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Lilas
.Posté dans Peut-on tout poster ?
Pour répondre à ta question cité plus haut marina. Je pense que l’exercice c'est aussi, avoir les moyens de faire la différence entre quelque chose qui nous semble malsain parce que des codes moraux/sociaux nous font penser comme tel et ce qui est juste la souffrance manifeste d'individus/de personnes.En France par exemple, il y a un certain nombre de dispositifs législatif pour accroître la souffrance de certaines personnes. Je pense au devoir conjugal (même s'il commence à être remis en question), à l'interdiction pour les couples homo sexuels d'être parents, l'impossibilité pour les couples de plus de deux personnes d'exister administrativement,etc...En ce qui concerne la pédophilie, je ne connais aucun systéme dans aucune société de personnes où ce n'est pas une situation d'abus et d'exploitation. Puisque de facto un enfant sera toujours en situation de faiblesse face à un adulte. Parce que de facto un enfant est toujours un individu en construction qui n'a pas les moyens de se défendre, de comprendre des situations d'agression.Je pense que chaque fois que l'on pense une situation, qui plus est en matière de sexe, on devrait pouvoir la penser à l'aune de ce qu'on connais et aussi (toujours) pouvoir la remettre en question à l'aune de ce que l'on ne connais pas encore.Parce qu'on est tous la victime de systèmes arbitraire que l'on ne comprend pas toujours, dont on ignore parfois l'existence et qui ont tendance à nous faire souffrir. Par exemple, je ne fais plus de BDSM avec des personnes de moins de vingt et un an et je m'abstiens d'avoir des rapports sexuels tout court avec des femmes hétérosexuels et cisgenres. Tout simplement parce que j'ai fini par comprendre que ces personnes sont dans des fonctionnements qui sont en contradiction avec ce que je suis. Et que je gagne vraiment beaucoup de temps à m'éloigner de personnes qui sont encore en construction selon moi ou dans des conditionnements trop fort.
Lilas
.Posté dans Peut-on tout poster ?
Heartbeat, votre histoire de "meurtre consenti" ne peut m empêcher de poser la question: qu en est il du libre consentement dans un esprit "malade"? Pour moi, cela relève du pathos.Je peux me tromper mais tel que je l'avais interprété, il s'agissait plus ici d'un exercice réflexif. Le meurtre, consenti ou le cannibalisme consenti par exemple, je pense qu'une écrasante majorité considérera ça comme une déviance, comme le fruit d'un esprit malade. L'empire des sens, que j'aime d'ailleurs beaucoup, est avant tout une oeuvre qui pose des questions plus qu'elle n'offre des réponses. Elle parle des limites, elle parle de désir, elle parle de comportement jugé comme "maladifs" justement et je trouve cette référence particulièrement approprié à ce topic.C'est le problème éternel en bdsm comme ailleurs : plus on s'approche des limites plus elles deviennent flou. Je serais surement perçu dans le "milieu" comme un soumis insolent, pas vraiment soumis et en même temps fragile, bref versatile. Pourtant en dilatation urétrale ou en electro stimulation je vais certainement beaucoup plus loin que beaucoup. Ce n'est pas très important en soi vu que aimant beaucoup trop me cogner contre les bords je ne reste jamais vraiment très longtemps au milieu. ^^ Je veux juste dire que définir des cadres d'acceptable ou de normal dans un monde où on passe tous plus ou moins pour des tarés, c'est très relatif. Mais moi ce qui me manque quand je vois toutes ces images pornographiques par exemple, c'est la diversité des corps, des apparences et des attitudes. J'ai parfois l'impression qu'on s'oublis dans des corps qui n'existent pas et dans une version idéalisé de nos échanges. Et à vrai dire, ça me met assez mal à l'aise.Plus que n'importe quelle image violente, l'image qui me dis : tu vois la beauté ? C'est comme ça et tu n'en fais pas partie. Ça fait mal hein ?C'est vraiment ce genre d'image qui me fait le plus de mal.
marina001
.Posté dans Peut-on tout poster ?
