Suzie K.
par le 05/03/19
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J’ai toujours eu plus de facilité à montrer mon cul que mon âme. J’ai au demeurant le premier fort charmant, tandis que la seconde, moins lisse, moins agréable à contempler, moins ferme, il faut le dire, s’abîme du moindre regard évaluatif, du moindre mépris, de la moindre incompréhension. Mon cul s’en fout, qu’on le comprenne. Mon cul ne se devine pas, ne se cherche pas, il est là, triomphant. Il est insolent d’assurance. L’exhibitionnisme est parfois la plus grande des pudeurs, ou du moins incarne la facilité du dévoilement à peu de frais. Je risque mon cul plus aisément que mon cœur. Mon cul comme une barrière, protège ma pensée, éloigne l’émotion, se rit du sentiment et renforce le cynisme en carapace dure, avec la certitude qu’une cervelle sur un cul de cette envergure fut un cadeau empoisonné. Je méprise les belles femmes qui voudraient qu’on les aime pour « autre chose ». Lorsqu’on m’aima pour « autre chose », toujours je fus quittée, ou je quittais déçue. Mais celui qui s’attache à ma peau, à mon cul, celui-là sans hypocrisie ni sollicitude feinte prend ce qu’il est venu prendre et ne me promet rien que cette union des corps, sans drames et sans mélo. Sans dommages. Ni pour l’âme, ni pour le cœur. L’amour est épuisant. L’amour est toujours si exigeant, puis toujours si petit, aussi, quand l’âme est trop grande, trop pleine, trop riche. L’âme se lasse plus vite que le cul. Mes amants sans amour, je les gardais dix ans, parfois, nourris de chair et de tendresse, de rires et de plaisir partagés, francs, simples. Reposants. Mes amours graves, sérieuses, celles avec lesquelles on ne badine pas paraît-il, mes amours elles sont parties bien avant, avec les morceaux de mon âme qui la rendaient alors plus jolie que mon cul. Ce temps est révolu. Je suis trop vieille pour ces conneries. C’est pour ça à présent, que je montre mon cul, plutôt. Que j’ai au demeurant etc.
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M des Sens
Montrer un séant est plus aisé qu'une Âme errante... Qu'importe la raison...La profondeur d'une "Assise" combien même bien acquise...N'est plus profonde que d'acquérir celle de l'âme... Il n'y a en cette dernière aucun Plan contrairement au Cul.... Et celui, celle qui en découvrir le mystère, alors acquière une telle riche...qu'il en devient un Seigneur et Maître Âme.... Merci de vos mots...très beau partage...
J'aime 05/03/19 Edité
Suzie K.
Merci à vous de votre retour :-)
J'aime 05/03/19
M des Sens
Je vous en pris...plaisir des mots partagés
J'aime 05/03/19
Suzie K.
Merci :-)
J'aime 05/03/19
Suzie K.
Merci à vous...
J'aime 06/03/19
Linsoumise
C’est que tu n’as pas encore rencontré le bon.... 1f609.png joli texte. Je suis aussi pudique mais pas du tout sur ce que l’on croit. L’intime nous intime de ne pas dévoiler ce que l’on cache. l’intime nous dit plutôt cache toi derrière ce qui fait écran. Le sex-appeal est un fort bel écran par lequel les hommes se laissent facilement berner... derrière l’assurance apparence de nos courbes se cache l’évidence d’une intimité secrète et réservée à celui qui... un jour méritera de nous voir. En attendant, triomphe bien de ton cul et du reste. Ton sourire n’en est pas de reste. Bonne soirée à toi et au plaisir de te revoir.
J'aime 06/03/19
Lady Spencer
Comme l'écrit Linsoumise, au plaisir de revoir le sourire de ton cul : un délicieux sourire ! Et au plaisir de découvrir ton âme
J'aime 06/03/19 Edité
Suzie K.
Merci de tes mots Linsoumise, et du tien de sourire qui me reste gravé. Au plaisir de te revoir également, j'entends bien venir au prochain munch ! :-)
J'aime 06/03/19
Suzie K.
Rires Lady Spencer, le sourire de mon cul, je garde, c'est tout à fait ça! Et au plaisir de discuter d'autre chose, aussi, la prochaine fois, avec joie :-)
J'aime 06/03/19
Lilo
Très fort et plein d'élégance impudique à fouiller votre âme. Un grand merci à vous et votre cul 1f642.png
J'aime 07/03/19
Suzie K.
Nous vous remercions tous deux de votre commentaire alors Lilo :-)
J'aime 07/03/19
Suzie K.
J'ai beau me relire, je ne sais ce qui a pu vous faire douter de mon regard sur moi-même... c'est bien du regard des autres que je m'affranchis, préservant pour moi seule ce qui est précieux: je n'ai pas rejeté mon âme, j'ai dit que je la gardais pour moi. L'amour est un jeu, l'âme n'a plus rien y faire, en ce qui concerne ce texte bien sûr, je ne prétends pas à l'universalité. Et je ne la livre plus en pâture. Je donne ce qui ne blesse pas, ce qui ne creuse pas (ou qui blesse ou qui creuse uniquement la chair, en tout cas). C'est ce que j'exprimais je crois, avec un vieux fond d'amertume peut-être, la fleur bleue indécrottable heurtée par la lucidité, mais avec plus d'humour et de recul je crois... Mais peut-être faites-vous partie de ces gens qui ne se suffisent pas à eux-mêmes, qui pensent qu'on ne peut se définir qu'en fonction de l'Autre ? Peut-être est-ce pour cela que vous avez mal compris ? Quand mon cul décati n'intéressera plus personne, selon votre élégante formule, mon âme sera sauve et pleine de souvenirs joyeux qu'elle devra à ce cul, et contrairement à d'autres, ne pleurera pas vieillissante l'aimé qui vous abandonne, vous et votre cul décati, après avoir juré que vous étiez la sienne, d'âme, et qu'il vous aimait pour autre chose que ce cul. Nous resterons bien au chaud moi, mon cul décati, nos souvenirs et nos livres, ce qui est bien suffisant pour nourrir mon âme... 1f609.png
J'aime 13/04/19 Edité