par Abyme
le 20/09/16
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[Un texte que je viens de retrouver, écrit il y a bien longtemps dans le cadre d'un atelier d'écriture.
Le but était d'écrire en improvisant, sans plan ni idée préalable, en jouant sur les mots, les expressions, et leur sens, pour un texte le plus délirant possible]
Le but était d'écrire en improvisant, sans plan ni idée préalable, en jouant sur les mots, les expressions, et leur sens, pour un texte le plus délirant possible]
Le réveil, fidèle et ponctualissime traître, m'extirpa brutalement d'une cauchemardesque expédition aux macro-contrées inhumaines d'un tapis persan percé. Un rêve quadrichromique où j'affrontais de terribles acariens cariés aux hurlements solides et avariés, qui me cernaient de toutes parts et de parts et d'autres.
Et d'autre part une femme les commandait, et il fallu que je la supprime à coup de culotte souillée (je sais mais c'est un rêve).
Son hurlement se joignit à ceux des monstres avant mon retour à la réalité. J'errai alité un moment avec au fond des oreilles ce cri terrible qui me collait encore aux tympans tel un vieux bout de scotch non-repositionnable, puis je m'éjectai du lit comme d'un vaisseau jetable en perdition avec un élan de force 5 sur l'échelle riche de l'éther qui en comprend 7.
Je me traînai à la force des entrailles jusqu'aux toilettes, cet atelier secret de création éphémère et honteuse, déjà ouvertes à cette heure industrielle sans dettes.
J'y lâchai du lest pour aller l'esprit léger à l'assaut de cette journée intense où je ne croiserais aucun Serbe, bref exacerbée.
Après un café brûlant comme le désir et noir comme le regard d'un cocu transi, je rengainai ma nonchalance et m'immisçai dans ma tenue blême de passant, sans avoir oublié de tailler trois fois en une l'ombre de ma barbe bien née, et me projetai à l'extérieur comme un homme pressé ayant subi l'ablation de la rate.
Dans le coupe-gorge desservi par sa réputation et par une ligne de bus sans impérialité, je slalomai entre les merdes (hétéroclites par leur formes et homoclites par leur odeur) des meilleurs amis de l'homme. Je m'appliquai à cet exercice sans le corrigé, jusqu'au rond-point dont la rondeur mensongère tirait plutôt sur une fourbe quadrature.
J'arrivai à mon rendez-vous pile à l'heure et face à l'employée de banque, dont les atouts majeurs n'étaient pas dans la manche. Son affabilité nonchalante, affabulant peu le chaland certes, mais follement achalandée, acheva de m'affaiblir par son chant obnubilé.
"Avez-vous eu les résultats de vos examens ? me dit-elle avec une sincérité à faire voter un suicidaire.
- Oui, j'ai réussi aux deux, répondis-je avec une fierté bassement hautaine.
- Hé bien donnez-moi les attestations, je vous prie, Monsieur".
Je pris sur moi -et ce fut au prix d'un lourd parti-pris- pour ne pas relever le "Monsieur", titre appropriatif et obsolète dont le sale caractère formel m'insupporte depuis exactement trois ans, sept mois et onze jours.
Mais sa propre ignorance, loin d'être crasse, était compréhensible, puisqu'elle me connaissait peu et elle n'avait pas encore recueilli ma semence, ce qui en théorie n'allait d'ailleurs pas tarder.
Je lui tendis donc les papiers en question avec une impatience incongrue (enfin il ne me semble pas qu'elle fut congrue).
- Bon les examens de sang, c'est bon, ceux d'urine aussi... Parfait Monsieur, suivez-moi je vous prie."
A nouveau, je ne relevai pas le "Monsieur “ (il n'en avait pas besoin, il était déjà trop bas), mais je retins tout de même une crise, en réponse à sa prière qui me toucha à un point nommé dont j'ai pourtant oublié le nom.
Elle m'invita à entrer dans une petite et sombre salle sale où trônait, monarchique, un gigantesque écran vidéo. Face à lui un fauteuil en skaï rouge, à sa gauche un distributeur de mouchoirs en papier et une poubelle de sanitaire, à sa droite une table basse couverte de magazines de cul où était posée une télécommande. Sur le magazine le plus visible, une blonde arborait une poitrine siliconée à outrance et un string de 3 centimètres carrés au bas mot, comme en cent.
La fille ressemblait fortement à l'employée, qui m'apparut soudain bandante lorsqu'elle me tendit un petit pot en verre.
"Vous n'êtes pas obligé de remplir ce flacon, une goutte suffit. Voilà, je vous laisse !
Elle me tourna le dos et se dirigea vers la porte aussi entrouverte que sa jupe. J'eus alors le loisir d'observer le plus beau cul qu'il m'ait été donné de voir de toute ma vie de mateur de culs.
- Attendez, Mademoiselle !
Elle se retourna et m'asséna un "Monsieur ?" de plus, mais vu le contexte hautement érectile, je décidai de l'ignorer.
- Si vous voulez mon sperme, il faudra l'obtenir à la force du poignet, au minimum, le maximum étant large.
- J'espère que vous n'insinuez pas ce que je crois comprendre ? Car il faudrait me passer d'abord sur le corps !
- Je ne me branlerai pas devant des images à deux dimensions, ça ne marchera pas, vous pourriez y mettre un peu du vôtre !
Elle sourit comme à un enfant décérébré addict au doom-like face à une panne de secteur, sans se démonter.
- Si vous n'y arrivez pas tout seul, tant pis, nous nous passerons de votre sperme. Vos gênes ne nous sont pas indispensables, et votre sans-gène est relativement génant. De plus sachez que mes fonctions ici s'arrêtent à l'accueil."
Elle prit alors la tangente, le menton haut et le Dim-up bas, en reniflant à s'en déchirer les cosinus, et me laissa seul avec mon érection qui, si brutalement laissée pour compte, perdit aussitôt de son répondant, à une question jamais posée.
Constatant alors la mollusque condition de mon cinquième membre, je décidai de prendre les choses en main.
J'avisai à quatre heures la télécommande, outil abhorré car du consommateur moyen, ici cantonnée à des choix limités :
- films hétéro: 1, 2, 3 et 4
- films homo: 1, 2
- marche/arrêt.
Un bref mais violent coup d'oeil sur chaque programme me jeta dans une frustration sans nom, ou alors je l'ai oublié.
"Diantre, peste, bisque !" fis-je, profitant habilement de mon isolement pour essayer l'efficacité de nouveaux jurons glânés ça et là à la bibliothèque associative de Saint Jean de Cuculles, “…pas de zoophilie, de scatophilie, d'urophilie, spasmophilie, agraphilie, aérocolophilie (ou carminophilie), herpétophilie, asymétriphilie, halitophilie, emetophilie, pectophilie, cystophilie, phasmophilie, cartagelophilie, cruciverbophilie, tomophilie, ménophilie, arachnophilie, claustrophilie, homophilie, filophilie, écépaencorphilie…“
Par un suprême et héroïque effort de civilité, je réussis à ne pas me mettre dans tous mes états, surtout en même temps car ils auraient été unis. Je me redressai (moi, pas mon membre) soudain sans réfléchir, l'esprit vide et la coupe pleine, pris la porte d'une main et surgis en trombe dans la salle d'accueil, rejoignant le cul d'accueil et l'employée qui allait autour, exigeant céans sa culotte, pour me permettre de combler mon fantasme impérieux et ainsi remplir ma mission.
"Ma culotte, maintenant ? Rien que ça ? dit-elle l'air subjugué.
Cette subjugation manifeste me redonnant aussitôt de l'ardeur opéra alors un mécanisme fréquent chez l'homme (c'est prouvé scientifiquement) : le transfert immédiat du volume de ma matière grise dans celui de mon corps caverneux.
- Oui ! Rien que ça !"
Et je me mis en devoir de l'aider à retirer l'instrument de mon fantasme sur le champ et sur la moquette.
S'ensuivit alors un affrontement de points de vue... Nous en vînmes bêtement aux mains, et j'eus la main lourde et le bras long.
Dans un brouillard imprécis j'eus la vague impression d'être pris à (et aux) partie(s) par de gros bras et de me faire réexpédier dans mon monde onirique du matin.
Voilà comment je me suis retrouvé dans cette cellule, accusé du crime d'une employée dont je ne voulais que la culotte.
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Suggestion
Par : Abyme
Joan fut réveillée par une douleur à la tempe.
Elle était encore assise et tout son profil droit était maculé de coulis visqueux qu'elle essuya avec sa serviette.
Ward !
Elle l'avait vu par la fenêtre : il semblait écouter la conversation avec un regard de fou.
"Alix ! Alix ?"
La porte était ouverte.
Alix avait dû le voir aussi, cette fois, et il était sorti. Peut-être le poursuivait-il en ce moment même.
Elle émergea tout à fait de son engourdissement et sortit sur le seuil, l'angoisse au ventre.
"Alix ! Alix !"
