait à vouloir s'insinuer en elle. Celui qui la violait ainsi, sans préparation la menaçait durement.
Les hommes en face de Charlotte regardaient les jambes gainées de soie, et de chaque coté des cuisses, le reflet
voluptueux des jarretelles. Les bottes en cuir affinaient sa silhouette. Insensiblement, elle écarta les genoux, leur
laissant voir leur face intime et leur reflet. Elle suivait derrière les cils baissés leur impatience, attendant que le
compas de ses cuisses soit assez ouvert pour dévoiler le pubis et, au-dessous, son sexe dans toute sa splendeur,
bouche fermée et rose, au fond du sillon ombré du mont de Vénus. Elle sentit deux mains se plaquer sur ses reins,
la presser, soulever sa jupe et des lèvres se coller à sa chair, tandis que deux autres caressaient ses seins avec
ardeur, érigeant leurs pointes douloureusement. À nouveau, on lui demanda de se tourner. Un long silence suivit.
À nouveau, ses reins furent violentés, ses fesses subirent l'ardeur caresse de mains nerveuses, son anus fut frôlé
par un doigt inquisiteur, son sexe fut caressé par un index pénétrant. Soudain, sous sa main qui pendait le long de
ses cuisses, elle sentit un phallus raidi et palpitant. Elle le prit, tandis que l'homme caressait son sexe avec passion,
elle lui prodigua quelques douces caresses de ses doigts effilés. Le désir s'empara de lui. Il se plaqua contre son
ventre et chercha, debout contre le mur, à glisser sa verge entre ses cuisses ouvertes. La soirée avait commencé.
Subitement, elle se dégagea, se tourna; il la plaqua face au mur, affolée, elle sentit le membre glisser entre ses
reins; elle goûta la sensation de cette chair conquérante et raidie; lui, la bouche à son oreille, lui ordonna de s'ouvrir,
en lui pinçant un sein d'une main, l'autre fouillant les fesses et son entrecuisse. Brûlante, un désir tenace la tenaillait
d'être sodomisée par cet inconnu qui semblait si maître de lui. Mais il se redressa et lui glissa son sexe entre les
doigts tandis qu'il lui torturait les mamelons. Charlotte se complut à caresser le membre au gland turgescent, la
verge nerveuse et renflée dont elle sentait les veines saillantes. Rien ne l'arrêterait dans son désir d'abnégation.
Puis, il lui ordonna de s'agenouiller et de le prendre dans sa bouche; elle suça avec ferveur la verge enflammée
qui se cabrait sous sa langue. Le phallus était long et épais. Elle ouvrit la bouche et engloutit le sexe jusqu'à la
gorge; elle eut un hoquet tant il avait été enfoncé loin. Alors, dans la pièce silencieuse, s'éleva le bruit de la
succion. Charlotte n'était pas très experte, elle préférait sucer les femmes, mais c'était peut-être un charme de
plus. Avec effroi, elle pensa soudain à la déchéance de se retrouver ainsi agenouillée devant ce ventre nu, à
sucer cette virilité inconnue. Elle releva la tête, mais il la saisit par les cheveux et la força à engloutir le phallus
entre ses lèvre sensuelles, sous le regard lascif des invités.
Alors, au contact de cette main dominatrice, elle oublia tout, et ce fut une profusion de caresses instinctives qui
enveloppèrent la colonne de chair; les lèvres sucèrent les moindres recoins de ce vit. Le phallus devint si
volumineux qu'elle eut des difficultés à le conduire au terme de sa jouissance. Avec violence, il se contracta,
manquant de ressortir de ses lèvres. Il éjacula brusquement, innondant sa gorge d'un liquide qu'elle prit à coeur
à boire mystiquement, jusqu'à la dernière goutte. Elle vit la pièce tourner autour d'elle et se retrouva à plat ventre
sur un lit de fer. On la déshabilla totalement. On lui lia les chevilles avec des lanières de cuir, puis ses poignets
que l'on écarta en croix, comme ses cuisses. Ainsi écartelée, elle était offerte à des inconnus. Charlotte allait être
fouettée dans cette position humiliante, bras et cuisses écartés, sous la lumière qui rendait son corps impudique.
On la cingla brusquement avec une cravache. L'homme ne voulait pas lui faire mal, il voulait l'amener à ce degré
d'excitation qu'il savait procurer, pour en faire après son esclave et celle de ses invités. Il savait que cette croupe
consentirait à se laisser forcer par des verges inconnues, mais il voulait que tous profitassent cérébralement de
cette Vénus callipyge. Et les cinglements résonnèrent dans le silence, couvrant les soupirs de désir des hommes
penchés sur ce corps dans l'étreinte puissante du cuir. Les reins furent vite rouges et une chaleur intense irradia la
chair de Charlotte, amenant une intense excitation à ses intimités déjà exacerbées.
Sa tête était en feu, tenaillée de douleur, elle gémissait de douces souffrances. Elle résista longuement à son
ordre quand il voulut qu'elle écartât davantage les cuisses, et quand elle ne put plus résister, elle céda; tel un
pantin désarticulé, elle offrit le spectacle du sillon sombre de ses reins qui allait être forcé. Le silence retomba
et Charlotte, les yeux clos, goûtait la sensation de ces regards sur ses intimités secrètes, comme une caresse
imperceptible frôlant ses chairs, béantes. Elle ne sentit que la caresse du phallus qui s'insinua soudainement.
Il fut violent, poussant de ses reins, il força sous son gland compressible et humide, l'étroite bouche à s'ouvrir.
Et ce fut l'acte délicieux tant espéré de Sodome. Un long cri strident; elle s'y attendait pourtant, haletante, les
tempes battantes. Elle réalisait lentement la pénétration forcée de ce membre en elle. D'un seul coup, il s'était
enfoncé; sa voie étroite dilatée, distendue, lui faisait mal, mais en elle, était le priape enflammé, elle le devinait
fouiller ses reins. L'inconnu avait poussé dur. Oubliant la souffrance du viol, et fermant les yeux, elle laissa
échapper un cri, mais au fur et à mesure que l'homme sentait venir la volupté, le bruit de son intimité exigüe
déchirée par le membre, s'amplifia, devint plus précipité; il y eut quelques râles chez l'homme auxquels se
mêlèrent les plaintes de la jeune fille, puis ce fut le silence dans la salle sous le regard satisfait des invités.
Elle reçut la semence saccadée puis l'homme se retira, libérant Charlotte. Il venait de jeter dans ses entrailles
sa sève gluante et chaude. Son anus, tout empreint de sperme accepta sans peine un second membre qui la
pénétra profondément entre ses reins; le membre lui sembla colossal mais elle se laissa sodomiser par cet
inconnu car tel était son devoir. Un troisième voulant se frayer également un chemin au plus étroit la fit hurler.
Elle cria, comme sous le fouet. Quand il la lâcha, gémissante, dans un éclair, elle se vit délivrée, anéantie,
maudite. Elle avait crié sous le choc du phallus de l'homme comme jamais elle avait crié. Elle était profanée et
coupable. Sous les regards, sous les mains, sous les sexes qui l'outrageaient, sous les fouets qui la déchiraient,
elle se perdait dans une délirante absence d'elle-même qui la rendait à la soumission mais aussi à la délivrance.
Lorsque tous les invités furent assouvis, on la conduisit dans une chambre et on l’étendit sur un lit.
Charlotte avait été encore une fois, méritante, docile et obéissante. Elle ferma les yeux et s'endormit.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Eole avait séduit Thétis, la fille de Chiron, qui se trouva enceinte et fut changée en jument
par Poséidon, qui voulait la protéger de la colère de son père. Après la naissance d'Ocyrrhoé,
en grec ancien ????(?)??, Thétis fut placée parmi les étoiles, sous l'aspect de la constellation
du Cheval et l'enfant, ayant retrouvé sa forme normale, fut baptisée Arné par son père qui la
confia à Desmontès. Plus tard, elle fut séduite par Poséidon, et Desmontès, ayant découvert
qu'elle attendait un enfant, l'enferma dans un tombeau après lui avoir crevé les yeux. Elle y mit
au monde les jumeaux Boeotos et Eole, que Desmontès fit exposer sur le Mont Pélion pour
être dévorés par les fauves. Mais ils furent recueillis par un berger d'Icarie. Devenus adultes,
Poséidon, leur révéla le secret de leur naissance et leur ordonna de délivrer leur mère et de
tuer Desmontès; puis il rendit la vue à Mélanippe qui épousa Métapontos, le roi d'Icarie, qui
adopta Boeotos et Eole. Mais peu après, le roi décida de répudier son épouse et de se
remarier. Prenant le parti de leur mère, les jumeaux tuèrent la nouvelle reine, Autolyté, et
s'enfuirent. Dans la cité de Sicyone, on célébrait son honneur, les "mélanippies". Le viol
de Mélanippe par Poséidon se rapporte sans doute à la prise de possession par les Eoliens
des centres préhelléniques du culte du cheval. Elle était une des Amazones, sœur d'Antiope.
Dans la mythologie grecque, Mélanippe est la fille du centaure Chiron et de Chariclo. Son histoire n'est attestée que
dans les Métamorphoses d'Ovide. Elle est également connue sous le nom de Hippe ou Évippe. Chiron est un centaure
mais il ne fait pas partie de la famille des centaures rustres nés de l'union d'Ixion et de la nébuleuse Néphélé. Cronos
convoitait la belle Océanide Phylira et pour déjouer la surveillance de son épouse Rhéa, il se métamorphosa en cheval
pour l'approcher. C'est pourquoi Chiron était mi homme mi cheval. À sa naissance sa mère fut si choquée de voir
l'aspect monstrueux de son enfant qu'elle implora les dieux de la transformer en tilleul.
