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#13
Le mot sycophante vient du grec ancien sukophántēs (συκοφάντης). À l’origine, à Athènes, il désignait celui qui « montrait les figues » (sukon = figue, phainein = montrer), c’est-à-dire celui qui dénonçait les contrebandiers de figues. Mais très vite, le terme a glissé vers un sens péjoratif :
 
un délateur professionnel, qui vivait de dénonciations abusives devant les tribunaux,
 
un accusateur malveillant et intéressé, utilisant la justice pour nuire ou s’enrichir,
 
et, par extension, un flatteur servile, un courtisan obséquieux.
 
Dans l’Athènes démocratique, où chacun pouvait intenter un procès public, les sycophantes pullulaient : ils exploitaient la loi pour faire chanter ou abattre des adversaires.
👉 C’est précisément contre ces sycophantes que Socrate mena son combat intérieur et philosophique.
Il dénonçait leur hypocrisie, leur intérêt personnel déguisé en vertu publique, et leur pouvoir destructeur sur la cité. Il refusait de se soumettre à leurs flatteries ou à leurs menaces, préférant rester fidèle à la recherche de la vérité (aletheia).
Mais ce sont justement des sycophantes, tels Mélétos, Anytos et Lycon, qui finirent par l’accuser de « corrompre la jeunesse » et « d’introduire de nouveaux dieux ». Leur discours était celui d’hommes jaloux, vexés par la liberté de parole de Socrate et par sa manière de dévoiler leurs contradictions en public.
Au terme de son procès, la cité, manipulée par ces sycophantes, condamna Socrate à mort. Lui, fidèle jusqu’au bout à sa mission philosophique, refusa de fuir, but la ciguë, et transforma ainsi son exécution en un dernier acte de résistance contre la calomnie et la servilité.
✨ En résumé : le sycophante est l’ennemi de la vérité et de la liberté de penser, et Socrate en reste l’exemple le plus célèbre de victime, mais aussi de vainqueur moral, car sa mort fit triompher sa philosophie au-delà des siècles.
C'est une question complexe car elle touche un point essentiel, la liberté de penser, peu importe la forme. 
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