sylvie35
par le 05/08/25
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« Quand vous traversez l’enfer, continuez d’avancer. »
Winston Churchill

 

** Rasée de près **

Je repose le rasoir et contemple mon crâne lisse dans le miroir. Il est parfaitement doux et agréable au toucher.

Mes sourcils non plus n’ont pas échappé à la lame tranchante de ce rasoir de sécurité, conçu pour les femelles emprisonnées. Sa couleur rose criarde me fait sourire. Rose pour les filles - les stéréotypes de genre ont la vie dure même au sein du totalitarisme progressiste le plus abouti de l’Histoire. Lame soudée par ultrasons, impossible à extraire, mais parfaitement affûtée - du matériel de luxe dans ces circonstances.

Excellent travail, me dis-je, satisfaite de ce pied de nez à mes oppresseurs. La perruque qu’ils m’ont si « gentiment » offerte gît sur le sol et elle y restera. Ils ont voulu m’humilier, ils rageront quand ils constateront que je réagis à contre-courant de leurs attentes [1]. C’est peu de chose, mais cela me fait du bien et me donne la force de continuer à me battre.

Les jours passent. Le temps ralentit inexorablement lorsque l’on a peu d’occupations. C'est le temps psychologique, déconnecté du temps physique. Je mets un point d’honneur à me raser aussi la chatte quotidiennement, comme si mon Maître allait franchir la porte de ma cellule d’un instant à l’autre et me baiser sauvagement. C’est ce qu’il me plait à imaginer. Je dois me présenter parfaitement lisse devant lui, comme il l'exige. Pour ne pas devenir folle dans cet isolement, je me crée tout un univers dans ma tête, fait de soumission extrême et de baise débridée. Un univers dans lequel mon Maître est omniprésent, un univers empli de liens, d’écartèlement, de coups de fouet et de hurlements de douleur. Un univers qui me met dans un état de surexcitation sexuelle. Mon Maître me manque tellement ! Si seulement il pouvait être là, réellement. Je serais prête à subir les pires sévices pour qu'il apparaisse. Peut-être que je deviens folle, finalement. Il ne m’a plus rendu visite depuis notre seule et unique entrevue. Je suppose qu’il n’y est plus autorisé.

Je reçois de nombreuses sollicitations de la part de journalistes. Je refuse les interviews qui seront, je le sais, conçues pour me piéger et réécrites selon le bon vouloir des rédactions. Mais j’accepte les photographies dans le parloir. J'accepte d'être photographiée, complètement nue, de plain-pied comme en gros plan, sous tous les angles, dans toutes les positions. Gros plans sur mes yeux, sur mon crâne chauve, sur ma vulve ouverte, ... Tout y passe et quand le photographe comprend que j'ai mis ma pudeur de côté, il y va crescendo dans ses demandes. Je me prête au jeu avec docilité, pas peu fière montrer au monde entier que je me rase moi-même, quotidiennement, avec application, sourcils compris, que je montre tout et que c'est mon choix. Un bon moyen pour moi de faire passer un message qui, je n’en doute pas, agacera au plus haut point le grand philosophe Archi Phi [1]. Toute sa stratégie d’humiliation tournée en ridicule… C'est moi qui ai repris le contrôle, même s'il m'en coûte. 

L'attracteur étrange vous guidera à travers votre intuition, m'avait dit le pangolin fou [R1]. Pas comme cela, mais je comprends maintenant que c'est ce qu'il voulait dire. J'essaie de suivre ses consignes et pour l'heure Archi Phi doit ressentir cruellement l'effet boomerang.

