Déplacer pour recadrer votre photo

Lliann

Homme Dominateur. Vit à Versailles, Île-de-France, France. 57 ans. est célibataire.
Extrait de son book

Publication BDSM

Lliann
Consuela el Sueño (1ère partie) Les lustres baroques occupaient des positions stratégiques sur le damier au plafond. Le cristal reflétait sa lumière sur les murs de l’imposante salle de réception, ainsi que sur le parterre d’invités soigneusement, comme il est de bon ton pour toute soirée privative, sélectionnés pour l’occasion. Les carrés de tables bavardaient copieusement, riaient et éclusaient l’impressionnante cargaison de Champagne commandée spécialement pour l’occasion. Les années 60 battaient leur plein, et la cité des anges venait de perdre son restant de virginité un mois plus tôt, sous les sunlights du festival de Monterey. Les Who, Otis Redding, les Mamas & Papas, Janis Joplin, habitée de l’intérieur, et le climax... Wild Thing, Jimi Hendrix agenouillée devant sa Stratocaster, singeant l’acte sexuel avant de l’asperger d’essence, jouissant un trait de naphte avant que le feu ne l’emporte. Le Summer of Love venait de signer là son acte fondateur. Byron Chambers discutait gaiement à une table, une coupe à moitié pleine à la main. N’était-il pas l’heureux organisateur de cette soirée mondaine après tout. Oh « mondaine », en aucun cas cette société de gens en vue, qui se plaît à se dorer la rosace (seulement si elle est propre) en comité élitiste ; non, une toute autre société, attachée aux plaisirs de ce monde, et à certains plus qu’à d’autres. Grand ponte de l’industrie textile, épicurien notoire, Byron avait très tôt tourné le dos, et son attribut viril, à sa puritaine épouse, ne trouvant, en la regardant, plus que l’amertume d’un corps ficelé par la morale. La bible ne clame-t-elle pas : « Que le mariage soit tenu en honneur à tous égards et le lit conjugal sans souillure (He 13.4) ». Bon, Byron était agnostique donc... Quand arriva le divorce, et il arriva, aussi sûrement que l’éclaircie vient après l’ennui, Madame fit voler sa morale dans toutes les pièces de leur luxueuse maison, enfin sa morale, disons tous les objets à portée de sa main. Quand les avocats s’entendirent sur un montant à sept chiffres, Madame, toujours elle, laissa tranquille le mobilier de la maison et abandonna le domicile marital sans sourciller, ou juste un peu, car le soleil, ce jour-là, était aveuglant. Byron allait enfin pouvoir s’adonner sans réserve à ses péchés mignons, et ils étaient au nombre. Dès son célibat paraphé, il s’abîma dans un nouveau monde, se soumettant quand on le lui ordonnait, dominant quand ses canines appointées flairaient le sang, dinant aux chandelles, buvant à la source de compagnie que l’on ne quitte. Il explora le côté obscur, goûta les morsures du cuir, le froid de l’acier, se fit inquisiteur puis hérétique, tribunal canonique, expia sur la croix (celle de Saint-André, le plus chausseur des apôtres). Et voilà qu’un couple d’années plus tard, fort d’un réseau nanti en influence et discrétion, il organisait cette petite sauterie privée, où manifestement beaucoup de convives allaient l’être (sautés bien sûr) sans renâcler. Une pièce spéciale avait d’ailleurs été agencée à cet effet, juste derrière la scène, enluminée de miroirs sur ses murs et d’un mobilier moyenâgeux sur son marbre. Assise juste en face de Byron siégeait une jouvencelle, SA soumise, car Monsieur avait décidé de reprendre der Knüppel en main et exhiber ce soir, au regard de tous, sa dernière égérie ; car oui et quand même, il était temps de montrer à cet auditoire bien né de quel bois il se chauffait l’hiver (l’horloge du temps ayant tourné vinaigre, nous étions déjà en juillet). Bardée d’un harnais en cuir ceignant sa poitrine nue, d’un duo de brides fixées à son collier canin, deux petits cache-seins, tout mignons tout beaux, paradaient sur ses tétons. C’était