Catégories
Une créature venue de terres lointaines, vêtue d’une peau douce crème et veloutée, apparut au voyant comme à l’aveugle.
Arborant un diadème de feu cerclant une brassée de jeunes seigles.
Démarche de gazelle, parée de yeux de biche, ondulant de mille délices, offrant ses hanches langoureuses et endiablées aux hommes vivants de promesses.
Sa bouche aux lèvres enveloppées de fines mélodies, dentelées de mots au velours affolant, si gratifiant si réconfortant.
Hypnotisant à son passage
le vaillant comme le vilain, l’érudit comme l’ignorant.
L’opium de sa mélodie dans l’esprit comme dans l’âme de chacun se distille et apaise l’ignoré.
Dépendante de cette reconnaissance, et dans l’euphorie des sens, empressé l’âme sincère s’élance prête au sacrifice.
Impassible la bête laisse dans le sillon de sa vie les râles des agonisants et les larmes des naufragés rêveurs.
Déjà son regard se porte au lointain, réfléchissant dans l’âme des voyageurs les lampions des ports nouveaux tant espérés par des hommes sans terre.
Elle-même parfois se laisse porter submergée par les flots de promesses des Juans. Jusqu’à la faire douter, mais jamais ne lui font oublier
qu’elle est par nature une chasseuse, une prédatrice.
Elle, la reine inaccessible est à la recherche de bien plus que l’or des rois, le butin des coeurs et le sacrifice des âmes.
A l’esprit provocateur, sensible doté d’un cœur écorché, elle s´évertue à le convaincre, qu’il est celui qu’elle recherche. Promettant des demains enchantés, baignés de lumière aux reflets suaves.
L’ogresse dévoreuse des jouissances éphémères, a posé son dévolue sur mon âme errante. Elle qui, longtemps habillât mes mots de ses tranchants. Elle, que j’ai fui, renier et tant tant de fois émis de regret, a retrouver la faille de mon âme.
Mes sens en éveil, plongé dans la pénombre de mes peurs , je tâtonne avec fébrilité les espoirs de demain.
Et plutôt qu’une voix, un sifflement me parvint. Pénétrant mon âme, hérissant mes peurs, sa mélodie envoutante,
à la recherche de l’absolu, envahissait peu à peu mon être.
Entendez ô cher lecteur sa mélodie:
- Ô mon seigneur, Ô mon roi, voici bien longtemps que je vous cherche.
- Venez ô mon seigneur,
- Venez ô mon maitre, n’aillez crainte des traitrises et des vilains, allons main dans la main à la source de mes tourments. Venu d’orient et d’occident, mon sang, ma Vie sans sol et foulant toutes les terres et mon miel aux milles fleurs, dans ma coupe de chair et de sang, douceurs aux saveurs exquises, vous seront offerts à vous mon conquérant.
- Venez ô mon seigneur,
- Venez ô mon maitre, l’arène vous réclame et les belles se languit de vos joutes, vous étiez dansl’arène et vos courtisanes à vos pieds guettaient vos envies, souvenez vous de vos conquêtes et des combats ou vos victimes suppliaient de prolonger la douleur.
venez o mon seigneur, venez o
mon maitre, chevauchez possédez ou brûlez ce qui vous revient!
- N’es-ce pas là le droit de tout conquérant?
- De votre soumise inoffensive dépendante de vos désirs, vous serez avec délectation bourreau, chatiez mes prétentions et menez vos désirs au sommet d’un vaste royaumes, mes attentes...
3 personnes aiment ça.