Jean démarre la voiture et aussitôt Sabine lance un appel téléphonique « Tu as pu avoir ce que je t’avais demandé ? Ok ! Tu mets tout sur l’étagère libre et tu les classes par catégorie et par taille. Vérifie que tout est en ordre dans la pièce et aussi que tout soit prêt dans la salle d’eau… Oui on est en route, on sera là dans environ ½ heure. À tout de suite ! »
Jean se dit que c’était certainement Martin qui était au bout du fil.
Puis dans la foulée elle appelle un autre numéro.
« Oui rebonjour. J’ai réfléchi à ta demande en ce qui concerne le projet que je t’ai présenté. [………] Oui ç’est ça. Et… comment dire ? Ça te dirait d’assister au parcours depuis le début ? Ton avis me sera surement utile. […..] D’accord ? Super je t’appelle plus tard. […….] Non, mais je rentre chez moi. Je te rappellerai une fois arrivée. […..] Ok à plus ! ».
Jean n’a rien compris à la conversation. De toute cela ne me regarde pas. Pensa-t-il.
Une fois arrivés Sabine dit « Allez au salon, Martin doit déjà y être. Vous connaissez le chemin ! ».
Pendant qu’il se dirige vers le salon elle accroche son manteau et son sac à main dans la penderie du hall d’entrée, récupère le paquet de chez Nanette, son téléphone et prend l’escalier de droite. Au premier étage il y a sa chambre qu’elle partage avec Martin, deux chambres d’amis et au fond du palier une porte qui donne sur un escalier.
Elle le gravit et arrive sur un petit palier, ouvre une autre porte située à droite et entre dans un couloir dont les murs sont tapissés de velours couleur fuchsia. À gauche se trouve une penderie encastrée et juste après il y a une porte avec, au-dessus, un boitier ressemblant à ceux des issues de secours mais en plus petit. Elle prend son téléphone portable, active une application, le boitier s’éclaire en vert, elle appuie sur la poignée, la porte s’ouvre, elle la referme, pose son index sur l’écran du portable, le boitier passe au rouge, elle appuie à nouveau sur la poignée qui, cette fois, reste bloquée et il est impossible d’ouvrir la porte. Sabine loua les avantages de la domotique. Elle continue d’avancer dans le couloir, sur le mur de gauche une croix de Saint-André noire d’environ un mètre de haut, ceinturée de petites lampes à Led, éclaire la première partie du couloir. Quelques pas plus loin, sur la droite, un passage voûté permet d’entrer dans une pièce meublée d’un sofa, une table pouvant accueillir quatre à six personnes et une kitchenette, en face une fenêtre offre une belle vue sur le parc. Elle ouvre le réfrigérateur et vérifie son contenu puis retourne dans le couloir. Au fond se trouve la porte qui donne sur le donjon et entre cette porte et le passage voûté des chaînes alternées avec des guirlandes descendent le long du mur. Sabine se dirige à nouveau vers la porte où elle avait testé le système de fermeture et entre dans une petite pièce destinée à la préparation et à l’attente des soumises et des soumis, avec les murs et les portes recouverts d’un isolant phonique aux couleurs chaudes, éclairée par des lumières tamisées, comprenant un placard, deux banquettes rembourrées de cuir, en face une autre porte et au fond une troisième. Au-dessus de chacune de ces portes il y a le même type de boitier, elle teste la fermeture et l’ouverture ainsi que les lumières puis pousse la porte qui donne sur un coin toilette avec une douche multi jets et du matériel de lavage intime, vérifie qu’il ne manque rien et que tout est d’une propreté irréprochable. Malgré qu’il y ait une porte qui donne directement sur la pièce principale, elle revient dans la salle d’attente, dépose le slip en cuir acheté chez Nanette et un masque sur la banquette puis va directement dans la pièce principale.
Là, c’est son domaine, un donjon aménagé avec l’aide des membres du groupe dont elle fait partie et avec qui elle continue d’apprendre. C’est une salle rectangulaire, spacieuse, aux murs revêtus de bandes de velours rouges et noires en alternance et suffisamment équipée pour un début. Croix de Saint-André, Fauteuil et table de bondage, cage, carcan et balançoire, plus tout le matériel de flagellation, de contraintes et gadgets en tous genres. Elle a commencé son véritable rôle de dominatrice ici, d’abord avec son groupe lors de l’inauguration puis seule avec Martin mais c’est la première fois qu’elle va exercer ses talents sur un non initié qui, d’ailleurs ne sait pas vraiment ce qui l’attend et c’est pour cela qu’elle a besoin de Vanessa.
