par WillZen
		    le 18/04/13
        
	
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§ Nous y voilà enfin :
Un tâtonnement sur le mur, quelques réponses positives, quelques "j'aime", un conseil... Et me voilà lancé !
Je vois vos yeux s'arrondir, votre sourcil droit se rend circonflexe : "Mais lancé dans quoi ?"
"L'expression simple et libre de nos esprits !" Tout du moins du mien. Je précise immédiatement qu'il n'est pas ici question de m'affirmer écrivain (vain!) ou poète (pouet!). J'aime écrire même si je suis "dyslexique compensé" ce qui veut dire qu'il me faut réfléchir et me relire bien plus que n'importe qui pour produire ce qui pourrait vous sembler simple à écrire.
Après création de la catégorie "Travaux d'écriture" je compte y attacher quelques écrits de ma création.
Cela pourra être, un poème, un essai, une chanson, une simple prose, un proverbe... Tout ce qui pourra émerger de mon imagination. Je vous invite à contribuer par vos créations que je n'hésiterais pas à lire, commenter, et je l'espère, aimer. La seule condition étant que cette création doit vous appartenir.
Pour inaugurer cette nouvelle catégorie je vais partager un de mes textes les plus récents. Ce sont donc des vers que je coucherai ici en quatre strophes de quatre vers chacun. Plus précisément : quatre quatrains isométriques. Isométriques car tous écrits en alexandrin. Ce choix n'est pas un choix fortuit : L'alexandrin représente la fierté de nos grands écrivains et versificateurs. Il est normé par des règles tortueuses que je m'attelle à Maîtriser.
§ Voici donc mon premier poème ainsi formé :
Le prétendant rêveur
Je pourrais longuement te conter mots d'amour,
Discourir tout autant de finesse d'esprit.
Te donner en présent de ces vers chaque jour;
Ceux-là mêmes dont tes yeux et lèvres sourient.
Charmer cordes et vents, composer ta musique;
De celles qui mènent nos deux pas si légers.
Le nouveau rythme, la nouvelle dynamique;
Entrelace nos danses exhibe ta beauté.
Par delà toute peur accomplir nombre d'actes,
Qui de leurs simples fait prendront noble valeur.
Point n'est utile d'user de sciences exactes,
Dès lors que l'on s'exprime au travers de son cœur.
Nulle chose ou nul être ne pourrait ôter,
Ce que sagesse et folie ont ancré en moi.
Utopiste inconscient dans ses rêves plongés,
Si je dors je t'en prie, ne me réveille pas.
W.S
        Un tâtonnement sur le mur, quelques réponses positives, quelques "j'aime", un conseil... Et me voilà lancé !
Je vois vos yeux s'arrondir, votre sourcil droit se rend circonflexe : "Mais lancé dans quoi ?"
"L'expression simple et libre de nos esprits !" Tout du moins du mien. Je précise immédiatement qu'il n'est pas ici question de m'affirmer écrivain (vain!) ou poète (pouet!). J'aime écrire même si je suis "dyslexique compensé" ce qui veut dire qu'il me faut réfléchir et me relire bien plus que n'importe qui pour produire ce qui pourrait vous sembler simple à écrire.
Après création de la catégorie "Travaux d'écriture" je compte y attacher quelques écrits de ma création.
Cela pourra être, un poème, un essai, une chanson, une simple prose, un proverbe... Tout ce qui pourra émerger de mon imagination. Je vous invite à contribuer par vos créations que je n'hésiterais pas à lire, commenter, et je l'espère, aimer. La seule condition étant que cette création doit vous appartenir.
Pour inaugurer cette nouvelle catégorie je vais partager un de mes textes les plus récents. Ce sont donc des vers que je coucherai ici en quatre strophes de quatre vers chacun. Plus précisément : quatre quatrains isométriques. Isométriques car tous écrits en alexandrin. Ce choix n'est pas un choix fortuit : L'alexandrin représente la fierté de nos grands écrivains et versificateurs. Il est normé par des règles tortueuses que je m'attelle à Maîtriser.
§ Voici donc mon premier poème ainsi formé :
Le prétendant rêveur
Je pourrais longuement te conter mots d'amour,
Discourir tout autant de finesse d'esprit.
Te donner en présent de ces vers chaque jour;
Ceux-là mêmes dont tes yeux et lèvres sourient.
Charmer cordes et vents, composer ta musique;
De celles qui mènent nos deux pas si légers.
Le nouveau rythme, la nouvelle dynamique;
Entrelace nos danses exhibe ta beauté.
Par delà toute peur accomplir nombre d'actes,
Qui de leurs simples fait prendront noble valeur.
Point n'est utile d'user de sciences exactes,
Dès lors que l'on s'exprime au travers de son cœur.
Nulle chose ou nul être ne pourrait ôter,
Ce que sagesse et folie ont ancré en moi.
Utopiste inconscient dans ses rêves plongés,
Si je dors je t'en prie, ne me réveille pas.
W.S
Posté dans:  Histoires & Confessions        
	
Thèmes:
	
	Travaux d'écriture, Poèmes, Essais
        
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                            Ho non absolument pas, loin de moi l'idée de mettre la cape à votre place <img  src="http://www.bdsm.fr/file/pic/emoticon/default/smile.png"  alt="Smile" title="Smile" title="v_middle" /> Le commentaire de O m'a intrigué car je suis plutôt nocturne moi aussi, mais vu ce que j'ai pu lire de sa plume, j'étais plutôt étonné que cela me soit adressé. Je voulais simplement en avoir le cœur net.<br /><br />Au plaisir de vous lire lors de vos prochaines envolées nocturnes <img  src="http://www.bdsm.fr/file/pic/emoticon/default/smile.png"  alt="Smile" title="Smile" title="v_middle" />
            
Suggestion		
	
                Par : sylvie35
            
            
            