Chiron vivait dans une grotte du mont Pélion en Thessalie connue sous le nom de grotte de Phylira. Il était sage, bon et
instruit. Il parcourait les forêts et les bois où il acquit la connaissance des simples et des étoiles mais il possédait bien
d'autres sciences, notamment la médecine ou le tir à l'arc que lui avait enseigné Apollon. De même Artémis lui avait
donné des cours de chasse. Il fut un excellent précepteur pour de nombreux jeunes héros: Jason, Asclépios, et ses fils
Machaon et Podalirios, Actéon, Achille ou Enée furent instruits par ses soins. Il fut parfois aidé par Phénix à qui il avait
rendu la vue que lui avait ôtée son père.
Il épousa la nymphe Chariclo, fille de Cychreos et Stilbe, qui lui donna trois filles et un fils. Endéis, future mère de
Pélée. Chiron accueillit ce petit-fils et l'éleva au mieux. Il enseigna même à Pélée comment faire la cour à Thétis, qui
grâce à ses bons conseils deviendra sa femme. Toutefois elle passe aussi pour la fille de Sciron (roi de Mégare) et de
Chariclo. Chiron sauva Pélée qui avait été capturé par les centaures alors qu'il avait été abandonné sans armes par
Acaste. Chiron assista aux noces de Pélée et d'Harmonie et il fit cadeau d'une lance qu'Achille emporta à la guerre de
Troie et qui servit à soigner Télèphe blessé lui aussi par une flèche empoisonnée d'Héraclès.
Ocyrrhoé, fleuve rapide, nom qui fut choisi par son père car elle naquit près d’un cours d’eau tumultueux, avait hérité de
sa mère du don de prophétie. Elle apprit rapidement les secrets de son père. Un jour en pleine transe elle prédit au
jeune Asclépios (Esculape) confié à son père, qu'il aurait le pouvoir de guérir les mortels, et même de les ressusciter.
Il provoquera, ainsi, la colère des dieux et sera foudroyé par Zeus (Jupiter), avant d’être ressuscité. Puis elle se tourna
vers son père et commença à prédire ses souffrances, empoisonné par le sang de l’hydre. Mais les dieux l’empêchèrent
d’en dire plus et la métamorphosèrent en cavale. Elle est présentée comme une nymphe par Pausanias.
Melanippe ou Hippé, jument noire fut séduite par Eole alors qu'elle chassait sur le mont Pélion. Pour ne pas faire voir sa
grossesse à son père, elle s'enfuit dans les bois et elle demanda aux dieux de la transformer en jument. Elle est parfois
confondue avec la précédente. Quant à son fils, Carystos, il fut le fondateur éponyme de la ville de Carystos en Eubée.
Il passe parfois pour le père d'Aristée. Son nom lui aurait été donné par sa mère, parce qu'elle la met au monde au bord
d'un fleuve tumultueux. Elle possède en outre, à sa naissance, le don de prophétie tout comme sa mère.
Elle se rend un jour à la caverne de son père et là le trouve en compagnie d'Asclépios encore enfant. Elle prédit au
jeune dieu son destin, lui révélant qu'il aura le pouvoir de ressusciter les mortels mais qu'il provoquera, en l'utilisant,
l'ire de Zeus par qui il sera foudroyé, avant de connaître une nouvelle existence. Elle révèle aussi à Chiron qu'il perdra
son immortalité, pour ne pas souffrir éternellement par le poison de l'Hydre. Cela le fâcha. Comme elle s'apprête à en
dire davantage, elle est changée en jument par la "colère divine", en punition de son indiscrétion. Cette métamorphose
constituait également le sujet d'une tragédie perdue d'Euripide. Mélanippe est la reine des Amazones. Elle est aussi la
sœur d'Hippolyte. Elle acquit sa liberté au prix du baudrier qu'Eurysthée avait demandé au héros.
Mélanippe signifie cavale noire. Elle est la fille de Chiron. Elle aussi nommée Évippé. Séduite par Éole ou par Neptune,
elle se réfugia dans une grotte du Pélion, pour échapper au courroux paternel, et fut métamorphosée en cavale par Diane,
qui la plaça an nombre des constellations. D'autres traditions la font fille ou mère d'Éole, et disent que Chiron lui fit crever
les yeux, mais que Neptune lui rendit la vue. Suivant Hygin, c'est pour avoir méprisé Diane, que Mélanippe, qui jusqu'alors
s'appelait Thétis, fut changée en cavale. La constellation de Mélanippe, qui monte sur l'horizon au moment où le centaure
Chiron achève de se coucher, est désignée plus ordinairement sous le nom de Pégase. Elle est surtout connue pour être la
mère d'Éole et Béotos, homonyme distinct des deux précédents conçus avec Poséidon. Quant à son père, Chiron, Il mourut
à la suite de la bataille entre Héraclès et les autres Centaures. En soignant Elatos, il se blessa avec la flèche empoisonnée
d'Héraclès qui l'avait touché. Zeus l'honora en le plaçant au ciel sous la forme de la constellation du Centaure.
Bibliographie et références:
- Apollodore, "Bibliothèque"
- Hésiode, "Théogonie"
- Homère, "Iliade"
- Hygin,"Fables"
- Ovide, "Héroïdes"
- Ovide,"Métamorphoses"
- Pausanias, "Description de la Grèce"
- Pindare, "Odes"
- Pindare, "Pythiques"
- Strabon, "Géographie"
- Virgile, "Enéide"
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Un air doux remplit sa chambre. Elle est le lieu de toutes les libertés, de toutes les
expressions. Spacieuse, blanche, pour seuls meubles, en bois naturel, une commode
ronde et une simple coiffeuse avec deux miroirs. Un grand lit au centre, encadré de
voiles blancs qui accompagnent le moindre vent, deux grands fauteuils blancs au
cadre en bois. La nuit est magnifique. Elle est au même diapason de son attente.
Il n'y a qu'une heure qu'elles sont couchées, chacune dans une chambre, quand
Charlotte perçoit du mouvement dans le couloir, puis dans sa chambre. Le clair de
lune jette son halo fantomatique dans la pièce. Bien qu'elle tourne le dos à la porte,
Charlotte aperçoit dans la glace Juliette qui s'avance vers son lit. Elle est nue, ses
seins fermes et hauts placés ainsi que ses jambes galbées et bronzées lui confèrent
une silhouette indéniablement désirable. Elle soulève le drap et se glisse dessous.
Une légère brise tiède agite le rideau à la fenêtre. Juliette se blottit dans le dos de
son amie, telle une amante. Charlotte peut sentir ses cuisses brûlantes et ses
mamelons durs contre sa peau. Le désir comme tous les sens s'éveillent.
- Tu voulais enfin que je te l'avoue ? J'ai très envie de te faire l'amour.
Charlotte se retourne brusquement, Elle porte juste un tanga en soie noir.
- Juliette !
- Quoi ? Ne me dis pas que tu ne t'en doutais pas, quand même !
Charlotte s'allonge dans le lit en ramenant le drap sur sa poitrine.
- Je croyais que c'était un jeu, Juliette.
- Eh, bien non, je n'ai jamais été aussi sérieuse de ma vie.
Charlotte examine Juliette pour s'assurer qu'elle est sincère.
- Je ne suis pas lesbienne, affirme-t-elle au bout d'un moment.
- Comment tu le sais ?
- J'ai un amant.
- Et alors ? Tu as déjà essayé ? s'amuse Juliette.
- Tu sais bien que non.
- Alors, laisse-moi faire .. Après, tu prendras ta décision.
Les mains de Juliette lui prodiguent des caresses d'une douceur infinie. Elle accueille d'abord passivement le
baiser de son amie, avant de s'abandonner pour de bon et de lui rendre fougueusement la pareille. Juliette
faufile une main entre les fesses de Charlotte, puis son index suit la fente de sa vulve. Profitant de la réceptivité
de son amie, Juliette le pousse à l'intérieur, où elle découvre son sexe ouvert et humide. Ses cuisses sont moites
et ses fesses, très chaudes. Le corps de son amante trésaille, ses grognements sont sourds, sa tête totalement
rejetée en arrière. D’une brusque contraction, elle comprend que sa belle jouit. Les spasmes qui enferment ses
doigts en elle se font plus forts et désordonnés. Elle n’est plus que frissons. Elle vibre. Elle gémit. Elle râle.
Elle crie. C’est beau, une femme s’abandonnant à l’orgasme.
Après un instant de calme, ses convulsions reviennent avec plus de force. La respiration de Charlotte se bloque.
L’air de ses poumons est expulsé dans un long cri de plaisir. Un silence s’est fait dans la pièce. Contraste saisissant
avec les sons de nos ébats. Ce calme est reposant. On est bien, dans les bras l’une de l’autre. Le réverbère éclaire
légèrement la chambre. Une pénombre agréable noie la pièce et je devine plus que je ne vois le visage de Charlotte.
Et, bercées par les caresses douces et régulières, le sommeil a fini par nous saisir.
Bientôt, je me réveille. J’ai soif. Je me décolle du corps de mon amante de la nuit en tentant de ne pas la réveiller.
