Déplacer pour recadrer votre photo

Suzie K.

femme soumise. Né(e) le 26/06. est engagé(e) avec .
La rubrique "Articles" regroupe vos histoires BDSM, vos confessions érotiques, vos partages d'expériences SM. Vos publications sur cette sortie de blog collectif peuvent aborder autant les sujets de la soumission, de la domination, du sado-masochisme, de fétichisme, de manière très générale ou en se contentrant très précisément sur certaines des pratiques quu vous connaissez en tant que dominatrice/dominateur ou soumise/soumis. Partager vos récits BDSM, vécus ou fantames est un moyen de partager vos pratiques et envies et à ce titre peut être un excellent moyen de trouver sur le site des partenaires dans vos lecteurs/lectrices. Nous vous rappelons que les histoires et confessions doivent être des écrits personnels. Il est interdit de copier/coller des articles sur d'autres sites pour se les approprier.
Par : le 15/07/19
Vous m’avez donné la forêt, vos mains sur ma nuque, dures comme la pierre sous les miennes, et votre queue impérieuse, plus dure encore que vos mains et la pierre, qui m’éventre à l’ombre des pins. Votre grondement agacé pour me faire taire quand mes gémissements deviennent cris et couvrent les cigales outrées. Et votre rire de gosse quand nous avons trouvé l’antre des fées. Vous m’avez rendu la poésie brutale de l’injure, quand votre bouche sale me chuchote des horreurs et que j’en redemande. Je suis à vous. Votre pute. Votre chienne. Et je porte ces titres avec l’orgueil du sang royal. Sa pute. Sa chienne. Sienne. Poésie de la chair, comme vos râles quand je parviens à vous faire jouir, quand vous acceptez enfin de vous abandonner, un peu, vous aussi. Ils réveillent mon désir comme si vous ne m’aviez pas encore touchée, comme si vous n’étiez pas déjà en train de me violenter, de me ravager. Et quand je m’en souviens ensuite, quand je les convoque dans mes solitudes rêveuses, ils m’incendient plus violemment que cette canicule qui n’en finit pas. Vous m’avez donné la fierté de marcher à votre bras, de m’asseoir à vos pieds en public, et la joie féroce de la vôtre, de fierté, quand j’ai su tenir ma place. Vous m’avez donné un collier. Un collier de cuir noir, large, odorant, animal, rien de fanfreluche, rien qui pourrait être confondu avec un bijou, rien qui pourrait dire autre chose que ce qu’il dit. Vous m’avez donné un collier qui dit : Ma chienne. Mienne. Vous m’avez donné de vous. Un peu plus à chaque fois. Tout à l’heure, quand nous reposions entre deux étreintes, en sueur, sales, mon corps douloureux et ravi, le vôtre brûlant et tendu encore, vous m’avez murmuré : « j’ai confiance en toi ». De tous vos compliments, celui-ci a déchiré mon ventre. J’aurais voulu vous mordre, vous étouffer contre moi pour ne pas pleurer. Je n’ai pas pleuré. J’ai fermé les yeux. Moi aussi, mon Maître, j’ai confiance en vous. Quand vous promenez sur ma peau vos lames ou vos lanières, qu’elles sifflent et glissent si près de mon visage, quand vos doigts s’enroulent autour de ma gorge à m’en soulever, ou fouillent mes intimités sans tendresse, bouche, sexe, fesses, quand vous vous frayez de force un passage où je ne sais pas encore vous accueillir, quand vous me giflez, me crachez sur la bouche, me menacez, riez, puis me bercez contre vous en me couvrant de mots doux, quand je vous laisse, éperdue, faire ce que vous voulez de moi, j’ai confiance en vous. J’ai confiance en vous.