Humilier les supposées ennemies de la démocratie, les exposer nues, ne choque plus personne. Cela est même considéré comme un traitement trop indulgent. Exécuter publiquement, dans d'atroces souffrances, les supposés opposants au "camp du bien" fait maintenant presque partie de la routine et suscite l'engouement populaire. La fenêtre d'Overton [4] s'est beaucoup déplacée en peu de temps. Ce déplacement rapide a commencé au début de la décennie, durant la pandémie, avec la création d'une catégorie de sous-citoyens qui pouvaient être insultés, déchus de leurs droits élémentaires et "emmerdés" à loisir, avec la bénédiction du plus grand nombre. Une fois le mécanisme infernal enclenché dans l'indifférence générale, la fenêtre a continué à glisser naturellement, comme par effet d'inertie. Je n'aurai pas le droit à un procès. De par la loi dite "Bouclier Démocratique", destinée à protéger le meilleur des mondes, une simple décision administrative a suffi pour ordonner mon exécution.

C'est dans cet environnement désespéré que j'essaie de percevoir de minuscules étincelles d'espoir. Les conversations avec le pangolin fou sont souvent énigmatiques mais il m'aide à voir dans le brouillard. Dans une dictature le totalitarisme est partiellement assumé. Dans une société dite démocratique il avance masqué, sous couvert de bons sentiments et de bienpensance dégoulinante. C'est la forme la plus insidieuse et la plus dangereuse. Ceux qui arrivent à voir le monstre sous son masque angélique sont pris pour des fous. Il agit comme une maladie dégénérative qui ronge les esprits, inexorablement. 

« Demain vous allez être conduite dans l’Himalaya pour votre exécution », m’annonce le gardien, l’air navré. Nous nous sommes liés d’amitié et la profonde tristesse que je sens dans sa voix me perturbe presque plus que le destin qui m’attend. 

Je démarre le NewBrain pour la dernière fois. Jusqu’à tard le soir, je converse avec le pangolin fou. Lui faire mes adieux, lui souhaiter bonne chance dans son combat pour le retour de l’humanisme [2] - le vrai, pas l’humanisme de façade de la Suprême Alliance -, lui demander de transmettre des messages d’amour à mon Maître et à mes proches, … Une dernière conversation pleine de larmes et de pathos. C’est ce que j’anticipais, mais ses réponses me désorientent. Une fois de plus il ébranle mes anticipations et me fait voir le paysage sous un angle inattendu.

« Il voit loin. Il ne pense pas comme nous » me disait mon Maître.

$ « Quand vous traversez l’enfer, continuez d’avancer. » L'auteur de ces mots a vaincu.

m’écrit-il en conclusion.

 

** Le gang des Young Leaders **

L’air est frais dans l’Himalaya, encore plus quand on est complètement nue. Sur le sommet voisin, les pylônes des suppliciés se dressent fièrement, immenses, impressionnants. Les journalistes sont déjà présents pour couvrir l’évènement. Je vais être la première femme à subir ce cruel supplice, offerte au grand Chrysaor cendré, déchiquetée par son puissant bec et dévorée vivante. Une lente et terrifiante agonie, à la hauteur des crimes qui me sont attribués.

Dans le ciel, le jet privé de Luke Greenwalker - le célèbre écolo-jedi qui parcourt le monde en tous sens pour promouvoir les bienfaits du pass carbone - est en phase d'approche. Les larges trainées vert-pomme du puissant quadriréacteur le rendent reconnaissable entre mille.  Parmi mes nombreux chefs d'inculpation, il a milité pour glisser l'infraction au pass carbone. Aujourd'hui il vient assister aux premières loges à mon supplice et donnera pour l'occasion une conférence de presse.

Pour l’heure, je suis conduite dans un bâtiment cossu. A l’intérieur, sur la scène d’un petit théâtre, c’est un enchaînement de danses dégradantes, au rythme d’une musique agressive et de paroles vulgaires. Mes poignets et mes chevilles sont entravés. Ma bouche est maintenue grande ouverte par un écarteur buccal si puissant que j’ai l’impression que ma mâchoire va rompre.