Je reste quelques instants appuyée contre le chambranle de la porte. Je regarde sa silhouette, seulement éclairée
maintenant par le halo de la lune qui éclaire faiblement la chambre au travers des volets. Elle est belle. Plus grande
que moi, plus musclée aussi. Ses courts cheveux bruns lui donne un air androgyne irrésistible; j’entends son souffle.
Son corps bronzé s’étale lascivement sur le drap blanc. Je souris en m’écartant de la porte pour gagner la cuisine.
Il fait assez clair dans la petite pièce pour que je puisse me servir d’eau sans allumer la lumière. Je n’ai pas envie
que les néons brisent la quiétude de la nuit. J’ouvre deux placards avant de me saisir d'un verre.
J’ouvre le robinet et me sers un grand verre. Je sursaute. Un corps chaud se colle au mien. Des bras se nouent sous
ma poitrine. Ses lèvres se posent contre ma jugulaire. Je ne peux m’empêcher de frissonner. Sa bouche est si douce.
Je pose le verre au fond de l’évier et m’appuie sur elle, en murmurant:
- Je connais ton corps, mais je ne connais rien de toi.
Je la sens rire gaiement alors qu’elle pose son front contre mon épaule et que ses mains descendent contre mon pubis.
- Tu apprendras à me connaître.
Je frémis sous ses doigts. Je ferme les yeux. Mes doigts, au dessus de ma tête, se perdent dans les cheveux bruns de
mon amante. Les siens s’égarent dans ma fente encore moite et ouverte de nos plaisirs de la nuit. Humide, je le suis.
Son souffle dans mon cou, ses mains sous mes seins, je frémis de ses caresses. Charlotte me retourne dans ses bras.
Elle se colle contre moi. Son corps est chaud et doux. Je tends mes lèvres en fermant les yeux. Sa bouche se pose sur
la mienne dans un baiser plein de tendresse. Elle pose ses lèvres à de multiples reprises juste au dessus de ma bouche
et sourit de mon agacement quand je veux les capturer. Elle retire son visage quand je cherche à établir un contact.
Un affectueux sourire se dessine sur sa figure.
- Tu es toujours trop pressée.
Mes mains jusqu’alors posées sagement sur ses fesses attrapent ses joues qui me fuient. Nos langues se nouent.
Sans hâte, mais dans une fièvre conviction. Je pose mes bras sur ses épaules. L’attire encore plus contre moi. Ma
langue se fait plus fougueuse. On s’écarte à regret mais à bout de souffle.
- J’ai raison d’être pressée ! Tu n’aimes pas mes baisers ?
Son rire mélodieux me répond.
Je fixe ses yeux. Un nouvel éclat transparait dans son regard sombre. Elle frémit dans mes bras. J'y vois du désir,
de l’excitation, de l’appétit. Je devine dans son regard une soif inétanchable de plaisir et de passion. Son bras me
décolle de l’évier. Elle me soulève pour me poser sur la table de cuisine. J’écarte les cuisses. Elle s'insère entre elles.
Le haut de ses jambes frotte contre mon sexe ouvert. Un doux baiser sur mes lèvres et bientôt elle s’agenouille.
Sa bouche est à la hauteur de ma vulve. Je suis trempée. Je la regarde. Elle est belle, comme cela. Cette vision
m’électrise. D’un souffle, elle me fait me cambrer. Sa langue sort lentement de sa bouche et commence à me lécher.
Charlotte écarte mes nymphes de ses lèvres. Ses légers coups de langues remontent vers mon clitoris déjà tendu.
Elle tourne autour, sans jamais le toucher. Redescend vers mon sexe moite qui implore une pénétration. Je sens les
contractions désordonnées. Sa langue me pénètre. Elle fouille mon intimité docile. Elle lèche l’intérieur de mon vagin.
Je rejette la tête en arrière. Un gémissement de plaisir passe mes lèvres ouvertes, elles aussi. Son organe lingual
remonte vers mon clitoris. Il est dur et elle le lape, l'aspire, le pince et le mordille.
D’un geste saccadé, je maintiens sa tête entre mes cuisses. Je gémis. Mon bas ventre s'enflamme. Je geins. Une
longue plainte m’échappe. Le bonheur m’empêche de respirer. Je lance mon ventre contre sa bouche. Je me déchaîne.
Deux doigts me pénètrent profondément. C’en est trop. Je pousse un dernier cri avant d’être prise de tremblements.
Chavirée de secousses, je jouis. Elle se relève, alors que son index et son majeur continuent à me fouiller. Elle me
soutient le dos en passant un bras derrière mes épaules. Ses doigts en moi ont trouvé mon point G. M'amollissant
avant de partir dans de longs soubresauts, je m'abandonne en giclant dans un orgasme parcourant mon corps tendu.
Quand je rouvre les yeux, je suis allongée dans le lit de ma fabuleuse amante. Ses yeux brillants dans la nuit me fixent.
Je l’enjambe, mon corps encore lourd de l’abandon s’écrase contre le sien. Nos lèvres se joignent encore. Son ventre et
ses abdominaux que j’avais deviné au premier regard. Ma bouche s’écarte, je m’en vais agacer le bas de sa côte droite.
Mes mains lâchent ses adorables seins pour découvrir ses flancs. Ma bouche découvre pour la seconde fois de la nuit
ce sexe épilé, ce clitoris érigé et le goût si particulier de cette cyprine. Je donne un bref coup de langue sur ce bouton
tendu qui fait frémir mon amante et poursuit mon inlassable descente.
Le vagin qui a avalé une partie de ma main tout à l’heure m’appelle de nouveau. Je le pénètre, de ma langue, de mes
doigts, suivant la respiration de Charlotte. Elle gémit, se tend, vibre. Je quitte ce lieu humide pour continuer la voie des
délicieuses découvertes, non sans laisser mon index au chaud. Je lèche avidement le périnée. Je touche enfin mon but:
le petit orifice entre ses fesses musclées. Je la bascule sur le ventre en écartant son genou pour pouvoir lui dispenser
ma caresse buccale. Je lèche consciencieusement, passe sur l’anus qui se détend peu à peu, tourne, contourne et
retourne. Mon doigt pénètre toujours plus profondément son intimité. Mon plaisir me guide entre ses reins, dans la vallée
chaude de ses fesses, à l'entrée de l'étroit pertuis; elle se cambre pour aller à la rencontre de mes doigts inquisiteurs.
Je souris aux encouragements de ma belle et fais tournoyer ma langue sur les pourtours de son anus pénétré. Quand je
la sens complètement détendue, un second doigt entre en elle. Elle se redresse et se cambre encore plus en émettant
une longue plainte. À genoux devant moi, soumise et débauchée. Le spectacle est beau et jouissif. Elle s'offre à moi.
Le corps de mon amante trésaille, ses grognements sont sourds, sa tête totalement rejetée en arrière. D'une brusque
contraction, je comprends qu'elle jouit. Les spasmes qui enferment mes doigts en elle se font plus forts et désordonnés.
Elle crie. Elle n’est plus que frissons. Je continue mes mouvements de va-et-vient pour que perdure sa jouissance anale.
Après tant de jouissances, nos esprits sont brumeux. Sa main douce contre mon flanc, mes lèvres contre les siennes.
Des jolis moments tendres en attendant le sommeil, de nouveau. Réveillée, elle se lève, m’embrasse tendrement et
m’entraine vers la salle de bain. Elle m’enlace en me faisant rentrer dans la douche. L’eau chaude coule sur nos corps
amoureux. Rapidement, la buée envahit la petite pièce. La proximité que nous impose l’étroitesse de la douche est mise
à profit. Mes mains redécouvrent ce corps magnifique. Sa bouche aspire mes seins tendus. Ses doigts agacent mon
clitoris. De lents mouvements en douces caresses, je suis surprise par la jouissance qui me saisit. Je me retiens à elle,
me sentant vacillante. Je dépose un baiser au creux de ses reins avant de me relever.
D’une pression sur son épaule, Charlotte se retourne. Je prends du gel douche et poursuit amoureusement mon massage.
L'intérieur de ses cuisses, ses fesses et le pourtour de son anus; je masse la zone sous les seins, si érogène. Je saisis sa
poitrine, frictionne et agace les pointes. Elle gémit sous la caresse. Je souris. Je pose mes genoux contre la faïence du bac
de douche. Je suis juste à la hauteur de son sexe qui semble toujours aussi demandeur. Mes mains jouent avec ses abdos
et son pubis lisse. Je m’égare sur l’aine, j’embrasse le clitoris qui dépasse de ses lèvres. Elle s’appuie contre le mur. Ma
langue écarte ses petites lèvres, guidée par les mouvements de bassin, j’amène mon amante à la jouissance.
Elle roulèrent sans un mot sur le sol carrelé de la salle de bain. Leur envie réciproque de se posséder les transforma
en lutteuses. Elles s'encastrèrent l'une contre l'autre en s'embrassant et en se griffant, seins contre seins, ventre contre
ventre, en un combat furieux.
- Raconte-moi ce que tu ressens quand ton amant commence à nouer des cordes autour de toi
demanda Juliette. Quelle sensation cela procure de se retrouver nue et vulnérable ?
- J'ai peur. Et en même temps, je suis impatiente.
- Il te caresse en t'attachant ?
- Non, il est comme absent.
- Il t'a déjà fouettée ?
- Non, jamais.
- Et tu le regrettes ?
- Peut-être, oui.
Charlotte fut surprise de sa propre réponse, comme si ce n'était pas elle qui avait répondu mais une autre.