Avant-propos
Il y a quelques années, avant d'avoir eu la chance de rencontrer mon Maître, j'aimais écrire, juste pour moi, de petits textes qui m'aidaient à fixer mon esprit, à apaiser le bouillonnement de questions dans ma tête. Vivre et revivre par l'esprit les évènements tels que j'imaginais qu'ils pourraient se produire, les coucher sur le papier, était un puissant relaxant pour la grande anxieuse que j'étais et que je suis encore. Cela me rassurait, me donnait des repères. J'en avais un besoin vital. Et puis, récemment, quand j'ai voulu reprendre l'un de ces textes qui, pour des raisons personnelles, me tient beaucoup à cœur, et tenter d'écrire une suite, je me suis rendue compte que cela m'était impossible. J'ai changé. Pas fondamentalement, mais suffisamment pour avoir besoin de modifier un peu le point de vue. Je crois que le monde aussi a beaucoup changé en très peu de temps, même si la majorité des gens ne s'en rend pas encore compte - ou peut être est-ce moi qui sur-interprète certains évènements, certaines décisions. Alors, pourquoi ne pas remodeler ce texte pour en faire quelque chose de nouveau. Changer un peu le point de vue, en modifier la trame sous-jacente pour l'intégrer dans un contexte plus vaste, qui se révèlera peut-être plus sombre qu’il ne semble de premier abord. C'est ce à quoi je m'essaye ici, sans prétention, mais en y mettant une part de moi-même. Un début très soft, mais attention, le diable se cache souvent dans les détails...
Je vous souhaite une bonne lecture en espérant qu'elle vous sera plaisante.
******
Le panneau d’affichage annonce un retard de 15 minutes. L’attente me semble interminable et je sens mon stress monter. J’espère que le retard ne va pas augmenter. Ce voyage est le plus important de ma vie. Je ne veux pas arriver en retard.
Je reste debout. Je n’ose pas m’assoir. Trop risqué.
A l’annonce de l’embarquement, un attroupement se forme en quelques secondes. L’hôtesse annonce les rangs concernés mais on n’entend rien dans le brouhaha. Un adolescent me bouscule pour passer devant moi, fait tomber mon sac, sans un mot d’excuse. Je ne dis rien mais je me sens contrariée.
Une seconde d'intense inquiétude lors du contrôle de mon pass carbone. Ouf! Le voyant passe au vert. "Pas de problème, c'est la connexion qui est lente - Bon voyage, Madame" me dit l'hôtesse, comme pour s'excuser.
J’ai un siège près du hublot. C’est ce que je préfère. J’ai pris quelques journaux en embarquant. J’essaie de lire, mais je me rends vite compte que je relis dix fois la même phrase sans rien y comprendre. Mon esprit est ailleurs. Je laisse tomber et je regarde par le hublot.
Mon voisin essaie de me faire la conversation, tout en zieutant sur mes cuisses, que je laisse légèrement écartées, comme mon Maître me l’a demandé. "Maître",... ais-je le droit de l'appeler ainsi alors que je ne l'ai pas encore rencontré? Lors de nos échanges épistolaires je l'appelais toujours "Monsieur".
Je n’ai pas envie de parler, j’ai besoin de me concentrer, de répéter les consignes dans ma tête, pour ne pas faire de faux pas à mon arrivée, alors je fais des réponses lapidaires, mais cela ne décourage pas mon voisin. Il me demande ce que je vais faire à Lyon. En quoi est-ce que ça le regarde ? Je réponds froidement « Et vous ? » tout en me rendant compte de mon insolence et je le regrette immédiatement. Mais il ne le prend pas mal et me répond. Je ne sais pas quoi, il me raconte des choses, avec foultitude de détails sur ce qu’il va y faire, mais ça n’imprime pas. J’entends des mots, mais je n’en comprends pas le sens. Il me pose une question, me demande ce que j’en pense. Je n’en sais rien, je ne sais pas de quoi il me parlait et quel est l’objet de sa question. Je fais un sourire et pour ne pas laisser un silence je réponds à sa question précédente, j’invente une histoire de déplacement professionnel et je donne quelques détails que j’invente en temps réel pour que cela ait l’air vrai. S’il savait ce que je vais vraiment y faire…
Je vois bien, à son regard étonné qu’il ne comprend pas pourquoi je réponds à une autre question que celle qu’il vient de me poser. Il doit se dire que je suis un peu à l’ouest. Mais cela ne le décourage pas, il me pose des questions sur mon travail. J’essaie de répondre sans être malpolie mais de manière brève, en espérant qu’il comprendra que je n’ai pas envie de parler. Je vois bien que ses yeux se posent souvent sur mes cuisses (est-ce qu’il croit que je ne m’en rends pas compte ?). J’aurais bien posé un journal dessus, mais mon Maître me l’a interdit. Les consignes sont claires : elles doivent rester visibles en toutes circonstances. Je porte une robe simple mais élégante, que Maître et moi avons choisie ensemble. Plus précisément, nous en avons discuté ensemble, avons examiné plusieurs modèles, puis c’est lui qui a choisi celle que je devais commander. La robe est courte, très courte, et je ne porte rien dessous, comme il l’a voulu. Je me suis rarement sentie aussi vulnérable, mon intimité étant à deux centimètres d’être dévoilée. Je dois faire très attention. Je n’ai pas osé m’assoir en salle d’embarquement. Les rangs de sièges face à face… Trop risqué.
Mon voisin est aimable, mais il me saoule, il m’embrouille l’esprit, je n’arrive pas à me concentrer. Finalement je prends un journal et fais semblant de lire. Il continue à me parler, je réponds juste par "oui", "non", "humm". Je crois qu’il a fini par comprendre : il prend lui aussi un journal et j’ai enfin la paix... pour un court instant seulement. "C'est formidable ce qu'ils ont fait, n'est-ce pas?", me dit-il en désignant le titre à la une de son journal. Et à la une du mien aussi d'ailleurs. A la une de tous les journaux, en fait.  "Oui, c'est vraiment bien", lui répondis-je, en me forçant à sourire. La suprême alliance démocratique! Tout le monde ne parle que de cela. Les louanges pleuvent. Tous les médias sont de la partie pour encenser cette formidable initiative de fédération entre l'Occident et la Chine (*). Cela coulait de source au vu de la convergence des modèles sociaux de part et d'autre. Une fédération ambitieuse, progressiste et inclusive, qui fera briller la démocratie dans le monde. Une puissance économique et militaire comme le monde n’en a jamais connu, qui apportera la liberté aux peuples opprimés. Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire tout le bien qu'il faut penser de cette magnifique initiative.
Soudain mon attention est attirée par des mouvements autour d'un siège situé à l'avant de l'avion. Un jeune homme semble à terre. Le personnel de bord accourt avec un défibrillateur, puis le transporte hors de ma vue. Une annonce au micro nous informe qu'un passager vient de faire un petit malaise, sans gravité. Il se repose à l'écart et sera sur pied à l'atterrissage, nous dit-on. Sur pied? Non, je ne crois pas. On ne ressuscite pas d'un arrêt cardiaque prolongé. Visiblement ce n'est pas la première fois que cela arrive. Le personnel de bord est bien rôdé. Aucune émotion dans la voix. La routine. Un sentiment de tristesse et de révolte m'envahit, mais que puis-je y faire à mon petit niveau ? Informer les gens, espérer qu'un jour ils ouvriront les yeux? Comment faire sans me mettre moi-même en danger?
"Au fait, Mademoiselle, comment vous appelez-vous? Moi c'est Pierre!" me dit mon voisin, tout sourire. "Ysideulte", lui répondis-je.
"Ca existe ça?" me dit-il, surpris. Puis, conscient de la gaffe, il essaie de se rattraper: "C'est très joli, en tout cas".
Ysideulte... Pourquoi mes parents m'ont-ils donné un prénom qui n'existe pas? C'est ce que je me suis souvent demandé, ce que j'ai souvent demandé, sans avoir de réponse. Ce prénom m'a valu bien des moqueries à l'école. Moi, la fille timide et effacée, je n'avais pas besoin de cela.
On vient d’atterrir. J’ai un nœud terrible à l’estomac, ça fait mal. J’ai peur. Je ne sais pas trop de quoi. De ce saut dans l’inconnu, d’oublier une consigne, de décevoir ? Je ne sais pas, mais j’ai peur. Mon voisin se lève pour sortir. Je reste assise, les cuisses légèrement écartées, comme mon Maître me l’a demandé. Je glisse discrètement un doigt dans ma fente. Comme je le craignais, je ne suis pas très humide. Trop de stress. Maître va être déçu. Tant pis, je l’avais prévenu que cela risquait d’arriver.
Maître m’a dit qu’il m’attendrait à l’extrémité d’un long couloir qui relie les deux terminaux. Je ne connais pas l’aéroport. Je fais comme si je devais changer de terminal. Je serais bien passée aux toilettes, mais je suis déjà en retard, alors tant pis, je me dépêche. Par chance, je n'ai pas eu à attendre un bagage enregistré. Les consignes étaient claires, je dois voyager très léger. Je n'ai besoin de presque rien, je passerai mon week-end nue, je serai attachée, fouettée, violée… Je ne viens pas là pour passer du bon temps, je le sais, mais je le veux. Ce voyage, c’est ma décision. J’ai longtemps, très longtemps, hésité, cogité, reporté à plus tard. La plupart des hommes m’aurait envoyée paître depuis longtemps. Mais pas lui. Patience, gentillesse, écoute, … Il n’est pas comme les autres et maintenant je sais, je veux être à lui, rien qu’à lui, tout à lui, corps et âme.
Effectivement, j’arrive sur un long couloir. Je cherche des yeux à l’autre extrémité, je vois des silhouettes, mais c’est flou. Je porte des lunettes de vue car je suis légèrement myope, mais aujourd’hui je ne les ai pas. Je voulais mettre toutes les chances de mon côté pour que Maître me trouve jolie, pour ne pas le décevoir. Quelle idée idiote j'ai eue là. Qu'est-ce qui m'a fait penser que je serais mieux sans lunettes? Trop tard pour changer d'avis, elles sont restées à la maison.
A mesure que j’avance, les silhouettes se précisent, je vois un homme qui regarde dans ma direction. Ce n’est pas le seul, mais je sens que c’est lui. Il me reste encore 50 mètres à faire. Il me regarde, me sourit, j’ai l’impression d’être sur scène, il regarde comment je marche, examine ma silhouette.
Il m’a demandé de porter de haut talons, m'a fixé une hauteur minimale en précisant bien que cela sera contrôlé. J’ai opté pour une paire d’escarpins à lanières, rouges et noirs. Je n’ai pas l’habitude d'être ainsi perchée. Je me suis longuement entraînée à marcher durant les semaines qui viennent de s’écouler. Je voulais à tout prix éviter d’avoir l’air godiche. J’ai l’impression de mettre des heures à faire ces 50 mètres. Mon évaluation a déjà commencé. Les talons ralentissent fatalement la marche : il faut l’accepter, ne pas être pressée.
Maître me sourit, me fait la bise, m’embrasse sur les lèvres, me dit que je suis élégante, me demande comment s’est passé le voyage. Je suis tendue et je suis sûre que cela se sent. Il est gentil. Il essaie de me mettre à l’aise. Je m’excuse pour le retard. Est-ce que je dois baisser les yeux quand je lui parle ? Je ne sais pas. J’ai oublié de lui demander. Dans le doute, je baisse les yeux. De toute façon, je n'arrive pas à soutenir son regard, je suis trop intimidée. Il prend mon sac et le met sur son épaule. « Tourne-toi », me dit-il. Je m’exécute, pas très rassurée. Que veut-t-il faire ? Soulever ma robe, examiner mes fesses ? C’est trop risqué ici, il y a du monde partout. Je sens ses mains sur mes hanches. Il palpe mes formes, lentement. Je ne bouge pas, écartant juste un peu les bras pour lui faciliter les choses. Je sais que je suis en train d’être évaluée. Quelques passants nous jettent des coups d’œil, intrigués. Mais je n’y fais pas attention, bien trop soulagée de ne pas me retrouver les fesses à l’air. Puis je sens un objet froid au niveau de mon cou. Il est en train de me mettre un collier, lentement, très lentement. Je ne sais que trop bien ce que cela signifie, ce que ce collier représente. Cela décuple mes sensations, chaque frottement du métal sur mon cou génère un frisson qui me parcourt tout le corps.
Comment se fait-il que moi qui suis tant attachée aux libertés publiques je ressente un tel besoin d'obéir à un homme, d'être sa chienne, de faire tout ce qu'il me dit, sans discuter? Certes, pas n'importe quel homme, un homme que j'apprécie énormément, un homme avec lequel je me sens connectée, mais quand même... Comment se fait-il que je ressente une telle excitation sexuelle dans le fait de lui obéir, d'être à lui? Mystères de la psychologie. J’entends le clic d’un cadenas, ou d’un dispositif de verrouillage. Je sens que je mouille comme je ne l’ai jamais fait.
Maître me fait mettre de profil. Il pose la main sur mon ventre pendant que son regard évalue mes mamelles. Je n’ai pas le ventre parfaitement plat et musclé, comme il aime. Avec un sourire gêné, je lui dis « il y a encore du travail… ». Il me répond gentiment : « heureusement, sinon je m’ennuierai. »
Il portait un sac à dos. « Prends dans mon sac, j’ai quelque chose pour toi. » J’ouvre le sac, et je suis surprise par ce que j’y trouve. Je m’attendais à un cadeau peut-être, mais non, pas du tout, c’est un petit pèse personne, extra-plat. Je le sors, je crois comprendre ce que je dois faire, mais pour en être sûre, je demande confirmation : « Est-ce que je dois me peser ici ? ». Zut, j'ai oublié de l'appeler Maître. Quelle andouille. Heureusement il ne relève pas. « Voyons, quelle question! Pourquoi crois-tu que je l’ai apporté ? ». Je le pose par terre, ce qui n’est pas facile car juchée sur mes « échasses », et portant une robe ultra-courte, comment me pencher jusqu’au sol sans dévoiler mon intimité ? J’y arrive plus ou moins, enfin, je crois… En fléchissant un peu les jambes, du peu que les talons le permettent.
Je monte sur le pèse-personne et redescend aussitôt dès que le poids s’est affiché. « Qui t’a autorisée à redescendre ? » me demande-t-il. « Il va falloir que tu sois un peu plus disciplinée à présent ». Je remonte dessus, voyant bien que quelques passants jettent des coups d’œil intrigués vers moi, c’est pourquoi je m’étais empressée de redescendre, dès le poids affiché. Je n’ose pas les regarder directement, tellement je me sens gênée. « Rappelle-moi ce que représente ton collier et dis-moi si c’est conforme à ce que tu viens de faire », me demande Maître. « Il signifie que je suis votre esclave et que je ne dois pas prendre de décision par moi-même. Excusez-moi Maître. », dis-je, avec un air de petite fille qui vient de faire une grosse bêtise. J’avais peur de décevoir, et voilà que je commence bien mal. Mais il me sourit et visiblement la situation l'amuse. Tant mieux. Il s'approche de moi et me dit à l'oreille "Tu me fais bander, salope".
à suivre...
Choix de l'illustration: en hommage à un lanceur d’alerte privé de liberté et maltraité depuis des années dans l’indifférence générale.
Référence dans le texte:  (*) « Le perchoir d'Ysideulte », article publié sur ce site le 15/09/2022
 