418 vues 10 aime
Par : le 24/06/19
À la lame il élague il L’élague Lames de fond loin de la mer En milieu tropical humide Humide il Change le vin En sueur Prophète fou il danse Une lame dans chaque main Lames de fond la Submergent Lames en larmes amères Lames loin de la mer Même eau salée partout Dans ses yeux sur sa peau Parfois teintée de rose Eau de rose taillée Il danse Se fraie une initiale Au sang salé pareil Son milieu tropical Ne sait plus trop s’il saigne s’il Se noie Elle dit je suis – je suis Ton milieu tropical Humide Humide Lames qui taillent l’âme L’inondent Supplications salées pas celles Qu’on croirait Penses-tu Qu’elle aurait songé à demander grâce Supplications salées prières en sueur Lames en larmes loin De la mer Sang et eau Même sel sur sa langue Penses-tu Écoute bien son chant impur La supplique-lame de fond Qui monte de sa gorge Ressac loin de la mer C’est qu’elle implore C’est C’est C’est C’est ... (Pic Yolanda Dorda El placer de sentir)
462 vues 12 aime
Par : le 29/04/19
Frappe. Plus fort. Cesse donc de trembler, c’est moi qui dois trembler, cesse de dompter tes coups. Ne crains pas ma douleur, elle est mienne, c’est à moi seule de la craindre. De te craindre. Frappe. Frappe encore. Mieux que ça. Cesse de m’obliger ainsi à t’obliger, à te rassurer, ne vois-tu pas ce que tu fais ? Ne vois-tu pas qu’à quatre pattes et entravée je te domine encore, que je t’ordonne encore, ne sens-tu pas que ta crainte fait fuir la mienne ? Frappe. Mais frappe donc. Fais-moi taire, ou hurler. Si j’articule encore tu perds, tu me perds. Un coup, un peu plus fort. Je gémis, je te dis que j’ai mal. Enfin. Et tu retiens ton bras. Et tu te précipites. Pour cette douleur en noir et blanc qui m’éveillait à peine, tu te jettes à mes pieds. C’est encore toi qui trembles. À quoi bon s’être dit jaune, s’être dit rouge quand tu retiens ton bras, quand je sais bien que tu le retiens, quand je dois encore, moi, te diriger, t’encourager ? Quand dessous je suis encore dessus ? Quand tu pâlis au moindre cri, au moindre grondement incolore ? Tu grimes ta lâcheté en bienveillance, ta faiblesse en respect. Ta paresse en tendresse. Ta sollicitude m’écœure. Après, elle m’aurait portée. Maintenant, elle signe la mort de ton autorité factice. Tu souris. Tu es content de toi. Tu ne sens pas l’odeur de fin qui se diffuse avec les huiles. Elle m’entête. Tu m’agaces. Frappe. L’irritation prend le pas sur l’envie. Si tu glousses à nouveau, je pourrais t’arracher la gorge avec les dents. Tu as bien fait de m’attacher. Je pourrais te faire mal, moi. Tu crois que c’est un jeu. Tes ordres qui sonnent faux. Ta cravache en promo du magasin de sport. Ta corde fauchée aux machinos du théâtre avant-hier, pour me faire plaisir. Et ma faim. Et ma rage. Démesurées. Mon pauvre amour, frappe encore, frappe. Mais le cœur n’y est pas, et mon corps n’y est plus. Détache-moi, va. Rhabille-toi. Et va-t’en. Va-t’en. Va-t’en.
699 vues 17 aime
Par : le 05/03/19
J’ai toujours eu plus de facilité à montrer mon cul que mon âme. J’ai au demeurant le premier fort charmant, tandis que la seconde, moins lisse, moins agréable à contempler, moins ferme, il faut le dire, s’abîme du moindre regard évaluatif, du moindre mépris, de la moindre incompréhension. Mon cul s’en fout, qu’on le comprenne. Mon cul ne se devine pas, ne se cherche pas, il est là, triomphant. Il est insolent d’assurance. L’exhibitionnisme est parfois la plus grande des pudeurs, ou du moins incarne la facilité du dévoilement à peu de frais. Je risque mon cul plus aisément que mon cœur. Mon cul comme une barrière, protège ma pensée, éloigne l’émotion, se rit du sentiment et renforce le cynisme en carapace dure, avec la certitude qu’une cervelle sur un cul de cette envergure fut un cadeau empoisonné. Je méprise les belles femmes qui voudraient qu’on les aime pour « autre chose ». Lorsqu’on m’aima pour « autre chose », toujours je fus quittée, ou je quittais déçue. Mais celui qui s’attache à ma peau, à mon cul, celui-là sans hypocrisie ni sollicitude feinte prend ce qu’il est venu prendre et ne me promet rien que cette union des corps, sans drames et sans mélo. Sans dommages. Ni pour l’âme, ni pour le cœur. L’amour est épuisant. L’amour est toujours si exigeant, puis toujours si petit, aussi, quand l’âme est trop grande, trop pleine, trop riche. L’âme se lasse plus vite que le cul. Mes amants sans amour, je les gardais dix ans, parfois, nourris de chair et de tendresse, de rires et de plaisir partagés, francs, simples. Reposants. Mes amours graves, sérieuses, celles avec lesquelles on ne badine pas paraît-il, mes amours elles sont parties bien avant, avec les morceaux de mon âme qui la rendaient alors plus jolie que mon cul. Ce temps est révolu. Je suis trop vieille pour ces conneries. C’est pour ça à présent, que je montre mon cul, plutôt. Que j’ai au demeurant etc.
493 vues 15 aime