@Kalina, je suis heureux que ce sujet vous parle. Merci beaucoup pour votre double retour, tant dans la forme que sans le fond.
Vous nous partagez notamment votre vécu intérieur dans ces moments intenses, des premiers cris à cette immersion dans un " champ de cotton", comme elle semble se produire parfois.
J'aime votre image de la respiration devenant votre fil rouge. C'est une expérience presque méditative qui me parle également.
Mais je n'ai pas votre ressenti sur les caresses, que j'aime car elles viennent rappeler que, que ce soit la main douce ou l'ustensile exigeant, l'intention est la même : celle d'une communion à deux.
Finalement, par rapport à la situation actuelle telle que vous nous la décrivez, pensez-vous avoir évolué dans votre manière de réagir à l'impact, volontairement ou non ?
Messages
Bonsoir Carpo.
Beau retour d'experience, et quelle question !
Perso, je n'aime pas les jeux d'impacts. Mais je me retrouve dans le fait de rentrer en moi aucours d'une pratique.
Et je conçois que cela soit perturbant pour le Top.
"Mon corp est ma maison".
Oui, un refuge.
"non pas coupé du monde, mais à l'écoute de ce qui se passait à distance de mon esprit"
Comme si l'on était spectateur ... les yeux fermés. D'une scene qui nous concerne, que nous vivons à l'instant présent ... aux aguets de tout ce qui se passe autour.
Perso, c'est à ce moment là que je m'envole.
Et que pour le Top c'est le signal de l'atterissage.
"L'after" viens de débuter.
Je n'ai rien dit.
Et ne dirais rien ...
Avant de sortir du tunel.
Comme je comprends ce que vous dites.
Bonjour et merci pour ce partage Carpo, dans lequel je me retrouve pas mal. Je me retrouve aussi beaucoup dans les mots de Kalina concernant son ressenti, ses expressions sous le fouet. Et d'un point de vue général je suis d'accord avec les avis précisant que c'est avant tout personnel. Il n'y a pas de " bonnes manières " de ressentir, exprimer, gérer les émotions, la douleur, le plaisir.
Ainsi pour vos questions :
" Ai-je un blocage ? D'autres personnes vivent-elles cette manière de vivre l'impact ? Y trouvent elles satisfaction ? Comment les fouetteurs perçoivent cette situation ? Comment évoluer pour plus d'interactivité, sans tomber dans la comédie que je n'affectionne pas ? Je ne me vois pas pousser des "Hi !" et des "Ouille !" ou gigoter comme un grelot juste pour l'ambiance, si cela n'a rien de sincère. "
Je ne crois pas qu'il s'agisse d'un blocage de votre part. En tout cas je ne le vois pas ainsi pour moi. Me concernant je suis très silencieuse, je ne crie jamais, je m'exprime peu par des mots, des sons vocaux. J'ai pour habitude de me renfermer sur moi-même (ce n'est pas le terme qui convient le mieux, mais pour le moment c'est le mot qui me vient...), j'intériorise la douleur en quelques sortes, je la fais mienne en l'emprisonnant en moi. Mon corps se crispe, si je ne suis pas attachée, mes mains et mes bras viennent souvent se resserer sur moi (ma tête, ma poitrine, mon ventre), je bouge très très peu... sauf mes pieds quand la douleur devient plus forte... Mais je ne me dandine pas, je ne hurle pas, je me mets dans une bulle qui me coupe un peu de tout, sauf de mon Dominant, quand bien même je ne réponds parfois pas de suite à ses questions. Pour nous ce n'est pas un " obstacle " (pour reprendre un de vos mots)
Cependant de manière totalement incontrôlable, je me mets parfois à rire ou à pleurer ou à expirer, souffler de manière intense. Pour en avoir discuté avec mon Dominant suite à votre post, c'est quand je ris où il se sent le plus déstabilisé parfois. Mon immobilisme et mutisme ne créent aucun manque d'interraction pour Lui, j'imagine bien que pour certains Dominants ça pourrait être gênant, pour nous ce n'est pas le cas. Peut-être que d'avoir beaucoup échangé avec mon Dominant sur ce manque d'expressivité de ma part nous permet de créer une interraction dans nos séances... Qu'en est-il pour vous ? En vous lisant j'ai l'impression qu'il n'y a pas de manque d'interraction avec votre Dominante qui vous connaît bien et qui sait comment vous êtes, vous fonctionnez, mais plutôt avec le fouetteur du moment ? Je m'avance peut-être et je suis curieuse, je sais.