C'était une soirée étrangement calme, malgré le vent et le ciel couvert, sans étoile. Le parc était savamment éclairé par des des projecteurs indirects, comme pour les monuments de la ville.
Beau temps pour une balade.
Elle secoua la tête, se réprimandant d'avoir une pensée aussi déplacée en cet instant où son futur époux pourchassait le fantôme de son prédécesseur.
Si on me le racontait j'en rirais, songea-t-elle en sentant venir les larmes.
"ALIX ! Mais où es-tu ?"
A présent elle était si inquiète qu'elle ne se sentait plus capable de réfléchir. Ce n'était pas normal, il n'avait pas pu s'éloigner autant la sachant ici seule et sans défense, à la merci de...
Son cœur s'emportait, des tremblements et des sanglots irrépressibles agitaient son corps tout entier. L'inquiétude avait fait place au sombre pressentiment, à la sensation de danger instinctive de l'animal.
...de la proie.
Elle vit le corbeau mort au début de l'allée, et frissonna.
Que faisait-elle là dehors, plantée sur le seuil, alors qu'elle aurait dû s'enfermer à double tour et attendre le retour d'Alix ?
Elle n'eut pas le temps de réfléchir à la question ni de se retourner : deux mains puissantes, puantes et glacées lui étreignirent soudain le cou, et serrèrent, serrèrent de plus en plus fort.
Elle ne pouvait même pas crier, elle dut tirer la langue pour essayer de respirer, en vain. Sa langue rencontra l'herbe humide et la terre. Elle était au sol. Ses membres battirent l'air et frappèrent le corps qui pesait à présent sur elle.
Le corps de Ward sans aucun doute. Elle en avait la certitude. Elle allait mourir comme ça, c'était certain, et Alix devait être mort aussi.
Tout cela était de sa faute, elle l'avait bien cherché, après tout...
Elle aurait voulu lui dire qu'elle regrettait, car oui elle regrettait... trop tard...
Ce fut sa dernière pensée.
*
Le surlendemain, la nouvelle du double meurtre fut couverte dans un grand nombre de journaux. Le Arkham's Tribune notamment commençait son article ainsi :
ETRANGE DOUBLE CRIME DANS LE NEW CANTONMENT
L'architecte Alix D. George et sa fiancée Joan E. Spring ont été assassinés dimanche soir vers 21h dans le parc de la résidence de Mr George, au 197, Crane Street. C'est un voisin qui, s'étonnant de voir le portail d'entrée ouvert toute la journée, est entré dans la propriété et a fait la macabre découverte : Mr George gisait près d'un fourré de l'allée centrale et Mrs Spring au pied du perron de l'entrée, dans l'ombre.
Trois corbeaux morts gisaient dans le parc, vraisemblablement écrasés.
Les conclusions de la police précisent qu'il s'agit pour chacune des victimes d'une mort par strangulation, l'assassin ne s'étant servi que de ses mains. D'après le rapport du médecin légiste, le meurtrier doit avoir une force hors du commun.
On ignore encore le mobile de ce double meurtre : rien n'a été touché dans la maison qui est pourtant richement meublée. A.D. George menait une vie mondaine mais n'avait aucun ennemi, d'après tous ses collègues. Architecte respecté et influent, il avait réalisé l'intégralité de l'aile ouest de l'Académie de Miskatonic pour son bicentenaire. Il était également vice-président du fameux Cercle des Lions d'Arkham, qui a tant œuvré pour l'élection de notre sénateur l'année dernière.
Une enquête est actuellement en cours dans les milieux politiques adverses, mais la police privilégie à ce jour la thèse du rôdeur.
De son côté, Mrs Spring, sans profession, avait perdu son mari le mois dernier dans un accident domestique, à Kingsport. Un appel à témoin est lancé pour la soirée de dimanche.
Mr H. Jameson, gérant de la salle des ventes d'Arkham et secrétaire du Cercle des Lions, prétend que l'après-midi même Mrs Spring s'était évanouie dans la rue en sortant d'une réception au Cercle en voyant un mendiant qui ressemblait à quelqu'un qu'elle avait connu, semble-t-il. Aucun des mendiants interpelés ne correspond à la description de l'homme en question. Les habitants du New Cantonment sont invités à la vigilance tant que cette enquête restera ouverte. Nous tiendrons bien sûr nos lecteurs informés de toute nouvelle concernant cette affaire.
Voilà de quoi relancer la polémique sur l'auto-défense dans les quartiers résidentiels...
*
Mais de nos jours encore, à Innsmouth, à Kingsport et sur toute la côte de la Baie d'Arkham, on peut distinguer, certaines nuits où la lune éclaire bien les falaises accidentées, un vagabond perdu qui se prend pour un fantôme, qui pourchasse les corbeaux, et qui erre de cimetière en cimetière, à la recherche d'une tombe et d'un repos éternel.
FIN
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Par : Abyme
JOUR 3 (suite)
littérature
J'ouvre un autre livre.
Tu m'ouvres les cuisses.
« Je lui décris
la beauté de sombrer
avec un homme,
Tu y glisses ta langue
de voyager avec lui
tes doigts
très loin,
très profond,
Tu joues
jusqu'à ce qu'on appelle
la petite mort,
Je tressaille
qui m'a toujours semblée,
à moi,
mes paroles entrecoupées
très grande,
de tes habilités
bien plus grande que l'autre
qui viendra un jour
à me faire fondre
sournoisement
ployer par-delà ce vide
et laissera mon corps
rigide.
vaincue.
Dans la petite mort
j'abandonne
je flotte
tu t'infiltres
comme dans une eau très pure,
au sein de ma bulle folle
très légère,
qui s'envole
et se trouverait
à des milliers de mètres
si loin
de la surface. »
du monde.
J'aime ce moment
où je reviens
doucement à moi,
vers ta joie
de me voir ainsi
inondée,
répandue,
acquise.
***
A ton tour tu tends le bras pour attraper un livre. Un tout petit livre dont tu caresses la tranche, en attendant que mon oreille se prête aux paroles qu'il renferme encore dans la patience de ses pages.
Je rassemble mes attentions, recolle les fragments épars de ma conscience, concentre tout ce qui s'est violemment dispersé en moi, recoiffe mes sauvageries, réincarne ce corps tenu, sage et disposé à recevoir le flot des mots dont tes lèvres se mouillent déjà de lire.
« J'écoute ton amour me retenir de mourir
mes mots graves contre tes mots rieurs
tu fais de mon corps lourd ton grand jouet tardif
nous mêlons nos âges dans la coupe lubrique
le temps s'immobilise entre nos corps conjoints
je te soulève légère
je te repose brûlante
entre mes livres et tes lèvres
mystère sans mot qui donne à nos élans
le visage du désordre
germes d'une poésie sauvage
c'est comme un livre que je vois s'écrire
immense et ivre
vertige frère et sœur hérésie
furtive fiancée
je crois au génie qui te dévore l'esprit pendant tes insomnies
aux cris que tu retiens et aux soupirs que tu leur prends
pour en faire des murmures
je crois en ton ventre petitement renflé
et sa toute grande avidité
je crois en tes sens
jusqu'à tes non-sens
de ton corps tu écris ton premier livre vrai
viens que d'un baiser je t'étende
et te vainque délicieusement
viens régner sur le dernier empire que je puisse fonder
et que je t'abandonne
chaque mot tu le mouilles sur ta langue
le fait fondre
c'est ainsi parfois que je te fais taire
alors que je t'écoute encore
et que ta parole coule jusqu'en mes veines saoules
j'aime ta paresse ton indolence moite
tes volutes équivoques
les feintes restrictions de ta chair alléchée
j'aime ton imperfection volant en éclat
je ramasse les éclats
les rapproche
les rassemblent
un amour qui fou ne veut pas mourir
de l'amour des fous
tant pis si mon bonheur réussit à m'anéantir
je guette l'accélération du temps
qui nous sépare encore
singulière percée des paroles de tes nuits
ce monstre est là je le sens
il palpite sous ta peau
je le vois dans ton regard entre tes gouttes d'encre
il grandit de ton art de faire chanter les cris
en dépit de leur stridente origine
folie fécondée dite et sans fin à dire
vertigineuse utopie d'être pleinement soi-même
son propre gisement retourné de fond en comble
de néant en naissance
je salue
sans mot
l'instant béni de notre mélodie
relire ce bonheur à défaut de n'avoir su le garder
cela obsède cela fait que parfois
une paupière trop lourde écrase une larme imprudente
loué soit le verbe de nous laisser seuls
avec nos corps avec nos cœurs
nos humains tremblements
tout bouge tout cherche tout s'anime et imagine
le petit monde de ma ferveur de toi
mon bonheur est une présence titubante
demeure la douceur du soir
dans celle maintenant de tes matins
je t'aime
avec des sens
des émotions
du sexe du rêve
de la gravité
de l'humour
des mots
de la percussion et des cordes
mais je ne pourrais t'aimer avec de la raison
nous avons besoin de la folie
pour savoir ce qu'aimer veut dire
on s'accroche à nos corps à nos esprits
on s'échange nos substances
des richesses intérieures
des horreurs aussi
on se fouille
on se transfère
s'accapare
on s'envahit
on se fait des prélèvements
l'un dans l'autre
des offrandes farfelues ou bien définitives
danse extrême et brève
celle qui fait de deux vies une seule tornade
laquelle en brûlant pend dans le vide
advienne que pourra
c'est un poète paraît-il
mais non c'est un rythme avec de la carne autour
mon rythme t'aime
écoutes-le tirer sa contrebasse vers le haut du désir
écoutes mes oraisons
les crues qui trouvent de la piété à croire en l'impudeur
viens ma mignonne débraillée t'asseoir sur mes genoux
ils sont encore farceurs
si tu savais combien je t'aime
ainsi tombée de ta balançoire sur mon talus rêveur
ce n'est que mon sang d'encore reprenant sa couleur
au mensuel du tien
dans mon paquet de nerfs une alvéole à miel
renouer avec la naïveté des appétences premières
j'écris sur la douceur comme si c'était une violence
un assaut
je t'écris sur un fleuve les sentiments
mais j'écris sur une poudrière
le verbe
accords secrets
imprévisible
correspondance
du soufre et des larmes
je t'aime
d'un cœur tantôt de troubadour
quand la lumière m'égaie
et tantôt de trouvère
quand j'ai l'âme brumeuse
je prend le bonheur au moment où il vient
là où il se pose
dans la rêveuse discrétion
d'un charme qui sait qu'il va mourir
ne pas rater une occasion
d'aller à l'essentiel du périssable
une histoire enchantée
plus belle que mon histoire écrite
vous serez vouvoyée pour terminer ce livre
doux empressements
à vous toucher
à vous baiser
vous entendre réciter de cannibales cantiques
et quelle révélation que d'écrire l'amour
tandis que se rapprochent de moi
vos bruits de pécheresse vos silences coupables
l'innocence de vos lèvres instruites par les vampires
l'heureux scandale de nos accouplements
a quelque chose de la douceur du temps
quand le temps temporise
une soie de mot
plus chaude que la poésie
plus orientale que la prose
habille de vos printemps mon automne débraillé
nous n'y pouvons rien après tout
si nous nous sommes perdus
ceux qui nous retrouverons
ne trouverons que nous-mêmes. »
Le livre est refermé,
et sous ta main posée
il murmure encore,
soupire,
se rendort.