             
            
                
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                Par : sylvie35
            
            
            
{Si vous n'avez pas lu mes articles précédents, je vous conseille de lire celui qui est cité en référence 1 en bas de page, avant de lire celui-ci. Cela vous fournira des éléments de contexte qui sont importants pour bien situer l'histoire}
 
Je me réveille dans cet endroit sombre et gris qui me sert de refuge.
Seul, toujours seul, désespérément seul, cherchant à comprendre.
 
Je prends mon envol tel le Tarn fier et puissant.
Mes yeux perçants saisissent les moindres détails.
La souris qui court entre les herbes, la feuille qui tombe de l'arbre, à des kilomètres à la ronde rien ne m'échappe.
 
Je me pose dans la plaine.
C'est le printemps. Je ressens la force vitale qui monte dans les arbres, qui circule dans les nervures des feuilles.
Plus que la ressentir, je la vois!
Mais bon sang! Qu'est-ce que tout cela signifie?
 
Je commence à peine à comprendre quelques bribes.
Ou bien est-ce que je m'invente une histoire pour trouver une logique à tout cela?
Des flashes me traversent parfois l'esprit, comme les réminiscences de vies passées.
J'ai laissé des traces dans la mémoire des hommes.
L'homme-oiseau ithyphallique de la grotte de Lascaux.
Quetzalcóatl, le Dieu Serpent à Plumes des Aztèques.
L'esprit animal que tant de tribus amazoniennes ont cherché à révéler, à apprivoiser.
 
Les pylônes encore et toujours [1]. L'attrait du sang. Je ne peux pas résister. L'instinct est trop fort.
Je pique, je transperce, je déchire, je déchiquette. Violemment. C'est bon !
Mais cette fois il y a un changement.
La femelle. L'odeur de la femelle. Le cul de la femelle.
Je l'enveloppe de mes ailes. Je sens son cœur affolé. J'entends ses hurlements de terreur.
L'instinct, toujours l'instinct. Il faut que je dépose ma semence en elle, il ne peut en être autrement.
J'avais oublié combien c'est bon de baiser une femelle. Elle hurle mais cela ne fait que renforcer mon excitation.
 
Meute de drones à l'horizon. Ce n'est pas la première fois qu'ils essaient de me piéger. Je dois fuir encore et encore.
 
Seul, toujours seul, jour après jour.
Loin de m'appaiser cet épisode n'a fait que renforcer ma douleur mentale.
 
Cinq femelles cette fois. Un piège ? Mais je ne peux pas résister.
Je me soulage dans le cul de la première. Qu'est-ce que c'est bon !
La deuxième remue les fesses comme pour m'attirer à elle.
Pendant que je l'encule un flash me traverse l'esprit.
Bon sang! Ce n'est pas possible? C'est elle?
Il faut que je la sorte de là. Je mets toutes mes forces dans la bataille. J'arrache ses liens. Je l'emporte dans les airs.
 