là sa seule layette, son petit chat tout lisse cirant un peu plus bas le coussin de la chaise. Apostée sur sa droite, une autre égérie balayait l’assistance avec intérêt et curiosité... cuir, latex, vinyle, wetlook, une débauche de matières étoilait le reichstag. Elle-même portait une guêpière en latex, surhaussée d’un soutien-gorge vermillon ; une seyante culotte en satin (assortie aux bonnets) toisait de haut sa paire de bas, soutenus par un quatuor de jarretelles. Un collier de perles pendait joliment à son cou. Byron était, quant à lui, nippé comme un milord... car c’est bien connu, le diable s’habille en Prada. La dernière chaise était vacante, un fouet aux brins d’argent reposait lové sur le coussin. Byron empoigna le fût de la bouteille et remplit le petit bataillon sur la table. Il ne versa rien devant ledit siège, la coupe s’était envolée. Sa tête se tourna instinctivement vers le préambule de la salle. Lorsqu’elle fit son apparition, une collection de paires d’yeux convola à sa rencontre, pronostiquant à voix tues. Vêtue d’une combinaison intégrale en résille, avec pour seuls bâillements une ouverture autour de la bouche, une autre – plus petite – derrière la cagoule, laissant dépasser une longue queue équestre, deux cercles évidés autour de ses seins nus, un croisillon maintenant un anneau en métal autour de ses tétons, Consuela avançait sa tour sur l’échiquier des tables ; sous les regards spectateurs (Madame était populaire), déambulait d’un pas altier, perchée sur ses talons hauts, une coupe emplie à la main. Elle s’assit à la table de Byron, sur le coussin vacant, après en avoir délogé son pensionnaire, et échangea sans piper mot sa coupe avec le contenant fraîchement versé qui lui faisait face. Sa propriétaire la regarda étonnée. – Je le préfère plus frais ! Consuela proposa de trinquer, en hommage au mécène de la soirée. Byron se gratta naturlich l’entrejambe (ah les hommes) et leva son verre, sitôt imité par nos deux soumises estivales. La tablée but de concert, dans une communion capiteuse, ne fut-ce l’expression de notre dulcinée en guêpière après qu’elle eut porté la coupe à ses lèvres. – Ce Champagne est-il à ton goût ? – Oh maîtresse, il est... un bouquet très parfumé. – Eh bien bois mon enfant (ah les mom, toujours aux petits soins), la soirée ne fait que commencer... Elle ingéra une nouvelle gorgée, sous le regard dépositaire de Consuela, déglutit un rictus en reposant le verre sur la table. Et ils papotèrent, rirent, vidèrent, Quat'Z'amis (qui sont contents quand ils sont réunis). Byron s’attarda sur le collier de... euh, la félicitant pour cet atour, et le mariage diaphane de ses perles. Consuela se tourna vers lui : – Savez-vous très cher qu’une perle peut être enfilée, avec la même aisance par devant ou par derrière ? Byron hocha par deux fois le carafon (c’est pour dire) en estampant une mine enjouée. Heather sourit à son tour, mais sous cape – elle s’appelait ainsi notre candide aux seins vermillon – sachant évidemment de quoi il retournait. Sans qu’il ait prononcé le début d’un quart de mot, notre première jouvencelle s’enfonça à genoux sous la table, s’avança entre les jambes de son Master. Elle dégrafa sa boutonnière et extirpa de son logement une queue fringante. Elle croisa ses poignets dans son dos et enfourna le membre gorgé. Le balancier subordonné de sa tête, ses lèvres coulant et rançonnant, aspirant son fût jusqu’à la garde, elle suçait son Sir Byron avec maestria. Consuela ne cillait ni sourcillait. Après tout, il en va de certaines politesses que l’on ne peut différer, surtout en Society. Elle caressa doucement les cheveux corbeaux de la jolie suceuse ; celle-ci ne broncha pas, ses mirettes closes engorgea plus profond. Mmm, l’homme est un bipède à poil et à sang chaud, si trébuchant devant une pose quadrupède (ou genoupède).
Soyez la première personne à aimer.