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Lliann

Homme Dominateur. Vit à Versailles, Île-de-France, France. 57 ans. est célibataire.
Extrait de son book

Publication BDSM

Lliann
Consuela el Sueño (3ème partie et fin) Consuela n’oublierait jamais sa toute première fois, avec sa meilleure amie, Alejandra. Elles venaient de biberonner le fond d’une bouteille de Jack en cachette, et s’étaient, dans la foulée, et le plus innocemment du monde – enfin pour l’une – déshabillées (le réchauffement climatique n’était encore qu’un concept embryonnaire, mais il faisait très chaud ce jour-là ; ce qui explique cela). Et que se passe-t-il quand deux jeunes oies curieuses, passablement éméchées, se découvrent sans atours, surtout quand l’une attend ce tournant depuis la pénurie des culottes ? Oui ma bonne fée, je vous le demande... Consuela se souvenait de chaque détail, le corps nu d’Alejandra, sa peau cannelle, ses jolis seins pommiers. C’était bien sûr elle qui avait pris les devants, et insinué la première ses lèvres entre les cuisses de son amie. Mmm, elle avait humé tout d’abord, longuement, mûrement, inhumé ses narines dans son joli bois dormant... puis léché, pourléché en bas... avait sucé, mordillé, s’était enivrée de son chaton ronronnant... un délice sucré-salé qui l’avait presque fait jouir (les doigts d’Alejandra – Mlle avait aussi joué – s’en étaient finalement chargés). Le guet était franchi, le pas aussi. Et quand elle croisa celui de son amie deux jours plus tard, son visage empourpré dans ses godillots, elle comprit dans la seconde que leur amitié venait de prendre fin sur ce trottoir. Consuela se souvenait, ses souvenirs remontaient un cours d’eau, comme les saumons depuis la nuit des temps... Quand – jeune fille – elle quitta le cocon familial pour voler de ses propres ailes. Quand – jeune fille toujours – elle se frotta à tous les métiers, enfin tous... Beaucoup d’hommes orbitaient autour de ses jeunes ailes, mais aucun ne pouvait décemment rivaliser avec l’Alliance. Elle endossa l’habit de fille de maison, à la faveur d’un recrutement domestique. Dans sa tenue de soubrette, au charme très seyant, elle convola d’une maison à l’autre, des maîtres différents, mais aussi leurs maîtresses, Les maîtresses, leurs aînées et cadettes. Consuela mit à profit ses missions de gouvernance pour se délurer un peu plus, au su des confidences, secrets de famille, intrigante au tablier dans des propriétés où l’argent disputait à la luxure, où les femmes – de pouvoir of course, dominatrices, castratrices – confisquaient en privé le joug aux hommes. Elle fut surprise de constater la désinvolture avec laquelle la morale pouvait être sise (entre parenthèses) dans les boudoirs et fumoirs guindés, constatant – pour ses soulas et sa jouissance – qu’il était facile de se rapprocher de la fille pour rendre la mère jalouse. Elle s’en donna à cœur joie... et à cul joie. Consuela entra finalement au service d’un couple fortuné. Ils brassaient des bucks, possédaient une batelée de biens, et n’étaient que deux pour ramasser les Grant et les Franklin, enfin trois si l’on comptait les mimines agiles du fiston... Prince Jr (U got the look). La vie dans la principauté s’égrenait placidement. Oh, des amis de Monsieur, gros cigares, moustaches Guidon ou Abat-jours, Consuela s’en fichait comme de perdre sa première petite culotte. Mais les amies de Madame... ces grues de la haute, gainées de bas, culottées de soie, sentant la péronnelle et volant en groupe. Bien sûr, Madame ne savait, non... que deux de ses oiseaux – aux mœurs migratoires – avaient exhibé leurs culs mondains devant sa chère soubrette, se faisant galamment pilonner par devant et derrière, gémissant sous les coups de boutoirs domestiques. Et que fit après l’entracte notre fringante lisette, émoustillée par ce duo de levrettes éduquées ? Eh bien elle leur donna à nettoyer le chibre du délit, l’ordonnant entre leurs commissures