Sans attendre, Juliette dit à Charlotte de se lever pour lui lier les poignets d'une épaisse corde de chanvre
qu'elle attacha à un anneau au plafond, bien tendue pour l'obliger à se tenir bras levés et sur la pointe des
pieds. Elle entendit le sifflement des lanières en cuir d'un martinet.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je répare un oubli, répondit Juliette.
- Tu veux que je te bâillonne ?
Charlotte secoua la tête. Non, elle ne voulait pas être bâillonnée. Elle voulait sentir la douleur lui monter
jusqu'à la gorge pour y exploser. Cela devait faire partie du rituel. Il fallait que quelque chose sorte d'elle.
Elle osa un regard par dessus son épaule. Indifférente, bien campée sur ses jambes fuselées, ses seins
dressés tressautant au rythme de ses larges mouvements.
Juliette éprouvait la souplesse du ceinturon en en fouettant l'air. Ainsi nue et armée, elle ressemblait à une
déesse antique. Charlotte ferma les yeux. Elle désirait être fouettée et Juliette seule pouvait lui faire subir
cette épreuve. Ce serait non seulement s'offrir en captive à l'amour, mais mieux encore, se donner en esclave,
à une autre femme de surcroît. Accepter ses coups, encaisser à travers elle, la fureur de toutes les femmes.
Juliette la fouetta avec application. Ses coups précis, parfaitement cadencés, atteignaient alternativement
une fesse, puis l'autre, parfois le haut des cuisses, parfois le creux des reins. Trente, quarante, cinquante coups
Charlotte ne comptait plus. Aux brûlures locales d'abord éprouvées s'était substituée une sensation d'intense
chaleur, comme si elle avait exposé son dos à un âtre crépitant. Le supplice était le prix à payer pour que son
amante continuât à l'aimer, elle souhaitait seulement qu'elle fût contente qu'elle l'eût subi et attendait muette.
Quand le cuir atteignit le renflement de sa vulve, subitement son corps fut traversé de part en part par une
fulgurante flamme de couleur rouge orangé. Elle en sentit la chaleur l'irradier et plonger dans son ventre comme
une boule de feu. La douleur et le plaisir fusionnèrent ensemble. Elle hurla à nouveau mais de plaisir cette fois.
Juliette cessa aussitôt de la frapper et tomba à genoux devant elle. Posant avec une infinie délicatesse les doigts
sur ses reins meurtris, elle attira jusqu'à sa bouche la peau empourprée des cuisses et du ventre qu'elle couvrit
de baisers. Elle aspira entre ses lèvres, les lèvres de son sexe, les lécha avec douceur. Charlotte s'abandonna.
Charlotte avait accepté secrètement non sans abnégation de se soumettre définitivement à Juliette.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Fille de Saturne et de Rhéa, épouse de Jupiter, reine du ciel, déesse du mariage,
en latin Juno, a été assimilée à la déesse Héra des Grecs. Ses surnoms: Juno,
Lucetia et Lucina ou la brillante, indiquent qu'à une période, elle fut une déesse
lumineuse chargée de protéger la sainteté du mariage et de présider sous le
nom d'Eileithya aux accouchements, vénérée lors des "matronalia". Elle était
aussi "Juno Regina", associée à Jupiter et Minerve; "Juno Pronuba", protectrice
du mariage; "Juno Moneta", donnant de bons conseils; "Juno Caelestis, la
correspondante d'Astarté et enfin "Juno Sospita", divinité tutélaire des femmes.
On la représentait sous les traits d'une femme majestueuse tenant un sceptre
et une patère ou un foudre, attribut de son mari; les Romains célébraient sa
fête au printemps lors de cérémonies grandioses, les "junonales".
Le plus ancien des dieux était le Ciel ou Coelus, qui épousa la Terre, ou Titéa. De ce mariage naquirent deux
filles, nommées Cybèle et Thémis, et un grand nombre de fils, entre lesquels Titan, l'aîné de tous, Saturne,
l'Océan, et Japet, sont les plus célèbres. Coelus, qui redoutait la puissance, le génie et l'audace de ses fils,
les traita avec dureté, les persécuta sans relâche, et enfin les emprisonna dans des cachots souterrains.
itéa n'osait se déclarer en leur faveur. À la fin pourtant, touchée de leur sort, elle s'enhardit, brisa leurs
chaînes et leur fournit des armes. Saturne attaqua ce père cruel et occupa le trône du monde.
Jupiter, parvenu à l'âge de l'adolescence, envisageait avec douleur l'esclavage où Saturne gémissait, et il
se prépara à le délivrer. Il rassemble une armée, attaque les Titans, les précipite de l'Olympe, et fait asseoir
de nouveau son père sur le trône. Mais Saturne jouissait peu de cette gloire : il avait appris des destins qu'un
de ses fils le détrônerait; et cette pensée, empoisonnant son existence, lui faisait voir d'un oeil de jalousie la
valeur que déployait Jupiter dans un âge encore si tendre. La crainte ferma son coeur aux sentiments de la
nature; il dressa ses embûches à un fils digne de son amour. Jupiter, adroit, actif et courageux, évita les
pièges, et, après avoir vainement essayé toutes les voies de conciliation, ne garda plus de ménagement,
livra bataille à Saturne, le chassa du ciel et s'établit pour jamais monarque des cieux.
Junon, soeur et femme de Jupiter, était la reine des dieux, la maîtresse du ciel et de la terre, la protectrice des
royaumes et des empires. Elle présidait aux naissances et aux mariages, et accordait aux épouses vertueuses
une protection particulière. Mais son caractère était impérieux, son humeur difficile et vindicative, sa volonté
opiniâtre; elle épiait jusqu'aux moindres actions de Jupiter, et faisait retentir le ciel des cris que la jalousie lui
arrachait. Jupiter, époux dur et volage, employait souvent la violence pour étouffer les plaintes de son épouse.
Il poussa même la barbarie jusqu'à lui attacher une enclume à chaque pied, lui lier les mains avec une chaîne
d'or, et la suspendre à la voûte du ciel. Les dieux ne purent la dégager de ses entraves : il fallut recourir à Vulcain
qui les avait forgées. Un traitement de cette nature augmenta les ressentiments de Junon, qui ne cessa de
persécuter les favoris et les amantes de Jupiter. L'infortunée Io fut le principal objet de son courroux.
Cette nymphe, fille d'Inachus, était un jour poursuivie par Jupiter, qui, pour l'empêcher de fuir, couvrit le pays d'un
épais brouillard dont elle se trouva enveloppée. Junon étonnée de ce phénomène descendit sur la terre, dissipa
le nuage, et découvrit Io qui venait d'être métamorphosée en vache. Mais comme la nymphe sous cette nouvelle
forme conservait encore des charmes, Junon, feignant de la trouver de son goût, la demanda à Jupiter avec tant
d'instances qu'il n'osa la lui refuser.
Maîtresse de sa rivale, elle en confia la surveillance à un gardien qui avait cent yeux, dont cinquante veillaient,
tandis que les autres cédaient au sommeil. Argus ne la perdait pas un instant de vue pendant le jour, et la tenait
pendant la nuit étroitement liée à une colonne. Jupiter n'avait qu'un moyen de débarrasser Io de cet incommode
satellite: il appelle Mercure, et lui intime de le tuer.
Mercure aborde Argus au commencement de la nuit, lui raconte des histoires amusantes, enchaîne un récit à un
autre, l'endort à la fin, et lui tranche la tête. Privée d'Argus, Junon déchargea toute sa colère sur la jeune vache,
bien innocente du crime : elle lâcha contre elle un insecte malfaisant, un taon; qui, la piquant sans relâche, la j
etait dans des transports convulsifs. Harcelée, ensanglantée, cette malheureuse parcourut dans sa fuite la Grèce
et l'Asie-Mineure, traversa à la nage la méditerranée, et arriva en Egypte, sur les bords du Nil. Epuisée de fatigue,
elle supplia Jupiter de lui rendre sa première forme, et elle mit au monde un fils nommé Epaphus. Junon,
qui regrettait toujours le fidèle espion tué par Mercure, prit ses cent yeux, les répandit sur la queue du paon et
perpétua de cette manière son souvenir.
Orgueilleuse autant que jalouse, Junon ne pardonna pas au troyen Pâris, fils de Priam, de ne lui avoir pas adjugé
la pomme d'or, et elle devint l'ennemie du peuple troyen; les Grecs, au contraire, furent les objets constants de sa
faveur. Les Proetides, filles de Proetus, fières de leur excessive beauté, osèrent se comparer à Junon, qui punit
leur orgueil en les rendant insensées et maniaques. Leur folie consistait à se croire des génisses, à pousser
comme elles des mugissements, et à se cacher au fond des bois pour éviter le joug de la charrue. Le devin
Mélampe, médecin habile, offrit de les guérir si leur père s'engageait à l'accepter pour gendre et à lui accorder le
tiers de son royaume. Proetus agréa ces conditions; et Mélampe ayant réussi épousa la plus belle des trois soeurs.
Le culte de Junon était universel, et la plus grande solennité présidait à des fêtes. On l'adorait surtout à Argos,
à Samos et à Carthage. Elle est représentée assise sur un trône, avec un diadème sur la tête et un spectre d'or à
la main; un ou plusieurs paons sont à ses pieds. Quelquefois deux paons traînent son char; derrière elle Iris, fille de
Junon, messagère des dieux, portait leurs ordres sur la terre, sous les eaux et jusqu'aux enfers. Vouée en même
temps à des fonctions plus pénibles, elle assistait les femmes agonisantes, et coupait le fil qui attachait leur âme
à leur corps, remplissant, au nom de Junon, ce pieux devoir.