Bonne journée
PS : Je me demande s'il n' y a pas un rapport avec la " personnalité de base ". Avez-vous des facilités à exprimer vos émotions de manière générale ? Moi je crois que je me contiens sous les fouets comme je contiens mes émotions... peu démonstrative...
@Azhara, votre retour personnel me réjouit à plus d'un titre : savoir que mon questionnement et mon expérience sont partagés apporte toujours une forme de réconfort, et si en plus ils stimulent les discussions dans d'autres couples BDSM, c'est encore mieux.
Vous avez raison, il me semble, sur le fait que le dialogue et la compréhension entre la personne dominante et la personne soumise permettent d'aller au delà du manque apparent d'expressivité lors d'une séance d'impact. Nous en étions conscients et nous y voyions plutôt une direction à donner pour approfondir et développer notre relation. C'est le fait de passer sous le fouet d'une autre personne dominante qui a apporté un autre éclairage sur cette situation, car il ne disposait pas des bonnes clés de lecture de mes réactions.
Être peu expressif sous l'impact reflèterait un trait de personnalité plutôt introverti quant au partage de ses sentiments ? L'idée serait à creuser. Cela semble s'appliquer à vous, et semble assez pertinent dans mon cas : j'exprime assez peu mes sentiments de manière générale, mais c'est très différent vis à vis de ma Maîtresse vis à vis de laquelle je travaille à être le plus ouvert et lisible possible. Mais j'imagine aussi qu'il y a des personnes introverties qui trouvent justement dans ces moments intenses sous l'impact une manière d'évacuer la pression et de libérer leur expressivité.
Carpo, merci pour ce sujet qui me 'parle'
Chaque Personne à sa façon de vivre telle pratique que ce soit les divers fouets, cravaches, martinets, knife-play, needle play, etc
Je me reconnais un peu dans votre façon de vivre les 'impacts' du fouet.
Je rentre dans ma bulle, je me concentre sur ma respiration qui est comme 'un fil rouge' pour moi. Je suis à l'écoute de mon corps dans la confiance de la Personne qui est de l'autre côté.
Aucune peur me concernant, j'ondule parfois mon corps au son de telle musique que je connais, comme une danse avec le fouet. Je n'évite pas les coups, lorsque j'ai bien mal, je lève un pied puis l'autre, voilà pourquoi, je ne supporte pas d'avoir les pieds attachés.
Pour ma sécurité, il est mieux que je sois attachée par les mains avec des chaines, parce qu'à un moment donné, je fais la poupée de chiffon, en fait le subpace qui arrive...
Je ne peux pas énoncer ce fait, qui arrive sans prévenir, lorsque les coups sont plus rapides, surtout avec le fouet enroulé sur ma poitrine. Au bout d'un moment l'excitation arrive, avec les coups rapprochés, je suis incapable de parler.
Je suis ailleurs, faisant abstraction du bruit alentour que ce soit la musique, des bavardages, le lieu. Cela m'arrive lorsque tout à coup, je franchis un palier, je ne ressens plus la douleur, c'est là qu'il faut être vigilant avec moi m'avais dit Monsieur Pierre du 34.
Cette impression de 'flotter" impression bizarre, être ailleurs comme dans un champ de coton ou dans les nuages, tout est blanc.