pincées et les faisant à cet instant enfin taire. L’adage est bien connu... bouche nantie ne suce jamais à demi. Ah, Prince Jr... peu dégourdi de ses mains, guère plus avec ce qui pendait entre ses jambes. Notre fils de bonne famille ne conviait que rarement (pour ainsi dire jamais) l‘autre sexe dans la somptueuse propriété, au grand désespoir de ses parents, qui rêvaient de le fort dûment caser, et de Consuela, qui aurait bien brouté un gazon de passage, frais et vernal. Mais voilà qu’un beau jour... il (notre jeune altesse) s’enferma dans sa chambre et n’en bougea plus, ne mangeant plus, ne se lavant plus, ne faisant... rien plus. Fichtre et Diantre ! Consuela remarqua évidemment le bel atlas géographique peinturluré sur le devant de ses pyjamas. Il s’avéra que notre Prince était amoureux, très même, et que la dulcinée de ses pensées ne lui soufflait d’autres idées que celle de tripotailler son entrejambe. Ah, comme il est doux de songer aux papillons désintéressés de l’amour, qui grouillent et s’ébattent dans les petits ventres... magie, magie, et vos idées ont du génie. Consuela, sachant y faire avec les puceaux (euh pas vraiment en fait), s’arrangea pour entrer dans la confidence. Elle se rendit là où elle savait trouver la mystérieuse élue de son Prince de cœur. Elle découvrit un lieu, oh plus encore un univers qu’elle n’imaginait pas, et rencontra Diane, qui au fait de sa notoriété se faisait alors appeler « Piss Diane » (la faute à une photo pluvieuse devenue célèbre). Oh, la dulcinée de Prince Jr était aux antipodes, aux confins du monde arpenté par le jeune garçon... stripteaseuse, Dominatrix, égérie d’un monde à l’index. Elle ne le savait pas, mais Consuela allait réussir à forger le fer de cette union contre vents et parents, balayant ce faisant un obstacle inattendu, un roi de l’écran qui ne le crevait plus (l’écran) : le papounet de Diane ; qui désirait plus que tout – eh ben voyons – épouser sa propre fille, afin de ne pas voir sa carrière brisée par des révélations sur son homosexualité, révélations que menaçait de divulguer Adolfo De Lachoza, gestionnaire de la fortune de sa défunte et riche épouse (la maman de Diane, pour ceux qui suivent) qui, ses talons et gantelets sous terre, ne rêvait que d’une chose : couper les élytres du désir à son ex cher, gai comme un énorme pinson. Il faut dire qu’elle l’avait foutrement en travers, et déjà allègrement piétiné de son vivant sa jaquette d’Hollywood. J’abrège et écourte, car la situation, vous en conviendrez, se fout de l’ordinaire. Non, ce que Consuela se rappellerait surtout, plus que le tour de force d’avoir uni ces deux tourtereaux volant aux antipodes, c’était la saveur suintante du corps de Diane. Elles s’étaient ce jour-là chevauchées, à l’horizontale, l’une au-dessus, l’autre en dessous – un chiffre imbriqué, messager du royaume angélique – se léchant et lapant gourmandement, se promettant des rus de plaisir. Le début d’une longue amitié, entretenue à renfort de doigts espiègles, de langues fourrées et tiers phalliques, de celle qui vous fait clamer : « les amis, c’est le pied ». Consuela ouvrit doucement les yeux. Assise sur sa chaise en loge, elle tourna mécaniquement la tête, à droite, à gauche, encore au flot de souvenirs qui venait de déferler. Elle avisa le fouet d’argent, le serpent de ses lanières lové sur ses genoux, celui-là même que Diane lui avait offert (son fétiche) après son mariage ; un gage d’amitié, oh bien plus encore, qui allait parrainer et lancer sa carrière, une passation de témoin... de fouet en l’occurrence. L’égérie de Consuela s’invita backstage, requérant des nouvelles de sa maîtresse. Celle-ci haussa son regard et la défia d’un sourire. Elle écarta ses deux jambes et déclama : « C’est soir de fête... Champagne pour tous ». Les premières gouttes d’un petit ruisselet se frayèrent à travers la résille. L’égérie s’abaissa sur ses genoux.
Soyez la première personne à aimer.