Elle avait de nombreux sanctuaires, notamment, sous l'épithète de Moneta, c'est-à-dire la déesse qui avertit, ou
celle qui fait souvenir, elle recevait un culte sur la Citadelle, l'Arx, le sommet Nord-Est du Capitole. C'est à Junon
Moneta que l'on attribue le salut de Rome lors de l'invasion gauloise, en 390 avant notre ère. Les oies que l'on
élevait dans l'enceinte de son sanctuaire donnèrent l'alerte, et permirent à Manlius Capitolinus de sauver la Colline
et de repousser à temps l'envahisseur.
Junon était honorée encore sous d'autres épithètes: sous celle de Lucina, elle préside à la naissance des enfants;
en cela, elle rappelle plutôt Ilithye qui en a charge. On ne devait assister aux offrandes faites à Junon Lucina que
tous noeuds déliés, car la présence d'un lien, noués dans les vêtements des assistants pouvait empêcher l'heureuse
délivrance de la parturiente pour qui le sacrifice était offert.
Dans les arts, le type figuré de Junon est le même que celui de la Héra grecque. Cependant, on relève quelques
traits dans certaines représentations romaines. Le type de Juno Pronuba nous est connu par des bas-reliefs
de sarcophages; celui de Juno Lucina, par des monnaies; celui de Juno Sospita, par une belle statue du Vatican;
ceux de Juno Regina et de Juno Cælestis, par de nombreuses monnaies et plusieurs statues. Les modernes ont
conservé à Junon sa physionomie imposante. Un tableau d'Audrea Sacchi (Vienne) nous la montre assise sur un
char tiré par deux paons. Dans un tableau de Natoire (Louvre), elle est assise sur de légers nuages, au-dessus de
l'arc-en-ciel. Un tableau de Paul Véronèse (Bruxelles), qui décorait autrefois le plafond de la salle du conseil des
Dix, à Venise, montre Junon versant ses trésors sur la ville de Venise. Junon se parant de la ceinture de Vénus a
été peinte par A. Coypel. Le peintre Antonio de La Gandara réalisa un tableau de la statue de Junon située au
jardin du Luxembourg. L'épervier et l'oison lui étaient aussi consacrés.
Bibliographie et références:
- Dumézil, "La Religion romaine archaïque"
- Haudry, "Juno Moneta"
- Noailles, "Junon, déesse matrimoniale des Romains"
- Ovide, "Fastes"
- Ovide, "Héroïdes"
- Ovide,"Métamorphoses"
- Pindare, "Odes"
- Renard, "le nom de Junon"
- Virgile, "Enéide"
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Chez moi, vendredi prochain, tu auras droit à cela, je te l'ai promis. Rendez-vous
à dix-huit heures précise, sinon correction. Tu porteras ce que je t'ai demandé: des
chaussures à talons hauts et une robe courte découvrant tes fines jambes brunies
qui me reviennent. Si tu as mis un string ou un soutien-gorge, je suspends le jeu. Un
arrêt irréversible. Tu es en retard ma Juliette qui longe les murs du boulevard, tantôt
poussée, tantôt ralentie par ton désir qui t'éclabousse. Tu es venue en bus. La moiteur
du skaï de la banquette rouge sous ton sexe ouvert. Ton sexe ouvert, mouillé, déjà prêt.
Tu traverses la place ronde. À trois-cents soixante degrés, des terrasses de café. Des
hommes. Leurs yeux comme des jumelles sous le fottant tissu à pois blancs de ta robe
bleu. La main d'un vent taquin frôle l'intérieur de tes cuisses. Ils devinent tes seins. Ton
désir te fait honte. Bientôt, tu marches très vite jambes serrées, une main tenant ta robe
volage. Tu caches tes seins. Ton ventre lisse avance vers moi qui t'attends.
Je t'attends sur le canapé, à l'angle. Un bras étendu sur l'accoudoir en velours grenat. Jambes croisées, pieds
nus, ongles lissés d'un vernis rouge. En dessous noirs. Autour de dix-neuf heures, Juliette en retard sonne à la
porte. Trop facile, pas de punition, je ne suis pas dupe. Nonchalante, elle pousse la porte entrouverte. À double
tour, la referme. La voici introduite dans la pénombre fraîche de mon salon, par une très jeune fille nue, complice
de nos jeux. En fond sonore, du Satie, les Gymnopédies; c'est la "fête des enfants nus". Doucement le piano
pour entendre le bruit de tes pas quand sur le parquet point de hongrie, tu te déshabilleras lentement, une
épaule après l'autre, ta robe glissera sur le sol. Doucement pour écouter le clapotis de ton sexe entre mes doigts.
Je décroise mes jambes. Viens ici. Mes paumes claquant deux fois sur mes cuisses te prient d'avancer. Plus vite
Juliette. L'œil de ton nombril, je le vois, de si près maintenant. Retourne-toi. Assieds-toi. Non, pas comme ça. Pas
de profil. Ne me présente pas tes fesses. Pas de fessée. Tu ne le mérites pas, c'est trop facile d'arriver en retard.
Tu me présentes ton dos. Le dessin de tes omoplates, ailes de papillon. La rivière de ta colonne vertébrale coule
entre tes reins creusés par le désir. Le relief de tes vertèbres, des cailloux polis sous mes doigts. Assieds-toi. De
dos, tu te présentes. Ta cuisse qui s'ouvre en arc de cercle. Lentement, joueuse. Ton sexe danse sur l'arête de
mes genoux. Je sens l'écartement de tes lèvres, la pointe de ton clitoris. Ta nuque balancée qui dit tantôt non,
tantôt oui. Mes doigts s'égarent dessus dessous les lèvres de ton sexe. Tu te laisses dompter trop facilement.
Ainsi, tu le désires, tu exiges vraiment ce que je t'ai promis ? Tes yeux se retournent vers mon sourire. Te taire.
Le silence, nous l'avons décidé ainsi. Tu devras t'efforcer de ne pas hurler quand je te flagellerai jusqu'au sang.
Tu n'as pas le choix. Si tu désobéis, ce sera l'arrêt irréversible de la séance. Tes longs cils recourbés de chatte.
La fente des pupilles. Tes yeux rieurs. Juliette ne sait pas ce qu'elle veut. La fouetter, oui mais plus pour son
plaisir. Elle va y prendre goût. Comme le sperme des hommes. Elle s'en délecte maintenant. Déjà par dessus
la nuque passe le harnais en cuir. Ton corps supplie. Toujours nue, de dos sur mes genoux. Bientôt, mes
en synchronie, à gauche, et à droite, ont glissé, les lanières de cuir sur tes épaules et dans la fente de tes
lèvres. Les épaules de papillon, tes omoplates, ont frissonné. Les reins soudain cambrés par un flux de désir.
Le grain de ta peau sur ma langue. Les lèvres de ton sexe sur la pulpe de mes doigts. Ta joue sur ton épaule.
Te taire. Tes mains à l'envers ont fermé les crochets en métal. Mon souffle effleurant le profil de tes seins dressés
avec cette envie de toi qui tangue, cette envie de tout arrêter, cette envie de suspendre les gestes. Je t'attrape
par la nuque. Te renverse sur le canapé. Je te dévores. Tu te débats. Tu me supplies. Juliette n'a pas de honte à
exposer son corps asséché de solitude. Tout était évident. Tu es allongée. Au-dessus de toi, la caresse est
légère presque rêvée, précisant l'ondoiement sur ton entrecuisse à peine ouverte. Ton désir est envahissant, toute
les lèvres de ton sexe, l'émergence de sa pointe, la moiteur de ses plis, les battements de sa matrice.
Le feu innonde tes reins. Tu es foudroyée. Tu me gicles au visage des flots de plaisir. La jouissance est à nouveau
proche d'enfler ton ventre. Elle te pénètre. Mes mains sous tes fesses pour t'avoir encore de plus près, pour te
fouiller plus loin, pour t'empêcher de te dérober à l'extase qui nous unit. Nos cris meurent en un baiser brutal,
comme la secousse qui nous bascule. Un baiser qui énerva chaque projectile de jouissance. Assouvie nuit pareille
à nulle autre, jamais Juliette ne l'accueillit avec autant de joie. Elle avait joui sans être battue. Dehors, il pleuvait,
et le catalpa de la place près de la fenêtre se courbait et se redressait sous le vent. Des feuilles pâles, mouillées,
se plaquaient sur les vitres. Il faisait noir comme au cœur de la nuit.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Quand elle se présenta à la porte, Juliette se sentait nerveuse; sa Maîtresse lui avait ordonné
de s'offrir à une inconnue rencontrée par hasard dans un restaurant chic. Un peu affolée à
l'idée d'affronter cette nouvelle épreuve inattendue, ses jambes tremblaient. Autour d'elle,
tout s'écroulait. Elle ne savait plus: aurait-elle la force et le courage d'appuyer sur le bouton
de l'interphone et de se soumettre à tous les fantasmes d'une étrangère ? Seule face à
elle-même, elle demeura là, interdite de longs instants. Tout se bousculait dans sa tête.
Mais finalement, elle pensa à sa Maîtresse, à la force du lien qui les unissait, et surtout
à la fierté qu'elle éprouverait quand tout serait fini. Elle réussit à contrôler les battements
de son cœur et elle pressa sur le bouton. Aucune voix ne répondit, mais la porte s'ouvrit.