Tu te retournes vers moi.
« Il y a dans ce texte beaucoup de choses que je voulais te dire ».
Je plane,
bercée par le rythme
de tous ces mots tendus vers moi,
animée de cette musique
qui cherche
sans cesse
à composer,
à dire de sa plume la justesse
de celle qui se joue dans nos corps,
celle que nos frissons murmurent,
celle qui cadence nos élans et nos doutes,
comme celle aussi
dont mes folies
voudraient tant en éclater la portée
pour s'accorder de la beauté
jusque-là où l'existence
dissone, grince
et meurt.
« Merci, c'est un beau texte », te dis-je seulement.
***
Tu caresses ton sexe en me regardant.
Le sang me monte au visage, des flux en tous genre me parcourent le corps.
« Mets-toi à genoux »
Tu viens derrière moi, pose une main sur mon dos, tu me cambres, m'ajustes, m'arrondis les fesses, en m'expliquant posément qu'il te prend à présent une sérieuse envie de m'enculer.
Ta main se fait plus pressante, mon anus s'exclame et sursaute quand ton doigt s'y immisce, ma colonne vertébrale se tortille, tu te branles et me prépares savamment à ton intromission.
Mes mains au sol sont celles d'un animal qui attend, cloué par sa docilité.
Tu viens en moi un peu brusquement, je te sens nerveux et très excité, tu me tapes sur les fesses et puis agrippes mes hanches ; tout mon corps est un immense écho aux élancements qui t'emportent
hors de toi
et pilonnent
féroces
mes dispositions à t'apaiser mais tu ne t'apaises pas, je me cramponne et puis je ne tiens plus sur mes genoux je rampe presque, secouée transpercée éparpillée sur le sol j'ai l'impression que je vais m'ouvrir en deux tu t'acharnes de plus en plus fort mes hanches frottent au sol je ne crie plus je ne peux plus on dirait, je ne suis qu'un spasme sans queue ni tête sans début ni fin, et cette odeur de poussière et cette chaussette qui est là je m'y agrippe comme si comme si
Tu t'arrêtes soudain, je ne sais pas si tu as joui, mais tu estimes sûrement
qu'à présent,
j'ai eu mon compte.
Et je ne dirai pas l'inverse.
Je ne me relève pas.
Mon corps n'est plus que poussière.
« Et maintenant tu vas te laver de ta merde ».
Je me hisse sur ce qui doit être mes jambes, et titube jusqu'à la salle de bain.
Une fois que je suis dans la baignoire, tu poses un pied sur le bord et pisses sur moi.
C'est chaud et humiliant.
Tu passes ta main dans mes cheveux, je te lave le sexe.
Et puis je lave mon corps,
comme si ce n'était plus mon corps
à ce moment-là,
cachée dans la nuit tombante
je fais couler l'eau
sur mon silence.
Fin du 3ème jour
(à suivre)
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Par : ChatMOnYou
(Réédition du 14/10/2020 -> 26/05/2024 - 818 Vues)
.
Se donner à l'autel des perversions.
Nourrir l'espoir; cette bête difforme, tentaculaire, arrangeante... Apte à se faufiler dans les moindres recoins de notre être.
Sortir de cette obscurité qu'est la perdition, et aspirer à se livrer à un dessein plus grand.
Etre happé(e), forcé(e), vidé(e) de sa conscience, sous totale emprise de l'inconnu.
A la fois effrayant et fascinant... Se livrer à cette entité, ne sachant où son regard et ses membres vont se porter.
Implorer sa clémence de se repaître de ce qui nous rend abject(e), névrosé(e), frustré(e), incapable de reprendre le contrôle de nos vies.
Se réapproprier ce corps translucide, et se donner matière dans un enchevêtrement de chairs et de sensations extrêmes.
Emprunt de souillure, de volupté, faire partie d'un tout, et se définir en rien.
Prier à que cela soit au bon endroit, assez profond et suffisamment fort, à se reconnecter dans des spasmes grotesques.
Pour se redonner naissance et respirer pour la première fois.
Article du même auteur :
https://www.bdsm.fr/blog/9393/Esclave-Domestique-:-3-R%C3%A9veils-ordinaires -> Esclave Domestique : 3 Réveils ordinaires.
https://www.bdsm.fr/blog/4212/Mentalit%C3%A9-:-Cum-Slave-(Notions) -> Mentalité : Cum-Slave. (Notions)
https://www.bdsm.fr/blog/2669/Ma-premi%C3%A8re-correction -> Ma première correction.
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Par : Abyme
Dominique était jongleuse, clown et acrobate. Elle avait appris sur le tas en suivant après sa fugue une petite troupe de cirque belge, à qui elle avait prétendu avoir dix-huit ans alors qu’elle n’en avait même pas dix-sept à l’époque.
Après quatre ans de voyage, d’apprentissage, d’aventure, et après s’être tapé tous les hommes de la troupe, elle fut instamment priée de partir, car sa présence menaçait la cohésion et la survie même de toute l’équipe.
Depuis elle vivait en solo, de ses spectacles de rue et de rencontres aventureuses plus ou moins passionnelles et fructueuses.
La plus récente remontait à la semaine précédente, un animateur sportif d’Anemasse fou de sports extrêmes, qui l’avait hébergée trois jours dans son chalet, durant lesquels ils n’avaient presque pas quitté la chambre.
Puis cet après-midi elle était repartie vers le sud, tendant son pouce avec confiance, sachant qu’une petite nana bien foutue comme elle avec ses longs cheveux noirs attend rarement plus de cinq minutes sur le bord de la route.
En effet : à peine une heure de transit avait été suffisante pour changer de décor.
À présent, la musique de Sharon Shannon lui rappelait de vieux souvenirs dans ce pub irlandais dont elle occupait seule une grande table depuis une heure avec son demi de cidre.
Cet endroit lui avait paru parfait pour une éventuelle rencontre, mais aucun poisson n’avait semblé mordre à l’hameçon, jusqu’à l’entrée du petit chevelu en veste en laine et en jeans.
Il devait avoir la trentaine, cheveux châtains frisés dans tous les sens, nez aquilin et bouche lippue, un petit anneau d’or à l’oreille gauche, et l’air timide. Pas très beau mais charmant et bien foutu, se dit-elle. Il cherchait en vain une table libre avec son verre de coca à la main.
Elle le fixa d’un regard pétillant dont elle connaissait parfaitement l’effet. Son expérience en la matière était incontestable.
Il l’avait remarquée, mais n’osait apparemment pas s’asseoir à sa table.
Timide ou homo ?
Non, hétéro mais coincé, jugea-t-elle.
Elle savait cerner cela ; son instinct ne l’avait jamais trompée. Ce qui lui fut aussitôt confirmé par un regard prononcé sur son décolleté, suivi d’un autre ostensiblement circulaire, du style “je ne regardais rien en particulier”.
