Azhara
par le 13/03/25
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Elle est là, avec moi, depuis toujours...

Votre violence, ma violence, la nôtre...

Par les mots, par les gestes et par leurs absences, par les mots bordel, par les non-dits aussi, tous ces non-dits, toutes les phrases jamais prononcées et toutes celles trop entendues.

Est-ce que vraiment j'y peux quelque chose si violence et amour ont toujours été intrinsèquement liés ?

Anéantir l'estime de soi, pulvériser la confiance en soi, démolir tout amour-propre.
N'est-ce pas l'autodestruction à son paroxysme que de détruire ses propres enfants ?
Mon schéma familial il est là, loin du gentillet " qui aime bien châtie bien " ; il est plus proche du " qui fait mal, qui abat aime ".

Cercle infernal d'une violence qui exulte autant qu'elle bute.


Ne pas avoir mal c'est ne pas exister.
Ne pas souffrir c'est ne pas être aimé.


Je me sentais vivante quand vous me fracassiez (verbalement), je vous sentais vous aimer quand vous vous détruisiez (psychologiquement)

Forcément jeune adulte j'étais mal barrée (et pas mal barrée aussi^^), j'ai reproduit inlassablement des schémas autodestructeurs.

Ce qui est connu rassure.

Ma zone de confort c'était le mérite d'être mal aimée, pourvu que j'ai à endurer, pourvu que j'ai à souffrir, pourvu que j'ai à subir.
Je prenais mon plaisir à être blessée, à être à terre et souvent à ne pas être aimée du tout. Inconsciemment. (Oui, oui on peut se démolir sans le savoir)

A mes débuts dans le BDSM, je m'étais beaucoup interrogée sur le lien entre mon schéma familial, mon autodestruction et mon masochisme.


Mon masochisme avait-il un rôle cathartique, me permettait-il de reprendre le contrôle sur une partie de mes noirceurs, de mettre un cadre sain dans des choses déconnantes ? J'avais laissé de côté ces interrogations, certainement refroidie par l'assertion " le bdsm ne doit pas être une thérapie." (Mouais... bof... mouais... oui... mouais je ne sais pas trop...)

Quand mes parents sont morts, mon masochisme a fait d'immenses montagnes russes oscillant entre aucune envie, vraiment aucune, et trop d'envie, beaucoup trop d'envie.
Ça fait quasiment 3 ans maintenant que les deux sont partis, et il m'aura fallu tout ce temps pour verbaliser que mon masochisme a changé : moins intense, moins endurant, moins fou aussi en quelques sortes.

C'est comme si mes parents s'étaient enfui en me dérobant une partie de ma violence. Comme si ce qui nous avait toujours appartenu n'avait plus autant de raison d'exister, comme si mon masochisme n'était plus canalisateur mais devenait explorateur...