Je tiens à remercier tous les intervenants pour leurs contributions. Au delà de nos divergences, ou de nos convergences, ces efforts de réflexions, ce temps pris pour expliquer, m'a permis d'affiner mes réflexions à moi. Et, ironiquement mais sans surprise, de substituer à la question initiale d'autres questions. En tout cas la façon dont se déroule ce débat a permis, je pense, de mieux nous connaitre les un(e)s les autres. Et c'est déjà énorme.Joyeux Noël les gens!
marina001
.Posté dans Peut-on tout poster ?
Ce que je posais David ce sont les limites de la subjectivité. Dès que l'on franchit certaines limites on ne réfléchit plus plus par rapport à l'autre (le diffuseur de pédopornographie par exemple) mais par rapport à l'acte. On passe en mode réactif/objectif. La réflexion subjective a ses limites, heureusement!De plus je vous invite à vous reporter au jugement de la SC of the USA vs Williams (2008, vous trouverez les attendus du jugement sur le site de la SC). Et vous verrez qu'une constitution qui garantit le "on peut presque tout poster", ce qui n'est pas le cas ailleurs, débouche inévitablement sur une contradiction: que se passe-t-il lorsque des gens revendiquent le droit de vraiment tout poster?
analogique
.Posté dans Peut-on tout poster ?
Heartbeat a dit...Sur le sujet des images je ne sais pas quoi te répondre analogique, comparer l'affirmation publique et régulière du dégoût d'une pratique sans âme, à l'affirmation régulière et publique du dégoût - qui engendre rejets et discriminations - d'un type de personnes en particulier qui s'en prend déjà plein la gueule, qui mérite la décence comme tout le monde, et qui a une sensibilité/des émotions d'être humain, franchement... Hello,Loin de moi la volonté d'établir une équivalence totale. Ce que je désignais comme point commun, c'était les ressorts du rejet d'autrui à partir d'une représentation. Cela n'abolit en rien les différences que tu rappelles (qui conduiraient elles-même à établir une distinction entre un anonymat dans lequel on peut se reconnaitre —une catégorie de personnes— et un anonymat dans lequel on ne peut pas se reconnaitre —certaines figures d'un masochisme qui nous parait "extrême" au moment où on le découvre).Heartbeat a dit...Maintenant la réflexion sur le "nazi-play" est intéressante, et je n'arrive - encore - pas à avoir un avis là dessus... Je me souviens avoir signalé des tas de pages - que je croyais réellement nazies - sur Fetlife sans succès, puisque c'est autorisé là-bas... En y repensant, ces pages étaient-elles créées pour le jeu, ou étaient-elles sérieuses ? Je crois qu'aujourd'hui ça m'intéresserait d'avoir l'avis de gens qui pratiquent ça, sans réelle mentalité nazie derrière...daddybear a dit...trainant un peu beaucoup sur fet je vous garantie que ce genre de question leur semblerait etrange lolL'architecture de Fetlife est très différente, puisque les photos ne s'invitent pas dans les discussions, et que celles postées ou suivies par des amis n'apparaissent d'abord que sous forme de vignettes dans le fil: autrement dit, pour être confronté à une photo qui nous insupporte, il faut d'abord avoir cliqué dessus. On n'a plus qu'à s'en prendre à soi-même si on s'en mord les doigts. La différence est de taille.marina001 a dit...Et on en revient à une problématique différente: pourquoi poste t'on un cliché extrême. Question ouverte et compliquée.Oui, je crois que c'est ça la grande question: qu'est-ce qu'on raconte de soi quand on poste quelque chose qui outrepasse les normes de l'entendement commun?Peut-être cela touche-t-il une forme de symbolisme fantasmé du repoussement des limites, un grâal du grand frisson, un désir d'absolu, un sens aigu de la provocation ? Plus vraisemblablement un savant mélange de tout ça, avec une pincée d'adrénaline en dessous de la ceinture et de voyeurisme aussi thanatique qu'érotique.Bref, on n'est pas tirés d'affaire avec ce sujet.Joyeux Noël.