Il a vu que j’ai pas de sous-tif, mais toujours rien.
“Hep ! tu peux t’asseoir à cette table, si tu veux ; tu peux même me payer un verre.
- Merci, c’est sympathique. Qu’est-ce que vous buvez ?
- Un autre cidre, merci (“sympathique”, d’où il sort celui-là ?).
- C’est la première fois que je vous vois ici...
- Tu peux me dire tu, j’suis cool.
- Oui, pardon, je...
Il rougit et secoua la tête en souriant.
- T’habites par ici ?
- Oui, pas loin, en face du lac.”
Silence.
Dominique rit intérieurement.
Ce mec est coincé de chez coincé.
Le demi de cidre est servi sur le bar, il faut aller le chercher. Elle lui demande et il se lève précipitamment et renverse son coca sur la table, elle en reçoit le tiers sur le ventre.
“Oh pardon ! Je n’ai pas fait exprès, je ...
- Je m’en doute... ça va, c’est pas dramatique, sauf qu’il va falloir que je lave ça, maintenant.”
Il va au bar, commande un autre cidre, un autre coca et revient avec deux éponges, essuie la table avec l’une, Dominique passe l’autre tant bien que mal sur le bas de son chemisier jaune et sur son treillis kaki, puis il retourne au bar et s’assied à nouveau à la table.
“Je suis vraiment désolé, je suis parfois très maladroit.
- C’est bon, t’en fais pas. Tu t’appelles comment ?
- Dom, et toi ?
- Ça alors, Dominique ? Moi aussi !
- C’est marrant. Mais personne ne m’appelle Dominique, c’est juste Dom. Remarque, personne ne m’appelle tout court.
- Tu vis seul ?
- Oui, je suis un peu sauvage, puis j’ai mes habitudes.
- De vieux garçon ?
- (il rougit) On peut le voir comme ça. J’aime la solitude.
- Tu n’aimes pas les femmes ?
- Oh si ! (écarlate) mais ... ce sont elles qui ... heu ...
- T’as pas de succès ? Moi je te trouve pas mal, pourtant.
- Oh, faut pas exagérer (tomate mûre). Et toi, tu es d’où ?
- De Lorient, en Bretagne, mais ça fait cinq ans que je me balade un peu partout en France. Je jongle dans la rue, je fais la manche.
- Oh ! Et ça marche ?
- Je me défends bien, j’ai fait quatre ans de cirque. Et toi, tu fais quoi dans la vie ?
- Marchand d’idées.
- Marchand d’idées ? Comment ça ? Tu vends quelles sortes d’idées, et à qui ?
- À des agences de pub principalement, mais aussi à des particuliers ou à des organismes.
- Tu fais des slogans, c’est ça ?
- Le plus souvent oui, c’est la partie concepteur-rédacteur de mon boulot, mais pas seulement. Des mairies, des scénaristes, des associations, des chanteurs, des architectes, des industriels et même des hommes politiques ont parfois besoin d’une idée géniale pour organiser une action, sortir un concept nouveau, lancer une mode ou créer un produit ou une œuvre. J’ai commencé par la publicité, c’est vrai, puis j’ai eu l’idée (justement) de proposer sur Internet cette formule originale.
De fil en aiguille, de bouche à oreille, mon site commence à bien fonctionner.
- Cool ! T’es un petit génie, alors ?
- En quelque sorte (il rougit à nouveau). Tu sais, Internet m’est bien utile aussi pour mon inspiration, c’est mon outil principal de travail autant en amont qu’en aval. Puis j’ai eu une idée qui séduit ma clientèle : je leur propose une importante remise s’ils me parrainent d’autres clients.
- Génial. Et ton hobby ? À quoi tu occupes ton temps libre ?
- Heu ... (écarlate), j’aime observer les gens...
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Par : Abyme
JOUR 2 :
Le tatouage
J'ouvre les yeux.
Il doit être encore tôt, mais je ne parviens plus à dormir. Tu dors encore.
Je tourne en rond dans mon corps, dans ma tête. Je glisse un doigt dans ma fente. Mes règles ne sont pas revenues, tant mieux; mais je suis sèche, ça m'angoisse, cette journée m'angoisse, je crains tellement être en train de me laisser embarquer dans une histoire qui va finir par m'échapper, tant je donne tout de moi. J'ai peur de la mort du désir. J'ai peur de la réalité, au moment où elle va nous rattraper, où elle va me frapper.
Tu bouges, te retournes, mon souffle s'arrête, écoute le tien. Savoir que tu vas te réveiller, bientôt, et que ta main, encore rêveuse, viendra se promener sur mon corps, m'apaise et m'émoustille.
«Il est trop tard pour les croissants», dis-tu après que nous avons fait l'amour plusieurs fois, dès ton réveil.
J'ai aimé te faire cette longue fellation, avec mon doigt dans ton cul qui me rappelais ma main entière d'une autre fois. Et ce moment où tu dis «Tu m'as trop excité, il faut que je te prenne».
Quelle joie de te voir te redresser, me saisir, et ton sexe à vif me prendre encore, sans trop de ménagement, pour ton bon plaisir, dont j'ai rallumé la mèche, presque innocemment.
Tu me prépares un café fumant.
On se nourrit d'une salade assaisonnée d'accordéon diatonique.
Tu visites tes mails, pendant que moi, je rumine mes appréhensions, et m'inquiète de l'heure qu'il est, et de ce qui m'attend, au crépuscule de cette journée.
Attachée, tatouée, baisée, d'un seul et même élan.
«On va faire un tour en ville?»
Ok, il fait beau, le soleil perce les ruelles de mes pensées, disperse un peu mes doutes. Je regarde mon ombre marcher à tes côtés, qui avance, légère, insouciante, en égrainant derrière elle les réticences qu'il me reste encore.
De retour chez toi, je file sous la douche, et me fait un lavement, faut croire que j'y prends goût. Je fais tout vite et bien, l'heure tourne, et tu me le rappelles. Tu me sembles un peu nerveux, peut-être crains-tu que je ne regrette...
«Nous allons être en retard».
En toute hâte, nous sortons, tu fermes la portes, et nous rejoignons le tram qui nous déposera non loin de l'atelier du tatoueur.
«Nous descendrons à l'arrêt Aube rouge», me dis-tu. Je souris.
Assise dans le tram qui nous emporte, mes pensées s'emballent, mon sexe s'échauffe, mais je n'en laisse rien paraître.
Enfin c'est ce que je crois. Tu poses une main furtive sur ma cuisse.
Le soleil chute dans le ciel, qui s'embrase derrière les nuages et les immeubles. Le nez collé à la vitre, je regarde l'immuable se produire.
Nous descendons et rejoignons l'atelier de M., le tatoueur.
Quand on entre, il est encore à l’œuvre, penché derrière un paravent, et j'aperçois les jambes nues d'une femme. Le bruit de sa machine me rentre dans les oreilles, entêtant. C'est un endroit clean, aseptisé, aux murs d'une blancheur un peu affligeante. Il apparaît de derrière le paravent, nous salue et nous propose de boire un coup en attendant qu'il termine.
Je l'observe attentivement, pour ne rater aucune de ses expressions. D'apparence il n'est pas très grand, et est tatoué sur l'ensemble des bras. Il me paraît peut-être un peu gêné, peu loquace, et j'ai l'impression qu'il contrôle prudemment ce qui transparaît de lui.
On s'assoie sur une banquette, tu me tends les recommandations d'après tatouage, que je lis de manière distraite, car j'aurai tout le temps de m'en soucier plus tard. Je feuillette le classeur à dessins que le tatoueur laisse à disposition. Je tourne les pages un peu frénétiquement, sans vraiment prendre le temps de m'arrêter sur les dessins, qui dans l'ensemble, ne me plaisent pas beaucoup. Sauf cette plume qui me reste en tête, avec ses tâches d'encre autours...
Je tourne en rond, je suffoque presque, il faut que je sorte.
«Je vais fumer une clope».
Je sors, avec quelques scrupules de te laisser seul, à l'intérieur, à attendre.
Je regarde le soleil s'éteindre,
et les bagnoles qui tracent leur route,
et s'en foutent bien de moi
et de mes idées folles.
Quand je rentre à nouveau dans l'atelier, la fille se rhabille pendant que le tatoueur nettoie son matos. Elle sort. Les rideaux tirés, on échange quelques paroles.
«Je lui ai juste dit que tu étais ma soumise», m'avais-tu écrit lors de nos derniers échanges.
Alors je me vois vue comme telle, par ce mec qui ne sait rien de moi, qui peut tout imaginer. Sachant cela, est-ce le mépris ou le respect qui habite les regards qu'il pose sur moi? Toi, je te sens dans l'attente, un peu circonspect de ce qui va arriver. Je reste en retrait pendant que vous décidez de la disposition du lit, et de ce qui convient pour m'attacher.
Et puis tu viens vers moi
«Déshabille-toi».