Dans la salle, c’est une orgie à côté de laquelle les orgies romaines ressembleraient à des dîners chics. De la nourriture écrasée et des excréments jonchent le sol, des hommes aux yeux exorbités et aux teints de déterrés s’enculent allègrement, des femmes gisent sur le sol dans un état second, d’autres sucent des bites mécaniquement, comme des zombies, l’alcool coule à flot, la poudre blanche est partout. Des seringues d’Erector leur offrent la solution pour bander encore et encore, pour baiser jusqu’à épuisement complet. Visiblement adeptes de scatologie, ils ont étalé leur merde partout et s'en sont barbouillés. L'odeur est pestilentielle. Je m'en offusquerais bien peu si ce n'étaient les mêmes qui donnent des leçons de morale à la terre entière et qui imposent leur idéologie par la menace et le chantage. Je reconnais, dans des positions bien peu flatteuses, une bonne partie de l’élite de la Suprême Alliance Démocratique: présidentes et présidents des nations de la fédération, ministres, journalistes de pacotille, magistrats corrompus, …. Tout le gratin dépravé de notre "démocratie". Il s’agit visiblement d’une séance de chemsex de l'élite dirigeante, venue assister à mon supplice - moi, Ysideulte, la fille effacée, l'esclave au prénom qui n'existe pas, devenue l’ennemie publique numéro un. Oh, je sais bien que tous ces gens ne sont que des marionnettes pathétiques, des psychopathes incompétents placés au pouvoir par de puissants intérêts, acteurs lubriques dévorés par l'ambition, mais quand même... J'ai l'impression d'assister en direct à la fin de la civilisation. 

La porte a été refermée à double tour derrière moi. Aucune force de sécurité à l’intérieur, aucun garde du corps. S'ils avaient encore un peu de lucidité ils sauraient que l'excès de confiance en soi peut être fatal.

Plusieurs participants m’entourent et me tripotent de partout, me giflent et me frappent, avant de me baiser par tous les trous. Les hommes me mettent la bite, les femmes me mettent les doigts, certaines me crachent dessus, d'autres me mordent et me griffent. Les insultes pleuvent. Toute leur méchanceté et leur mépris se libère dans cette volonté de dégradation.

Ils sont tellement défoncés que ma réputation de sorcière ne leur fait même pas peur. Imbus d’eux-mêmes, aveuglés par leur hubris, ils se sentent intouchables, au dessus des lois de la nature. Ils sont tellement dans leur trip qu’ils ne se rendent même pas compte que leurs collègues s’écroulent sur le sol, un par un, après avoir hurlé de douleur. Eh oui, plusieurs paires de zébralyvox gémellaires [3] qui vous transpercent la bite, les doigts, la langue, ça fait très mal, Mesdames et Messieurs les Young Global Leaders [4], même quand on est complètement défoncé. Et quand ils remonteront jusqu’à votre oreille interne pour planter leurs filaments dans votre nerf vestibulaire, vous aurez l’impression de vivre dans une lessiveuse. Vous ne saurez plus où est le haut et le bas. [R2]

Sur scène, la compagnie « Fuck you ! », idole du gratin bien pensant, vient de se figer, sidérée par l’hécatombe dans la salle. « Au secours ! » « Sécurité ! »

Des hommes armés défoncent la porte et me tiennent en joue, pendant que les secouristes s’activent. Le gang des Young Leaders gît dans son vomi, victime d’un atroce mal de mer généralisé.

Je crois que la tribune d'honneur qui leur était réservée pour assister en direct à mon exécution restera désespérément vide. Tous ces tapis rouges déployés pour rien...

L’incident est extrêmement gênant. Pendant que l’on me conduit dans une cellule à proximité du pylône, je me demande comment les journalistes vont s’y prendre pour étouffer l’affaire, ou du moins la présenter sous un jour plus favorable.

 

A suivre

 

Contexte

L’histoire d’Ysideulte se situe dans un futur proche, au sein d’une société qui est une extrapolation d’évolutions sociétales récentes. Si cet article a éveillé votre curiosité, vous pourrez découvrir le monde d’Ysideulte à travers mes articles précédents, dont la liste est ici https://www.bdsm.fr/sylvie35/blog/ (à lire de préférence dans l’ordre chronologique de leur publication).

