Chers amis, cher Analogique,
A vrai dire, ma manière de m'extasier devant votre "intelligence" s'enracinait pleinement dans l'idée de reconnaissance telle que je l'avais envisagée au début. C'était un clin d'oeil au plaisir manifeste que nous avons à échanger ici.
Bon… décidément, j'ai le cerveau ramolli ce soir…
Quel dommage d'ailleurs que nous soyons déjà "amis"! Le devenir maintenant aurait été un parfait épilogue. Il va nous falloir trouver autre chose...
Vous commencez à m'angoisser un peu là. ^^
Tiens, au rayon des gens brillants, nous pourrions parler de l'admiration et de l'estime... Récemment, une forumeuse d'ici que j'estime beaucoup m'a dit qu'elle avait de l'admiration pour mes écrits. J'en ai été fort triste, parce qu'il me semble que l'admiration, en positionnant l'autre sur un piédestal, pulvérise l'objet de son admiration à une distance proportionnelle à son intensité: plus on admire, plus on s'éloigne.
Oui, plus on admire, plus on s'éloigne. En un sens je suis d'accord avec vous.
Est-ce un sentiment de tristesse comme celui d'avoir "perdu un ami" ? Celui que l'on croyait se tenir "à côté", on se rend compte qu'en réalité, lui se voyait "au-dessous". Si c'est cela dont vous parlez, je l'ai ressenti aussi et cela m'a également attristé. Dans ces cas, je suis attristé de mon attitude d'abord, car c'est un révélateur que quelque chose en moi a pu provoquer ce malaise.
Mais je suis aussi le premier à "admirer" et je pense donc avoir un aperçu des deux côtés de ce fossé.
L'admiration me semble finalement un sentiment assez malsain, jusque dans une relation bdsm d'ailleurs: l'admiration qu'un/e dominant/e porte à un/e soumis/e ne ressort-elle pas de l'appréciation d'une performance qu'il/elle serait incapable d'effectuer? N'est-ce pas entrer dans une logique de course et de rendement? L'admiration de la partie soumise envers qui la domine n'est elle pas une manière d'établir une frontière infranchissable?
Sur le BDSM en particulier, je ne peux témoigner, mais dans mon cas, oui, l'admiration provient souvent de ma conscience (ou de ma croyance) que je suis incapable d'une performance donnée. Alors j'admire celui/celle qui en est (ou en paraît) capable. Je pense effectivement que c'est malsain. Mais… encore un travail d'une vie !
Ecrivant cela, j'en viens à supposer que l'admiration est une forme de non-relation, une barrière entre deux personnes. Quelque chose qui finalement est sans doute pire que le mépris... Etre pris pour un con me parait finalement bien plus enviable qu'être admiré.
Être pris pour un con m'est très pénible (ô combien j'aimerai ne point m'en soucier pour acquérir un peu plus de paix intérieure !). Mais en effet, le mépris est redoutable. En remplacement de la haine, il est moins rude à supporter… mais il vaut mieux le remplacer par la compassion puis par l'amour désintéressé (heu, à propos… nous parlions de performance dont je suis incapable… c'est bien ça ? ^^).
Admiré… oui… c'est l'isolement. Comme l'orgueil d'ailleurs conduit à l'isolement. Et comme il est facile de prendre goût à l'admiration, l'orgueil vient souvent de pair. Pour Sartre, "l'enfer, c'est les autres" me semble-t-il. Je crois qu'il fait fausse route. Pour d'autres (Maurras, d'après mes souvenirs, mais je ne saurais retrouver la référence), l'enfer s'est soi-même isolé, tout seul, coupé des autres et de leurs imperfections qui ont finalement la beauté de l'humanité. Je me sens plus proche de cette vision des choses. Et, oui, sans doute l'admiration est-elle un chemin pavé de bonnes intentions qui mène à un enfer.
Il me semble au contraire que l'estime procède d'une forme de reconnaissance plus proche de ce que je nommais dans ma première intervention sur la reconnaissance de l'intelligence chez autrui. Sans doute parce que l'estime de l'autre n'est pas incompatible avec l'estime de soi.
Oui, je suis d'accord avec cette nuance capitale cher Analogique !
Tandis que quand on est dans l'admiration de soi, c'est déjà plus mal barré pour la relation...
Vous avez besoin d'un témoin pour ça aussi ? ^^
Amitiés à tous.
analogique a dit...