J'ôte mes chaussures, mes vêtements, hormis ma culotte, je ne sais pas pourquoi je la garde, mais c'est avec délectation que tu passes ta main dessous et t'exclames, à l'attention de M.:
«J'y crois pas comme elle mouille déjà...»
J'aime cette main qui se donne le droit de venir me vérifier, de venir sentir l'état de mes émois, cette main, que jusque là je ne déçois pas.
«Enlève ta culotte.»
Je m'allonge sur le lit qui m'attend.
Je tremble, nue.
M. prépare son nécessaire, et moi j'écoute tout ce que je ne peux voir pendant que mes yeux courent en vain sur le plafond blanc, je te sens alors venir à mes côtés, et poser une main attentive sur moi. Tu m'observes, depuis ton surplomb. Je cherche dans ton regard une confiance à laquelle me raccrocher, la complicité qui nous fait être là, à ce moment précis.
Ton sourire me caresse le corps.
Tu attaches mes poignets au lit.
Puis mes chevilles.
M. approche la lampe et s'assoit à mes côtés.
«Ça va?»
J’acquiesce, d'un hochement de tête et d'un oui-oui, un peu trouble.
De ses mains gantées il saisis mon bras et y applique une crème, puis le calque du dessin que je lui ai fait parvenir.
Une petite étoile, empreinte de ce qui fait sens pour elle, à ce moment-là de sa courte existence.
Il met son appareil en route, et minutieusement, commence à tatouer, à creuser ce sillon d'encre qui dès lors m'accompagnera, et me survivra.
Tu regardes le dessin se former, petit à petit, en caressant mon corps nu, qui n'attend que ça pour se rassurer. La douleur que je ressens à l'intérieur de mon bras est vive par moment, mais mon esprit est appelé à te suivre dans tes indolences, qui m'emmènent jusqu'au creux de mon ventre. Tes doigts glissent le long de ma fente, s'y insinuent, s'y plaisent, en ressortent luisants, puis jouent avec mon clitoris, qui fait des bonds.
Il y a un moment où je ne sais plus si c'est la douleur ou le plaisir qui me fait tressaillir.
Je sens ma respiration comme prise en tenaille par des sensations contraires qui s'affrontent et qui communient en moi, en se nourrissant l'une de l'autre.
M. m'observe de temps à autre, je me demande bien ce qu'il pense.
Mais je serre les dents, je sens mon bras traversé par des milliers de picotements plus ou moins virulents, la douleur me pousse à m'absenter, à fermer les yeux.
Tu enlèves ta main de mon sexe.
«On dirait bien qu'elle ne mouille plus... c'est la douleur peut-être ».
Je ne réponds rien mais n'en pense pas moins. Je me sens bien désolée de cette sécheresse soudaine qui m'accable, mais je me rends à l'évidence: je ne sais plus où donner de la tête, mes sens sont en déroute.
Tu continues quand même à me caresser le corps, à te promener sur ma peau, pour y tracer les chemins sinueux de tes envies.
M. se redresse.
«Ça y est», dit-il en lâchant mon bras, qu'il tenait fermement jusque là.
Je tourne la tête et parviens à voir mon étoile, fidèle, ancrée en moi. Je lui fais part de mon contentement, tu relèves la finesse des détails.
Tu te penches sur moi et m'embrasses.
«Elle est à toi, à présent», lui dis-tu simplement, avant de t'effacer.
Dans mon crâne les secondes se disloquent et s'émiettent, mes pupilles s'éparpillent sur le plafond blanc.
M. avance vers moi, je le regarde, et je ne sais pas trop ce que dit mon regard.
Il me caresse, saisit mes seins, me pince les tétons. Sa main descend rapidement vers mon sexe, qu'il écarte et pénètre à loisir. Je n'ai plus dans mon champ de vision que son jean noir dont il rapproche la braguette de mon visage.
Ma main encore attachée passe entre ses jambes et je lui caresse les couilles. Il défait sa ceinture et baisse son pantalon.
«On va la détacher, dis-tu, ce sera mieux.»
Je me frotte les articulations pour me désengourdir un peu.
Il continue de visiter ma chatte, d'écarter les lèvres et de masser vigoureusement mon clitoris, qui se tord et gémit, pendant que je branle son sexe, mais qui reste encore petit et mou. Puis je le prends dans ma bouche, longtemps, il met du temps à bander. Je suis pleine d'angoisses, peut-être est-il mal à l'aise, ou alors c'est moi qui m'y prends mal, je ne sais pas.
Mais je ne faiblis pas, et sa queue finit par gonfler et se durcir, petit à petit.
A un moment je sens des vagues de plaisir m'envahir. Je renverses la tête dans ta direction, et te demandes:
«Je peux jouir?»
Tu réfléchis un instant.
«Non, retiens-toi encore».
Je me tords et ravale mes frissons. M. a l'air gêné et débande un peu. Mais il me demande de me relever. Ma tête tourne un peu, je me redresse, il m'écarte les jambes face à lui et me pénètre. C'est bon ce moment, c'est doux, mais peut-être même un peu trop doux, tu m'as habituée à plus d'engagement...
Il me prend comme ça, je regarde ses yeux et son demi-sourire, impénétrables. Tu viens derrière moi et j'aime à ce moment te sentir te coller à mon dos, me soutenir, et voir tes mains presser mes seins, enserrer mon cou, rebondir sur mon ventre et atteindre mon sexe, dans lequel M. s'agite.
Ensuite je me retrouve agenouillée face à lui, invitée à le sucer encore. Je m'applique longtemps, il pousse ma tête vers lui pour me dicter son rythme, je vois les tatouages qui lui couvrent le ventre, je lui caresse les cuisses, les fesses, tu prends des photos, ce sont des écritures qui sont tatouées, il me garde la tête maintenue contre lui, je suffoque, et je le suce encore, haletante, jusqu'à ce qu'il jouisse, et éjacule sur ma poitrine, dans mon cou.
Moi je reste là, je reprends mon souffle, je le vois se masser le sexe, au dessus de moi, pour y verser encore la dernière goutte.
Je lui souris peut-être, et me redresse doucement.
Je me nettoie avec les mouchoirs qu'on me tend pendant qu'il se rembraille et que tu t'approches, une main sur mon épaule.
Je n'attends pas que tu me dises de me rhabiller. J'y vais, et vois disparaître sous le tissu mon étoile, qui se cramponne, en proie à des eaux déjà tumultueuses, faudra qu'elle s'y fasse.
On se salue, se remercie de cet échange, on se manifeste nos satisfactions respectives, cordialement.
Et puis nous sortons.
Trajet en sens inverse.
De nuit.
Dans le tram, tu me serres contre toi, me demandes si ça va, et t'excuses d'emblée de m'avoir privée de ma jouissance.
«J'espérais qu'il continuerait à te toucher et que tu monterais encore...»
C'est pas grave.
C'est un peu dommage, oui, mais c'est pas grave. J'ai un peu regretté de t'avoir demandé, mais j'aime bien aussi jouer ce petit jeu. C'est un risque à prendre.
Un de plus.
Au sortir du tram j'ai la tête qui tourne, les jambes en coton. J'avance, je te suis, mais il arrive un moment où je ne te suis plus vraiment, je sens que d'un coup je fléchis, des bourdons plein la tête, je ne distingue plus rien d'autre que ce poteau rond auquel je m'accroche, avec ce qui me reste de clairvoyance.
Je te sens venir contre moi.
«Ça va?»
Mon oui-oui est un peu illusoire.
Nous nous dirigeons vers une supérette, tu me proposes une tartiflette, je te réponds par une bouteille de porto.
***
Tu chantes,
ta guitare sonne
à mes côtés,
les sonorités m'emportent,
bercent mes peurs.
Mes yeux se ferment
pour mieux
entendre.
Et ma voix,
timorée mais ravie
de t'accompagner,
murmure.
( à suivre)
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Par : Antoinette
Clara est somptueuse, toute en blanc. La regarder aussi rayonnante et lumineuse est un ravissement. On dit que l'amour donne des ailes. Je crois surtout qu'il rend beau tout ce qu'il touche.
Ce qui est extraordinaire dans une relation avec une pure maso, c'est que tout est clair et limpide, direct. Ce sont des femmes qui savent exactement ce qu'elles veulent ou pas et qui sont capable de se donner à fond sans limites, sans barrières. Rien n'est plus beau pour moi qu'une pure maso. Son oui est plus pur qu'une améthyste couverte d'or.
A suivre....j'écris depuis mon tel quand l'envie me vient. Histoire de partager pour le plaisir de le faire. :kiss:
Il me vient une question. Quelle pourrait être la meilleure définition d'un mariage SM ?
Sur Wiki:
Le mariage est une union conjugale contractuelle et/ou rituelle, à durée illimitée, déterminée ou indéterminée.
On pourrait dire union conjugale rituelle sans limite de durée. Je déteste les contrats de papier.
Pour un rituel, il sont faibles. Le lien par le sang des amérindiens c'est bien plus fort par exemple pour un rituel. Mélanger les sangs?
