Toc toc !

Toc, toc ! Il était étrange cet espace temps Rien de nouveau. Je connais le contexte. Et je connais ma tête (plus ou moins, moins que plus même si je m'évertue à me convaincre du contraire ou l'inverse bref vous avez compris) J'ai pas d'attentes particulières. Y a une part de passage obligé. Je me positionne. S est là au centre de cette structure composée de trois croix de saint André soudées entre elles c'est le centre de festivités en début de soirée. Et avec la foule c'est toujours bondé. On y est rarement à ce moment là. D'ailleurs je remets pas le comment je me retrouve en position face à l'une de ces trois croix. J'y vais en mode pur jeu face au public. Je ne crois pas y vivre des émotions hors du commun. H et vous, une séance à quatre mains. Je suis vraiment trop détente je tape la causette avec S mais qu'est ce que tu fous là bordel ? ça me fait rire, on est comme à la terrasse d'un café un soir d'été. Toc toc. Je reçois un de vos coups qui me signifie justement que c'est pas la foire à la saucisse, elle s'en va... Votre duo s'attèle plus sérieusement sur mon cas. Du fouet je sens son piquant je courre pas après j'ai du mal à comprendre cette douleur un p'tit point sur une micro zone et ce piquant spécifique qui retombe jamais exactement au même endroit, ce piquant concentré sur une micro zone je ne sais pas l'exprimer autrement. De prime abord je dirais que j'aime pas franchement le fouet. De la chambrière par dessus. En fait aujourd'hui je remettrai pas beaucoup plus d'outils si tant est qu'il y en ai eu d'autres, cet aspect vous appartient. Et au fond qu'importe. Comme dit le proverbe. "Qu'importe le flacon pourvu qu'on est l'ivresse." Sauf que j'avais tout prévu sauf d'être ivre . Pourtant ça monte crescendo. Ça fait mal et toujours ce corps dont jsais pas quoi foutre , cet environnement dont j'arrive pas à faire abstraction. Je suis trop là. Trop collé à tout ce qui se passe autour pour espérer des sensations plus que physique. Et pourtant ça monte encore. C'est vicieux. Arrive ce court instant où la douleur n'existe plus. Les yeux fermés, la tête qui cherche support pour cesser de se tenir droite . La musique pourtant si forte toujours trop forte se fait sourde. Elle est là, la vague, les coups pleuvent et c'est comme si mon épiderme n'existait plus. Ne répondait plus. Une sortie de corps pour s'extraire de la douleur. J'aimerais rester dans cet instant, cet état longtemps. J'aimerais maîtriser la vague sans discontinuer. Mais c'est sans compter cette part de contrôle qui me fait cruellement défaut. C'est deux , trois, quatres petites minutes peut-être moins en y repensant c'est déjà trop ma tête refuse ce lâcher prise. Et de se raccrocher au monde extérieur instantanément quand elle comprend qu'elle pourrait quitter le sol. Histoire de survie. Toc toc. Jsais pas combien de temps ça a duré tout compris moins d'une demi heure, 20 minutes ? Aucune idée. Mais il semble clair que vous ne tirerez pas beaucoup plus de moi, de mes réactions, ça s'arrête. Vous vous approchez. Je veux m'isoler. Alors on traverse la foule. Je titube et vous êtes derrière. Avant d'arriver hors de portée des autres. Je commence à m'effondrer. Ça reste "gérable". Puis une fois vraiment en coulisses. Ça vrille sévèrement. C'est trop. C'est quoi ces larmes ? Ces quoi ces "cris" ? Ça vient du fond de l'estomac. C'est "l'hystérie". Et du fond des âges ? Des larmes avec trente ans de retard. Je sais ce que je fais mais j'ai plus le contrôle. Et j'ai honte, j'ai honte je veux reprendre le dessus. Il est hors de question de se laisser aller à ce point. J'ai le souvenir net de vous dire "Mais c'est quoi ça ? faut que ça s'arrête !?" Je me sens paumée. Un p'tit goût de décompensation... Plus jamais ou encore ? C'est la question qui me brûle le cerveau... Toc toc ! C'est le temps qui frappe à la porte !