Cela fait des heures que je l'observe. Elle est inconsciente mais elle respire.
La voilà qui se réveille. Elle sursaute, terrifiée.
Je lui parle pour la rassurer.
Mais elle ne me répond pas.  Ses yeux n'expriment rien d'autre que la terreur.
On dirait qu'elle ne comprend rien.
Mais qu'est-ce qui se passe? Mes mots sont pourtant clairs.
Est-ce qu'elle est devenue sourde?
J'écris sur le sol avec mon bec.
Elle regarde les marques, intriguée, mais ne semble rien y comprendre.
 
Les jours passent sans possibilité de communiquer.
Aujourd'hui elle m'a parlé pour la première fois, dans une langue étrange.
Elle fait la moue. Elle semble déçue que je ne la comprenne pas.
Impossible de communiquer.
Je l'encule pour apaiser ma frustration.
 
Maintenant elle danse pour moi.
Ma perception est démultipliée.
Je vois le sang qui coule dans ses veines. Je vois des éclairs provenant de son flux de conscience.
Je crois que je comprends de mieux en mieux.
Sir Roger aurait donc vu juste ? [2]
Telle la machine à vapeur qui transforme l'agitation thermique désordonnée de milliards de molécules en un mouvement ordonné, cohérent, le réseau de microtubules synchronise, orchestre des milliards d'éclairs de proto-conscience en un flux de conscience ordonné, cohérent.
 
Des réminiscences me parcourent l'esprit.
Lorsqu'elle était fière de me présenter, nue, le spectacle de pole-dance qu'elle avait si durement préparé.
Oui, c'est elle. Aucun doute n'est plus permis.
Tel le fleuve qui dans la plaine transporte encore des minéraux extraits des hautes cîmes, mon flux de conscience transporte encore des bribes de mes vies antérieures, qui me reviennent parfois par flashes.
 
Coups de becs, coups de griffes, je l'ai bien dressée.
Elle a morflé la salope, mais maintenant elle réagit au quart de tour.
Je ne supporte pas qu'une femelle traîne à présenter son cul.
 
Je l'encule au réveil. Je l'encule au retour de chasse.
Je l'encule dès que j'en ai envie.
Elle hurle de terreur et de douleur à chaque fois, mais je m'en fous.
Je retrouve mes sensations d'antan, lorsque cette salope hurlait sous mes coups de fouet.
C'est bon! Qu'est-ce que c'est bon!
 
Comment communiquer avec elle? Que dois-je faire?
La prendre dans mon envol et la rendre aux humains?
La garder à demeure comme esclave sexuelle?
Au début de la décennie, l'humanité s'est endormie en démocratie et poursuit maintenant sa longue torpeur, apeurée, paresseuse, préférant l'illusion de sécurité à la liberté, ignorant qu'elle se réveillera en dictature, ignorant qu'elle y est déjà.
 
Sera-t-elle heureuse parmi les humains?
Ne serait-elle pas plus heureuse ici?
Si je pouvais révéler ce que je suis en train de comprendre, cela provoquerait-il le sursaut qui sauvera l'humanité de sa perte?
Elle saurait quoi faire, mais comment communiquer avec elle?
Communiquer, communiquer, c'est là toute la clé, mais comment y arriver?
 
Réferences
[1] Le perchoir d'Ysideulte, article publié sur bdsm.fr le 15/09/2022, https://www.bdsm.fr/blog/8145/Le-perchoir-d%E2%80%99Ysideulte/
[2] Stuart Hameroff & Roger Penrose, "Consciousness in the universe: A review of the Orch-OR theory", Physics of Life Reviews
Volume 11, Issue 1, March 2014, Pages 39-78, http://dx.doi.org/10.1016/j.plrev.2013.08.002
 
             
            
                
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                Par : Abyme
            
            
            
Trois jours s’étaient écoulés depuis la blonde et la brune, et toujours rien d’intéressant à se mettre sous la pupille, des hommes d’affaires, sans plus. Dom était accro à ses petites séances de voyeurisme, et seules les femmes l’intéressaient, seules ou accompagnées. Lorsqu’un couple faisait l’amour, il évitait de regarder l’homme mais le spectacle l’intéressait autant, sinon plus que la toilette.
Hélas, de nombreux couples éteignaient la lumière.
Parfois, la chambre restait libre, comme ce soir. Un hôtel ne peut pas toujours tourner à plein régime, et en morte saison, il arrivait qu’il s’écoulât une ou deux semaines pendant lesquelles cette chambre précise n’était pas louée.
Il allait sortir, probablement au Combo ou au Pub Irlandais, histoire de marquer ce morne lundi d’un petit plus.
S’il avait su à ce moment-là à quel point cette soirée allait être marquée !
Il ouvrit le placard et machinalement, avant de décrocher sa vieille veste en laine beige, jeta encore un dernier coup d’œil du côté de la chambre d’hôtel par le judas : toujours rien.
Bon.
Il prit la veste, l’enfila, ferma la porte du placard et traversa le couloir pour déboucher dans le vaste salon qui, ce mois-ci, était partagé en deux par l’énorme divan de bois noir sculpté à la marocaine et ses coussins ocre : côté salon à droite en face de la cheminée, et côté bureau à gauche avec l’ordinateur.
En effet, chaque mois, Dom changeait l’aménagement du salon. C’était devenu un rituel contre la routine depuis presque deux ans, se traduisant plutôt comme un roulement de six ou sept possibilités et leurs variantes qu’il bouclait donc à peu près deux fois par an.
Il passa ensuite dans la cuisine, puis dans le cellier, où se trouvait une porte capitonnée munie également d’un judas. Il la franchit et se retrouva au fond d’un cagibi qui ressemblait à son fameux poste d’observation, celui du grand appartement, sauf qu’il se trouvait à présent dans la cuisine d’un petit deux pièces chichement aménagé, le seul qu’il était censé habiter officiellement.
Cette façade sociale modeste lui permettait d’économiser la taxe d’habitation d’un logement immense et luxueux dont la vue embrassait le lac et les montagnes.
C’était son oncle Douglas qui avait imaginé ce stratagème lorsque dans les années soixante-dix il avait vendu l’immeuble à la compagnie hôtelière, tout sauf le tiers du dernier étage, espace réservé jadis aux serviteurs qu’il avait entièrement rénové, discrètement, et mis au nom de sa femme suisse. Son fils Pablo, le cousin de Dom, avait habité quelques années le deux pièces-cuisine, payant pour la forme un loyer de misère à son père moyennant l’entretien du grand appartement secret qui servait de résidence secondaire en France à Douglas. Douglas et sa femme (Dom avait oublié son prénom) avaient fini leurs jours en Suisse, et Pablo, seul héritier, était parti s’installer à Auroville en Inde après s’être déchargé de l’administration de ses biens auprès d’une agence de Genève, et avait proposé à Dom de prendre sa place.
Personne ne savait vraiment ce qu’était cet espace, par où on y entrait et qui l’occupait, puisque de ce côté de l’immeuble dont la façade donnait sur la grande place en face du lac, on ne pénétrait que dans l’hôtel par sa grande entrée ; et du côté du deux pièces auquel on accédait par un escalier dont la porte donnait dans la ruelle de derrière, on pouvait supposer que l’hôtel commençait derrière le mur de la cuisine, la porte capitonnée étant bien camouflée dans le cagibi.
Une sorte de no man’s land, un territoire de néant, de vide, dont personne n’avait conscience hormis Dom.
Lorsqu’il avait découvert les judas donnant sur la chambre d’hôtel, il s’était demandé s’ils étaient l’œuvre de son cousin Pablo, qui comme lui était célibataire et solitaire, ou celle de son oncle Douglas. Toujours est-il qu’il en avait profité aussitôt, et c’était rapidement devenu une manie addictive.
Il ferma la porte à double tour, descendit les quatre étages à pied (le seul ascenseur de l’immeuble étant bien entendu du côté hôtel), et se mêla à la foule de la ville.            
            