"Dans le judaïsme, le mariage est considéré comme un engagement contractuel devant Dieu, dans lequel un homme et une femme s'unissent pour créer une relation où Dieu est directement impliqué. Cependant, le judaïsme admet légalement le divorce."
Je suis d'accord avec ce concept. C'est peut etre le seul sacrement que l'on se donne soi même. Il n'est besoin de personne d'autre. Ni prêtres ni témoins. Et plus ce sera épuré plus ce sera fort.
"Du point de vue de la Kabbale, le mariage signifie que le mari et la femme se fondent dans une seule âme. "
Une seule âme...non pas réunir masculin et féminin mais dominant et domine en un seul. Cela ne fait pas trois. Non, cela fait un.
Le mariage n'est donc pas seulement un rituel mais un sacrement.
"Rite sacré institué par Jésus-Christ, pour produire ou augmenter la grâce dans les âmes."
Si l'on enlevé la référence au christianisme, il reste que le but n'est ni la famille, ni la procréation, mais bien la grâce.
Que serait la grâce en mode SM?
"En français, le nom « mariage » provient du verbe latin maritare, issu de maritus, qui dérive, d’après une explication traditionnelle, de mas / maris, le mâle. "
Amusant mas...comme maso. Faut il être un peu maso pour se marier? Un mas-riage? Et non pas un maris-iage ?
Mâle et mal...c'est très proche. Un mal-iage ?
Affronter à deux ses propres démons. Pour grandir, avoir besoin du regard intérieur de l'autre? Maso est un miroir.
A suivre....:kiss:
Pour réussir mon mariage avec Clara, cette sublime maso qui s'est offerte d'elle même, je me rend compte que je dois me lâcher en tout. Devenir passionnelle diabolique. Mangeuse de chair. Dévoreuse de foie. Sorcière. Satanique. Bref jamais sage ni retenue. Non folle de passion. Folle d'envie de dominer. Folle d'envie de jouir de ma femme, offerte et maso dingue elle aussi. Une passion sous le signe du feu.
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Par : Abyme
Il y a trois ans, je répondais sur FB au défi de lister mes dix livres préférés. Avant tout, sélectionner seulement 10 livres parmi mes favoris, impossible... Ma première liste faisait le double et j'ai dû en sacrifier douloureusement, et j'arrive ici difficilement à 11 entrées, dont certaines débordent un peu (cycles) :
1) LE SINGE GRAMMAIRIEN de Octavio Paz (Skira/Flammarion)
Mon livre fétiche, une œuvre rare et précieuse, d'un immense poète, et illustrée. C'est de la prose, mais extrêmement poétique, frisant avec le surréalisme et la philosophie. Le livre est épuisé depuis longtemps, et je ne comprends pas qu'il ne soit pas réédité, même s'il est à classer dans des ouvrages trop intellectuels pour le commun, il est tout à fait à part dans l'œuvre de Paz et dans la prose poétique en général, à part dans le sens "au dessus".
2) LE LIVRE DE L'INTRANQUILLITÉ de Fernando Pessoa (Christian Bourgois)
De la prose, uniquement, jetée apparemment sur le papier dans un geste spontané, ça se sent, dans une fièvre de dire et de créer. Mais une prose essentiellement poétique, évidemment. Une révélation, au même titre — sinon plus — que Rimbaud dans l'incontournable "Saison en Enfer".
À lire aussi bien sûr "Les poèmes païens" et "Le gardeur de troupeaux".
Pessoa signifie "personne", il était l'auteur aux mille visages, a écrit sous une multitude de pseudos, dont trois au moins ont connu le succès indépendamment.
Cet auteur m'a toujours fasciné, un vrai "virtual pretender", un écorché vif de génie.
3) LE PENDULE DE FOUCAULT d'Umberto Eco (Grasset)
ECO était un érudit, un auteur subtil, intellectuel et passionné.
Certes, au début, ce roman impressionne un peu le lecteur moyen par son vocabulaire assez haut-perché littérairement et intellectuellement, mais ce n'est qu'au début.
Ensuite c'est de l'ésotérisme, du symbolisme, de l'aventure, du polar, du roman historique, du suspense, et plusieurs rebondissements vers la fin, qui remettent tout en cause. Écrit certainement avec délice et, pour ma part, lu avec délice.
Un de mes livres cultes.
4) LE CYCLE DE DUNE de Frank Herbert (Robert Laffont)
Bon, je triche puisque le cycle comporte 6 volumes.
Ceux qui me connaissent savent à quel point ce récit est pour moi un des meilleurs de science fiction. En effet, il combine une écriture intelligente et riche avec des références érudites, la psychologie, la spiritualité, la subtilité (énorme). Il s'agit ici d'une dystopie (contraire d'utopie), c'est à dire une histoire qui présente une société sous des hospices peu optimistes, mais tellement riches. Ce n'est même pas de la science-fiction pour moi, ça dépasse ce concept.
À noter que le cycle devait comporter sept volumes au lieu de six, mais qu'Herbert est mort avant d'avoir pu l'achever, au moment où sortait le malheureux film de David Lynch qui est une insulte ridicule à son œuvre.
Doublement hélas, le sort s'est acharné sur celle-ci en la personne de son fils, Brian Herbert, mauvais écrivaillon, qui a décidé de la prolonger en s'adjoignant les services d'un écrivain au kilomètre sans saveur, Kevin J. Anderson. Ce fut d'abord une trilogie de préquelles (action se situant avant) décevante tant au niveau de l'écriture que du fond, privilégiant l'action, comme dans des blockbusters du cinéma américain, puis d'une autre trilogie de préquelles de préquelles, encore plus catastrophique et bourrée d'incohérences par rapport au cycle, puis du fameux septième volume concluant le cycle (faisant revenir tous les premiers héros morts grâce au clonage, hum, puis introduisant un personnage créé par eux pour les préquelles, double-hum), puis d'un recueil de textes courts mélangés à un passage inédit de la plume de Frank Herbert, et maintenant ils s'attaquent à écrire des volumes s'insérant entre les volumes du cycle, comme si ça ne suffisait pas (il faut dire que ça marche, alors pourquoi s'en priver).
L'œuvre d'Herbert père se retrouve donc noyée sous le flot de cette logorrhée de seconde zone, et les jeunes lecteurs ne peuvent pas éviter de passer par leurs livres s'ils décident de tout lire dans l'ordre chronologique désormais présenté. J'en suis révolté, comme la plupart des amateurs d'Herbert.
Les autres livres de Frank Herbert sont bons également, comme La Mort Blanche par exemple, mais Dune restera son chef d'œuvre.
5) HISTOIRES EXTRAORDINAIRES, NOUVELLES HISTOIRES EXTRAORDINAIRES et POÈMES de Edgar Allan Poe
C'est par ces livres et cet auteur que j'en suis vraiment venu à envisager sérieusement d'écrire. L'art de l'étrange, de la narration ciselée, de l'écriture sachant aller à l'essentiel tout en gardant le souci du détail, de l'inventivité (inspirateur de Conan Doyle pour Sherlock Holmes, quand même), du romantisme, de la noirceur de l'âme... Tout m'a séduit dans Poe, le poète maudit par excellence, mon maître !
6) LE CYCLE DE LA TOUR SOMBRE de Stephen King (Albin Michel)
Cycle de 7 volumes (hé hé).
J'aurais pu citer d'autres livres de lui, car je les ai tous lus et j'en ai préféré certains, même si d'autres m'ont déçu, mais le Cycle a la particularité d'être improvisé pour les quatre premiers volumes, et particulièrement bien ficelé pour les trois derniers. On y retrouve plein de références à plusieurs de ses autres romans, ce qui donne une cohérence rare à toute son œuvre. Il s'agit là d'une épopée, épique, symbolique et fantastique, bourrée d'inventivité, de suspense et de sensibilité.
7) SOIE de Alessandro Baricco (Folio)
Encore un auteur latin après le trio de tête, (et encore j'ai dû sacrifier Alejandro Jodorowsky de ma liste) moi qui pourtant ne suis pas sensible aux cultures latines en général... Un petit livre, mais fort riche, qui s'intéresse au Japon dans ses aspects les plus délicats. Il est au roman ce que le haïku est à la poésie. J'ai envie de conseiller du même auteur le roman OCÉANS MER.
8) LE FEU DU DEDANS de Carlos Castaneda (Témoins Gallimard)
Le septième des neuf volumes retraçant l'expérience initiatique de cet auteur tour à tour adulé et dénigré. Ce volume est mon préféré, d'abord parce qu'il est celui par lequel j'ai commencé à dévorer le cycle (que j'ai repris dans l'ordre après), ensuite parce qu'y est révélé le principe majeur par lequel tout le reste fonctionne.
En bref, c'est le parcours d'un étudiant thésard de Los Angeles s'intéressant aux sorciers indiens qui va suivre les enseignements secrets lui permettant de devenir un shaman héritier des connaissances des "grands anciens" toltèques.