 

Références

[1] Voir "La bêtise grandiloquente"  https://www.bdsm.fr/blog/11178/La-b%C3%AAtise-grandiloquente/

[2] Voir "La charte du pangolin fou"  https://www.bdsm.fr/blog/8558/La-charte-du-pangolin-fou/

[3] Voir "Zébralyvox gémellaire, l'étonnant passager"  https://www.bdsm.fr/blog/8393/Z%C3%A9bralyvox-g%C3%A9mellaire,-l'%C3%A9tonnant-passager/

[4] Voir la rubrique "Repères" de l'article "Les Lunes de Davos".  https://www.bdsm.fr/blog/9856/Les-Lunes-de-Davos/

 

Repères

[R1] L'attracteur étrange est un concept issu de la théorie du chaos. Certains systèmes au comportement d’apparence erratique, semblant gouvernés par le hasard, recèlent en fait un ordre caché qui n’est visible que lorsqu’on les observe avec suffisamment de recul.

[R2] Le système vestibulaire, situé dans l'oreille interne, est en quelque sorte la centrale inertielle du corps humain. Il comprend plusieurs structures jouant le rôle d'accéléromètres, de détecteur de gravitation (permettant de situer le haut et le bas), et de détecteurs de rotation. L'information est transmise au cerveau par le nerf vestibulaire. La perturbation des impulsions nerveuses transitant sur nerf vestibulaire génère d'intenses vertiges, la perte de l'équilibre et de l'orientation dans l'espace, ainsi que de fortes nausées et vomissements. 

   

Remerciements 

Pour cet épisode en particulier, merci à VraiEsclavagiste pour m'avoir suggéré une citation de Churchill qui colle bien à mon histoire.

Pour l'ensemble de l'histoire, merci à celles et ceux qui m'ont encouragée à persévérer dans ce domaine "littéraire", très éloigné de ma zone de confort et de ma formation, et toute première expérience pour moi  (mais l'histoire n'est pas finie 🙂 - elle est seulement arrivée à un point de bifurcation ). Sans leurs commentaires j'aurais abandonné depuis longtemps. Et bien sûr, merci à mon Maître, celui qui a changé ma vie, celui qui m'a donné la confiance qui me manquait cruellement, celui qui m'a rendue infiniment heureuse et pour lequel aucun mot ne saurait exprimer pleinement ce que je ressens.

 

Illustration: Muzo

 

