Wolf
par le 19/06/25
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Pendant plus de dix ans, Cat et moi formions un couple banal, de ceux qui partagent une vie simple, sans hiérarchie, sans jeux de pouvoir. Hors de notre intimité, nous étions deux âmes qui s’aimaient, un duo ordinaire aux yeux du monde.

Mais dès que les portes se fermaient, dès que nos corps se frôlaient, une autre danse prenait vie, un feu brut et intense. La domination s’est imposée dès nos premières étreintes, un besoin viscéral qui n’a cessé de croître, toujours plus sombre, toujours plus absolu.

Nos jeux, cantonnés à la sphère sexuelle, étaient un exutoire, les cordes marquaient sa peau, mes ordres la faisaient ployer, ses gémissements résonnaient alors que je fermais les nipple clamps sur ses tétons, que ma main s’abattait sur ses fesses rougies, que je la prenais, sauvagement, jusqu’à ce que nous nous effondrions, brisés de plaisir.

 

Puis la trahison m’a frappé, brutale, comme un coup de poignard. Du jour au lendemain, Cat a renié nos pratiques, piétiné cette part de nous que je chérissais, et notre séparation, encore fraîche, a laissé un vide. Nous vivons toujours sous le même toit, et chaque jour est une épreuve. Croiser son regard, sentir sa présence, tout en sachant que ce lien unique est mort, me plonge dans les abîmes. Depuis plusieurs années, je suis hanté par ce vide, un tourment qui me ronge l’âme. Ce ne sont pas les circonstances qui me déchirent, mais la perte de ces moments où je dominais, où une soumise s’abandonnait sous mes mains, où cette intimité viscérale me faisait vibrer. Chaque instant sans ce contrôle, sans cette connexion, est une torture. Je revois ses poignets liés, ses yeux suppliants, son corps offert, et ces souvenirs me lacèrent comme une lame de rasoir.

J’ai besoin de cette danse où je guide et elle se livre, où je domine et elle s’efface, où je la baise jusqu’à ce que nos âmes se consument, mais ce besoin est une plaie ouverte, un feu éteint qui continue de me brûler.

 

En pleine séparation, je suis un homme déchiré, prisonnier d’un passé qui me hante et d’un présent qui m’étouffe. La domination n’était pas un jeu, c’était mon essence, une langue que je parlais avec elle, et sans elle, je suis un maître sans royaume, un rigger sans cordes, un homme tourmenté par un désir qui ne trouve plus d’écho.

Sa trahison a tranché net toute envie que j’avais d’elle, un couperet froid et définitif, malgré le regret lancinant des bons moments passés, ces instants de complicité et de plaisir qui, parfois, me reviennent encore comme un écho douloureux, et dans ce silence, je reste suspendu, incapable de clore ce chapitre qui continue de saigner.

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PhatBrat
Votre écrit me touche ; sa sincérité, votre mise à nu. De quoi alimenter mon coup de gueule d'hier... ce monde est tellement.. tellement sensible, fort, brûlant, dévorant, enivrant. Il tord les âmes autant qu'il les explore. Je ne peux pas imaginer votre quotidien... notre communauté est là pour entendre et comprendre ces mots et partager, un peu, avec vous vos maux *soupire*. "On est là" ? .... 1f615.png1f614.png
J'aime 19/06/25
Je trouve belle, PhatBrat, votre réaction à l'article sincère de Wolf
J'aime 19/06/25
PhatBrat
J'ai relu encore une fois cet article... Je suis peinée pour toi en fait car j'apprécie tes écrits (ceux sur ta "chute virtuelle" ou tes interventions par ci par là). J'allais dire que personne ne devrait endurer ce genre de choses mais en fait, si, n'est-ce pas ? Car ça nous rend plus forts, ça nous fait avancer, progresser, changer, évoluer.. et le seul allié reste le temps, qui fait son œuvre et nous permet de digérer et de faire les deuils *soupire*. Mais ça fait ch*** quoi.
J'aime 20/06/25 Edité
Wolf
Merci beaucoup PhatBrat, le monde dans lequel nous vivons est un monde de consommation à outrance et l'amour et les sentiments n'en sont pas exempt. J'en parle un peux autour de moi et j'ai sincèrement l'impression que tout le monde passe par là, plus personne ne se bas dans les moments de difficulté, on préfère fuir sans se soucier des conséquences surtout quand il y a des enfants
J'aime 20/06/25
PhatBrat
La société nous a conditionnés au zapping, à l'immédiateté, à tout avoir, tout le temps, quand on en a envie. La frustration est de moins en moins acceptée, les remises en questions sont, à mon sens, de plus en plus complexifiées par l'égo-body et l'égo tout court, que les réseaux sociaux ont instauré et exacerbé ... Tant que je me regarde dans le miroir, ça va. Les autres, ils se débrouillent mais ça fait des dégâts autour, ça c'est clair. Je crois que ... oui, les gens n'ont pas envie de se battre.
J'aime 20/06/25 Edité