Certains détracteurs prétendent qu'il a tout inventé. Si c'est le cas, c'est un écrivain parmi les plus géniaux et inventifs de sa génération ; si tout est vrai, c'est l'expérience spirituelle la plus importante du siècle !
9) LE CHAOS ET L'HARMONIE (La fabrication du réel) de Trinh Xuan Thuan (Folio)
LE livre à lire si on s'intéresse à l'univers et comment il fonctionne : astro-physique, espace-temps, big bang, infini, étoiles, trous noir, mécanique quantique, infiniment petit... Tout y est expliqué et vulgarisé simplement, passionnément, reléguant Hubert Reeves au rang d'"astro-physicien pour la télé". En plus, Thuan termine par la dimension spirituelle, remettant tout en place en témoignant de ses propres questionnements et de sa foi.
10) ISHMAEL suivi de PROFESSEUR CHERCHE ELEVE AYANT DESIR DE SAUVER LE MONDE de Daniel Quinn (J'ai lu)
Ces deux petits livres m'ont permis de mettre des mots sur des idées que j'avais déjà sur l'évolution de l'humanité entre la période où l'homme vivait en harmonie avec la nature & les autres espèces et la période où il a commencé à les dominer et les détruire, y compris sa propre planète.
Ses théories, plus que probables, sont présentées sous forme de dialogues propres à la maïeutique, entre un gorille télépathe et le narrateur, ce qui est symboliquement astucieux. Il semble que ces ouvrages soient hélas épuisés, et c'est bien dommage.
Mais évidemment ça remet tellement en question la bienséance et la pertinence de notre civilisation de plus en plus libéralo-mondialiste que certaines instances ont peut-être préféré ne pas permettre sa réédition.
11) LA REVOLUTION DU SILENCE de Krishnamurti (Stock+plus)
Là encore, révélation : j'ai découvert avec surprise et satisfaction toutes mes théories personnelles spirituelles et philosophiques, mais déjà exposées de façon claire et développées comme je n'aurais jamais pu le faire, par un penseur reconnu et adulé en son temps. Son nom hindou peut laisser croire qu'il s'agit d'un gourou de plus, prônant une pensée religieuse hindoue, bouddhiste ou autre, mais pas du tout au contraire : Krishnamurti est un agnostique éclairé et redéfinit certaines grandes notions comme l'introspection, la liberté, la méditation, la vie en société, la religion (justement), le paraître, la sagesse, etc sous forme de dialogues ou d'extraits de conférences.
J'ai choisi ce titre car c'est le premier ouvrage que j'ai lu de lui, mais ils sont tous aussi riches et intéressants.
Je ne peux m'empêcher d'au moins citer LA MAISON DES FEUILLES de Mark Z. Danielewsky, LA MEMOIRE DOUBLE de Igor et Grishka Bogdanov, LE SOUFFLE DU MONDE de Yves Simon, L'ÉCHELLE DES ANGES de Alejandro Jodorowsky, NEIGE de Maxence Fermine, LES PILIERS DE LA TERRE de Ken Follett, LA JEUNE FILLE ET SON FOU de Marcel Moreau, STANCES À SOPHIE de Christiane Rochefort, et et... je vais arrêter, c'est bon.
Filo
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Par : Marc Nancy
Ma première relation de soumission a commencé par une gifle donnée par une collègue que j'ai essayé de draguer un soir de séminaire de travail.
Cette gifle a été importante dans le cadre de cette première relation de soumission
Alors que j essayai maladroitement de flirter avec elle, elle m'a donné une gifle.
Elle m a dit que j étais bien trop nouille pour elle, mais qu'elle était prête à faire mon éducation. Elle m'a demandé si j acceptais cette idée, j ai acquiescé.
Elle m a alors donné une deuxième gifle, me demandant si j étais toujours partant.
Pour elle, c était une manière de me tester en tant que soumis. Pour moi, ça a été le signe de l acceptation de ma position de soumis.
Cinq minutes après, nous étions dans sa chambre. Elle m a ordonné : à poil !
et je me suis mis nu à ses pieds , sans discuter !
Elle a ajouté : pas mal, je devrais pouvoir faire quelque chose de toi !
Ca a été le début de cinq années de relations intenses.
Marc
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Par : ChatMOnYou
(Réédition du 31/01/2016 -> 23/03/2024 - 754 Vues)
.
La raison du plus fort sur le plus faible..
Cette défloration de l'esprit.
Cette douleur qui peut me faire oublier qui je suis, et quel âge j'ai.
Ce plaisir à hurler et ne pas en mourir.
Ce premier choix que je réalise et qui m'incombe.
Que vais-je faire ?
Me rebeller ?
Capituler ?
ou ressentir cet abandon ?
Cette main levée, ce coup asséné.. qui me décolle l'âme de la tête.
Ce bleu, cette cicatrice.. Point de lancement où ma raison s'échappe.
Vais-je vaciller ?
Vais-je me perdre ?
où vont mes pensées ?
Cette poigne ferme qui me penche en arrière, m'arrachant de ma torpeur,
Signe distinctif d'un bourreau voulant m'achever,
Serait-elle prompte à ma rédemption ?
Ou à ma chute ?
Cette bouche, déversant ce lien ; Cette salive chaude au goût voluptueux,
descends comme de la lave au plus profond de mes entrailles, me brulant de l'intérieur.
Ce point culminant où je me sens plus bas que terre, et que je suis à disposition du ciel,
et de me surprendre à tourbillonner avec lui.
A la merci des éléments, mon avis n'a aucune importance, car je ne veux lui donner aucun pouvoir.
Quand la mélodie est là, les mots ne sont que de simples élastiques face à cet enchainement d'émotions.
Ce plaisir éphémère que je veux imprimer en moi.
M'appartenir est mon désir,
Prolonger ce plaisir est ma volonté.
Je le regarderais donc les yeux dans les cieux,
Voulant retenir ce Maître, apte à réinsuffler mon âme ou à la dévorer.
Article du même auteur :
https://www.bdsm.fr/blog/5742/La-chevauch%C3%A9e-fantastique/ -> La chevauchée fantastique.
https://www.bdsm.fr/blog/4723/Un-Ma%C3%AEtre,-Des-Soumises/ -> Un Maître, Des Soumises.
https://www.bdsm.fr/blog/4500/L'Amour-%22Brat%22-;-L'Amour-fendu-en-deux/ -> L'Amour "Brat", L'Amour fendu en deux.
2.5000 vues
Par : Luminae
(J'avais commencé cette histoire il y a quelques années et on m'a incité à la continuer, alors continuons !)
"Truie."
Je me réveillais en sursaut, quand m'étais-je ainsi assoupie ? Impossible de le savoir. Tout comme il m'était impossible de savoir combien de temps s'était passé. La bouche toujours pleine du gode qui me servait de bâillon attaché à la cagoule, je sentais des restes de bave qui avait coulé sur ma joue.
J'entendis la porte de la cage s'ouvrir et il me retira le bandeau accroché à la cagoule. Je pus enfin voir un petit peu à nouveau, puis je sentis les lacets sur l'arrière de ma tête se desserrer et enfin alors que la cagoule allait glisser d'elle-même, il me retira le bâillon qui était resté bien longtemps dans ma bouche.
Je sentais la bave séchée contre ma joue, et ma bouche me faisait mal d'être restée forcée aussi longtemps. Sa main passa sur ma tête comme on caresse un animal sans y penser, et il me fixa à nouveau une laisse sous le menton, qu'il tira sèchement pour me tirer de la cage et de ma torpeur encore endormie. Je me mis à le suivre tout en restant à quatre pattes. Il m'amena à nouveau dans la salle carrelée et me fit grimper dans la baignoire.
Me demandant ce qui allait m'arriver, j'essayais de deviner quelle heure il était, peut-être le début d'après-midi ? Comment le dire ? Je sentis brusquement sa main passer sur mon derrière et entre mes fesses comme pour me caresser avant de sentir quelque chose de froid s'insérer dans mon anus, sans le forcer. Du lubrifiant ? L'instant d'après quelque chose s'enfonça en moi, sans faire mal ni forcer mes sphincters, et l'instant d'après je sentais un liquide tiède me forcer l'intérieur. Un lavement, bien sûr.
"Ne bouge pas, truie, et garde bien en toi."
Il retira la poire puis j'entendis des bruits d'eau sans pouvoir voir quoi que ce soit ni oser me tourner de peur d'être punie. Très vite je sentis à nouveau la poire s'enfoncer et de nouveau un liquide tiède me remplir encore. Cela commençait à être dur de se retenir et je serrais mes petits poings et les dents. Il recommença son manège une troisième fois et je hoquetais à me sentir défaillir d'être ainsi remplie, sentant un peu de liquide couler malgré moi.
"Garde en toi, j'ai dit !" gronda-t-il tandis que je me concentrais aussi fort que je pouvais sur mes sphincters pour les empêcher de tout déverser. Cet enfoiré se mit alors à m'appuyer sur le bas ventre et le cul, j'eus envie d'hurler le temps d'une seconde, mais je tins bon. Enfin, il me donna une tape sur le cul.