Je suis un peu à part, peut-être, je n'aime pas parler pendant ma soumission ; j'ahborre les caresses, cela m'agace au plus haut point comme une envie de fuir, cela me déstabilise.
Si une question m'est posée, j'essaye d'y répondre ...
J'avoue qu'être immobile, silencieux, cela ébranle la Personne Dominante si aucune expression du corps.
J'ai par le passé vu un soumis maso qui ne bougeait pas du tout sous les fouets, ce n'est pas top pour les Dominants (es), disons comme un sac de frappe, tout est figé
Que les coups soient doux, forts, intenses, rien ne bouge.
Quand le corps s'exprime sous les coups, c'est mieux. Le/la Dominant (e) peut y aller crescendo, elle alterne les lanières du fouet sur la peau, doucement en voyant les marques qui s'impriment ou pas, puis un peu plus fort suivant les limites qui ont été énoncées avant ou pas d'ailleurs. Les mouvements du corps sont importants comme les gémissements,la Personne dominante est attentive aux ressentis de son/sa soumis(e).
Le soumis, la Domina une symbiose l'un offre son corps, l'autre marque le corps (esprit) un duo et chacun à sa place...
Pour ce qui est de s'exprimer, pour ma part, lorsque j'ai très mal, je dis aie en appuyant sur le e , sinon des ouille aussi.
Pas de hurlement comme une bête qu'on égorge, inutile de prévenir la police, sourire.
Il m'est arrivée de rire, ça fait bizarre, il parait...
Je m'exprime à ma façon étant expressive, sur mon visage toutes mes expressions s'y lisent.
Quant à gigoter comme un grelot, aucune comédie, les cris, hurlements, pleurs, rire, mouvements du corps sont les expressions propres à chacun (e)
Petite anecdote un soir au club Clair Obscur ou j'étais avec Monsieur Pierre face au bar, une soumise qui était comme un mannequin, en fait comme une jeune femme du Crazy Horse, portant juste un micro string, des talons de 15 cm au moins, Elle était attachée à une poutre, xxx Personnes assises sur les canapés.
Son Dominant/Maitre avec un martinet qui effleurait sa peau, aucune marque ne s'imprimait.
La jeune femme ondulait son corps d'une certaine façon, c'était surfait selon moi. Elle se savait peut-être admirée pour son physique, c'est vrai qu'elle était superbe, gracile, grande par la taille, j'ai beaucoup aimé cette vision d'Elle.
Je ne sais si c'était de la comédie, aucune idée, Elle était ainsi, artificielle, selon Monsieur Pierre et moi.
A un moment donné, j'ai glissé à l'oreille de ce dernier ; prêtez un fouet à son Maitre, voyons comment elle va danser autrement. Un peu d'humour bien sûr.
Etre entre de bonnes mains est important, comme la confiance, la maitrise de la Personne qui domine
Si elle ne sait se contenir face aux bruits alentours, musique ou bavardage, ce n'est pas top, sinon il est préférable d'être à deux, pour ne pas être importuner par une musique trop forte ou des conversations.
Que ce soit en club, soirée privée, soirée autrement, munch play, le silence est rare.
Silence lors d'un branding, bien sûr, moment intenses émotions.
Pour ma part, je connais les couleurs, mais c'est comme si je n'en avais pas, je n'ai jamais prononcé le safe word.
Pour l'after care , je n'aime pas, nul besoin de calins et autre, un plaid sur mes épaules lorsque j'ai froid, un thé à la rigueur.
Je préfère rester seule le temps de me remettre un peu des instants forts vécus, et non subis, ou à côté de la Personne Dominant mais sans geste d'effusion.
J'ai un blocage en ce qui me concerne les caresses, sexe, effusion dans ma soumission, j'en connais le pourquoi.
Mon Maitre aimerait que je parvienne à allier les deux mais je n'y arrive pas