                
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                Par : Antoinette
            
            
            
Dominer en privant Maso du regard. C'est magique. Lui interdire de me voir nue. Lui interdire de regarder plus haut que les genoux au quotidien. J'adore. 
Toccare ma non guardare.
Le laisser toucher, pour me laver dans le bain, me masser, mais uniquement les yeux bandes. 
C'est une forme de gynarchie redoutable. Yeux bandes, aveugle, il perçoit mieux au bout des doigts.
Le laisser imaginer. Ne lui laisser que le désir. 
Est ce une façon de le pousser à grandir au fond de lui même? 
La domination par une forme de mystique repose sur des privations. Le silence est une règle d'or.  Priver du regard est ce ouvrir les yeux de l'âme ? 
             
            
                
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                Par : Monsieur Jones
            
            
            
Mademoiselle,
Je tiens à vous exprimer des excuses pour mon comportement à venir.
A ma décharge, sachez que je n'ai pas de manière, je suis un loup « mâle » dégrossi, hors de sa réserve quand il découvre une chair extraordinaire.
Je formule le vœu que vous me pardonnerez cette fouille par des mains affamées qui pillent et se servent avec une avide férocité.
Votre chemisier et votre jupe sur le sol stigmatiseront la violence des assauts irrésistibles que vous aurez endurés, mea culpa.
Je fais le serment de remplacer cette jolie dentelle de calais dont l'élastique n'aura pas résisté aux dents de la « bête » que je serai devenue, enragée par l'impatience de vous ôter vos dessous.
Je suis affreusement gêné de cette conduite inqualifiable, des outrages qu'elle occasionne et vous prie de m'excuser pour la main qui pressera l'intérieur de vos cuisses pour en forcer l'ouverture pendant qu'une autre immobilise votre tête dans les coussins du divan.
Je suis terriblement embarrassé de vous imaginer contrainte à forcer votre cambrure pour présenter votre ravissant fessier dans une indécence imposée.
Il ne faudra pas vous offusquer de ce visage qui fourrage entre vos cuisses, halluciné par vos humeurs et le fumet de leurs manifestations.
Croyez-le, ma langue et ses indélicatesses au plus profond de votre intimité, ne seront que l'expression d'une envie excessive, impossible à endiguer et qui conduit à de tels débordements.
J'espère humblement que vous ne prendrez pas trop ombrage des dents qui vampirisent votre nuque et vous immobilisent alors qu'un index éprouve la tonicité de votre orifice avant de s'inviter dans votre fondement.
A ma défense, j'aimerais que vous y voyiez un sublime hommage, excessif je vous l'accorde mais enflammé, à votre sensualité.
Ne vous formalisez pas de mes manières de rustre en nage.
Je brandirai un sexe à pleine main pour matraquer vos fesses et vos cuisses, le regard embroché par le temple hypnotique que je m'apprête à profaner.
Mademoiselle, cette saillie sera sauvage, pardonnez-moi, elle vous ouvrira sans ménagement. De grâce ne prêtez pas attention aux indécences sonores du bassin qui pilonne votre entrecuisse par saccades, alors qu'un râle bestial monte, signalant l'imminence de votre délivrance.
Viendra enfin le moment de ma libération qui nourrira la votre...
Vous sentirez alors, mon corps se relâcher et une main glisser délicatement dans vos cheveux et vous exprimer ma gratitude pour avoir enduré les offenses barbares d'un loup hors de contrôle.
Vous jouirez de cette métamorphose qui me ramène à l'humanité, de mes lèvres qui glissent dans vos cheveux et votre cou, s'amourachent de chaque centimètre de votre peau et se perdent en hommage sur vos fesses.
Mes yeux s'éclaireront de cette renaissance apaisée, ma respiration retrouvera son calme, je déposerai un baiser sur vos lèvres et dans l'intimité de votre oreille, je glisserai :
"Merci"
            
            
                
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                Par : Antoinette
            
            
            
Clara est somptueuse, toute en blanc. La regarder aussi rayonnante et lumineuse est un ravissement. On dit que l'amour donne des ailes. Je crois surtout qu'il rend beau tout ce qu'il touche. 
Ce qui est extraordinaire dans une relation avec une pure maso, c'est que tout est clair et limpide, direct. Ce sont des femmes qui savent exactement ce qu'elles veulent ou pas et qui sont capable de se donner à fond  sans limites, sans barrières. Rien n'est plus beau pour moi qu'une pure maso.  Son oui est plus pur qu'une améthyste couverte d'or. 
A suivre....j'écris depuis mon tel quand l'envie me vient. Histoire de partager pour le plaisir de le faire. :kiss:
Il me vient une question. Quelle pourrait être la meilleure définition d'un mariage SM ?
  Sur Wiki: 
Le mariage est une union conjugale contractuelle et/ou rituelle, à durée illimitée, déterminée ou indéterminée.
On pourrait dire union conjugale rituelle sans limite de durée.  Je déteste les contrats de papier. 
Pour un rituel, il sont faibles. Le lien par le sang des amérindiens c'est bien plus fort par exemple pour un rituel. Mélanger les sangs? 
"Dans le judaïsme, le mariage est considéré comme un engagement contractuel devant Dieu, dans lequel un homme et une femme s'unissent pour créer une relation où Dieu est directement impliqué. Cependant, le judaïsme admet légalement le divorce."
Je suis d'accord avec ce concept. C'est peut etre le seul sacrement que l'on se donne soi même. Il n'est besoin de personne d'autre. Ni prêtres  ni témoins.  Et plus ce sera épuré  plus ce sera fort. 
"Du point de vue de la Kabbale, le mariage signifie que le mari et la femme se fondent dans une seule âme. "
Une seule âme...non pas réunir masculin et féminin mais dominant et domine en un seul. Cela ne fait pas trois. Non, cela fait un. 
Le mariage n'est donc pas seulement un rituel  mais un sacrement. 
"Rite sacré institué par Jésus-Christ, pour produire ou augmenter la grâce dans les âmes."
Si l'on enlevé la référence au christianisme, il reste que le but n'est ni la famille, ni la procréation, mais bien la grâce.  
Que serait la grâce en mode SM? 
"En français, le nom « mariage » provient du verbe latin maritare, issu de maritus, qui dérive, d’après une explication traditionnelle, de mas / maris, le mâle. "
Amusant  mas...comme maso. Faut il être un peu maso pour se marier? Un mas-riage? Et non pas un maris-iage ? 
Mâle et mal...c'est très proche. Un mal-iage ?
Affronter à deux ses propres démons. Pour grandir, avoir besoin du regard intérieur de l'autre? Maso est un miroir. 
 
A suivre....:kiss:
Pour réussir mon mariage avec Clara, cette sublime maso qui s'est offerte d'elle même, je me rend compte que je dois me lâcher en tout. Devenir passionnelle diabolique. Mangeuse de chair. Dévoreuse de foie.  Sorcière.  Satanique.  Bref jamais sage ni retenue.  Non folle de passion. Folle d'envie de dominer. Folle d'envie de jouir de ma femme, offerte et maso dingue elle aussi. Une passion sous le signe du feu.             
            
                
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                Par : Abyme
            
            
            