"Allez, ouvre les vannes, truie. Montre à quel point tu es sale."
Je fermais les yeux en relâchant cette pression forte en moi, sentant surtout de l'eau mais pas que glisser, et ne voulant même pas voir la couleur de ce liquide horrible qui devait passer entre mes jambes. Mais bien que je garde les yeux fermés, rien ne m'empêcha de sentir ma propre odeur. Horrible.
"Ah, oui, tu pues truie !" ricana-t-il d'un ton moqueur. J'étais mortifiée, mais pourtant aussi soulagée. Mes poings se relâchèrent un peu, je baissais la tête machinalement tandis que je me sentais me détendre un peu. Mon repos fut de courte durée, car très vite il recommença à me remplir, et mortifiée je me rendis compte que je n'en avais pas fini. Heureusement, il arrêta au bout de deux remplissages, et me fit me vider à nouveau.
Là encore, je ne pus que garder les yeux fermés en me vidant.
Enfin, il prit le jet d'eau qu'il fit couler un peu jusqu'à avoir de l'eau tiède et se mit à me laver le cul, frottant bien l'anus avec un gant, et projetant mes "restes" vers le siphon. Après m'avoir rincé les jambes et les mains, il dut considérer que j'étais suffisamment propre et se mit à me frotter le corps vigoureusement avec une serviette pour me sécher.
"Debout, truie."
Surprise, je me redressai lentement, avec l'impression d'accomplir un interdit tandis qu'il me séchait plus vigoureusement le corps de sa serviette et que je me tenais face à lui. Je n'osais lever le regard vers lui, toujours terrifiée de ce qu'il pouvait me faire. Durant tout ce temps il avait gardé la laisse à son poignet, mais je ne m'en rendais compte que maintenant, tandis qu'il se mit à tirer dessus pour m'inciter à le suivre. Ce que je fis, le suivant à monter l'escalier avant qu'il ne m'amène dans la chambre avec le large lit.
Tirant sur la laisse, il me mit à genoux sur le lit, me faisant écarter les jambes. De sous le lit, il sortit des bracelets de cuir et m'en fixa un à chaque cheville avant de prendre une barre d'écartement et de fixer chaque extrémité aux bracelets, s'assurant que j'étais bien ouverte et exposée. Deux autres bracelets se retrouvèrent à mes poignets et il me pencha en avant pour attacher ceux-là ensemble à une chaîne qu'il tendit et accroché à la tête du lit en acier. Enfin, il prit un harnais de tête qu'il me glissa autour du visage, un épais bâillon mou enfoncé dans ma gueule tandis que des lanières de cuir se refermèrent sur mes joues, mon menton et mon crâne. Enfin, deux petits crochets vinrent se fixer dans mes narines, et je sentais sa respiration devenir plus forte tandis qu'il serrait l'attache les retenant pour être sûr que mes narines étaient bien tirées vers le haut.
Comme pour appuyer le groin de la truie que j'étais probablement à cet instant.
Enfin, il décrocha la laisse qui pendait encore sous mon menton, mais la rattacha à un anneau à ma nuque. Brusquement, il me souleva la taille vers l'arrière, et je sentais mon torse partir vers l'avant tandis que la chaîne retenant mes poignets me maintenait les mains devant moi. J'eus un petit cri de surprise alors qu'il semblait me grimper dessus, et que je sentais sa main droite venir me torturer le sein, pinçant mon téton, tandis que j'entendais sa main gauche défaire son pantalon. Il s'interrompit un instant, continuant à me malaxer le mamelon de la main droite tandis qu'il devait chercher à défaire son pantalon.
Il se releva un instant, et j'attendis patiemment sans oser bouger, toujours penchée sur le ventre, mes jambes maintenues écartées par la barre, les bras bien tendus en avant retenus par la chaîne. Levant les yeux je découvrais avec horreur le même point rouge qui m'avait fixé dans la nuit. Cet enfoiré était en train de filmer ces exploits. Mais je ne pouvais plus rien y faire à présent.
Une sensation froide se fit sentir à nouveau sur mon anus, et je le sentis enfoncer ce qui devait probablement être un pouce recouvert de lubrifiant. Qui fut suivi très vite par sa propre bite qui s'enfonça d'abord doucement, me forçant par petits à-coups tandis que je gémissais et me sentie remplie. Cela expliquait le lavement, me dis-je stupidement, comme si cela avait une importance à cet instant.
Son rythme s'accéléra assez vite, tandis que je sentais mes sphincters s'habituer à cette présence. Soudain, il se mit à tirer la laisse, m'étranglant et j'eus un sursaut, mais la chaîne retenant mes mains était bien tendue et je ne pouvais pas lutter contre son mouvement. Il relâcha la pression sur mon cou rapidement, mais recommença plus fortement lors de son va-et-viens suivant, m'étranglant fortement.
Et je me sentais aux anges.
C'était une sensation si étrange, si forte, une perte de contrôle complet, je ne pouvais absolument pas me défendre et on m'étranglait en me prenant par derrière, et pourtant je me sentais si bien à cet instant. L'excitation montait en moi, au rythme des coups forçant mon derrière, et des étranglements toujours un peu trop longs. Je me laissais aller complètement.
Enfin, il jouit en moi, et continua encore un peu son mouvement tandis qu'il tirait moins sur la laisse et me laissait respirer davantage. Ressortant de mon anus, il me détacha la chaîne qui retenait mes poignets, et me fit m'allonger sur le côté, puis me montra la capote remplie qu'il avait retiré qu'il tenait dans sa main, et la versa subitement sur mon visage. C'est amusant car si je fus surprise par ce geste, mon premier instinct allait pour ses draps ou le harnais de tête que je portais, et pas, disons, pour mon propre visage qui allait être ainsi souillé. Je sentais l'odeur de son foutre fort partout sur mon visage.
Il s'allongea à son tour à côté de moi, un peu à bout de souffle, et sa main vint se mettre sur mon crâne pour me caresser doucement, comme machinalement. Je crois qu'à cet instant je pus me mettre à ronronner de plaisir, bien que ce soit sans doute imprévu voire inattendu, c'était exactement ce dont j'avais besoin pour me remettre de mes émotions.
Quelques minutes passèrent et sa respiration devint plus lente. Je sentais le foutre sécher sur mon visage comme des restes de crème glacée sur mes joues. Il continuait encore de me caresser le crâne doucement, et je luttais fort pour ne pas m'endormir à cet instant, convaincue que je serais immédiatement punie. Bien que j'avais fait la sieste plus tôt, je me sentais physiquement et mentalement épuisée, mais pourtant étrangement satisfaite, bien que n'ayant bien sûr pas joui.
Enfin, il se releva pour me détacher la barre qui était accrochée à mes chevilles. Il me laissa un instant sur le dos, nue et ne portant que ces bracelets de cuir aux poignets et aux chevilles, un harnais de tête et bien sûr ce collier, puis il retira le harnais de tête, comme s'il venait de changer d'avis. Je retrouvais ma bouche encore endolorie, ayant mordu le bâillon plus que de raison (et espérant ne pas avoir laissé de marque de dents dessus !).
Il se leva à nouveau et partit chercher quelque chose dans l'autre pièce. Revenant rapidement avec un tissu à la main, je compris que j'allais avoir droit à la couche à nouveau. Il m'enferma l'entrejambe dans du plastique à nouveau et me fit m'asseoir, me prenant dans ses bras. J'étais surprise par ce geste, et restais craintive, surtout lorsqu'il avança une sorte de gros biberon vers mon visage. Méfiante, j'eus un mouvement de recul tandis que je tentais de sentir toute odeur d'urine qui pourrait en sortir, mais il m'enfonça malgré tout la tétine, et je me mis à téter machinalement.
C'était simplement du thé un peu amer, mais sucré, et doux. Je ronronnais à nouveau. Ces instants de répit étaient vraiment les bienvenus après les difficultés rencontrées. Je bus plusieurs gorgées et ressortis la tétine de ma bouche, mais il me regarda en fronçant les sourcils d'un air grave, et sans avoir à faire quoi que ce soit de plus, je repris tout de suite la tétine en bouche. Il y avait beaucoup à boire... mais j'avais diablement soif. Le goût de la pâtée était parti, et cela faisait du bien de sentir quelque chose d'aussi doux.
Finissant ce gros biberon, il semblait satisfait de ma prestation, et accrocha à nouveau la laisse à l'avant de mon collier, tirant dessus pour m'inciter à le suivre. Nous redescendîmes les escaliers, il me ramena à ma place initiale, la cage. Avant de me glisser dedans, il me mit à nouveau les moufles cadenassées aux poignets, puis inséra un bâillon en forme de tétine dans ma bouche qu'il ferma sur ma nuque, et attacha ensemble mes chevilles avec un cadenas. Il me fit rouler plus qu'autre chose dans la cage avant d'enfin retirer la laisse accrochée à mon collier.
Refermant la cage et la cadenassant, il me dit sobrement : "Bonne nuit, truie."
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