mael
par le Il y a 4 heure(s)
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Un registre cru, presque BDSM : le passage du pouvoir à la soumission, l’éclatement des illusions, le politique forcé d’expérimenter la perte de maîtrise sur son corps et sur sa vie, pendant que son épouse goûte d’autres plaisirs.

Le Politique (dans sa cellule, serrant les poings) :

Socrate, c’est l’humiliation totale. J’étais puissant, entouré, respecté. Demain, je serai soumis. Ici, ce ne sera plus moi qui commande, mais d’autres hommes, plus durs, plus cruels. Ma femme… elle prendra des amants. Moi, je ne pourrai que me masturber dans l’ombre de ma cellule. C’est ça, ma chute.

Socrate (assis calmement sur le lit de fer) :

Et pourquoi appelles-tu cela une chute ? Parce que ton corps sera contraint ? Parce que ton désir sera frustré ? Crois-tu donc que réussir sa vie, c’est conserver toujours le pouvoir sur les autres et sur ta femme ?

Le Politique (avec amertume) :

Bien sûr ! C’est posséder, diriger, jouir. Sinon, à quoi bon ?

Socrate :

Alors tu ne fais que confirmer ce que j’ai toujours vu : celui qui se croit maître est en vérité l’esclave de ses désirs. Quand tu ordonnais, quand tu possédais, tu étais déjà prisonnier — prisonnier de l’avidité, du regard des autres, du besoin d’être reconnu.

Le Politique (silencieux, la tête baissée) :

Et maintenant je vais devenir l’objet, le soumis.

Socrate :

Peut-être. Mais c’est une occasion. Tu vas découvrir que ton corps n’est pas toi. Même si tu es humilié, même si tu n’as pour toi que ta main et ta honte, l’âme peut rester libre. Et si ta femme jouit ailleurs, cela ne détruit que l’illusion de possession que tu entretenais.

Le Politique (murmurant) :

Tu voudrais dire… que ma vraie liberté commence dans la soumission ?

Socrate :

Exactement. Car la soumission t’arrache tes masques. Quand on t’ôtera tes titres, tes privilèges, ta virilité politique, il ne restera que toi. Et c’est alors que tu pourras savoir si tu as réussi ta vie : non pas en dominant, mais en découvrant qui tu es sans rien à dominer.

Le Politique (long silence, puis un rire nerveux) :

Alors peut-être que la prison est mon premier maître véritable.

Socrate (avec un léger sourire) :

Et si tu l’acceptes, tu seras moins prisonnier que bien des hommes libres dehors.

 

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