Une leçon gravée

** Une leçon gravée **En gros il a dit ça " Chérie Chérie aujourd'hui je vais te pousser aux limites, je veux que tu sentes ton point de bascule vers ton habitude toxique et que tu m'arrêtes juste avant" En gros j'ai flippé ...... Mon habitude toxique est destructrice, une putain de tare que je me traîne depuis gamine et dont je ne peux me défaire. Mon besoin d'être validée, acceptée et aimée, me pousse à aller au delà de mes limites, à faire plaisir sans en prendre, à souffrir trop en serrant les dents et en me répétant en boucle "encaisse encaisse encaisse" . On en a discuté, on a testé mais c'est là, en moi. Je ne peux pas retirer cet ancrage négatif il est trop incrusté en moi, mêlé à mon adn de force, à coups de punitions, de silences, de menaces. Alors faut bien que j'apprenne à vivre avec. Si on ne peut pas l'enlever je dois en comprendre les mécanismes, sentir quand je bascule et y réagir rapidement pour m'en sortir. Gérer les conséquences.Mais bordel que ça fait peur de savoir que je vais y aller, que noyée dans les sensations je vais devoir quand même analyser et réagir. Même en ayant une confiance absolue en lui je doute de moi. J'ai peur de moi et je refusais de me confronter avec cette partie sombre de ma psyché. Mais comme toujours il avait raison, je devais le faire, il était temps .....Je ne suis pas maso, j'aime la douleur à juste dose, elle m'emporte, m'excite, m'ouvre le chemin au lâcher prise. Ces picotements, ces brûlures qui chauffent la peau, qui laisse un chemin de braises sur l'épiderme, qui me coupent le souffle et me font me tortiller et gémir. Putain quel kiff. Mais par moment un coup plus appuyé, un endroit plus sensible ..... Je gère, je respire, je tente de rentrer dans ma bulle, de surpasser ma chochottitude. Mais il insiste, il revient là où c'est sensible, il me parle, m'explique où on impacte, avec quoi, comment, il maintient mon cerveau actif, ne me laisse pas plonger dans ma bulle, il veut que je sois lucide en même temps que je ressens, que je reste vigilante au point de bascule.Il alterne, il monte, il descend, il fait des pauses, me rassure, me calme, me fait monter haut pour stagner sur les paliers ..... Il joue de mon corps et de mon esprit. Il lâche rien, il me ramène en position, s'adoucit, se durcit. Un équilibriste, un marionnettiste.....Et plus ça monte plus je la vois cette putain de limite. Je la sens parfois et il m'en éloigne pour m'y ramener plus près mais je dis rien. Dans ma tête je l'examine, je la palpe, je sens son odeur fétide et je ne veux pas la passer, je veux pas ! Mais ....... S'il s'arrête pas c'est qu'il est pas satisfait non ? Il en veut encore et je vais le décevoir non ? Et si après avoir eu trop mal j'arrivais à nouveau ressentir du plaisir ? Et si la courbe était plaisir, douleur et replaisir ? Qui dit que je ne peux pas arriver à prendre du plaisir après une énorme dose de douleur excessive ? Il sera fier si je vais plus loin non ?La leçon, je dois me tenir à la leçon alors j'essaie de faire taire ces questions, ces mauvaises réflexions. Je me crispe. Je sens tout mon corps se raidir, rejeter ces sensations douloureuses. Les refuser. Je ne sais même pas si j'ai eu le temps de dire stop, je sais que j'ai eu un geste de recul en même temps qu'il arrêtait tout et se couchait sur moi pour m'enveloper de sa présence. J'ai fondu en larmes .....Larmes de je sais pas pourquoi, parce que c'était trop, parce que c'était pas assez, parce que j'ai dis non au passé, parce que j'avais quand même le sentiment de l'avoir déçu, parce que je ne l'ai pas verbalisé, parce que j'ai joué avec le feu et que j'ai pas aimé du tout mettre un orteil de l'autre côté de cette foutu barrière ......Dans ses bras il m'a calmé, montré qu'il était là et il a attendu que je m'exprime. Je ne sais plus ce que j'ai dis entre deux reniflements. Il m'a félicité, expliqué, analysé, montré que si je ne peux pas supprimer la bascule je peux la ressentir et y mettre fin. Je suis la capitaine de mon esprit. Je tiens la barre, je dirige et j'évite les écueils ......C'est pas encore ça mais d'avoir vu ma limite et d'avoir pu analyser ces quelques secondes de bascule ça m'a changé. Je sais que je n'ai pas aimé cet état d'esprit, je n'y ai prit aucun plaisir et ça pète tout le jeu de nos je. Alors ouai la leçon est gravée, si j'approche de cette bascule je crierai haut et fort que je veux un cunni et plus d'impacts, que je veux du plaisir et pas de la douleur, que le plaisir doit être partagé et que je suis en putain de zone rouge !! Y a des leçons qui laissent des marques invisibles faut juste que je retienne les positives et mette un coup de pelle aux négatives......** Une leçon gravée **