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Flash zébré de lumière, hallucinatoire...
La jeune fille gracile, des larmes dans les yeux, se laisse prendre comme à contre-coeur, elle regarde tomber à ses pieds ses cheveux d'enfance qui s'éparpillent en blondes brindilles. Elle a beau savoir sa destinée, elle pleure sa jeunesse et son insouciance désormais perdues. Elle est maintenant dans les mains du Pontifex Maximus. Elle n'ose lever ses yeux innocents de vierge vers ce visage sévère, ses yeux noirs qui la fixent et lui font baisser le visage. Elle a peur mais elle rougit doucement tandis que ses vêtements glissent à terre et qu'on lui enfile la tunique, la stolla et la toge d'une blancheur immaculée. Seule la ceinture de pourpre lui marque la taille d'une empreinte magique. Elle redresse alors la tête, fière de cette distinction.
Eclat blanc, nouvelle image...
A la source pure du bois de la nymphe Egérie, la jeune femme puise l'eau qui l'alourdit. De retour au temple avec ses sœurs, elle lave le sol à grand seau, s'en arrose par jeu. Son front humide et sa tresse dont s'échappent quelques mèches lui donnent un charme particulier. L'on aimerait la voir tête nue, cheveux défaits et visage trempé... Quelle indécence! Elle reprend sa tâche, car demain, c'est Lupercales. Pourquoi aime-t-elle tant cette fête? Elle songe en frottant les pierres du temple, et son esprit vagabonde vers ces Romaines que l'on fustige à coups de branche de figuier ou de lanières à l'odeur forte et musquée de bouc, elle les imagine aux prises des hommes qui les saisissent, les emprisonnent et les frappent. A cette pensée, elle se sent fondre et monter soudain le pourpre aux joues...
Nouveau flash, visions extatiques...
Au pied de la statue monumentale, la jeune femme reste courbée, la bouche serrée, les yeux plissés, les narines frémissantes. Chaque coup de lanière secoue son échine et elle se sent glisser dans un tourbillon étrange, des papillons dans son ventre, des étoiles dans sa tête. Son corps s'affaisse au coup suivant. Elle sent le rictus de son bourreau, le grand Prêtre ne prend assurément pas de gant avec elle. Son dos et ses hanches la cuisent, mais son sexe plus encore, qui se met à couler d'abondance. Est-elle en état de péché, doublement? Avoir négligé l'entretien du feu par une rêverie qui l'avait mise en émoi, et éprouver un même émoi sous la flagellation.
Une tâche pourpre s'agrandit sous la tunique, quand la jeune femme se cambre sous le plaisir, étouffant un gémissement.
Comme dans un rêve éveillé, je regarde avec curiosité ce murex dentelé, aux aiguilles fines; il ressemble à celui que l'on nomme «peigne de Vénus». Je me sens sous le charme du coquillage qui semble m'appeler, me happer. Irrépressible pulsion, je glisse mon index dans l'interstice qui semble une bouche, d'où s'échappe un murmure doux et féminin. Sur le bout du doigt, une tâche pourpre dont je peins mes lèvres. Fulgurance!
Je suis Tuccia l'espace d'un instant, flagellée à tort ou à raison, et je sens sourdre en moi les plaisirs de la vestale. Un souffle brûlant d'antiques passions m'étreint, je ferme les yeux. Les yeux de Tuccia.
La jeune fille gracile, des larmes dans les yeux, se laisse prendre comme à contre-coeur, elle regarde tomber à ses pieds ses cheveux d'enfance qui s'éparpillent en blondes brindilles. Elle a beau savoir sa destinée, elle pleure sa jeunesse et son insouciance désormais perdues. Elle est maintenant dans les mains du Pontifex Maximus. Elle n'ose lever ses yeux innocents de vierge vers ce visage sévère, ses yeux noirs qui la fixent et lui font baisser le visage. Elle a peur mais elle rougit doucement tandis que ses vêtements glissent à terre et qu'on lui enfile la tunique, la stolla et la toge d'une blancheur immaculée. Seule la ceinture de pourpre lui marque la taille d'une empreinte magique. Elle redresse alors la tête, fière de cette distinction.
Eclat blanc, nouvelle image...
A la source pure du bois de la nymphe Egérie, la jeune femme puise l'eau qui l'alourdit. De retour au temple avec ses sœurs, elle lave le sol à grand seau, s'en arrose par jeu. Son front humide et sa tresse dont s'échappent quelques mèches lui donnent un charme particulier. L'on aimerait la voir tête nue, cheveux défaits et visage trempé... Quelle indécence! Elle reprend sa tâche, car demain, c'est Lupercales. Pourquoi aime-t-elle tant cette fête? Elle songe en frottant les pierres du temple, et son esprit vagabonde vers ces Romaines que l'on fustige à coups de branche de figuier ou de lanières à l'odeur forte et musquée de bouc, elle les imagine aux prises des hommes qui les saisissent, les emprisonnent et les frappent. A cette pensée, elle se sent fondre et monter soudain le pourpre aux joues...
Nouveau flash, visions extatiques...
Au pied de la statue monumentale, la jeune femme reste courbée, la bouche serrée, les yeux plissés, les narines frémissantes. Chaque coup de lanière secoue son échine et elle se sent glisser dans un tourbillon étrange, des papillons dans son ventre, des étoiles dans sa tête. Son corps s'affaisse au coup suivant. Elle sent le rictus de son bourreau, le grand Prêtre ne prend assurément pas de gant avec elle. Son dos et ses hanches la cuisent, mais son sexe plus encore, qui se met à couler d'abondance. Est-elle en état de péché, doublement? Avoir négligé l'entretien du feu par une rêverie qui l'avait mise en émoi, et éprouver un même émoi sous la flagellation.
Une tâche pourpre s'agrandit sous la tunique, quand la jeune femme se cambre sous le plaisir, étouffant un gémissement.
Comme dans un rêve éveillé, je regarde avec curiosité ce murex dentelé, aux aiguilles fines; il ressemble à celui que l'on nomme «peigne de Vénus». Je me sens sous le charme du coquillage qui semble m'appeler, me happer. Irrépressible pulsion, je glisse mon index dans l'interstice qui semble une bouche, d'où s'échappe un murmure doux et féminin. Sur le bout du doigt, une tâche pourpre dont je peins mes lèvres. Fulgurance!
Je suis Tuccia l'espace d'un instant, flagellée à tort ou à raison, et je sens sourdre en moi les plaisirs de la vestale. Un souffle brûlant d'antiques passions m'étreint, je ferme les yeux. Les yeux de Tuccia.
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superbe description d'un bel univers, d'émotions intenses et sensuelles ! toujours de beaux choix, miss Lullaby !