8 personnes aiment ça.
sylvie35
Merci beaucoup pour vos encouragements, VraiEsclavagiste. Eh oui, rencontrer la bonne personne, celle avec laquelle on se sent vraiment bien et qui nous pousse à avancer, c'est difficile, et j'ai eu beaucoup beaucoup de chance de ce côté là. Merci le destin 1f607.png
J'aime 05/08/25
VraiEsclavagiste
"Si un mec voit passer la chance et qu’il ne l’attrape pas, c’est vraiment un imbécile." (Coluche)
J'aime 05/08/25
Gallifrey
Sages paroles de Coluche. Il est rare que je m'exprime ici (c'est mon côté ours), mais je dois avouer que j'aurais pu être cet imbécile. Parfois on voit passer la chance mais on pense qu'elle n'est pas pour nous. Si Sylvie n'avait pas pris l'initiative de m'adresser sa demande, je n'aurais pas osé la solliciter, parce que je sentais une force intérieure et des capacités qui m'impressionnaient quelque peu, et je serais passé à côté des plus belles années de ma vie. Le cours de l'existence tient à peu de chose. Je suis bien entendu très fier de voir tout le chemin parcouru mais, honnêtement, mon rôle est assez modeste, je n'ai fait que libérer un potentiel qui existait déjà mais qui restait caché.
J'aime 05/08/25
VraiEsclavagiste
@ Gallifrey Sages paroles.. Non de Coluche, mais de vous... Chacun à sa vision du BDSM, mais, un diamant brut qui ne demande qu'à se faire tailler ne se révèle pas sous un mauvais tailleur... Oh! bien entendu, il pourrait trouver un éclat ! Mais il ne révélera pas son potentiel ! L'un ne va pas sans l'autre ! Le Maître digne de ce nom utilise au mieux sa propriété pour en faire ressortir la quintessence afin d'utiliser son esclave au mieux. Le proverbe dit "on ne donne pas des perles à des pourceaux". Ne pas savoir utiliser, explorer les facettes de son esclave est comme jeter des perles aux pourceaux.... Et seul un Maître digne de ce nom en est capable... Donc, tout à votre honneur ! Et croyez moi, c'est sincère !
J'aime 05/08/25 Edité
Trentième article Sylvie ! Champagne ! 1f929.png Franchement je suis épaté, et le mot est faible. C'est du très haut niveau, tant sur le fond que sur la forme.
J'aime 06/08/25
Tamanra7
Génial, comme toujours ;-) L'épigraphe, très chouette, m'a fait penser à une autre citation de Félix Houphouët-Boigny "Nous étions au bord d'un gouffre, nous avons fait un grand pas en avant..." ;-) le sens est un peu différent de la citation de Winston Churchill, mais par association d'idée et analogie, je me suis souvenue de celle-là. Et finalement, elle va peut-être bien à ces fameux Young Leaders. Autre petite réflexion, l'inventivité dans les expressions et dans le scénario m'a un peu fait penser à Jodorowski (série des Méta Baron, et de l'Incal) et par ailleurs, au film Brazil de Terry Gillian. C'est étonnant que vous vous êtes découvert ce beau talent si bien enfui. Big up à @Gallifrey et à sa générosité également.
J'aime 06/08/25 Edité
sylvie35
Merci Jakez ! Toutes les occasions sont bonnes pour ouvrir une bonne bouteille de champagne 1f60d.png
J'aime 07/08/25
sylvie35
Grand merci pour votre commentaire, Tamanra7. C'est amusant car quand j'étais à l'école je détestais les cours de Français, la littérature imposée, les rédactions... Cela me surprend moi-même d'y reprendre goût peu à peu. Je suppose que le contexte fait beaucoup. Quand je devais lire et rédiger sur des sujets qui ne m'intéressaient pas, sans possibilité d'écrire vraiment ce que je pense, avec mon propre style (car il fallait rentrer dans le moule et respecter les consignes), cela m'a conduit à tout rejeter en bloc. Ici je peux écrire ce que je veux, ce qui me tient à cœur, laisser libre cours à mon imagination, écrire avec mon propre style sans contrainte. Avec en plus des commentaires très encourageants et le soutien de mon Maître. C'est cela qui change tout, je pense. Ceci étant, comme je suis introvertie de nature, ce n'était pas évident pour moi de mettre des écrits dans le domaine public, d'autant plus que je ne me sentais pas légitime, n'ayant ni formation, ni expérience littéraire. Si mon Maître ne m'y avait pas fortement poussée, je n'aurais jamais osé. Merci pour les références. Brazil fait partie de mes films préférés. J'ai lu quelques BD de la série l'Incal quand j'étais toute jeune et je me souviens avoir beaucoup aimé. Vous me donnez l'envie de m'y replonger. Merci pour la citation d'Houphouët-Boigny. Ce qui me frappe, c'est qu'elle peut être interprétée de deux manières différentes et opposées, si on n'a pas le contexte. C'est intéressant.
