Lui dire

Superbe texte, comme toujours, chère arc en ciel. Qui souligne oh combien la difficulté de ce challenge chaque jour renouvelé qui consiste à dire, se dire, lui dire. Exprimer par des mots ce que l’on ressent. Avec des mots qui parfois ne viennent pas, qu’on a du mal à prononcer, parce qu’ils pourraient être mal compris. Alors même qu’on a envie, qu’on a besoin de les dire. Voire parfois de les crier. Parce que dire, se dire, lui dire, c’est aussi se mettre en risque, se mettre à nu, abandonner l’image que nous donnons de nous, que nous avons de nous. _______________ Et encore, je pense que ça nous est plus facile à nous, les femmes, qu’à eux les hommes 😀 A cause de leur pudeur absurde, de cette image qu’ils veulent donner, de l’homme toujours «fort», « viril » qui ne doute pas, qui va de l’avant, sans état d’âme. Parce qu’ils n’ont toujours pas compris que ce qui fait le charme un homme, ce sont autant ses faiblesses, ses doutes, ses craintes que sa force, sa « virilité ». _______________ Mais j’ai toujours aimé les challenges. Et puis, il y a heureusement d’autres manière de se dire que par des mots 😀

Merci pour votre long commentaire FemmeFemelleEsclave pour ma part, j'ai beaucoup de mal à exprimer mes sentiments, je ne sais pas faire. Les écrire est possible quelque fois mais les dire en face à face, ils ne peuvent sortir de ma bouche, cela m'a été reproché, c'est ainsi. Peut-être le fait de ne pas les avoir entendu pendant ma petite enfance, adolescence, dire : "je t'aime" m'est impossible voir difficile. J'exprime mes sentiments autrement dans mon attention à l'autre, mon dévouement lorsque je suis soumise.Jj'apprécie les actes en ce qui me concerne, bien que j'aime les mots plus que tout. Clamer un je t'aime à tout va, ou longueur de journée, ce n'est pas moi Je préfère agir autrement et que l'autre ressente mon attachement. Avec cet homme qui a été mon Dhom pendant deux ans passés, je lui ai dis beaucoup, il était très jaloux. Ce que je pouvais lui dire vers la fin, il n'en avait que faire, ce n'était que des blablas, bref la page est tournée. Ce qui fait la force d'un homme c'est aussi ses faiblesses, ses doutes, etc J'aime les challenges pour ma part, mais deux fois m'ont suffit, la 3e fois, j'ai mis un terme définitif à cette relation pourtant je l'ai aimé cet homme, comme mon âme soeur il était. A partir du moment ou la confiance n'est plus à quoi bon. Je veux vivre et ne pas être enfermée, privée de mes contacts d'avant sans les revoir bien sur par respect et parole donnée, mais le doute était en lui. Etre rabaissée, insultée j'ai donné par le passé, j'ai coupé les ponts avec mon père toute jeune ; alors ce n'est pas une fois adulte que je vais me laisser faire, subir je ne le veux plus. Il y a bien des manières de se faire comprendre autrement que par les mots.

Chère arc en ciel. Moi aussi, longtemps, j'ai eu du mal à prononcer ces simples mots, "je t'aime". Non pas parce que, enfant puis ado, mes parents ne m'aient pas montré leur amour, dans leurs gestes, leur manière d'être vis à vis de nous, mon frère et moi. Mais parce que je les trouvais galvaudés, mis à toutes les sauces, prononcés par des individus qui n'en comprenaient pas le sens. Jusqu'à ce que je rencontre celui qui m'a donné de lui dire ces mots. Parce qu'il les avait mérités. Alors, et quand bien même la vie ne vous a pas fait de cadeau, parce que oui, les salauds, les cons, ça existe, je vous souhaite d'avoir envie de les crier, ces mots. Parce qu'il n'y a pas que des salauds. Quant à la soumission, ça n'a jamais signifié pour moi se laisser rabaisser, insulter. Et encore moins subir. Mais assumer des choix. Les miens. Parce que j'y ai librement consenti.

Oui, ces mots si simples mais si galvaudés, qui font peur d'être prononcés, si mal de ne pas entendre leur écho, il faut arriver à avoir envie de les hurler au moins une fois dans sa vie. Et tout alors change de couleurs. Tant d'autres mots deviennent inutiles, futiles superflus, ridicules. Pourquoi rabâcher "respect", "confiance", "safeword", etc... quand l'autre ne saurait qu'être une part indissociable de sa vie? Oser lâcher prise, dire ces mots, les sublimer par des actes forts ou insignifiants que seul l'autre comprendra et qui le transporteront. S'enfermer dans une carapace protectrice élimine tout risque, même celui d'être heureux(se)...

Surtout celui d’être heureux ! Parce qu’à force de vouloir se protéger, on en arrive à oublier de vivre. Merci pour ce commentaire, Main des Larmes.