A vrai dire, ma manière de m'extasier devant votre "intelligence" s'enracinait pleinement dans l'idée de reconnaissance telle que je l'avais envisagée au début. C'était un clin d'oeil au plaisir manifeste que nous avons à échanger ici.
Bon… décidément, j'ai le cerveau ramolli ce soir…

analogique a dit...
Quel dommage d'ailleurs que nous soyons déjà "amis"! Le devenir maintenant aurait été un parfait épilogue. Il va nous falloir trouver autre chose...
Vous commencez à m'angoisser un peu là. ^^
analogique a dit...
Tiens, au rayon des gens brillants, nous pourrions parler de l'admiration et de l'estime... Récemment, une forumeuse d'ici que j'estime beaucoup m'a dit qu'elle avait de l'admiration pour mes écrits. J'en ai été fort triste, parce qu'il me semble que l'admiration, en positionnant l'autre sur un piédestal, pulvérise l'objet de son admiration à une distance proportionnelle à son intensité: plus on admire, plus on s'éloigne.
Oui, plus on admire, plus on s'éloigne. En un sens je suis d'accord avec vous.
Est-ce un sentiment de tristesse comme celui d'avoir "perdu un ami" ? Celui que l'on croyait se tenir "à côté", on se rend compte qu'en réalité, lui se voyait "au-dessous". Si c'est cela dont vous parlez, je l'ai ressenti aussi et cela m'a également attristé. Dans ces cas, je suis attristé de mon attitude d'abord, car c'est un révélateur que quelque chose en moi a pu provoquer ce malaise.
Mais je suis aussi le premier à "admirer" et je pense donc avoir un aperçu des deux côtés de ce fossé.
analogique a dit...
L'admiration me semble finalement un sentiment assez malsain, jusque dans une relation bdsm d'ailleurs: l'admiration qu'un/e dominant/e porte à un/e soumis/e ne ressort-elle pas de l'appréciation d'une performance qu'il/elle serait incapable d'effectuer? N'est-ce pas entrer dans une logique de course et de rendement? L'admiration de la partie soumise envers qui la domine n'est elle pas une manière d'établir une frontière infranchissable?
Sur le BDSM en particulier, je ne peux témoigner, mais dans mon cas, oui, l'admiration provient souvent de ma conscience (ou de ma croyance) que je suis incapable d'une performance donnée. Alors j'admire celui/celle qui en est (ou en paraît) capable. Je pense effectivement que c'est malsain. Mais… encore un travail d'une vie !
analogique a dit...
Ecrivant cela, j'en viens à supposer que l'admiration est une forme de non-relation, une barrière entre deux personnes. Quelque chose qui finalement est sans doute pire que le mépris... Etre pris pour un con me parait finalement bien plus enviable qu'être admiré.
Être pris pour un con m'est très pénible (ô combien j'aimerai ne point m'en soucier pour acquérir un peu plus de paix intérieure !). Mais en effet, le mépris est redoutable. En remplacement de la haine, il est moins rude à supporter… mais il vaut mieux le remplacer par la compassion puis par l'amour désintéressé (heu, à propos… nous parlions de performance dont je suis incapable… c'est bien ça ? ^^).
Admiré… oui… c'est l'isolement. Comme l'orgueil d'ailleurs conduit à l'isolement. Et comme il est facile de prendre goût à l'admiration, l'orgueil vient souvent de pair. Pour Sartre, "l'enfer, c'est les autres" me semble-t-il. Je crois qu'il fait fausse route. Pour d'autres (Maurras, d'après mes souvenirs, mais je ne saurais retrouver la référence), l'enfer s'est soi-même isolé, tout seul, coupé des autres et de leurs imperfections qui ont finalement la beauté de l'humanité. Je me sens plus proche de cette vision des choses. Et, oui, sans doute l'admiration est-elle un chemin pavé de bonnes intentions qui mène à un enfer.
analogique a dit...
Il me semble au contraire que l'estime procède d'une forme de reconnaissance plus proche de ce que je nommais dans ma première intervention sur la reconnaissance de l'intelligence chez autrui. Sans doute parce que l'estime de l'autre n'est pas incompatible avec l'estime de soi.
Oui, je suis d'accord avec cette nuance capitale cher Analogique !
analogique a dit...
Tandis que quand on est dans l'admiration de soi, c'est déjà plus mal barré pour la relation...
Vous avez besoin d'un témoin pour ça aussi ? ^^
Amitiés à tous.
Soyez la première personne à aimer.