On dit qu'à la mort de son mari Madame Ward Spring, alias Joan, fut très éprouvée. Pourtant elle commença très tôt à rendre visite à Alix D. George qui habitait le New Cantonment au sud d'Arkham, lieu de résidence favori de l'élite fortunée de la ville. George y possédait une maison à l'architecture cubique surprenante, moderne, ceinte d'un parc et d'un mur d'enceinte.
Joan raffolait justement de moderne, et la perte récente de son mari ne la traumatisait pas au point d'ignorer Alix, qui se conduisait en parfait gentleman, de l'avis de tous ses éminents collègues du Cercle des Lions d'Arkham. 
De plus, vivre seule et recluse dans sa maison de Kingsport lui aurait été insupportable. Elle n'était pas du genre à se morfondre. 
Le dernier jour de septembre, Alix était venu passer la chercher chez elle. Ils firent un détour au bord de la mer, et il partirent pour Arkham avant que la nuit ne tombe.
Alix avait eu la charmante idée de prendre la nouvelle décapotable noire dont il venait de faire l'acquisition. Le bolide était splendide et il promit à Joan de lui apprendre à la conduire un jour.
Il prirent la route d'Innsmouth qui rejoint Arkham par le bord de mer.
Joan était incontestablement très fière de traverser Kingsport à bord de cette voiture rutilante et aux côtés de son illustre chauffeur, même s'ils ne croisèrent finalement personne de connu.
Alix, la mèche au vent, avait une fossette particulière lorsqu'il conduisait, qui encadrait sa fine moustache noire comme une parenthèse. Joan avait remarqué également que ce fieffé dandy s'était épilé les sourcils ! Mais ce trait de coquetterie n'était pas fait pour lui déplaire. Feu son mari se fichait bien de son apparence et du coup de celle des autres, elle comprise, enfin presque. 
Dans cette décapotable aux côtés d'Alix, bel homme musclé et raffiné, elle se sentait des ailes, comme à sa place.
Elle défit sa longue chevelure blonde, pour la sentir emportée par la vitesse, et ferma les yeux, alors que sur leur gauche le soleil déclinait lentement, comme pour les accompagner le long de la route.
Juste avant de passer Innsmouth, elle vit une silhouette sur la route par ailleurs déserte, et elle eut un cri.
"Ward ! Là !
Alix ralentit, surpris.
- Qu'est-ce que tu racontes ?
- Non, je... l'homme que nous venons de croiser, je l'ai pris pour Ward !
- Si tu commences à avoir des visions maintenant... Tu te tortures trop l'esprit avec tes scrupules.
- C'était si ressemblant, la barbe en moins... j'ai eu une frayeur. Tu sais cette nuit j'ai rêvé qu'il revenait et...
- Bon, tu as vu quelqu'un qui lui ressemble, c'est tout. C'est ta conscience que tu n'arrives pas à mettre en veille. Je te l'ai déjà dit : c'est un peu trop tard pour avoir des remords maintenant, tu ne croies pas ?
- Et si quelqu'un savait tout et voulait nous faire peur ?
- Comment veux-tu qu'on nous soupçonne ? Je me suis arrangé pour que cela ait l'air d'un accident, tu le sais, et ton témoignage a produit son petit effet. Ne te torture plus l'esprit avec cette histoire, c'est du passé et nous ne serons jamais inquiétés. Alors chérie, tu sors Ward de ta tête et tu te consacres un peu plus à moi, OK ?"
Mais cette nuit-là, après une étreinte faussée par son angoisse qui transformait en général son vagin en étau douloureux, Joan ne dormait pas. Elle laissa Alix à ses ronflements repus et sortit du lit immense dernier cri. La nuit était exceptionnellement douce pour la saison, et elle descendit sur la terrasse.
Le mal était fait maintenant. Ward était mort, bel et bien mort et enterré, personne ne découvrirait la terrible vérité.
Elle était enfin libre d'être heureuse et une nouvelle vie commençait. Elle la voulait différente de cette relation monotone qu'elle avait vécu avec Ward. Ward le mou, Ward-pas-de-vague, Ward le lymphatique sur qui elle ne pouvait jamais compter pour être sécurisée et étonnée...
Elle allait vendre la maison de Kingsport et l'ensemble de la propriété, elle trouverait facilement un acheteur pour cet horrible bateau que Ward avait payé une fortune (alors qu'elle rêvait d'un voyage exotique) quand leur budget ne l'avait pas permis à l'époque.
Elle le revoyait lui annoncer la nouvelle, il était excité comme un enfant de dix ans devant le jouet de ses rêves, il avait contracté des dettes, ils durent vendre des meubles de leurs parents qui n'étaient plus là pour s'y opposer, ils se disputèrent régulièrement, puis chaque soir... Pourtant ils s'aimaient, à leur façon.
Elle pleura enfin, au clair de lune, avant de regagner le lit immense. Trop grand pour elle.
***
Deux semaines après la mort de son mari, Joan Spring était présentée à la "haute" d'Arkham par Alix D. George.
L'annonce de leur mariage prochain fut faite à cette occasion lors d'une réception mondaine donnée au Cercle des Lions d'Arkham, dont George était le vice-président.
En fin d'après-midi de ce dimanche au ciel gris, seuls les membres du Cercle étaient encore présents quand George clôtura la journée.
A la sortie du Cercle, dans le vent froid, un mendiant barbu tendait son chapeau aux gens, un chapeau sale et élimé qui ne fut pas honoré de plus de trois pièces.
En le voyant, Joan hurla et s'évanouit aussitôt, retenue à temps par son fiancé. Le mendiant tremblant — mais était-ce de froid ? — s'enfuit dans l'ombre du parc attenant, sans demander son reste.
"Hé attendez !" cria George, en vain, tout en tapotant les joues de Joan, qui revenait doucement à elle.
- Ward ! C'était Ward !
- Mais voyons ma chérie, c'est impossible... Décidément c'est une obsession !
- Je te dis que c'était lui ! Son regard est plus hagard et plus dur à la fois, mais je l'ai reconnu !
- Je crois que je n'ai pas assez tenu compte du choc que cette histoire a représenté pour toi, tu as besoin de voir quelqu'un.
Le secrétaire du cercle accourut, un gros homme à barbiche :
- Qu'y a-t-il ? Madame ne se sent pas bien ?
- Un simple malaise, dit George rassurant, Joan est encore très perturbée par la récente perte de son mari... Ces fiançailles sont peut-être un peu prématurées, c'est de ma faute. Elle croit parfois voir son fantôme, mais ça lui passera avec du temps et du repos. N'est-ce pas, chérie ?
Joan secouait la tête.
- Ce n'est pas possible... excusez-moi... pourtant...
- La journée a été fatigante pour vous, Madame, vous étiez le centre de toutes les attentions aujourd'hui. Voulez-vous un dernier remontant, avant de rentrer ? dit le secrétaire.
- Je crois plutôt que je vais la ramener sur le champ, mon vieux, de plus le temps se gâte ; je vous laisse le soin de tout fermer. Tu viens Joan ?"
Le repas du soir fut entièrement consacré à Ward. George récapitulait les raisons pour lesquelles il eut été impossible qu'il fut encore en vie.
"De plus, souviens-toi, j'ai vérifié moi-même le corps : il était bel et bien mort, ça j'en suis sûr." Il la noyait d'arguments.
"Et le rapport du coroner ? ... Et l'enterrement ? Réfléchis, une telle électrocution, ça ne pardonne pas, surtout lorsqu'on est cardiaque. Tu as dû voir quelqu'un qui lui ressemblait, et ta conscience, ta culpabilité a fait le reste... mais un fantôme ! Je t'assure chérie, ôte-toi toutes ces... Mais qu'y a-t-il encore ?"
Joan s'était raidie sur son fauteuil en fixant la fenêtre en ouvrant la bouche comme pour crier, mais aucun son ne sortait.
George se tourna vivement et eut à peine le temps d'apercevoir à travers les carreaux une silhouette, un profil, barbu semblait-il, qui se détourna rapidement pour disparaître.
Vision d'une seconde qui accéléra soudain son rythme cardiaque.
Un léger doute s'installa en lui, en même temps qu'un frisson qui lui parcourut toute la moelle épinière.
Joan s'était à nouveau évanouie, sans un cri. Il la laissa affalée sur la table du salon, la joue dans un excellent coulis de framboises, et se précipita dehors.
En se ruant sur la porte, il se dit que l'homme, un rôdeur sans doute, n'avait certainement pas eu le temps de traverser le parc pour atteindre la rue.
Il resta interdit sur le seuil : pas un bruit, rien ne bougeait, hormis le feuillage des érables balancé par le vent.
Allons bon, je n'ai pourtant pas d'hallucinations, moi !
Un corbeau croassa soudain dans le silence et le fit sursauter plus que de raison. 
Des corbeaux ici, maintenant ? 
Il s'engagea sur l'allée centrale, et son pied buta sur une petite masse noire au sol : un corbeau mort. 
(à suivre)
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                Par : ChatMOnYou
            
            
            
(Réédition du 04/02/2016 -> 23/03/2024 - 683 Vues)
.
Naître, respirer et en pleurer..
Découvrir, marcher et tituber..
Grandir, se connaitre, et se la jouer..
Aimer, disparaitre, se torturer..
Assumer, se noyer, en plaisanter..
Partager, posséder, ou s'isoler..
Vieillir, se débattre, et ignorer..
Evoluer, oublier, se résigner..
Fusionner, pourrir, fertiliser..
Imprégner, modifier, s'aventurer..
Brûler, geler, s'atomiser..
Stagner, sillonner, être aspiré..
Rejeter, s'agglutiner, et tourner..
Créer, détruire, coloniser..
Dévorer, souffrir, se réveiller..
Ressentir, servir, s'illuminer..
et enfin Vivre...
 