A Lui qui m'accompagne pour expérimenter tout ça, loin de la destruction. Merci

10 personnes aiment ça.
Nicolille
cela devient un masochisme guerisseur de votre ame, un masochisme qui va vous guider dans la vie adulte que vous cherchez et désirez
J'aime 13/03/25
🪶Phœnix
.... Nos histoires, sont nos racines, laissant des marques parfois indélébiles ... rien n'est immuable, on peut guérir, apprendre, grandir avec ce qui fait ce nous ce que nous sommes adultes ... Quel chemin parcouru @Azahara. Vous êtes merveilleusement accompagnée par votre moitié, formant un tout avec vous. Merci à vous pour cet intime partage d'un pan de votre vie.
J'aime 13/03/25 Edité
Corto2b
« Écrire, c’est crier sa douleur en silence » Charles Baudelaire Vous avez tout mon respect pour votre parcours et toute mon admiration pour votre résilience
J'aime 13/03/25
Azhara
Nicolille, je crois justement que ce n'est plus un masochisme guérisseur, s'il l'a été un moment, c'est possible. Phoenix, un partage particulièrement intime mais qui m'a fait un bien fou, j'ai enfin exprimé ce que je n'arrivais pas à formuler depuis longtemps, ça m'a fait une sorte de déclic essentiel. Merci d'avoir partagé vos jolis mots ici. Corto2b, j'ai un texte qui a comme titre " Ecrire et crier " alors forcément j'adore la citation. Je vous remercie de l'avoir déposée ici.
J'aime 13/03/25 Edité
Maître SADE
Vous avez réussi à mettre les mots sur les maux, vous avez fait ce "voyage" que font bon nombre de soumises. Effectivement, le BDSM n'a pas la prétention d'être une thérapie, néanmoins il contribue largement à se liberer des blessures et de les exorciser en vivant son masochisme en toute liberté et sérénité, et trouver épanouissement et sérénité, loin de la destruction.
J'aime 13/03/25
Izelle
Voilà une introspection majestroublante et courageuse
J'aime 13/03/25
Azhara
Merci Maître SADE de partager Votre vision sur l'aspect libérateur du masochisme qui est peu évoqué ici habituellement il me semble. Bien à Vous. Izelle : merciii 1f642.png
J'aime 14/03/25
Nicolille
Azhara, c'est effectivement parfois libérateur de chercher à jouer avec certaines limites, certains ressentis dans le masochisme
J'aime 14/03/25
Beyourself
Les écorchures d'un petit bazar, construction du puzzle difficile, petit à petit l'oiseau ( même le corbeau) fait son nid . ton patchwork prends du recul, du chiffon tu vois mieux la couverture .... elle tricote pas mal la petite maso !1f609.png1f600.png
J'aime 16/03/25
Azhara
Tu sais qu'en me relisant et en te lisant (puzzle) j'ai repensé à ce que j'avais déjà réussi à verbaliser il y a un moment, mais c'était plus décousu ^^ en quelques sortes. Ah ça quand je me mets à tricoter, souvent tu montes les premières mailles je n'ai plus qu'à suivre le patron 1f609.png Merci à toi, car tu es mon soutien à déclic, voire mon déclencheur parfois... 04.24 Introspection Il restera de vous... Cette douleur qui ne s'efface pas, ces deuils qui ne se font pas, ce schéma destructeur et tous nos bonheurs, finalement, toujours là. Viens ma petite, viens ma jolie que je t'apprivoise, que je te canalise. J'ai besoin de toi, tu ne m'as jamais lâchée, tu fais partie de moi. Depuis que je suis née, main dans la main on a avancé. Tu es l'âme sœur de mes peurs, l'âme sombre de mes lueurs, tu hameçonnes mes frayeurs. Reste donc ici pour la vie, mon amie la douleur. Vous êtes partis, je m'étais perdue, tu n'étais plus, tu étais trop... Je te contrôle et je t'emprisonne ; tête à corps en lutte, sous les coups je reconstruis le puzzle de mes chutes. Je me sens vivante quand je me fracasse, drôle de culbute. Autodestruction en apogée, j'éparpille des morceaux de moi, je me méprise, ça me plaît. Pulsion de vie à l'agonie, je ravage mon corps pour récupérer mon cœur. Je remets à zéro les compteurs de tout ce qui se casse à l'intérieur. Morte-vivante à la chasse d'un apprentissage à s'aimer, à la recherche d'une tristesse à déprogrammer. A présent, sous tes fouets, survivante et comprise, j'extériorise...
J'aime 18/03/25 Edité
gitane sans filtre
J'exècre la violence, je la fuis.. Elle me paralyse, cachée sous le tapis dans les franges usées de souvenirs oubliés. J'observe en silence pour ne pas la recevoir, je me tais quand je la sens sous-jacente dans des regards, prête à exploser Depuis bien longtemps, je ne sais plus crier, hurler et ... je ne sais plus me taire. Téléportation dans un monde meilleur, je bricole de mes doigts, de mon cœur, de mon cerveau, je répare ce qui me casse et je m'apaise
J'aime 16/03/25
Azhara
Je ne sais pas comment répondre à ton commentaire 1f642.png On a deux manières distinctes de faire face à la violence en fait... Tu la fuis, Je la prends. (Je la prenais ?) Mais la finalité est la même je suppose c'est comme (re)prendre le pouvoir sur elle pour qu'elle ne s'exprime pas (envers soi, envers les autres...) Il est joli ton monde... où la fuite ne semble pas pour autant un silence qui étouffe dans les non-dits, quand bien même tu te tais pour qu'elle n'explose pas, tu précises aussi ne pas savoir te taire. J'y vois une manière de reprendre le contrôle, le pouvoir... je le vois ainsi moi. Je me trompe peut-être...
J'aime 16/03/25
Azhara
A environ 15 minutes près ^^
J'aime 16/03/25