J’avais ici même écrit à quel point j’étais une afficionada de Reba, une copine féministe et bdsm’er de la « scene » East Coast. Reba a collaboré pendant plusieurs années au magazine online sangbleu.com, très couru par la hype new-yorkaise, et dans lequel le Bondage et le Sadomasochisme ont plein droit de cité. Parfois, Reba part en croisade, et notamment contre le sexisme qui prévaut dans ce merveilleux milieu du BDSM, lieu de Liberté (ouvrez le ban), d’Egalité (tambours et trompettes), et de Fraternité (fermez le ban). Il y a quelques années, elle a mis sur la table un sujet très dérangeant. Le kinbaku est devenu un business profitable en ce qui concerne les shows et les démos. J’avais aussi déjà eu l’occasion d’en parler. Mais chuuut, il ne faut pas le dire ! Non, non, non, les riggers les plus réputés ne pratiquent que pour l’amour de l’art. Et pas du tout pour celui des dollars. Là où ça devient presque comique, c’est quand les gens d’Enisem, un pool de riggers britanniques très réputés (voir le lien ci-dessous vers la partie gratuite de leur site) viennent en tournée aux US. C’est très égalitaire. Riggers ? Que des mecs. Modèles ? Que des nanas. Notez que pour faire plus vrai dans le genre exotico-érotico-authentique, ils ne bookent que des femmes d’ethnie asiatique. Reba, en bonne emmerdeuse féministe, s’en était ouverte auprès des organisateurs (là encore que des hommes) de ce cercle. La réponse, dans le genre amphigouri hypocrite est à citer dans le best-off des âneries fameuses-infâmes : « c’est parce que seuls les hommes peuvent saisir la nature profonde de l’encordage à la japonaise, issu d’une société profondément sexiste »Inutile de leur faire remarquer – ce que Reba a fait – que le kinbaku est de nos jours à peu près aussi japonais que les souvenirs pour touristes que vous achetez dans les boutiques de Tokyo-Haneda. Pure perte de temps, la vraie motivation c’est de ne pas partager le gâteau. Ce que Reba n’avait pas prévu, c’est que sur sangbleu tout ce que le BDSM compte de Mâles Virils et Puissants lui tomba dessus, en appelant aux mânes de Sade (qu’en bons américains ils n’ont pas lu), ou de Akachi Denki (écrivain ayant popularisé le kinbaku hors du Japon, qu’ils n’ont pas lu non plus), tout en l’accusant de faire de l’entrisme féministe dans le milieu BDSM. L’entrisme féministe dans le milieu BDSM, c’est grave docteur ? On fera de l’entrisme parce qu’on est des bdsm’ers et des féministes, et que la première facette n’a jamais oblitéré la seconde. C’est comme ça. Et cet entrisme, on le pratiquera jusqu’à ce que les machos, les abuseurs sexuels, et les misogynes, fassent du sortisme !https://esinem.com/news
Dernière modification le 27/04/2019 03:10:24 par marina001.
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