J'aime 07/08/25 Edité
Méridienne d'un soir
Bravo Sylvie, il me semble que Thanariel a tout dit, encore une fois, avec une double lecture, votre univers "scientifique" est totalement inédit sur le site et nous vous en remercions ! .. Quel travail et quelle imagination ! Un beau mois d'août à vous, à votre Maître, Monsieur Gallifrey et à Sir Winston Spencer Churchill!! 2665.png
J'aime 07/08/25 Edité
sylvie35
Merci beaucoup pour votre commentaire, Méridienne 🧡 J'en rougis 😊
J'aime 07/08/25
Bonjour Sylvie, L'ensemble de ton récit composé maintenant de trente article constitue une œuvre très riche qui peut donner lieu à une double ou même une triple ou quadruple lecture car elle est truffée de références et de réflexions subtilement glissées dans la trame narrative. J'ai pris énormément de plaisir à te lire et je suis ravi d'apprendre que l'histoire continue. On y trouve de l'érotisme, du bdsm, des réflexions philosophiques et humanistes, de l'aventure, de la psychologie, de la science, de l'humour, entremêlés avec une grand fluidité. C'est tout simplement génial. Je suis impressionné par ton habileté à trouver des formules qui disent tout en une seule phrase: "Une fois le mécanisme infernal enclenché dans l'indifférence générale, la fenêtre a continué à glisser naturellement, comme par effet d'inertie." On y est et c'est quelque part terrifiant si aucun sursaut ne vient enrayer cette machine infernale. "une catégorie de sous-citoyens qui pouvaient être insultés, déchus de leurs droits élémentaires et "emmerdés" à loisir, avec la bénédiction du plus grand nombre"... Comme toujours, je suppose que toute ressemblance avec un certain vécu est purement fortuite 1f602.png La même habileté se retrouve dans les passage érotiques: "Je mets un point d’honneur à me raser aussi la chatte et le cul quotidiennement, comme si mon Maître allait franchir la porte de ma cellule d’un instant à l’autre et me baiser sauvagement." On a l'impression d'entrer dans la tête de l'héroïne et on comprend toute l'intensité qu'il y a dans la volonté de se préparer pour son Maître, qui pourtant ne viendra jamais et elle le sait. C'est troublant et excitant à la fois. Et ce passage dans l'épisode "Matin calme à Bornholm", où l'héroïne se glisse nue dans une cage dont elle sait qu'elle se verrouillera automatiquement derrière elle. Elle n'a pas la clé, il n'y a personne à l'horizon, et pourtant elle y va parce qu'elle sent que c'est ce que son Maître voudrait. Un épisode très érotique qui en même temps nous parle de confiance et de dévotion. Je l'ai lu à plusieurs reprises et il me fait toujours frissonner. Ton Maître a beaucoup de chance de t'avoir et tu as de la chance de l'avoir, car on sent le lien fusionnel entre vous, sans qu'il y ait besoin de longues tirades. C'est juste une évidence. Je ne sais pas si c'est la chance ou le destin. Vous étiez faits pour vous rencontrer et c'est tant mieux que ce soit arrivé. Félicitations et merci beaucoup de nous permettre de profiter de ce récit génial (gratuitement en plus !!!).
J'aime 11/08/25
J'ai oublié de dire que derrière ce récit on devine qu'il y a beaucoup de travail. Je ne sais pas combien de temps cela te prend, mais on sent bien que ce n'est pas le genre de texte balancé comme ça à la va-vite. Tout est soigné, la narration, l'orthographe, les références. Qui plus est, garder une remarquable cohérence de l'histoire après trente articles, c'est une performance. Chapeau bas.
J'aime 11/08/25
sylvie35
