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par le 24/06/15
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4 - Suite ...

La semaine suivante, je m’exécutais.

Elle parcourut posément l’ouvrage, hochant la tête, m’envisageant longuement comme pensive, avant de revenir vers une page, les passant toutes en revue, méthodique et consciencieuse.

Elle le ferma bientôt pour juste dire sobrement : « effectivement, c’est tentant, je ne connaissais pas » et se levant prestement, l’enfouit dans sa valise, ajoutant : « tu me le prêtes, n’est-ce pas !? ».

L’étreinte qui suivit fut clairement troublée et mentalement, je me résolus à lui promettre l’expérience pour un temps prochain.


La messagerie de mon téléphone était le lieu de nos échanges lorsque nous étions séparés.

Plusieurs semaines durant, dans des messages minutieusement réglés, je m’ingéniais à l’ambigu, glissant des mots ou jouant des consonances : cordes, liens, entraves …

Un soir, j’écoutais une réponse qui en écho, parlait d’accordailles, de cordillère, de corde raide ou cordes pincées.


Je me dis alors qu’il était temps de mes quelques emplettes.

Plusieurs merceries pour un bandeau de satin noir que je voulais assez large et épais. Le BHV pour la corde dont j’avais longuement réfléchi le diamètre parmi tous ceux possibles.

Du 15 mm, voilà qui me parut le plus judicieux compromis entre efficacité, élégance et innocuité.

Au terme d’un fiévreux calcul mental, j’avais arrêté la longueur à dix mètres, ne sachant pas bien finalement ce que j’en ferais, sûr pourtant qu’il me faudrait déjà bien quatre mètres pour harnacher convenablement le seul buste.

Quelques semaines durant mes accessoires firent un séjour dans la poche extérieure de ma valise, franchissant même des frontières sans m’occasionner de questions douanières.


« Il faut que je te rende ton livre. Il doit te manquer ! ».

« Pour ton prochain anniversaire, je me demande si je ne pourrais réaliser quelques clichés. Il me faudrait un photographe ! ».

Les allusions, références, invitations ne cessaient de s’accumuler. Il me faudrait sous peu m’exécuter !

Cette perspective m’enchantait, me troublait, m’emportait dans des rêves baroques tout en m’inquiétant que la réalité ne fasse sombrer l’expérience dans la trivialité. Au-delà d’une simple sensualité, il allait me falloir être accablant !


J’avais terminé mon travail ! Elle était … attentive, tous les sens aux aguets, hors la vue condamnée.

« Ainsi donc, Madame, je vais pouvoir vous faire endurer tout ce que j’ai médité. Mon Dieu, vous me connaissez, je crains pour vous le pire ».

A Suivre ....
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