Elle pénétra dans l'entrée de l'immeuble et se dirigea vers l'ascenseur. Il était encore temps de faire demi-tour,
mais maintenant elle ne voulait plus reculer. Elle frappa à la porte, sans même sans apercevoir. Elle étouffait,
mais l'inconnue apparût. Elle était réellement superbe et devait avoir son âge. Au comble de l'émotion et de
l'excitation, elle commit sa première faute, en oubliant de se déshabiller. L'inconnue le fit pour elle, avec grâce
et naturel. Puis, elle retira à son tour son jean et son chemisier. Son corps était absolument parfait. Juliette se
sentit soudainement complexée. Elle connaissait ses imperfections, que Ka-Sandra ne manquait pas de critiquer
cruellement. Elle avait des petits seins. Et ses cheveux trop courts lui donnaient un air de garçon manqué.
En se surprenant dans le reflet d'un miroir, elle se rassura. Son bronzage la rendait attirante mais timide et
nue, les mains croisées sur le pubis, elle avait l'air d'une escort-girl inexpérimentée. L'inconnue se leva, se
dirigea vers Juliette en la fixant du regard. Arrivée près d'elle, brusquement elle la gifla violemment.
Juliette recula protégeant son visage rougi de ses deux mains.
- Mais pourquoi ? Je n'ai rien fait.
- Non, mais c'est juste pour te montrer qui commande, ici, comprends-tu ?
- Oui.
- As-tu retiré ton plug anal ?
- Oui
- Parfait, prends celui-ci et enfonce le profondément dans ton cul, mais à sec, sans préparation.
- Mais, c'est impossible.
Elle leva la main faisant mine de la gifler à nouveau.
- Oui, oui ne vous énervez pas.
Elle s'accroupit et fit pénétrer le gode doucement, c'était très douloureux, pourtant, l'inconnue n'avait pas choisi un gros.
Il avait un bout évasé, de façon, à ce qu'il puisse pénétrer complètement et profondément, tout en restant fixé en elle.
- OK viens t'asseoir près de moi.
- Ne t'inquiètes pas, tu vas t'habituer, chaque fois que tu viendras me voir, je veux que tu le portes en toi pour t'élargir.
Il faudra que tu apprennes à marcher avec sans te faire remarquer, tu verras, tu t'y feras très vite.
- Maintenant, allonge-toi sur le ventre sur le canapé.
Curieusement, la voix de l'inconnue était devenue plus chaleureuse, presque amicale. Elle massa les fesses de Juliette
avec application, en faisant glisser ses doigts sur les lèvres intimes et l’anus depuis plusieurs minutes quand elle s'arrêta,
ôta le plug anal et se saisit d'une petite seringue à bout arrondi remplie d'huile. Elle présenta le bout du tube sur l’anus
et appuya, la seringue entra de trois ou quatre centimètres. Juliette releva sa tête surprise, un pli entre les deux yeux et
reposa sa tête. L'inconnue vida la moitié de l'huile dans le rectum déjà dilaté.
– Ça va t’aider, et dis-moi si je te fais mal; elle fit un petit geste de la main en guise d’approbation.
L'inconnue enfonça son pouce dans l’anus bien lubrifié, elle le sentait à la fois récalcitrant et souple et elle savait
que Juliette n’était pas encore bien détendue et luttait inconsciemment contre cette intrusion exquise. Elle avait la
respiration saccadée et rauque, la bouche sèche; elle était dans cet état second où l'appréhension des gestes de
de l'inconnue conjuguée au désir de l’interdit la laissaient totalement passive mais nullement insensible. Bientôt,
l'autre main alla s’aventurer dans l'autre voie déjà abandonnant, les lèvres acceptèrent la double caresse forçant
délicatement le périnée, les doigts s'attardant sur le clitoris impatient.
Juliette se laissa aller à ces doubles caresses en retenant son désir de jouissance, en s'interdisant des mouvement
du bassin qui l'auraient trop rapidement extasiée. L'inconnue le devina et s'arrêta, puis s'éloigna. Juliette s'accouda
et la chercha du regard. Elle était dos à elle, face au canapé. Lorsqu'elle se retourna, elle lui sourit et dans ses yeux,
L'étrangère devina qu'elle était prête à rendre les armes en acceptant de se livrer totalement. C'était la première fois
mais de toutes leurs forces, son corps et ses reins l'imploraient. Elle pensait fort à sa Maîtresse qui lui reprocherait.
Elle fit courir une main sur ses fesses et lui caressa les épaules. Juliette avait posé les bras le long de son corps
et avait l’impression d’entendre tous les bruits amplifiés de la pièce, jusqu’au moindre petit froissement de tissu.
Lorsque trois doigts forcèrent son anus, elle serra les dents avec un faible gémissement de douleur. Elle n'avait
jamais accepté de pénétration dans sa partie secrète, jusqu’à ce jour. Bientôt, ce furent quatre doigts délicats
qui pénétrèrent son anus; la chair autour des phalanges s’épousait parfaitement, l'anneau acceptait l'intrusion.
L'inconnue admirait Juliette qui acceptait langoureusement en se détendant. Elle se saisit d'une paire de gants et en
passa un à sa main droite, puis elle retira ses doigts pour les remplacer par un large olisbos en verre transparent avec
une nervure qui s’enroulait autour, telle une liane sur un arbre. Elle enfonça alors l’olisbos puis arrêta la progression
et tira dans l’autre sens pour pousser une autre fois. Juliette se laissait sodomiser en douceur et sentait toujours
cette vibration tapie au plus profond d’elle-même, grandissant inéluctablement.
Elle pouvait maintenant retirer entièrement le sextoy pour mieux le réintroduire encore un peu plus loin à chaque fois.
Juliette avait l’anus bien dilaté et l'inconnue écartait ses fesses pour mieux évaluer l’élargissement, son rectum avait
toujours la forme d’un cercle. Le godemichet était intégralement entré ne laissant que le rebord évasé pour qu'on fût
certain, que même au fond de ses entrailles, il ne remonterait pas à l'intérieur de son corps. Il reflétait la lumière dorée
du plafonnier dévoilant la nudité des deux jeunes femmes.
Le corps de Juliette réclamait toujours davantage; le devinant, l'inconnue ôta lentement l'olisbos de son fourreau charnel,
pour bientôt le remplacer délicatement par ses doigts gantés; deux, trois, quatre et enfin cinq, les sphincters anaux étaient
étirés et le pertuis lubrifié s'élargit, acceptant l'introduction conique lente jusqu'au fin poignet de l'inconnue. Alors Juliette,
détendue, se laissa aller à des va-et-vient lascifs de son bassin en se cambrant; la décharge fut intense et l'orgasme violent.
Son âme n'était plus qu'un organe, une machine qui répondait à des mécanismes vitaux. L'inconnue sentit la jouissance
envahir Juliette par saccades, les contactions la lancèrent en la fluidifiant jusqu'aux premières dorsales. Elle l'empala de
son poignet encore plus profondément. Le cri résonna en écho. Les chairs résistèrent, s'insurgèrent puis craquèrent et se
fendirent en obéissant. Juliette desserra les dents de son index meurtri, bleui par la morsure. Elle hurla encore une fois.
Sa jouissance fut si forte que son cœur battit à se rompre. Alors l'inconnue retira très lentement son poignet. Juliette était
suppliciée, extasiée, anéantie mais heureuse et détendue. Elle avait lâché prise sans aucune pudeur jusqu'aux limites de
l'imaginable mais à aucun moment, elle s'était sentie menacée ni jugée. Au pays d'Éros, elle serait libre dorénavant.
- Je suis donc anale ... soupira-t-elle.
- En doutais-tu ? lui répondit l'inconnue.
- Vous reverrais-je bientôt ? demanda Juliette.
- Certainement, ma chérie. Mais n'oublie pas le plug anal, tu le porteras désormais en permanence.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Lorsqu'elle s'éveilla, le soleil déjà haut dans le ciel, s'était engouffré dans la chambre et la
transformait peu à peu en étuve. Juliette rejeta les draps humides entortillés autour d'elle.
Le radioréveil lui indiqua qu'il était plus de onze heures. Tout le monde avait dû partir au
travail maintenant. Une journée comme les autres commençait dehors. Elle avait mal dormi.
Elle se mit à trembler de façon nerveuse, elle savait qu'elle jouait gros maintenant, il lui aurait
été facile de couper court à cette relation de soumission et de poursuivre sa vie de femme
d'affaires à laquelle rien ne résistait, mais son estomac se serra, la chaleur du désir l'envahissait,
l'irrésistible envie de découvrir un univers totalement inconnu pour elle, celui de l'abnégation.
En s'habillant, toutes les bonnes résolutions de la nuit s'étaient envolées. Elle rendit les armes.
Lorsqu'elle arriva à son bureau, Juliette portait un de ses tailleurs classiques qu'elle affectionnait
particulièrement avant que Chloé ne lui impose des tenues provocantes; celui-ci, gris anthracite
était composé d'une jupe droite lui arrivant juste au dessus des genoux et d'une veste croisée
sur un chemisier blanc au col entrouvert, mettant en valeur un collier de perles fines; sous ce
chemisier, un soutien-gorge balconnet transparent aux baleines rigides, rehaussant ses seins
aux larges aréoles brunes; comme l'avait exigé sa nouvelle maîtresse, sous sa jupe, rien qu'une
paire de bas fins noirs, un porte-jarretelle de la même couleur, et un plug anal destiné à l'élargir.