Merci beaucoup Jakez 1f60a.png2665.png Généralement cela me prend plusieurs heures, entre 4 et 8 (pour les articles les plus longs) je dirais, c'est pour cela que j'avance si lentement car il faut que je trouve le temps. Je rédige une première version et puis je me relis plusieurs fois pour corriger les fautes (j'en trouve toujours même après plusieurs lectures, c'est énervant...), retoucher des phrases qui me semblent lourdingues, améliorer certaines transitions, ... C'est un choix et puis c'est ma personnalité: je préférerais ne rien publier que de balancer un texte bâclé... Je ne suis jamais complètement satisfaite, mais j'essaie de bien faire, et puis à un moment je me dis quand même: bon, allez, je clique sur publier, sinon j'y serai encore à Noël 1f602.png.
J'aime 11/08/25
Je me doutais qu'il y a beaucoup de travail derrière chaque texte. On le voit aussi dans le souci de donner des références numérotées et d'expliquer certaines notions complexes de manière pédagogique et abordable. Cela dépasse de très loin le niveau de ce que l'on s'attend à trouver sur un site bdsm. Pour moi cela été une belle découverte. Je plussoie Thanariel quand il écrit "Je salue votre texte avec un mélange de sidération, d’admiration et de jubilation rageuse. Ce que vous avez écrit ici dépasse largement la simple fiction érotico-dystopique : c’est une parabole féroce de notre époque, un miroir tendu aux puissants, et à ceux qui les servent. Chez vous, la satire devient charogne, le grotesque rejoint le tragique. C’est du Houellebecq en plus cru, du Pasolini en plus radical" et Méridienne d'un soir quand elle écrit "avec une double lecture, votre univers "scientifique" est totalement inédit sur le site ! .. Quel travail et quelle imagination !" Ce sont des compliments largement mérités. J'ai gardé un compte ici pour pouvoir suivre ton histoire et c'est un vrai plaisir.
J'aime 11/08/25 Edité
sylvie35
Merci beaucoup Jakez. Je vais finir par prendre le melon et faire des caprices de star avec tous ces commentaires encourageants 1f602.png1f602.png1f602.png et mon Maître va encore me charrier en me rappelant que je lui disais "C'est trop nul, ça n'intéressera personne" Sérieusement, j'en suis très touchée bien sûr. Merci !
J'aime 11/08/25
VraiEsclavagiste
"Arrêtez les flashs ! je bronze !" Dixit, une personne qui manque de confiance en soi ! 1f602.png1f602.png1f602.png1f602.png1f602.png1f602.png1f602.png1f602.png
J'aime 11/08/25
sylvie35
Je ne la connaissais pas celle-là 1f602.png
J'aime 11/08/25
VraiEsclavagiste
@ sylvie35 Je suppose cependant que tu auras compris que c'était une pirouette, car je "plussoie" seulement une fois ce que t'a écrit Jakez... Quant à ton Maître qui te charrie, je ne sais pourquoi, mais je comprends parfaitement son point de vue... Et je t'assure que, à sa place, je m'en donnerai aussi à coeur joie !!! Ou quand A+B=C (le tout au carré)....
J'aime 11/08/25
Azhara
Moi le truc, -je vais sortir quelque peu de l'ambiance des commentaires précédents (avec lesquels je suis en accord complet...)-c'est que je me suis attachée à Ysideulte et autant je suis toujours ravie quand je vois de nouveaux articles apparaître (ou quand je sais que j'en ai de retard 1f609.png) autant j'ai peur de me rapprocher de la fin... ... bouhouuuu... Merci Sylvie35 ; aussi pour les commentaires détaillés (sur le nombre d'heures pour rédiger, sur votre aversion aux exercices demandés en français dans le système scolaire (qui l'eut cru???!!!) , l'anecdote avec Galifrey qui vous taquine avec ce " c'est nul " ça m'a beaucoup fait rire que vous puissiez penser ça... ... )
J'aime 24/08/25
sylvie35
Merci beaucoup Azhara. Moi aussi je me suis attachée à elle. C'est assez étrange: on crée un personnage et puis au bout d'un moment c'est comme s'il devenait réel et avait sa propre vie. Il reste quand même plusieurs épisodes avant d'arriver à la fin que j'ai en tête, et comme j'écris à la vitesse d'un escargot, cela prendra sans doute encore un peu de temps 1f642.png
J'aime 24/08/25