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par le 16/07/20
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Mathilde se réveilla en pleure, un immense désarroi habitait son être tout entier. Par crainte d’être entendu, elle prie une position fœtale et le drap dans la bouche, elle pleura en silence et cela dura jusqu’à ce qu’elle s’endormit.
Les 3 jours suivants, elle resta cloîtrée s’alimentant à peine. Une profonde déprime l’habitait. Elle se sentait perdue son esprit harcelé de question sans réponse.
- Que faire ? Qu’allait-elle devenir ? Que pensait-on d’elle ?
Pourra-t-elle se tenir face à pierre, à son oncle. Quelle honte, elle qui chaque nuit s’offrait à la débauche des sens. Ou la plus vile des qualifications lui paraissait témoignage d’amour et hymne accompagnant ses jouissances.
- La vie en ces lieux, ne sera plus possible, il me faut partir, pensa t-elle !
Au 4e jour, c’est à 14 h précises que le prêtre frappa à la porte. On l’accueillit avec des sentiments mêlés de crainte et de honte. Après les présentations, il interrogea toute la famille et chacun avec soulagement apportant son témoignage et dans le regard de l’homme de foi cherchait appui et réconfort.
Puis en silence, le père Marcel, de sa grande taille se leva domina la table et ces interlocuteurs et demanda à être en privé avec Mathilde.
On le conduit à la chambre d’ami. La porte se referma laissant deux hommes se regarder en hochant la tête puis chacun prenant une chaise, ils s’assirent les yeux rivé au sol.
Le prêtre sourit à Mathilde, et lui dit :
Bonjour Mathilde, Allonge toi ma fille, détend toi. Je suis là pour t’aider.
Il sortit de sa poche un chapelet, une bible et une gourde d’eau. Il prit sa respiration et commença par réciter ‘notre père qui est cieux’
En même temps, il emplit le crucifix d’eau de la gourde en argent.
Puis se retourna, regarda Mathilde et lui dit :
- Mathilde, mon enfant, est ce qu’il est avec nous. Le vois-tu ?
- Non mon père, il est parti
- Que veux-tu dire ?
- Il est parti, il m’a quitté !
Le prêtre sentit dans le ton de Mathilde un regret.
- Pourquoi tu dis cela ?
- Je ne le sens plus, il m’a dit qu’il me laisserait dorénavant.
- Peux-tu me raconter ce qui s’est passer ? Quand cela a commencé ?
Mathilde jeta un regard à l’homme de foi et en larme elle se mit à délivrer sa conscience...
La première fois, murmura telle, c’était il y a 6 ans... Mathilde baissa les yeux, une larme s’échappa et s’échoua au coin de ses lèvres, elle entama le récit, honteuse et emplie de culpabilité.
Le prêtre resta un instant les yeux fermés, il invoqua le créateur et a voix basse et de façon rapide récita différentes formules.
Continu Mathilde, le seigneur t’écoute !
Cela mon père a commencer par un cauchemar :
J’étais sur une route seule perdu, je regardais dans toutes les directions, mais je ne voyais rien, je n'arrêtais pas de me dire :
Mais où suis-je ?
J’appelais, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Je me suis mise à marcher et plus j’avançais et plus je ressentais une grande soif. J’ai vu de l’eau qui coulait doucement le long d’une paroi rocheuse, dont je ne distinguais aucun contour, dans la roche une petite cavité formait un bassin dans lequel s’accumulait l’eau avant de déborder à nouveau, et de poursuivre son chemin. J’ai levé les yeux, pour voir d’où elle s’écoulait. Mais il faisait sombre, je ne voyais rien. J’ai plongé ma main dans le petit bassin, pour puiser de l’eau. Après une première gorgée, j’ai remarqué que ma main saignait. Mon regard s’est posé sur le fond de la cuvette et remarquée, qu’il était parsemé de petites stalactites, aussi coupantes qu’une lame. J’ai pensé avoir éraflé le dos de ma main, par imprudence.