Ah ! Vanessa, il faut que je l’appelle, j’ai failli oublier pensa-t-elle. Elle fait le numéro et met le haut-parleur.
« Allo Vanessa, je suis dans le donjon, je vérifie que tout est en ordre ! »
Vanessa – « Ok. Donc tu as besoin de moi ! »
Sabine – « Tu sais, c’est une première pour moi et même si je sens qu’il est mûr je ne voudrais pas faire d’erreur et qu’il n’ait plus envie de revenir, de rester sous mon emprise ! »
Vanessa - « Il faut qu’il ait les yeux bandés. D’abord pour qu’il ne sache pas que je suis présente mais surtout que tu l’amène à avoir confiance en toi-même s’il ne peut pas voir ce que tu vas lui faire avant qu’il le sente sur son corps. Au début il va être tendu et, normalement il devrait se relâcher ! »
Sabine – « Ok je vois ! »
Vanessa – « Tu vas commencer soft et on verra comment il réagit. On va mettre un code en place. Pouce levé, tout va bien. Sourcils froncés, tu arrêtes. Je bouge la main avec la paume vers le haut, tu peux monter en intensité. Si je bouge la main avec la paume vers le bas, tu baisses en intensité. Mais ne passe pas tout ton temps à me regarder car il pourrait se douter de quelque chose. Est-ce que Martin sera présent ? »
Sabine – « Oui et Jean le sait et je crois même qu’il pense que je vais leur faire faire quelque chose ensemble ! »
Vanessa – « Et Martin il en pense quoi ? »
Sabine – « Sur ce point il faut aussi commencer doucement. Je te laisse voir ça avec Martin ! Par contre dès que j’aurai un signe à te faire je donnerai un coup de coude à Martin pour qu’il émette un son qui attirera ton attention vers moi. Passe-lui la consigne et entendez-vous sur le son !»
Sabine – « Super, je crois que l’on a tout prévu. On va manger vers 21h00 dans la petite cuisine du donjon. Donc tu peux venir entre 19h00 et 19h30 ? »
Vanessa – « Oui bien sûr, j’ai déjà prévenu Patrick que j’irai chez toi ce soir ! »
Sabine – « On boira l’apéro, on parlera de notre visite au salon de l’érotisme, vers 21 h00 tu feras semblant de prendre congé et tu iras te garer dans le garage. Je t’enverrai un sms quand tu pourras monter. Martin t’attendra pendant que Jean sera dans le vestiaire et que je ma préparerais ! »
Vanessa – « Qu’est-ce que je ne ferais pas pour toi ma chérie ! »
Sabine – « Tu es un amour, bisous, à tout à l’heure ! »
Ensuite Sabine sort la cage de chasteté de son emballage, se familiarise avec son système de fermeture, car il est un peu différent de celui de la cage qu’elle impose parfois à Martin, et la pose sur l’étagère où trônent les plugs et les godemichets. Elle se dirige vers le fond de la salle. Le mur est tapissé d’un capitonnage rouge, un canapé en cuir noir accompagné de deux fauteuils y est adossé avec au-dessus un grand miroir et vers l’angle gauche une porte également capitonnée mais en noir.
Elle ouvre la porte et entre dans une petite pièce tout en longueur. Sur le mur de gauche des portants exposent de nombreuses tenues pour dominatrice mais aussi quelques-unes pour soumis et soumises. Contre le mur du fond il y a un meuble bas à tiroirs et différents modèles de bougeoirs posés dessus et à côté un petit réfrigérateur sur lequel sont rangés des plateaux en argent et des flûtes à champagne. Côté mur droit il y a l’autre face du miroir qui permet de voir ce qu’il se passe dans la salle, deux tables hautes rondes et quatre sièges de bar. De chaque côté du miroir sans tain il y a des haut-parleurs qui permettent d’entendre ce qu’il se passe dans le donjon et un petit écran plat.
Sabine essaye plusieurs tenues de dominatrice et en accroche une sur une patère.
Elle prend la direction des escaliers pour rejoindre Martin et Jean car Vanessa ne va pas tarder à arriver.
