#
par le 26/07/17
264 vues
Les éclairs zèbrent le ciel sous une pluie battante qui semble ne jamais vouloir s’arrêter.
Je m’enfonce nue dans ce jardin que je ne reconnais pas, lacérée par les lames fraîches qui s’abîment sur mon corps. Je plonge dans la nuit torrentielle mue par un désir violent de toi. Mes pieds écrasent l’herbe qui fait comme un doux tapis. J’aimerais m’y rouler, m’y lover, renaître à la glaise chaude. Je m’allonge. Les yeux grands ouverts peinent à voir, devinent tout juste les ombres végétales, les immeubles voisins qui se découpent en silhouettes mouvantes, en lueurs vacillantes.
Je ne les vois pas en réalité, c’est toi que je vois. Penché sur moi quand ta main s’abat et agrippe, pince et fouille. Réminiscence. Soupir. Lumière floconneuse qui explose en moi. Allongée, jambes écartées, ma main posée sur mon entrejambe, glissant dedans dehors. Une double moiteur d’été. Mouillée dehors dedans.
Vois-moi, maintenant, portée par la puissance de mon désir. Les gémissements montent dans la nuit. A peine souillée de la terre comme d’un ciment, l’autre main caresse l’herbe et les feuilles de l’arbuste sous lequel j’ai élu domicile protecteur. La pluie coule sur mon visage, fuit sur mon corps, m’envahit toute. Comme le plaisir qui me tord et me tend, vers toi toute entière dirigée.
©Perle Vallens
6 personnes aiment ça.
Linsoumise
1f642.png merci Lullaby
J'aime 27/07/17