Elle sentait l’étau se resserrer sur elle, et pourtant cet étau, c'est elle qui l'avait mis en place, elle une femme de
pouvoir, fière et crainte de tous, une femme de décisions, froide en affaires, distante avec ses subordonnés.
Laurence avait exigé d'elle qu'elle séduise Chloé, la jeune stagiaire que Juliette venait d'embaucher. Elle y
parvint facilement car cette jeune fille, sous ses apparences innocentes, était en fait une jeune femme très
libérée qui avait compris tout l'intérêt qu'elle pourrait tirer de la situation. Bien que n'étant pas lesbienne, elle
accepta cette relation inédite, mais elle se rendit vite compte que Juliette, sous ses attitudes hautaines avait
des comportements qui laissaient deviner qu'elle était d'une nature soumise, alors elle décida de la tester.
Juliette se sentant prise à son propre piège, se retrouvait maintenant à quarante-deux ans à la merci de ces deux
gamines de vingt-trois et dix-neuf ans, mais paradoxalement de ce piège démoniaque elle jouissait, son esprit rejetait
cette situation mais son corps la demandait. C'était une femme qui avait beaucoup de classe, se tenant très droite,
toujours habillée avec élégance, ses cheveux châtains souvent coiffés en chignon; sportive elle avait gardé un corps
ferme et bien proportionné avec une poitrine superbe. Arrivant au bureau son sang se glaça quand elle vit Laurence
souriante dans le hall qui discutait avec Chloé, un café à la main.
- On va aller à ton bureau on a des choses à te dire.
Tremblante elle les précéda, les deux jeunes femmes s'assirent, Juliette allait s'asseoir quand Laurence la stoppa.
- Reste debout.
- Ecoutez, j'en ai assez de tout ça, on est allé trop loin, je ne vous en veux pas mais restons en là, je vous prie, je
reconnais que c'est un jeu excitant mais je ne veux pas que ça interfère dans ma vie professionnelle.
- C'est justement de ça que nous discutions avec Laurence, ne t'inquiète pas, nous n'en voulons pas à ton argent,
tout ce qui se passe et qui se passera entre nous est strictement privé, on veut juste te faire comprendre qu'une femme
comme toi n'est qu'une femme ordinaire, tu te crois supérieure ? Alors on va te faire comprendre la vie, tu m'as souvent
humiliée, traitée comme une moins que rien mais en vérité, tu es juste une salope.
- Je t'avais prévenue, je t'ai demandé si tu savais à quoi tu t'engageais en acceptant de m'appartenir, tu as dis oui il me
semble... Alors, tu es à moi, point final.
- Tu es une salope, dis-le.
- Je... Je suis une salope.
- Voilà au moins c'est clair, alors écoute bien ce que je vais te dire. J'en ai mare de toi, j'ai plus envie de te voir, maintenant
tu es devenue une vraie gouine et j'aime pas les gouines, je préfère les bites bien dures, alors je te donne à Laurence, c'est
une brave fille mais elle a envie de s'amuser un peu avec toi, donc tu l'écouteras comme si c'était moi. Ok ?
- À toi de jouer, Chloé.
Le lendemain matin lorsqu'elle arriva à ses bureaux, Chloé étant à l'accueil, lui fit un clin d'oeil, Juliette détourna le regard
faisant mine de n'avoir rien remarqué. Cinq minutes plus tard, on frappait à la porte de son bureau.
- Oui entrez.
Chloé entra et referma la porte.
- Tu m'ignores ?
- Non Chloé, mais nous sommes au bureau ici, c'est différent.
- Différent de quoi ? Tu me prends pour une imbécile ? Tu veux que j'appelle Laurence ?
- Non ne fais pas ça, je ne veux pas me facher avec elle et puis tu es une amie maintenant, je te prie de m'excuser,
je ne voulais pas te vexer.
- Ton amie ? Je vais te montrer si on est juste amies.
Chloé s'approcha d'un pas vif et l'embrassa à pleine bouche fourrant sa langue au plus profond de sa gorge, puis lui
mordit les lèvres. Juliette, les mains posées sur son bureau, crispa les papiers qu'elle avait sous les mains. Chloé lui
lui saisit la main droite et la lui fourra entre ses cuisses.
- Vas-y branle moi.
Juliette était morte de peur et résista.
- Tu veux que je te le dises plus fort ? Ça ferait mauvais effet non ?
Juliette céda, Laurence jouissait de la situation, elle sentait que sa patronne cédait à ses caprices.
- Plus vite, mieux que ça.
Chloé, pendant ce temps malaxait la poitrine de Juliette, par dessus son chemisier puis elle lui saisit sa main et la
fourra sous son string.
- Tu sais très bien où il faut caresser, je n'ai plus envie de te le demander, je veux un orgasme.
Elle s'appliqua sur son clitoris, puis au bout d'un moment, Chloé lui prit la main fermement et l'amena sur le canapé en
cuir du bureau, elle la positionna la tête sur un accoudoir, puis elle écarta les cuisses et se positionna à cheval au dessus
de sa tête.
- Vas-y suce moi, et fais le bien.
Juliette lui suça le clitoris, Chloé s'accroupit un peu plus de façon, à ce que sa patronne ait la bouche et le nez fourrés
dans sa vulve, puis la jeune fille se retourna, se baissa et lui mit ses fesses au niveau de sa bouche puis elle écarta ses
cuisses avec ses deux mains, sa position était inconfortable, mais ça valait le coup.
- Suce moi le cul, Laurence m'a dit que tu le faisais bien.
Pendant ce temps, Chloé se caressait le clitoris et Juliette, elle aussi se caressait le sien. Rapidement elles jouirent toutes
les deux puis Chloé se releva et se retourna vers elle.
- Laurence avait raison, tu es une vraie salope, mais avec moi tu vas l'être encore plus, d'abord quand on aura des
relations, je ne veux plus que tu te caresses, tu te caresseras quand j'aurais fini et je te surveillerai. Ton but ce sera de me
faire jouir, moi je m'en fous de toi, tu auras le droit de te caresser, après toute seule. C'est ok ?
- Maintenant, enlève tout ce qui te reste. Mets-toi toute nue, couche-toi à plat ventre, croise les chevilles et mets les mains
dans le dos. Allez. Exécution.
Tandis que, s'étant agenouillée, Juliette obéissait en silence, elle entendit Chloé sortir de son sac un objet qui tintait de
façon métallique.
- J'ai acheté quelque chose pour toi. Un beau jouet. Tu vas adorer, j'en suis sûre. Donne-moi tes bras.
Deux claquements secs et les poignets de Juliette furent pris dans les collets d'une paire de menottes. Chloé la poussa
à plat ventre, lui plia les jambes à l'équerre et emprisonna ses chevilles de la même manière.
- Ce ne sont pas des menottes ordinaires, espèce de chienne. Tu vois, il y a quatres bracelets accrochés au même
anneau. Voilà ce qui s'appelle être pieds et poings liés. Cela te plait ? Si je voulais, je pourrais être vraiment cruelle
avec toi, Juliette. Contrainte ainsi, je saurais bien te faire hurler en te fouettant jusqu'au sang. Mais tu aimerais trop.
Dans le fond, ça t'excite beaucoup d'être soumise ainsi. C'est parfait, tu vas voir, on va bien s'amuser ensemble.
Puis Chloé se dirigea vers la porte et avant de sortir se retourna pour contempler Juliette.
Le lendemain matin, lorsque elle arriva au bureau, elle était vétue de son tailleur gris anthracite, classique, jupe très au
dessus des genoux, chemisier blanc, chaussures à talons hauts. Chloé, quand elle la vit arriver lui fit un clin d'oeil, elle lui
répondit par un petit sourire géné. Cinq minutes plus tard, on frappait à sa porte, sans attendre de réponse, Chloé entra et
referma la porte puis vint s'asseoir sur une chaise en face de Juliette.
- Bon, je suis contente de toi, je vois que tu commences à t'y faire, on va passer à l'étape suivante, tu vas aller chercher
des cigarettes mais ensuite tu t’assiéras à une table et tu commanderas un café, je ne serais pas loin de toi mais on fera
comme si on ne se connaissait pas, je vais t'appeler, tu mettras un écouteur à l'oreille, on sera en ligne et je te donnerai
des instructions. Rassure-toi, on est dans ton quartier et je ne te demanderai pas des choses extravagantes.
Juliette fit un geste de la tête pour montrer qu'elle avait compris. Elle arriva donc dans le bar-tabac et acheta les cigarettes
puis elle alla s'asseoir au fond de la salle et commanda un café. Ce jour-là elle avait opté pour une jupe classique noire au
dessus des genoux et une veste cintrée grise. Sous cette veste, elle portait un chemisier blanc en satin. Tenue tout à fait
classique sauf que Chloé lui avait interdit de porter un soutien-gorge, la poitrine de Juliette était ferme de sorte qu'on
devinait bien les pointes à travers le chemisier, vu la taille généreuse de cette poitrine, lorsqu'elle marchait, elle ne pouvait
empêcher un balancement de ses seins.