Les deux hommes sont en train de discuter, verre à la main, lorsque Sabine entre dans la pièce. Ils sont assis chacun dans un fauteuil et elle s’installe sur le canapé qui fait face. Martin lui propose un apéritif, elle opte pour un cocktail sans alcool car elle veut garder la tête froide pour la soirée et surtout la nuit qui promet d’être longue.
La sonnette retentit. « Ce doit être Vanessa. On s’est rencontrées au salon de l’érotisme cet après-midi et je l’ai invitée à boire l’apéro. Tu t’en occupes s’il te plait. » dit-elle à Martin.
Il prend son téléphone portable, se connecte en visio au portail d’entrée de la propriété et voyant Vanessa il dit « Bonjour Vanessa, on est au salon, tu connais le chemin ! » et sans attendre de réponse il appuie son index sur l’écran, vérifie que le portail s’ouvre et repose son téléphone.
Martin n’apprécie pas trop Vanessa car il sait qu’elle et Sabine ont une relation sexuelle mais qu’il n’a jamais pu y assister et encore moins participer, ce qui le rendait jaloux.
Jean a un mal fou à détourner son regard de ces parcelles blanches qui contrastent avec le noir des cuissardes et de la jupe que porte Sabine, comme deux îles paradisiaques perdues au milieu de l’océan, prêtes à offrir l’asile au malheureux naufragé. Jean semblait parfois gêné et Martin s’en amusait.
Vanessa arrive, s’assoie à côté de Sabine et ces dames commencent à détailler et comparer ce qu’elles ont vu au salon, les hommes écoutant avec intérêt leurs impressions sur telle ou telle tenue, tel ou tel objet, avec des mots et de gestes sans équivoque.
Soudain, Vanessa se tourne vers Jean, le regarde avec des yeux pleins de malice et demande « Et toi petit chou ! Tu as vu des choses intéressantes ? ».
Jean, très embarrassé, ne sait pas quoi répondre et bredouille « Euh oui ! ».
Sournoisement et sèchement Sabine insiste sous le regard amusé de Vanessa « Soyez plus précis ! Ou faut-il vous y forcer ? On peut parler de notre passage chez Nanette !». Elle commençait à tester son emprise psychologique sur lui. Jean est devenu tout rouge et Martin faisait semblant de ne rien voir ni entendre étant plus intéressé par les glaçons qu’il faisait tinter dans son verre dont il venait de boire la dernière gorgée de whisky.
Vanessa, pour souffler le chaud sur le froid, elle et Sabine qui étaient amies depuis le collège avaient l’habitude de jouer la bad girl – good girl à tour de rôle, dit « Arrête, tu vas nous le bloquer le pauvre petit chou ! » tout en pensant à ce qui allait arriver à celui qu’elle appelait « Petit chou » et déjà toute excitée en sachant qu’elle allait y assister.
Tout à coup Sabine a une idée et demande « Sabine tu restes manger avec nous ? On mange à l’étage dans la petite cuisine ! » et s’adressant à Martin « les hommes vous montez en premier, on vous rejoint ! ».
Une fois les hommes sortis Vanessa dit à Sabine « Ce n’est pas ce qui était prévu ! », ce à quoi Sabine répond « Eh bien, tu n’aimes plus l’imprévu ? À la fin du repas tu feras semblant de partir et je viendrai te chercher sur le palier Le moment venu ! » Bien évidemment Vanessa aime l’imprévu et ne se fait pas prier pour emboiter le pas à son amie.
Pendant ce temps les deux hommes étaient arrivés à l’étage. Jean fut intrigué par l’aménagement du couloir, lui laissant entrevoir qu’il entrait dans un endroit spécial qui dépassait probablement tout ce qu’il avait pu imaginer et une certaine émotion non dénouée d’excitation commençait à l’envahir tout en se demandant à quoi peuvent bien servir ces lumières au-dessus des portes.
« Tu peux me passer ton blouson s’il te plait ? » Jean sursaute « Hein ? Euh, oui ! ». Ensuite il suit Martin dans la kitchenette et ils mettent couverts, victuailles et boissons sur la table.
Ces dames arrivent et au cours du repas Vanessa ne cesse pas de poser des questions à Jean. Vie personnelle, professionnelle, elle voulait tout savoir, puis prend congé et Sabine la raccompagne jusqu’au palier.
Sabine dit à Vanessa en chuchotant « On fait comme on a dit. Tu mets ta voiture dans le garage, tu remontes et tu m’attends sur le palier ! ».
Sabine revient et s’adressant à Jean « Bien ! Parlons du rôle maintenant ! ».