Article du même auteur :
https://www.bdsm.fr/blog/5742/La-chevauch%C3%A9e-fantastique/ -> La chevauchée fantastique.
https://www.bdsm.fr/blog/4723/Un-Ma%C3%AEtre,-Des-Soumises/ -> Un Maître, Des Soumises.
https://www.bdsm.fr/blog/4500/L'Amour-%22Brat%22-;-L'Amour-fendu-en-deux/ -> L'Amour "Brat", L'Amour fendu en deux.            
            
                
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                Par : Abyme
            
            
            
JOUR 3
Littérature
« Caresses-moi la queue », me dis-tu, alors que nos paroles échangent leurs premiers battements de paupières. 
Que tu n'hésites pas à me dire ce que tu attends de moi, en toute franchise, me rassure et m'encourage, quelque part. 
J'aime que tu profites de ma présence à tes côtés pour ne te refuser aucun des plaisirs qui te prennent.
Je laisse courir mes mains sur ton torse, sur ton ventre, en joie d'être investie d'une mission qui m'honore, dès ce petit matin.
Je prend le temps de te faire languir, mes doigts t'effleurent la peau et remontent doucement l'intérieur de tes cuisses, qui s'ouvrent imperceptiblement, comme les ailes d'un papillon. Mes mains s'insinuent sous ton sexe qui se tend, glissent au creux de tes hanches, reviennent, repartent, mes lèvres embrassent ton ventre, tes tétons, puis ton gland qui cherche sa mise à nu. 
Et là je te branle, délicatement, à l'affût des gestes magiques qui te saisissent soudain, et que tu savoures, sans équivoque possible.
Je te branle et mes lèvres viennent baiser ton sexe, qui s'échaude et s'impatiente.
« J'espère que tu mouilles bien, parce que dans trois minutes je te prends ».
Merci pour ta prévenance, mais je sens qu'il n'y a pas de souci à se faire de ce côté-là, et te caresser m'éveille à la conscience que ce désir que j'attise en toi sera à la mesure de la véhémence avec laquelle je serai prise, dans trois minutes.
Si courtes et tellement longues. 
Je te branle de plus belle, et tu craques, soudain, me retournes sur le lit, attires vers toi d'un geste franc mes cuisses ouvertes, et me pénètres, impétueux. 
J'atteins un orgasme réellement libérateur, car je sens qu'enfin il y a quelque chose qui se débloque en moi. Toute mon appréhension de la veille s'est évaporée ce matin, mon étoile est là à présent, pour m'accompagner, sereine et bien au dessus de toutes mes déraisons. Tu jouis à ton tour, et éjacules sur mon ventre tendu vers toi, tu hurles le cri de ce loup, et je jubile à te voir t'abandonner à ce plaisir, défaillir d'une si tendre et violente conquête.
Cette fois, il n'est pas trop tard pour les croissants, que tu ramènes en nombre sur la petite table. 
***
« Tu avais des lectures à me faire ? », me demandes-tu, alors que mes mains caressent très innocemment la couverture des livres aux travers desquels je voyage loin, en ce moment. 
Alors oui, je lis.
Pendant que ta langue s'immisce entre mes cuisses.
« Des mots 
qui effleurent à la conscience 
et qui nous disent ce que l'on est 
alors qu'on ne le sait pas 
toujours coupable toujours vacillante 
on le fait quand même 
les yeux fermés 
juste avec le courage stupide de faire ce qu'on attend 
de moi 
une fille qui « cède » à leurs avances 
une femme qu'ils « sautent » est une « pute » 
le dégoût rend lucide 
la seule manière de se tirer du machisme c'est de s'en faire un plaisir 
on projette nos transgressions et nos rêves 
non pas ce que l'on est mais ce que l'on est en puissance 
âme pure et orgueilleuse 
prouver que cette image de dégoût ne correspond pas à l'âme 
et elles se regardent dans la glace lorsqu'elles ont du dégoût 
c'est comme un masque démoniaque 
mais c'est un masque 
elles veulent s'y confronter encore plus pour passer au travers 
irregardable et inconcevable 
se conformer dans ce plaisir honteux 
matérialité très prégnante de la chair 
passage vers l'immatériel 
vertige 
on s'évanouit dans ce corps-là 
c'est bien le corps qui jouit mais c'est un corps céleste 
j'étais morte de timidité et d'orgueil 
ce qui va souvent ensemble 
on n'est pas dupe de cette vulgarité 
et c'est tout de même mortifiant d'y succomber 
deux êtres exemplaires miraculeux incandescents 
et presque métaphoriques 
vivre son amour le temps qu'il prenne feu
le temps qu'il vous embrase 
nous propulse hors du temps humain 
qu'est-ce que le sommeil 
c'est la démission de soi-même 
il n'y a pas de vie en dehors de l'éternité 
ou alors une vie très contingente 
très pauvre et étroite 
la vie humaine elle n'est pas mythique mais misérable 
c'est comme ça 
on revient dans le temps de tous les jours 
dans les contingences matérielles 
il peut y avoir une quiétude mais ce n'est plus une révélation 
de l'ordre de la transcendance 
tout est toujours à conquérir c'est toujours la première fois 
et quand ça cesse d'être la première fois 
ça cesse d'être tout court. » 
Je reprends mon souffle. 
« La sexualité humaine 
n'est pas faite pour se reproduire 
mais pour se produire 
c'est-à-dire être une conscience unique 
un regard merveilleux 
qui rend tout d'un coup visible celui qui le porte 
c'est désirer la personne pas seulement son cul 
même si évidemment ça passe aussi par là 
c'est un attrait irréversible 
vers une personne en entier 
vers un être corps et âme 
et alors que je n'étais pas une proie 
je peux tout-à-fait le devenir très vite 
me projeter dans l'illusion 
mais parfaitement lucide 
volontairement naïve 
évidemment fragile   
je déteste le discours sentimental 
quand c'est pour coucher avec quelqu'un 
balivernes sentimentales au rabais et stupides 
simplement pour que la pauvre crétine 
se croit aimée et que Monsieur se sente autorisé 
à rentrer sa bite dans sa petite caverne 
l'amour est une exaltation 
les deux corps qui s'étreignent c'est l'âge de pierre de la lumière 
c'est ça qui va faire jaillir l'étincelle ensuite ça n'existe plus 
c'est ça la jouissance 
c'est le corps glorieux qu'on peut avoir 
impossibilité qu'on a quand il s'agit d'aller
vers ce qui est magnifique et beau 
de l'accepter et de le dire 
la timidité ça s'abat sur vous 
le masochisme c'est la désespérance 
de s'adapter à ce qui ne va pas 
reflet du romantisme 
ce qui ne peux pas être blanc on le rend noir 
on peut trouver un extrême plaisir 
dans la déchéance et la noirceur 
et on voit combien ça lui fait peur 
c'est presque une pure provocation faite à soi-même 
elle le fait pour s'obliger à l'admettre 
c'est une horreur inculquée une horreur acquise 
qui la diminue 
la religion c'est la vierge ou la putain 
il n'y a pas de milieu 
viol par exorcisme 
le viol ne me violera pas 
je suis un être peut-être pénétrable 
mais en réalité un et indivisible 
un être qu'on ne peut pas atteindre pour vaincre sa peur 
il faut faire ce dont on a peur 
il faut s'y exercer 
funambule 
armé d'un orgueil absolu ».
Résonne un silence teinté de ces paroles dispersées partout entre ces murs qui se taisent encore, 
et mon cœur qui cogne. 
(à suivre)            
            
                
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                Par : Abyme
            
            
            
