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Bonsoir à tous, bonsoir Analogique !

Ravi de vous retrouver et merci pour votre nouvelle contribution complétant l'illustration (apportée) à votre sujet. Mais vous avez raison, "de" aurait évité l'ambiguïté d'un sous-entendu. Smile

analogique a dit...

…la distinction que Jane et vous avez établi entre réalité et vérité ne fait que mettre de l'eau à mon moulin.


Ce moulin, mon cher Analogique, mouline-t-il une vérité relative ou absolue ? ^^

Dans mon souhait de contribuer à la compréhension mutuelle de deux points de vue très différents, je me suis sans doute mal exprimé et je vous prie de m'en excuser ^^. Smile Pour ma part, je maintiens mon opinion d'un très fort rapport entre réalité et vérité. Simplement, je reconnais volontiers que l'on peut définir le mot "vérité" autrement, en particulier en s'approchant de l'opinion. Ma façon de voir les choses est assez "antique" Wink je l'avoue, mais cela me satisfait pleinement.

analogique a dit...

Si on pousse votre exemple un peu plus loin, imaginons que la fleur soit en réalité blanche, c'est à dire qu'elle comprenne l'entier du spectre des couleurs, que la vérité de la personne A soit de la voir jaune, et que la vérité de la personne B soit de la voir bleue. Il se trouvera sans doute une personne C qui la voyant bleue également sera prompte à reconnaitre l'intelligence de B et à proclamer l'incommensurable connerie de A. Si en outre la personne D (qui voit rouge) espère prochainement modifier son statut pour avoir une relation BDSM avec C, il n'est pas à exclure qu'elle manifeste son ralliement à la vision de B en excluant A pour ne pas froisser C. Je ne parle même pas de E, qui voit vert (il y a des gens qui mélangent tout), ni de F qui voit blanc (certains ne discernent vraiment aucune subtilité de ce que la nature nous offre)...


Cette situation est intéressante en effet Analogique, mais je ne peux me prononcer tant que n'ont été fixées les hypothèses qui sous-tendent la manière avec laquelle chaque personnage comprend le rapport entre son observation et sa définition de la vérité ainsi que son rapport avec les autres.

1=> Si tous se placent consciemment dans l'hypothèse 1 et sont de bonne volonté : pas de querelles. Tous devraient admettre que "la" "vérité-point de vue" des autres est différente de la leur sans que cela puisse les perturber.

2=> Si tous se placent consciemment dans l'hypothèse 2 et sont de bonne volont : pas de querelles non plus. Tous admettront qu'ils ont accès à "une part" d'une seule et unique "vérité-réalité" sans que cela soit contradictoire avec des observations différentes.

3=> Dans l'une comme dans l'autre hypothèse, si les observateurs ne sont pas de bonne volonté ou s'ils ne sont pas conscients de l'hypothèse dans laquelle ils se placent, alors il y a de forts risques de querelles, en effet.

4=> Si tous les observateurs ne se placent pas dans les mêmes hypothèses, ils ne pourront pas se mettre d'accord. Mais cela ne les oblige pas à se quereller. Ils peuvent fort bien admettre les hypothèses les uns des autres. Comme dans le cas précédent, la querelle ne devrait apparaître que par le truchement de la mauvaise volonté ou de l'inconscience des ressorts de la pensée de chacun.

Bien sûr, je n'ai évoqué que deux hypothèses qui me semblent (au moins partiellement) à l'origine du sens que l'on peut donner au mot "vérité". Sans doute y en a-t-il d'autres dans lesquelles les personnages de votre cas d'étude pourraient se placer. Pour ma part, celles que j'ai mentionnées sont les seules auxquelles je me suis aventuré à réfléchir un petit peu.

Si vous me permettez toutefois une dernière observation à propos de l'exemple que vous nous livrez… Je le crois quelque peu biaisé, car au-delà des observations de chacun qui déterminent leurs vérités (au sens où vous l'entendez), vous admettez aussi une réalité unique qui les dépasse tous : que la fleur émet dans tout le spectre. Voici (au moins une part de) la "réalité"… Or cela est dans votre exemple également une "vérité" (très proche du sens de "réalité"), supérieure aux "vérités" (au sens de point de vue cette fois) de chaque observateur, puisqu'elle les contraint chacunes.

Vous me donnez ainsi votre réponse à ma question : dans le cadre de l'hypothèse 1, est-ce la même fleur qui est observée par tous ? Vous dites "oui"… mais cela nous ramène à l'hypothèse 2. ^^

Vous n'avez pas mentionné que la fleur, n'émettant pas d'odeur dans cette "réalité" commune à tous, au autre observateur aurait pu tout de même "l'observer" par olfaction. Cela aurait relativisé la vérité-réalité sur laquelle vous vous appuyez et aurait donné plus de poids à votre point de vue.

Mais pour compenser ce dernier point, cher Analogique, après avoir plaidé pour moi, je vais plaider pour vous en remarquant que malgré mon attachement à la vérité-réalité, je reconnais cette définition elle-même comme un "point de vue" et donc comme une vérité-opinion (opinions auxquelles j'accorde d'ailleurs toute l'importance qu'elles méritent).

Merci beaucoup Analogique et bonne soirée à tous !
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