Cela ne dura pas longtemps, une habituée de la brasserie qui l'avait observée depuis le début se dirigea vers elle pour lui
demander l'heure, puis lui demanda si elle pouvait s'asseoir à sa table. Accepte, entendit-elle dans l'écouteur. La femme
qui devait avoir une trentaine d'années portait un jean et un tee-shirt, elle était séduisante, avec des cheveux coupés courts;
elle commanda un café, puis souriante, commença à lui parler de tout et de rien, observant d'une manière très peu discrète
sa poitrine entre sa veste entrouverte. Juliette rougit de cette situation, elle n'avait pas l'habitude de parler à une inconnue.
Enlève ta veste, entendit-elle dans son écouteur. Hésitant un moment elle finit par obtempérer. Bientôt, l'inconnue sortit un
mouchoir et s'essuya les lèvres, la poitrine de Juliette à travers ce léger chemisier satin était plus que devinable. Alors
prenant cela pour une invitation, elle s'approcha d'elle et lui glissa à l'oreille:
- J'habite à côté, tu viens ?
Elle entendit dans son écouteur:
- Accepte et surtout, céde à toutes ses exigences. Retire discrètement ton plug anal et donne le moi.
Je crois deviner ses fantasmes. Tu vas passer un bon moment avec elle. Elle aime l'anal et l'urolagnie.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Fille de Poséidon et de Gaïa, qui fut frappée par la foudre de Zeus et expédiée dans un
gouffre marin, pour avoir dérobé à Héraklès quelques-uns des bœufs qu'il avait enlevé à
Géryon. On la considérait comme un monstre marin vivant dans le détroit de Sicile qui,
chaque jour, engloutissait des tonnes d'eau qu'elle rejetait ensuite. Scylla, fille d'Hécaste
et de Phorcys ou d'Echidna et de Typhon, métamorphosée par Circé, jalouse de l'amour
qu'avait conçu poue elle Glaucos s'emparait des navigateurs qui traversaient le détroit,
leur brisait les os et les croquait lentement. Il existait dans le détroit de Messine un très
dangereux tourbillon, le "Calofaro". En face du gouffre de Charybde, du coté italien, se
trouve le rocher de Scylla aussi menaçant pour le navigateur qui, ayant échappé au
premier, risquait de se fracasser sur le second. D'où l'expression populaire "tomber de
Charybde en Scylla".
Charybde et Scylla représentent deux dangereux obstacles et créatures pour les marins de la mythologie grecque
et parfois romaine, Scylla est la plus redoutable des deux. Charybde et Scylla correspondent à un passage maritime
difficile entre l’Italie et la Sicile, dans le détroit de Messine: un écueil face à un récif, qui veut éviter l’un risque de se
retrouver précipité sur l’autre. Charybde engloutit les navires trois fois par jour, puis les recrache trois fois par jour
également. Elle est fille de Poséidon et de Gaia. Elle vola à Hercule ses bœufs. En punition, Zeus foudroya Charybde
et la jeta dans le détroit de Messine, en face de Scylla qui s’y trouvait déjà. Charybde constitue avant tout un gouffre
marin et semble représenter, plus encore qu’un monstre mythologique, la fureur dangereuse des vagues et tourbillons
de la mer. Les descriptions de l’apparence de ce monstre semblent rares, voire inexistantes. Circé expliqua à Ulysse
que même Poséidon ne pourrait pas survivre si le gouffre de Charybde le happait.
Scylla était à l’origine une jolie nymphe convoitée de tous. Les versions divergent sur les origines de Scylla. Selon les
uns , ses parents seraient Typhon et Echidna et selon les autres , Phorcys et Hécate, ou encore dans d’autres versions
Phorbas et Hécate, ou même le dieu-fleuve Crataeis, Lamia, Triénus, Dymos. Son histoire avec Glaucos nous explique
comment Scylla devint monstre. Glaucos, dieu marin se trouva frappé par la beauté de Scylla. Malheureusement pour lui,
il réalisait difficilement que les gens de la terre ferme le trouvaient hideux, lui qui satisfaisait aux critères de beauté
subaquatiques; il était mi-homme mi-poisson, comme Triton. De plus la beauté de Scylla avait exacerbé l’égo de cette
dernière qui prenait plaisir à éconduire ses prétendants, se jugeant elle-même "trop bien pour eux".
Elle était amie avec les néréides et se plaisait à leur parler des prétendants qu’elle éconduisait. Glaucos aperçut
Scylla se baignant dans un petit plan d’eau ou, selon les versions, dans une crique ou une fontaine. La nymphe le fuit,
il ne lui plaisait pas et il éprouvait des difficultés à admettre cette évidence, lui dont les déclarations à Scylla restaient
dédaigneusement rejetées, voire raillées par la nymphe. Glaucos alla donc voir la magicienne Circé dans son palais et
lui conta son malheur.
La magicienne fut touchée par son récit et tomba ainsi amoureuse de lui. Elle promit à Glaucos une solution: elle lui fit
croire qu’un breuvage rendrait Scylla amoureuse de lui. Glaucos , enthousiaste prit la fiole que lui remit Circé. Cette
dernière avait bien évidemment dissimulé à Glaucos le fait que cette boisson magique n’était pas un filtre d’amour, mais,
devenue jalouse de Scylla, Circé avait eu envie de jouer un tour cruel a sa prétentieuse rivale. Glaucos versa le breuvage
dans cette eau où Scylla avait pour habitude de se baigner. Il ne restait plus qu’à attendre. Quand Scylla, fidèle à son
habitude, vint s’y baigner, quelle ne fut pas la stupeur. Le contact de sa peau avec le breuvage la changea en monstre.
Charybde est la fille de Poséidon et de la Terre, Gaia. Elle est d’abord humaine et vit sur un rocher qui borde le détroit de
Messine, entre l‘Italie et la Sicile. Cependant, cette jeune fille est d’une telle gloutonnerie qu’elle vole des animaux pour
les dévorer. Ainsi, elle se sert au passage dans le troupeau de bœufs conduit par Heracles. Pour la punir, Zeus la jette
dans la mer, où elle devient un monstre. Elle vit dans une grotte. Son emploi du temps est très régulier: trois fois par jour,
elle avale une grande quantité d’eau de mer, avec tout ce qu’elle contient: navires, poissons. Puis elle rejette l’eau et ce
qui n’est pas comestible. Ulysse parvient une première fois à lui échapper mais lorsqu’il repasse, son navire fait naufrage
et il est aspiré, cramponné au mât. Cependant, il s’accroche à un figuier qui pousse à l’entrée de la grotte et il n‘a plus
qu‘à attendre que le mât ressorte. Il reprend alors son périple.
Scylla est également une jeune fille. Sa généalogie est sujette à de multiples variantes cependant le nom de Phorcys,
un dieu marin, ressort souvent comme étant son père. Elle est d’une grande beauté et c’est cette beauté et la jalousie
qu‘elle suscite qui sera cause de sa métamorphose et non un défaut ou une mauvaise action. Les détails divergent
également sur la transformation en monstre. Soit Circé est jalouse parce que l’homme qu’elle aime lui préfère Scylla,
soit c’est Amphitrite, déesse marine qui voit d’un très mauvais œil l’amour que lui porte Poséidon et qui demande à
Circé d’agir. On peut admirer une statue d’Amphitrite sur une agréable petite place ombragée située au bord de
l’Hérault, en Agde. Une troisième variante suggère que Poséidon lui-même la changea en monstre car son amour
n’était pas payé de retour. On reste tout de même dans le milieu marin.
Le haut de son corps est celui d’une jeune fille mais la moitié inférieure est entourée de six gros chiens qui dévorent
tout ce qui passe à leur portée. La référence à l’animalité sexuelle est assez évidente. Les chiens dévoreront six
compagnons d’Ulysse lorsque le navire passera trop près. Une version raconte que c’est Scylla qui aurait dévoré
une partie du troupeau de boeufs d’Heracles et que celui-ci l’aurait alors tuée. On voit que la proximité géographique
et les nombreuses similitudes entre Charybde et Scylla ont quelque peu mêlé les légendes.
Elles restent inséparables dans l’expression bien connue "tomber de Charybde en Scylla". L’expression apparaît pour
la première fois dans un texte français de Rabelais en 1552. Scylla se tient à un jet de flèche de Charybde et celui qui
cherche à éviter le gouffre passe alors trop près du rocher. Il nous arrive parfois de nous focaliser sur un danger au point
de ne pas voir qu’on s’approche d’un autre encore plus périlleux.
Il existe une autre Scylla, plus pacifique. Il s’agit d’une princesse, fille du roi de Mégare, Nisos. Nisos avait la particularité
d’avoir un cheveu pourpre. L’oracle avait déclaré qu’il resterait invincible tant que ce cheveu serait sur sa tête. Lorsque
Nisos entre en guerre contre Minos, le roi de Crête, Scylla tombe amoureuse de l’ennemi de son père. Minos promet à
Scylla qu’il l’épousera si elle arrache le cheveu pourpre de son père. Elle obtempère mais on sait que les promesses
n’engagent que ceux qui les écoutent, surtout en amour, et Minos, horrifié à l’idée d’épouser quelqu’un qui a trahi sa
propre patrie, l’attache à la proue de son navire et elle meurt noyée. Les dieux eurent pitié de la jeune fille et la
métamorphosèrent en un oiseau marin: l’aigrette.
Bibliographie et références:
- Apollodore, "Bibliothèque"
- Hésiode, "Théogonie"
- Homère, " Odyssée"
- Hygin,"Fables"
- Ovide, "Héroïdes"
- Ovide,"Métamorphoses"
- Pausanias, "Description de la Grèce"
- Pindare, "Odes"
- Virgile, "Enéide"
Bonne lecture à toutes et à tous.
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