[Un texte que je viens de retrouver, écrit il y a bien longtemps dans le cadre d'un atelier d'écriture. 
Le but était d'écrire en improvisant, sans plan ni idée préalable, en jouant sur les mots, les expressions, et leur sens, pour un texte le plus délirant possible]
Le réveil, fidèle et ponctualissime traître, m'extirpa brutalement d'une cauchemardesque expédition aux macro-contrées inhumaines d'un tapis persan percé. Un rêve quadrichromique où j'affrontais de terribles acariens cariés aux hurlements solides et avariés, qui me cernaient de toutes parts et de parts et d'autres. 
Et d'autre part une femme les commandait, et il fallu que je la supprime à coup de culotte souillée (je sais mais c'est un rêve). 
Son hurlement se joignit à ceux des monstres avant mon retour à la réalité. J'errai alité un moment avec au fond des oreilles ce cri terrible qui me collait encore aux tympans tel un vieux bout de scotch non-repositionnable, puis je m'éjectai du lit comme d'un vaisseau jetable en perdition avec un élan de force 5 sur l'échelle riche de l'éther qui en comprend 7.
Je me traînai à la force des entrailles jusqu'aux toilettes, cet atelier secret de création éphémère et honteuse, déjà ouvertes à cette heure industrielle sans dettes.
J'y lâchai du lest pour aller l'esprit léger à l'assaut de cette journée intense où je ne croiserais aucun Serbe, bref exacerbée.
Après un café brûlant comme le désir et noir comme le regard d'un cocu transi, je rengainai ma nonchalance et m'immisçai dans ma tenue blême de passant, sans avoir oublié de tailler trois fois en une l'ombre de ma barbe bien née, et me projetai à l'extérieur comme un homme pressé ayant subi l'ablation de la rate.
Dans le coupe-gorge desservi par sa réputation et par une ligne de bus sans impérialité, je slalomai entre les merdes (hétéroclites par leur formes et homoclites par leur odeur) des meilleurs amis de l'homme. Je m'appliquai à cet exercice sans le corrigé, jusqu'au rond-point dont la rondeur mensongère tirait plutôt sur une fourbe quadrature.
J'arrivai à mon rendez-vous pile à l'heure et face à l'employée de banque, dont les atouts majeurs n'étaient pas dans la manche. Son affabilité nonchalante, affabulant peu le chaland certes, mais follement achalandée, acheva de m'affaiblir par son chant obnubilé.
"Avez-vous eu les résultats de vos examens ? me dit-elle avec une sincérité à faire voter un suicidaire.
- Oui, j'ai réussi aux deux, répondis-je avec une fierté bassement hautaine.
- Hé bien donnez-moi les attestations, je vous prie, Monsieur".
Je pris sur moi -et ce fut au prix d'un lourd parti-pris- pour ne pas relever le "Monsieur", titre appropriatif et obsolète dont le sale caractère formel m'insupporte depuis exactement trois ans, sept mois et onze jours.
Mais sa propre ignorance, loin d'être crasse, était compréhensible, puisqu'elle me connaissait peu et elle n'avait pas encore recueilli ma semence, ce qui en théorie n'allait d'ailleurs pas tarder.
Je lui tendis donc les papiers en question avec une impatience incongrue (enfin il ne me semble pas qu'elle fut congrue).
- Bon les examens de sang, c'est bon, ceux d'urine aussi... Parfait Monsieur, suivez-moi je vous prie."
A nouveau, je ne relevai pas le "Monsieur “ (il n'en avait pas besoin, il était déjà trop bas), mais je retins tout de même une crise, en réponse à sa prière qui me toucha à un point nommé dont j'ai pourtant oublié le nom.
Elle m'invita à entrer dans une petite et sombre salle sale où trônait, monarchique, un gigantesque écran vidéo. Face à lui un fauteuil en skaï rouge, à sa gauche un distributeur de mouchoirs en papier et une poubelle de sanitaire, à sa droite une table basse couverte de magazines de cul où était posée une télécommande. Sur le magazine le plus visible, une blonde arborait une poitrine siliconée à outrance et un string de 3 centimètres carrés au bas mot, comme en cent.
La fille ressemblait fortement à l'employée, qui m'apparut soudain bandante lorsqu'elle me tendit un petit pot en verre.
"Vous n'êtes pas obligé de remplir ce flacon, une goutte suffit. Voilà, je vous laisse !
Elle me tourna le dos et se dirigea vers la porte aussi entrouverte que sa jupe. J'eus alors le loisir d'observer le plus beau cul qu'il m'ait été donné de voir de toute ma vie de mateur de culs.
- Attendez, Mademoiselle !
Elle se retourna et m'asséna un "Monsieur ?" de plus, mais vu le contexte hautement érectile, je décidai de l'ignorer.
- Si vous voulez mon sperme, il faudra l'obtenir à la force du poignet, au minimum, le maximum étant large.
- J'espère que vous n'insinuez pas ce que je crois comprendre ? Car il faudrait me passer d'abord sur le corps !
- Je ne me branlerai pas devant des images à deux dimensions, ça ne marchera pas, vous pourriez y mettre un peu du vôtre !
Elle sourit comme à un enfant décérébré addict au doom-like face à une panne de secteur, sans se démonter.
- Si vous n'y arrivez pas tout seul, tant pis, nous nous passerons de votre sperme. Vos gênes ne nous sont pas indispensables, et votre sans-gène est relativement génant. De plus sachez que mes fonctions ici s'arrêtent à l'accueil."
Elle prit alors la tangente, le menton haut et le Dim-up bas, en reniflant à s'en déchirer les cosinus, et me laissa seul avec mon érection qui, si brutalement laissée pour compte, perdit aussitôt de son répondant, à une question jamais posée.
Constatant alors la mollusque condition de mon cinquième membre, je décidai de prendre les choses en main.
J'avisai à quatre heures la télécommande, outil abhorré car du consommateur moyen, ici cantonnée à des choix limités :
- films hétéro: 1, 2, 3 et 4
- films homo: 1, 2
- marche/arrêt.
Un bref mais violent coup d'oeil sur chaque programme me jeta dans une frustration sans nom, ou alors je l'ai oublié.
"Diantre, peste, bisque !" fis-je, profitant habilement de mon isolement pour essayer l'efficacité de nouveaux jurons glânés ça et là à la bibliothèque associative de Saint Jean de Cuculles, “…pas de zoophilie, de scatophilie, d'urophilie, spasmophilie, agraphilie, aérocolophilie (ou carminophilie), herpétophilie, asymétriphilie, halitophilie, emetophilie, pectophilie, cystophilie, phasmophilie, cartagelophilie, cruciverbophilie, tomophilie, ménophilie, arachnophilie, claustrophilie, homophilie, filophilie, écépaencorphilie…“
Par un suprême et héroïque effort de civilité, je réussis à ne pas me mettre dans tous mes états, surtout en même temps car ils auraient été unis. Je me redressai (moi, pas mon membre) soudain sans réfléchir, l'esprit vide et la coupe pleine, pris la porte d'une main et surgis en trombe dans la salle d'accueil, rejoignant le cul d'accueil et l'employée qui allait autour, exigeant céans sa culotte, pour me permettre de combler mon fantasme impérieux et ainsi remplir ma mission.
"Ma culotte, maintenant ? Rien que ça ? dit-elle l'air subjugué.
Cette subjugation manifeste me redonnant aussitôt de l'ardeur opéra alors un mécanisme fréquent chez l'homme (c'est prouvé scientifiquement) : le transfert immédiat du volume de ma matière grise dans celui de mon corps caverneux.
- Oui ! Rien que ça !"
Et je me mis en devoir de l'aider à retirer l'instrument de mon fantasme sur le champ et sur la moquette.
S'ensuivit alors un affrontement de points de vue... Nous en vînmes bêtement aux mains, et j'eus la main lourde et le bras long.
Dans un brouillard imprécis j'eus la vague impression d'être pris à (et aux) partie(s) par de gros bras et de me faire réexpédier dans mon monde onirique du matin.
Voilà comment je me suis retrouvé dans cette cellule, accusé du crime d'une employée dont je ne voulais que la culotte.
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