Mais mon envie de boire était trop forte. J’essayais une nouvelle fois, de puiser de l’eau, mais mon sang se mêlait à l’eau. J’essaie de me laver les mains et je m’éraflais à nouveau. Tout à coup l’eau que j’ai bue, c’est transformer en une pâte collante dans ma bouche, je n’arrivais pas à cracher ni à m’en défaire tant elle collait comme une résine. J’ai voulu prendre de l’eau pour enlever cette résine et plus je buvais et plus la résine emplissait ma bouche. Mes mains couvertes de sang, je me suis mis à pleurer à me demandant ce qui m’arrivait. Des rires de moquerie me parvenaient et j’ai vu des gens allez et venir transportant des pierres riant aux éclats. Il construisait une grande maison, dont je ne percevais aucun contour. Je me suis rapproché de ces gens et j’ai demandé qu’on m’aide. Ils se sont mis à rire et plus j’insistais et plus ils riaient.
J’étais en larmes désemparée, j’appelais ma mère mon père rien. J’ai repris mon chemin avec ma bouche que je n’arrivais plus à ouvrir. Mes mains ruisselaient de sang, quand une voix d’homme résonna :
Ne pleure pas Mathilde. Je suis là !
Ce sont les premiers mots que j’ai entendu. Mon regard cherchait celui qui s’adressait à moi, mais je ne le voyais pas, il faisait trop sombre.
Ô mon père si vous saviez comme j’ai eu peur. Tout autour de moi, il n’y avait que la nuit, cette eau puis cette pâte dans ma bouche mon sang qui n’arrêtait pas de couler.
J’ai voulu parler demander qui il était ? Mais ma bouche était complètement collée. J’essayais de crier, mais impossible !
Et puis la voix à de nouvelles fois parlée.
- Mathilde, calme toi, tu sais, je te connais bien. Cela fait un long moment que je t’attends. Tu ne me connais pas, mais moi, je te connais bien. Que t’arrive t-il Mathilde dis moi ?
J’essaie de parler lui dire mon malheur, ma bouche, mes mains.
Et puis il a continué, mon père, je ne sais pas pourquoi, mais je me rappel parfaitement tous les mots qu’il m’a dit, sans s’en rendre compte le visage de Mathilde exprima de la passion et du dépit !
Mathilde, ô m'a protéger, tu as croisé les bâtisseurs et leurs rires moqueurs, pourtant les pierres de chimère, c’est avec ces pierres que sont bâtis des univers dans l’imagination de l’homme. Il se moque de ta crédulité, cette façon que tu as de te croire libre.
Ton instinct de survie guidé par une soif sans nom, invoque l’inconnue.
Cette eau sans origine ni but symbole du temps qui s’écoule,
Et offrant une pose à sa course par l’intermède d’une vasque, instant de quiétude tant recherché.
Menant de part ta main à ta bouche assoiffée, le baume apaisant.
Puis voilà que l’appel de par ta bouche ne peut être émis.
L’imprudent élan tels un appel à l’aide, plongeant ta sincérité, dans les profondeurs voilées ou la souillure, le sévère et tant d’épreuves, encore, écorchent ta fragilité Mise à nue.
Tes espérances agonisantes à l’extinction programmée, portées dans le creux de ta main jusqu’à ta bouche.
Le palais empâté, le verbe interdit à toute indépendance, ne laissant que l’effroi et tes larmes témoins d’un impossible oubli.
Et tu te présentes à moi écorché de la vie, laissant de tes mains échapper l’essence de ta vie, ton sang.
Mais je suis là et moi, je suis différents moi, je veux t’aider.
Mathilde, je suis là pour t’aider, mais je ne le peux qu’avec ton accord.
Vois tu, je peux prendre de toi ce que je veux et sans ton accord.
Mais ce n’est pas ce que je veux.
Viens te reposer là sur ce lit, tu es fatigué et je nettoierai ce qui t’a sali.
J’étais vraiment fatigué et un lit apparu, je ne sais pas d’où il venait et je voulais me reposer, alors je me suis allongée, je me suis sentie si bien que j’ai fermé les yeux quand je les ai ouverts.
Un homme au visage dissimulé sous des cheveux tombant et qui allongé à mes côtés en appui sur son coude et légèrement pencher en avant, et me parlais doucement, se tenant très proche de moi et d’une façon que je n’avais jamais entendu, me dit des mots qui comme un chant mélodieux trouva, instantanément le chemin de ma quiétude … Mon être entier était tendu vers ces mots nouveaux..
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