CNC : je consens (en amont) à ne pas consentir (en action). C'est ainsi que je comprends l'acronyme. C'est à la fois ne pas pouvoir refuser une pratique et ne pas pouvoir stopper une pratique. C'est mental, c'est une sorte de carcan qui s'installe très naturellement en relation, dans lequel je prends toute ma responsabilité, en lui transférant la responsabilité entière de ce qui se passe. Si dans l'action, je sens que je viens de me casser un truc, ou de me luxer une rotule (par accident, maladresse), je vais le dire ; si je sens que je vais vomir (parce qu'il y a un truc qui ne passe pas du repas de midi), je vais le dire. Ce sont des choses déconnectées du BDSM, ça n'a rien à voir avec ce que nous considérons comme un "safeword" = la possibilité d'interrompre l'action BDSM en cours par inconfort-peur-douleur-tout ce qu'on veut, en lien avec la dynamique de pouvoir en action. Je consens en amont à ce qu'il m'utilise à sa guise. Je consens en amont à ne pas consentir à ce qu'il va décider. Je consens en amont à ne pas pouvoir stopper une flagellation en cours. Je consens en amont... Ce n'est pas une question d'intensité de pratique, c'est une question d'état d'esprit. Il n'y a pas de script prévu en amont (surtout pas, c'est anti-érotique pour moi), parfois des possibilités évoquées (en mode discussion sérieuse, ou en mode fantasmes, ou en mode boutade...), parfois ça n'a pas été envisagé du tout, mais nous partageons le même univers fatasmatique et le même système de valeurs...sinon nous ne serions pas en relation.C'est le fait de pouvoir totalement lâcher-prise, vraiment, vraiment..., VRAIMENT, qui est au centre de cette absence de safeword entre Anteros et moi. Ne pas avoir besoin de garder mon cerveau en vigilance, puisque le contrôle de ce qui se passe n'est pas entre mes mains. Et cette capacité à lâcher-prise vaut pour chacun de nous deux. C'est possible parce que j'ai autant confiance en lui que lui a confiance en moi (dans ce que je dis, et dans ce que je fais, et dans la concordance entre les deux et réciproquement) ; que ma responsabilité dans cette relation est de même niveau que la sienne, mais elle s’exerce en amont ; que mon engagement est le même que le sien. Quand nous sommes en pratique, pour le dire trivialement, "il se démerde"^^. Je sais qu'il le fera. C'est un acte de foi, oui. Et nous sommes connectés, toujours, je suis aussi là pour lui, pour conforter, pour répondre à ses interrogations sur ma façon de vivre sa dualité gentil vs méchant. Et si il y a un problème, nous serons responsables à égalité, le risque zéro n'existe pas et n'existera jamais quels que soient les garde-fous mis en place.Ce "CNC" de fait entre nous n'est pas un absolu, un graal recherché, c'est la façon dont nous fonctionnons, celle qui nous convient, rien de plus rien de moins. C'est le modus operandi qui matche le mieux avec mon fantasme ancré du bourreau-sauveur vs son fantasme d'exercice du pouvoir.L'éthique : je suis bien dans ma relation ? Je suis en phase avec mes/ses/nos valeurs ? Alors c'est éthique.
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