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En amour, ce qui restera éternel, c'est le souvenir des échanges et des partages. Alors je t'écris, pour garder une trace vivante de toutes nos rencontres. ( Jacques Salomé , Pensées d'amour 2010) Novembre 2021, le soleil froid de l’automne dehors, l’air chaud pulsé sur mes lèvres qui se dessèchent. J’attends, à genoux, corsetée, les yeux bandés. Sa voix, toute proche qui me demande si ça va. Je hoche la tête. Sensations connues. Il réitère sa demande. Perplexité fugace. Évidement qu’il ne peut pas me voir. Il a lui aussi les yeux, il est lui aussi à genoux. Aujourd’hui, il est à mes cotés, de mon côté. Il a retiré ses chaussures tout seul et un harnais barre son torse. Aujourd’hui nous donnons vie a une de ses envies. Aujourd’hui, la Reine de la danse ce sera Izzy. D’abord sa voix, douce. Le claquement de ses talons. La musique, si délicate attention. Ensuite son odeur. Toute fraiche et fleurie. Elle ne sait pas encore combien cela compte pour moi. Premier contact. Sensation déjà vécue et pourtant toujours aussi étonnante que celle d’être touchée avant de s’être vus. Mais elle lèvera vite le voile. Pour elle, le regard est essentiel et le sien est bienveillant. Au plaisir des caresses suivra le frottement des cordes, la morsure des pinces, les petites griffures. A cet instant, où il est à genoux près du lit auquel je suis encordée, je vois sa douleur, physique. Et je crois lire dans son regard la même question que celle qui me trotte dans la tête. Va-t-elle réussir à équilibrer la balance ou serais-je le centre de la majorité des attentions ? Et puis soudain, elle renverse la vapeur et il n’y a plus que lui. Elle le chevauche, elle le fait gémir de plaisir, il se laisse aller. C’est si rare que je ne peux que me joindre à eux pour partager ce moment. Instant d'un plaisir qui nous est bien particulier, nouveau et atypique. Derniers mots sur l'idée émise de se revoir et de pousser un peu plus loin les tourments avant de retrouver nos vies officielles avec le coucher du soleil.